Vos découvertes du mois de décembre 2007

J'ai enfin découvert Heinrich Schütz avec la "Weihnachtshistorie", un précédent essai m'avait fait pensé que Schütz n'était qu'austérité et en fait assez morne. Bien sûr sa nativité n'est pas rutilante ni même brillante mais on est happé dès la première intervention de l'évangéliste et on écoute l'histoire comme pour la première fois. Ce n'est pas dénué de candeur, on a ici un Noël intimiste pour les "simples" croyants. Le Concerto vocale de René Jacobs donne un beau moment d'émotions…

Jaky a écrit:

J'ai enfin découvert Heinrich Schütz avec la "Weihnachtshistorie", un précédent essai m'avait fait pensé que Schütz n'était qu'austérité et en fait assez morne. Bien sûr sa nativité n'est pas rutilante ni même brillante mais on est happé dès la première intervention de l'évangéliste et on écoute l'histoire comme pour la première fois. Ce n'est pas dénué de candeur, on a ici un Noël intimiste pour les "simples" croyants. Le Concerto vocale de René Jacobs donne un beau moment d'émotions…

Il faut de très bonnes interprétations, en effet, pour Schütz. Et ça peut rayonner - alors que sinon, les quarts d'heure sont longs...

Tiens je comprends mieux pourquoi David aime tellement ce compositeur.
On dirait du (très) mauvais Boulez.
Insupportable.
Je vais pas tenir longtemps.

Lenz tout de même c'est bien et le concerto pour violon Time je ne sais plus quoi franchement pas mal non plus.

Xavier a écrit:

Tiens je comprends mieux pourquoi David aime tellement ce compositeur.
On dirait du (très) mauvais Boulez.
Insupportable.
Je vais pas tenir longtemps.

Xavier, oserai-je dire que ton commentaire me déçoit.

Comparer Rihm et Boulez, c'est à peu près comme comparer Bartók et Dvořák. Il y a des inspirations en commun, mais à part ça, n'a franchement rien à voir.

Rihm, c'est tout de même la "nouvelle simplicité", une musique très pulsée, avec des bouts de tonalité, des clins d'oeil ; et qu'est-ce que ça danse !

Jagden und Formen n'est pas ce que je préfère de lui, par rapport à ses opéras ou à Verwandlung (gros succès à travers le monde). Tu détesterais son trio ascétique et ses quatuors très dissonants, sans doute.

Pour ma part, un des plus grands compositeurs vivants.

DavidLeMarrec a écrit:

Comparer Rihm et Boulez, c'est à peu près comme comparer Bartók et Dvořák. Il y a des inspirations en commun, mais à part ça, n'a franchement rien à voir.

Si: c'est méga-chiant.

Franchement là, ça passe à peine en musique de fond... J'ai coupé.

Honnêtement, à quoi te raccrocher là-dedans?
Un flot de notes ininterrompues, ça n'arrête pas, ça papote pour ne rien dire... Le vide au niveau musical et expressif.

sud273 a écrit:

Lenz tout de même c'est bien et le concerto pour violon Time je ne sais plus quoi franchement pas mal non plus.

Je ne puis qu'acquiescer pour Lenz et Time Chant. Lenz pour l’univers qu’il déploie, avec un orchestre qui joue vraiment avec l’histoire de la musique ; Time pour un concerto sobre et touchant.

Je suis ravi que tu apprécies ce genre de musique, ce n’était pas gagné (car je gage qu’il a beaucoup écouté Varèse…).

Xavier a écrit:

Honnêtement, à quoi te raccrocher là-dedans?

Pour Jagden und Formen, mettons, ça fait longtemps que je n’ai pas écouté, et j’avais trouvé un côté Lindberg, un peu bavard, je te l’accorde. Mais en règle générale, entre les références piquantes, la pulsation toujours très marquée, la chatoyance des timbres – et tout simplement la profondeur de l’expression, si, si –, je suis toujours comblé par Wolfie.

Citation :

Un flot de notes ininterrompues, ça n'arrête pas, ça papote pour ne rien dire...

Oui, ça n’arrête pas dans Jagden und Formen, mais c’est moins bavard que du Lindberg, puisque je prenais son exemple. Il y a une macrostructure sensible. De toute façon, la pièce est longue pour ce type de musique. Le formant de Verwandlung me paraît beaucoup plus adapté.

A te lire, on dirait que tu parles de Pintscher.

Citation :

Le vide au niveau musical et expressif.

