[Jazz] Playlist

Coltrane & friends : Tenor conclave (56)
Lockjaw & friends : very saxy (59)

Deux bonnes vieilles tenor battles be-bop... Une rythmique-tapis, quatre ténors, des kilomètres de croches sur des grilles faciles, souvent en Sib. Les confrères saxos s'éclatent à confronter leurs langages, il y a souvent beaucoup d'humour, parfois un peu d'émulation. Les thèmes sont harmonisés à 4 dans le plus pur style block-chords. C'est génial de tenter de reconnaître les solistes, et pas toujours évident (à part les personnalités très marquées comme Coltrane et Lockjaw).

Coltrane: Live at Birdland, 1963
Sam Rivers: Fuchsia Swing Song, 1964
Ornette Coleman: Something Else, 1958
Steve Coleman: Motherland Pulse, 1985

Les deux premiers sont des petits chefs d'oeuvre. Pour Ornette on n'est pas encore dans sa période free mais c'est déjà très libre.

Ça serait pas mal de mettre les années, en fait

Et le Steve Coleman, ça donne quoi ? C'est quelle période ?

Le Coltrane est génial en fait, une ambiance excitante, fin 1963 mais c'est pas du barré complètement à l'ouest, trois titres live et deux en studio.

Ouais, j'édite.

Oups ! J'avais cru que tu demandais mon avis sur le Coltrane.

Steve Coleman j'ai un peu de mal à accrocher, c'est pas très inventif à mon goût. Snappy, c'est ça ?


- Pharoah Sanders: Message from home, 1995 Mouais, j'accriche pas trop ici, trop décousu. Quelques titres planants free, du rythme très africain, ailleurs du zouk, carrément.

- David S. Ware: Go see the world, 1997. Assez barré dans des expérimentations atonales, weberno-free. Des pistes très sympas au sax terrifiant, d'autres... expérimentales.

- Bojan Zulfikarpasic: Transpacific, 2003. Rien d'autre à dire. Quel piano !!!!!! [mode olivierlenormand off]
ET il est en concert à Pleyel le 25 de ce mois.

- Petrucciani (Michel et Tony): Conversation, live de 1992. Ça balance bien mais ça ne m'enthousiasme pas plus que ça.

Chick Corea: Rendez-vous in New York
Deux gros CD de boeufs avec les potes dont Rubalcaba en duo dans un Concerto de Aranjuez jazz.
A la fin du livret on lit des remerciements de Chick, le dernier dédié à Ron Hubbard pour ses livres et l'inspiration qu'il lui donne. Beurk

Et Armando's Tango, que j'avais mis dans un BT.

De mon côté :
Eric Dolphy : Out to lunch (64)

jerome a écrit:

Eric Dolphy : Out to lunch (64)

C'est dégueulasse, je ne l'aurai que vendredi si tout va bien. Déjà écouté, c'est géantissime.

Sinon un truc excellent à cheval des styles j'imagine entre rock, blues, soul.

Albert King: Born under a bad sign, 1966

Pat Metheny Group, Travels (83)

Eric Dolphy : Out to lunch (1964) finalement eu plus tôt.
Samarkand: L'Ogre
Sam Rivers : Fuschia Swing Song
Pepper: Smack up

Tout ça passe un peu en boucle en ce moment.

Coltrane: Crescent (1964)

Une merveille de douceur et de décontraction, une grande bouteille d'une bonne année. Aucun souci démonstratif de virtuosité, juste la classe. Un tel équilibre entre les musiciens qu'on dirait presque une oeuvre symphonique.

Brubeck: Jazz Impressions of Japan

natrav a écrit:

Coltrane: Crescent (1964)

Une merveille de douceur et de décontraction

Tiens, c'est pas la vision que j'en avais retenu...

Octavian a écrit:

Tiens, c'est pas la vision que j'en avais retenu...

Tiens ! Des ballades mélancoliques et lentes essentiellement.

natrav a écrit:

Octavian a écrit:

Tiens, c'est pas la vision que j'en avais retenu...

