Salle Pleyel - Walkyrie/Barenboim - 25/08/08

C'est lundi soir!

West-Eastern Divan Orchestra
Daniel Barenboim : direction
Waltraud Meier : Sieglinde (mezzo-soprano)
René Pape : Hunding (basse)
Simon O'Neill : Siegmund (ténor)


Arnold Schönberg
Variations op.31

Richard Wagner
La Walkyrie (acte I)

J'y consacre un sujet entier car je pense qu'il va y avoir du monde d'intéressé.

J'ai pas eu de place mais je vais tenter quand même !

J'y serais ce soir. J'ai bien hâte!

En plus 2eme catégorie balcon grâce à l'abonnement jeune (en devant parlementer avec Pleyel pour pouvoir bénéficier de la réduc malgrè l'âge passé à un mois près!).

Je suis parmi les tout premiers à m'être abonné et j'ai la place la plus pourrie apparemment... Enfin, je vais pas me plaindre.

Citation :

(en devant parlementer avec Pleyel pour pouvoir bénéficier de la réduc malgrè l'âge passé à un mois près!)

C'est cool ça!

tiens, Barenboim dans Schönberg, ça va être chouette!

Je suis dégouté !
Le mec de Pleyel m'a dit de venir 1h30 avant, qu'il restait pas mal de places en 1ère catégorie qui seraient bradées à 30€, 30 minutes avant le concert.
Du coup je viens 2 h à l'avance, je suis dans les 10 premiers de la file qui attend ce plan et quasiment plus rien. Une trentaine de personne bien fournies ont acheté les derniers billets à 130€ ! Du coup seuls les 3 premiers ont réussi à obtenir les places bradées ! Un monde fou....

Enfin, ça fait parti du jeu !

Bah faut se dire que ce n'était qu'un seul acte, etc...

Je me méfie toujours un peu des guichetiers qui n'ont pas toujours une conscience précise du prestige des manifestations dans leur salle.

Je commençais à regretter de ne pas avoir tenté le coup. Apparemment je n'ai pas à regretter.

Morloch a écrit:

Bah faut se dire que ce n'était qu'un seul acte, etc...

Je me méfie toujours un peu des guichetiers qui n'ont pas toujours une conscience précise du prestige des manifestations dans leur salle.

Je commençais à regretter de ne pas avoir tenté le coup. Apparemment je n'ai pas à regretter.

Pas de regret à avoir en effet ! Le mec devant m'a dit qu'il était arrivé 3h en avance !

Bon et puis j'ai une place pour Maazel/New York le jour de mon anniversaire !

*Niko a écrit:

Le mec devant m'a dit qu'il était arrivé 3h en avance !

C'était mon pronostic. C'est ce qui m'a découragé d'y aller.

Citation :

Bon et puis j'ai une place pour Maazel/New York le jour de mon anniversaire !

Oui bon alors ça va. Et il y aura d'autres occasions, rien que cette saison il y a des tonnes de choses.

Tu n'as qu'à faire comme moi, aller aux concerts Susanna Mälkki à la cité de la musique, ça vaut largement tous les Barenboïm passés, présents et à venir, les programmes sont plus intéressants, tu peux te pointer à la dernière seconde et tu as de la place. Tu peux même poser ton cocktail sur le siège à ta droite, te caler bien en arrière et t'étirer dans ta place.

Hello Hello, alors voilà pour un premier avis. Bon je préviens tout de suite je suis un grand néophyte du classique. Je m'y suis mis il y a un an (car avant j'étais plongé dans la BO de films) et donc j'ai encore tout à apprendre.

Déjà un petit apparté pour remercier la personne que j'ai eu au téléphone à Pleyel pour l'abonnement jeune. Déjà qu'il a réussi à me le faire passer alors que j'avais passé la date limite d'un mois (mais j'avais comme excuse que j'allais pas laisser ma petite femme y aller toute seule...), le Monsieur m'avait dit au tel qu'il me prendrait les meilleures places restantes a tarif jeune... Et bien il s'est pas foutu de moi... Deuxième balcon pile poil en face de la scène, j'avais une vue imprenable et un son pur d'où je distinguais bien tous les instruments!

