VENDREDI 15 SEPTEMBRE 2023 20H00 — MAISON DE LA RADIO ET DE LA MUSIQUE, AUDITORIUMBenjamin Attahir —
Stabat Mater – versets I à IV (commande de Radio France – création mondiale)
Richard Strauss —
Quatre derniers LiederPiotr Ilyitch Tchaïkovski —
Symphonie n° 6 « Pathétique »Asmik Grigorian soprano
Maîtrise de Radio France
Sofi Jeannin, cheffe de chœur
Orchestre Philharmonique de Radio France
Mikko Franck, direction
Ji-Yoon Park, violon solo
Concert d’ouverture de saison du Philhar’. Comme c’est devenu la tradition, Mikko Franck y a fait participer la Maîtrise de Radio France, cette année pour une création de Benjamin Attahir : un Stabat Mater qui faisait penser à Poulenc, d’une écoute agréable, un peu longuet. La partition pour la Maîtrise n’est pas évidente et les maîtrisiens (les maîtrisiennes plutôt, les garçons se comptant sur les doigts de la main) s’en sont bien tirés.
Asmik Grigorian revenait au Philhar’
après son passage au printemps dernier, déjà dans Strauss. Elle m’a semblé plus sur la retenue cette fois-ci, peut-être un peu en dedans vocalement et soucieuse avant tout d’assurer le coup. Accompagnement du Philhar’ d’une grande douceur, qui entourait la soliste d’une gaze dorée. Alexandre Collard excellent au cor, de même que Ji-Yoon Park au violon.
Tchaïkovski : une des œuvres fétiches de Mikko, qui en livre une interprétation complètement habitée, spontanée, libre. Des tempos lents, en particulier dans le 3e mouvement, qui n’est pas joué comme une pièce de démonstration (même si Mikko prend un malin plaisir à encourager les applaudissements intempestifs du public). Je me suis laissé porter du début à la fin, sans chercher à analyser ce que j’entendais : c’était juste de l’émotion brute, étreignante entre le sourire et les larmes, on restait suspendu à chaque note. Juste un petit regret que la salle écrase quelque peu les dynamiques des cordes.
Tout frais revenu de ses vacances finlandaises dans son bus-sauna, Mikko se baladait entre les pupitres, sans béquille ni attelle, tournait le dos aux uns, encourageait les autres. Il nous a gratifié de quelques gestes inédits dont il a le secret, dessinant un rectangle des deux mains pour désigner et gonfler la petite harmonie, toujours avec ce bras insolent d’autorité.
Du grand Mikko !
- Le sauna-bus de Mikko:
À la réécoute :
https://www.radiofrance.fr/francemusique/podcasts/le-concert-du-soir/ouverture-de-la-saison-23-24-de-la-maitrise-et-de-l-orchestre-philharmonique-de-radio-france-avec-mikko-franck-5074353