Henry Purcell

SI quelqu'un a vu (même entraperçu) ce "truc"*, je serai interessé par vos commentaires.

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Spoiler:

J n'ai vu que les extraits que tu proposes.

Le balai avait déjà été utlisé pour les Indes galantes. Avec un sens assez profond: balai=ballet

Le tempo n'est pas un peu rapide ? Par contre ça vaut le coup rien que pour entendre Niquet chanter du répertoire de music-hall ! :ehe:

Ca n'a pas l'air pire que la version Harnoncourt... De toute façon, à mettre en scène (et même à écouter), ce truc.

Concernant Niquet, les musiciens semblent passablement consternés.

Si cela vous intéresse, 5 émissions d'espace 2 sur Purcell "podcastable"... pas encore tout écouté...
http://www.rsr.ch/espace-2/musique-en-memoire/selectedDate/2/11/2009#20091026554520090302-henry-purcell-l2019orphee-britannique

k-leb a écrit:

"podcastable"...

Avec baladodiffusable tu pourras éviter les guillemets...

Moander a écrit:

k-leb a écrit:

"podcastable"...

Avec baladodiffusable tu pourras éviter les guillemets...

oui mais j'avais un doute sur le nombre de l

arsen6203 a écrit:

SI quelqu'un a vu (même entraperçu) ce "truc"*, je serai interessé par vos commentaires.

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Spoiler:

Ah... j'ai vu ce "truc", j'en ai même acheté le DVD.

Bon, soyons clair, on a affaire un un résultat hautement controversé, qui fera sans doute réagir le baroqueux ou le non-baroqueux le plus endurci. Il est préférable de (bien) connaître l'opéra avant de regarder ce DVD, sinon, soit on sera dégoûté à vie soit on rejoindra les rangs du public delta qui ne vient que pour les gags.

Les gags ? Oui. Car, comme c'est mis en scène par Shirley et Dino, ça n'arrête pas. L'«intrigue» de King Arthur est complètement passée à la trappe, et toute une sorte d'histoire parallèle a été reconstruite pour donner un semblant de cohérence à l'ensemble, tout étant prétexte aux gags et aux situations les plus coconnes et innatendues.

Bon, personnellement, j'ai beaucoup aimé. Certes, au moment où j'ai regardé le DVD, j'étais en pleine sessions de répétitions pour monter ledit King Arthur, donc ça m'a fait un bien fou de me détendre en voyant un tel massacre.

Niveau musique, le Concert Spirituel fait quand même un bon truc, malgré une chaconne finale servant de musique de générique et l'introductions d'airs de cabarets chantés par Niquet en kilt. Sisi, vous avez bien lu.

Ça se regarde comme un épisode de sitcom américaine, peut-être en moins indigeste... par contre, je suis pas sûr que ça soit regardable en boucle, trèèès loin de là... Mais bon, ça montre au moins qu'on peut s'amuser en faisant du baroque, et surtout, que King Arthur est une bonne inspiration pour broder avec des éléments modernes totalement décousus. S'ils avaient fait ça sur Didon et Énée, j'aurais étranglé Niquet en personne avec une corde de théorbe, non mais !

En bref : du grand n'importe-quoi rigolo et sympa, à ne regarder que si mon semblant de critique vous a donné un à-priori favorable. Sinon, c'est mort, vous aimerez pas.

Dave a écrit:

Mr. Purcell a tout copié sur Lully

Oui, enfin, pas tout, mais cette pasacaille, c'est inspiré, assurément. Tout comme le choeur du froid de l'Act 3 ("See, we assemble") directement inspiré du Choeur des Trembleurs de l'Acte 4 d'Isis de Lully

Ah ouairs tiens, je crois que je n'aurais jamais vraiment écouté du Purcell sans Shirley & Dino... J'ai bien aimé le petit côté Pyhtonesque de la chose...

