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 Opéras de Philip Glass

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Mélomaniac
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MessageSujet: Re: Opéras de Philip Glass   Opéras de Philip Glass - Page 3 EmptyDim 24 Fév 2019 - 0:18

Mélomaniac, in playlist, a écrit:

Philip Glass (1937-) :

Akhénaton, opéra en trois actes

Paul Esswood, Akhénaton
Milagro Vargas, Nefertiti
Melinda Liebermann, Mère d'Akhénaton
Tero Hannula, Général et futur Pharaon
Helmut Holzapfel, Grand-prêtre d'Amon
Cornelius Hauptmann, Père de Nefertiti
David Warrilow, narrateur

Dennis Russell Davies, Orchestre et Chœurs de l'Opéra de Stuttgart

(CBS, janvier-mars 1987)

Surprised Une fois acceptées les contraintes d'écriture propres au style répétitif de Glass,
j'admets qu'il se dégage de cet opéra un sentiment de puissance tragique absolument bouleversant.
Par exemple le déchirant duo de l'Acte II scène 2.
Et le compositeur n'a pas renoncé à un certain caractère descriptif, comme les tambours dans les célébrations de l'Acte I.
En fait, pour être honnête, j'adore
 Embarassed

Opéras de Philip Glass - Page 3 Glass_13
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OYO TOHO
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MessageSujet: Re: Opéras de Philip Glass   Opéras de Philip Glass - Page 3 EmptyMer 18 Sep 2019 - 23:10

Connaissez-vous son opéra Samless ?
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Benedictus
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MessageSujet: Re: Opéras de Philip Glass   Opéras de Philip Glass - Page 3 EmptyJeu 19 Sep 2019 - 10:14

Tu es sûr du titre? Parce qu'il ne figure pas dans l'index des compositions du site officiel: https://philipglass.com/compositions/all/
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Prosopopus
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MessageSujet: Re: Opéras de Philip Glass   Opéras de Philip Glass - Page 3 EmptyJeu 19 Sep 2019 - 12:23

Son opéra Samless indifférent peut-être ?
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Benedictus
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MessageSujet: Re: Opéras de Philip Glass   Opéras de Philip Glass - Page 3 EmptyJeu 19 Sep 2019 - 18:50

Je pencherais plutôt pour Samless -ive les esgourdes.
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MessageSujet: Re: Opéras de Philip Glass   Opéras de Philip Glass - Page 3 EmptyLun 23 Sep 2019 - 12:57

Prosopopus a écrit:
Son opéra Samless indifférent peut-être ?

non non, Samless de Glass, tout simplement Laughing
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Benedictus
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MessageSujet: Re: Opéras de Philip Glass   Opéras de Philip Glass - Page 3 EmptyMer 1 Avr 2020 - 0:01

Opéras de Philip Glass - Page 3 Glass_10
Akhnaten
Franco Fagioli (Akhnaten), Marie-Nicole Lemieux (Nefertiti), Anna Netrebko (Queen Tye), Plácido Domingo (Horemhab), Rolando Villazón (High Priest), Ildar Abdrazakov (Aye), Daniel Barenboim / Staatskapelle Berlin, Chor der Staatsoper Berlin
Berlin, IV.2019
DG


Comme beaucoup ici, je n’aime pas vraiment la musique de Glass, mais il faut admettre que cet opéra de 1983 compte parmi les œuvres les plus marquantes du compositeur, et ce nouvel enregistrement permet de faire entendre la faire entendre vraiment autrement.

Cela tient tout d’abord à la direction de Barenboim qui, parfaitement conforme aux standards interprétatifs du chef dans le grand répertoire (on pense en particulier à ses Bruckner), propose de ce fait même une lecture assez à rebours de ce qu’on entend la plupart du temps chez Glass.

Cela tient tout d’abord à la conception même de la sonorité orchestrale: à l’espèce de dichotomie entre, d’une part, les boucles mécaniques des cordes soutenues par les nappes du synthétiseur doublé au célesta et, d’autre part, les sonorités assez incisives des vents et des percussions, Barenboim semble ici opacifier délibérément le spectre en faisant pencher les équilibres très nettement en faveur des cordes (en fait, les arpèges des cordes noient littéralement dans la masse les accords des cuivres et les boucles des vents; quant au synthétiseur et au célesta, on ne les entend qu’à peine); d’autre part, ces cordes jouent de manière systématiquement legato, avec un vibrato très large, très surprenant dans ce genre de musique. Cette lecture est évidemment très contre-intuitive, et semble même aller nettement à l’encontre des intentions du compositeur (on sait que, lors des reprises de l’œuvre à Stuttgart en 1984, avait fait le choix de supprimer les violons); il n’empêche qu’elle dépayse ainsi assez radicalement l’écriture glassienne, l’opacification des lignes ayant tendance à transformer de fait ces boucles d’arpèges en une sorte de masse homogène.

