Les plus beaux livres qui traitent de musique selon vous ?

OYO TOHO a écrit:

Que pensez-vous de celui-ci :

C'est plutot celui ci qui n'avait pas été très apprécié.

A noter que pour "the rest is noise"
l'auteur propose un ensemble d'extraits musicaux sur son site qui lui sert également de blog.
Un autre livre du meme auteur s'annonce tres intéressant également

Cependant je crois qu'il n'existe qu'en anglais pour le moment

Je suis persuadé d'avoir lu des critiques sur the rest is noise sur ce forum. Parmi les reproches, une accusation d'americano-centrisme je crois.

Glocktahr a écrit:

Parmi les reproches, une accusation d'americano-centrisme je crois.

Oui, c'est sud (si je ne me trompes pas), qq pages ci-avant dans ce fil… (edit : pp 11 et 12)

Je l'ai lu en un temps record...



...une dizaine de jours tout au plus, ce qui, compte tenu du temps malheureusement beaucoup trop court que je peux consacrer à la lecture, est un exploit.

J'aimerais maintenant m'attaquer à Haendel, que je connais beaucoup moins bien... Y-a-t-il un ouvrage qui sorte du lot pour aborder ce compositeur ?

Dans le livre précité de Cantagrel, il était fait référence à l'ouvrage de Labie (disponibilité incertaine) :



Qu'en pensez-vous ?

Merci d'avance !

@ahahfantomus @Glocktahr

Effectivement, Sud écrivait ceci.

sud273 a écrit:

difficilement, je n'ai pas lu son livre, juste un peu parcouru son blog (qui porte le même titre comme une marque de fabrique). Je ne suis pas certain que sa vision de la musique du 20ème siècle comme profondément noire ou dérivant de présupposés mathématiques (ce qu'il fait remonter au dodécaphonisme schönbergien) ne repose pas sur une incompréhension et une profonde méfiance vis-à-vis de tout ce qui ne ressemble pas au romantisme du 19ème siècle. Je pense que je serais agacé par sa vision patriotique de l'amérique apportant une solution à la cacophonie européenne, comme par la place qu'il accorde aux musiques "populaires" (de chez lui).
Mais je peux me tromper, beaucoup disent que c'est brillant et informé. Je ne trouve pas les critiques musicaux très sérieux, pour moi c'est un grand fourre-tout qui risque de représenter une perte de temps alors que j'en manque déjà pour écouter de la musique ou parcourir des oeuvres littéraires.

Étant pourtant moi même un fidèle lecteur de son blog, je ne peux pas dire que j’adhère au point de vue de sud. On ne peut, a mon avis, dissocier le dodécaphonisme de sa conception théorique.

Dans le livre de Douglas Hofstader: Gödel, Escher, Bach l'auteur mettait déjà en relation les liens entre la musique de J.S.Bach et les travaux de Gödel et nombre de musicologues ont fait les mêmes genres de travaux sans pour autant qu'apres lecture, les oeuvres ne m'aient parues d'un intérét musical moindre ou souffrir d'une démystification qui joueraient en leurs défaveurs.
L'ouvrage débute sur la musique de Richard Strauss (donc il n'est jamais question de romantisme du XIXe!!). L'auteur, bien que critique de profession, ne prend jamais parti sur les œuvres ou les compositeurs concernées, et, s'il est effectivement quelque fois question du bouillonnement culturel américain du début du XXème, c'est surtour car c'est bien outre atlantique que la vie musicale était la plus riche en actualités avec la présence de nombreux compositeurs, toute nationalité confondues. Cependant, tout les compositeurs sont justement représentés, mêmes certains oubliés de l'histoire et pas seulement les américains, loin de la.
Vous l'aurez compris, ce livre m'a vraiment emballé!

Je suis en train de lire le bouquin d'Adorno sur Mahler, c'est vraiment très intéressant, et ça me donne une forte envie de me remettre aux symphonies du bon Gustav...

Je profite de ce que j'ai ma bibliothèque sous le nez pour me lancer dans la rédaction d'un pavé. Malheureusement, cela risque de vous mettre l'eau à la bouche pour rien, car beaucoup des livres cités sont difficiles à trouver (sauf chez les bouquinistes). Peut-être que cela donnera de bonnes idées à certains?

Et en plus, j'ai même pas mis de photos!


Réflexions sur l'interprétation

• Wilhelm Furtwängler: Musique et verbe (collection Pluriel). Essentiel.
  
