Autour de la musique classique Le but de ce forum est d'être un espace dédié principalement à la musique classique sous toutes ses périodes, mais aussi ouvert à d'autres genres. |
| | Liszt: oeuvres pour piano seul hors sonate en si mineur | |
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Auteur | Message |
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Asinius Pollion Mélomaniaque
Nombre de messages : 953 Age : 29 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 03/01/2013
| Sujet: Re: Liszt: oeuvres pour piano seul hors sonate en si mineur Ven 11 Jan 2013 - 17:24 | |
| Si je devais choisir un unique disque piano seul Liszt... C'est assurément Kempff dans le CD année de pèlerinage et les légendes chez DG ah....... Vive Wilhou |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Liszt: oeuvres pour piano seul hors sonate en si mineur Ven 11 Jan 2013 - 19:50 | |
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| | | / Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20537 Date d'inscription : 25/11/2012
| Sujet: Re: Liszt: oeuvres pour piano seul hors sonate en si mineur Mar 9 Avr 2013 - 12:12 | |
| j’ai découvert la faille : Howard n’a pas enregistré tout le piano de Liszt. |
| | | pianissimo Mélomane averti
Nombre de messages : 334 Age : 37 Localisation : Lille Date d'inscription : 26/01/2008
| Sujet: Re: Liszt: oeuvres pour piano seul hors sonate en si mineur Mar 9 Avr 2013 - 14:11 | |
| - yamaw a écrit:
- j’ai découvert la faille : Howard n’a pas enregistré tout le piano de Liszt.
Et où est cette faille ? |
| | | / Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20537 Date d'inscription : 25/11/2012
| Sujet: Re: Liszt: oeuvres pour piano seul hors sonate en si mineur Mar 9 Avr 2013 - 14:28 | |
| - pianissimo a écrit:
- yamaw a écrit:
- j’ai découvert la faille : Howard n’a pas enregistré tout le piano de Liszt.
Et où est cette faille ? Études techniques, S.146 : seul le nº62 est enregistré. Howard a beau indiquer que ces études « seraient, pour la plupart des auditeurs, aussi intéressantes qu’un robinet qui goutte—et [qu’elles] rempliraient aisément une demi-douzaine de disques compacts », je trouve ça étrange. |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91461 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Liszt: oeuvres pour piano seul hors sonate en si mineur Mar 9 Avr 2013 - 14:29 | |
| Je pense qu'elles doivent être particulièrement inintéressantes et particulièrement difficiles et donc longues à travailler, on peut l'imaginer en tout cas... |
| | | / Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20537 Date d'inscription : 25/11/2012
| Sujet: Re: Liszt: oeuvres pour piano seul hors sonate en si mineur Mar 9 Avr 2013 - 14:31 | |
| - Xavier a écrit:
- Je pense qu'elles doivent être particulièrement inintéressantes et particulièrement difficiles et donc longues à travailler, on peut l'imaginer en tout cas...
je suis d’accord. mais ça veut quand même dire qu’il manque (au minimum) « une demi-douzaine de disques compacts » à cette intégrale. |
| | | pianissimo Mélomane averti
Nombre de messages : 334 Age : 37 Localisation : Lille Date d'inscription : 26/01/2008
| Sujet: Re: Liszt: oeuvres pour piano seul hors sonate en si mineur Mar 9 Avr 2013 - 14:41 | |
| - yamaw a écrit:
- Xavier a écrit:
- Je pense qu'elles doivent être particulièrement inintéressantes et particulièrement difficiles et donc longues à travailler, on peut l'imaginer en tout cas...
je suis d’accord. mais ça veut quand même dire qu’il manque (au minimum) « une demi-douzaine de disques compacts » à cette intégrale. Encore faut-il avoir déjà écouté tous les autres...! Ca fait pas mal d'heures de musique déjà en perspective avec cette "intégrale". Peut-être que Howard, pétri de remords, les enregistrera à l'avenir... Sinon, en ce qui concerne les "intégrales" de ce type, en fouillant bien, on se rend compte qu'il finit très souvent (voire toujours) par manquer quelque chose... |
| | | / Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20537 Date d'inscription : 25/11/2012
| Sujet: Re: Liszt: oeuvres pour piano seul hors sonate en si mineur Sam 9 Nov 2013 - 15:51 | |
| je suis à genoux devant cette Vallée d’Oberman : /watch?v=dLk6vqaxU1Y |
| | | gluckhand Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4967 Localisation : Amiens Date d'inscription : 15/07/2013
| Sujet: Re: Liszt: oeuvres pour piano seul hors sonate en si mineur Sam 9 Nov 2013 - 15:55 | |
| Il y a une oeuvre que j'aime beaucoup de lui et qui n'est pas très jouée, je l'ai par Leslie Howard , c'est L'arbre de Noël, je ne comprends pas pourquoi c'est pas plus joué, ce n'est pas un chef-d'oeuvre c'est sûr,mais cette petite suite est assez originale je trouve même si elle est plus descriptive qu'intérieure. |
| | | / Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20537 Date d'inscription : 25/11/2012
| Sujet: Re: Liszt: oeuvres pour piano seul hors sonate en si mineur Sam 9 Nov 2013 - 16:17 | |
| - gluckhand a écrit:
- Il y a une oeuvre que j'aime beaucoup de lui et qui n'est pas très jouée, je l'ai par Leslie Howard , c'est L'arbre de Noël, je ne comprends pas pourquoi c'est pas plus joué, ce n'est pas un chef-d'oeuvre c'est sûr,mais cette petite suite est assez originale je trouve même si elle est plus descriptive qu'intérieure.
