| Orff: Carmina Burana | |
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A Mélomane chevronné
Nombre de messages : 5473 Date d'inscription : 04/02/2013
| Sujet: Re: Orff: Carmina Burana Ven 24 Oct 2014 - 4:12 | |
| Je viens de les lister dans Discopathes unanimes...
So far, Tilson Thomas à Cleveland. La seule version que j'avais en vinyle, ce fut donc la première de la fournée d'arrivages de la semaine (pas cher, un sou le disque sauf un).
MTT: cette version a été critiquée surtout pour sa prise de son (débuts de la Quadrophonie). Perso vu que c'est ma référence je n'ai pas remarqué de problèmes majeurs, sauf que l'orchestre est mieux défini que les voix. À noter les excellentes notes de la pochette. Orff le rythmiste-d'abord,-le-mélodiste-ensuite. Effectivement dans cette oeuvre la mélodie est entièrement subordonnée au rythme de base.
Aussi, je pars du principe de l'éditorialiste de American Record Guide: une oeuvre majeure, qu'on peut embrasser d'emblée ou en disséquer les parties constituantes. D'ou son classement de A à F des parties de soprano, ténor, baryton, choeurs et orchestre.
Pour ce qui est de MTT, superbes prestations de la divine Judith Blegen, de l'héroique Kenneth Riegel (qui vient près de s'étrangler, mais ça leur arrive à tous, ce qui a même donné lieu à l'utilisation de contre-ténors). Belle exécution orchestrale, enlevée et enthousiaste. Moi j'ai beaucoup aimé.
Les autres: Slatkin, Ozawa Boston et Ozawa Berlin, Frühbeck de Burgos, Ormandy et Muti. Je garde Thieleman pour la fine bouche. C'est la seule version que j'aie en cd, et je ne l'ai pas écoutée depuis au moins deux ans... Je verrai à la toute fin quel sort je lui ferai !
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A Mélomane chevronné
Nombre de messages : 5473 Date d'inscription : 04/02/2013
| Sujet: Re: Orff: Carmina Burana Dim 26 Oct 2014 - 20:13 | |
| Version Ozawa à Boston. Très bon, mais ça m'a laissé sur ma faim. Le Symphony Hall n'est pas vraiment fait pour d'aussi grosses machines. Tout est un peu trop compact, comme quelqu'un qui chausse du 44 et marche dans des 43. Aussi, la prononciation du latin ne me plaît pas entièrement. Le monde anglo-saxon et germanique a sa prononciation de certaines consonnes, le monde latin une autre. Ici, Orff sonne comme si c'était écrit par Verdi. Un détail, mais je tique. Autrement, il faut louer les excellents solistes. Je crois que ça date un peu.
À preuve, Slatkin (un chef pourtant placide par tempérament), le St-Louis Symphony (un échelon en-dessous des Big Five dont Boston fait partie) et de magnifiques solistes dament le pion à Ozawa-Boston. Fantastique prise de son, naturelle, pleine, généreuse, suffisamment aérée. Slatkin donne une interprétation de même nature. Également sur RCA.
Dernière en date, la surprenante prestation d'Ormandy à la tête du Philadelphia Orchestra (Sony). C'est ancien, il y a du souffle de bande, mais c'est très bien enregistré. L'orchestre est facilement le meilleur de ceux que j'ai entendus. Des détails des cors et des bois surprennent. Les tempi sont généralement plus contrastés, mais dans l'ensemble c'est très allant (5 minutes de moins qu'Ozawa, mais ça respire quand même très bien). Les solistes sont des noms absolument inconnus mais sont excellents. Le choeur chante avec enthousiasme. Les femmes remplacent le choeur d'enfants. On s'en aperçoit, mais le résultat est naturel.
À venir: Muti et Frühbeck de Burgos. |
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bAlexb Mélomane chevronné
Nombre de messages : 8514 Age : 43 Localisation : Rhône-Alpes Date d'inscription : 18/10/2010
| Sujet: Re: Orff: Carmina Burana Dim 26 Oct 2014 - 20:34 | |
| - André a écrit:
- À preuve, Slatkin (un chef pourtant placide par tempérament), le St-Louis Symphony (un échelon en-dessous des Big Five dont Boston fait partie) et de magnifiques solistes dament le pion à Ozawa-Boston. Fantastique prise de son, naturelle, pleine, généreuse, suffisamment aérée. Slatkin donne une interprétation de même nature. Également sur RCA.
Tu trouves, vraiment : https://classik.forumactif.com/t6688-leonard-slatkin?highlight=slatkin ? (J'ajoute que pour plusieurs rasions que tu comprendras sans doute vite, en-dehors de la qualité essentielle au sens propre du terme que tu soulignes, j'aime beaucoup son enregistrement des Carmina !)