  René Leibowitz: Le Compositeur et son "double" (Tel). Il s'agit d'un ouvrage assez technique sur la relation entre l'interprète et la partition. Centré sur les problèmes posés par la direction d'orchestre, et plus spécifiquement sur les problèmes de tempo et d'articulation, ce recueil d'essais vise à montrer que dans de nombreux cas, les solutions apportées sont motivées par des considérations empiriques (en d'autres termes, des considérations pratiques), et non sur une vision synthétique de l'oeuvre (ce que Leibowitz appelle une lecture "radicale", ou "authentique", de la partition). Suivent de passionnants chapitres sur les problèmes posés par l'enregistrement et sa diffusion.
  
  Glenn Gould: Entretiens avec Jonathan Cott (Agora poches), plus les livres qui lui ont été consacrés par Bruno Monsaingeon: c'est toujours excentrique, souvent drôle, parfois irritant, mais fondamental de toute façon.
  
  Josep Maria Corredor: Entretiens avec Pablo Casals (Poches Pluriel). Ayant eu l'occasion de voir un documentaire sur Casals, et de l'écouter parler, j'ai découvert un personnage extrêmement sympathique, intègre et attachant - personnage que l'on ne retrouve pas, malheureusement, dans l'image reflétée par l'appareil critique de Gilles Cantagrel.
  
  Bruno Monsaingeon: Mademoiselle (entretiens fictifs avec Nadia Boulanger). De toute façon, tout ce que fait ce Monsaingeon vaut de l'or. Ce livre est aussi une bonne idée de cadeau.
  
  Georges Liébert: L'art du chef d'orchestre, compilation d'écrits de grands chefs, de Berlioz à Charles Münch en passant par Richard Strauss (Poches Pluriel)
  

Autobiographies:

• Galina, de Galina Vichnevskaïa (le Livre de Poche): pas de considérations philosophiques là-dedans, mais une description acérée de la vie musicale sous Brejnev et ses prédécesseurs.
  
  Un incontournable, le foisonnant "Voyage inachevé" de Yehudi Menuhin (Poches Actuels)
  
  Thème et Variations, de Bruno Walter: un prolongement très efficace du "monde d'hier", de Stefan Zweig. (introuvable actuellement en traduction française)
  
  Les Mémoires de Berlioz (Garnier Flammarion, en poche): à dévorer, comme tous ses écrits.

Recueils d'anecdotes divertissantes:

• Gerald Moore: Faut-il jouer moins fort? (Seuil)
  
  Gregor Piatigorski: Mein Cello und ich (mon violoncelle et moi). Pas traduit en français à ma connaissance.
  

Biographies:

• Tous les bouquins de Jérôme Spycket sont remarquables, et particulièrement sa biographie de Clara Haskil (Payot/documents).
  
  Il y a aussi ses livres sur Kathleen Ferrier et Samson François ("Scarbo"), sans parler de celui sur Lili Boulanger.
  
  Enfin, les biographies de compositeurs ne sont pas ma tasse de thé, mais il faut citer quand même le Berlioz de Henri Barraud, en parfaite osmose avec son sujet d'étude.

A l'occasion, je tâcherai de rajouter quelques petites choses...

Je viens de m'acheter "La Musique n'est rien : Textes et entretiens pour une phénoménologie de la musique" Signée Sergiu Celibidache ! Sous la forme de divers entretiens ce livre rassemble l'essentiel de la pensée de Celibidache. On en apprends beaucoup sur une certaine philosophie de la musique qui personnellement m'a définitivement conquis. Ce qui est sûr, et ce livre le confirme, c'est que on peut ne pas aimer ses interprétations, Celibidache reste l'un des plus gros génie de la musique !

Je vous résume :
Ce que Celibidache a découvert et pratiqué toute sa vie dans son travail avec des orchestres dans le monde entier, ainsi que dans son enseignement, n'est rien d'autre que la capacité qu'à l'esprit humain de vivre par la musique le passage de la successivité des phénomènes sonores à la simultanéité, où début et fin sont présent dans le maintenant ....

Tout ça pour vous dire que c'est un livre passionnant que je vous conseil de lire !!
EDIT : Après avoir presque terminé ce livre je peux vous dire qu'il a révolutionné ma vie !!! Jamais encore je n'avais perçu la musique de cette manière. Ce qu'il m'a appris sur le son et sur la grandeur de la musique m'a marqué d'une manière inimaginable même encore pour moi ! C'est fascinant, renversant, bourré de vérités et de constatations évidantes et bouleversantes musicalement parlant. La Conference de 1985 par exemple est absolument prodigieuse !!! Enfin vous l'aurez compris mes amis, je vous conseils vivement de lire ce livre ce serais-ce que par curiosité envers la phénoménologie de la musique, par amour pour la musique tout simplement

