Lectures (3)

arnaud bellemontagne a écrit:

Oui ça peut être interessant... après tout les Mémoires d'Outre-Tombe ça n'est juste qu'un des plus grands aboutissements de la littérature, hein.

Bon j'avoue : j'ai quelques préjugés

Mais bon je fais confiance à tonton Arnaud

J'achève la lecture du très agréable Jack London, le vagabond magnifique, d'Yves Simon.

J'enchaîne avec Pierre; ou, Les Ambiguïtés de Melville, qui est une des dernières oeuvres qu'il me reste à lire de lui.

Cololi a écrit:

discobole a écrit:

Cololi a écrit:

Picrotal a écrit:

Cololi a écrit:

Illusions perdues ... franchement je suis totalement sous le choc devant le savoir faire de romancier. C'est génialissime.

C'est vrai que Balzac est terriblement sous-estimé...

Sans rire, c'est le plus grand romancier du 19ème siècle, évidemment qu'il y a du savoir-faire !

Du coup je vais obligatoirement prolonger avec Splendeurs et misères des courtisanes

Tu risques d'être déçu, surtout dans la foulée d'Illusions perdues qui demeure l'un des romans français les plus géniaux du XIXe.

P être. Mais il me semble que les commentaires que j'ai lu sur ce topic, étaient élogieux, tout en reconnaissant c'est vrai, que ça n'égalait pas Illusions perdues.

Je t'envie vraiment. Ayant lu la majeure partie de la Comédie Humaine, et presque tous les chefs d'oeuvre qu'elle contient (il ne reste guère que la Cousine Bette et le Cousin Pons parmi les oeuvres connues qu'il me reste à lire), je n'aurai donc plus beaucoup d'occasions de découvrir de nouvelles pièces marquantes de l'oeuvre de Balzac...

Paul Valéry:Eupalinos

Dialogue platonicien entre Socrate et Phèdre autour de l'architecture.

Merveilleux.

Gros choc pour moi que cette rencontre inespérée avec l'univers de Paul Valéry.

arnaud bellemontagne a écrit:

Gros choc pour moi que cette rencontre inespérée avec l'univers de Paul Valéry.

Mais Paul Valery c'est magnifique

Parsifal a écrit:

Mais Paul Valery c'est magnifique

Et malheureusement bien oublié.
Il était philosophe et poète, solidement ancré dans le monde.
Au soir de sa vie il retomba follement amoureux, jusqu'à en mourir :

Les pas

Tes pas, enfants de mon silence,
Saintement, lentement placés,
Vers le lit de ma vigilance
Procèdent muets et glacés.

Personne pure, ombre divine,
Qu'ils sont doux, tes pas retenus !
Dieux !... tous les dons que je devine
Viennent à moi sur ces pieds nus !

Si, de tes lèvres avancées,
Tu prépares pour l'apaiser,
A l'habitant de mes pensées
La nourriture d'un baiser,

Ne hâte pas cet acte tendre,
Douceur d'être et de n'être pas,
Car j'ai vécu de vous attendre,
Et mon coeur n'était que vos pas.

Complétement d'accord avec vous, il est inoui ce bonhomme.

Je me joint au concert de louanges : ses 5 tomes de Variété sont d'une lucidité, d'une précision dans la formulation, d'une hauteur de vue...

Et puis le Cimetière Marin, c'est kékchose quand même.

Oui un sacré poème!

Je crois d'ailleurs qu'il a eu droit à des funérailles nationales (à l'instigation de De Gaulle).

A ce sujet une petite question destinée aux plus sagaces d'entre vous: pourquoi Proust et Balzac ne sont pas au Panthéon?

Vaste question, de même qu'une autre question : Pourquoi n'y-a-t-il pas de musiciens au Panthéon ?

Balzac était royaliste alors…

arnaud bellemontagne a écrit:

Oui un sacré poème!

Je crois d'ailleurs qu'il a eu droit à des funérailles nationales (à l'instigation de De Gaulle).

A ce sujet une petite question destinée aux plus sagaces d'entre vous: pourquoi Proust et Balzac ne sont pas au Panthéon?

Vieux souvenir d'une visite guidée...
Personne n'entre au Panthéon pour d'uniques mérites artistiques, les artistes qui s'y trouvent ne s'y trouvent pas pour leurs seules oeuvres artistiques mais toujours principalement pour leur action politique, leur oeuvre philosophique ou scientifique... ainsi de Rousseau, Voltaire, Cabanis, Hugo, Dumas et Zola.
Donc pas de Proust, pas de Baudelaire ou de Mallarmé.
Balzac n'était pas un grand républicain (ce qui a été fatal à Berlioz récemment), et ça c'est plutôt rédhibitoire. Il y a des enjeux politiques, on inhume pour ce que le personnage représente que pour le personnage lui-même, si l'idéal qu'il y représentera correspond à un de ceux de la République.

