DavidLeMarrec Mélomane inépuisable

Nombre de messages : 95290 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
 | Sujet: Re: Giya Kancheli (1935-2019) Ven 31 Juil 2020 - 17:31 | |
| - Roupoil a écrit:
- Ah ben je m'attendais à un avis plus négatif de ta part !
Non, non, ça fonctionne vraiment pas mal (pour certaines), c'est bien pensé, juste que ça reste des aplats et des effets, on ne peut pas dire que a bouleverse l'âme – on pourrait comparer ça à l'écart entre une pièce pour guitare de Berlioz et la Damnation de Faust, a n'a pas tout à fait le même impact sur la pensée de l'auditeur… J'ai vraiment aimé la 3, à défaut d'être tenté de la réécouter rapidement. |
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Benedictus Mélomane chevronné

Nombre de messages : 14840 Age : 48 Date d'inscription : 02/03/2014
 | Sujet: Re: Giya Kancheli (1935-2019) Mar 25 Aoû 2020 - 17:17 | |
| • Symphonies n°3 (1973)¹ et n°6 (1978-80)²Gamlet Gonashvili (voix)¹, Archil Kharadze, Giya Chaduneli (altos)², Dzansug Kakhidze / Orchestre Symphonique de l’État de Géorgie Tbilissi, 1979¹, 1981² OlympiaJ’avais du écouter ça il y a très, très longtemps - mais je n’en gardais aucun souvenir. Rétrospectivement, ça me paraît surprenant parce que les œuvres sont assez marquantes. Certes, comme ça a été dit, ces symphonies ne se distinguent pas par la complexité de leur langage ni par le raffinement de leur écriture, mais ça fonctionne remarquablement bien, les climats sont assez immédiatement prenants (beaucoup plus, me semble-t-il, que dans ses œuvres plus tardives, généralement plus cotées, du type Pleuré par le vent ou Clair chagrin - dont le langage n’est pourtant pas sensiblement différent, mais l’inspiration plus uniment lacrymale.) Même si je serais moins enthousiaste que Roupoil (ça reste une musique assez éloignée de mes goûts et de mes préoccupations - dans une esthétique assez proche, Terterian me parle sans doute davantage), ses descriptions des deux œuvres recoupent assez exactement mes impressions d’écoute: - Roupoil a écrit:
- Symphonie n°3 (1973) : on est pris dès l'introduction, curieuse mélopée sans paroles confiée à un tenor soliste ! Pour le coup, contrairement à la deuxième symphonie où Kancheli peinait un peu à créer une atmosphère prenante, ça fonctionne très bien ici. La quasi-intégralité de l'unique mouvement d'une demi-heure constituant la symphonie est faite d'alternances d'épisodes très contrastés (c'est même franchement morcelé comme structure), des courtes fanfares fortissimo souvent grinçantes ou de gros accords plaqués au piano venant interrompre des bribes de mélodies confiées aux vents et des passages désolés sur fonds de notes répétées ou de glissandi ou autres tremolos angoissants confiés aux cordes pianissimo. La voix revient par moment ajouter à cette atmosphère unique, et c'est elle qui conclut de façon très apaisée ce long parcours. Une oeuvre puissante et originale (même si Kancheli reprendra plus ou moins la même recette pour les symphonies suivantes), pour moi la première grande réussite du cycle.
- Roupoil a écrit:
- Symphonie n°6 (1980) : on retrouve ici une sorte de quintessence du style kanchelien, avec les mêmes types d'effets que dans les symphonies précédentes, mais peut-être poussés encore plus dans leurs derniers retranchements, ce qui éblouira peut-être encore plus les amateurs, mais énervera sûrement ceux qui ne sont pas déjà fans des oeuvres précédentes. Pour une fois, pas d'instrument bizarroïde pour introduire la symphonie, c'est une belle mélodie triste (assez désesépérée, même, du Kancheli quoi) aux cordes. Suit une longue séquence constituée de bribes de motifs initialement très morcelés, puis qui se construisent petit à petit, on reste un long moment dans une phase "calme statique" (en gros, une seule interruption violente aux alentours de 9' pour la première moitié de l'oeuvre), on retrouve le clavecin pour énoncer un motif, et Kancheli rajoute à son arsenal d'effets des coupures brutales par des silences assez prolongés qui pourront objectivement paraître un poil poseurs même si ça fonctionne plutôt bien. La deuxième moitié de ce long mouvement de 35 minutes sera nettement plus animée, avec même une franche tendance à la bourrinitude désormais complètement assumée (les thèmes simples de notes répétées martelées ffff, bon, c'est pas très fin, quoi). Et tout cela se termine comme toujours par un beau retour au calme. Je crois que si j'essaye d'être objectif, cette symphonie pousse un peu trop loin le curseur du côté des effets peu subtils, ce qui en fait sûrement une oeuvre moins aboutie que la précédente. Mais je ne peux m'empêcher de beaucoup aimer ça quand même
. En revanche, il est assez douteux que j’aille jusqu’à écouter toutes les symphonies (d’autant qu’à part la 5, le reste du corpus a l’air moins réussi.) |
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Roupoil Mélomaniaque

Nombre de messages : 1577 Age : 41 Localisation : Pessac Date d'inscription : 22/04/2017
 | Sujet: Re: Giya Kancheli (1935-2019) Mer 26 Aoû 2020 - 10:31 | |
| - Benedictus a écrit:
- En revanche, il est assez douteux que j’aille jusqu’à écouter toutes les symphonies (d’autant qu’à part la 5, le reste du corpus a l’air moins réussi.)
De fait, je ne te le conseillerais pas. En fait, je ne suis même pas sûr que je t'aurais conseillé de tenter celles que je préfère  . En tout cas, je suis assez d'accord avec le début de ton message, on parle plus des oeuvres plus tardives de Kancheli (dans ce fil avant mon intervention, en tout cas, c'était manifeste), mais j'ai du mal à saisir pourquoi, après avoir écouté et réécouté pas mal de choses, les oeuvres plus récentes me font clairement l'effet de "c'est toujours la même chose, mais en moins bien"... |
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 | Sujet: Re: Giya Kancheli (1935-2019)  | |
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