Entretiens avec Janine Reiss - Isabelle Ayre

Cette femme, plutot discrète, a tenu une place non négligeable dans le paysage lyrique français, des années 70 jusqu'à 2005.
Pianiste et claveciniste de formation, elle a signé comme accompagnatrice une série de récitals avec des chanteurs de premier plan : Régine Crespin, Rita Streich, Mady Mesplé, Boris Christov.
Mais c'est surtout comme chef de chant qu'elle imprimera sa marque - un chef de chant, aussi dénommé responsable des études musicales - n'est pas un professeur de chant, et donc il n'intervient jamais sur la technique vocale mais c'est un "coach" chargé de faire assimiler au chanteur le lien intime entre le livret et la partition : c'est donc le travail sur l'expression qui est au centre de la démarche. ; seuls un petit nombre de grands théâtres font appel à ce type de talents.
Elle débute comme claveciniste dans des orchestres de chambre, où elle est remarquée pour sa sensibilité et son oreille - ainsi Denis Duval qui la présentera à Poulenc, avec lequel elle travaillera sur "la Voix Humaine" - elle sera aussi remarquée par Michel Glotz, qui lui permettra de travailler avec Boulez et Karajan à chaque fois pour des enregistrement de Pelléas - mais surtout Glotz introduira Janine Reiss auprès de Maria Callas avec laquelle elle travaillera pendant toutes les dernières années de la "Divina".
Elle atteint alors une notoriété qui amènent Rolf Lieberman à créer pour elle au sein de l'ONP la position de direction des études musicales : il s'agissait de superviser le travail des chefs de chant - l'ironie voulant que quelques années auparavant elle avait été recalée au concours de chef de chant de l'ONP....
Elle raconte comment elle a été accueillie fraîchement, les intéressés refusant notamment de dévoiler leurs compétences linguistiques - elle appuie aussi la démarche de Lieberman qui instaure la règle de l'exécution systématique des oeuvres dans la langue originale du livret.
Elle assumera les mêmes responsabilités à l'ONP avec Hugues Gall et sera congédiée par Gérard Mortier sur lequel elle ne fait aucun commentaire...
Grace à Lieberman, elle sera aussi le coach vocal et la claveciniste du Don Giovanni de Losey et du Carmen de Rosi.
Ce livre se lit donc avec intérêt, mais aussi une pointe de frustration : Janine Reiss est une femme de l'ancienne école, qui par principe refuse de tomber dans l'anecdote : elle aurait probablement sans doute beaucoup d'autres choses à raconter sur sa longue carrière.

Montfort

Pat17 a écrit:

A la recherche de cet ouvrage depuis quelques temps...



... et en désespoir de cause, étant donné qu'il est épuisé depuis près d'une dizaine d'années, j'ai fini par contacter Fayard pour avoir confirmation sur une réédition annoncée par certaines sources. Je vous livre la réponse reçue par mail :

Citation :

Bonjour,

L’ouvrage « Guide de la musque d’orgue » est en cours d ‘étude pour une éventuelle réimpression au deuxième semestre 2012.

Cordialement,

Le magasin Fayard.

Il ne reste plus qu'à allumer un bon demi-million de cierges pour être sûr que l'éventuelle disparaisse de la phrase !

Bonne nouvelle, le livre est à nouveau référencé, pour une sortie le 2 Novembre :

http://www.amazon.fr/Guide-Musique-dOrgue-Cantagrel-G/dp/2213671397/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1342772372&sr=8-1

(désolé pour le lien commercial, c'est juste pour documenter l'information sur sa date de sortie).

Merci beaucoup de l'info

Sinon, je suis en train de lire :



Edité aux presses universitaires d'Oxford, c'est un livre intéressant et rigoureux dans son approche : les nombreuses zones d'ombre entourant la vie de Händel (notamment sur sa vie privée) sont signalées sans faire l'objet de spéculations plus ou moins documentées et surtout hasardeuses.

D'un Anglais relativement facile (je pensais qu'un livre universitaire serait écrit dans une langue plus savante), il se lit plutôt facilement, alternant les chapitres historiques (passionnants) et musicologiques (description de la musique composée lors de la période précédemment décrite, plus difficile à suivre en ce qui me concerne du fait de mon manque de bagage sérieux en la matière).

Là où l'on voit que le monde n'est plus qu'un village : j'ai acheté la version américaine de ce livre britannique, dans une librairie d'origine japonaise à Dubai. Je l'ai commencé en Belgique et vais probablement le finir en France où je suis en congés...

Cololi a écrit:

Merci beaucoup de l'info

De rien ! Une journée qui commence par une bonne nouvelle (du moins en ce qui me concerne) !