J’aime aussi le Weihnachtsbaum (S.186) ; je l’avais cité ici. Il en existe tout de même plusieurs enregistrements : Howard, certes, mais aussi Pöntinen (c’est la version que j’ai), Clidat, Brendel, Szidon et... Leonard Rose (au violoncelle, je suppose... ). L’une des pièces, Abendglocken, a d’ailleurs été enregistrée par Nyíregyházi que je viens de citer : /watch?v=jIC-bGI_Frc |
| | | Mariefran Mélomane nécrophile
Nombre de messages : 14259 Age : 63 Localisation : Lille Date d'inscription : 25/02/2008
| Sujet: Re: Liszt: oeuvres pour piano seul hors sonate en si mineur Sam 9 Nov 2013 - 16:23 | |
| C'est donc interprété par Ervin Nyiregyházi. Une version expressionniste, il en fait des tonnes… Un peu de mal au début, c'est très haché, mais la fin prend les tripes indiscutablement. On est quand même là dans la surinterprétation, non ? Je préfère la Vallée jouée plus poétiquement |
| | | / Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20537 Date d'inscription : 25/11/2012
| Sujet: Re: Liszt: oeuvres pour piano seul hors sonate en si mineur Sam 9 Nov 2013 - 16:25 | |
| Je ne sais pas... ; moi je trouve que cela reste très poétique. Et je trouve aussi que la lenteur apporte vraiment quelque chose. |
| | | Mariefran Mélomane nécrophile
Nombre de messages : 14259 Age : 63 Localisation : Lille Date d'inscription : 25/02/2008
| Sujet: Re: Liszt: oeuvres pour piano seul hors sonate en si mineur Sam 9 Nov 2013 - 16:28 | |
| Version poétique, c'est ça : /watch?v=5lt75uIgvvE /watch?v=ZZxetM32JAE |
| | | Philippe VLB Mélomaniaque
Nombre de messages : 809 Age : 58 Date d'inscription : 21/07/2012
| Sujet: Re: Liszt: oeuvres pour piano seul hors sonate en si mineur Sam 9 Nov 2013 - 22:21 | |
| - Mariefran a écrit:
- Version poétique, c'est ça :
/watch?v=5lt75uIgvvE /watch?v=ZZxetM32JAE
Ah oui, les versions Nyiregyházi et Richter, sont, comment dire......, assez différentes . Moi qui aime bien un Liszt apaisé, si je puis dire, c’est sûr que la version Nyiregyházi (qui en fait, en effet, des tonnes) ne me sied pas du tout et j’opte, comme Mariefran, pour la version Richter. Cependant, je trouve quand même cette dernière un peu grise (comme tout ce que fait un peu Richter à mon goût), malgré le fait qu’on peut lui trouver, en effet, une certaine poésie. Une version qui me satisfait beaucoup est celle-ci : (par un pianiste à qui Liszt réussit très bien, je trouve) /watch?v=AbnPiQ-VaBc Bon, maintenant, tout cela est évidemment une histoire de goût. |
| | | Mariefran Mélomane nécrophile
Nombre de messages : 14259 Age : 63 Localisation : Lille Date d'inscription : 25/02/2008
| Sujet: Re: Liszt: oeuvres pour piano seul hors sonate en si mineur Dim 10 Nov 2013 - 11:36 | |
| Effectivement, c'est une question de goût. C'est quand même une version assez extravertie, non ? Kissin, je n'arrive jamais à avoir une opinion autre que tiède à son sujet. Ce n'est pas mauvais, ce n'est juste pas subtil, un pianiste du milieu, sans grand intérêt, pour moi. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97867 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Liszt: oeuvres pour piano seul hors sonate en si mineur Dim 10 Nov 2013 - 12:28 | |
| J'ai beaucoup aimé la version de Nyiregyházi, mais j'ai peu de points de comparaison eu égard à l'immensité de la discographie : je n'ai pas dû écouter plus de quatre versions de l'œuvre, et pas forcément des très grandes. Il cogne sérieux sur son piano, mais avec un timbre très intense (impression accentuée par la distorsion de la bande analogique, manifestement ), c'est assez électrique et halluciné, pas du tout délicat. De l'hystérie mystique. Moi, ça me plaît, parce que les grands unissons nus de la première partie peuvent vraiment être longs si ce n'est pas habité. |
| | | Mariefran Mélomane nécrophile
Nombre de messages : 14259 Age : 63 Localisation : Lille Date d'inscription : 25/02/2008
| Sujet: Re: Liszt: oeuvres pour piano seul hors sonate en si mineur Dim 10 Nov 2013 - 13:21 | |
| C'est habité indiscutablement, j'ai eu des frissons dans le dernier quart, mais je suis un peu gênée par la surinterprétation, c'est tout. Comme la nuée d'ados dort encore chez moi, j'ai écouté pas mal de versions sur le tube. Celle de Berman est vraiment très intéressante. On l'oublie trop souvent, ce pianiste… |
| | | / Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20537 Date d'inscription : 25/11/2012
| Sujet: Re: Liszt: oeuvres pour piano seul hors sonate en si mineur Dim 10 Nov 2013 - 13:40 | |
| Sinon, on n’a pas beaucoup parlé de Sofronitski, que je trouve indispensable dans au moins deux œuvres : — Après une lecture de Dante : /watch?v=N7AddXLrr-c ou /watch?v=OMACChUbAdc — Fantaisie et fugue sur BACH : /watch?v=TXhreGupp5Y |
| | | / Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20537 Date d'inscription : 25/11/2012
| Sujet: Re: Liszt: oeuvres pour piano seul hors sonate en si mineur Dim 10 Nov 2013 - 13:48 | |
| Autre indispensable, Yudina dans les Variations sur « Weinen, Klagen, Sorgen, Zagen » : /watch?v=YpuB2_d1Kjo |
| | | Philippe VLB Mélomaniaque
Nombre de messages : 809 Age : 58 Date d'inscription : 21/07/2012
| Sujet: Re: Liszt: oeuvres pour piano seul hors sonate en si mineur Dim 10 Nov 2013 - 14:10 | |
| - Mariefran a écrit:
- Effectivement, c'est une question de goût. C'est quand même une version assez extravertie, non ? Kissin, je n'arrive jamais à avoir une opinion autre que tiède à son sujet. Ce n'est pas mauvais, ce n'est juste pas subtil, un pianiste du milieu, sans grand intérêt, pour moi.
