Adjectifs que vous évoque la musique

Voilà donc ce sujet sur les mots que vous évoquent certaines oeuvres, voire certaines interprétations, ou même des compositeur ("printanier", "automnal", "ocre", "plein d'entrain" etc )

Personnellement j'aasocie souvent des opéras à des couleurs :
Don Giovanni bleu foncé ou marron
Les Noces de Figaro jaune-orangé
Cosi fan tutte vert d'eau...

Bach : blanc, espace épuré
Vivaldi : vert émeraude ou rouge... vénitien, intérieur cosi
Wagner : nuances de gris (pour Lohengrin, gris-brun, pour Tristan, gris-bleu,...), venteux
Mahler : brun très foncé avec parfois quelques dorures, nuageux
Mozart : parfois ocre (Noces de Figaro, la clémence de titus, sonates pour piano), parfois indigo (Don Giovanni, concerto pour violon n°3, musique religieuse), parfois rouge (Cosi fan tutte, symphonie 40, concerto pour violon n°5), jardin ensoleillé après la pluie
Schumann : du vert et du brun
Schubert : vert avec un peu de gris, automnal (dernières sonates) ou printanier (impromptus)
Beethoven : indigo, chambre avec vue sur les toits
Bartok : bleu marine
Reich : bleu ciel
Ligeti : gris, hivernal, caustique
Scarlatti : jaune et gris
Chopin : mauve avec un peu de noir, la nuit tombe
...

C'est de l'humour, ou bien vous êtes pires que Messiaen?

La véritable synesthésie, c'est rarissime, non ? J'imagine que, pour Schwark, il s'agit seulement d'impressions subjectives...

adriaticoboy a écrit:

La véritable synesthésie, c'est rarissime, non ? J'imagine que, pour Schwark, il s'agit seulement d'impressions subjectives...

je n'sais pas mais quand j'écoute de la musique j'ai parfois des couleurs qui me viennent à l'esprit, même chose quand je lis : parfois c'est une couleur (ou 2-3) bien nette, parfois c'est un mélange dont il ne ressort qu'une tendance (couleurs chaudes ou froides par exemple).
Disons que ce que j'écoute ou ce que je lis, je peux le relier à une couleur (ou plusieurs couleurs) qui procure la même sensation. Et de ce fait, cette couleur me vient parfois d'elle-même à l'esprit lorsque je lis un texte bien écrit ou que j'écoute de la bonne musique.

Boulez caca d'oie

Poulet a écrit:

Boulez caca d'oie

Effectivement je m'en inspire ainsi que l'ocre et le brun fécal.

Xavier a écrit:

C'est de l'humour, ou bien vous êtes pires que Messiaen?

Je ne pense pas... perso, je mets des couleurs aux jours de la semaine, alors...

Mais la musique, je ne m'étais jamais posé la question. Sauf que les pochettes noires des disques baroques Harmonia Mundi ont souvent assombri l'image que je pouvais avoir des oeuvres. A l'inverse, les pochettes blanches de feu la collection Musifrance chez Erato ont eu un petit effet "euphorisant" !

Xavier a écrit:

C'est de l'humour, ou bien vous êtes pires que Messiaen?

Quelle insulte !!!

Non, je trouve ça normal d'associer une musique à une couleur ou une image, tout le monde fait ça, non ?
C'est comme pour les jours de la semaine ou les nombres...

Enfin, c'est pas forcément une couleur remarque, c'est parti d'adjectifs divers pour qualifier des interprétations, comme "brouillon", "étincellant", "mousseux" etc.
Y a pas de mal à faire des métaphores

Xavier a écrit:

C'est de l'humour, ou bien vous êtes pires que Messiaen?

pfffffff entendre ça d'un fan de Scriabine

Morloch a écrit:

Xavier a écrit:

C'est de l'humour, ou bien vous êtes pires que Messiaen?

pfffffff entendre ça d'un fan de Scriabine

Fan de Scriabine, oui, j'adore sa musique, ça ne veut pas dire que j'adhère à sa philosophie fumeuse ou à ses diverses théories.

Xavier a écrit:

Morloch a écrit:

Xavier a écrit:

C'est de l'humour, ou bien vous êtes pires que Messiaen?

pfffffff entendre ça d'un fan de Scriabine

Fan de Scriabine, oui, j'adore sa musique, ça ne veut pas dire que j'adhère à sa philosophie fumeuse ou à ses diverses théories.

