[Rock Progressif] Playlist

arnaud bellemontagne a écrit:

arsen6203 a écrit:

Et puis si vous voulez vraiment faire dans le prog, il faut: que le chanteur et la chanteuse échangent leurs vêtements et éventuellement leurs voix, que le bassiste porte des moon-boots d'au moins 30cm de haut, que je guitariste joue reclus dans un coin sur une chaise dos au public, que le batteur s'entoure d'une pléthore de percussion nécessitant l'usage d'un 15tonnes à son usage exclusif pour les tournées et surtout recruter un joueur de clavier porteur d'une cape et sachant manier le tournevis...

Vous pourriez renommer le groupe Emerson,Crimson and Yes

J'avais oublié, il faudrait aussi que le chanteur joue de la flute (le plus faux possible sur scène et juste sur disque...), que la chanteuse ait dans la main un tambourin dont elle ferait un usage aléatoire des plus beaux effets, et éventuellement recruter un violoniste qui saurait jouer du saxo, là ça serait top...

arnaud bellemontagne a écrit:

Sinon arsen6203, pas d'avis sur Anglagard?

Pas encore eu le temps d'écouter...

@ Arsen

pour le faux rire dans le chant, c'est vrai que c'est atroce mais notre invité (celui qui chante le rôle du dieu des mers) avait du mal à faire semblant de rire... On a laissé comme ça pour lui foutre la honte
Je suis d'accord pour la 4 que j'adore !
La 9, avec la chanteuse, c'est notre guitariste qui l'a composée tout seul (il compose dans un registre beaucoup plus triste que le mien). Du coup c'est vrai qu'elle sonne un peu à part, tout comme sa musique instrumentale (piste 12). Mais j'aime bien travailler avec lui car, quand on travaille tous les deux sur une compo, ça donne le vrai son des Havrais, ce qui n'est pas le cas quand on travaille chacun de notre côté. Aussi, si il n'y avait que moi, il n'y aurait pas de chanteuse dans le groupe ! (même si il faut avouer que ça ajoute de la couleur et du bonheur sur scène, c'est tellement difficile de trouver une bonne chanteuse qui chante fort...)

Pour ce qui est de la flûte, c'est notre bassiste qui s'en charge : il fait tous les solos de guitare de Michael Jackson à la flûte à bec sur scène (on reprend MJ en traduisant les paroles en français façon "mot à mot").

Mais en fait, progressif, c'est quand tu ne restes pas toujours sur le même rythme, sur les mêmes accords du genre "accords du couplet", "accords du refrain", et que tu amènes ta musique à autre chose en travaillant également les transitions vers cet "autre chose" ?
Aussi, il n'y a plus vraiment de couplets et de refrains, tu fais "progresser" ta musique pour qu'elle garde son unité mais qu'elle t'amène vers différents endroits, différentes atmosphères, différentes tonalités, rythmes, etc. ?

Olivier a écrit:

@ Arsen

pour le faux rire dans le chant, c'est vrai que c'est atroce mais notre invité (celui qui chante le rôle du dieu des mers) avait du mal à faire semblant de rire... On a laissé comme ça pour lui foutre la honte

Dans le prog, le producteur n'hésite pas à montrer ses fesses au chanteur pour obtenir un effet réaliste....

Olivier a écrit:

Mais en fait, progressif, c'est quand tu ne restes pas toujours sur le même rythme, sur les mêmes accords du genre "accords du couplet", "accords du refrain", et que tu amènes ta musique à autre chose en travaillant également les transitions vers cet "autre chose" ?
Aussi, il n'y a plus vraiment de couplets et de refrains, tu fais "progresser" ta musique pour qu'elle garde son unité mais qu'elle t'amène vers différents endroits, différentes atmosphères, différentes tonalités, rythmes, etc. ?

Ta définition n'est peut-être pas la plus répandue mais elle me plait bien et me convient tout à fait. Au début il y avait également une notion d'expérimental mais celle-ci s'est perdu au cours du temps...

Si ça peut servir à expliciter un peu, je me recite (je m'excuse par avance de l'inélégance un brin narcissique du procédé ):

Il me semble qu'il faudrait être attentif à ne pas confondre le genre progressif et l'attitude progressive.

-Le genre progressif:style de musique codifié dans les années 70 et caractérisé par un enrichissement mélodique,harmonique et rythmique par rapport au rock dit traditionnel.Virtuosité, morceaux longs, cassures de rythmes, breaks, complexité structurelle sont les caracteristiques principales de ce style.Progressions harmoniques et tournures mélodiques très typées(qui font que l'auditeur amateur de prog reconnait en une minute si on à affaire à du prog ou pas ).


-L'attitude progressive:là ce n'est plus un style mais une demarche,le fait d'explorer des territoires musicaux inconnus,d'aller toujours plus loin dans l'experimentation et la recherche sonore.


Fort de ces deux distinctions on peut dire que les groupes des années 70 (Yes,Genesis,King Crimson...), se rattachaient au genre progressif (ils repondent aux canons stylistiques etablis plus haut) et avaient l'attitude progressive(ils innovaient en créant le genre progressif justement).


De ce point de vue on peut dire tranquillement que Dream Theater se rattache au genre progressif (ce qui n'est guere contestable:toutes les caracteristiques du style y sont presentes) mais qu'il n'as pas d'attitude progressive (il se contente de recycler les recettes du passé avec un son plus moderne)...de même pour Spock's beard, Flower Kings, Transatlantic...


A l'inverse on pourrait dire de Radiohead ou d'Aphex Twin qu'ils n'appartiennent pas au genre progressif mais qu'ils ont l'attitude progressive.

Très bonne distinction s'il en est.
Je nuancerais par contre sur les groupes du début des années 70 (dont beaucoup ont commencé une carrière vers 67), qui me semblent avoir eu d'abord la démarche progressive. Ils ont été essayer de voir si, après les Beatles, on ne pouvait pas aller encore plus loin dans cette idée de fusion des courants pop et d'un apport du savant.
Maintenant, il est vrai que certains groupes (surtout Genesis et Yes en fait, car assez semblables) ont crée un son sur lequel beaucoup de groupes se se sont basés.