Je partage, Mariefran, ton avis sur Kissin. Ce n’est pas extraordinaire d’ "inspiration". Pour ma part, ses Chopin, par exemple, ne sont guère passionnants. Mais je trouve que Liszt lui sied très bien. En ce qui concerne l’extraversion, qu’entends–tu exactement par-là ? (c’est certes, comme le goût, tout-à-fait subjectif). Pour ma part, je trouve Berman trop extraverti. De ce point de vue-là, je lui préfère Cziffra. |
| | | Nomn Mélomane du dimanche
Nombre de messages : 69 Localisation : midst of swimming Date d'inscription : 31/03/2012
| Sujet: Re: Liszt: oeuvres pour piano seul hors sonate en si mineur Lun 13 Jan 2014 - 1:19 | |
| Y aurait-il des interprètes qui ne cavalent pas sur ce passage ? - Spoiler:
Etude d'exéc. trans. n°10
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| | | Suilebis Mélomane du dimanche
Nombre de messages : 70 Date d'inscription : 11/02/2014
| Sujet: Re: Liszt: oeuvres pour piano seul hors sonate en si mineur Lun 17 Fév 2014 - 19:04 | |
| Bonjour à tous ! J'ai mis la main il n'y a pas longtemps sur un CD, et j'aimerais partager mes impressions Le CD :"The Demonic Liszt", par Earl Wild, enregistré en 1991, Vanguard Classics. On y trouve : - Réminiscences de "Robert le Diable" - Valse Infernale - Gnomenreigen - Mephisto Polka - Mephisto Waltz (la 1ère) - Réminiscences de "Don Juan" (on parle bien de celui de Mozart, et pourtant le CD indique "Don Juan" ) - Valses tirées du "Faust" de Gounod Mon opinion :Je ne suis pas un grand fan d'Earl Wild, que je trouve souvent très mécanique et démonstratif, sorte de virtuose un peu creux et ne reculant devant aucune facilité... Mais je dois dire que j'ai bien aimé la plupart de ses interprétations. Les réminiscences du Don Giovanni sont à la fois grandiloquentes (en général quand Liszt brode sur le thème) et sobres (les citations directes du "A cenar teco m'invitasti" rendent très bien l'impression que fait le commendatore, ça en jette). La Mephisto Waltz a un tempo décoiffant, je ne l'avais jamais entendue jouée si vite. Sur certains passages ça passe crème, sur d'autre (je pense notamment à la partir centrale beaucoup plus méditative), on a l'impression que Wild a un train à prendre juste après son enregistrement. Les autres morceaux m'ont bien plu mais je ne les connais pas assez pour en faire un compte rendu. D'un point de vue général, je trouve qu'Earl Wild nous propose une lecture de Liszt peut-être par instant critiquable, mais qui a le grand mérite d'être cohérente : "démoniaque", comme annoncée. Le côté mécanique devient du coup très entraînant, on est comme pressé par une mauvaise et captivante. Pour ce qui est de l'enregistrement, je ne le trouve pas très bon. Je n'avais pas regardé la date en l'écoutant, et j'aurais dit qu'il datait des années 80... Le piano manque de clarté et parfois même un peu étouffé. Verdict :Malgré l'enregistrement en retrait et des choix de tempi parfois discutables, je conseille ce CD à tout les amateurs du piano à la Liszt. Les réminiscences sont vraiment intéressantes et impressionantes. Mais si le piano et a fortiori la fougue lisztéenne vous déplaisent, gare à l’écœurement... ou alors à conseiller comme excellent émétique |
| | | Suilebis Mélomane du dimanche
Nombre de messages : 70 Date d'inscription : 11/02/2014
| Sujet: Re: Liszt: oeuvres pour piano seul hors sonate en si mineur Sam 22 Fév 2014 - 13:31 | |
| Bonjour à tous ! J'aime beaucoup les transcriptions de Liszt, donc aujourd'hui je vous présente celle de la Symphonie fantastique de Berlioz Le CD :"Symphonie Fantastique", par Roger Muraro, enregistré en 2011, DECCA. - Jaquette:
On y trouve : - Les 5 mouvements de la symphonie de Berlioz - 3 morceaux des Années de pèlerinage (Chapelle de Guillaume Tell, Au bord d'une source et la Vallée d'Obermann), mais je n'en parlerait pas ici. Mon opinion :J'aime beaucoup Roger Muraro, qui comme le bon vin devient meilleur d'année en année : abus recommandé La transcription en elle même est une des meilleures de Liszt je trouve. Quand il s'attaque à Schubert (vilain Liszt ) ou à Beethoven, je reste parfois dubitatif, au mieux intrigué. Mais Liszt a une connivence musicale avec Berlioz qui donne lieu à une alchimie toute particulière. Les 3 premiers mouvements laissent libre cours à un piano qui doit se faire impressionniste pour rendre les nuances de tout un orchestre. C'est fou comme ces premiers mouvements passent bien au piano : on pourrait *presque* croire que c'est une œuvre originellement composée pour piano. C'est étrangement "pianistique" pour une symphonie (bon pour le Bal vous me direz c'est plus que normal ) Roger Muraro s'accorde pas mal de liberté avec les tempi, mais ça passe très bien : notamment avec la fameuse mélodie, l'idée fixe de la femme aimée qui a rarement été aussi enivrante (je tiens à ma métaphore filée du vin !) Il déploie un jeu très lié mais jamais confus. Sa virtuosité et sa clarté magnifie une transcription déjà très belle. C'est tellement réussi que je me demande si, pour ces 3 premiers mouvements, je ne préfère pas la version piano ! Puis viennent les 2 derniers mouvements... et là, on passe dans un registre complétement différent. Pas besoin de connaître à fond la symphonie s'origine pour deviner à quel point ces mouvements sont... bah justement symphoniques. Berlioz utilise l'orchestre à fond, à tel point qu'on peut difficilement imaginer un instrument seul rendre tout ces grattements de cordes, le son des cloches, le roulement de tambours... Mais Liszt ne recule devant rien apparemment Ce qui rend ces mouvements géniaux (et ce qui fait mon amour pour la plupart des transcriptions de Liszt) et d'entendre comment le piano se fait autre que lui même : il se métamorphose et doit tantôt rendre les cordes, tantôt les percussions... Et ça donne lieu à des procédés pianistiques incroyables justement parce qu'ils sont si peu pianistiques. C'est très moderne, on a l'impression d'entendre du Bartók (Rebatet, oublieux de la nuance, disait d'ailleurs que ce dernier n'a rien inventé et doit tout à Liszt). La Marche supplice débute donc par un raclement des graves. Après quelques accords plaqués, une rythmique très intéressante commence, mais toujours à base d'accord massifs, d'où l'impression que ce n'est pas destiné au piano. Muraro s'en donne à cœur joie : on l'entend même exulter silencieusement et souffler lourdement Le passage à partir de 3:00 est très impressionnant : on sent le profond regret de ne pas avoir une troisième main, car idéalement il aurait fallu tenir les très graves, les médiums et les aigus en même temps. Mais c'est tout l'intérêt de la transcription : mettre un orchestre à portée 2 mains ( ) Puis le Songe d'une nuit de Sabbat : évidemment le plus fou. Après un début qui passe très bien au piano (notamment le retour de l'idée fixe déformée), arrive vers 2:40 la paraphrase du Dies Irae. Que ça en jette ! Excellent pour tester les graves de ses enceintes (mention spéciale pour la super-grave à 4:41, pensez-vous, un C1, le do le plus grave possible, en fortississimo ! ça dépote !) Les cloches sont simulées en surajoutant un octave de do (C4 et C5). C'est bien sûr un peu léger pour rendre le timbre sinistre des cloches mais ça donne un espèce de contre-point dégénéré assez intéressant. Alors que dans la symphonie la cloche est vraiment à part de l'orchestre, ne serait-ce que par son timbre, elle est ici pleinement intégrée. A partir de 4:06 on a un effet de balancement sur au moins 3 octaves qui crée une polyphonie très peu conventionnelle, avec plusieurs voix parallèles. Joué sur un seul piano je trouve ça très moderne, ou alors complètement profane c'est selon ! Mais en tout cas on est à des lieux de l'usage traditionnel du piano de l'époque. Ce ne sont pas juste de rythmes barbares et de grosses graves lâchées pour le plaisir. A mon humble avis c'est un usage du piano vraiment nouveau qui préfère le timbre de la corde qui vibre (la vibration est bien plus audible dans les graves) à une quelconque mélodie pianistique. D'ailleurs les ébauches de mélodies dans ces derniers mouvements ont tôt fait d'être massacrés à coup d'accords massifs. On sentait déjà chez Berlioz, d'une formation très peu classique, l’attrait pour le timbre plus que pour l'harmonie et la mélodie (du moins dans le deux derniers mouvements). Mais avec Liszt c'est puissance 10, le piano avec la simplification qu'il oblige exacerbe les effets rythmiques et dissonants, et réciproquement appauvri la mélodie. Muraro s'éclate et alterne les franches bourrinades (mais jamais gratuites) avec des moments très dansants, pour la ronde du Sabbat notamment. Verdict :J'ai trouvé que ce disque était une vraie réussite ! L'enregistrement très bon nous fait entendre Muraro qui métamorphose le piano en instrument symphonique déchaîné. Je n'aime pas trop ces termes appliqués à la musique, mais on pourrait schématiser et dire que les 3 premiers mouvements sont d'une veine impressionniste alors que les 2 derniers sont d'aspect expressionniste. Il en résulte un jeu pianistique exceptionnellement riche, qui tantôt brille par ses évocations mélodiques, tantôt par ses rythmes si peu conventionnels, tantôt par la force brute de son timbre. Bref, je trouve ça génial qu'il ait fallu Berlioz pour qu'on entende ce qui est pour moi parmi le summum du piano lisztéen, que Muraro a parfaitement compris. Donc toujours la même conclusion : les amateurs de Liszt au piano devrait se ruer sur ce disque, les autres à la limite pour la curiosité que représente une telle transcription. P.S : vu la longueur croissante de mes revues je pense que je vais renommer le paragraphe "Verdict" en "TL;DR" |
| | | shushu Mélomaniaque
Nombre de messages : 1589 Localisation : Pays des ombres mais je connais un passage Date d'inscription : 15/05/2011
| Sujet: Re: Liszt: oeuvres pour piano seul hors sonate en si mineur Dim 20 Juil 2014 - 12:48 | |
| - pianissimo a écrit:
Pour les années de pélerinage : Lazar Berman. J'ai tendance à lui préférer largement Jorge Bolet. |
| | | adriaticoboy Mélomane chevronné
Nombre de messages : 7173 Date d'inscription : 17/08/2005
| Sujet: Re: Liszt: oeuvres pour piano seul hors sonate en si mineur Dim 20 Juil 2014 - 19:17 | |
| Pourquoi pas, mais, sauf erreur, Bolet n'a pas enregistré la 3ème année. |
| | | shushu Mélomaniaque
Nombre de messages : 1589 Localisation : Pays des ombres mais je connais un passage Date d'inscription : 15/05/2011
| Sujet: Re: Liszt: oeuvres pour piano seul hors sonate en si mineur Ven 25 Juil 2014 - 10:05 | |
| En effet, et je me demande bien pourquoi. Bolet vaut surtout (amha) pour la Première Année chez Decca . Pour ça j'aurai tendance à dire: "Chapeau bas, mon petit Georges". Une intériorisation hors du commun pour ces oeuvres.
Ensuite, j'aime Bolet dans certaines paraphrases, les Etudes de Concert, où aussi dans les Etudes D'Ex Transc (Decca), là même où il laisse sa virtuosité au vestiaire pour mieux les déconstruire/reconstruire, avec un son assez inapprochable. Si ce n'est sans doute pas la référence, ça a au moins le mérite d'une approche originale et que je qualifierais même de dépoussiérage/vernissage. Et c'est du trrrès beau piano, belle prise de son.
Il y a des passages tout à fait stupéfiants dans la Sonate chez Decca (amha), surtout quand ça devient très lyrique, mais l'ensemble me laisse un peu songeur (cette Sonate me laisse toujours songeur de toute manière....).
Je n'oublierai jamais son live de l'Ouverture de Tannhauser (doit toujours exister chez RCA), preuve que quand il remettait son uniforme de virtuose, ça pouvait faire très mal.
Le "Bolet Rediscovered" chez RCA est sans doute à connaitre, hors la dernière plage , consacrée justement à Tannhauser, répétition imparfaite quelques mois/années avant son fameux live à Carnegie Hall (25/2/1974). Bizarrement, j'aime le côté "humain" de ce CD; il y a quelques fausses notes, ce sont des bandes qui n'avaient pas été éditées du vivant de l'auteur des fausses notes. Souvent, un engagement technique et émotionnel terrible. |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Liszt: oeuvres pour piano seul hors sonate en si mineur Lun 26 Oct 2015 - 2:17 | |
| - olivier le normand, in playlist, a écrit:
Merci pour ta soirée thématique
Elle m'a redonné envoie de réécouter toutes ces ouvres interprétées, remodelées par des pianistes que j'adore: Moiseiwitsch, Bolet, Arrau
Du pur bonheur
Merci, j'ai passé une passionnante soirée avec cette playlist, surtout que de Liszt j'écoute assez rarement le répertoire d'apparat. Je reproduis ci-dessous le contenu, qui inclut quelques disques et interprétations emblématiques, ainsi que vos réactions. Je me reprogrammerai une suite un de ces jours, mais faut que je fasse le tri de ce que j'ai encore en stock, et que je pourvoie à me renflouer. NB : en cadeau-souvenir à télécharger, voici deux interprétations historiques et spectaculaires de la paraphrase sur la Valse du Faust de Gounod, jouées par Egon Petri et George Cziffra : https://yadi.sk/d/8wWZhjOIjyXjG - Mélomaniac a écrit:
Soirée thématique : Liszt, transcriptions et paraphrases
1) Ludwig van Beethoven (1770-1827) :
Symphonie n°9 en ré mineur, Op. 125 (arr. F. Liszt)
= Cyprien Katsaris, piano
(Teldec, 1983)
Dans les deux premiers mouvements, Liszt abuse des coups de poing dans l'extrême-grave du clavier, alors que la partition orchestrale ne suggère rien de tel. Et même pour un coup de timbale ou une scansion de contrebasse, ce serait de tout façon trop énorme. D'ailleurs, le premier mouvement est celui qui me semble le moins compatible avec le piano : en écoutant cette transcription on comprend que cette page vertigineuse (quand elle est jouée à l'orchestre) relève avant tout d'effets de timbres et d'instrumentation que le clavier ne saurait reproduire, même si les couleurs harmoniques sont préservées. En revanche, les trois autres mouvements passent bien la rampe, même le Finale qui malgré son épaisseur dans la version originale ne repose en fait que sur une trame mélodique et rythmique assez simple. Et même le calme Adagio, qui réussit à ne pas se déliter sous les doigts.