Encore heureux !!

Ca va les gars, le chef est encore saint d'esprit !!

ouannier a écrit:

Ca va les gars, le chef est encore saint d'esprit !!

Faut arrêter de m'idéaliser les gars; pour l'instant je suis seulement sain d'esprit, ça suffira!

La question que je me pose c'est le lien entre tel ou tel caractéristique de la musique , direction ou interprétation évoquées et le mot employé.

Wolferl a écrit:

Xavier a écrit:

C'est de l'humour, ou bien vous êtes pires que Messiaen?

Quelle insulte !!!

Non, je trouve ça normal d'associer une musique à une couleur ou une image, tout le monde fait ça, non ?
C'est comme pour les jours de la semaine ou les nombres...

Enfin, c'est pas forcément une couleur remarque, c'est parti d'adjectifs divers pour qualifier des interprétations, comme "brouillon", "étincellant", "mousseux" etc.
Y a pas de mal à faire des métaphores

Moi je ne le fais pas. J'écoute mes disques selon l'humeur du moment. Alors mettre une couleur ou un adjectif sur un compositeur ou une musique j'ensuis incapable

calbo a écrit:

Moi je ne le fais pas. J'écoute mes disques selon l'humeur du moment. Alors mettre une couleur ou un adjectif sur un compositeur ou une musique j'ensuis incapable

Idem, et de plus, si cela ne viens pas naturellement je ne vois pas l'interet de vouloir a tout prix toujours mettre des mots sur des sentations, des sentiments.
Aprés tout a quoi est ce que ça rime?

Personellement, je ne sais pas parler de musique. La jouée, l'écouteé oui mais la décrire....

Alors la vous me direz "Mais que fait tu sur ce forum alors???"

Ok je sort!!

lenain202 a écrit:

Idem, et de plus, si cela ne viens pas naturellement je ne vois pas l'interet de vouloir a tout prix toujours mettre des mots sur des sentations, des sentiments.
Aprés tout a quoi est ce que ça rime?

Pour communiquer tes impressions aux autres, partager ton ressenti, leur donner envie de découvrir...

lenain202 a écrit:

Personellement, je ne sais pas parler de musique. La jouée, l'écouteé oui mais la décrire....

Je n'ai pas l'impression de savoir bien en parler moi non plus.
Ou alors on me dit que j'utilise des termes trop techniques...

Xavier a écrit:

Pour communiquer tes impressions aux autres, partager ton ressenti, leur donner envie de découvrir...

Oui c'est vrai que ça peut servir....

Par exemple, quand David dit que la direction du Don Givanni est " épaisse" ....Ben je comprend pas ce qu'il veut dire...


Pourtant j'ai été sage et studieux j'ai réecouter l'enregistrement 2 fois et j'ai lu tout le topic une seule fois par contre ! Dailleur je tient à dire ceci : David , Sofro et Encolpio sont fous c'est evident !

entropie a écrit:

Par exemple, quand David dit que la direction du Don Givanni est " épaisse" ....Ben je comprend pas ce qu'il veut dire...

C'est très simple. Et ce sont des codes de base qu'on peut réemployer.

Prends Don Giovanni. Mets, disons, Kuijken ou Jacobs dedans. Sons peu vibrés, très fins, voire stridents. Si on n'aime pas, on dira "décharné", c'est-à-dire que le son paraît "nu".
A présent, mets Giulini I dedans, avec le New Philharmonia. Le son est opaque (on entend mal les bois), les cordes sonnent très large, grasses, c'est rythmiquement plus flou, plus lourd au niveau du son. Tu as l'impression qu'on te joue du Monteverdi comme Puccini, mais pas du Mozart comme du Mozart.

Epais, c'est pour dire qu'il y a une sacrée "couche" de violons qui masquent le spectre sonore, que les articulations sont un peu floues, comme "engluées", qu'il y a un côté "monumental" déplacé dans le son.
On parle de pâte orchestrale, très souvent. Celle-ci est trop nourrie, trop opaque. Certaines pâtes seront trop cassantes ou trop légères, celle-ci est franchement lourde à digérer.

En résumé (mais ce n'est pas tout à fait la même chose qu' "épais", j'espère l'avoir fait comprendre), je pourrais dire en exagérant que la direction de Giulini I est "disgracieuse" - dans le sens de "pachydermique".


Voilà, j'espère que ça éclaire un peu...