Edit : je viens de te relire plus attentivement le texte d'arnaud... Je n'ai rien à nuancer

Pardon.

Oui tu devrais avoir honte!!!

Pour ta penitence, je te condamne à une ecoute d'une traite de l'integralité de la discographie de Dream Theater ainsi que des innombrables sides projects de Mike Portnoy.

Je viens donc d'écouter :
Anglagard: Epilog (1994)


C'est effectivement assez curieux en 1994.
J'aime avant tout le melotron, et oui, j'ai été gaté Les arrangements sont plutôt réussis et les harmonies déployée sont très intéressantes. C'est vrai que le côté "fjord sous la pluie un jour de déprime" s'entend bien dans certains enchaînements d'accords. De leurs côtés, les mises en places sont propres. Ainsi, les couleurs développées dans cet album sont plutôt sympas.

Maintenant, les deux morceaux qui m'ont plus attirés sont le premier et le dernier.
L'introduction est belle, presque baroque dans ces motifs descendants qui frottent entre eux. J'aime moins l'association violon/melotron cordes sur la fin.
La fin de l'album nous montre une jolie pièce pour piano seul d'une grande richesse de modulation et de fausses relations harmoniques. Dommage que la mélodie soit basée sur un rythme répété de valeurs égales. C'est d'ailleurs le premier repproche que je ferais à ce groupe : les mélodies sont souvent rectilignes à cause de ces répétitions rythmiques. D'une manière général, je trouve que ces dernière ne sont pas assez riche pour pouvoir se passer de parole. Les construction sont assez similaires, au point que je pourrais confondre les trois morceaux longs. Cela manque un peu d'originalité à la longue. Je trouve enfin leurs passages lents beaucoup mieux réussis que les passages rapides qui, je l'avoue, ne groovent pas un caramel.
C'est, pour reprendre le terme de Duck Feeling, une bonne étude de style des groupe de 71-73, celle-ci semble sortir de l'école, tant elle semble sage. Mais l'accumulation d'éléments techniques ne suffit pas à embellir des thèmes un peu légers et le tout ne m'a pas procuré beaucoup d'émotion. Pour comparer sur une même année, je me suis réécouté des extraits de Brave (Marillion) que je préfère largement.

Merci pour cette reaction, Kegue.
Concernant Brave de Marillion, mon ecoute date et mes souvenirs sont flous...je vais donc le réecouter histoire de voir s'il est aussi (voir plus) transcendant que cet Epilog d'Anglagard.

Donc,

Pour l'anecdote, le premier motif au piano me rappelle le Floyd.On le retrouve dans Goodbye-to all that.

Travail tres interessant sur les ambiances et les climats.
Chant habité d’Hogarth, une sensibilité à fleur de peau(cependant pas loin du manierisme parfois).

Je me trompe ou je sens chez toi Kegue (et peut être aussi Duck Feeling) une certaine reticence au "tout-instrumental" en prog? …vous semblez très attachés au chant.

Tu dis que la section rythmique d’Anglagard groove pas un pet’...moi je veux bien... Olsson n’est certes ni Vander ni Bruford…mais franchement la rythmique de Marillion ...plus rigide, tu meurs.

D’ailleurs c’est ce qui me dérange dans cette musique : cette rythmique raide comme la justice leste le propos du groupe dans le tout-venant de la musique « rock » .Et les riffs drus de Rothery n’aident pas(Paper Lies !!! ).
Conséquence logique de cet etat de fait: la musique a plus d’impact lors des sequences plus ethérées et intimistes (sans batterie) avec juste Hogarth et un accompagnement à base de piano, de claviers ou de guitare acoustique.

Musicalement les envolées instrumentales sont reduites a la portion congrue...c’est bien timoré tout ça.
Beaux arpèges en son clair de Rothery sur le morceau titre…très envoûtant.

Au final un beau disque(peut être le meilleur que j’ai entendu de Marillion),d'ecoute très agréable mais je reste sur ma faim, ça ne me nourrit pas comme peut le faire justement Anglagard, ça reste trop balisé, trop sage.

Evidemment les deux esthétiques n’ont rien a voir(d’abord c’est toi qui a rapproché les deux disques ), mais je trouve chez Anglagard une esthétique plus travaillée que ce soit sur le plan du raffinement(arrangements somptueux!),de la gestion des contrastes et de la poésie sonore.
Il va de soi que je n’invoquerai pas ici la dimension plus complexe, plus sophistiquée, plus avancée et plus riche du vocabulaire d’Anglagard, la comparaison avec Marillion n’etant pas de mise sur ce plan.

Bref, 1994 pour moi, c'est plus l'epilogue que la bravoure.

http://des-chibres-et-des-lettres.blogspot.com/2010/06/discographie-selective-du-prog.html

Un post d'un blog sur le prog…

et à part Motorpsycho et Porcupine Tree je ne connais rien de tout ça

Bon voilà, en passant…

arnaud bellemontagne a écrit:

Je me trompe ou je sens chez toi Kegue (et peut être aussi Duck Feeling) une certaine reticence au "tout-instrumental" en prog? …vous semblez très attachés au chant.

Peut-être que oui, tout simplement parce que le rock progressif instrumental a tendance à mettre en avant les solos et la virtuosité. Et ça tourne très vite à la démonstration pour moi, alors que le chant a tendance à pouvoir apporter un peu de mesure à ce genre de musique. Cela étant dit, je n'ai rien contre le rock instrumental. Godspeed You! Black Emperor ou Neu! font partie de mes groupes préférés.

Je ne suis pas certain que le rock progressif fonctionne sur la dialectique chant/demonstration.

Des groupes instrumentaux comme Univers Zero ou Present se caracterisent par une très grande rigueur d'écriture qui les met à l'abri de toute velleité demonstrative(il n'y a quasiment pas de solos chez Univers Zero).

Dans une tout autre esthétique, le Tubular Bells de Mike Oldfield, pour instrumental qu'il soit, ne me semble pas rongé par le démon de la virtuosité exhibtionniste.

Au fait, il y a du chant chez ELP non?