2) Ludwig van Beethoven (1770-1827) :
Symphonie n°5 en ut mineur, Op. 67 (arr. F. Liszt)
= Glenn Gould, piano
(CBS, novembre 1967 - janvier 1968)
J'adore. Gould s'approprie totalement l'esprit de l'oeuvre, et sait admirablement l'adapter au clavier, quitte à se permettre quelques compléments de texte et à remplir les portées (je n'ai pas la parition de Liszt sous les yeux, mais je soupçonne que l'exécution en rajoute sur la transcription). Le troisième mouvement est abordé plutôt lentement mais quelle majesté ! Le Finale garde un tempo modéré, et atteint par là encore une grandeur euphorisante. La gestion rythmique très libre, la souplesse et l'imagination débridée des phrasés, le dosage des dynamiques : du grand art, une rare démiurgie pianistique
3) Giuseppe Verdi (1813-1901) :
Rigoletto, Ernani, Le Trouvère, Les Lombards, Aïda, Don Carlos, Simon Boccanegra : paraphrases de concert S. 431-438 par Franz Liszt
= Claudio Arrau, piano
(Philips, novembre 1971)
4) Charles Gounod (1818-1893) :
Faust : Valse, paraphrase de concert S. 407 par Franz Liszt
= Egon Petri, piano
(Westminster, juin 1956)
5) Daniel-François-Esprit Aubert (1782-1871) :
Sur des thèmes de La Muette de Portici : tarentelle de bravoure par Franz Liszt
= George Cziffra, piano
(HMV, janvier 1958)
Sensationnel...
- DavidLeMarrec a écrit:
Un des opéras les plus faibles du répertoire changés en exercice d'épate et joués par l'un des artistes les plus circassiens du répertoire, en effet, ça tient du sensationalisme.
6) Charles Gounod (1818-1893) :
Faust : Valse, paraphrase de concert S. 407 par Franz Liszt
= George Cziffra, piano
(HMV, janvier 1958)
Punaise, le piano va exploser. Par comparaison, même Petri que j'écoutais tout à l'heure peut aller se rhabiller...
Je vous offre les deux versions, vous pourrez comparer : https://yadi.sk/d/8wWZhjOIjyXjG
- Pipus a écrit:
Je suis en train d'écouter les deux versions de la Valse de Faust, c'est surtout prodigieux de virtuosité. Mais effectivement, ça tambourine sur le clavier !
7) Richard Wagner (1813-1883) :
Tannhäuser, Ouverture transcrite par Franz Liszt
= Benjuma Moiseiwitsch, piano
(HMV, janvier-mars 1938)
Haut fait de virtuosité pianistique, un des plus éblouissants jamais capté par des micros.
8 ) Gaetano Donizetti (1797-1848) - Richard Wagner (1813-1883) :
Lucia di Lammermoor, réminiscences S. 397 par Franz Liszt
Le Vaisseau Fantôme : chanson des fileuses S. 440 par Franz Liszt
= Jorge Bolet, piano
(RCA, 1969)
Le Spinnerlied est euphorisant, les aigus claquent comme des gifles !
9) Franz Schubert (1797-1828) :
Erlkönig, Der Müller und der Bach, Lob der Tränen, Der Lindenbaum : transcription de lieder par Franz Liszt
= Jorge Bolet, piano
(Decca, novembre 1981)
Un peu de tendresse pour finir ce programme...
- plenum a écrit:
Les autres pianistes qui se frottent à ce répertoire, peuvent à mon sens aller se recoucher.
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| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Liszt: oeuvres pour piano seul hors sonate en si mineur Sam 10 Sep 2016 - 2:39 | |
| - Mélomaniac, in playlist, a écrit:
Franz Liszt (1811-1886) :
Six grandes Études d'après Paganini
= André Watts, piano
(Emi, novembre 1985)
Bien plus à son affaire que dans Chopin, Watts convainc ici par la simplicité du propos, par son jeu limpide et galbé, corsé mais sans paillettes. Il avait déjà gravé ce cahier dans un disque CBS de 1971, qui incluait déjà la Sonate qu'il réenregistra aussi chez Emi.
- Mélomaniac a écrit:
Franz Liszt (1811-1886) :
Sonate en si mineur
= André Watts, piano
(Emi, novembre 1985)
Même ingrédients que je viens d'évoquer et c'est tant mieux. Les diableries lisztiennes n'ont pas besoin d'être sur-sollicitées, et il s'en dégage alors un classicisme quasiment bienveillant (mais non dénué de zones d'ombres -chopinien dirait-on) qui peut convenir à ceux qu'effraie la réputation sulfureuse de cette sonate.
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| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Liszt: oeuvres pour piano seul hors sonate en si mineur Dim 11 Sep 2016 - 2:16 | |
| Petit coup de projecteur sur L'Album d'un Voyageur, sorte d'excursion préparatoire aux Années de Pèlerinage, que Leslie Howard a enregistré (sur deux disques) dans le cadre de son intégrale. Le premier tome a été largement repris dans La Suisse, les deux autres comportent une plupart de pièces qui resteront des unica dans la catalogue lisztien. Chaleureusement conseillé, d'autant que le pianiste australien (parfois routinier dans certains volumes de son intégrale qui avoisine les 100 CDs) se montre ici particulièrement inspiré. - Mélomaniac, in playlist, a écrit:
Franz Liszt (1811-1886) :
Album d'un Voyageur
II. Fleurs solitaires des Alpes - III. Paraphrases (Ranz des vaches - Un soir dans les montagnes - Ranz de chèvres)
= Leslie Howard, piano
(Hyperion, mars 1992)
Cet Album est comme le carnet d'esquisses des Années de Pèlerinage. Certaines pièces y seront intégrées quasi à l'identique, d'autres seront retravailées. Mais d'autres ne seront pas conservées dans le recueil définitif du célèbre cycle : tel est notamment le cas de ces tomes II et III. C'est dire l'intérêt de ces rares feuillets, inspirés par la montagne, qui s'avèrent absolument charmants, et dont les mélodies originales proviennent parfois de compositeurs locaux. Pour en savoir davantage, consulter la page du label : http://www.hyperion-records.co.uk/dc.asp?dc=D_CDA66601/2
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| | | / Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20537 Date d'inscription : 25/11/2012
| Sujet: Re: Liszt: oeuvres pour piano seul hors sonate en si mineur Dim 11 Sep 2016 - 8:57 | |
| Je me souviens bien de ce cycle, mais surtout du premier tome. Par exemple, dans Oberman, il y a des passages en moins, des passages en plus, d’autres quasi identiques mais dans des harmonies différentes, c’est très intéressant. Et il y a Lyon qui n’est pas du tout en reste... la pièce a une certaine ampleur, tout à fait dans la tonalité de la Première année, et n’était le titre (quoi que Lyon soit en pays arpito-romand) elle aurait sans doute été révisée et reprise. |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Liszt: oeuvres pour piano seul hors sonate en si mineur Mer 19 Oct 2016 - 23:13 | |
