Beethoven Sonates pour piano

adriaticoboy a écrit:

De la part de Harmonia Mundi, un coffret de 10 CDs pour une trentaine d'euros, c'est même carrément cadeau ! D'ailleurs les volumes séparés de cette intégrale Lewis sont presque aussi chers à l'unité !

Mais à mon avis il faut en profiter en précommande, car ça m'étonnerait qu'il sortira finalement à ce prix-là.

C'est tentant, mais ça fait des mois que Kempff attend dans ma liste amazon !!!

Richard a écrit:

C'est tentant, mais ça fait des mois que Kempff attend dans ma liste amazon !!!

Tututu ! Tu n'as rien à faire ici toi de toute façon ; je croyais que tu devais te mettre aux quatuors ! Alors en attendant, tu laisses les sonates et les pianistes tranquilles !

adriaticoboy a écrit:

Richard a écrit:

C'est tentant, mais ça fait des mois que Kempff attend dans ma liste amazon !!!

Tututu ! Tu n'as rien à faire ici toi de toute façon ; je croyais que tu devais te mettre aux quatuors ! Alors en attendant, tu laisses les sonates et les pianistes tranquilles !

J'ai 90 articles dans ma liste d'attente Amazon et bien figure toi que quelquefois, le choix est tellement cornélien que je ne commande rien tellement j'hésite !

Foncez pour Paul Lewis, j'ai déjà son intégrale (on ne se moque pas concernant les prix, merci) et c'est une merveille.

Est-il vrai que Lewis est un disciple de Brendel ?

Voici ce que je lis dans la notice que j'ai sous les yeux :

"Elève de Ryszard Bakst et de Joan Havill, Paul Lewis accomplit ses études à la Chetham's School of music puis à la Guildhall, avant de recevoir les conseils d'Alfred Brendel".

Est-ce que cela fait de lui un "disciple", je n'en sais rien. Toujours est-il qu'entre les deux, mon choix est vite fait.

Retour en économique et sous étiquette Decca de l'intégrale Brendel III (1992-96), qui était hors de prix dans sa première édition, chez Philips.


http://www.amazon.fr/dp/B002DZX96C


Par contre, il aurait peut-être été plus judicieux de la part d'Universal de rééditer d'abord Brendel II (années 70, Philips), qui s'enfonce progressivement dans les limbes de la mémoire discographique.

adriaticoboy a écrit:

Par contre, il aurait peut-être été plus judicieux de la part d'Universal de rééditer d'abord Brendel II (années 70, Philips), qui s'enfonce progressivement dans les limbes de la mémoire discographique.

Je ne connais pas Brendel II, est-ce très différent de Brendel III ?

Hippolyte a écrit:

adriaticoboy a écrit:

Par contre, il aurait peut-être été plus judicieux de la part d'Universal de rééditer d'abord Brendel II (années 70, Philips), qui s'enfonce progressivement dans les limbes de la mémoire discographique.

Je ne connais pas Brendel II, est-ce très différent de Brendel III ?

Je ne connais que quelques sonates d'un cycle et et de l'autre, mais globalement, dans les années 70, le jeu de Brendel était encore assez frais et instinctif (viennois ?, guldien ?), en tous cas moins "intellectualisé" qu'au moment de l'enregistrement de sa dernière intégrale.

Dans le coffret "Alfred Brendel" de 35 CD de Brilliant, est-ce la version I, II ou III ? D'après ce qu'on peut lire, j'ai l'impression que c'est plutôt des anciens enregistrements mais rien n'est clair sur ce sujet.

Sinon Brendel III est maintenant à un prix attractif en effet....

Franchement, Brendel dans Beethoven... C'est quand même très tempéré et très lisible, mais après ? Quand on a dans l'oreille les intégrales de Kovacevich et de Lewis, il faut aimer une certaine forme de fadeur pour écouter Brendel.

C'est sûr que c'est pas Grinberg, mais au moins on échappe largement aux chichis de ses Mozart et surtout Schubert. Ca se laisse écouter sans douleur, franchement.

Le Beethoven de Brendel est quand même très beau, avec beaucoup d'humour parfois, je sens toujours chez lui à la fois une sorte de distanciation ironique et un amour de la musique qu'il joue que j'adore.

C'est plus dans le dépouillement et la subtilité que la fadeur (surtout sa troisième intégrale, de ce que j'ai entendu, elle m'intéresse beaucoup plus que les deux premières).

pianissimo a écrit:

Dans le coffret "Alfred Brendel" de 35 CD de Brilliant, est-ce la version I, II ou III ? D'après ce qu'on peut lire, j'ai l'impression que c'est plutôt des anciens enregistrements mais rien n'est clair sur ce sujet.

Si, c'est clair: c'est sa première intégrale Beethoven, pour Vox au début des années 60.