Ah c'est certain que ce que je dis n'est pas une règle absolue, mais disons que c'est une tendance avec laquelle je n'ai vraiment que très peu d'accointances.

En parlant d'Univers Zero, j'ai vu Acid Mothers Temple en concert - complètement grandiose d'ailleurs - jeudi soir et leur bassiste Guy Segers remplaçait Tsuyama Atsushi qui s'était cassé un bras !

phAx a écrit:

http://des-chibres-et-des-lettres.blogspot.com/2010/06/discographie-selective-du-prog.html

Un post d'un blog sur le prog…

et à part Motorpsycho et Porcupine Tree je ne connais rien de tout ça

Bon voilà, en passant…

Ah, merci de ce lien, j'arrive à la bourre mais soit.

Pareil, je connais que ces deux là de la liste, le Motorpsycho m'avait pas mal intrigué. Et oui c'est une tuerie. Le mariage optimal entre la bière et l'hypnose, ce son gras et ce groove digne d'un In Rock, avec ces arrangements entre prog et psyché à l'odeur bluesy étrange.

Citation :

En parlant d'Univers Zero, j'ai vu Acid Mothers Temple en concert - complètement grandiose d'ailleurs - jeudi soir et leur bassiste Guy Segers remplaçait Tsuyama Atsushi qui s'était cassé un bras !

je n'ai que 1313, du 100% acoustique. Dans le genre, je te sers une sauce atonale et je m'arrange pour te donner des sueurs froides à travers l'écoute, c'est un cas de laboratoire.

Disque passionnant que ce 1313 d'Univers Zero, pour un premier album ils developpent un univers musical "chambriste" totalement personnel à la croisée de Stravinski, Bartok,d'accents Magmaiens et de musique medievale.
Une musique pas toujours facile d'accès, mais diablement inventive.
Une evolution vers une esthétique plus lyrique et mélodique se fera jour sur Ceux du Dehors:un disque exceptionnel.
Le petit dernier Clivages(2010) est aussi une grande reussite.

Immense groupe que celui de Daniel Denis, malheureusement pas reconnu à sa juste valeur.

A mes yeux ce groupe, de part sa stature ésthétique, est l'equivalent d'un Magma je le dis tout net.

arnaud bellemontagne a écrit:

Au fait, il y a du chant chez ELP non?

Ben oui, y'en a. C'est d'ailleurs ce qu'ils ont fait de mieux.....

Motorpsycho - Heavy Metal Fruit (2010, Rune Gram.)

C'est sympa, donc, en effet, le dernier Motorpsycho… Un avis Arnaud ?

Ca me fait penser à un mélange entre Yes, Deep Purple c'est vrai, et …Grandaddy, le groupe de Jason Lytle…

Je viens de m'ecouter ce Motorpsycho, pour ma part je n'y entends ni Yes ni Deep Purple mais plutôt Hawkwind,un peu Floyd,Gong et surtout la scène psychédelique US des Grateful Dead et autres.

Le son est tres organique, il y a un côté jam-band itératif avec une batterie plutôt lourde et des sonorités brutes: une esthétique totalement fin 60’s/debut 70’s.
C’est clair que ca n'est pas ce disque de 2010 qui fera avancer le schmilblick.

A noter une belle envolée symphonique a la fin du 1er morceau.

Le 2ème titre nous amene en pleine fin des 60’s…completement psychedelique avec une 2ème partie plus jazzy avec de la trompette.

Le 3éme morceau est plutôt interessant:on passe d'un rock lourd psyché qui debouche sur une sequence free bruitiste, puis on termine avec des accords de voix façon Beach Boys.

La 4ème plage est une simple ballade.

Le 5 éme morceau est ne jam psychedelique façon Grateful Dead/Quicksilver Messenger Service avec des vocaux d’epoque.

La suite finale de 20 minutes, nous reserve une belle accalmie vers 6 minutes environ avec une voix feminine.

En definitive, ce disque c'est du revival psychedelique pur et dur(presque jusqu'à la singerie).
Esthétiquement c'est plus un "jam-band" qu'un "prog-band":les riffs restent basiques, les textures assez depouillées,les harmonies assez simples,beaucoup d'iterativité,pas de structures complexes et peu d'écriture.
C’est plus du rock psychedelique que du prog à proprement parler.

Bonne production et execution au-dessus de tout supçon.
Je pense que le disque saura accrocher l'oreille de Duck Feeling.
De mon côté ,ça n'entre pas vraiment en phase avec ma sensibilité.

arnaud bellemontagne a écrit:

Je viens de m'ecouter ce Motorpsycho, pour ma part je n'y entends ni Yes ni Deep Purple mais plutôt Hawkwind,un peu Floyd,Gong et surtout la scène psychédelique US des Grateful Dead et autres.

Oui il y a des clins d'œil à Floyd... (Starhammer à 11'15 par exemple) Grateful c'est vrai aussi. Très juste. Quelle oreille... Il y a quand même un peu de Deep Purple dans ce son, non ? Et du Yes dans les voix ?

Citation :

Le son est tres organique, il y a un côté jam-band itératif avec une batterie plutôt lourde et des sonorités brutes: une esthétique totalement fin 60’s/debut 70’s.
C’est clair que ca n'est pas ce disque de 2010 qui fera avancer le schmilblick. :mrgreen

:

est-ce le but ?

Citation :

A noter une belle envolée symphonique a la fin du 1er morceau.

Isn'it ? Bon, j'avoue que je préfère le départ du 2ème morceau à ça...

Citation :

Le 3éme morceau est plutôt interessant:on passe d'un rock lourd psyché qui debouche sur une sequence free bruitiste, puis on termine avec des accords de voix façon Beach Boys.

Ouais exact, c'est du 2nd degré sûrement ces voix .... arf!

Citation :

En definitive, ce disque c'est du revival psychedelique pur et dur(presque jusqu'à la singerie).
Esthétiquement c'est plus un "jam-band" qu'un "prog-band":les riffs restent basiques, les textures assez depouillées,les harmonies assez simples,beaucoup d'iterativité,pas de structures complexes et peu d'écriture.
C’est plus du rock psychedelique que du prog à proprement parler.