Tiens ! Des ballades mélancoliques et lentes essentiellement.

C'est ça qui est bon, une mélancolie tendue, une sérénité inquiète (pardon pour cet oxymore à deux balles). Ça s'entend dès le début, avec un récitatif rubato sans excès, très contrôlé, sur des accords pourtant dissonants (la bémol-do-re-sol). C'est comme si on regardait de plus haut un discours très tendu.

J'avoue que j'en suis à la troisième écoute et que c'est bluffant. C'est parfait. Finalement son inspiration reste protéiforme quelque soient les époques malgré le découpage chronologique que l'on fait de son style.

Bien d'accord avec toi, un des meilleurs de Coltrane avec A love supreme et Stellar regions. Je l'écoute depuis quinze ans sans lassitude aucune.

A love Supreme aujourd'hui aussi, Mon Père.
Le dernier je ne le connais pas encore. Il me reste encore une trentaine d'albums à acquérir.
Je n'ai rien avant Giant Steps et rien après Meditation qui est... spécial.

Blue train avant 1960, sinon Stellar regions que tu peux écouter sur jiwa (voir sujet Coltrane). Jérôme a dû en écouter d'autres qu'il pourra conseiller.

Pat Metheny, Letters from home et Secret story

... en contrepoint d'une session d'improvisation culinaire dont je nomme officiellement le résultat: "risotto alla Metheny".

C'est avec le Pat Metheny Group? Parce que j'aime moins ce qu'il a fait dans ce format. Je trouve que ça tombe souvent dans le même genre de sonorités gentillettes, mi-world, mi-planantes.

Par contre en solo, ou en collaboration "one-shot" avec des artistes invités, il y a vraiment de très bonnes choses. Je suis en particulier fan de son tout premier album, Bright Size Life avec son mélange original de jazz et d'une pointe de country folk qui sent bon les grands espaces du Midwest. Et la basse vrombissante de Jaco Pastorius...

Cello a écrit:

C'est avec le Pat Metheny Group? Parce que j'aime moins ce qu'il a fait dans ce format. Je trouve que ça tombe souvent dans le même genre de sonorités gentillettes, mi-world, mi-planantes.

Oui ça se ressemble beaucoup d'un album et même d'un titre à l'autre; mais bon, une fois de temps en temps, ça ne fait pas de mal.

Spoiler:

ne correspond pas aux rééditions que j'avais jusque là, le passage avant Cry me a river "You wan't me to sing like Julie London?" est coupé. Il y a un bruit de fond permanent comme si on avait pas éteint le Dolby C. Bon c'est génial quand même, une des plus grandes chanteuses après Léontyne Price et Judy Garland.

Et Blossom Dearie !

Stanlea a écrit:

Et Blossom Dearie !

Connais pas, c'est quoi ?

Alan Shorter: Orgasm
Eric Dolphy: Out to lunch
Wayne et Alan Shorter, Hancock, Hubbard, Chambers: The all Seeing eye (1965)

natrav a écrit:

Stanlea a écrit:

Et Blossom Dearie !

Connais pas, c'est quoi ?

Une chanteuse pianiste toute mimi avec une petite voix, connue surtout pour avoir chanté pas mal de jazz en français.

Merci

Miles Davis, Agartha - un live de 1975 - ou comment tenir une demi-heure sur un même accord. C'est plus long que le prélude de l'Or du Rhin, quel culot! Pourtant c'est magnifique, une belle pâte sonore malaxée et triturée par un rouleau compresseur rythmique.
Le premier disque ici:
http://www.jiwa.fr/#album/89388
Hélas il manque les vingt premières minutes, c'est incompréhensible - ou est-ce une édition différente? Miles Davis enregistrait des heures de live ensuite découpées et montées au moment de l'édition, et des rééditions ultérieures ont pu changer la donne j'imagine.

jerome a écrit:

natrav a écrit:

Stanlea a écrit:

Et Blossom Dearie !