Dernière édition par bAlexb le Dim 26 Oct 2014 - 20:51, édité 1 fois |
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Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Orff: Carmina Burana Dim 26 Oct 2014 - 20:41 | |
| OK André avec ce que tu écris de ces trois versions. La version Ozawa est à la fois impérieuse et mastoc, ce qui occasionne un excès de clinquant. Très bonne surprise que la prestation de Slatkin, sanguin voire virtuose. Avec Muti, tu vas en prendre plein les oreilles. Frühbeck de Burgos reste une des meilleures adresses, j'espère que ça va te plaire. |
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A Mélomane chevronné
Nombre de messages : 5473 Date d'inscription : 04/02/2013
| Sujet: Re: Orff: Carmina Burana Lun 27 Oct 2014 - 2:26 | |
| Arleen Auger, Jonathan Summers, John van Kesteren. Philharmonia Orchestra, Ricardo Muti. Enregistrement EMI. D'entrée de jeu je ne peux pas dire que j'aime vraiment. Ça claque désagréablement. J'aime quand ça percussionne à gogo, mais ici c'est encore plus extrême qu'avec Tilson-Thomas. Le son a tendance à grincer, à devenir désagréablement métallique dans les fff . Autre point négatif: les choeurs sont flous. C'est plutôt indistinct, il faut sans cesse avoir le texte sous les yeux. Non que je m'en plaigne, le texte latin étant une merveille de concision et de sonorité (ce qui attira l'oeil et l'oreille d'Orff). Mais j'aimerais l'entendre mieux. Paradoxalement, dans O Fortuna je trouve qu'ils ar-ti-cu-lent beaucoup trop. Je me demande vraiment ou ç' a été enregistré (le texte ne le dit pas). Dans Dies nox et omnia le baryton détonne dans son registre de fausset. On dirait qu'il n'arrive pas à poser la note et à maintenir un ton stable. Dans Tempus es iocundum il a une voix vraiment déplaisante. On dirait le Conte di Luna . Point fort: le soprano melliflu et sensuel d'Arleen Auger, superbe dans son important solo (In trutina). Une version très au premier degré, qui cultive la brutalité et l'approximation aux dépens de la sensualité et du velouté qui font pourtant partie de la partition. |
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A Mélomane chevronné
Nombre de messages : 5473 Date d'inscription : 04/02/2013
| Sujet: Re: Orff: Carmina Burana Lun 27 Oct 2014 - 2:55 | |
| Ici c'est la discographie, je sais. Mais en guise d'intermède avant les prochains Carmina (Ozawa Berlin et Frühbeck de Burgos), j'aimerais dire à quel point je trouve cette oeuvre parfaitement proportionnée. Elle est même courte . La seule façon de l'écouter est d'avoir le texte sous les yeux tout au long. Orff admirait en particulier la concision et l'abondance inhabituelle (pour un germanophone) de voyelles sonores. En lisant et écoutant je me rends compte que tout se passe comme dans un kaléidoscope. Ça rugit, rutile, ça claque et caresse, bref ça vibre et vit ! |
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bassonbaroque Mélomane averti
Nombre de messages : 407 Age : 54 Localisation : PARIS Date d'inscription : 10/08/2014
| Sujet: Re: Orff: Carmina Burana Lun 27 Oct 2014 - 8:50 | |
| Une nouvelle version de ces poèmes vient d'être éditée par le label zig-zag territoires, avec l'interprétation de l'orchestre Anima Eterna et son chef, Jos van Immersel :
http://www.outhere-music.com/fr/albums/carmina-burana-zzt-353
... dans une logique d'utilisation d'instruments existant lors de la création de cette oeuvre (cordes en boyau, notamment) |
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A Mélomane chevronné
Nombre de messages : 5473 Date d'inscription : 04/02/2013
| Sujet: Re: Orff: Carmina Burana Lun 27 Oct 2014 - 14:19 | |
| Excellente vidéo, merci ! |
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Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Orff: Carmina Burana Ven 31 Oct 2014 - 1:08 | |
| - André, in playlist, a écrit:
Carl Orff: Carmina Burana. Versions Ozawa II (Philips) et Frühbeck de Burgos. *** 1/2 et ***** respectivement.
C'est vrai que la version Ozawa, d'une virtuosité très méticuleuse, parait aussi assez réfrigérante à force de réfréner la candeur. Tu as donc aimé Frühbeck de Burgos ? Enthousiasmant, non ? |
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A Mélomane chevronné
Nombre de messages : 5473 Date d'inscription : 04/02/2013
| Sujet: Re: Orff: Carmina Burana Ven 31 Oct 2014 - 23:54 | |
| J'ai beaucoup aimé Ozawa Berlin. C'est impeccable, et il faut avoir entendu le 'Dulcissime' de Gruberova ! Mais c'est vrai que c'est un beau spectacle sans beaucoup d'âme.
Frühbeck c'est le pied ! La seule version que j'aie entendue dans laquelle la prononciation latine germanique est correcte (le 'g' dur et le 'c' mou, prononcé 's' au lieu de 'tch'). La prise de son - malgré un important souffle de bande - est idéalement ample et détaillée. Malheureusement dans la version que j'ai (EMI Eminence) le son sature. Pas de distorion, mais un remastering nettoierait cela facilement. Ceci dit: magnifique inteprétation: tout y est. Seul bémol: les deux dernières sections, amenées 'attacca': une pause aurait permis ce sentiment de culmination qui se perd un peu ici dans la bousulade finale.
Il me reste David Hill et Thielemann à écouter. |
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Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Orff: Carmina Burana Sam 1 Nov 2014 - 2:28 | |
| - André a écrit:
Il me reste David Hill et Thielemann à écouter.