Ok. Mais c'est très sympa à écouter !
Bon, ça me semble quand même très travaillé pour un "jam-band"… ça reste assez "écrit" (envolées symphoniques, les voix, les mélodies...) pour entrer dans la catégorie "prog" (ça en a l'ambition même si ça n'en a pas toutes les qualités selon toi j'ai envie de dire)

Citation :

Bonne production et execution au-dessus de tout supçon.
Je pense que le disque saura accrocher l'oreille de Duck Feeling.
De mon côté ,ça n'entre pas vraiment en phase avec ma sensibilité.

C'est vrai que quelques passages ne jureraient pas dans la b.o. d'Easy Rider... que j'ai revu à l'occasion de la mort de Dennis Hopper...

Bien belle analyse ! (même si j'ai plus d'estime pour ce disque que toi apparemment et même si j'en suis pas fou du tout )

Tout de suite :

King Crimson, The Power To Believe.

Des passages insupportables (Facts Of Life, une parodie ?) au milieu de quelques tueries : Elektrik, Level Five, Dangerous Curves, et quelquefois les deux dans le même morceau (Happy With What You Have To Be Happy With) Bref, étrange cette évolution depuis Thrak… (que j'aimais bien d'ailleurs)

Z'en pensez quoi ? Poubelle ?

Même ressenti que toi:quelques superbes morceau au milieu de choses qui me laissent de glace, même topo pour the Construktion of Light.

De même Thrak ne m'enthousiasme pas outre mesure.

Plus généralement je ne vois pas un seul groupe progressif de la grande epoque(Genesis,Floyd,Yes,ELP et donc Crimson) qui se soit bonfié après la fin de l'âge d'or des 70's.

A contrario la scène Avant-Prog n'a jamais été aussi vivace:Magma, Present, Univers Zero,Miriodor,The Science Group ou encore Thinking Plague nous on recemment livré des albums magnifiques .

Tiens d'ailleurs j'en profite pour signaler une specificité de la scène Avant-Prog:Le Batteur/Leader/Compositeur(Christian Vander, Daniel Denis, Dave Kerman,Chris Cutler...).

phAx a écrit:

Tout de suite :

King Crimson, The Power To Believe.

Des passages insupportables (Facts Of Life, une parodie ?) au milieu de quelques tueries : Elektrik, Level Five, Dangerous Curves, et quelquefois les deux dans le même morceau (Happy With What You Have To Be Happy With) Bref, étrange cette évolution depuis Thrak… (que j'aimais bien d'ailleurs)

Z'en pensez quoi ? Poubelle ?

Personnellement je trouve que cet album est l'un des plus abouti du groupe depuis sa remise en route dans les années 90. Le truc de Fripp est d'intégrer le son de l'époque à l'esprit de KC sans le pervertir. Si dans les années 80, cela fonctionne dès le premier album, depuis les années 90 il faut attendre cet album pour que les choses fonctionnent. Thrak est bon mais il est daté dans la mesure où une partie de ce qui se trouve sur l'album aurait dû figurer sur un album de KC avec Sylvian qui ne verra pas le jour (en remplacement nous avons eu The first day). Bref pour en revenir à cet album mes seuls déceptions sont la présence de "Eyes Wide Open" (qui est une bonne chanson de Belew mais qui n'a pas sa place ici) et l'absence de Lark's IV (paru sur le précédent). En effet Dangerous Curves est parfait comme intro de Lark's IV et sur l'album cela fait comme un vide. Au niveau parodique aurait dû figurer en bonus le "Potato Pie".

J'ai bien aimer la construction de l'album, un peu comme In the Wake of Poseidon. J'ai en revanche trouvé les compos un peu réchauffées par rapport à Thrak qui rest mon album préféré du KC des années 90.

Bon, je vois que nous sommes tous à peu près d'accord sur la qualité de l'engin de guerre qu'est ce "Power to Believe" : un truc énorme qui aurait pu exploser mais dont certaines mèches ont été mouillées…

Depuis 90, on peut retenir les live (Thrakkatack) et les "projekt" quand même...

arnaud bellemontagne a écrit:

Tiens d'ailleurs j'en profite pour signalé une specificité de la scène Avant-Prog:Le Batteur/Leader/Compositeur(Christian Vander, Daniel Denis, Dave Kerman,Chris Cutler...).

J'avais posté une idée qui ne fut pas retenue comme source pour vos commentaires, trop intéressés à juger le travail de William Sheller (qui le mérite davantage j'en conviens... ) ici : https://classik.forumactif.com/autres-styles-f5/la-reconciliation-rock-musique-classique-t1803-120.htm , la question étant : Si le XIXème était celui du piano et le XVIIIème du violon, le XXème ne serait-il pas celui des percussions ?
Je pense que ta réaction le confirme en partie ? (Même s'il s'agissait d'évoquer les "musiques savantes")

Reflexion on ne peut plus pertiente, Phax.
Il faut dire que l'exploration du paramètre rythmique a été l'une des preoccupations majeures du XXème siécle(Stravinski, Bartok, Messiaen, Varèse, Boulez...), d'ou l'importance cruciale des percussions dans ce repertoire.

Et ça rejoint ce que je disais au niveau de la specificité des Batteurs/Leaders de l'Avant-Prog, genre dont les deux influences tutélaires sont Stravinski et Bartok, compositeurs eminement rythmiques s'il en est.

La découverte des musiques ethniques (et leur considération, enfin ! de leurs spécificités, l'arythmie etc..) et la fascination de la modernité au tournant du XXème (la machine surtout) ne sont pas étrangers non plus à ce nouvel intérêt et cette interrogation pour ce qu'est la pulsation certainement non ?

je me relis la honte… désolé c'est mal dit mal écrit je suis fatigué...

Je suis un peu plus partagé sur les Projekt. Je trouve le I très bien et je crois me souvenir de choses bien dans le IV (je n'écoute pas ça souvent quand même, surtout en ce moment), par contre celui avec Belew à la V drum (Projekt II il me semble) m'a vite ennuyé.