Dans le genre élégiaque typique de Purcell, la chaconne en sol mineur Z730 a tout d'un tube... encore mal connu.
Je l'ai découvert sur youtube joué par Pinchas Zukerman avec en visuel d'accompagnement des peintures mystico-doloriste de Francisco de Zurbarán.

Britten en a fait un arrangement ochestral qui a pour avantage d'être toujours joué à la mode romantique, qui à mon avis fait bien ressortir les qualité expressive de l'oeuvre.

Le tempo idéal, qui restitue aussi bien la danse que la méditation, je trouve qu'il est trouvé par Richard Egarr dans le CD "Lacrymae" Warner Classic qui tourne autour des grands compositeurs anglais, surtout contemporains.

DavidLeMarrec a écrit:

entropie a écrit:

Je veux bien un conseil de CD pour King Artur si quelqu'un a une version préferée.

Pas la moindre hésitation : Niquet.

L'oeuvre semble du coup devenir géniale (ce qui n'était pas forcément gagné).

WoO a écrit:

J'ai écouté cette oeuvre hier soir. Il était tard et j'étais fatigué, peut-être pas en meilleure condition pour me lancer dans une telle écoute mais j'avoue ne pas avoir été séduit plus que de raison. Ca tient sans doute d'abord à l'oeuvre elle-même : une sucession de divertissements et d'épisodes décousus dont il nous manque le fil unificateur (la pièce de théâtre) et de véritables héros. L'interprétation de Niquet est peut-être aussi en cause : il expédie en vitesse la scène du froid ainsi que le thème qui a inspiré la BO de Meurtre dans un jardin anglais et ne s'alanguit jamais. Tout tient d'ailleurs sur un seul disque et à ma connaissance il est le seul à avoir réussi cet exploit. Peut-être a-t-il ressorti ses cisailles du placard pour l'occasion ? Les interprètes semblent aussi en léger retrait par rapport à la musique et je ne sais pas s'ils étaient particulièrement à l'aise de chanter en anglais... J'ai été quand même particulièrement séduit par la passacaille avec Auvity qui chante "How happy the lover" (Acte IV) et j'ai bien sûr adoré tous les passages où l'influence de Lully est plus qu'évidente : ouverture, interventions des choeurs, scène du froid, etc.

Je vais maintenant écouter la version Deller que j'ai sous la main, avec un casting nettement plus british et des tempi plus retenus, puis je tenterai à nouveau Niquet.

Il est pas mal ce disque. C'est vrai que c'est assez rapide (un poil dommage pour la scène du froid d'ailleurs) mais je n'ai pas trouvé les chanteurs en retrait comme le disait WoO à l'époque.

C'est une oeuvre que je trouve quand même très attachante bien que décousue, en effet. Ca bouge pas mal, il y a des scènes amusantes (Hither, this way), d'autres pittoresques (How blest are shepherds et bien sûr What power art thou), d'autres encore tout simplement charmantes (Two daughters of this aged stream, How happy the lover..., Fairest isle). Et puis les passages purement instrumentaux sont vraiment chouettes.

Moi j'aime beaucoup King Arthur!!!

Enfin ça fait des années que je ne l'ai pas écouter, et je ne m'en souvient plus vraiment, mais ça m'avait énormément plu, c'est l'un des opéras que j'ai découvert enfant avec la flute enchanté, je l'avais vu sur Arte dans une mise en scéne un peu spéciale, mais j'avais vraiment aimé, ça me donne envie de me replonger dedans d'ailleurs, je vais essayer de trouver cette version Niquet

La mise en scène, c'était pas celle de Montpellier? Qui est du grand n'importe quoi tout le long, mais c'est un vrai bonheur à regarder?

Polyeucte a écrit:

La mise en scène, c'était pas celle de Montpellier? Qui est du grand n'importe quoi tout le long, mais c'est un vrai bonheur à regarder?