A l'affût de toute information disponible sur ce livre, il semblerait qu'il ne s'agira pas d'une simple réimpression qui devrait sortir en Novembre prochain, mais d'une nouvelle édition revue et augmentée.

Si tel est bien le cas, cela laisse espérer une illustration pour la couverture un peu plus... euuuuh... un peu moins... enfin... bizarre

Pat17 a écrit:

A l'affût de toute information disponible sur ce livre, il semblerait qu'il ne s'agira pas d'une simple réimpression qui devrait sortir en Novembre prochain, mais d'une nouvelle édition revue et augmentée.

Si tel est bien le cas, cela laisse espérer une illustration pour la couverture un peu plus... euuuuh... un peu moins... enfin... bizarre

Ça, c'est une excellente nouvelle !!!!!

Bon, j'enfonce sans doute une porte ouverte :

"5000 nights at the opera" - mémoires de Sir Rudolf Bing.
Il participa à la fondation de Glyndebourne, puis créa le Festival d'Edinbourg et surtout fut le directeur du Met de 1949 à 1971.
C'est à la fois une mine d'informations et de réflexions sur le fonctionnement d'un opéra, mais aussi un monument d'humour sarcastique : un régal !

Je ne crois pas que ce bijou ait été traduit en français- on le trouve sur les sites de vente en ligne.

Montfort

Ce n'est pas vraiment un livre, mais je trouve l'essai de Feinberg sur le style très instructif :
http://math.uchicago.edu/~ryzhik/feinberg-style.htm

Scherzian en avait parlé un peu je crois, c'est un texte assez déterminant si on s'intéresse à l'acte interprétatif, et ça remet pas mal de choses en place concernant ce que l'on appelle aujourd'hui "jouer dans le bon style".

Rossini, par les Thiellay.
Ce petit bouquin jouit d'une réputation flatteuse, justifiée, mais pas à tous égards
L'aspect historique et biographique est agréablement troussé, et constitue une bonne introduction pour un néophyte.
Malheureusement les autres aspects sont bien légers ; les auteurs soulignent à juste titre l'importance des interprètes de la création dans la caractérisation vocale des oeuvres, mais ils ne développent guère alors qu'il existe un matériau historique qui aurait pu etre au moins synthétisé.
Meme remarque sur l'aspect musicologique, tout juste esquissé - pas un mot sur l'art des ensembles, si important chez Rossini, ou sur le concertato...
On aurait aussi pu attendre une analyse détaillée non pas sur l'ensemble des opéras, mais au moins sur la bonne quinzaine d'oeuvres majeures.
Remarque similaire sur la discographie - les auteurs ont le bon gout de recommander des enregistrements qui cadrent souvent avec mes propres choix - malgré cela, une discographie comparative se justifierait au moins pour les principaux opéras.
Comme je doute qu'il existe en langue française un ouvrage répondant à mes attentes - et que le livre de Philip Gossett, Divas and scholars est difficile d'accès - j'ai commandé l'ouvrage édité à Oxford de Richard Osborne.

Montfort

Montfort a écrit:

Comme je doute qu'il existe en langue française un ouvrage répondant à mes attentes - et que le livre de Philip Gossett, Divas and scholars est difficile d'accès - j'ai commandé l'ouvrage édité à Oxford de Richard Osborne.

Coïncidence amusante, dans un autre domaine (l'orgue), j'en suis arrivé à la même conclusion. J'ai fait mon choix des ouvrages proposés par les presses universitaires de Cambridge (au prix honteusement élevé) pour assouvir ma soif d'informations sur différentes domaines touchant à cet instrument. Dont un livre sur la musique d'orgue sous Louis XIV, à ma connaissance introuvable en Français !

Montfort a écrit:

Rossini, par les Thiellay.
Ce petit bouquin jouit d'une réputation flatteuse, justifiée, mais pas à tous égards
L'aspect historique et biographique est agréablement troussé, et constitue une bonne introduction pour un néophyte.
Malheureusement les autres aspects sont bien légers ; les auteurs soulignent à juste titre l'importance des interprètes de la création dans la caractérisation vocale des oeuvres, mais ils ne développent guère alors qu'il existe un matériau historique qui aurait pu etre au moins synthétisé.
Meme remarque sur l'aspect musicologique, tout juste esquissé - pas un mot sur l'art des ensembles, si important chez Rossini, ou sur le concertato...
On aurait aussi pu attendre une analyse détaillée non pas sur l'ensemble des opéras, mais au moins sur la bonne quinzaine d'oeuvres majeures.
Remarque similaire sur la discographie - les auteurs ont le bon gout de recommander des enregistrements qui cadrent souvent avec mes propres choix - malgré cela, une discographie comparative se justifierait au moins pour les principaux opéras.
Comme je doute qu'il existe en langue française un ouvrage répondant à mes attentes - et que le livre de Philip Gossett, Divas and scholars est difficile d'accès - j'ai commandé l'ouvrage édité à Oxford de Richard Osborne.