Il y a une liste des écrivains morts pour la France pendant les deux guerres mondiales, mais ils sont au moins autant morts pour la France qu'écrivains.

Il y a un seul artiste qui est inhumé au Panthéon pour son unique art, et c'est Joseph-Marie Vien, honoré par Napoléon, cas exceptionnel.
Mais les choses peuvent évoluer, des noms circulent, Monet notamment.

hahafantomus a écrit:

Balzac était royaliste alors…

Non seulement royaliste, mais en plus franchement légitimiste...

Pat17 a écrit:

hahafantomus a écrit:

Balzac était royaliste alors…

Non seulement royaliste, mais en plus franchement légitimiste...

On n'est pas un génie par hasard.

Proust : Le Temps retrouvé

Cololi a écrit:

Proust : Le Temps retrouvé

De mon côté:

Paul Valéry:Monsieur Teste
Elias Canetti:Auto-Da-Fé
George Steiner:Grammaires de la Création

J'ai fini mon dernier Melville, une page se tourne et je suis presque déçu d'avoir déjà tout lu.

Je pense enchaîner avec quelques extraits des mémoires Cendrars, certainement La tour Eiffel sidérale. Mais avant, un petit polar pour me reposer l'esprit.

arnaud bellemontagne a écrit:

A ce sujet une petite question destinée aux plus sagaces d'entre vous: pourquoi Proust et Balzac ne sont pas au Panthéon?

S'il fallait mettre tous les grands écrivains français au Panthéon, on n'aurait plus qu'à le déménager dans le Larzac pour avoir assez de place... Et puis il y a tout de même une dimension politique me semble t-il, et je ne crois pas que la littérature proustienne soit spécialement marquée de ce point de vue là.

Et plus prosaïquement, l'état n'a qu'à foutre la paix aux écrivains et aux artistes en général au lieu de passer son temps à les ressusciter le temps de cérémonies à la con ou de commémorations de naissances ou de morts. C'est juste sinistre.

C'est sur que ça n'ajoute rien au génie, de se voir transférer au Panthéon.

Ben. a écrit:

J'ai fini mon dernier Melville, une page se tourne et je suis presque déçu d'avoir déjà tout lu.

Je pense enchaîner avec quelques extraits des mémoires Cendrars, certainement La tour Eiffel sidérale. Mais avant, un petit polar pour me reposer l'esprit.

Une bonne façon d'éviter, au moins en partie, la "tristesse" de terminer un livre c'est de de ne pas lire un seul ouvrage à la fois.

Depuis des années j'ai toujours 3 ou 4 livres en route simultanément. Le plus souvent une œuvre difficile, un bon roman, un polar ou équivalent et un... autre.
En ce moment par exemple Les Mémoires de Chateaubriand, America, America d'Ethan Canin, Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire de Jonas Jonasson et L'Etat soviétique contre les paysans de Nicolas Werth.
Chaque jour je lis un peu des trois, plus ou moins longuement selon le moment, mon humeur, ma fatigue ou l'intérêt du livre.

C'est en regardant mon programme de lettres de l'année prochaine, que je m'aperçois de toute la misère de ma culture littéraire...

http://cemu.unicaen.fr/63653827/0/fiche___article/&RH=1199979625609

Je dois connaître...20 à 25 % des ouvrages cités (j'entends : que j'ai déjà lu)... Je crois que je suis masochiste.

Pärti a écrit:

Ben. a écrit:

J'ai fini mon dernier Melville, une page se tourne et je suis presque déçu d'avoir déjà tout lu.

Je pense enchaîner avec quelques extraits des mémoires Cendrars, certainement La tour Eiffel sidérale. Mais avant, un petit polar pour me reposer l'esprit.

Une bonne façon d'éviter, au moins en partie, la "tristesse" de terminer un livre c'est de de ne pas lire un seul ouvrage à la fois.

Depuis des années j'ai toujours 3 ou 4 livres en route simultanément. Le plus souvent une œuvre difficile, un bon roman, un polar ou équivalent et un... autre.
En ce moment par exemple Les Mémoires de Chateaubriand, America, America d'Ethan Canin, Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire de Jonas Jonasson et L'Etat soviétique contre les paysans de Nicolas Werth.
Chaque jour je lis un peu des trois, plus ou moins longuement selon le moment, mon humeur, ma fatigue ou l'intérêt du livre.

Ca n'est pas d'achever une lecture qui m'attriste, mais d'arriver au bout d'une oeuvre.