Cette volonté se retrouve aussi dans la gestion des tempi, globalement très lents (qui se défendent tout à fait dans une optique de solennité incantatoire et hiératique), dans la manière de lisser les gradations de dynamique et de neutraliser, par une battue au rubato très ample, les changements de sections rythmiques. On se retrouve de fait face à une sorte de grande coulée étale qui semble en quelque sorte désamorcer la mécanique de l’écriture répétitive glassienne pour mieux en révéler la dimension fondamentalement immobile.

De ce point de vue-là, l’effet d’inertie cinétique de la direction de Barenboim propose quelque chose de tout à fait singulier, fût-ce à contre-courant de l’esthétique de l’œuvre (on sait que Jerome Robbins avait été partie prenante dans le projet de Glass - or la réalisation musicale semble ici exclure ici radicalement toute dimension chorégraphique.)

L’impressionnant plateau vocal semble lui aussi aller à rebours de ce que donnait à entendre l’enregistrement de Russell Davies chez CBS.

En dépit de l’hétérogénéité de la distribution, tous les chanteurs semblent ici poursuivre un objectif commun, en parfaite adéquation avec les choix de direction de Barenboim: celui d’opacifier autant que possible le texte du livret; à cet effet, la quasi totalité des chanteurs déploient au maximum leur art de la couverture vocale, qui est grand (à l’exception malheureuse de Rolando Villazón, dont on a un peu l’impression qu’il avait été choisi en raison de l’usure prématurée de sa voix - hélas, l’ambitus vocal du rôle du Grand Prêtre d’Amon empêche celle-ci d’être préjudiciable à l’intelligibilité du texte - au contraire, même, ses tendances à l’histrionisme rapprocheraient presque sa composition de celles de Dominique Visse dans des rôles de tragédie lyrique équivalents.)    

Mais cette opacification commune du texte se fait ici dans une forme de pluralisme esthétique qui rompt avec l’homogénéité stylistique du casting original, sur lequel ne se dégageait que le verbe dégingandé de Paul Esswood. Ici, en effet, chacun met en relief ses idiosyncrasies vocales et / ou de diction: placement très en arrière et couverture maximum permettant d’obtenir un son totalement rond et articulé a minima chez Marie-Nicole Lemieux, Anna Netrebko et Abdrazakov; falsetto sans projection chez Fagioli; art consommé des apertures, de l’accentuation et de l’accentuation fausses chez Domingo (dont l’anglais est probablement encore plus rigoureusement volapück que le français ou l’allemand)... Par ailleurs, on reste admiratif devant la façon dont Fagioli et Marie-Nicole Lemieux font fructifier ici leur expérience de l’ornementation baroque: les contre-notes interpolées, les vocalises et les diminutions (qu'on imagine redoutables à improviser sur une harmonie tonale aussi profondément non-fonctionnelle) non seulement parviennent à une distorsion maximale du texte, mais ont aussi le mérite d’attirer l’attention sur les affinités esthétiques rarement notées mais réelles entre l’opéra glassien et le seria.

Bref, une version qui, partant de postulats fondamentalement discutables, parvient à révéler certaines dimensions profondes de l’art de Philip Glass.


Dernière édition par Benedictus le Mer 1 Avr 2020 - 0:14, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Opéras de Philip Glass   Opéras de Philip Glass - Page 3 EmptyMer 1 Avr 2020 - 0:14

Oui, une belle introduction à la future intégrale de l'œuvre pour piano de Glass par Dany lui même.
Croisons les doigts pour que Daniel vienne nous présenter ça en récital.
La musique de Glass a l'avantage de pouvoir être jouée d'une seule main, ce qui laisse l'autre libre pour le baise-main, raison principale de l'engouement de Dany pour cette musique d'après quelques esprits mal intentionnés.
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xoph
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MessageSujet: Re: Opéras de Philip Glass   Opéras de Philip Glass - Page 3 EmptyMer 1 Avr 2020 - 11:18

Merci Benedictus pour ta notule.
Je ne peux à titre personnel qu’être sensible à la quête, aussi opiniâtre qu’éloquente, que révèle ton écoute : celle de l’opacité.
Cette admirable cohérence dont tu le fais l’écho, de l’opacification du texte à celle du spectre orchestral - cet éloge de la masse – , est diablement séduisante.
J’y cours*, comme appelé par ces ténèbres dont on pressent, à te lire, combien elles sont lumineuses.
Merci encore.