Montfort

Je viens de recevoir un message d'Amazon me faisant savoir que je ne recevrai pas de sitôt la biographie de Rossini d'Osborn : c'est ennuyeux, et un peu étonnant car en général ils arrivent à trouver des exemplaires d'occasion de beaucoup de livres.

Montfort

Le livre est trouvable sur Price Minister, sinon.

Picrotal a écrit:

Le livre est trouvable sur Price Minister, sinon.

Merci pour l'info, Picrotal.
Mais j'ai fait une recherche complémentaire et je suis tombé sur un autre ouvrage anglo-saxon sur ce compositeur : "the Cambridge companion" - c'est un livre écrit à plusieurs, avec une partie biographique par Osborn, des analyses musicologiques par Philip Gossett et Damien Colas, des études sur les livrets et la dramaturgie, l'art vocal, l'histoire des mises en scène...Donc apparemment nettement plus riche.
J'espère cette fois que celui là, je vais bien le recevoir.

Montfort

J'ai reçu aujourd'hui un livre que je ne vais pas tarder à dévorer, l'une de ses thématiques principales correspondant à l'une de mes interrogations majeures : comment l'orgue, originellement considéré comme instrument de divertissement de masse, est arrivé à entrer dans l'Eglise (pourtant fermement hostile à la musique instrumentale) au point d'être considéré comme un instrument par nature religieux ?



Ce qui m'a le plus surpris, en parcourant le volume, est de constater qu'il a été imprimé le 13 Octobre... 2012. Je n'imaginais pas que les titres des presses universitaires de Cambridge faisaient dans l'impression à la demande. Ce qui pourrait d'ailleurs expliquer le prix élevé de l'ouvrage...

Je n'aurais pas cru que l'orgue était un instrument profane à la base, je serais preneur des grandes lignes sur les origines.

Glocktahr a écrit:

Je n'aurais pas cru que l'orgue était un instrument profane à la base, je serais preneur des grandes lignes sur les origines.

C'est le cas ! Jusqu'à ce que l'Eglise s'en empare (mais c'est très vieux ... donc c'est pas une énorme erreur. L'instrument étant tellement lié à l'Eglise ...)

Cololi a écrit:

Glocktahr a écrit:

Je n'aurais pas cru que l'orgue était un instrument profane à la base, je serais preneur des grandes lignes sur les origines.

C'est le cas ! Jusqu'à ce que l'Eglise s'en empare (mais c'est très vieux ... donc c'est pas une énorme erreur. L'instrument étant tellement lié à l'Eglise ...)

Je vais regarder la page wikipedia sur l'orgue, pour moi orgue=bach mais en dehors de ça....

Glocktahr a écrit:

Cololi a écrit:

Glocktahr a écrit:

Je n'aurais pas cru que l'orgue était un instrument profane à la base, je serais preneur des grandes lignes sur les origines.

C'est le cas ! Jusqu'à ce que l'Eglise s'en empare (mais c'est très vieux ... donc c'est pas une énorme erreur. L'instrument étant tellement lié à l'Eglise ...)

Je vais regarder la page wikipedia sur l'orgue, pour moi orgue=bach mais en dehors de ça....

L'orgue ça existe de nombreux siècle avant Bach
Et pour ce qui est de la littérature pour l'instrument dispo aujourd'hui ça commence aussi avant Bach que ce soit en Allemagne ou en France.

Oui Bach c'est le seul incontournable de l'instrument. Mais ça n'en demeure pas moins une esthétique et une époque bien définie. Il y a eu des génies pour l'instrument avant lui ... et après.

Glocktahr a écrit:

Je n'aurais pas cru que l'orgue était un instrument profane à la base, je serais preneur des grandes lignes sur les origines.

En résumant à grosses lignes, l'orgue a été inventé au IIIème siècle avant JC à Alexandrie par un ingénieur d'origine grecque, Ktésibios. Ce qui en fait l'un des instruments les plus anciens au monde, encore joué.

Ktésibios était un ingénieur spécialisé en mécanique. Il s'est distingué à son époque en mettant au point des machines de guerre utilisées dans la technique du siège (poliorcétique, merci Wikipédia). La première utilisation connue de l'orgue, connu sous le nom d'hydraule car stockant l'air dans une cloche d'air immergée dans l'eau, était sous forme d'automate, jouant inlassablement le même air à la mémoire de la défunte femme de l'un des Empereurs de la dynastie Ptolémaique.