Enfin bref, le concert...
Les variations de Schönberg. En lisant le programme qui disait que c'était une "succession immuable de douze sons", je me suis dit que j'allais entendre tous les sons du do à do harmonisé sous toutes ses formes...
Et bien pas vraiment, ça. Enfin j'ai pas trop reconnu cette suite de sons attendus, mais ça doit être mon oreille pas encore assez fine.
En revanche, j'ai adoré, le violoncelle démarre puis les cordes se déchainent et les timbales répondent le tout dans un ensemble cohérent malgrè l'atonalité de la chose! C'était même entrainant de savoir où la musique allait nous emmener après tel ou tel passage... Bon mais autant dire aussi que j'ai pas réussi à distinguer toutes les variations, mon passage préféré étant quand l'orchestre se réduit et qu'il y a surtout un passage Violoncelle, Hautbois, Basson que j'ai trouvé magnifique.

Entracte...

Et hop la Walkyrie. Bon je connaissais que la fameuse chevauchée, mais j'avais vraiment hâte d'entendre ça, car en ce moment j'essaie d'écouter pas mal d'opéras, donc c'était l'occasion...
Une petite lecture du synopsis dans le programme pour pas être perdu et ça commence. L'ouverture était superbe avec une ambiance. J'avais l'impression d'entendre la pluie avec la fameux motif des violoncelles.
Puis ça démarre, le ténor est puissant et je suis assez emballé par l'histoire. Mais quand le chanteur basse arrive, il en impose, sa voix fait tembler, je suis impressionné.
Bon l'acte continue. Je trouve que quelques passages ont vieilli je pense (genre les trombones quand on annonce la mort de Loup),mais dans l'ensemble dès que ça s'envole, l'intensité dramatique est là, et j'ai beaucoup aimé la gestion des cors qui arrivent toujours au moment opportun. Jusqu'à une envolée dramatique où je n'avais envie que d'une chose: savoir la suite...

Après moultes applaudissements, Barenboim a fait un petit speech sur le pourquoi du WE Divan. Assez émouvant quand on imagine la situation là bas. En tout cas, c'est un beau projet que voilà...

Bon et bien voilà pour mon petit avis. Ah, et pour finir, petit moment drole. Lors des applaudissements, Barenboim sort de scène plusieurs fois pour ensuite revenir. Et lors d'une de ces fois où il s'apprète à sortir par la porte gauche, une petite mamie entre sur scène par cette même porte qu'elle avait probablement confondue avec la sortie... Elle pousse le chef d'orchestre pour mieux passer...

et Waltraud ?

Morloch a écrit:

et Waltraud ?

Ben elle en imposait aussi, mais bon tout le monde jouait bien, je trouve alors... Mais pour moi René Pape a éclipsé tout le monde. Même si j'ai bien conscience d'avoir vu trois grosses pointures!

Sinon, j'ai vu deux jeunes discuter à l'entracte sur les sortes de mini balcons sur les côtés. Au bout sur le balconet de gauche précisemment. Je me demande si c'était pas Xavier et un acolyte.

Juste une question : quel est l'intérêt de jouer un seul acte d'un opéra ?

C'est moins long.

Certes, mais encore ?

Tu as raison, ça n'a pas énormément d'intérêt, l'opéra complet aurait été préférable, mais le I de la Walkyrie, ce n'est pas de la gnognotte, et par des "pointures" comme celles-ci, les wagnériens ne vont pas se plaindre...j'espère .

Frane Mu ne diffusera pas, ou bien j'ai mal cherché sur leur site ?

Elvira a écrit:

Juste une question : quel est l'intérêt de jouer un seul acte d'un opéra ?

Hérétique !
La question ne se pose même pas pour cet opéra.

hérétique!

Frère Elustaphe a écrit:

Elvira a écrit:

Juste une question : quel est l'intérêt de jouer un seul acte d'un opéra ?

Hérétique !
La question ne se pose même pas pour cet opéra.

Oui, Wagner c'est moins chiant en petits morceaux.


Il ne fallait pas me chercher

Alors Xavier !!! Ton compte rendu T'es parti dans l'avion avec Barenboim ou quoi ?

Il attend encore avec Sauron la sortie de Waltraud de sa loge...

On va lui dire qu'elle est sortie par une autre porte ?

Elle ne parle pas aux fans de Konwitschny, question de confinement et de santé.

En arrivant avec un peu d'avance, je passe devant un type assez grand qui fume sa clope sur le trottoir... Et je me dis que je le connais...
Ben c'est René Pape qui chauffe sa voix, tout simplement.
Je n'ai jamais vu autant de monde devant la salle Pleyel, et pourtant personne ne vient lui parler.
Mais surtout, je me dis que c'est un peu bizarre de filmer juste avant un concert.
Ceci dit il ne chantait qu'à 21h puisque le programme commençait avec les Variations de Schoenberg.