| Parmi l'abondance des anthologies lisztiennes, voilà deux albums entendus récemment. Un CD un peu disparu des radars, gravé il y a une trentaine d'années par un Hough inspiré et virtuose. Dans la Bénédiction que j'ai écoutée 3-4 fois depuis ce week-end (le disque traîne sur ma table de chevet, et cet opus s'avère idéal pour vous conduire dans les bras de Morphée ), il ne manque qu'un soupçon de magie pour se hisser à la hauteur des plus grands poètes, du moins ceux que je préfère dans cette oeuvre (Arrau et Brendel, -désolé je ne cherche pas à faire original). Si je me souviens bien, l'album de Volodos avait reçu un Diapason d'or. Et l'on ne saurait tarir d'éloge face à un tel monument, qu'on conseillera volontiers pour une initiation au piano lisztien. Programme remarquablement varié, consciencieusement agencé. Et des lectures d'une densité, d'une justesse permanente. L'émotion se niche dans les recoins poétiques aussi bien que dans des trémulations à donner le frisson, secouant le clavier de spasmes épiques. Éblouissant, édifiant et confondant à tous points de vue. Le pianiste russe, certainement au prix de séances qu'on imagine d'une intense concentration, réussit un précipité à l'état pur de ce que l'on souhaite entendre dans ces pièces. Écoutez seulement cette Vallée d'Obermann, vous serez fixés. Et scotchés ! - Mélomaniac, in playlist, a écrit:
Franz Liszt (1811-1886) :
Harmonies poétiques et religieuses, S. 173
III Bénédiction de Dieu dans la solitude - IV Pensée des morts
= Stephen Hough, piano
(Virgin, juillet-août 1987)
Une anthologie enregistrée voilà une trentaine d'années déjà, un peu oubliée mais très valeureuse. Selon la nature des oeuvres au programme, le pianiste anglais sait se montrer tantôt époustouflant (la Mephisto Waltz, la Rhapsodie espagnole), tantôt délicatement attentionné (ces extraits des Harmonies que je viens de réécouter). Excellente prise de son, ce qui n'était pas toujours le cas des Virgin de l'époque : distance idéale à l'instrument, bien proportionné, sans dureté (ni ballonnement dans les graves), avec des aigus mouillés qui conviennent particulièrement aux illuminations et pyrotechnies lisztiennes.
- Mélomaniac a écrit:
Franz Liszt (1811-1886) :
Vallée d'Obermann Il Penseroso Saint François d'Assise Bagatelle sans tonalité Rhapsodie hongroise n°13 Sposalizio Weinen, Klagen, Sorgen, Zagen Funérailles La lugubre gondola n°2 En rêve
= Arcadi Volodos, piano
(Sony, mai-septembre 2006)
Quel programme intelligemment conçu, quel voyage ! Interprétations superlatives, le piano lisztien vibre depuis ses tréfonds jusqu'aux éthers. Magique, superbe !
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| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Liszt: oeuvres pour piano seul hors sonate en si mineur Sam 22 Oct 2016 - 1:13 | |
| ● Liszt: Vallée d’Obermann. Il Penseroso. St François d’Assise - La prédication aux oiseaux. Bagatelle sans tonalité. Rhapsodie hongroise nº13. Sposalizio. Prélude «Weinen, Klagen, Sorgen, Zagen». Funérailles. La lugubre gondola nº2. En rêve Arcadi Volodos (piano) Berlin, V, VIII & IX.2006 Sony Un programme magnifique (à défaut d’être absolument original), et quel beau piano! Une sonorité riche et profonde, un toucher à la fois ample et délicat, une virtuosité sans faille et des phrasés d’une grande poésie... Belle recommandation, merci! |
| | | Rubato Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14516 Date d'inscription : 21/01/2007
| Sujet: Re: Liszt: oeuvres pour piano seul hors sonate en si mineur Mer 30 Aoû 2017 - 15:54 | |
| J'écoutais les 12 études d’exécution transcendante de Lazar Berman, et ce qui surprend dès les premières notes, c'est la sonorité extrêmement métallique, voire agressive du piano. Je ne sais pas si c'est dû à une quelconque remasterisation, mais c'est vraiment dommage. Fatigue auditive assurée sur la durée ! |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97867 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Liszt: oeuvres pour piano seul hors sonate en si mineur Mer 30 Aoû 2017 - 16:20 | |
| Ça dépend du piano, de son réglage, de la prise, de l'éventuel filtrage en effet… Mais avec Berman, que ça grésille un peu dans le piano ou les enceintes ne paraît totalement incongru. |
| | | Rubato Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14516 Date d'inscription : 21/01/2007
| Sujet: Re: Liszt: oeuvres pour piano seul hors sonate en si mineur Mer 30 Aoû 2017 - 16:27 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- Ça dépend du piano, de son réglage, de la prise, de l'éventuel filtrage en effet…
Mais avec Berman, que ça grésille un peu dans le piano ou les enceintes ne paraît totalement incongru. Ça ne grésille pas, ça ferraille, surtout pour les études "énergiques" Je vais comparer avec Arrau. |
| | | shushu Mélomaniaque
Nombre de messages : 1589 Localisation : Pays des ombres mais je connais un passage Date d'inscription : 15/05/2011
| Sujet: Re: Liszt: oeuvres pour piano seul hors sonate en si mineur Jeu 31 Aoû 2017 - 17:46 | |
| - Rubato a écrit:
- J'écoutais les 12 études d’exécution transcendante de Lazar Berman, et ce qui surprend dès les premières notes, c'est la sonorité extrêmement métallique, voire agressive du piano.
Les LP étaient tout pareil, quasiment inécoutables. |
| | | Rubato Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14516 Date d'inscription : 21/01/2007
| Sujet: Re: Liszt: oeuvres pour piano seul hors sonate en si mineur Jeu 31 Aoû 2017 - 17:58 | |
| - shushu a écrit:
- Rubato a écrit:
- J'écoutais les 12 études d’exécution transcendante de Lazar Berman, et ce qui surprend dès les premières notes, c'est la sonorité extrêmement métallique, voire agressive du piano.