Il y en a un qui est très très ennuyeux (par contre je ne le cherche pas... lequel ? le 3 ? peut-être...) mais j'ai un excellent souvenir d'un exemplaire de la série (lequel encore ? pff...)

kegue a écrit:

Je suis un peu plus partagé sur les Projekt. Je trouve le I très bien et je crois me souvenir de choses bien dans le IV (je n'écoute pas ça souvent quand même, surtout en ce moment), par contre celui avec Belew à la V drum (Projekt II il me semble) m'a vite ennuyé.

Le I est totalement improvisé même si Fripp en profite pour glisser un ou deux thèmes de TCOL (que Bruford n'aiment pas...). Le II est le premier à s'être réuni. L'album studio totalement improvisé est intéressant même si cela tourne à vide par moment. L'album live est déjà beaucoup plus structuré et jette les bases des thèmes pour le III et le IV qui ont quasiment les mêmes programmes. Je préfère tout de même le IV plus pêchu en raison de l'addition de la basse de Levin, ce qui permet également à Gunn d'avoir plus de liberté. Sinon le côté jazzy du I me séduit assez mais ce n'est plus vraiment KC mais plutôt BLUE.

Age of the Fifth Sun, Cinquième album de God Is An Astronaut, ce n’est pas du rock progressif proprement dit, mais un assez bon album. Du bon travail ficelé par God Is An Astronaut comme à leur habitude, même s’ils ont tendance à se répéter un petit peu ces dernières années. Quelqu’un a écouté ?

Non, je ne connais pas ce groupe.

Comme promis ici https://classik.forumactif.com/autres-styles-f5/rock-progressif-playlist-t4012-20.htm ,retour donc en detail sur Clivages(2010) le dernier opus des maitres du « rock de chambre ».



Le groupe et composé de Daniel Denis (batterie),Andy Kirk :(guitare uniquement sur 2 plages),Michel Berckmans (basson,cor anglais, hautbois, melodica), Kurt Budé (clarinette basse,saxophone alto),Pierre Chevalier(claviers), Dimitri Evers (basse), Martin Lauwers(violon).

1-Les Kobolds (4:13)

Morceau enjoué et festif,aux couleurs un peu zappaiennes.
Lyrisme irresistible et enthousiasmant issu des musiques de l’est
Quelques syncopes magmaiennes de ci de la.
Arrangements superbes.
Une perle.

2-Warrior (12:10)

Ambiance plus sombre et crepusculaire.
Climat plus electrique:on entend de la guitare,une rareté chez Univers Zero:cela tend à le rapprocher de groupes comme King Crimson ou Present.
La musique prend un caractere plus rock et organique avec des envolées saxophoniques torturées couleur Free-Jazz.
Le morceau est tres roboratif,vivifiant a souhait.
Il n’empeche, ça n’est pas l’Univers Zero que je prefere, même si le morceau doit avoir un effet bluffant en live.

3-Vacillements (3:35)

Miniature tres raffinée.
On est quasiment dans de la musique de chambre (violon et vents: pas de batterie).
Arrangements encore une fois magnifiques et lyrisme melodique de tous les instants.
Univers Zero n’est jamais aussi bon que lorsque il manie l’ambiguité : musique de chambre ou rock ultra-chiadé ?
Qui peut le dire à l’ecoute de cette ode à la pureté mélodique ?

4-Earth Scream (3:11)

Interlude "ambient" à base de bruits metalliques qui prepare le terrain pour une des pieces maitresses du disque…

5-Soubresauts (7:59)

Enorme !!!
Un condensé de tout ce qu’on aime chez Univers Zero :la science des arrangements, la richesse de l’ecriture, le lyrisme effervescent, la beauté des timbres,les rythmes asymetriques.
Un chef d’œuvre absolu.
C’est dit.(et ça va surement être contredit ! )

6-Apesanteur (3:40)

Le groupe continue de nous ravir les oreilles avec des combinaisons de timbres tous plus travaillées les unes que les autres.Encore une miniature superbe !

7-Three Days (5:53)

Dans la lignée de "Vacillements"(la encore, batterie aux abonnés absents): une épure chambriste qui peut faire penser aux travaux d’un quatuor de saxophones comme le Rova Saxophone Quartet ou d’un certain Jazz européen tres esthétisé comme celui de Louis Sclavis et des productions ECM.
Toujours aussi magique et envoûtant.

8-Straight Edge (13:57)

Ca commence par une cadence de violon en solo tres vite rejoint par un piano melancolique à souhait…l’intensité croit jusqu'à un riff de guitare tres groovy avec un theme aux vents par-dessus…on a droit à des couleurs jazz inedites chez Univers Zero(solos de sax alto);
Puis une accalmie contemplative que dechire une envolée Free-Jazz.
Un climat neurasténique et claustrophobique s'installe jusqu'au retour du riff groovy à la guitare et du theme aux vents.

Un tres bon morceau auquel il manque un petit truc pour m’enthousiasmer totalement(mais je chipote un peu).

9-Retour de foire (7:42)

Pure musique de chambre.
Melancolie à petits pas.
Arrangements toujours tres chiadés.
C’est d’une finesse et d’une classe inouie.
La encore, imposible de dire si c’est du rock ou de la musique de chambre.
Magique.

10-Les cercles d’Horus (3:45)

Outro qui conclut majestueusement ce disque majeur.



Jamais Univers Zero n’avait poussé aussi loin son esthetique en direction de la musique de chambre.
En elargissant sa palette expressive, il accroit sa force de frappe.

Un disque varié, dynamique et enthousiasmant de bout en bout.


Bref, l’opus le plus abouti du groupe avec "Ceux du Dehors".

L’Avant-Prog est en pleine forme, qu’on se le dise!

Mon album de l'année(et de tres loin !!!)

arnaud bellemontagne a écrit:

Mon album de l'année(et de tres loin !!!)

Ok, donc : à fuir.

Hé dis donc!!!



Plus serieusement, si tu as un disque de 2010 plus abouti artistiquement que celui-ci ben je t'ecoute.