J'avais une place au 1er rang sur le côté, donc très mauvaise pour la visibilité et pour l'homogénéité du son (j'entendais 10 fois plus les 1er violons que tout le reste), je ne pourrai donc pas dire grand chose sur la 1ère partie du concert, si ce n'est que quand même ça m'a semblé très bien joué par Barenboïm et son orchestre; une interprétation très énergique et qui m'a semblé en place.

Après l'entracte, le plat de résistance donc avec ce 1er acte de la Walkyrie.
Heureusement j'ai pu me replacer au 2è balcon sur une des places en bordure. (pas idéal mais bien mieux que ma place initiale)
Le West-Eastern Divan Orchestra, dont c'est le programme de tournée cet été, joue ça comme un orchestre de toute première qualité sous la direction du grand wagnérien qu'est Barenboïm.
Le final est pris à un tempo de folie, c'est enthousiasmant mais presque précipité, on sent bien la passion et l'embrasement général, mais ça manque un peu de lyrisme du coup.
Simon O'Neill me semble être un ténor wagnérien de tout premier plan, même si l'acoustique de Pleyel et de ma place n'était pas évidente pour en juger.
Je me dis qu'en scène il doit donner plus et être vraiment intéressant.
En tout cas le timbre est plutôt agréable, la voix homogène sur toute la tessiture, c'est très bien chanté d'un bout à l'autre, le coffre semble là, et si sa diction ne semble pas propre il fait beaucoup d'efforts à ce niveau-là.
Un petit quelque chose de Vickers sinon j'ai trouvé.
Meier est égale à elle-même, exceptionnelle.
On sent qu'elle se réserve un peu pour quelques moments choisis où elle embrase littéralement la salle, comme au moment du "Siegmund!", où sa voix semblait pouvoir porter à plusieurs centaines de mètres.
Pape est impressionnant lors de son entrée.
La projection est majestueuse, le legato superbe, le timbre on le connaissait déjà.
C'est bien chanté, peut-être trop, ça manque peut-être un peu de mordant.
Un Hunding noble disons.

Vraiment un concert de haute volée.

Un grand moment à la fin, Barenboïm qui embrasse les musiciens de son orchestre un à un!
Ca prend plus de vingt minutes mais tant pis!
Il expliquera ensuite dans son petit discours que c'était le dernier concert de la tournée.
Mais quand même, on aimerait voir plus souvent des musiciens aussi heureux de jouer ensemble. (les violonistes qui acclament leur pote quand le 1er violon solo se lève pour saluer... On sent vraiment le plaisir de jouer et de jouer ensemble, et c'est communicatif)

Xavier a écrit:

En arrivant avec un peu d'avance, je passe devant un type assez grand qui fume sa clope sur le trottoir... Et je me dis que je le connais...
Ben c'est René Pape qui chauffe sa voix, tout simplement.
Je n'ai jamais vu autant de monde devant la salle Pleyel, et pourtant personne ne vient lui parler.
Mais surtout, je me dis que c'est un peu bizarre de filmer juste avant un concert.

Oui, il est fumeur, j'imaginais avec modération (mais pour être obligé de descendre sur le trottoir une heure avant ?), et pour les basses, ça renforce les graves, donc ce n'est pas forcément gênant (voire un avantage ). Pour les autres, c'est à prohiber et pour la santé c'est très vilain d'engraisser les marchands de mort.

Citation :

C'est bien chanté, peut-être trop, ça manque peut-être un peu de mordant.
Un Hunding noble disons.

C'est un peu le problème pour Pape, il a tendance à rester très "chantant", sans forcément rechercher plus que l'expression évidente.


Ca avait l'air fichtrement chouette, y compris l'ambiance générale !

Merci Xavier !
J'ai quelques regrets quand même !!!

Mais non, je suis sûr que c'était nul en réalité.







...















Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiin... Snirf...

Xavier a écrit:

En arrivant avec un peu d'avance, je passe devant un type assez grand qui fume sa clope sur le trottoir... Et je me dis que je le connais...
Ben c'est René Pape qui chauffe sa voix, tout simplement.
Je n'ai jamais vu autant de monde devant la salle Pleyel, et pourtant personne ne vient lui parler.

