ONP – Affaire Makropoulos – Malkki|Warlikowski - octobre 23

Susanna Mälkki: direction musicale
Krzysztof Warlikowski : mise en scène

Emilia Marty : Karita Mattila
Albert Gregor : Pavel Černoch
Vítek : Nicholas Jones
Kristina : Ilanah Lobel-Torres
Jaroslav Prus : Johan Reuter
Janek : Cyrille Dubois
Dr Kolenatý : Károly Szemerédy
Hauk-Šendorf : Peter Bronder

Spectacle magnifique, mise en valeur assez idéale d'une oeuvre que je connaissais peu et trouvais ennuyeuse au seul disque.... En réalité la musique et le livret sont passionnants dans une telle production.

Mattila, qu'on pourrait penser sur le retour, carrément bluffante, assurant aisément un role certes assez déclamé mais avec aussi de belles envolées lyriques où on retrouve de beaux restes de sa voix magnifique. Présence scénique intense comme d'habitude. Tout le plateau tres bon, et la direction de Malkki m'a beaucoup plu. Belle réflexion sur le passage du temps et la mortalité, avec une montée en intensité sur toute la fin, tres émouvante, où Mattila est merveilleuse. Mise en scene tres bien, colorée, imagée, et fidele, avec par exempleune jolie correspondance entre  Emilia Marty et Marilyn Monroe.

Une réussite complete qui me rappelle le Grimes de l'année passée. A ne pas manquer amha.... (Replacement facile...)

Merci Patzak.

Oui réussite totale que la reprise de cette production que je découvrais. Mattila nous avait quand même fait peur dans Salome, mais on la retrouve ici en bonne forme, et elle finit même par nous clouer sur notre siège au dénouement du 3e acte. Le reste du plateau de grande qualité partout, Černoch en particulier. Belle découverte d'Ilanah Lobel-Torres de la nouvelle troupe de l'ONP, et Peter Bronder campe un Hauk-Šendorf parfait.

Direction précise et claire de Mälkki, orchestre chatoyant, un plaisir.

Ce qui continue à clocher malgré tout pour moi, c'est l'œuvre : je ne suis pas sensible au livret de Karel Čapek qui met beaucoup de temps à mettre en place les enjeux de l'histoire (pourquoi ces longs dialogues sur des affaires de testaments, de documents, auxquelles on n'entend pas grand-chose). Et la musique de Janáček est belle et raffinée, et elle porte toutes les marques caractéristiques qu'on aime chez son auteur, mais elle ne contribue pas vraiment à éclaircir les choses : dur d'identifier des thèmes qui souligneraient un personnage ou une situation. Les rôles masculins sont nombreux et pour être honnête je finissais par confondre les ténors (est-ce Vitek ou Janek qu'on vient d'entendre ?).

Heureusement il y a Warlikowski, qui lui pour le coup trouve dans le livret plusieurs thèmes qui lui sont chers (figure de la diva, sa déchéance, le regard que porte sur elle la société), et livre un spectacle très abouti, lisible, spectaculaire avec son redoutable King Kong, convaincant dans ses références cinématographiques.

À voir, dernière ce mardi !

Diffusion sur la plateforme de l'ONP (représentation du 13 octobre, à laquelle j'assistai) : https://play.operadeparis.fr/p/laffaire-makropoulos

(pour ceux que ces choses-là intéressent : c'est l'orchestre "Bleu" de l'ONP en fosse – par opposition au "Vert" –, le même que pour Lohengrin. On y trouvait, pour les solistes (liste à confirmer et non exhaustive) : violon solo Petteri Iivonen, qui a dardé quelques traits ébouriffants dans le 3e acte ; alto Pierre Lenert ; violoncelle Cyrille Lacrouts ; flûte Frédéric Chatoux ; hautbois Jacques Tys ; clarinette Han Kim, remarquable ; basson Laurent Lefèvre ; cor Misha Cliquennois ; timbales Nicolas Lethuiller)

À lire sur le site du Wanderer pour aller plus avant : https://wanderersite.com/opera/flaque-deternite/

mickt a écrit:

Merci Patzak.

Oui réussite totale que la reprise de cette production que je découvrais. Mattila nous avait quand même fait peur dans Salome, mais on la retrouve ici en bonne forme, et elle finit même par nous clouer sur notre siège au dénouement du 3e acte. Le reste du plateau de grande qualité partout, Černoch en particulier. Belle découverte d'Ilanah Lobel-Torres de la nouvelle troupe de l'ONP, et Peter Bronder campe un Hauk-Šendorf parfait.

Direction précise et claire de Mälkki, orchestre chatoyant, un plaisir.

Ce qui continue à clocher malgré tout pour moi, c'est l'œuvre : je ne suis pas sensible au livret de Karel Čapek qui met beaucoup de temps à mettre en place les enjeux de l'histoire (pourquoi ces longs dialogues sur des affaires de testaments, de documents, auxquelles on n'entend pas grand-chose). Et la musique de Janáček est belle et raffinée, et elle porte toutes les marques caractéristiques qu'on aime chez son auteur, mais elle ne contribue pas vraiment à éclaircir les choses : dur d'identifier des thèmes qui souligneraient un personnage ou une situation. Les rôles masculins sont nombreux et pour être honnête je finissais par confondre les ténors (est-ce Vitek ou Janek qu'on vient d'entendre ?).

Heureusement il y a Warlikowski, qui lui pour le coup trouve dans le livret plusieurs thèmes qui lui sont chers (figure de la diva, sa déchéance, le regard que porte sur elle la société), et livre un spectacle très abouti, lisible, spectaculaire avec son redoutable King Kong, convaincant dans ses références cinématographiques.

À voir, dernière ce mardi !

Diffusion sur la plateforme de l'ONP (représentation du 13 octobre, à laquelle j'assistai) : https://play.operadeparis.fr/p/laffaire-makropoulos

(pour ceux que ces choses-là intéressent : c'est l'orchestre "Bleu" de l'ONP en fosse – par opposition au "Vert" –, le même que pour Lohengrin. On y trouvait, pour les solistes (liste à confirmer et non exhaustive) : violon solo Petteri Iivonen, qui a dardé quelques traits ébouriffants dans le 3e acte ; alto Pierre Lenert ; violoncelle Cyrille Lacrouts ; flûte Frédéric Chatoux ; hautbois Jacques Tys ; clarinette Han Kim, remarquable ; basson Laurent Lefèvre ; cor Misha Cliquennois ; timbales Nicolas Lethuiller)

À lire sur le site du Wanderer pour aller plus avant : https://wanderersite.com/opera/flaque-deternite/

J'y étais le vendredi 13. Belle mise en scène, en effet, mais les WC, le lavabo, la piscine sont ils indispensables ?? Surtout qu'on a déjà vu ça souvent !
Un metteur en scène est-il obligé de nous resservir ses mêmes obsessions à chacune de ses mises en scène ?
Impressionnante apparition de King Kong. Je me souviens qu'à la création de cette mise en scène, on avait dit que cela avait coûté très cher.

J'ai mis moi aussi un certain temps à comprendre au premier acte qui était qui.
Fabuleux troisième acte, saisissant.

Très bonne cheffe, même si j'ai trouvé sa direction un peu sage, pas assez rugueuse.
La partition d'orchestre est parfois un peu minimaliste. Dommage que Janacek n'ait pas utilisé son orchestre comme dans le prélude et la toute fin de l'opéra, où on en prend plein les oreilles !