Elvira a écrit:

C'est en regardant mon programme de lettres de l'année prochaine, que je m'aperçois de toute la misère de ma culture littéraire...

http://cemu.unicaen.fr/63653827/0/fiche___article/&RH=1199979625609

Je dois connaître...20 à 25 % des ouvrages cités (j'entends : que j'ai déjà lu)... Je crois que je suis masochiste.

Que crois tu ? La culture, c'est l'histoire d'une vie ... même (surtout ?) pour les plus doués.
Penses juste que tu ne fais que débuter, et mieux que la moyenne. C'est déjà pas mal.

Vi, mais pour moi, c'est comme si je faisais mes études d'histoire en ne connaissant que 1789, 1914/1918, 1939/1945... /

Elvira a écrit:

Vi, mais pour moi, c'est comme si je faisais mes études d'histoire en ne connaissant que 1789, 1914/1918, 1939/1945... /

Tu exagères
Mais je crois que les études donnent plus une structure pour l'esprit que une somme de connaissance.

Je t'envie Elvira. Ne mesure pas le manque mais l'attente. Tant de bonheur dans tant de livres...

Ben tu ne peux arriver que provisoirement au bout d'une œuvre. La prochaine lecture des mêmes livres t'apportera autre chose.

Personnellement je relis peu sauf ce que j'ai vraiment aimé. La Comédie humaine par exemple et la deuxième fois fût bien meilleure que la première, ou le Rêve dans le pavillon rouge, une splendeur qui m'a donné envie d'apprendre le chinois (mais je n'y suis pas arrivé ).

J'ai dévoré Dan Yack de Cendrars, qui est un grand, très grand roman, totalement bouleversant. La deuxième partie, notamment, est absolument parfaite, de bout en bout, même si les deux parties sont très fortement connectées l'une à l'autre.

Elvira a écrit:

C'est en regardant mon programme de lettres de l'année prochaine, que je m'aperçois de toute la misère de ma culture littéraire...

http://cemu.unicaen.fr/63653827/0/fiche___article/&RH=1199979625609

Je dois connaître...20 à 25 % des ouvrages cités (j'entends : que j'ai déjà lu)... Je crois que je suis masochiste.

Tu fais une deuxième licence? Tu fais à partir de quelle année? Je n'ai pas accès au programme.

Relu la biographie de Raymond Chandler par Franck Mac Shane ainsi que "Essais sur le cinéma américain" de Michel Ciment.
Tout ça c'est la faute à Alifie qui m'a rappelé ma jeunesse étudiante qui lisait 3 livres à la fois en courant les cinémas-cinémathèques (tout en poursuivant des études de ce fait délaissées en peinant donc pour arriver à les rattraper...)

Pärti a écrit:

le Rêve dans le pavillon rouge, une splendeur qui m'a donné envie d'apprendre le chinois (mais je n'y suis pas arrivé ).

Je crois que si ça ne coutait pas 125 euros je me laisserais tenter. Peut etre un jour...Tu ne connaitrais pas des endroits ou des éditions pas chères où on peut lire des extraits ?

Moi hier j'ai commencé de relire "le bruit et la fureur" de Faulkner. Ca m'avait beaucoup marqué et la deuxième lecture est beaucoup plus facile que la première (beaucoup de choses m'avaient échappé, c'est une lecture très difficile mais c'est très grand si on s'en donne la peine).

aurele a écrit:

Elvira a écrit:

C'est en regardant mon programme de lettres de l'année prochaine, que je m'aperçois de toute la misère de ma culture littéraire...

http://cemu.unicaen.fr/63653827/0/fiche___article/&RH=1199979625609

Je dois connaître...20 à 25 % des ouvrages cités (j'entends : que j'ai déjà lu)... Je crois que je suis masochiste.

Tu fais une deuxième licence? Tu fais à partir de quelle année? Je n'ai pas accès au programme.

Je fais ma L3 l'année prochaine. (double-licence acquise lors de ma prépa)

@Glocktahr: Regarde à la bibliothèque la plus proche de chez toi, il y est sûrement.

Le programme en ligne est celui de 2011-2012. Il sera peut être en partie différent. Tu ne pourras faire qu'un master à la fin.
L'oeuvre du Moyen-Âge peut être tout à fait intéressante. Le Spleen de Paris, tu l'as étudié comme moi déjà. J'ai L'Oeuvre dans ma bibliothèque, j'adore Zola. Le programme sur le conformisme ne me dit absolument rien pour aucune des oeuvres. Je ne connais que Sarraute dans les auteurs et je n'ai lu qu'un peu cette dernière par extraits. Je n'ai dû lire qu'un extrait des Provinciales dans toute ma scolarité et j'ai vu l'an dernier en prépa un extrait des Lettres d'une religieuse portugaise (je ne sais pas pourquoi c'est "la" dans leur fascicule). Les oeuvres de la littérature du XXe, pas lues. Je connais la première de nom bien évidemment. J'avais au programme de litté comparée cette année lors de mon deuxième semestre les deux nouvelles de Tolstoi, la seconde pour l'oral et je suis tombé sur un passage de celle-ci d'ailleurs. Je l'ai préféré à La Mort d'Ivan Ilitch. J'ai Le Dernier jour d'un condamné dans ma bibliothèque. La mort à Venise, je ne connais que le film de Visconti. Je connais un peu Borges et Melville, lus et étudiés vite fait en extraits, pas ces textes là. Cela peut être intéressant. J'espère que cela te plaira en tout cas.