Je suis incapable de reconnaître un artiste "hors scène".

DavidLeMarrec a écrit:

Ca avait l'air fichtrement chouette, y compris l'ambiance générale !

Oui!
Et je dois ajouter que je n'avais jamais vu ni entendu pareille ovation à Pleyel.

Citation :

C'est un peu le problème pour Pape, il a tendance à rester très "chantant", sans forcément rechercher plus que l'expression évidente.

Oui, au niveau vocal c'est vraiment le top du top, mais niveau caractérisation, ça peut sembler un peu sage.
On peut imaginer que ce Hunding noble ou sobre soit une délibéré, mais effectivement c'est un peu le style de Pape de chanter de cette façon.
Ca reste évidemment très très très bon, tant c'est convaincant vocalement. (et on n'est pas dans le cas d'une machine à notes alla Nilsson ou Adam, loin de là)

Tu es dur pour Adam. Mais effectivement, on ne peut pas parler de machine à écrire vocale (Nilsson), ou d'ondes Martenot de synthèse (Sutherland).

Spoiler:

C'est la première fois que j'entendais l'acte I de la Walkyrie en vrai. ça donne vraiment envie de découvrir le reste !

Frère Elustaphe a écrit:

C'est la première fois que j'entendais l'acte I de la Walkyrie en vrai. ça donne vraiment envie de découvrir le reste !

Mais qui t'accueillera au séjour radilleux ?

DavidLeMarrec a écrit:

Frère Elustaphe a écrit:

C'est la première fois que j'entendais l'acte I de la Walkyrie en vrai. ça donne vraiment envie de découvrir le reste !

Mais qui t'accueillera au séjour radilleux ?

Et qui te tendra la coupe de lait-cassis ?

DavidLeMarrec a écrit:

Et qui te tendra la coupe de lait-cassis ?

?

Ce n'est pas dans le script !

Souffleeeeeeeeeeeeeeeeeeeur !

Et un fil Wagner de pourri, un !

DavidLeMarrec a écrit:

Et un fil Wagner de pourri, un !

C'est normal, ça.

J'ai pu entendre quelques extraits du concert parisien, et du concert madrilène.

Le Prélude de Barenboim est saisissant côté cordes, d'une vigueur assez inusitée, en faisant ressortir à sa guise le motif, quasiment en démiurge. L'orchestre est effectivement limité (cuivres faibles et pas très justes, cordes agiles mais un peu légères et pas toujours justes non plus), mais le travail en équipe et l'enthousiasme compensent largement, surtout qu'il s'agit d'un très jeune orchestre (pour ses membres, et plus encore pour sa constitution...).

Denoke, à Madrid, est d'une intensité que j'imaginais à peine dans ce rôle, que je ne vois pas comparable ailleurs que chez Mödl, mais avec une maîtrise, une finition, une expressivité extrêmement précises. C'est même nettement mieux que Meier à mon goût, c'est dire...

L'allemand d'O'Neill est assez vilain (de même que ses placements pas toujours gracieux dans le nez...), mais tout cela se cale très bien, vers une interprétations très lyrique, d'une belle musicalité.

A Madrid, Hunding était campé par Tomlinson. C'est comme toujours étrange, et avec le temps, ça sonne de plus en plus filandreux et écrasé, mais il paraît qu'en vrai, c'est très impressionnant, un boucan phénoménal et beaucoup de présence.

A Berlin et à Oslo, en revanche, même distribution qu'à Paris.

En effet, Meier est phénoménale, elle connaît désormais tant ces rôles qu'elle en investit la moindre parcelle, à un degré d'investissement extrême, mais sur toute la durée de l'acte. (C'est encore plus impressionnant dans ses toutes récentes Isolde, où elle ne lâche rien pendant quatre heures.) Excellente actrice, fine et charismatique, de surcroît.

Et j'ai bel et bien entendu la présence vocale de Pape, très impressionnante. Son Hunding est très éloquent, je ne avais jamais entendu Pape en mots comme ça, il en avait plein la bouche, ça faisait plaisir à voir.

Barenboim faisant parfaitement tout entendre et très intensément (nettement mieux qu'avec les grands orchestres, je trouve), du régal en barre. Il met en valeur chaque pupitre, et toutes ces beautés d'orchestration qui passent facilement inaperçues ici (en particulier avec une direction du type Rattle).


Et puis accessoirement, il faut que je vous fasse un révélation : Wagner, c'est génial.