Connais pas, c'est quoi ?

Une chanteuse pianiste toute mimi avec une petite voix, connue surtout pour avoir chanté pas mal de jazz en français.

J'ai écouté ça aujourd'hui. Assez déçu, c'est gentil et pas très inventif.

Coltrane: Blue train (1957). Cinq fois aujourd'hui en montant mes étagères IKEA

N'allez pas imaginer qu'il me faut ce temps pour déchiffrer le manuel de montage.

Art Pepper: Thursday Night at Village Vanguard (1977)
Herbie Hancock: Takin'off (1962)

Deux valeurs sûres :
Ella Fitzgerald : Ballads (compile sagajazz) - Ellis Larkins est trop mignon au piano, Ella comme d'hab dans les 50's : une perle
Dexter Gordon : Our man in Paris (prestige 1963) - son meilleur album à mes yeux

Ah oui, le Gordon, à midi je l'ai pris ! Merci pour ce bon conseil, c'est le seul que je connaisse mais c'est bon.

Allez, je glisse tout ça dans la platine et je rédige un petit synopsis.

Cannonball Adderley: Something'Else (1958)
Coltrane: Ascension - versions 1 et 2 (1965)

Chet Baker: Chet (mix de deux sessions d'enregistrement 1958 et 1959)

natrav a écrit:

Cannonball Adderley: Something'Else (1958)

Ca a donné quoi?

Moi, j'aime vraiment beaucoup ce disque. Adderley, en leader, est inspiré, il évite les montées-descentes de gammes dans lesquelles il sombre parfois ailleurs. Et puis Miles et Art Blakey en sidemen de luxe...

On y trouve une de mes versions préférées d'Autumn Leaves, et un très beau titre en solo, Dancing in the Dark, entre autres...

Faut que je réécoute, c'est du hard-bop je pense ? (j'essaie de retenir mes leçons)

J'ai adoré avec un seul bémol, Miles Davis que je ne supporte pas, sa trompette brillante, acide, éclatante, me brise vraiment les oreilles. Un sax peut-être un peu trop propre (bon j'écoute Coltrane et Pepper en ce moment ça déforme l'oreille) mais très inspiré. Ce matin j'écoutais Kenny Dorham, velouté à côté, un plaisir. Art Blakey, oui

Citation :

Miles Davis que je ne supporte pas, sa trompette brillante, acide, éclatante, me brise vraiment les oreilles.

Sans rire, moi, il m'a fallu plusieurs année pour l'apprécier. Est-ce que tu as écouté le célébrissime Kind of Blue de lui ?

Stanlea a écrit:

Citation :

Miles Davis que je ne supporte pas, sa trompette brillante, acide, éclatante, me brise vraiment les oreilles.

Sans rire, moi, il m'a fallu plusieurs année pour l'apprécier. Est-ce que tu as écouté le célébrissime Kind of Blue de lui ?

Kind of Blue c'est l'incontournable en effet.
Essaies aussi l'arrangement de Porgy and Bess de Gershwin par Gil Evans, avec Miles donc. C'est un délice !

natrav a écrit:

J'ai adoré avec un seul bémol, Miles Davis que je ne supporte pas, sa trompette brillante, acide, éclatante...

Ah mais justement, je trouve qu'elle est plutôt veloutée sur ce disque mais ça fait longtemps que je ne l'ai pas écouté.

C'est la sourdine "harmon" qui donne cette impression d'acidité. J'ai mis du temps aussi. C'est en écoutant plein d'autres trompettistes que j'ai compris ce que Miles avait apporté à l'instrument, et c'est énorme, très particulier. Peu de gens sont aussi personnels, en fait. Un prof m'a mis la puce à l'oreille en me disant : "oui, il ne fait que des petits bouts de trucs, mais 1) c'est toujours magnifiquement ciselé et 2) c'est toujours ce que tu n'attendais pas".