Tu racontes absolument n’importe quoi. On peut chercher ce qu’on veut comme noises à Rihm, mais lui reprocher la pauvreté du contenu, il fallait oser…




[Je n’ai pas de souriard approprié pour « je vais te réduire en pièces en moins de deux à tel point que tu pourras servir de matière première pour une nouvelle composition de Webern ». Mais le cœur y est.]

ah? ça ne se sent pas, pour moi un des continuateurs de Zimmermann (BA), une conception de la musique qui touche au domaine sensible contrairement à Boulez, Nono et à d'autres orthodoxes des systèmes: celà étant je ne connais bien que deux oeuvres (mais j'aime Thomas Adès aussi, donc mon avis est sujet à caution comme d'hab)

DavidLeMarrec a écrit:

A te lire, on dirait que tu parles de Pintscher.

Citation :

Le vide au niveau musical et expressif.

Tu racontes absolument n’importe quoi. On peut chercher ce qu’on veut comme noises à Rihm, mais lui reprocher la pauvreté du contenu, il fallait oser…

Je ne généralise pas, je ne parle que de l'oeuvre que je suis en train d'écouter...
Et oui, franchement, c'est d'une monotonie... et si c'est expressif, alors ça me passe complètement au-dessus de la tête.
Dans mes oreilles, c'est inexpressif.

Xavier a écrit:

Je ne généralise pas, je ne parle que de l'oeuvre que je suis en train d'écouter...

Je n’avais pas été bouleversé par J&F, mais de là à parler de pauvreté intersidérale !!

Pour le coup, je te l’accorde, ce n’est pas très expressif. Mais le langage reste ce qu’il est.

DavidLeMarrec a écrit:

Je n’avais pas été bouleversé par J&F, mais de là à parler de pauvreté intersidérale !!

Pour le coup, je te l’accorde, ce n’est pas très expressif.

Ouf!

sud273 a écrit:

ah? ça ne se sent pas, pour moi un des continuateurs de Zimmermann (BA), une conception de la musique qui touche au domaine sensible contrairement à Boulez, Nono et à d'autres orthodoxes des systèmes: celà étant je ne connais bien que deux oeuvres (mais j'aime Thomas Adès aussi, donc mon avis est sujet à caution comme d'hab)

@ Sud :
Mais c’est très bien Ades, lorsqu’il est inspiré (plus en musique de chambre qu’en grande formation). Oui, Zimmermann, il y a de ça. Je trouve ça plus passionnant, plus dansant et moins gris, mais on est dans ce type de musique entre deux, oui.

Pour Nono, il y a tout de même quelques œuvres qui sont chatoyantes : Como una ola de fuerza y luz, ou Canti di vita e d’amore. Mais c’est comme pour Barraqué, il y a beaucoup de choses indigestes ou desséchées à côté.

Je viens de découvrir le requiem d'Erkki Sven Tüür, et j'ai, de prime abord, assez apprécié. Je ne connaissais que de nom ce compositeur, et je me suis enfin lancé.

J'aime beaucoup son Requiem.

Voir ici: https://classik.forumactif.com/general-f1/tuur-exodus-etc-t138.htm

Je me dépêche avant que le mois ne se finisse .
Vivaldi :
Concertos for strings / Alessandrini-biondi
Quatres saisons,Il cimento dell'armonia , Estro Armonico/ Biondi E. Galante
Concertos tardifs, inédits et Stings Harpsichord / carmignola andrea marcon
Viktoria mullova II giardino Armonico
flute concerti; Marcello, Platti - Brüggen
Concerti per flauto & flautino D.Oberlinger

Bach
Concetos violon BWV 1034,1041,1042 Josef Brézina
Brnadenburg concertos Music florea
Les Suites pour Violoncelle seul (Jean-Guihen Queyras)

Haydn:
Symphonies 68, 93, 100 de Harnoncourt
Symphonies 45, 94, 101 de Barry_Wordsworth
Symphonie 99 de Alfred Scholz: Philharmonia SlavonicaSymphony
Symphonie 13 de Adam Fischer: Austro-Hungarian Haydn Orchestra
Concerto pour violoncelle en do Majeur HobVII Capuçon

beethoven
L'intgérale de ses symphonies Norrington -London Classical Players
Piano concerto n° 5

Wagner
Overtures Tannhauser Hollander etc (Klemperer Philharmonia - Solti VPO.)
Un vrai choc


Voila pour l'essentiel de ce que j'ai vraiment aimé.

C'est fulgurant, de Vivaldi à Wagner ! En janvier, à ce rythme, tu vas finir avec Boulez !

vartan a écrit:

C'est fulgurant, de Vivaldi à Wagner ! En janvier, à ce rythme, tu vas finir avec Boulez !

Boulez jamais entendu parler, c'est pas un copain a andré rieux ?

D'une certaine manière peut-être. Descendant de Webern et Messiaen par la main gauche.

vartan a écrit:

D'une certaine manière peut-être. Descendant de Webern et Messiaen par la main gauche.

Plus sérieusement il a quelque chose sur ce boulez dans le forum ?

un topic Boulez vs Pendu entre autres

vartan a écrit:

sud273 a écrit:

un topic Boulez vs Pendu entre autres

https://classik.forumactif.com/general-f1/pierre-boulez-vs-pendu-t449.htm?highlight=boulez

ça fait super peur

Ce n'est pas pour les âmes sensibles, en effet.