…

Merci Adriaticoboy

salut à vous, j'hésite pour Paul Lewis ; beaucoup de bien, mais j'ai aussi entendu que tout est en retenue, peu de violence et de brutalité, ce que j'aime (entre autre) dans beethoven.
ceux qui connaissent, pouvez vous décrire son jeu dans cette intégrale ?

Lewis n'est incontestablement pas le plus violent des pianistes. Son jeu se caractérise d'abord il est vrai par une certaine rondeur de ton, mais il sait aussi faire preuve d'une bonne dose de nervosité quand il le faut (sa Sonate de Liszt par exemple est loin d'être molle, même si elle n'est bien sûr pas aussi électrique que celle d'une Argerich ou aussi tranchante que celle d'un Zimerman.)

Bref, ceux qui aiment leur Beethoven un peu extrême façon Nat, Gulda ou Grinberg, pourraient en effet être un peu déçus par Lewis, qui joue plus dans la catégorie des Arrau et Brendel, avec ce que cela implique, en bien comme en moins bien.

Bien observé, mais pour ma part j'aime autant Gulda que Lewis. Et vraiment, ce dernier a quelque chose que Brendel ne m'offre pas. Déjà, dans les dynamiques. Le choix des tempi de Lewis est également d'une pertinence rare.
En fait, je n'ai rien à reprocher à Brendel, il m'ennuie, c'est tout. C'est gris et rose, ça manque de contours, de dessin, de tranchant.

Je dirais que Lewis réussit un tour de force : il fait sonner Beethoven comme si sa musique était bien écrite pour le piano. Pianistique, disons. Après, si on veut du feu, il faut écouter Kovacevich, qui nous fait du Schumann, du Liszt, du chopin, du Stravinski, du Bartok, et peut-être pas toujours du Beethoven.

Lewis est moins prométhéen que d'autres, mais qu'est-ce qu'il est humain, simple, naturel et pour le moins d'une musicalité souvent magnifique...

Je ne suis pas (plus ?) un fan des sonates de LvB, mais j'en ais tout de même 2 que j'aime bien : Schnabel et Backhaus II.
Sinon une connaissance pense que les deux plus grandes intégrales sont :

Grinberg, dont on a beaucoup parlé sur ce forum (il faudra que j'écoute ça un jour) et Annie Fisher, dont presque personne n'a parlé (c'est si bien que ça ?).

Si justement on aime la violence, qui faut-il ecouter chez Beethoven?

Nicolas a écrit:

Si justement on aime la violence, qui faut-il ecouter chez Beethoven?

Tout dépend de ce que tu entends par "violence".
Je dirais d'abord Pollini pour le volontarisme parfois cinglant (Hammerklavier à la serpe, op. 111, Appassionata live), et Serkin pour la tension électrique. Richter dans certains enregistrements (notamment l'Appassionata chez RCA, les Diabelli). Et Grinberg assurément. Et sans doute d'autres.

Utnapishtim a écrit:

Je ne suis pas (plus ?) un fan des sonates de LvB, mais j'en ais tout de même 2 que j'aime bien : Schnabel et Backhaus II.
Sinon une connaissance pense que les deux plus grandes intégrales sont :

Grinberg, dont on a beaucoup parlé sur ce forum (il faudra que j'écoute ça un jour) et Annie Fisher, dont presque personne n'a parlé (c'est si bien que ça ?).

Oui je suis une fan des deux, avec un plus pour Grinberg.

Mariefran a écrit:

Utnapishtim a écrit:

Je ne suis pas (plus ?) un fan des sonates de LvB, mais j'en ais tout de même 2 que j'aime bien : Schnabel et Backhaus II.
Sinon une connaissance pense que les deux plus grandes intégrales sont :

Grinberg, dont on a beaucoup parlé sur ce forum (il faudra que j'écoute ça un jour) et Annie Fisher, dont presque personne n'a parlé (c'est si bien que ça ?).

Oui je suis une fan des deux, avec un plus pour Grinberg.

C'est toi la connaissance d'Utnapishtim ? Ou bien ça veut dire que tu as un alter ego qui rôde quelque part !

Utnapishtim a écrit:

Je ne suis pas (plus ?) un fan des sonates de LvB, mais j'en ais tout de même 2 que j'aime bien : Schnabel et Backhaus II.
Sinon une connaissance pense que les deux plus grandes intégrales sont :

Grinberg, dont on a beaucoup parlé sur ce forum (il faudra que j'écoute ça un jour) et Annie Fisher, dont presque personne n'a parlé (c'est si bien que ça ?).