Aïe... Mais c'est vrai qu'ils ne t'ont pas coûté très cher. Si tu veux poursuivre par des versions marquantes, faudrait que tu trouves Previn (Emi, surtout pas DG), Sawallisch (Electrola-Emi), Kegel (ses deux enregistrements sont complémentaires). Eventuellement Levine pour le superbe choeur préparé par Margaret Hillis. Parmi les récentes, c'est Daniel Harding qui m'a le plus émoustillé. Et puis, si tu ne connais pas déjà, jeter une oreille aux Catulli Carmina, et au Triomphe d'Aphrodite ( Welser-Möst y est euphorisant, mais Kegel ou Smetacek s'imposent aussi, avant Jochum, plus roide). |
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calbo Pertusienne
Nombre de messages : 28126 Age : 53 Localisation : Pictavia Date d'inscription : 29/08/2006
| Sujet: Re: Orff: Carmina Burana Ven 7 Nov 2014 - 20:25 | |
| - bassonbaroque a écrit:
- Une nouvelle version de ces poèmes vient d'être éditée par le label zig-zag territoires, avec l'interprétation de l'orchestre Anima Eterna et son chef, Jos van Immersel :
http://www.outhere-music.com/fr/albums/carmina-burana-zzt-353
... dans une logique d'utilisation d'instruments existant lors de la création de cette oeuvre (cordes en boyau, notamment) Je viens de la trouver à la FNAC/RNAC (au choix ) à 17€ |
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Chris3 Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4542 Date d'inscription : 10/07/2007
| Sujet: Re: Orff: Carmina Burana Ven 7 Nov 2014 - 20:32 | |
| Tu connais Orff, toi ?? |
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calbo Pertusienne
Nombre de messages : 28126 Age : 53 Localisation : Pictavia Date d'inscription : 29/08/2006
| Sujet: Re: Orff: Carmina Burana Ven 7 Nov 2014 - 20:41 | |
| Mais bien sur . C'est pas parce que je m'intéresse essentiellement au bel canto romantique que je suis complètement inculte pour le reste |
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bassonbaroque Mélomane averti
Nombre de messages : 407 Age : 54 Localisation : PARIS Date d'inscription : 10/08/2014
| Sujet: Re: Orff: Carmina Burana Ven 7 Nov 2014 - 21:48 | |
| - calbo a écrit:
- bassonbaroque a écrit:
- Une nouvelle version de ces poèmes vient d'être éditée par le label zig-zag territoires, avec l'interprétation de l'orchestre Anima Eterna et son chef, Jos van Immersel :
http://www.outhere-music.com/fr/albums/carmina-burana-zzt-353
... dans une logique d'utilisation d'instruments existant lors de la création de cette oeuvre (cordes en boyau, notamment) Je viens de la trouver à la FNAC/RNAC (au choix ) à 17€ Chère Reine des Pictes, pourrais-tu traduire RNAC ? |
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calbo Pertusienne
Nombre de messages : 28126 Age : 53 Localisation : Pictavia Date d'inscription : 29/08/2006
| Sujet: Re: Orff: Carmina Burana Ven 7 Nov 2014 - 21:52 | |
| C'est l'autre nom de la FNAC dont les prix sont parfois prohibitifs ce doux surnom (comprendre arnaque ) |
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bassonbaroque Mélomane averti
Nombre de messages : 407 Age : 54 Localisation : PARIS Date d'inscription : 10/08/2014
| Sujet: Re: Orff: Carmina Burana Ven 7 Nov 2014 - 21:54 | |
| ok, merci pour ce détail... Mais si tu as la carte d'adhérent, ça peut être intéressant |
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calbo Pertusienne
Nombre de messages : 28126 Age : 53 Localisation : Pictavia Date d'inscription : 29/08/2006
| Sujet: Re: Orff: Carmina Burana Ven 7 Nov 2014 - 22:00 | |
| - bassonbaroque a écrit:
- ok, merci pour ce détail... Mais si tu as la carte d'adhérent, ça peut être intéressant
Ouais bof. Avec seulement 2,5% du prix d'achat des CDs qui atterrissent sur la cartel faut bien un an pour arriver à avoir 10€ et donc le droit d'avoir un CD à l'oeil ou une réduction très intéressante sur un livre ou du matériel hight-tech. Ca fait 4 ans que j'ai la carte, j'ai du avoir 2 CDs quasiment gratis c'est peu |
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A Mélomane chevronné
Nombre de messages : 5473 Date d'inscription : 04/02/2013
| Sujet: Re: Orff: Carmina Burana Sam 8 Nov 2014 - 1:02 | |
| - calbo a écrit:
- bassonbaroque a écrit:
- Une nouvelle version de ces poèmes vient d'être éditée par le label zig-zag territoires, avec l'interprétation de l'orchestre Anima Eterna et son chef, Jos van Immersel :
http://www.outhere-music.com/fr/albums/carmina-burana-zzt-353
... dans une logique d'utilisation d'instruments existant lors de la création de cette oeuvre (cordes en boyau, notamment) Je viens de la trouver à la FNAC/RNAC (au choix ) à 17€ . Maintenant faut commenter... |
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A Mélomane chevronné
Nombre de messages : 5473 Date d'inscription : 04/02/2013
| Sujet: Re: Orff: Carmina Burana Sam 8 Nov 2014 - 2:24 | |
| - Mélomaniac a écrit:
- André a écrit:
Il me reste David Hill et Thielemann à écouter.
Aïe... Mais c'est vrai qu'ils ne t'ont pas coûté très cher.
Si tu veux poursuivre par des versions marquantes, faudrait que tu trouves Previn (Emi, surtout pas DG), Sawallisch (Electrola-Emi), Kegel (ses deux enregistrements sont complémentaires). Eventuellement Levine pour le superbe choeur préparé par Margaret Hillis. Parmi les récentes, c'est Daniel Harding qui m'a le plus émoustillé. Et puis, si tu ne connais pas déjà, jeter une oreille aux Catulli Carmina, et au Triomphe d'Aphrodite (Welser-Möst y est euphorisant, mais Kegel ou Smetacek s'imposent aussi, avant Jochum, plus roide).