Stanlea a écrit:

Sans rire, moi, il m'a fallu plusieurs année pour l'apprécier. Est-ce que tu as écouté le célébrissime Kind of Blue de lui ?

Je ne sais pas, du Miles Davis j'en ai écouté autrefois avant d'apprécier plus que ça le jazz, j'ai peut-être écouté ça. En tout cas je viens de voir l'affiche !

Cannonball Adderley,
John Coltrane,
Wynton Kelly,
Paul Chambers,
Jimmy Cobb (celui-ci je ne le connais pas).

Niko a écrit:

Essaie aussi l'arrangement de Porgy and Bess de Gershwin par Gil Evans, avec Miles donc. C'est un délice !

Kind of blue d'abord à la limite.

jerome a écrit:

"oui, il ne fait que des petits bouts de trucs, mais 1) c'est toujours magnifiquement ciselé et 2) c'est toujours ce que tu n'attendais pas".

Je m'en doute bien, il n'est pas considéré comme un dieu de la trompette par tant de monde sans raison, mais c'est vraiment le son qui me donne le vertige, physiquement c'est très pénible.

@Cello: dès le début de la première piste, j'ai repéré sa trompette après avoir oublié qu'il jouait dedans (dedans le disque, pas dedans la trompette, hein !), je n'avais pas regardé la distribution. Sans doute moins pire que dans d'autres disques mais vraiment...
Mais c'est vrai que Love for Sale passe bien ici, mais c'est juste.

Kenny Dorham: Trompetta toccata (1964)
Un titre de feu: Mammacita, 11 minutes d'osmose et de délire avec Joe Henderson, Tommy Flanagan, Albert Heath.

Miles David: Kind of Blue (1959)

Pour l'instant ça va on entend surtout Coltrane. Ça a l'air géant.

Je dois dire que c'est vraiment très très bien ces blues.

Demain je teste le Miles Davis/Gershwin

Kind of blue c'est un peu le disque de jazz qu'on conseille à tous ceux qui n'aiment pas trop le jazz et qui ne demandent qu'à être convertis, sans doute le disque le plus connu de toute l'histoire du jazz. Les propos de Natrav sur la sonorité trop éclatante de la trompette de Miles Davis m'ont fait penser a contrario à un musicien qui cultive une étonnante douceur de son avec cet instrument: Tom Harrell. J'ai réécouté cet album:
http://www.deezer.com/#music/album/108054
Un live attachant qui, bien qu'énergique, dégage une troublante mélancolie. Peut-être est-ce aussi le fait de savoir ce musicien atteint d'une grave maladie mentale qui oriente l'écoute. En tous cas une telle douceur de son qu'on croirait entendre un bugle plutôt qu'une trompette.

emmanuel a écrit:

Peut-être est-ce aussi le fait de savoir ce musicien atteint d'une grave maladie mentale qui oriente l'écoute.

Je ne savais pas Qu'est-ce qu'il a ?

Il est schizophrène. J'ignore comment il fait pour mener une carrière de musicien de scène, ce doit être très difficile.

emmanuel a écrit:

Tom Harrell. J'ai réécouté cet album:
http://www.deezer.com/#music/album/108054

C'est obligatoire d'ouvrir un compte sur Deezer pour écouter de la musique ? C'est exigé ici.

Euh non... en tous cas je ne l'ai pas fait. Essaie de lire chaque morceau séparément.

emmanuel a écrit:

Euh non... en tous cas je ne l'ai pas fait. Essaie de lire chaque morceau séparément.

C'est ça que je fais, ça m'est d'ailleurs arrivé une fois précédente, avec un autre lien que tu m'avais refilé.

natrav a écrit:

emmanuel a écrit:

Euh non... en tous cas je ne l'ai pas fait. Essaie de lire chaque morceau séparément.

C'est ça que je fais, ça m'est d'ailleurs arrivé une fois précédente, avec un autre lien que tu m'avais refilé.

Et quand je cherche par moi-même sur Deezer ça marche.

http://www.deezer.com/track/asia-minor-T964180