Schnabel est vraiment très bon c'est sûr. Un enregistrement ancien donc la qualité est inférieure aux enregistrements actuels. Mais quelle beauté de son ! Je lui reproche par contre des mouvements rapides de certaines sonates trop "brouillons" (ex : final de la sonate des adieux, premières mesures de la sonate n°11). Je retrouve davantage de clarté dans mon intégrale par Nat.

Beethoven violent ? Pollini et Serkin, c'est du solide, évidemment. Kovacevitch également aussi mais je ne connais pas toute son intégrale.

Pour l'instant j'ai une optique sur une intégrale de Brendel (I ou III, j'hésite encore). Question de goûts comme souvent, mais je n'ai jamais été déçu par ses sonates de Beethoven (ni par n'importe quel enregistrement d'ailleurs). Je dois avouer que c'est un de mes pianistes préférés.
D'autres ici, aiment moins Brendel. C'est compréhensible. C'est pour ça qu'il a d'autres pianistes.

adriaticoboy a écrit:

Mariefran a écrit:

Utnapishtim a écrit:

Je ne suis pas (plus ?) un fan des sonates de LvB, mais j'en ais tout de même 2 que j'aime bien : Schnabel et Backhaus II.
Sinon une connaissance pense que les deux plus grandes intégrales sont :

Grinberg, dont on a beaucoup parlé sur ce forum (il faudra que j'écoute ça un jour) et Annie Fisher, dont presque personne n'a parlé (c'est si bien que ça ?).

Oui je suis une fan des deux, avec un plus pour Grinberg.

C'est toi la connaissance d'Utnapishtim ? Ou bien ça veut dire que tu as un alter ego qui rôde quelque part !

Je ne crois pas, c'est un homme, à ce qu'il me semble !

pianissimo a écrit:

Pour l'instant j'ai une optique sur une intégrale de Brendel (I ou III, j'hésite encore). Question de goûts comme souvent, mais je n'ai jamais été déçu par ses sonates de Beethoven (ni par n'importe quel enregistrement d'ailleurs). Je dois avouer que c'est un de mes pianistes préférés.
D'autres ici, aiment moins Brendel. C'est compréhensible. C'est pour ça qu'il a d'autres pianistes.

J'ai écouté quelques sonates de Brendel I et III. Je préfère de loin le premier (beaucoup moins cher en plus). Brendel III, on a l'impression qu'il fait un sort à chaque note ! C'est trop analytique pour moi, je perds le fil et je m'ennuie ! J'ai envie qu'il se lache, mais ça ne vient jamais ! Brendel I j'en garde de bons souvenirs, ça me semblait plus "naturel" !

Je me dis aussi que pour approche plus spontanée, sa première intégrale semble plus appropriée....
Mais je suis également intéressé par sa nouvelle vision des sonates dans sa dernière intégrale.

Bonjour,

J'écoute qqes coffrets que j'ai des sonates de Beethov' (Ashkenazy, Brendel,...) . Il y a en particulier le 2ème mouvement de la sonate N°13 interprété par Gould qui me fascine quelque peu. Je ne sais pas ce que c'est, sans doute le côté dépouillé, minimaliste de la touche (surtout le dernier tiers du morceau, renversant). Moi ça me fait penser aux peintures de Klee ou Kandinsky. Je ne retrouve pas ça chez les autres interprètes.

Gould s'intéressait au Bauhaus ou quoi?

Sans doute, il vivait du reste dans une étrange architecture...

Projet de vacances : réécouter les 32 sonates en une seule journée.

Mariefran a écrit:

Projet de vacances : réécouter les 32 sonates en une seule journée.

J'aime ce genre de folie!

Projet augmenté d'un défi improbable: se faire une intégrale idéale customisée, avec un pianiste différent pour chaque sonate.

J'ai essayé plusieurs fois sur le papier, je n'y suis jamais arrivé. Trop dur de faire certains choix.

adriaticoboy a écrit:

Projet augmenté d'un défi improbable: se faire une intégrale idéale customisée, avec un pianiste différent pour chaque sonate.

J'ai essayé plusieurs fois sur le papier, je n'y suis jamais arrivé. Trop dur de faire certains choix.

Vieilles Cires l'a fait. J'hésite sur la version : Annie Fischer ou Nat, que je n'ai pas écoutée depuis longtemps.

Bonne idée. Je vais faire autrement : écouter 20 versions d'affilée de l'opus 111.

Mariefran a écrit:

adriaticoboy a écrit:

Projet augmenté d'un défi improbable: se faire une intégrale idéale customisée, avec un pianiste différent pour chaque sonate.

J'ai essayé plusieurs fois sur le papier, je n'y suis jamais arrivé. Trop dur de faire certains choix.

Vieilles Cires l'a fait.

Il l'a postée sur le forum sa liste ? Je ne m'en souviens pas.

Zeno a écrit:

Bonne idée. Je vais faire autrement : écouter 20 versions d'affilée de l'opus 111.