...................................... Hill est un chef de choeurs de premier plan en Angleterre. C'est sans doute à ce titre qu'il dirige ici les Waynflete Singers, Bournemouth Symphony Chorus et l'excellent Highcliffe Junior Choir. Le Bournemouth Symphony est un des bons orchestres régionaux du R-U. Cependant la prose de son (ou les choix du chef ?) relèguent au troisième plan toute la section des cordes ainsi que celle des vents. Les cuivres sont bons, les percussions remarquables. Ce sont vraiment les choeurs qui dominent ici. Excellente prononciation du latin (un des rares disques à le faire correctement). Très bons solistes, bonnes voix caractérisant très bien leurs parties. En bout de ligne: une très bonne 'version d'étude' qui ne déclasse rien ni personne. Par contre je la mets au-dessus d'autres bien mieux connues. Reste Jos van Immerseel, que je vais me faire offrir pour Noel |
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calbo Pertusienne
Nombre de messages : 28126 Age : 53 Localisation : Pictavia Date d'inscription : 29/08/2006
| Sujet: Re: Orff: Carmina Burana Sam 8 Nov 2014 - 11:32 | |
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bassonbaroque Mélomane averti
Nombre de messages : 407 Age : 54 Localisation : PARIS Date d'inscription : 10/08/2014
| Sujet: Re: Orff: Carmina Burana Sam 8 Nov 2014 - 11:43 | |
| Pour un début de commentaire :
Carmina Burana : cantions profanae cantirobus et choris cantandae comitantibus instrumentis atque imaginibus magicis. |
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Invité Invité
| Sujet: Re: Orff: Carmina Burana Dim 9 Nov 2014 - 0:49 | |
| - André a écrit:
- Ici c'est la discographie, je sais. Mais en guise d'intermède avant les prochains Carmina (Ozawa Berlin et Frühbeck de Burgos), j'aimerais dire à quel point je trouve cette oeuvre parfaitement proportionnée. Elle est même courte
Ah ! Toi aussi, ça te surprend ! Je suis toujours étonné que ça tienne sur un disque tant c'est délayé ! |
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A Mélomane chevronné
Nombre de messages : 5473 Date d'inscription : 04/02/2013
| Sujet: Re: Orff: Carmina Burana Lun 10 Nov 2014 - 17:49 | |
| Réécoute de Thielemann Berlin (Deutsche Oper) et de Ozawa I (Boston Symphony).
Je préfère de beaucoup la version Thielemann ici. La prononciation et la scansion du texte sont impeccables. La prononciation du latin à l'italienne (comme dans la version Ozawa) a pour effet de rendre le rythme un rien spongieux, ce qui est rédhibitoire dans une oeuvre tout entière basée sur l'articulation du rythme. Malheureusement, le producteur du disque n'a pas compris que la structure de CB (division en 25 morceaux) est d'un seul tenant. Il y a des pauses trop longues entre chauqe section, ce qui détruit le momentum et sectionne l'oeuvre en petits tronçons de saucisse. Dommage, car le niveau d'énergie retombe continuellement. Ave Formosissima (no. 24) est beaucoup trop lent. Ce numéro amène la conclusion du cycle avant la reprise de O Fortuna. Ici on a l'impression que les chanteurs n'en peuvent plus.
Cecit dit, excellent baryton (Simon Keenlyside), superbes choeurs, merveilleux d'articulation, et magnifique prise de son. À noter l'excellence des cordes, qu'on entend mois bien chez Ozawa et presque pas chez Hill.
Excellente grosse caisse à Boston, le reste de l'orchestre étant très correct. Les choeurs sont très bons et Ozawa ne commet pas de faute d'interprétation. Mais ça reste une version un peu ancienne et qui a été surpassée à tous les niveaux.
Sur ma liste d'achats: Dutoit (encensé par la critique américaine) et Immerseel. |
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A Mélomane chevronné
Nombre de messages : 5473 Date d'inscription : 04/02/2013
| Sujet: Re: Orff: Carmina Burana Lun 10 Nov 2014 - 18:25 | |
| - Mélomaniac a écrit:
- André a écrit:
Il me reste David Hill et Thielemann à écouter.
Aïe... Mais c'est vrai qu'ils ne t'ont pas coûté très cher.
Si tu veux poursuivre par des versions marquantes, faudrait que tu trouves Previn (Emi, surtout pas DG), Sawallisch (Electrola-Emi), Kegel (ses deux enregistrements sont complémentaires). Eventuellement Levine pour le superbe choeur préparé par Margaret Hillis. Parmi les récentes, c'est Daniel Harding qui m'a le plus émoustillé. Et puis, si tu ne connais pas déjà, jeter une oreille aux Catulli Carmina, et au Triomphe d'Aphrodite (Welser-Möst y est euphorisant, mais Kegel ou Smetacek s'imposent aussi, avant Jochum, plus roide).
J'ai commandé la trilogie Trionfi par Kegel II et par Jochum. Les versions Welser-Möst et Smetacek sont hors de prix ici. |
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Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Orff: Carmina Burana Lun 10 Nov 2014 - 22:09 | |
| Humm je trouve la version Thielemann trop froide et sentencieuse, inhibée et déshumanisée. Mais en soi, techniquement, ça tient la route, -les mains crispées sur le volant. - André a écrit:
J'ai commandé la trilogie Trionfi par Kegel II et par Jochum. Les versions Welser-Möst et Smetacek sont hors de prix ici.
Excellent choix que Kegel -c'est la version qui m'avait fait découvrir les CB, un des quelques vinyles que j'avais achetés avant de me mettre au CD. C'est lui que j'avais choisi pour mon BT à castagnettes (prise de son très spacieuse, comme tu as pu l'entendre dans l'extrait), et ça reste une interprétation parmi les plus empathiques et évocatrices. Dommage pour Welser-Möst (que j'avais aussi sollicité pour le BT, dans des Catulli qui pètent le feu). Lui et Jochum forment une paire assez révélatrice : une sévère cathédrale romane pour le chef souabe, et une gothique flamboyant pour l'Autrichien. |
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Jaky Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9426 Age : 64 Localisation : Ch'tite ville Date d'inscription : 23/07/2005
| Sujet: Re: Orff: Carmina Burana Mar 11 Nov 2014 - 4:15 | |
| Et la version de Robert Shaw avec l'Atlanta Symphony Orchestra? |
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Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Orff: Carmina Burana Mar 11 Nov 2014 - 13:18 | |
| Pas grand souvenir, la prise de son (pourtant Telarc) m'avait un peu déçu.