Univers Zero: Clivages

J'en ai aussi écouté des extraits sur musicme (30 secondes, c'est court quand même).
Cela m'a l'air très intéressant sur les arrangements. Les timbres me plaisent bien en tout cas. Les modes employés semblent frôler l'atonalité (Mon Dieu, du Rock pré dodécaphonique )

Du coup, je suis allé voir sur deezer, et ils ne proposent que Toujours plus à l'Est. Ce titre m'a un peu moins emballé, même si la structure est plutôt bien pensée.

Tout ça pour dire que je vais essayer d'approfondir l'écoute du répertoire de ce groupe.

PS : ils viennent d'où au fait ?

Ce sont des Belges.
Daniel Denis (batteur, leader et compositeur principal du groupe) à même fait brievement partie de Magma.

En effet, leur musique est très sophistiquée, ce sont avec Henry Cow et Present les leaders de ce que l'on appelle "le Rock de Chambre";a savoir une instrumentation plutôt acoustique(avec des instruments faisant echo à la tradition chambriste comme le basson ou le hautbois), une ecriture millimétrée et des arrangements ultra-chiadés.

A ecouter en priorité si tu veux decouvrir ce très grand groupe:"Ceux du Dehors" et le petit dernier "Clivages".

warning : contient des jugements de valeur potentiellement énervants.

Univers Zéro : Clivages

Un calvaire de finir le disque
Plus abouti qu'Implosion certainement (et mieux mixé) mais je ressors de là avec une grosse impression de superflu. D'un point de vue sonore c'est un peu le grand écart entre les timbres naturels et le travail électronique ; je trouve que ça ne prend pas. Tout ce qui est synthés, ambiances, sons de claviers, nappes etc... : beurk. Les passages acoustiques sont plus agréables tant que le basse-batterie ne s'en mêle pas. Charlé un peu trop proche à mon goût, mais la caisse-claire surtout, je n'aime franchement pas : elle est bâtarde, entre une lourdeur pénible (accordée grave) et un jeu plutôt fin qui tombe à l'eau à cause d'un mix un peu lointain (les ghost-notes sont pâteuses).

Mais ça ce n'est que l'emballage, le plus important reste la composition. Une technique récurrente : la juxtaposition de contrepoints en mesures complexes ou impaires. Ça devient vite usant, ce collage permanent. On compte le nombre de répétitions : "ah, là ils font deux, tiens, là c'est quatre... chouette". Puis nouveau bidule.
Cette manie de la juxtaposition est quand même assez souvent assortie de tuilages, ça rafraîchit un peu le déroulement du temps mais pas de quoi sauter au plafond.

En gros je trouve que ça tourne en rond, la saveur mélodique est très rare et l'enchaînement des séquences fait un effet artificiel.

1- Les Kobolds : danse paysanne à 5/4, plein de petites cellules contrapuntiques vigoureuses s'enchaînent. Au centre, une mélodie étirée sur un ostinato de basse, sujette à un développement assez reposant (on sort un peu du syndrôme patchwork).
Stérile émotivement pour moi.
2- Warrior : Ambiance Terminator 5 : le dernier sacrifice. Tribalisme urbain ridicule, groove cyber-glauque, grandiloquence de téléfilm. J'aime bien les 2 chants croisés vers 3'15. Les solos s'enchaînent selon le principe de tuilage (pas synchro avec les changements de grooves). Les soubresauts stridents vers 6'00 sont sympa ; on débouche sur un long crescendo rampant, porté par la régularité des cymbales. Vers la fin, une structure ostinato-sifflements-pédales me plaît plutôt bien. Les sons synthétiques me navrent.
3- Vacillements : petit trio inconfortable. Souvent un accord "de base" autour duquel on gigote par hoquets nerveux. Beaucoup de contrepoint quasi-atonal, truffé de jeux rythmiques un peu niais. Je trouve une certaine naïveté dans l'écriture.
4- Earth scream : ambiance d'usine, de machineries. Hurlements lointains. Une vision bien peu poétique de la terre... je verrais bien des images 3D bien cheap du début des années 90 pour accompagner ça.
5- Soubresauts : J'aime le groove heurté du début, après l'intro basson-violon. Le vamp de piano ultra-ricain me débecte. C'est la B.O. d'Agence Tous Risques sans le grain analogique... Moches guitares à effet chorus overkitsch. Les ruptures "coq-à-l'âne" ont parfois un certain comique, ça peut être sympa deux secondes. Des superpositions libres qui, à mon oreille, ne signifient rien. 5'45 : section marrante. Mais la surprise vient des métriques exotiques, sinon c'est gavant.
6- Apesanteur : Le groove doux et rapide ne me déplaît pas, sinon le chant balkano-truc, c'est pas le grand frisson. Des effets rigolos à la batterie, des bruissements.
7- Three days : Double ostinato + chant. Les instruments s'échangent les rôles pendant un bon bout de temps. Une succession très fouillée de petits bouts, reprises variées dans tous les sens, breaks intercalés, accord plaintif étagé pour laisser respirer. Pendant un bon bout de temps, on n'a que ça à suivre puisque l'écriture elle-même est sèche et pas emballante. Mais soudain, vers la fin !... l'accord plaintif étagé est développé, et un agréable parfum Berg-Webern s'installe. Des plaintes étirées avec des modes de jeu spéciaux, des sortes de passages en klangfarben Pour moi, il y a un vrai climat dans cette zone. La fin triture à nouveau les superpositions soporifiques du début, avec des jeux malicieux d'échange qui ne fascinent que l'auteur.
8- Straight edge : vilain piano (Midi ?) qui peine à installer une ambiance. Du contrepoint trouble. Le groove martelé vers 2'50 me plaît bien. Toujours un patchwork de ratiocinations, mais je m'ennuie moins.
9- Retour de foire : un piano pénible sert de socle à des effets de klangfarben assez sympa. Mais je commençais déjà ne plus en pouvoir de ce foutu disque... faudra que je réécoute cette piste.
10- Cercle d'Horus : ouais, plus que 3 minuuuutes !!

