Or donc, la production lyonnaise de la
Lulu de Berg semble bien faire évènement cette année.
Côté casting, les principaux rôles sont interprétés par :
- Laura Aikin (Lulu)
- Hedwig Fassbender (la Comtesse Geschwitz)
- Stephen West (le Dr. Schön / Jack l'Eventreur)
- Thomas Piffka (Alwa)
- Roman Sadnik (le peintre / un nègre)
- Paul Gay (le dompteur / l'athlète)
- Franz Mazura (Schigolch)
L'Orchestre de l'Opéra de Lyon est placé sous la direction de son nouveau chef permanent, Kazushi Ono. La mise en scène est assurée par Peter Stein.
Très grande soirée.
Pour ma part, je n'ai pas vu le temps passer. Malheureusement, ma compagne, si, un peu... Il faut dire que pour l'instant (?) ces (p)références musicales en général, et en matière d'opéra en particulier, sont nettement plus "classiques" (voire baroques): j'ai, je pense, présumé du caractère "accessible" de cet opéra pour un(e) néophyte en matière de musique moderne
(et je m'en veux).
Cela dit, même si elle n'a pas accroché à la musique, elle a quand même été séduite par le livret, les qualités de l'interprétation musicale et vocale, et (globalement) la mise en scène.
Ono, à la baguette: tout feu, tout flamme - tension permanente (pas un temps mort) et exaltation de la sensualité de la partition. Une distribution vocale sans faille ou point faible, que du très bon et du très très bon avec ce duo féminin qui domine l'ensemble. Laura Aikin possède parfaitement le rôle de Lulu, et elle irradie. Hedwig Fassbender dans un rôle nécessairement de seconde importance par rapport à l'autre, ne s'en laisse pas compter pour autant et sait se faire remarquer. Son "liebestod" final est poignant. Stephen West domine le côté messieurs. Mais enfin, comme je l'ai déjà dit, c'est du tout bon de toute façon.
Pour ce qui est de l'aspect scénique, je n'étais pas totalement convaincu par la direction d'acteurs proprement dite au début (la première scène avec le peintre notamment
ça faisait un peu: je n'ai pas d'idée, donc prenons le contrepied du texte, ce sera toujours ça) mais les choses s'arrangent assez rapidement de ce point de vue. De façon générale, la mise en scène n'hésite pas à jouer avec - voire à accentuer encore - les côtés sensuels et érotiques du livret. Stein a situé l'action à l'époque de la composition de l'opéra. Les costumes (à commencer bien sûr par ceux de Lulu) sont très réussis. L'ambiance "Arts Déco" n'est pas mal du tout, mais j'ai une préférence pour le début du IIIe Acte, décors rouge flamboyant et maquillages des acteurs (--> un aperçu ici) rappelant carrément certains tableaux expressionnistes d'Otto Dix.
Voilà, c'est un peu ce à quoi je pensais spontanément, j'espère ne pas avoir oublié de choses essentielles, mais vous pouvez toujours poser des questions.
Je termine avec quelques images de cette production pour vous aider à vous faire une idée
(elles sont proposées par le site même de l'Opéra de Lyon donc je suppose que leur usage est plus ou moins libre en tant que "matériel promotionnel", mais si je me trompe dites-le et je les retirerai):