Rapidement, l'orgue s'est imposé dans les cirques : il était le seul à avoir une puissance sonore suffisante pour être entendu de (presque) partout. L'orgue le plus ancien trouvé à ce jour, découvert en Hongrie en 1931, était attaché au cirque de la IIème Légion romaine. Il est d'ailleurs intéressant de rappeler qu'au début du XXème siècle, l'orgue a renoué avec ses origines par le biais du "theater organ", où des orgues étaient installés dans des salles de cinéma muet (un seul cas en France à ma connaissance, au Gaumont Palace).

Alors qu'il disparaissait en Occident lors des conquêtes barbares, il a survécu dans l'Empire Romain d'Orient comme instrument d'apparat utilisé par les Empereurs byzantins pour leurs cérémonies officielles (mais toujours pas dans les églises : même aujourd'hui, il n'y a pas d'orgue dans la plupart des églises orthodoxes). C'est au VIIIème siècle que l'Empereur Constantin V a offert un orgue à Pépin le Bref, consacrant le retour du roi des instruments (comme l'appelait Mozart) en Occident. Il était encore un instrument "politique", puisqu'il est resté au palais d'Aix La Chapelle. Il faudra attendre encore deux siècles pour qu'il entre dans les églises, sans doute pour la même raison qu'il s'était naguère développé dans les cirques : il était le seul instrument a avoir suffisamment de puissance sonore pour couvrir une église (et plus encore une cathédrale) entière, bien qu'il n'y parvienne que difficilement à ses origines.

Au total, l'orgue a passé plus de temps hors des églises (13 siècles) que dedans (10 siècles) au cours de son histoire. Cependant son développement a surtout été considérable lorsqu'il est devenu instrument liturgique, expliquant la raison pour laquelle on le perçoit encore aujourd'hui comme un instrument essentiellement religieux; surtout dans un pays comme la France qui comporte très peu d'orgues de salles de concert.

Merci c'est très intéressant (j'ignorais que les légions disposaient de cirques, ce serait très cinématographique les légions en délire dans un cirque couvert par le bruit de l'orgue).

Une autre chose : un jour tu avais dit que le nom arabe de l'orgue indiquait clairement son rattachement au christianisme. Je serais curieux de savoir ce nom (pas en arabe mais ce qu'il signifie en français), ce genre de truc de culture générale me permettrai de briller dans les diners...

Glocktahr a écrit:

Une autre chose : un jour tu avais dit que le nom arabe de l'orgue indiquait clairement son rattachement au christianisme. Je serais curieux de savoir ce nom (pas en arabe mais ce qu'il signifie en français), ce genre de truc de culture générale me permettrai de briller dans les diners...

Al Urghan Al Roumi.

Je donne le nom en Arabe car il comporte une ambiguïté, qui est la signification de "Al Roumi".

A l'origine, cela veut dire les Romains (donc en l'espèce, l'orgue des romains). C'est d'ailleurs la même racine, légèrement déformée, qui est à l'origine de la Roumanie.

Là où les choses se compliquent, c'est que les Romains en question étaient en fait plutôt grecs qu'italiens : le mot s'est développé alors que la puissance régionale était l'Empire byzantin, officiellement appelé Empire Romain d'Orient depuis que l'Empire Romain avait été scindé en deux à partir de l'an 395. Les "Orientaux" qui dominaient le proche et le moyen orient où s'était développé la langue arabe gouvernaient à partir de la ville aujourd'hui connue comme Istanbul, et étaient d'origine grecque et utilisaient le Grec plutôt que le Latin à la cour (l'Empereur était d'ailleurs appelé Basileus); ils professaient une foi orthodoxe qui devint totalement autonome à partir du grand schisme d'Orient de 1054, et qui s'est révélée être intimement liée à la vie de l'Empire. Ce qui a amené à la deuxième signification du mot "roumi", qui désigne assez largement les Chrétiens de façon générale dans le monde arabe. Le Coran d'ailleurs contient une sourate appelée "les Romains" (la sourate 30) qui me semble devoir être plus pris dans son acception religieuse que politique.

Le paradoxe est donc que le terme ait une dimension religieuse, alors que chez ces mêmes Romains d'Orient, l'orgue était un instrument purement profane !

En tout cas, tu as une excellente mémoire pour te souvenir de ce détail !

merci ça c'est de la culture.

Glocktahr a écrit:

merci ça c'est de la culture.

Non, pas vraiment, c'est simplement la conjonction entre une passion (l'orgue) et une vingtaine d'années passées dans le monde arabo-musulman, qui m'a incité à essayer de mieux comprendre cette civilisation à la fois si proche et si éloignée du monde occidental.