De façon plus succincte et plus raide sans doute.
Globalement j'ai pas aimé.
Trouvé longuet ces passages musique de chambre aux bois, quelques belles ambiances évocatrices d'un orient caucasien pourtant, un sax pas mal mais je butte sur ces répétitions constantes des cellules mélodiques ou rythmiques, presque glassien parfois.
Le mélange des genres ne me convainc pas, les passages jazz-rock me conviennent bien mieux.

Univers Zero
Clivages (2010)


1- Les Kobolds
C'est simili kreshmer, ambiance sympa mais assez vide, répétitive, pas certain, au vu des autres titres, qu'un bon riff mélodique ou rythmique soient suffisants pour construire tout un album. On sent toujours ces mêmes petits motifs de tierces majeures ou de secondes retournés dans tous les sens un peu partout.

2- Warrior
Mon titre préféré
Franchement j'aime beaucoup cette ambiance lourdingue et bourrine , je ne vois rien de réellement free là-dedans, on ne quitte pas la tonalité je pense, le sax fait une peu Ayler certes.
:

3- Vacillements
On dirait de la musique de chambre pour téléfilm un peu chic de France2.

4- Earth Scream
No comment

5- Soubresauts
Je m'ennuie tout du long, cette batterie répétitive, tout est répétitif en fait, les accords arpégés, une sorte d'homophonie rock. Harmoniquement ça semble enfantin.

6- Apesanteur
S'il y a de jolies choses c'est vite étouffé par les longs développements monotones, un obstinato au piano sans poésie. Un certain abus de la syncope.

7- Three days
Musiquette de chambre vite creuse. Je ne retrouve pas ce que vous décelez.

8- Straight Edge
J'aime assez ça.
Plus original ici, les bois et les cordes se lâchent un peu. Pas vraiment délirant rythmiquement on retombe dans cette sensation de hoquet, le batteur ne semble pas avoir une imagination débordante, le sax est pas mal dans sa froideur. Sans doute voulu pour ce début de titre, tout est assez glacial, carré. Ça part un peu en c... vers la fin, j'aime bien le sax qui devient enragé, le reste de l'aréopage continue assez sagement finalement. Fin sympa, ça reste peu inventif mélodiquement.

9- Retour de foire
"Magique"
Du Weill en moins amusant. Il y a quand même de grosses faiblesses d'inspiration, assez handicapés du rythme même si on sent de la mélancolie.

10- Les cercles d'Horus
Avec un titre pareil je m'attendais à plus fort. Ici vraiment pas grand chose.

Je n'ai pas aimé non plus. Autant écouter du Connesson.

Par contre (j'avoue mon ignorance), je viens de découvrir Anathema.
Je suis complètement enthousiaste.

D'autres amateurs ?

oui, mais je trouve que Anathema, c'est quand même un groupe gentil qui ne prend pas beaucoup de risques... On se lasse vite, je trouve...
Et ça manque aussi de groove, pour du rock.
Dans le genre, je préfère Paradise Lost, In The Woods..., The Gathering (Mandylion, Nighttime Birds), My Dying Bride, Lacuna Coil (In a Reverie).
Et bien sûr Type O Negative que certains classent dans ce style (mais je ne m'y risquerai pas... même mort, leur chanteur peut encore faire mal )

Enfin, Zeno, tu n'es pas ignorant de ne pas connaitre Anathema : c'est un groupe peu connu, surtout en dehors du monde du "métal" (même si ce n'est plus vraiment du métal)

Attention : je ne suis pas comme toi, et quelques autres ici, un amateur éclairé en matière de rock prog (disons, plus largement, tout ce qui sort du I-IV-V basique et des riffs stéréotypés). Je connais quelques trucs, mais pour l'essentiel je découvre.

Tu me cites tes préférences et j'avoue ne pas trop les connaître.

J'aime beaucoup ce qui est planant, décalé, glauque mais raffiné, arrangé avec soin, même si les angles sont aigus par endroits. D'ailleurs, j'écoute Led Zep avec plaisir, les Who, des choses comme ça.
Je suis assez inconditionnel de Pink Floyd - rien que des choses archi-classiques, donc.
Une autre voix qui me semble assez jouissive, celle de Bowie.

Dans Anathema, la voix de Cavanagh m'a scotché tout de suite (comme celles de Morrison ou de Jeff Buckley, tu vois le genre que j'apprécie ?).
Qu'ils viennent du métal ne me gêne pas du tout, justement je trouve très intéressante l'évolution.
Dans un autre genre, j'aime beaucoup Dead can dance.

D'autres pistes à me suggérer dans ces directions-là ?

OK, si tu aimes ce qui est planant, oublie un peu mes références, même si certains trucs pourraient te plaire (In The Woods..., c'est un peu ce que tu décris). Je vais voir ce que j'ai en stock qui pourrait correspondre
Mais commence par In The Woods... : albums "Strange in Stereo" et "Omnio"

Confronter la richesse et la complexité du propos d'Univers Zero avec le metal melancolique basique d'Anathema ça me laisse un peu sur mon séant mais bon...

Et puis c'est pas le bon topic pour parler d'Anathema

Bien entendu je reagirai en temps et en heure aux chroniques/coups de massue de Jerome et Vartan.

Tu ne comprends pas... J'aime les atmosphères.

Univers Zero, ça me fait penser à du Hindemith remixé avec du Nino Rota.
Je préfère Arvo Pärt, qui est cependant indigent du point de vue de l'écriture.

Je sais, je te déçois.

en tout cas selon moi Anathema n'a plus grand chose à faire dans le metal (donc Zeno a presque raison d'en parler ici). Même si effectivement Anathema ne joue pas une musique très complexe (c'est limite de la musique à 4 accords en fait), il y a quand même de leur part une attitude progressive dans le sens où ils jouent beaucoup sur les atmosphères comme le dit Zeno.

Zeno a écrit:

Tu ne comprends pas... J'aime les atmosphères.

Univers Zero, ça me fait penser à du Hindemith remixé avec du Nino Rota.
Je préfère Arvo Pärt, qui est cependant indigent du point de vue de l'écriture.

Je sais, je te déçois.

Univers Zéro du Hindemith remixé avec du Nino Rota...pas mal!!!