Percy Bysshe a écrit:

@Glocktahr: Regarde à la bibliothèque la plus proche de chez toi, il y est sûrement.

Ouhla, vais je tenter cet endroit inconnu...

Le dernier Pennac est très bon. J'étais un peu sceptique sur les premières pages pour diverses raisons mais je me suis laissé prendre, ça se lit vite et bien, c'est plutôt profond et littérairement très achevé.

Glocktahr a écrit:

Percy Bysshe a écrit:

@Glocktahr: Regarde à la bibliothèque la plus proche de chez toi, il y est sûrement.

Ouhla, vais je tenter cet endroit inconnu...

Dans une grande ville comme Dijon, c'est impossible de ne pas avoir une carte à la bibliothèque!

Je recommande chaudement la lecture du dernier roman en date de Marc Dugain, Avenue des géants. Ça se dévore.

Picrotal a écrit:

Je recommande chaudement la lecture du dernier roman en date de Marc Dugain, Avenue des géants. Ça se dévore.

Avec une telle publicité, c'est ce qu'on appelle l'appât Dugain.

discobole a écrit:

Picrotal a écrit:

Je recommande chaudement la lecture du dernier roman en date de Marc Dugain, Avenue des géants. Ça se dévore.

Avec une telle publicité, c'est ce qu'on appelle l'appât Dugain.

sympa

Sinon moi en ce moment j'ai une envie de théâtre je lis:

La résistible Ascension d'Arturo Ui de Brecht
Hernani de Hugo (et dés que j'ai finis j'enchaine avec Les Burgraves)
Tête d'or de Claudel
Les chaises de Ionesco

Ellis Petters : Le capuchon du moine; il s'agit d'une enquête de frère Cadfaèl qui est un moine bénédictin vivant au XIIe siècle.

Citation du Figaro aujourd'hui : « Le vrai écrivain n’est pas celui qui raconte des histoires, mais celui qui se raconte dans l’histoire. La sienne et celle, plus vaste, du monde dans lequel il vit. » (Philip Roth)...
Philip Roth n'a pas écrit une seule ligne inutile...
(Plus bel l'avis !)

charles a écrit:

Citation du Figaro aujourd'hui : « Le vrai écrivain n’est pas celui qui raconte des histoires, mais celui qui se raconte dans l’histoire. La sienne et celle, plus vaste, du monde dans lequel il vit. » (Philip Roth)...
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Oui, c'est une belle phrase, concise, qui résume bien mon point de vue.

Derrida:La Dissémination

Drôlement compliqué le bonhomme...

Tu as du courage!!!

Pour ma part je suis plongé dans Les Antigones de George Steiner, extrêmement interessant
(d'ailleurs Derrida y est plutôt critiqué pour sa relecture d'Hegel)

Oui, Steiner est tres réservé quant à l'approche deconstructionniste de Derrida qu'il assimile à un avatar ultra-sophistiqué du Dadaisme.

Il traite de ce sujet dans Réelles Présences et dans Grammaires de la Creation.

arnaud bellemontagne a écrit:

Oui, Steiner est tres réservé quant à l'approche deconstructionniste de Derrida qu'il assimile à un avatar ultra-sophistiqué du Dadaisme.

Il traite de ce sujet dans Réelles Présences et dans Grammaires de la Creation.

Je note les deux titres, même si je n'ai pas lu Derrida au delà d'extrait qui m'ont parut particulièrement obscur, j'y reviendrais probablement plus tard

ouah ça vole haut ici...
Pour ma part, je pense que l'hémorragie des désirs de Derrida s'est éclipsée dans l'azur bleu dialectique... du temps qui se passe.

Comme pour Duras avec les excellents pastiches de Patrick Rambaud, il existe un très bon pastiche de Derrida publié sous un pseudonyme par un philosophe contemporain à la fin des années 60 et réédité récemment, cf. www.amazon.fr/Les-matin%C3%A9es-savantes-Discours-l%C3%A9crithure/dp/2851948075

Le prière d'insérer vaut déjà le détour.