Pat17 a écrit:

Glocktahr a écrit:

merci ça c'est de la culture.

Non, pas vraiment, c'est simplement la conjonction entre une passion (l'orgue) et une vingtaine d'années passées dans le monde arabo-musulman, qui m'a incité à essayer de mieux comprendre cette civilisation à la fois si proche et si éloignée du monde occidental.

Ben oui, c'est la culture, même si c'est pas la "culture-culturelle".

Merlin a écrit:

[justify]Voici deux ouvrages qui figurent en bonne place dans ma bibliothèque:

Le silence, les couleurs du prisme & la mécanique du temps qui passe par D. Caux.
Caux a été toute sa vie un explorateur et un grand découvreur de styles de musiques de toutes sortes, avec une nette prédilection pour les courants alternatifs et post-modernes.
Dans son livre, il balaye volontairement très large: des délires psychédéliques de Fluxus, à Xenakis, en passant par Cage, bien sur, Glass, Riley, Part, le Free-Jazz, Alkan, Nancarrow ........ Le curieux peut y butiner pour faire son miel. Avec à la clé des découvertes, de trucs carrément zarbis, voire franchement rigolos parfois, mais aussi des tentatives beaucoup plus abouties.
(...)

Merci pour cette info, je ne connaissais pas. Je vais regarder ça de près, ça m'intéresse.

On a un visuel, mais pas beaucoup plus d'informations sur la nouvelle édition du Guide de la musique d'orgue :



En particulier le nombre de pages n'est pas disponible (ce qui aurait permis de mesurer l'ampleur de la mise à jour effectuée par rapport à l'édition de 1991 qui en comptait quand même 840).

Sortie le 7 Novembre.

Montfort a écrit:

Picrotal a écrit:

Le livre est trouvable sur Price Minister, sinon.

Merci pour l'info, Picrotal.
Mais j'ai fait une recherche complémentaire et je suis tombé sur un autre ouvrage anglo-saxon sur ce compositeur : "the Cambridge companion" - c'est un livre écrit à plusieurs, avec une partie biographique par Osborn, des analyses musicologiques par Philip Gossett et Damien Colas, des études sur les livrets et la dramaturgie, l'art vocal, l'histoire des mises en scène...Donc apparemment nettement plus riche.
J'espère cette fois que celui là, je vais bien le recevoir.

Montfort

Je l'ai reçu à temps et j'ai donc pu le lire en grande partie pendant mon aller-retour Paris - Bangkok : tout n'est pas passionnant, notamment le chapitre sur l'art vocal, mais c'est beaucoup plus riche que la littérature française sur cet auteur.
Je vais essayer d'y revenir.

Montfort

polmi13 a écrit:

Et ce passionnant livre d'Alex Ross, critique musical du New York Times sur la musique du XXe.

Un ouvrage tres richement documenté avec une bibliographie colossale.
On y trouve de brillantes analyses musicales, des explications historiques passionnantes et souvent des anecdotes sur les compositeurs dont certaines sont même franchement drôle.
Cependant, il faut admettre que certains éléments d'analyse d’œuvres un peu pointus font de ce livre une lecture passionnante seulement pour les mélomanes ayant quelques notions de solfège.

Certains d'entre vous les ont ils lus?

Vu que je suis en train de me passionner pour la musique américaine je viens de le commander.
Je sais qu'on y parle beaucoup de Copland.

Metin Arditi : Prince d'orchestre.

Ce roman, dont le thème est la déchéance pour cause de vanité, mérite sa place dans les livres sur la musique, car le héros du livre est un chef d'orchestre, et la musique est présente en permanence dans ce roman.
L'auteur est issu d'une famille sépharade fixée de longue date date dans l'Empire ottoman. Après des études scientifiques en Suisse, il s'est fixé à Genève, a fondé un groupe d'investissements immobiliers - en 2000 il est devenu président de l'Orchestre de la Suisse romande - il écrit des romans depuis 2004.
Le livre raconte comment un chef d'orchestre au pinacle artistique et médiatique, détruit sa carrière, puis sa vie par inconscience - la chute commence avec un minuscule incident : un percussionniste rudoyé pour une erreur dans l'interprétation de la Symphonie fantastique - d'autres instrumentistes lui font payer son arrogance : il y a un chapitre haletant d'une interprétation de la IX de Beethoven aux Proms, qui dérape au début de l'Hymne à la joie et qui est rattrapée in extremis - ce dérapage est presque imperceptible pour les spectateurs, mais pas pour les critiques et les agents qui lui retirent leur confiance - l'enfer s'ouvre sous ses pieds.
C'est une oeuvre très sombre, qui se lit d'un trait.