Arvo Pärt m'ennuie à périr ...côté itérativité minimaliste, je prefere carrément la metallophonie dephasée du père Reich.

@OYO TOHO:certes Anathéma jouent sur des atmosphéres mais ça ne suffit pas pour appartenir au genre progressif, il faut aussi une certaine sophistication sur le plan de l'ecriture et de ce point de vue le groupe est très en deça(de toute façon ils s'en foutent, ça n'est pas leur propos ).

Mais bon tout cela est bien sûr a discuter...parce que si je me laissais aller, j'irais même jusqu'à exclure Pink Floyd du genre progressif

Spoiler:

Tu ne provoque pas du tout arnaud. Pink floyd est pour moi un groupe progressiste de Rock.

A la bonne heure.

Retour sur Clivages d’Univers Zero donc:

Resumons les principaux griefs qui lui sont adressés :

Côté Jerome:
-La lutherie electronique utilisée (synthés,grattes…).
-Tics d’ecriture à base de superpositions de mesures complexes et de cassures qui sonnent "forcé" et manquent de naturel.
-Redondant et peu dynamique.
-Indigent sur le plan mélodique.
-J’oubliais: le côté B.O. de l'agence tous risques (mais j’ai une these la dessus, patience ! )

Côté Vartan:
-Repetitif, iteratif, redondant,glassien( )
-Simpliste et enfantin dans l'ecriture
-Desesperement Homophonique



On répond donc en prenant les choses points par points :
Côté Jerome:

-La lutherie electronique utilisée (sythés,grattes…)

Dans ma perception elle est plutôt discrete : le son privilégié est plutôt acoustique et chambriste(vents, violon, basse, batterie..pas un solo de synthé à ma connaissance), même dans les compos les plus electriques comme Warrior ou Straight Edge le son reste tres organique.


Je partage cependant en partie tes reserves sur le mixage de la batterie(je perçois ce côté à la fois trop lourd et un peu imprecis qui ne permet pas de se rendre compte avec une precision parfaite du travail qu’abat Daniel Denis à la caisse claire)


-Tics d’ecriture à base de superpositions de mesures complexes et de cassures:ça sonne forcé et ça manque de naturel.

C'est un des ingredients de base et l'un des piliers du style du groupe ces rythmiques à contretemps/asymetriques/impaires (appelle ça comme tu veux) et ces superpositions : ça apporte du relief à la musique et la rend à mon sens plus riche, plus narrative et plus interessante que le sempiternel binaire en 4/4 du tout-venant rock…
Je trouve que la sauce prend bien avec Univers Zero, ces rythmes heurtés sonnent vraiment "naturel" et comme allant de soi….on sent toujours « physiquement » la pulsation, la musique garde un petit côté rock dans cette optique.Dans cette perspective ils ne sont pas une fin en soi, mais un paramétre de dynamisme et de relief.


-Redondant et peu dynamique

Il me semble lorsque l’on ecoute l’album qu’on a affaire à une gamme et à une palette stylistique assez variée qui va de la musique de cirque des Kobolds au rock electrique crimsonien de Warrior en passant par l’epure chambriste de Retour de foire et au souffle epique progressif de Soubresauts(ce que tu appelles la B.O. de l’agence tout risques, mais j’ai bien compris que tu n’etait guere sensible a ce lyrisme triomphant et altier typiquement prog que tu trouves peut être un peu kitsch…cf tes critiques concernant A Triggering Myth a ce sujet).
Je sens une tres grande varieté tout au long du disque, beaucoup de travail sur les arrangements et sur les combinaisons de timbres de façon à individualiser chaque morceau.


-Indigent sur le plan mélodique

Je crois qu’il faudrait(si je peux me permettre) tourner autrement ta reserve :je pense que ce sont des mélodies dont les tournures heurtent ta sensibilité…cf. ce que je disais sur tes allergies envers le lyrisme victorieux.

Mais globalement tes commentaires(très fouillés,encore merci! ) semblent tout de même faire credit au groupe d’un vrai travail d’arrangement et d’une certaine sophistication dans le propos(cf. ce que tu dis sur Three Days) même si leur esthetique ne te convient guere, ce que je conçois tout a fait.

Côté Vartan:
Vartan semble être dans le cas contraire(je veux dire qu'il semble detester pour des raisons opposées): il fustige je cite, l’homophonie de la musique, sa pauvreté, son indigence, son côté "musiquette de chambre".

Je crois qu’il y a une question tres claire d’attentes en jeu parce que trouver un morceau aussi riche et chiadé que Soubresauts (qui porte bien son nom) homophonique, repetitif et pauvre sur le plan rythmique alors qu’il n’arrête pas (selon moi) de superposer des metres complexes, de multiplier les episodes et les constructions à tiroirs,ça me semble un peu étrange.

Mais il est possible que tu attendes de la musique des choses beaucoup plus riches,complexes, chiadées, subtiles et sophistiquées(Ligeti,Berg,Monteverdi) ce que je conçois aisement.

Il n’en demeure pas moins que dans un contexte "rock au sens large", qualifier cette musique de pauvre et d’homophonique m’apparaît un peu excessif: si tu as des exemples d’autres formations apparentées à la typologie rock pratiquant une esthétique plus savante et avancée mettant en relief l’indigence de celle pratiquée par Univers Zero je ne demande qu’a les decouvrir.



Finalement ce disque pose avec acuité une question qui me semble fondamentale : un rock ambitieux est-il possible ?

Peut être qu’après tout celui-ci est condamné à la simplicité d’expression et c’est ce qui fait son charme, autrement il apparaît totalement denaturé, inutilement affecté, greffé d’elements pseudo-savants qui le lestent et le detournent de sa fonction premiere d’exutoire et de rebellion cathartique.

Il est bien evident que je m’inscris en faux contre cette affirmation.

Mais vous semblez tous les deux epouser cette thèse, vu que ce que vous semblez apprecier dans le rock, c’est justement le côté direct et brut de son langage emotionnel qui s’abstient de recourir a la médiation savante(Nirvana,Police, Pixies, Cure… etc…)
Mais je peux me tromper.
Quoi qu’il en soit merci de m’eclairer.