Shaw est un chef de choeurs (qui sont ici excellents), ici il n'imprime pas une vision marquante. |
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A Mélomane chevronné
Nombre de messages : 5473 Date d'inscription : 04/02/2013
| Sujet: Re: Orff: Carmina Burana Mar 11 Nov 2014 - 14:30 | |
| Et Dorati, kess' t'en dis ??? |
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Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Orff: Carmina Burana Mar 11 Nov 2014 - 14:49 | |
| Dorati ? Ca m'a longtemps agacé, et me titille encore un peu, cette espèce de course à l'échalotte toujours plus vite toujours plus fort, qui met à mal la cohésion des choeurs et des pupitres, brigue le spectaculaire, -mais le charisme de l'ensemble, le tempérament bouillant du chef ne peuvent pas laisser indifférent, et l'on finit par se laisser persuader. |
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A Mélomane chevronné
Nombre de messages : 5473 Date d'inscription : 04/02/2013
| Sujet: Re: Orff: Carmina Burana Mar 11 Nov 2014 - 18:03 | |
| Adjugé, vendu ! Je reviens du magasin de disques |
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Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Orff: Carmina Burana Mar 11 Nov 2014 - 19:50 | |
| Tu ne seras pas déçu ! Plusieurs avis valant mieux qu'un, sache que cette version est plutôt bien notée sur Amazon France http://www.amazon.fr/Orff-Carmina-Burana-Carl/dp/B000025G9Z |
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A Mélomane chevronné
Nombre de messages : 5473 Date d'inscription : 04/02/2013
| Sujet: Re: Orff: Carmina Burana Mar 11 Nov 2014 - 21:59 | |
| Ah, je vois et j'entends (ça tourne en ce moment sur la platine). Dès le début j'ai été frappé par la prise de son gourmande, charnue mais en même temps rutilante, sans excès d'harmoniques. J'ai cherché en vain sur la pochette l'origine de ce bijou. "Kinsgsway Hall", que je me disais. Et si j'en crois Amazon.Fr , il s'agit bien de Kinsgsway Hall. La version Frühbeck y fut aussi enregistrée. EMI y apporte un peu plus de spaciosité et de profondeur, Decca de la chair. C'est la même venue, mais plus immédiat, plus moderne. Merci pour cet excellent guide d'écoute. Je ne peux que concourir à cette fine analyse. Effectivement le O Fortuna décolle comme une fusée, on se cramponne ! En revanche, Chume, chum geselle min est un peu languissant. Quels cors dans Were diu werlt alle min, et quel Hei ! à la fin Shirley Quirk est un peu en difficulté en raison d'une voix plus près de la basse que du baryton. Il peine un peu à trouver le rythme idoine pour les parties plus élevées. C'est un peu comme écouter Siepi chanter Finch'an dal vino. Et il pourrait définitivement enlever sa dernière phrase 'curam gero cutis' avec plus de panache dans Estuans interius. Par contre son Ego sum abbas est excellent ("Wafna!, wafna"). Dies nox et omnia est un peu pénible. J'aime bien la voix de tête de Louis Devos dans Olim lacus colueram. Il peine, mais avec grâce - c'est ce que j'attends du cygne qui se fait rôtir ! Les "Miser, miser!" du choeur sont savoureux. Les c et les g sont prononcés à l'allemande, comme il se doit, ce qui impartit un petit élan rythmique additionnel à ces consonnes. Le choeur d'enfants a un léger accent anglais. La soprano a une jolie voix, mais son articulation est un peu savonnée. Très beau saut d'octave sur Dulcissime - mais elle n'est pas la seule. La plus orgasmique demeure Gruberova dont l'intensité sonore - et la justesse d'intonation! - est foudroyante ici. De façon générale les soli sont un peu trop lents par rapport au dynamisme ambiant, souvent haletant (les "bibit" !). "Jerky" comme le dit l'éditeur de American Record Guide, dont c'est une oeuvre fétiche, et qui n'aime pas du tout cette version Dorati. Je lis ce qu'il écrit et suis en désaccord avec presque tout. Comme quoi tous les goûts sont dans la nature... Voilà une version explosive et décapante à l'aune de laquelle je mesurerai avec intérêts les prochaines entrées. Choeur, articulation et attention au texte, orchestre, direction, prise de son sont proches de la perfection. Celle-ci se trouve malheureusement hors de portée du baryton et de la soprano. Bémol ici pour la direction trop complaisante de Dorati dans certains soli. Le ténor est excellent. Très bon assemblage des 25 sections. Ça coule comme un fleuve, contrairement à DGG-Thielemann qui insère une pause inutile entre chaque section. |
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Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Orff: Carmina Burana Mar 11 Nov 2014 - 22:28 | |
| Dommage que Dorati ne l'ait pas enregistré lors de sa période Mercury, avec une prise de son punchy qui nous en aurait mis plein la figure. Il transforme cette cantate en enfilade de morceaux de bravoure, -on comprend d'autant moins son insistance sur les moments de statisme, qui semble essayer de plaquer artificiellement de la profondeur. En tout cas, voilà une version qui évite la routine, on sent un chef à poigne qui tient la cravache. Par exemple dans le Were diu werlt alle min que tu cites, conclu par son interjection ici plus explosive que jamais. |
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calbo Pertusienne
Nombre de messages : 28126 Age : 53 Localisation : Pictavia Date d'inscription : 29/08/2006
| Sujet: Re: Orff: Carmina Burana Ven 14 Nov 2014 - 10:23 | |
| Une critique de la version Van Immersel sur classiquenews : http://www.classiquenews.com/cd-carl-orff-carmina-burana-yves-saelens-yeree-suh-thomas-bauer-jos-van-immerseel-2014/ |
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A Mélomane chevronné
Nombre de messages : 5473 Date d'inscription : 04/02/2013
| Sujet: Re: Orff: Carmina Burana Sam 15 Nov 2014 - 2:01 | |
| Ça promet ! Je vais attendre encore un peu. Entretemps, j'écoute la version Kegel arrivée hier.