Je ne pourrais jamais faire ça, c'est au dessus de mes capacités. Et pourtant je n'ai pas fini d'être interpellé par cette musique.
Mais Adriatico va me dire d'aller écouter les quatuors à corde de Beethoven d'abord.

Parce que ça n'est pas encore fait ?

adriaticoboy a écrit:

Parce que ça n'est pas encore fait ?

C'est à dire que j'ai sérieusement freiné mes achats disque, mais c'est dans les plans.

@ adriatico : Il ne l'a pas postée, il me l'a offerte.

@ Zeno : on peut avoir la liste et le classement

Richard a écrit:

adriaticoboy a écrit:

Parce que ça n'est pas encore fait ?

C'est à dire que j'ai sérieusement freiné mes achats disque, mais c'est dans les plans.

Tss, tss, il y a des versions gratuites sur musique ouverte !

Mariefran a écrit:

Richard a écrit:

adriaticoboy a écrit:

Parce que ça n'est pas encore fait ?

C'est à dire que j'ai sérieusement freiné mes achats disque, mais c'est dans les plans.

Tss, tss, il y a des versions gratuites sur musique ouverte !

Deuxième argument : le manque de temps. Faudrait que je me décide à écouter de la musique dans les transports en commun, mais ça tourne souvent au jeu de massacre.

Zeno a écrit:

Bonne idée. Je vais faire autrement : écouter 20 versions d'affilée de l'opus 111.

Perso, je fais essayer de faire ça avec mes nombreuses versions de l'appassionata : Serkin, Arrau, Nat, Brendel, Kempff, Schnabel, Ogdon, Pires.

Les 32 dans la même journée OK, mais dans quel ordre ?

Dans l'ordre…

Le Ring en une journée, ça doit être encore plus marrant.

Wolfgang a écrit:

Le Ring en une journée, ça doit être encore plus marrant.

Alors ça, je faisais très bien quand j'avais 16 ou 17 ans. Cela m'a valu une dégradation durable de ma réputation d'adolescent équilibré dans ma famille et au-delà. Pour plus de détails cliniques sur la conversion hystérique qui m'avait alors saisi, cf. Mme Verdurin.

C'est scandaleux ! pas un mot sur l'intégrale de Richard Goode !

C'est de loin ma préférée ; inspirée, rythmée, forte et douce, attentive à toutes les harmonies, etc et avec une super prise de son. Son Appassionata est parmi les plus saisissantes.

Je rejoins néanmoins les admirateurs de l'intégrale de Grindberg.

Il en existe une autre de très intéressante, c'est celle de Eschenbach. Le touché est doux dans l'ensemble mais pas de minauderie. Il faut écouter son hammerklavier pour bien se rendre compte. On sent le chef d'orchestre.

Achevé de réécouter l'intégrale de Paul Lewis pour la troisième fois, partitions en main.

Enthousiasme total. Des nuances piano comme jamais je ne les avais entendues chez Beethoven, des approfondissements métaphysiques, des évocations subliminales de la surdité elle-même, comme si l'interprète nous invitait à une manière d'effraction. Une souplesse des phrasés, une prise de son, une intelligence des tempi, un sens de la couleur, un étirement de la palette expressive et stylistique vers Bach tout autant que vers Chopin et Debussy... C'est magistral.

Je sais que je vais faire hurler du monde, mais franchement, je ne trouve aucun plaisir aussi grand dans des enregistrements historiques qui, malgré leurs qualités, nous gratifient de pains ici et là, de rudesses excessives et de bruits parasites dus à l'enregistrement. Je caricature un peu et je sais la grandeur, l'humanité de bien des interprètes.

Mais j'ai trouvé là MA version, consolatrice et spirituelle, visionnaire et intime en même temps, lecture passionnante et décantée d'un artiste jeune qui est, je le pense, l'un des plus grands pianistes de notre temps.

Encore pardon aux femmes et hommes de goût qui en savent si long sur les merveilles d'autrefois et qui ont pour les vieilles cire une passion que je ne parviens décidément pas à nourrir. Il m'arrive quand même de m'extasier en écoutant Grinberg et quelques autres, qu'on se rassure.

J'ai reçu mon coffret Lewis mais je me réserve l'écoute pour plus tard.
En tout cas (la première partie de) ton message fait plaisir à lire, je pense que je ne vais pas regretter mon achat.

Pour le reste, no comment.
Schnabel rules.

En fait, je ne sais pas pourquoi, mais parfois, tard dans la nuit, je suis tenté d'écouter de vieux enregistrements. Comme ça, au bord du sommeil.
Je pense que je ferai ça quand je serai très vieux et que l'espace-temps sera devenu pour moi l'occasion d'un détachement technologique propice au véritable Eveil que j'appelle de mes voeux...