Merci

Je vait réecouter avec ces précisions pour essayer de comprendre plus... concretement ! Je vait me procurer le Mitropoulos pour proceder par oppositions. C'est un peu réducteur l'oppsosition mais pédagogiquement assez éfficace. Merci encore !

entropie a écrit:

Merci

Je vait réecouter avec ces précisions pour essayer de comprendre plus... concretement ! Je vait me procurer le Mitropoulos pour proceder par oppositions. C'est un peu réducteur l'oppsosition mais pédagogiquement assez éfficace. Merci encore !

Mitropoulos reste tout de même dans l'opposition de masses, la technique de direction est proche, mais dans le cas de Dynamitro, c'est l'impulsion dramatique qui change tout, terrifiant !

L'impulsion dramatique ?
Dans le Topic sur Don giovani tu fait une grande difference entre Mitropulos et Giulini et tu dit que la technique de direction est la même.
Donc cette impulsion dramatique doit effectivement tout changer, elle se traduit coment ? C'est une impulsion au sens de pulsion , dans les attaques ? Dans le sens de pulsation, dans les rythmes ? Ou alors .....une tension , et si oui est ce qu'une direction à forte tension peut être épaisse ? Il me semble que non, dans le sens où la tenssion évoque , par exemple un fil tendu à l'extreme , toujours au bord de la rupture...
Quand tu dit que Giulini fait une version épaisse j'en deduit que quelque chose de la tension dramatique doit se perdre dans cette épaisseur , a tord peut être ? Ets que quand tu parles de direction de masse pour Mitropoulos tu evoques la notion de puissance et pour Giulinni l'epasseur devient approximative au point de ceder le pas à une clarté qui permet la tension? J'ai peut être mal compris mais si ce que je dit n'est pas faux alors où se joue cete difference ? Je veux dire concretement à l'ecoute ? Comment Mitropoulos garde t'il la puissance sans "en metrre une couche " sur les cordes ? Et autres conséquence de la direction épaisse que tu à bien voulus m'expliquer ? Elle est où la differense entre direction de masse , impression de puissance , forte impulssion dramatique et epaisseur et approximation déteriorant la subtilité et la complexité qui participe à la tension ?



Entropie....quand j'ai pas compris je le dit


C'est bizarre dailleur rien que le fait de formuler ces questions me donne l'impression de m'ameneer des embryons de réponse... Un peu comme si j'avait besoin de dire pour mieux entendre, ou qu'une foit formulé de l'entendu" inconscient" devenait de l'entendu conscient....Ca vous fait ca à vous des fois ?

entropie a écrit:

cette impulsion dramatique doit effectivement tout changer, elle se traduit coment ? C'est une impulsion au sens de pulsion , dans les attaques ? Dans le sens de pulsation, dans les rythmes ? Ou alors .....une tension ,

L'impulsion dramatique c'est la conduite de la phrase et le rôle de cette phrase dans la macrostructure. Toujours aller de l'avant et trouver le ton juste, c'est ça l'impulsion dramatique (enfin je crois que c'est ce qu'a voulu dire DLM).

Citation :

et si oui est ce qu'une direction à forte tension peut être épaisse ? Il me semble que non, dans le sens où la tenssion évoque , par exemple un fil tendu à l'extreme , toujours au bord de la rupture...

Et en quoi une tension ne peut-elle être rendue par une masse orchestrale épaisse ? Tous les outils sont bons pour la tension dramatique.

Citation :

C'est bizarre dailleur rien que le fait de formuler ces questions me donne l'impression de m'ameneer des embryons de réponse... Un peu comme si j'avait besoin de dire pour mieux entendre, ou qu'une foit formulé de l'entendu" inconscient" devenait de l'entendu conscient....Ca vous fait ca à vous des fois ?

Je vois très bien ce que tu veux dire. Tu as besoin de parler pour décanter tes idées et deméler ta pensée c'est ça ?

ouannier a écrit:

entropie a écrit:

cette impulsion dramatique doit effectivement tout changer, elle se traduit coment ? C'est une impulsion au sens de pulsion , dans les attaques ? Dans le sens de pulsation, dans les rythmes ? Ou alors .....une tension ,

L'impulsion dramatique c'est la conduite de la phrase et le rôle de cette phrase dans la macrostructure. Toujours aller de l'avant et trouver le ton juste, c'est ça l'impulsion dramatique (enfin je crois que c'est ce qu'a voulu dire DLM).