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Herbert Kegel, Rundfunk S. Orch. Leipzig. Rundfunkchöre Leipzig u. Berlin. Les solistes sont les excellents Celestina Casapietra, Horst Hiestermann, et Karl-Heinz Stryczek. Sur label Berlin Classics. Enregistrement de 1973.
Voici une version toute spéciale. Je crpois que c'est la seule qui différencie et caractérise autant les parties de l'oeuvre. On peut être justifié d'y voir une structure en arche à la Bartok, une sorte de cercle se refermant sur le même numéro, retour à la case départ. La conduite du texte et du rythme accentuera alors l'élan, la propulsion innée de la musique. On peut aussi y voir une sorte de joute, de combat médiéval entre la grivoiserie, l'amour courtois, la chevalerie et l'amour de collège (ou même de fond de ruelle).
Kegel choisit une voie (voix) mixte, soit la différenciation entre des atmosphères, des tableaux fortement individualisés. Ainsi, passé le choeur d'ouverture, il nous régale d'un Primo vere (le Printemps) watteauisé, idyllique superbe de couleurs tendres et réjouies. Floret silva est surprenant, une tendre barcarolle plutôt qu'une valse enlevée. Fallait le faire. Puis dans In taberna les grivoiseries et beuveries prennent le devant de la scène, mais en conservant ce vernis de civilisation qui donne l'impression de voir une série historique joliment réalisée.
Bref, j'ai été d'abord dérouté avant d'être rerouté vers une vision efflorescente, juteuse et pleine de sève des textes latin et haut-allemand si savamment assemblés par Orff. Ave formosissima assume ici pleinement le rôle de chaînon entre la troisième partie et le retour à la case départ (Ô Fortuna). Une conception absolument géniale.
À noter l'équilibre très réussi (et très difficile à réaliser) entre les voix et l'orchestre. Chaque borborygme des bassons ou les flatulences de la trompette (Olim lacus colueram - le chant du cygne sur la broche - absolument hypnotique, presque surréel). Prise de son claire mais fondue.
En résumé: l'essence des CB dans une réalisation raffinée, pleine de sous-entendus orchestraux et vocaux. Aucun effet gratuit, aucune exagération de ce qui est déjà une partition foisonnante et flamboyante. |
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Mélomaniac Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Orff: Carmina Burana Sam 15 Nov 2014 - 13:06 | |
| Très perspicace ton commentaire André ! Oui, au fond, c'est une version raffinée, et très suggestive de par la variété des ambiances que tu soulignes. Peut-être parce que Kegel refuse d'enfermer l'oeuvre dans le carcan rythmique qui l'asphyxie, et qu'il ouvre plutôt un champ romanesque offert à l'imagination de l'auditeur. En 1960, la premier enregistrement par Kegel se contentait d'une rustre truculence ; sa vision de 1974 s'est considérablement enrichie. |
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A Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Orff: Carmina Burana Mer 19 Nov 2014 - 2:36 | |
| Les Trionfi de Jochum sont arrivés aujourd'hui. Sitôt déballé, sitôt mis sur la platine. Je vous passe mes premières impressions, tout ça pour dire qu'après quelques minutes je me suis rendu compte que je n'écoutais pas de la stéréo mais de la mono, non pas le B(erliner)RSO, mais bien le B(ayerisches)RSO, non pas DFD, mais Hans Braun, etc. Quid ??? Ben voilà, Herr Jochum a commis deux versions de CB, une en 1952 à Munich, l'autre en 59 à Berlin. Donc j'ai tiré le mauvais numéro à la loterie. Je croyais avoir la version Jochum DFD-Janowitz, j'ai eu leur ancêtre de '52. Je ne sais pas si ça me tente d'explorer la version stéréo... Il y a beaucoup de qualités dans cette version, mais il faut reconnaître que les choeurs du Bayerisches Rundfunk n'en font malheureusement pas partie. Ceci dit, remarquable prise de son pour l'époque. Seuls les choeurs les plus touffus trahissent une autre époque technique. Manda liet, manda liet, min geselle chumet niet ressort avec une clarté parfaite (diction des choeurs). Et ainsi de suite. Du remarquable, du très bon et du bof bof. Par trop inégal. La version de Dutoit est en route... |
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DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97900 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Orff: Carmina Burana Mer 19 Nov 2014 - 16:57 | |
| - André a écrit:
- Il y a beaucoup de qualités dans cette version, mais il faut reconnaître que les choeurs du Bayerisches Rundfunk n'en font malheureusement pas partie.