Si tu pense a Shirley et Dino, non ce n'était pas celle là, je ne l'ai pas vu, ce qui est bête d'ailleurs vu que je vis a Montpellier. non c'était une mise en scéne beaucoup plus ancienne, j'étais vraiment petit (et d'ailleurs elle ne devait pas vraiment être destiné a des personnes de mon age a l'époque, vu comment certaine des chanteuses étaient peu vêtu )

Pour découvrir King Arthur, j'ai écouté la version de William Christie de 1995. J'ai apprécié la direction du chef, suffisamment vivante. Gens dans "Fairest Isle" notamment est superbe. Sandrine Piau dans le duo du dernier acte notamment est très bien. J'ai préféré Padmore dans ce répertoire, plutôt que dans le baroque français, même si je ne connais que son Jason dans Médée de Charpentier. Claron McFadden a une voix pointue mais pas désagréable, je l'ai trouvé espiègle. Du côté des voix d'hommes graves, Petteri Salomaa est celui que j'ai trouvé le plus intéressant, le plus impressionnant.

A l'écoute de la version Harnoncourt de "the fairy queen" un truc très bizarre m'a sauté aux oreilles : les passages un peu méditatifs manquent de puissance au point d'être quasi inaudibles si on ne monte pas le son. Je n'ai pas constaté cette chose sur les autres versions que j'ai écoutées.

Je viens d'écouter le dernier album de Pluhar... la barrière du cross-over est irrémédiablement franchie : quartet de jazz (clarinette, piano, contrebasse, batterie) avec Jaroussky et une chanteuse pop qui interprète Didon.

Je ne suis pas vraiment convaincu (un peu trop lisse pour un tel dynamitage), mais le moins qu'on puisse dire, c'est que l'Arpeggiata, qui avait quand même aux débuts de sa gloire enregistré une rareté comme la Rappresentazione de Cavalieri, a tourné casaque pour de bon.

les lois du commerce! je n'aimais pas Pluhar, je n'aime pas Jarrousky donc je doute d'être plus intéressé, non pas que la remise aux goûts du jour des musiques éternelles m’indiffère, mais ce doit être dans la façon de le faire  

Je suis content que la version Christie de 1989 de The Fairy Queen soit rééditée prochainement car en dehors de "O let me wheep", je ne connais pas l'oeuvre et cette version sur le papier m'intéresse même si je sais que Piau et Gens sont reléguées à mon avis au second plan : http://www.prestoclassical.co.uk/futurereleases.php?composer=&work=&performer=christie&medium=all&label=&cat=

Invité a écrit:

les lois du commerce! je n'aimais pas Pluhar, je n'aime pas Jarrousky donc je doute d'être plus intéressé, non pas que la remise aux goûts du jour des musiques éternelles m’indiffère, mais ce doit être dans la façon de le faire  

Tiens j'ai acheté ce disque hier.
Et ce commentaire me laisse bouche bée... faire du jazz sur du baroque serait dicté par les lois du commerce! Non mais dans quelle bulle vit-on pour écrire ça? Heureux les imbéciles qui écoutent un disque pour ce qu'il est et non pour ses implications néo-libéralo-maçonno-piccolo-saxo !

Je vais parler du disque après, promis.

Il n'est pas tout à fait faux que Pluhar va de plus en plus (après avoir fouiné dans le premier baroque italien et enregistré la Rappresentazione de Cavalieri sur instruments anciens !) dans une perspective de cross over, d'abord en mêlant d'autres pratiques improvisées (bizarre, mais pourquoi pas), et de plus en plus en jouant du répertoire à succès avec ses instruments baroques.

Ce n'est quand même pas une démarche qui va dans le sens de la sobriété appliquée des découvreurs obscurs.

Après, oui, elle ne vendra jamais autant que Madonna, c'est sûr… mais dans le domaine qui est le sien, on peut considérer, sans lui faire injure, qu'elle se déplace plutôt vers une sorte de divertissement sans arrière-pensée, très loin de la posture informative qu'ont en général les ensembles qui enregistrent de la musique classique.