* comme en toute chose, c'est le chemin qui importe. Et ne ne suis pas encore arrivé à mes fins, qui se dérobent il est vrai, sans que je ne sache trop pourquoi.
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MessageSujet: Re: Opéras de Philip Glass   Opéras de Philip Glass - Page 3 EmptyMer 1 Avr 2020 - 11:44

Benedictus a écrit:

Mais cette opacification commune du texte se fait ici dans une forme de pluralisme esthétique qui rompt avec l’homogénéité stylistique du casting original, sur lequel ne se dégageait que le verbe dégingandé de Paul Esswood.

(...)

Par ailleurs, on reste admiratif devant la façon dont Fagioli et Marie-Nicole Lemieux font fructifier ici leur expérience de l’ornementation baroque: les contre-notes interpolées, les vocalises et les diminutions (qu'on imagine redoutables à improviser sur une harmonie tonale aussi profondément non-fonctionnelle) non seulement parviennent à une distorsion maximale du texte, mais ont aussi le mérite d’attirer l’attention sur les affinités esthétiques rarement notées mais réelles entre l’opéra glassien et le seria.

Tout à fait frappant en effet dès l'Acte I. Le passage qui suit, où se trouve convoquée Âmmout, la dévoreuse des morts chez les anciens Egyptiens, est emblématique de cette ornementation qui n'hésite pas à déconstruire la syntaxe :

Citation :
Le mangeur d’âme à chaque repas s’abreuve de nos rancœurs
Je l’entends toutes les nuits, las des fantômes qui la hantent,
Las de leurs complaintes, tellement que des fois elle en tremble
Par le sang de la haine, constamment ensemencée, au pas cadencé

Pour ma part je suis impatient que Barenboïm commence une tournée, les habitants de l'Est parisien seraient ravis d'entendre cette production et j'ai bon espoir que prochainement il l'amène au TEP.
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MessageSujet: Re: Opéras de Philip Glass   Opéras de Philip Glass - Page 3 EmptySam 25 Avr 2020 - 18:19

Comme annoncé dans le fil général sur Glass, je prends donc l'énorme risque de ressusciter un deuxième fil Glass en l'espace de deux jours pour donner mon avis sur les opéras de la trilogie consacrée aux "grands hommes" Einstein, Gandhi et Akhénaton. Ce post fait donc suite à celui où je disais, pour résumer, que les premières oeuvres expérimentales de Glass (celles qui sont antérieures à Einstein) étaient essentiellement de la bouse inécoutable.

Dans ce premier opéra, Einstein on the beach donc, qui fit date à sa sortie, il faut bien avouer que ce n'est pas forcément la musique elle-même qui importe le plus, mais probablement tout le dispositif (chorégraphique, etc, auquel je n'ai pas eu accès pour mon écoute, je me suis contenté du son), voire même le simple projet de faire un "opéra" qui ne ressemble en fait en rien à un opéra traditionnel. Einstein, c'est donc quelques heures de musique ultra-radicale et minimaliste (on progresse encore un peu par rapport à Music in twelve parts, avec encore un peu plus de variété, mais chaque "morceau" pris isolément reste du pur alignement de boucles sans rien pour rendre ça plus avenant), avec un "livret" essentiellement inexistant puisque les chanteurs se contentent la plupart du temps de compter (one, two, three, for, littéralement) ou de nommer les notes chantées (en français d'ailleurs, donc on a des séquences de plusieurs minutes de rémirémirémirémi ou lafasollafasolla), le texte signifiant se résumant à quelques interventions parlées récitant des morceaux de poèmes. Niveau "orchestre", là aussi pas de révolution pour l'instant, puisqu'on a juste les quelques instruments du Philip Glass Ensemble de l'époque, avec sa sonorité inimitable (pour le bien de tout le monde, d'ailleurs).