Naviguant en ce moment dans Le Ring, Tannhauser, les symphonies de Brahms, Mahler et Tchaikovsky, j'avais besoin de bien faire une petite pause et de revenir un peu vers les classiques. Je suis tombé sur cette petite merveille:




Déjà que j'aimais particulièrement ces quatuors mais maintenant je les adore ! C'est ultra musical, vif, racé, ça chante, ça respire ; bref c'est superbe ! Les Pražák apportent tout ce que l'on attend de ces quatuors !Je découvre petit à petit cette formation dans Haydn et Schubert et c'est un vrai coup de coeur. On comprend mieux pourquoi Mozart affectionnait particulièrement les musiciens Tchèques.
Le disque regroupe trois des six quatuors écrits par Mozart et dédiés à Haydn : le N°15 en ré mineur, le N°17 en si bémol majeur "La Chasse" et le N°19 en ut majeur "Dissonnant".

Vous aurez remarqué cette superbe pochette reprenant l'auto-portrait du peintre Louis David.
Tous ceux qui aiment ces quatuors se doivent impérativement d'écouter ce disque !

Sans vouloir être modérateur à la place du modérateur, il y a un topic sur les Quatuors de Mozart (Général mais dans lequel on parle de discographie...) où ton commentaire serait le bienvenue !

https://classik.forumactif.com/general-f1/mozart-quatuors-a-cordes-dedies-a-haydn-t1344.htm

il y en aurait encore beaucoup, mais je vais les réserver pour des topics dédiés afin de ne pas m'attirer les foudres des Iznogood. Donc, entre autres un disque inclassable: celui des finalistes du masterprize 1998 (concours de composition) par le LSO et Harding.
Au programme
Andrew March: le vainqueur, né en 1973 "Marine-à travers les arbres"
un poème symphonique d'une douzaine de minutes, inspiré de tableaux de Renoir. Belles atmosphères debussystes d'aquarelles un peu déliquescentes. L'orchestre est très à l'aise, la pièce n'est pas d'une originalité folle mais il semble que le compositeur ait de l'avenir.

Victoria Borisova-Ollas: russe d'origine, vivant en suède, née en 1969, auteur depuis d'une symphonie. Dans Wings of wind, composée pour l'occasion, on sent bien l'influence des professeurs moscovites. Une grande virtuosité d'écriture, des coloris orchestraux réussis, une utilisation des percussions comme des harmonies légèrement asiatiques dignes de ses grands prédecesseurs arméniens. Un peu démonstratif peut-être, mais plutôt cohérent et direct.

Daniele Gasparini: Through the looking glass, variations (13mn)
italien né en 1975, déjà prof de composition et d'orchestration à Ancone, master of Philosophy, et à en juger par la minuscule photo assez joli garçon. 3ème prix seulement, il aurait mérité la palme à mes oreilles (non je ne juge pas sur la gueule). Ici on est plus du côté de Ravel, une grande invention dans les timbres, des mélodies rêveuses et inédites, des évocations de Petroushka et du final de l'Oiseau de feu qui confinent à la citation, mais avec une originalité propre qui me rappelle à la fois les danses fantastiques de Glebov, Nosyrev, mais surtout Vathek, le chef-d'oeuvre de Lopez-Graça.

Restent à découvrir le chinois Zhou Long, l'américain Stephe Hartke (Ascenscion du quadrupède en Montgolfière) et l'australien Carl Vine (Descent-Metropolis vu par l'ouvrier) indubitablement doué et déjà une star chez lui.

in extremis, je découvre enfin un peu de musique concertante de Georgy Catoire (mort en 1926) musicien russe d'ascendence française, révélé pour les jeunes générations par la curiosité infatiguable d'Hamelin qui lui a consacré un disque. Là le trio op14 est interprété par le Rostropovitch/Kogan/Goldenweiser et couplé avec le trio du dernier.
La musique de Catoire a sans doute influencé la génération des années 10 et 20 par sa liberté harmonique, son lyrisme proche de Scriabine. Le trio date de 1900 année où il achève péniblement une symphonie dont il n'existe plus d'enregistrement.
Je suis du coup fortement tenté d'acheter le disque Oistrakh de ses 2 sonates pour piano disponible en ce moment, mais qui figure dans l'intégrale Oistrakh de la musique de chambre chez Brillant, augmenté des Mythes de Szymanowski, les trois apparemment alors que les anciennes compilations de répétaient que le Fontaine d'Aréthuse.
Hélas en cette fin d'année je n'ai plus un sous vaillant, et je dois remplacer ma mobylette...

de l'impré... Catoire, il y a le trio p. piano en fa m, et le quatuor en la m chez Hyperion qui mérite le détour ...