Ca veut dire que rien ne finis sans que cette fin entraine la suite ?

ouannier a écrit:

Citation :

et si oui est ce qu'une direction à forte tension peut être épaisse ? Il me semble que non, dans le sens où la tenssion évoque , par exemple un fil tendu à l'extreme , toujours au bord de la rupture...

Et en quoi une tension ne peut-elle être rendue par une masse orchestrale épaisse ? Tous les outils sont bons pour la tension dramatique.

Et il sont tous aussi pertinents , efficaces ?
Ils n'y à pas de moyens qui nuisent à la tension dramatique ?
Je veut dire : est ce que volontairement un chef peut décider d'utiliser un moyen en sachant que cela va réduire la tension dramatique mais qu'il l'assume pensant que cela fait ressortir , voir révele, quelque chose qu'il pense plus interéssant , ou plus ignoré jusqu'a présent ou pour d'autres raison que je n'imagine pas..?

ouannier a écrit:

Citation :

C'est bizarre dailleur rien que le fait de formuler ces questions me donne l'impression de m'ameneer des embryons de réponse... Un peu comme si j'avait besoin de dire pour mieux entendre, ou qu'une foit formulé de l'entendu" inconscient" devenait de l'entendu conscient....Ca vous fait ca à vous des fois ?

Je vois très bien ce que tu veux dire. Tu as besoin de parler pour décanter tes idées et deméler ta pensée c'est ça ?

Oui je croit.... et peut être aussi que les mots me rassure.

Merci en tout cas pour votre aide c'est vraiment trés sympa

entropie a écrit:

ouannier a écrit:

entropie a écrit:

cette impulsion dramatique doit effectivement tout changer, elle se traduit coment ? C'est une impulsion au sens de pulsion , dans les attaques ? Dans le sens de pulsation, dans les rythmes ? Ou alors .....une tension ,

L'impulsion dramatique c'est la conduite de la phrase et le rôle de cette phrase dans la macrostructure. Toujours aller de l'avant et trouver le ton juste, c'est ça l'impulsion dramatique (enfin je crois que c'est ce qu'a voulu dire DLM).

Ca veut dire que rien ne finis sans que cette fin entraine la suite ?

Ca veut dire effectivement que jamais un libretiste, un compositeur ou des intreprètes ne doivent se laisser aller et faire retomber la tension. Il faut faire en sorte que chaque intervalle soit habité.

Citation :

Citation :

Citation :

et si oui est ce qu'une direction à forte tension peut être épaisse ? Il me semble que non, dans le sens où la tenssion évoque , par exemple un fil tendu à l'extreme , toujours au bord de la rupture...

Et en quoi une tension ne peut-elle être rendue par une masse orchestrale épaisse ? Tous les outils sont bons pour la tension dramatique.

Et il sont tous aussi pertinents , efficaces ?

Ca dépend des goûts. Certains trouvent le lyrisme de Puccini dégoulinant, d'autres absolument souverain. Certains trouvent les glissés de Pearlman d'un mauvais goût absolu d'autres trouvent ça très bien senti etc...

Citation :

Ils n'y à pas de moyens qui nuisent à la tension dramatique ?
Je veut dire : est ce que volontairement un chef peut décider d'utiliser un moyen en sachant que cela va réduire la tension dramatique mais qu'il l'assume pensant que cela fait ressortir , voir révele, quelque chose qu'il pense plus interéssant , ou plus ignoré jusqu'a présent ou pour d'autres raison que je n'imagine pas..?

Oui des chefs comme ça se trouvent. Boulez fait fréquemment ce genre choses. Encore une fois ça dépend des goûts. Certains trouveront que ça vaut le coup, d'autres diront (et je suis de ceux-là) que c'est le drame qui prime. On a à plusieurs reprises parlé du poème de l'extase de Scriabin par Boulez sur ce forum et nous étions nombreux à penser que les partis pris par Bouboule faisaient perdre tout le souffle à ce poème symphonique pourtant particulièrment intense. Le choix des tempos et le souci du détail lui font perdre la tête et il en oublie le principal, la musique. Si tu veux te faire une idée de ce que je tente de t'expliquer, écoute cette version juste avant ou juste après celle de Svetlanov. C'est le jour et la nuit et tu entendras assez clairement quel est le matèriau employé par Svetlanov pour la tension dramatique. C'est magistral !