Bref, tout ça reste bien hardcore et ne mérite vraiment pas d'être écouté sans support visuel pour accompagner (même avec d'ailleurs, je ne suis pas sûr que ça puisse devenir une expérience enthousiasmante). J'ai quand même écouté dans son intégralité la première version CD (celle qui ne fait que 2H40, les deux sont de toute façon raccourcies par rapport aux représentations scéniques de l'oeuvre de l'oeuvre, mais ce qui est bien c'est que les coupes passent inaperçues Mr. Green ), tout en faisant autre chose, je l'avoue. Je crois que je ne recommencerai pas...
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MessageSujet: Re: Opéras de Philip Glass   Opéras de Philip Glass - Page 3 EmptyDim 26 Avr 2020 - 21:01

Suite de mes aventures avec les opéras de Glass, j'ai écouté hier et aujourd'hui les deux derniers volets de la trilogie.

Dès les premières notes de Satyagraha, l'évolution par rapport à Einstein on the beach est stupéfiante. Là où les boucles électroniques étaient jusqu'ici l'alpha et l'omega de la musique de Glass, elles ne sont plus désormais qu'un élément (fondamental certes) de la construction musicale de cet opéra. Les chanteurs ont droit à leurs lignes propres (et assez lyriques la plupart du temps), et l'accompagnement s'effectue avec un véritable orchestre (plus un choeur), ce qui change tout même si l'orchestration "par blocs" de Glass et la suppression de certains groupes d'instruments (pas de cuivres notamment) contribue à donner à l'orchestre une sonorité qui rappelle encore curieusement celle des oeuvres précédentes (de ce point de vue, Satyagraha est clairement une oeuvre de transition).

Au niveau du livret, ça reste quand même pas mal n'importe quoi, rien de linéaire ou de facilement compréhensible, on a droit pour cette évocation de la vie de Gandhi à des morceaux de vieux textes chantés en sanskrit. Bon, peu importe, la musique, elle, est vraiment très belle dans les premières scènes de l'opéra (les deux premières du premier acte, très réussies à mon avis). La suite est moins intense et globalement moins réussie (ça tourne un peu en rond dans le troisième acte, Glass récite les mêmes recettes sans réussir à créer comme dans les premières scènes une atmosphère envoutante) même si le début du deuxième acte a présente des similitudes avec Koyaanisqatsi qui ne peuvent que m'attirer (l'opéra est antérieur de deux ans à la BO).

Globalement, une belle oeuvre encore un peu inaboutie, qui de fait ressemble à une étape par rapport à l'achèvement que représentera Akhnaten quelques années plus tard (1984, Satyagraha datant de 1980). Cette fois-ci on a vraiment une musique variée et quasiment tout le temps magnifique jouée par un orchestre au complet (les percussions ajoutent un côté tribal excellent à la première scène de l'acte I, les fréquentes scansions de cuivres sont très bien utilisées pour renforcer l'aspect incantatoire de nombreuses scènes), du chant bien exploité (bon, le rôle-titre est dévolu à un contre-ténor, faut aimer, mais le duo de voix aiguës entre Nefertiti et Akhnaten au coeur de l'oeuvre est superbe), et finalement un retour à une structure presque classique par moments : la narration suit plus ou moins un ordre chronologique même si on garde des particularités typiques des opéras de Glass (parties chantées en égyptien ou en hébreu), et certaines scènes font à peine appel aux répétitions (l'hymne à la fin du deuxième acte peut presque s'apparenter à une aria d'opéra "classique") même si bien sûr les boucles seront encore beaucoup trop présentes pour les irréductibles anti-Glass (qui ne survivront pas à l'écoute du prélude de toute façon).

Finalement, j'ai vraiment la sensation que Glass aura été à son meilleur (a-t-il fait plus abouti que cet opéra ?) au moment où il aura, après quelques tâtonnements, réussi à fusionner ses spécificités avec une oeuvre qui se rapproche nettement plus des canons habituels de l'opéra classique. Comme s'il avait réussi à intégrer son style si particulier au sein d'une oeuvre au fond assez "standard". Pour moi, Akhnaten mérite indiscutablement sa place parmi les grands classiques de l'opéra des dernières décennies.

Pour la suite de mon exploration de l'oeuvre de Philip Glass, je vais passer au piano, et changerai donc de topic pour mon message de demain (ou d'après-demain selon le temps que je consacre à écouter de la musique, mais en ce moment j'ai curieusement pas mal de temps à y consacrer...).
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