Les LP étaient tout pareil, quasiment inécoutables. Ah! je sentais bien qu'il y avait un problème. |
| | | Rubato Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14516 Date d'inscription : 21/01/2007
| Sujet: Re: Liszt: oeuvres pour piano seul hors sonate en si mineur Dim 17 Sep 2017 - 10:50 | |
| Ce pianiste, Louis Lortie, n'a jamais été cité dans ces colonnes, mais je viens de réécouter le premier volet des "années de pèlerinage" et je trouve l'interprétation plutôt remarquable; c'est très investi et le piano est superbe (Fazioli). |
| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Liszt: oeuvres pour piano seul hors sonate en si mineur Mer 6 Déc 2017 - 21:21 | |
| J'ai parcouru ce fil en diagonale (pas eu le courage de tout lire ), mais je n'ai pas l'impression qu'on ait parlé de ceci : Quelqu'un a-t-il écouté cette assez vaste anthologie ? Cela vaut quoi ? |
| | | Diablotin Mélomaniaque
Nombre de messages : 1148 Age : 57 Localisation : Strasbourg Date d'inscription : 25/03/2010
| Sujet: Re: Liszt: oeuvres pour piano seul hors sonate en si mineur Ven 8 Déc 2017 - 14:38 | |
| - Anaxagore a écrit:
- J'ai parcouru ce fil en diagonale (pas eu le courage de tout lire ), mais je n'ai pas l'impression qu'on ait parlé de ceci : France Clidat, anthologie
Quelqu'un a-t-il écouté cette assez vaste anthologie ? Cela vaut quoi ? Oui, il y a très longtemps ! A l'époque où c'est paru -début des années 70-, il s'agissait d'une anthologie relativement exhaustive. Pour découvrir certaines oeuvres, ces coffrets de LP furent importants -j'au dû en avoir 3 ou 4-, mais, dans les oeuvres les plus connues, on avait déjà mieux -Sonate, Etudes...-. Près de 50 ans plus tard, l'intérêt est beaucoup plus relatif, ça a beaucoup vieilli -y compris en matière de prise de son, d'ailleurs-, et pas forcément très bien, sans que cela soit indigne pour autant. Personnellement, j'irais voir ailleurs, la discographie a énormément évolué, plutôt pour le meilleur, d'ailleurs, depuis cette date. |
| | | Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Liszt: oeuvres pour piano seul hors sonate en si mineur Ven 8 Déc 2017 - 15:22 | |
| - Diablotin a écrit:
- Anaxagore a écrit:
- J'ai parcouru ce fil en diagonale (pas eu le courage de tout lire ), mais je n'ai pas l'impression qu'on ait parlé de ceci : France Clidat, anthologie
Quelqu'un a-t-il écouté cette assez vaste anthologie ? Cela vaut quoi ? Oui, il y a très longtemps ! A l'époque où c'est paru -début des années 70-, il s'agissait d'une anthologie relativement exhaustive. Pour découvrir certaines oeuvres, ces coffrets de LP furent importants -j'au dû en avoir 3 ou 4-, mais, dans les oeuvres les plus connues, on avait déjà mieux -Sonate, Etudes...-. Près de 50 ans plus tard, l'intérêt est beaucoup plus relatif, ça a beaucoup vieilli -y compris en matière de prise de son, d'ailleurs-, et pas forcément très bien, sans que cela soit indigne pour autant. Personnellement, j'irais voir ailleurs, la discographie a énormément évolué, plutôt pour le meilleur, d'ailleurs, depuis cette date. Merci Diablotin . J'ai déjà une discographie lisztienne assez fournie, mais elle comporte des trous. J'avais envie de les combler et pas trop envie d'acheter l'intégrale d'Howard. J'ai quelques disques de ce dernier et, si son entreprise est honorable, je ne trouve pas que ce soit un pianiste particulièrement génial. C'est pour cela que je je louchais sur les disques de Clidat ... |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Liszt: oeuvres pour piano seul hors sonate en si mineur Sam 31 Mar 2018 - 0:45 | |
| • «Transcendental»: Études d’exécution transcendante. Deux Études de concert, S 145. Trois Études de concert, S 144Daniil Trifonov (piano) Berlin, IX.2015 DGAprès une déception initiale, j’ai essayé de réécouter ce disque: en fait, c’est encore pire la deuxième fois. La déception initiale se comprend assez facilement (je crois d’ailleurs qu’ Arnaud avait eu la même réaction): quand on ne connaît ces pièces que par Arrau ou Richter, et qu’on sait donc la profonde poésie qu’elles peuvent receler (la poésie des ces déploiement de couleurs et de textures qu’on trouve dans les plus brillantes, mais aussi le chant profond des plus retenues), on l’a forcément un peu saumâtre en les entendant comme ici ravalées au rang de prétextes à des démonstrations de technique digitale. Mais d’un autre côté, il n’est pas non plus condamnable de considérer comme ces études comme de pure études de virtuosité, puisque, finalement, c’est d’abord ce qu’elles sont. Le problème, c’est que, même dans cette perspective réductrice, Trifonov, bof. En fait, ce que j’entends ici, c’est ce que j’appelerais la mauvaise virtuosité. En effet, Trifonov semble avoir des capacités techniques hallucinantes; mais ce qu’on entend ici, ce n’est ni une virtuosité où l’on sent comme une sorte d’ivresse de ses propres moyens , ni une virtuosité qui chercherait à gommer toute trace de prouesse au profit de la musicalité ou de l’intelligibilité de l’œuvre. En fait, par ses brusques modifications de dynamique et de tempo, cette façon qu’il a de sans cesse changer de toucher, Trifonov bouscule la progression même du flux musical avec trop d’insistance pour qu’on ne puisse y voir de l’ostentation; en même temps, tout cela est manifestement contrôlé, maîtrisé, dépourvu de toute spontanéité, de tout emportement. D’où cette impression d’entendre seulement quelque chose de tarabiscoté et narcissique. Et à ce mauvais goût-là vient s’ajouter un mauvais goût plus commun: dès lors que la pièce est plus lente, plus mélodique, plus méditative, Trifonov sort tout l’arsenal du sentimentalisme le plus dégoulinant: rubato à la louche, suraccentuation systématique des phrasés, jeu de pédale indiscret [ et puis, je ne sais pas comme ça s’appelle: la façon de produire au piano un effet similaire au portamento sur un instrument à cordes?]... Ricordanza, Harmonies du soir, Il lamento ne s’en relèvent pas. Enfin, certes, un enregistrement de studio peut ne pas être vraiment fidèle dans la restitution d’une sonorité, donc je n’en tirerai pas de jugement définitif. Mais quand même: sur ces disque, la sonorité de Trifonov, comparée à celle de ses aînés russes en activité (Volodos, Lugansky), m’a semblé finalement bien peu impressionnante et surtout pas très belle. |
| | | arnaud bellemontagne Gourou-leader
Nombre de messages : 25863 Date d'inscription : 22/01/2010
| Sujet: Re: Liszt: oeuvres pour piano seul hors sonate en si mineur Sam 31 Mar 2018 - 12:14 | |
| C'est exactement ce que j'ai ressenti. Merci pour cette recension très fouillée (comme d'habitude). Un vrai plaisir de lecture. |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Liszt: oeuvres pour piano seul hors sonate en si mineur Jeu 26 Juil 2018 - 1:28 | |
| • Années de pèlerinage: Première année: Suisse, S 160Louis Lortie (piano) Dunwich, XI.2010 ChandosRubato en a parlé un peu plus haut: très, très grande version. D’abord, c’est du superbe piano: une infinité de couleurs et de textures, qui doivent à la fois à un instrument magnifique (un Fazioli) et à un toucher infiniment nuancé - par exemple, dans Au bord d’une source, les différentes strates de sonorités perlées sont totalement extraordinaires, ou encore dans Chapelle de Guillaume ou Vallée d’Obermann la construction des basses, avec cette respiration vaste et profonde des pianissimi qui semblent envelopper le spectre sans jamais l’écraser... Et puis quelle éloquence dans la gradation des dynamiques, dans la construction tellement fouillée des phrasés et la versatilité rythmique - on sent vraiment une maîtrise digitale immense mise au service d’une lecture poétique habitée, sans effets tapageurs, mais exaltante par sa seule musicalité. Reste à écouter ce que donneront les volets italiens du recueil, mais ce volet suisse est probablement la réalisation la plus accomplie que je connaisse de ce cycle. À recommander en particulier à ceux que rebute la sonorité métallique et les démonstrations d’autorité de Berman. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97867 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Liszt: oeuvres pour piano seul hors sonate en si mineur Jeu 26 Juil 2018 - 12:11 | |
| Ah oui, Lortie, enfin une version qui fait envie !