Ré-édition à venir en avril 2017 chez Alpha de deux disques enregistrés (en 1992) par Jill Feldman consacrés à Purcell...

J'ai découvert récemment les très belles suites et autres grounds pour clavecin. Peu d'enregistrements, à ma grande surprise car ces pièces font pourtant preuve de beaucoup de séduction et d'inventivité - pour le coup, je me demande même si je préfère pas cela aux partitas et suites de Bach et Haendel.

Des avis sur ces versions ? Personnellement, je ne connais vraiment que celle de Gilbert qui me plaît beaucoup, plus fluide et articulée que celle d'Egarr.


Egarr.


Gilbert.


Chylek.


Voire, le coffret Brilliant avec Belder.

Cello a écrit:

J'ai découvert récemment les très belles suites et autres grounds pour clavecin. Peu d'enregistrements, à ma grande surprise car ces pièces font pourtant preuve de beaucoup de séduction et d'inventivité - pour le coup, je me demande même si je préfère pas cela aux partitas et suites de Bach et Haendel.

Des avis sur ces versions ? Personnellement, je ne connais vraiment que celle de Gilbert qui me plaît beaucoup, plus fluide et articulée que celle d'Egarr.

Découverte de ces œuvres dans la version Egarr, que j'ai trouvée superbe.
Clavecin magnifique (Joel Katzman, Amsterdam 1991 d'après Ruckers, Anvers 1638), et même si je n'ai pas d'autres référents: son amour de ces "petites babioles sans importance" innerve et tend l'ensemble du disque
"Véritables joyaux, ces suites chatoient de beautés sublimes et révèlent à la fois des profondeurs déchirantes et un humour loufoque."
"Ces œuvres superbes, d'une portée fabuleuse, sont d'une importance majeure dans l'histoire de la musique anglaise pour clavier. Je les aime depuis toujours. J'espère qu'elles vous réchaufferont et - pourquoi pas - qu'elles allumeront-elles en vous fièvre mortelle [Sic]" Tous textes cités: Richard Egarr (trad. G. Emportepièce).

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Rien sur les Fantazias & in Nomines dans les fils Purcell ?

Oui, l'oeuvre pour clavecin de Purcell vaut vraiment le détour.

Au sujet des pièces reprises dans le remarquable CD Time Stand Still que je listais ci-dessus :

Cello a écrit:

...

Purcell se taille la part du lion : deux Suites (Z 661 et 663) et une demi-douzaine de pièces plus courtes dont l'absolument superbe New Ground in E minor, Z T682.

...

Chylek me parait être en parfaite osmose avec cette période faste de la culture anglaise - il semble qu'elle va d'ailleurs sortir un nouveau CD consacré à ces compositeurs en 2019. Elle fait notamment bien ressortir la variété des pièces choisies dans un répertoire qui, sous d'autre mains, pourrait parfois sembler assez uniforme. Le trillage est peut-être un peu identiquement serré mais c'est un détail tant l'énoncé est clair et éloquent, sur un beau clavecin aux basses profondes et aigus tendrement scintillants.

Les suites de Purcell sont un peu comme les suites de Froberger, la même structure ou presque, je ne sais pas si les historiens ont vérifié qu’il connaissait la musique de Froberger.

Pour les enregistrements des suites, je connais l’Egarr et les deux (très bons) de Kenneth Gilbert, mais au bout du compte le disque de Ewa Rzetecka Niewiadomska m’a pas mal plu aussi.





Mais il y a quelque chose de plus excitant que ça! Je viens de découvrir une magnifique pièce d’orgue de Purcell, le voluntary de double orgue, jouée ici par Gustav Leonhardt



Je me demande maintenant s’il y a un rapport entre Frescobaldi et Purcell.