Montfort

Arnaud bellemontagne a écrit :

Citation :

Un ouvrage tres richement documenté avec une bibliographie colossale.
On y trouve de brillantes analyses musicales, des explications historiques passionnantes et souvent des anecdotes sur les compositeurs dont certaines sont même franchement drôle.
Cependant, il faut admettre que certains éléments d'analyse d’œuvres un peu pointus font de ce livre une lecture passionnante seulement pour les mélomanes ayant quelques notions de solfège.
Certains d'entre vous les ont ils lus?

Merci pour ce lien, je l'ai inscrit pour ma liste de Noël qui commence à s'allonger sérieusement...

Je viens de découvrir l'existence de ce livre paru en 2006, et je voulais savoir s'il existait une version anglaise. Je prends aussi les avis concernant la VF !

Oui, je sais, ce fil ressemble à une bouteille à la mer mais je suis sûre que j'aurai des réponses polies.

Merci !

Il ne semble pas, même sur amazon.com il n'existe qu'en français.

Merci mariefran !

Un livre que j'ai trouvé passionnant:



Et aussi celui-ci, un gros pavé qui nous montre l'étendue de la culture de Richard Wagner sur des sujets très variés, classés par ordre alphabétique, allant de "Abîme mystique" à "Wotan", en passant par "Beethoven", "Luther" ou "singe"...

Rubato a écrit:

Et aussi celui-ci, un gros pavé qui nous montre l'étendue de la culture de Richard Wagner sur des sujets très variés, classés par ordre alphabétique, allant de "Abîme mystique" à "Wotan", en passant par "Beethoven", "Luther" ou "singe"...

J'avais annoncé la sortie de ce livre sur ce fil, mais je ne l'ai jamais eu entre les mains. Apparement c'est un recueil de traductions de la prose de Wagner. J'hésite à l'acheter, a priori ça m'intéresse mais j'ai tellement lu que Wagner n'écrivait pas très bien et n'était pas si intelligent que ça que je me demande si je ne devrais pas me concentrer sur des auteurs qui se sont faits connaitre uniquement par leur écriture. Les écrits de Wagner t'ont ils apporté qqch ?

Si tu ne connais pas, tu peux acheter le "dictionnaire encyclopédique de Wagner", il y a des choses intéressantes.

Glocktahr a écrit:

Rubato a écrit:

Et aussi celui-ci, un gros pavé qui nous montre l'étendue de la culture de Richard Wagner sur des sujets très variés, classés par ordre alphabétique, allant de "Abîme mystique" à "Wotan", en passant par "Beethoven", "Luther" ou "singe"...

J'avais annoncé la sortie de ce livre sur ce fil, mais je ne l'ai jamais eu entre les mains. Apparement c'est un recueil de traductions de la prose de Wagner. J'hésite à l'acheter, a priori ça m'intéresse mais j'ai tellement lu que Wagner n'écrivait pas très bien et n'était pas si intelligent que ça que je me demande si je ne devrais pas me concentrer sur des auteurs qui se sont faits connaitre uniquement par leur écriture. Les écrits de Wagner t'ont ils apporté qqch ?

Oui, le livre reprend une partie se ses écrits qui sont ici classés de façon thématique (110 sujets), complété par des extraits de sa correspondance, et des extraits du journal de Cosima.
Personnellement, je trouve cette lecture intéressante; elle nous montre une autre facette du compositeur, un homme de culture, qui lisait énormément.
Et comme le dit le titre de l'ouvrage, on se retrouve vraiment dans la tête de Richard Wagner.

Alors, pour répondre plus précisément à ta question, oui ces écrits m'apportent quelque chose.

Ok merci, je le prendrai un jour ou l'autre.

Pour occuper mes longues soirées solitaires cet hiver:

sebby a écrit:

Mon prof d'analyse nous a quelques fois conseillé d'éviter le traité d'harmonie de Schoenberg dans sa traduction française qui ne serait pas très bien faite .. à prendre pour ce que ça vaut

Si non après avoir relue « Poétique Musicale » de Stravinsky, j'ai décidé de me commandé les Ecrits de Bartok et Le chemin vers la nouvelle musique, et autres écrits, d'Anton Webern
Qu'est ce que vous me conseillerez comme autres livres dans ce genre là, des écrits, des conférences et autres sur la musique ?

Les articles critiques de Dukas sont très intéressants et très bien écrits.
Si tu t'intéresses aussi à la première moitié du XIXème les écrits de Berlioz et de Schumann restent des indispensables.