Pardon de paraître obsédé par ce critère, mais ce n'est pas trop lointain et réverbéré ? Les captations de Lortie sont en général plutôt bonne, mais dans ce répertoire, j'ai peur que ce ne soit un peu confortable tendance flou… |
| | | Diablotin Mélomaniaque
Nombre de messages : 1148 Age : 57 Localisation : Strasbourg Date d'inscription : 25/03/2010
| Sujet: Re: Liszt: oeuvres pour piano seul hors sonate en si mineur Jeu 26 Juil 2018 - 13:07 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
Pardon de paraître obsédé par ce critère, mais ce n'est pas trop lointain et réverbéré ? Les captations de Lortie sont en général plutôt bonne, mais dans ce répertoire, j'ai peur que ce ne soit un peu confortable tendance flou… Je ne peux pas te répondre pour ce disque, mais celui consacré aux paraphrases d'opéra, chez le même éditeur, est vraiment très bien enregistré : piano très bien timbré, belle image sonore, très belle dynamique ! |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97867 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Liszt: oeuvres pour piano seul hors sonate en si mineur Jeu 26 Juil 2018 - 13:29 | |
| Merci. |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91461 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Liszt: oeuvres pour piano seul hors sonate en si mineur Jeu 26 Juil 2018 - 23:15 | |
| Je confirme, c'est très bien. Sinon, j'en suis à la Vallée d'Obermann, et c'est la première fois que j'entends cette édition. (juste avant le dernier climax notamment, petite variante par rapport à ce qu'on entend habituellement) |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Liszt: oeuvres pour piano seul hors sonate en si mineur Mar 16 Juil 2019 - 20:50 | |
| • Dernières Pièces pour pianoAndrea Bonatta (piano « Liszt» Eduard Steingraeber, Bayreuth 1873) Bayreuth, VI.1990 Astrée / AuvidisD’abord, ce disque procure un grand plaisir d’écoute en raison de l’instrument utilisé: le Steingraeber de Liszt possède une sonorité que j’aime énormément - c’est vraiment «le meilleur des deux mondes»: des pianos anciens, il a la richesse de couleurs (la patine des aigus fine et somptueuse, à l’opposé de l’éclat blanc des pianos modernes) et de textures; des pianos modernes, l’ampleur de basses et la tenue dans les dynamiques élevées. Par ailleurs, ce disque est important par l’éclairage qu’il apporte sur le dernier Liszt. En fait, seules certaines de ces pièces sont abondamment documentées ( Nuages gris, les deux Lugubres gondoles, R.W.-Venezia, voire la Bagatelle sans tonalité et Unstern! Sinistre), et elles sont le plus souvent données en complément de la Sonate. Or, ici, Bonatta donne à entendre l’ensemble d’un corpus, avec un certain nombre de pièces rares ( Mosonyis Grabgeleit, Dem Andenken Petöfis, Schlaflos, Frage und Antwort, Trauervorspiel und Trauermarsch), ce qui modifie la perspective: les pièces moins connues vont certes dans le sens d’une distorsion du langage tonal, mais sans la radicalité des pièces les plus connues, en conservant une forme de progression discursive, des polarités, des climats expressifs; ce que l’on entend donc ici, c’est moins une série de brefs hapax énigmatiques qu’une poussée plus globale de l’écriture pianistique lisztienne aux limites de la tonalité. Cette perspective est d’ailleurs renforcée par le jeu de Bonatta qui prend à contrepied nos habitudes d’écoutes: là où les «pianistes intellos» que je connais dans ces pièces (Pollini ou Reinbert de Leeuw) en accentuent l’aspect pointilliste et dénudé, proto-webernien, par des espèces de camaïeux de gris et des détachés nimbés de silence, Bonatta joue en effet ces pièces avec de la chaleur et de l’élan, des gradations de dynamique et un certain lié qui restitue paradoxalement la prégnance mélodique de ces pièces - parfaitement secondé en cela par la richesse de coloris et surtout la belle résonance du Steingraeber. Bonatta, en quelque sorte, remet en cause la césure entre le Liszt de la maturité et le dernier Liszt: ce que l’on entend ici, ce n’est pas «autre chose» que, disons, le Liszt de la seconde Année de pèlerinage ou des Harmonies poétiques et religieuses - c’est le même, mais dont le langage harmonique se creuserait pour tendre vers quelque chose d’inouï, sous la pression de visées expressives plus funèbres. Au total, l’apport de ce disque pourrait être comparé à celui des dernières Sonates de Beethoven par Peter Serkin sur Graf (voir ici): au-delà de «l’authenticité» (mais quand même: cet instrument est le piano de Liszt), ce qu’on entend ici, c’est non pas la quintessence d’un univers sonore inexploré qu’aurait entrevu le vieux Liszt - mais plutôt le cheminement de celui-ci aux limites de la tonalité, quelque chose comme l’atelier du vieux Liszt à l’œuvre. P.S.: Cette façon de jouer ces pièces, au demeurant, répond aussi mieux aux spécificités de l’instrument que ce qu’avait tenté Hitzlberger sur ce même Steingraeber ( Am Grabe Richard Wagners, les deux Lugubres gondoles et R.W.-Venezia figurant sur un disque Ambronay de 2006): Hitzlberger les jouait en effet avec l’habituel détaché un peu nu qui faisant ressortir les limites de l’instrument (des timbres quand même un peu dépareillés.)
Dernière édition par Benedictus le Ven 19 Avr 2024 - 17:40, édité 1 fois |
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