mickt Mélomane chevronné
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| Sujet: PP – Chostakovitch inconnu – Nicolas Stavy et al. – 7/11/22 Lun 28 Nov 2022 - 16:50 | |
| Lundi 7 novembre 2022 Le Studio, Philharmonie de ParisJohann Sebastian Bach, transcription de György Kurtág pour piano à quatre mains — Gottes Zeit ist die allerbeste ZeitLudwig van Beethoven* — Bagatelles op. 126, extraits : 1. Andante con moto, cantabile e compiacevole ; 4. Presto Dmitri Chostakovitch — Quatre pièces (création française) : 1. Marche funèbre à la mémoire des victimes de la révolution ; 2. Toska ; 3. Dans la forêt ; 4. Bagatelle Gustav Mahler, arrangement pour piano à quatre mains de Dmitri Chostakovitch — Symphonie n° 10, AdagioDmitri Chostakovitch — Symphonie n° 14 (création mondiale de la version pour piano, percussions, soprano et basse) Nicolas Stavy, piano Cédric Tiberghien*, piano Florent Jodelet , percussions Ekaterina Bakanova , soprano Sulkhan Jaiani , basse (j’ai trop tardé à écrire mes impressions, donc je vais assez vite.) Un concert au programme original, imaginé par Nicolas Stavy, où figurait notamment la création mondiale de la 14e symphonie de Chostakovitch arrangée par le compositeur pour piano, percussions et chanteurs. Une sorte de prologue pour piano, seul ou à quatre mains, ouvrait la soirée, et la plaçait sous le signe de la transcription, des influences de Chostakovitch, et lui imprimait une certaine solennité. Bach transcrit par Kurtág d’abord, puis des extraits des Bagatelles de Beethoven, libres et fougueuses, jouées par Cédric Tiberghien, enfin quatre pièces de Chosta, œuvres d’un jeune adolescent (1917-1919). Assez peu personnelles, on y entend des traces de Bach et Beethov’ — la quatrième pièce est une bagatelle —, mais aussi de Liszt dans l’écriture pianistique. Et déjà une « marche funèbre à la mémoire des victimes de la révolution ». Le 2e mouvement, Toska, est le plus développé. L’arrangement de l’Adagio de la 10e de Mahler par Chosta est incomplet (environ 7 minutes), et pour tout dire assez sommaire. Les mélodies y sont égrenées note à note, les harmonies marquées par des accords bien carrés. Pas forcément une révélation donc, mais intéressant à entendre quand même. Le morceau de choix du concert restait donc la version pour piano et percussions de la 14e symphonie (à vrai dire il faudrait écrire piano, célesta et percussions), chantée en russe : cette fois-ci la partie pour piano est vraiment impressionnante, souvent furieuse et déchaînée, portée par l’engagement de Nicolas Stavy. Je crois que les percussions ont les mêmes parties que dans la version pour orchestre, Florent Jodelet s’amusait comme un petit fou avec ses instruments. Côté chanteurs Sulkhan Jaiani avait une voix puissante mais son interprétation était un peu monolithique. Ekaterina Bakanova, aux faux airs de Rita Hayworth, donnait plus de théâtralité à son chant. Une soirée de belle valeur, peut-être un peu en-deçà de mes attentes. Mais cette version de la 14e symphonie mérite d’être reprise. (le programme de salle ne proposait pas les textes comme c’est pourtant l’habitude.) Rilke pour le plaisir. - La Mort du poète:
Der Tod des Dichters
Er lag. Sein aufgestelltes Anglitz war bleich und verweigernd in den steilen Kissen, seitdem die Welt und dieses Von-ihr-Wissen, von seinen Sinnen abgerissen, zurückfiel an das teilnahmslose Jahr.
Die, so ihn leben sahen, wußten nicht, wie sehr er Eines war mit allem diesen; denn Dieses: diese Tiefen, diese Wiesen und diese Wasser waren sein Gesicht.
O sein Gesicht war diese ganze Weite, die jetzt noch zu ihm will und um ihn wirbt, und seine Maske, die nun bang verstirbt, ist zart und offen wie die Innenseite von einer Frucht, die an der Luft verdirbt.
// Il gisait. Son visage offert était blême et absent sur l’oreiller penché, depuis que le monde et ce qu’il en sut, détaché de son esprit, était retombé dans l’insensible année.
Ceux qui l’avaient vu vivre ne surent jamais combien il était un avec tous ceux-ci. Ceux-ci donc : ces gouffres, ces prairies et ses eaux étaient sa face.
Ô sa face était tous les lointains qui viennent encore à lui pour le courtiser ; et son masque, maintenant effacé par la mort, est tendre et ouvert comme l’intérieur d’un fruit qui se corrompt à l’air.
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DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97482 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: PP – Chostakovitch inconnu – Nicolas Stavy et al. – 7/11/22 Mar 29 Nov 2022 - 16:28 | |
| Merci, j'étais très curieux du contenu – je n'aime pas assez la Quatorzième de Chosta pour en goûter une version réduite, mais c'était très tentant. |
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