Ah, tiens, pourquoi ? Leur âpreté me paraissait au contraire tout indiquée pour ces œuvres. |
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Mélomaniac Mélomane chevronné
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A Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Orff: Carmina Burana Jeu 20 Nov 2014 - 1:54 | |
| T'es pas sérieux, là? Apreté ? Tu veux dire que ça bêle et miaule à qui mieux mieux ... Sérieux, ça fuse dans toutes les directions lorsque le choeur mixte s'en mêle. Pas possible d'aimer le résultat quand on se croit à la ferme... |
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A Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Orff: Carmina Burana Dim 23 Nov 2014 - 3:04 | |
| Version Dutoit - Montréal. Pas facile de trouver cet enregistrement à un prix raisonnable (après tout ça date de près de 20 ans!). Beverly Hoch, Stanford Olsen, Mark Oswald. Choeurs et Orchestre symphonique de Montréal. Sur label Decca. Une production de grand luxe. Les choeurs sont non seulement superbes, mais possiblement les plus beaux que j'aie entendus: prononciation, intonation, exactitude des ensembles, volume, clarté: tout y est, du choeur de garçons au petit choeur aux choeurs mixtes: la Cadillac !. Aucune erreur de parcours de la part de Dutoit et du producteur Chris Azell. Les enchaînements sont parfaits: coup de chapeau pour l'attacca foudroyant entre les 24 et 25. La seule interprétation qui tente cet effet surprenant mais entièrement logique. Ceci dit, quand je parle de Cadillac, j'exclus la possibilité d'un quelconque sens de la découverte. Le plaisir charnel (dont la perte de la virginité) est un élément essentiel du texte et de la musique d'Orff. Ici, on a un peu l'impression que tout ça est soigneusement mis en scène par des praticien(ne)s du plaisir de grande expérience. Bref, un Camina Burana bioûtifullement léché... Prise de son très ample, superbement naturelle. Une version Frühbeck-Kingsway Hall mise au goût du jour. |
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Jaky Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9426 Age : 64 Localisation : Ch'tite ville Date d'inscription : 23/07/2005
| Sujet: Re: Orff: Carmina Burana Ven 28 Nov 2014 - 3:24 | |
| J'ai écouté la version Immerseel, outre une prise de son qui fait mal aux "noreilles" comme dirait Shushu (vraiment pénible au casque!), aucun punch (entrée du printemps sous calmants…), couleurs délavés. Seul le chœur et les solistes s'en sortent. Une version déjà oubliée. |
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A Mélomane chevronné
Nombre de messages : 5473 Date d'inscription : 04/02/2013
| Sujet: Re: Orff: Carmina Burana Ven 1 Avr 2016 - 16:33 | |
| Première écoute de cette version fameuse. La prise de son est un peu crue et quand tout le monde climaxe en même temps c'est plutôt strident et un rien confus. Jochum impartit une excellente articulation au texte. Le chef des choeurs est le fameux Walter Hagen-Groll, à qui on ne la fait pas . Il me semble que le côté jouissif et extasié de l'oeuvre en prend un peu pour son rhume. Ça crache et ça crépite, mais sans beaucoup de joie ou d'humour. Tout ça est très diligenté. Je préfère les approches plus expansives et caressantes de Dutoit, Kegel, voire Ozawa et Frühbeck de Burgos. On aimera ou non selon ses préférences, et selon le choix des solistes. Ceux-ci sont excellents ici, quoique je trouve que Stolze et DFD en font des tonnes. C'est sans doute dans l'esprit de l'oeuvre. |
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Ravélavélo Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9125 Localisation : Pays des Bleuets Date d'inscription : 28/09/2015
| Sujet: Re: Orff: Carmina Burana Ven 1 Avr 2016 - 19:10 | |
| Je fais appel à vos connaissances à propos de cet enregistrement paru en 1966 sous étiquette Heliodor, votre avis svp: |
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Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Orff: Carmina Burana Ven 1 Avr 2016 - 22:24 | |
| - Ravelavélo a écrit:
Je fais appel à vos connaissances à propos de cet enregistrement paru en 1966 sous étiquette Heliodor
C'est le premier des deux enregistrements que Herbert Kegel réalisa de l'oeuvre, en juin 1960, initialement paru sous label Eterna, mais aussi diffusé par Deutsche Grammophon, ici sous l'étiquette Heliodor. On peut en lire un petit commentaire ici : http://www.amazon.fr/carmina-burana-Orff/dp/B000GETXJE |
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Ravélavélo Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9125 Localisation : Pays des Bleuets Date d'inscription : 28/09/2015
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wotan77100 Mélomane du dimanche
Nombre de messages : 21 Age : 48 Localisation : Paris Date d'inscription : 20/06/2017
| Sujet: Re: Orff: Carmina Burana Ven 23 Juin 2017 - 9:17 | |
| - André a écrit:
Première écoute de cette version fameuse. La prise de son est un peu crue et quand tout le monde climaxe en même temps c'est plutôt strident et un rien confus. Jochum impartit une excellente articulation au texte. Le chef des choeurs est le fameux Walter Hagen-Groll, à qui on ne la fait pas .
Il me semble que le côté jouissif et extasié de l'oeuvre en prend un peu pour son rhume. Ça crache et ça crépite, mais sans beaucoup de joie ou d'humour. Tout ça est très diligenté. Je préfère les approches plus expansives et caressantes de Dutoit, Kegel, voire Ozawa et Frühbeck de Burgos.
On aimera ou non selon ses préférences, et selon le choix des solistes. Ceux-ci sont excellents ici, quoique je trouve que Stolze et DFD en font des tonnes. C'est sans doute dans l'esprit de l'oeuvre. Elle reste ma version de référence |
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Mélomaniac Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Orff: Carmina Burana Mar 27 Juin 2017 - 0:44 | |
| - Mélomaniac, in playlist, a écrit:
Carl Orff (1895-1982) :
Carmina Burana, cantate scénique
Sheila Armstrong, soprano Gerald English, ténor Thomas Allen, baryton
Chœur de garçons de la St Clement Danes Grammar School, dir. Audrey Clifford André Previn, Chœurs et Orchestre symphoniques de Londres
(Emi, novembre 1974)
Quel torrent de passions cette oeuvre ! Ça a beau être décrié de tous les côtés, je ne m'en lasse jamais...
- Petit commentaire sur cette excellente version :
« Les Carmina Burana sont plaisir ; les émotions des Carmina Burana sont réelles. Voilà les deux traits distinctifs -en aucun cas évidents dans cette musique très mécanique- qui se manifestent très clairement dans cette récente exécution de l'oeuvre la plus populaire de Orff ». Ainsi commençait la perspicace critique du magazine Gramophone à la parution du microsillon. Je crois qu'on ne saurait mieux cerner l'esprit de cette interprétation captée le 25-27 novembre 1974, dans l'enthousiaste foulée des concerts Proms. Les micros de Christopher Parker ont saisi le Kingsway Hall dans toute son ampleur, offrant une perspective large et profonde au sein de laquelle les groupes vocaux et instrumentaux s'entendent toutefois bien focalisés, au prix de quelques effets de loupe. La vaste image sonore demeure aussi spectaculaire que réaliste.