Ben bien sur que je veut me faire une idée je pose pas tputes ces questions juste pour vous embeter quand même

Je vait suivre tes conseils sur Scriabine et ca me permetra de mieux connaitre Sriabine en plus dont de mémoire je ne connait qu'une version du prométhé comme ca je ferait d'une pierre deux coup. J'emprunterais le poeme de l'extase par Boulez et j'acheterais la version de svetlanov ...Intuitivement je préfere dans ce sens la de toute façon.

Hélas je crains qu'il ne te faille emprunter (au mieux) celui de Svetlanov car il n'est plus commercialisé.

Je regarderais à la mediatheque de Cherbourg qui par chance est assez bien fournis.

Xavier a écrit:

vartan a écrit:

Ces deux quatuors n'utilisent pas l'organisation cyclique thématique de Franck?

Certes mais cet état de fait englobe pratiquement toute la production française de l'époque...

vartan a écrit:

Pour le Ravel, si l'esprit est je trouve très proche de Debussy, il oppose un peu plus les différents instruments, ils semblent plus indépendants, finalement moins impressioniste.

Mais je ne trouve pas tellement le quatuor de Debussy impressionniste, pour moi l'impressionnisme vient surtout avec son orchestre.

Autant il me semble que je saisit la notion d'impressionisme en peinture que en musique j'avoue que je ne la comprend pas bien.
Ca me semble une notion abstraite , sans chair.
Je croit que '"la mer" c'est impressioniste....Je voit pas bien pourquoi ? C'est lié à des raisons techniques ou expresives ?

entropie a écrit:

Autant il me semble que je saisit la notion d'impressionisme en peinture que en musique j'avoue que je ne la comprend pas bien.
Ca me semble une notion abstraite , sans chair.
Je croit que '"la mer" c'est impressioniste....Je voit pas bien pourquoi ? C'est lié à des raisons techniques ou expresives ?

Les deux.

On peut parler d'impressionnisme pour une musique évocant des sensations, une musique évocatrice davantage que descriptive.

Pour la Mer ou les Nocturnes de Debussy c'est tout à fait ça.
Cela est lié à la technique aussi, Debussy (et d'autres) manie la division de son orchestre (les cordes notamment) pour peindre des brumes et des évocations maritimes.
Il y a aussi du pointillisme là-dedans, le trait devient plus fin que dans la musique romantique.
Ecoute le début du 2è mouvement de la Mer, un exemple probant!
Ecoute le nombre de sonorités différentes et éparpillées.

Merci.
Il faut que je réecoute avec tes indications informations.
Le probléme c'est que de la ou j'en suit de ma culture d'écoute je peut appliquer ce que tu dit à la Pastorale...
Ou est la difference à entendre ? Il faut profiter de quoi pour percevoir que Debussy propose non seulement autre chose mais une autre langue ?
Car je croit qu'il s'agit de ça non ? Pas seulement dire autre chose mais dire autrement ?

entropie a écrit:

Le probléme c'est que de la ou j'en suit de ma culture d'écoute je peut appliquer ce que tu dit à la Pastorale...

Mais la Pastorale est l'ancêtre de l'impressionnisme!

entropie a écrit:

Ou est la difference à entendre ?

Franchement elle doit te sauter aux oreilles quand même...

entropie a écrit:

Il faut profiter de quoi pour percevoir que Debussy propose non seulement autre chose mais une autre langue ?
Car je croit qu'il s'agit de ça non ? Pas seulement dire autre chose mais dire autrement ?

Je ne sais pas quoi te dire sans parler trop techniquement...

Au niveau de l'harmonie c'est beaucoup plus fluctuant, moins carré, les carrures rythmiques et mélodiques idem, une phrase mélodique commence sur une fin de mesure et termine sur un début de mesure alors qu'une autre thématique a démarré à une autre famille d'instruments...

Chez Beethoven tu as une mélodie, une basse et un accompagnement, alors que là tu as 5, 6, 7 éléments différents entremêlés.
Ca fait que le discours est plus "brouillé", plus diffus, moins net.

Si il est possible de reconaitre un cousinage , même trés lointain,(dans la tentative plus que dans la realisation je croit) entre la Pastorale et la mer alors je croit que je comprend.

entropie a écrit:

Si il est possible de reconaitre un cousinage , même trés lointain,(dans la tentative plus que dans la realisation je croit) entre la Pastorale et la mer alors je croit que je comprend.

Oui il y a une filiation.

Même si Beethoven est parfois plus dans la description. (exemple: le coucou, etc...)

En s'aidant de la peinture et en admetant cette filiation...qui pour Beethoven etait peut être plutot une excursion alors je croit que je peut saisir . Pas l'aspect technique mais au moins une partie du sensoriel.

Xavier a écrit:

entropie a écrit:

Si il est possible de reconaitre un cousinage , même trés lointain,(dans la tentative plus que dans la realisation je croit) entre la Pastorale et la mer alors je croit que je comprend.

Oui il y a une filiation.

Même si Beethoven est parfois plus dans la description. (exemple: le coucou, etc...)

mais je trouve que dans ton Beethoven tu éludes celui des dernières sonates et des derniers quatuors, avec rythmes et harmonies qui deviennent si complexes, un nouveau monde musical s'ouvre qui n'est plus complètement classique ou romantique, ni très figuratif ou descriptif.

On parlait uniquement de la Pastorale et de l'impressionnisme en l'occurrence.

Pour les oeuvres dont tu parles, ça ne préfigure absolument pas l'impressionnisme il me semble.

a oui non c'est vrai, j'étais resté scotché sur nouveau langage musical, pas sur l'impresionnsime dans votre dscussion

Très pertinente les interrogations d' Entropie. Pour comprendre cette différence, comme l'explique Xavier, si on prend le Faune (plus que la Mer qui est si compliquée) on voit très nettement ces touches qui se fondent les unes dans les autres pour former un ensemble cohérent mais mouvant aussi. Le même thème part de la flûte pour être repris par d'autres bois... Chez les romantiques c'est plus strict, une idée = un thème = un instrument ou un groupe d'instrument. Ça tient mieux la route, on ne se perd pas en chemin, comme la derniere réapparition du thème du Faune qui est carrément escamoté.

Au risque d'être simpliste je tenterait cette comparaison :
Une musique impresioniste ne "joue" pas la fleur mais l'odeur de la fleur....Ca se défend ou je suit à coté ou pire dans les lieux communs sans le savoir ?
Parce que là je retrouve là mon idée de filiation avec la Pastorale qui oscille entre la description du fait et l'evocation de l'effet produit sur les sens....Et je retrouve la peinture.
Si je me plante n'hesitez pas surtout, bien sur.

entropie a écrit:

Au risque d'être simpliste je tenterait cette comparaison :
Une musique impresioniste ne "joue" pas la fleur mais l'odeur de la fleur....Ca se défend ou je suit à coté ou pire dans les lieux communs sans le savoir ?
Parce que là je retrouve là mon idée de filiation avec la Pastorale qui oscille entre la description du fait et l'evocation de l'effet produit sur les sens....Et je retrouve la peinture.
Si je me plante n'hesitez pas surtout, bien sur.

Je dirai comme dans Nuages ou la Mer que c'est l'idée de l'odeur de la fleur.
C'est sans doute moins directement egocentrique que la Pastorale.

La puissance virile de Beethoven te force à ressentir avec lui. (c'est ça que je n'aime pas chez lui avec son manque de féminité).
Debussy te laisse ton idée de la mer ou du ciel nuageux, ou de l'idée voluptueuse du faune sensuel.

vartan a écrit:

Je dirai comme dans Nuages ou la Mer que c'est l'idée de l'odeur de la fleur.

Je dirais que c'est plus l'impression de l'évocation de l'idée de l'image de l'odeur de la fleur.

Mais oui on s'approche de ça.

Voilà, c'est ça!!!

M'en fout même si vous le fait pas exprés mine de rien vous m'aider quand même !




Evocation de la fragrance de l'hypothese de l'ombre d'Entropie .

entropie a écrit:

Evocation de la fragrance de l'hypothese de l'ombre d'Entropie .

C'est tout un monde dans une ébauche!

C'est quoi des "obsessions motiviques " ????

entropie a écrit:

C'est quoi des "obsessions motiviques " ????

Des motifs (mini-thèmes de quelques notes) répétés de façon incantatoire, quasiment martelés, burinés.

Et qui peuvent déboucher sur une névrose obsessionnelle compulsive,
ou avec de la chance, plus modestement sur un "toc".
Maladie dont sont hélas parfois atteint les timbaliers.
et aussi les clavecinistes -> les maillotins de Rameau par exemple.