Comparé au célèbre enregistrement d'Eugen Jochum, ou plus récemment Seiji Ozawa, Andre Previn apparaît souvent plus lent ("Floret Silva nobilis") quoique moins rigoureux rythmiquement. Hormis la Danse sur les prés qu'il excite comme chorée de Saint Guy. Mais il sait toujours choisir des tempos qui permettent un plein épanouissement de ce que ces chansons médiévales veulent nous dire. Certes il se complaît parfois à des tournures débonnaires ou schématiques, même dans sa remarquable façon d'aborder le "In Taberna" (le gras rebond des timbales, ces mi vertement raclés par les altistes : l'effet semble surligné). Les interjections des trombones (1'51) s'entendent trop placides en considération de la didascalie « feroce » que revendique la partition (mesure 53).
Dans une cantate où certains confrères flattent malencontreusement un auditoire avide de sensations viriles embouties à la presse hydraulique, le chef et ses troupes londoniennes réussissent la gageure de nous impressionner, nous distraire, nous charmer avec brio, humour et spiritualité .
Les grands choeurs ("O Fortuna", "Ecce Gratum", "Ave Formosissima"...) bénéficient d'une majestueuse maestria qui autorise une articulation compréhensible, voire surarticulée et chuintante (ceci contribuant à la suggestivité), tout en évitant les incantations desséchées qu'on rencontre malencontreusement dans certaines prestations concurrentes. On imaginerait difficilement des coquettes plus plantureusement séduisantes que celles dont on se délecte dans le "Chramer gip die varwe mir" ou le "Chume, chum geselle min". Ces dames s'ingénient à varier le timbre à bon escient, aigrissant par exemple un ton harangueur dans les troisièmes sections de chaque strophe du "Fortune plango vulnera". Les messieurs aussi savent habiter leur chant. Dans un "In Taberna d'anthologie", certes moins acerbes que bienveillants, on les perçoit non comme une tablée impersonnelle mais comme une assemblée de buveurs où chacun y va de son grain de voix, de son affect individuel. Pour la section sfrenato (2'42-), on a déjà entendu des choristes plus fulgurants mais peu d'aussi humains et touchants que ces Anglais. Certes l'exactitude d'intonation n'est pas leur atout, au risque d'une confuse arythmie avec les trombones dans les refrains du "Olim lacus colueram" (1'09-1'22, 2'16-2'28). Dans le "Si puer cum puellula", on déplore une diction un peu pâteuse, peut-être car le choir master Arthur Oldham recourt là à un effectif pléthorique qui aurait dû se limiter aux six chanteurs dont se contente le compositeur.
Les solistes ? Thomas Allen rivalise aisément avec la vaillance d'un Dietrich Fischer-Dieskau dans le "Estuans Interius". Empressé d'exhorter, il sabote un peu la vocalise liminaire de son "Ego sum abbas" dont il assimile toutefois la douleur violente, particulièrement dans ces « wafna ! » ravageurs. Rappelons incidemment que cette locution signifie en vieil allemand un appel au secours, un cri de détresse, un signal d'alarme et non le « hélas » contresensé qu'on rencontre dans certaines fallacieuses traductions de livret. Maladresse de prononciation ou incompréhension du texte, on entend le baryton britannique s'autoriser un « Circa mea pecFora » (au lieu de pecTora) : bien amusant lapsus (début plage 18). En son rôle de jouvencelle, l'incarnation vocale de Sheila Armstrong me semble bien mature, usant d'un brio quasi opératique dont la sensualité évite le contre-emploi -écoutez son "In Trutina" suavement choyé, généreusement vibré. Dans l'exultant "Tempus est iocundum", j'ignore par quel mystère cette soprano se trouve évincée des refrains à l'unisson des enfants, laissant la vedette aux jeunes gosiers de la St Clement Danes School (0'41, 1'38)...
En réconciliant trois qualités essentielles (lisibilité, spontanéité, expressivité), Previn reste globalement un des meilleurs communicateurs de sens et d'ambiance parmi les nombreux témoignages qu'offre l'abondante discographie. Depuis plus de quarante ans, la présente interprétation ludique et charismatique reste donc parmi mes préférées : je n'ai retrouvé une telle verve récréative que dans le récent CD de Daniel Harding.
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AlexCorzoma Mélomane averti
Nombre de messages : 241 Localisation : France Date d'inscription : 18/08/2017
| Sujet: Re: Orff: Carmina Burana Lun 4 Sep 2017 - 20:20 | |
| - Mélomaniac a écrit:
- J'ai approfondi ma connaissance des Carmina Burana en découvrant ce petit ouvrage très pertinent, écrit en allemand. Chacun des 25 numéros de la cantate est exploré en détail, d'un point de vue musicologique et philologique.
La lecture de ce livre m'a confirmé dans l'idée que cette oeuvre est bien plus riche, novatrice et intelligente qu'elle n'y paraît. Je l'avais acheté à Cologne et selon le vendeur, il n'en existe pas de traduction.
http://www.amazon.fr/Carl-Orff-Carmina-Susanne-Gl%C3%A4%C3%9F/dp/3761817320/ref=sr_1_22?s=english-books&ie=UTF8&qid=1348337040&sr=1-22 Je parcours tout ce qui se dit dessus. Je trouve qu'on s'arrête trop aux apparences. Parce qu'une œuvre utilise un matériau simple, on suppose qu'elle manque de profondeur. Quant à l'article de forum opéra qui va la qualifier de "vulgaire", je ne vois pas en quoi elle est vulgaire. Et je vois encore moins en quoi c'est un problème. Faut lire Rabelais, là on voit qu'on peut être grand tout en étant "vulgaire". L'art a besoin de créateurs "vulgaires". |
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| Sujet: Re: Orff: Carmina Burana | |
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