| Wolfgang Rihm (°1952) | |
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Auteur | Message |
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/ Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20537 Date d'inscription : 25/11/2012
| Sujet: Re: Wolfgang Rihm (°1952) Lun 9 Oct 2017 - 21:55 | |
| merci. avec le temps mon avis se tempère, y a quelques trucs que j’aime assez bien, mais ça reste négatif. |
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Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Wolfgang Rihm (°1952) Mar 17 Avr 2018 - 22:27 | |
| • Verwandlungen (2002-08)Christian Arming, Matthias Pintscher / Radio-Sinfonieorchester Stuttgart des SWR Stuttgart, 2006-2008 HänsslerUn cycle de quatre «musiques pour orchestre» intitulées chacune Verwandlung («métamorphose»), donc. Probablement l’œuvre la plus «néo» de Rihm entendue jusqu’ici (d’ailleurs Verwandlung [1] est dédié à Killmayer) - avec Nähe fern, un peu plus tardif. Mais là où Nähe fern reprenait un peu ad nauseam l’adagio postromantique expansif à la sauce École de Vienne (et avec une orchestration opaque), on a ici à faire à quelque chose de beaucoup plus coloré, animé et «directionnel». En outre, si le postromantisme à la Mahler-Berg sert de cadre formel global à l’œuvre, il n’en est stylistiquement qu’une des facettes: ici, on retrouve aussi le Rihm «fauve» de Jagden und Formen ou de Tutuguri et les irisations hédonistes de Vers une symphonie-fleuve - mais dans un langage complètement «premier XXᵉ» (et, dans Verwandlung 2 et 4, on trouve même des clins d’œil classicisants.) Pas l’œuvre la plus frappante de Rihm, mais c’est magnifiquement orchestré, très immédiatement accessible et ça s’écoute avec un plaisir constant. Je crois que pas mal de monde ici devrait y trouver son compte, en particulier la cohorte des schrekériens... |
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DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97916 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Wolfgang Rihm (°1952) Mer 18 Avr 2018 - 11:48 | |
| - Citation :
- bla bla bla bla irisation bla bla bla bla schrekerien
Ok, vendu. |
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/ Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20537 Date d'inscription : 25/11/2012
| Sujet: Re: Wolfgang Rihm (°1952) Mer 18 Avr 2018 - 15:25 | |
| - Benedictus a écrit:
- on retrouve aussi le Rihm «fauve» de Jagden und Formen ou de Tutuguri
c’est pour ça que je n’aime que les Verwandlungen 1 et surtout 6, basées sur le douzième quatuor à cordes. (et où la parenté avec Killmayer est la plus claire en effet.) (et où l’orchestre est plus réduit que dans les quatre autres.) |
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arnaud bellemontagne Gourou-leader
Nombre de messages : 25933 Date d'inscription : 22/01/2010
| Sujet: Re: Wolfgang Rihm (°1952) Mer 18 Avr 2018 - 15:57 | |
| Heureux de te revoir parmi nous. |
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Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Wolfgang Rihm (°1952) Mer 18 Avr 2018 - 17:38 | |
| lulu! - lulu a écrit:
- Benedictus a écrit:
- on retrouve aussi le Rihm «fauve» de Jagden und Formen ou de Tutuguri
c’est pour ça que je n’aime que les Verwandlungen 1 et surtout 6, basées sur le douzième quatuor à cordes. (et où la parenté avec Killmayer est la plus claire en effet.) (et où l’orchestre est plus réduit que dans les quatre autres.) Ça, je m'en doute, oui... Ça se trouve où, Verwandlung 6? |
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/ Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20537 Date d'inscription : 25/11/2012
| Sujet: Re: Wolfgang Rihm (°1952) Mer 18 Avr 2018 - 18:07 | |
| nulle part je le crains, mais c’est passé à la radio et c’est sur youtube. du coup je me repasse la Deuxième de Killmayer (1969 !), c’est tout de même unique... dans le genre symphonie atypique on est à un bon niveau sur l’échelle allant de zéro à la quatrième d’Ustvolskaya. |
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Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Wolfgang Rihm (°1952) Dim 22 Avr 2018 - 0:34 | |
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Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91594 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Wolfgang Rihm (°1952) Dim 22 Avr 2018 - 3:14 | |
| Verwandlungen 1, 2, 3, 4
Je n'ai jamais aimé Rihm, là j'ai été alléché par le commentaire de Benedictus, et un peu déçu par l'écoute, finalement.
Certes, ça se rapproche davantage de ce que j'aime que le Rihm que je connaissais jusqu'ici, mais finalement j'ai comme l'impression que ce n'est pas son style et qu'il ne maîtrise pas ce langage-là, qu'il n'en fait pas grand chose. Un peu comme quand Dusapin se tonalise quelque peu, c'est en fait souvent assez vite ennuyeux. Ici, il se passe des choses, il y a des couleurs, mais finalement je ne sens pas où ça va, et certes l'écriture orchestrale est riche et variée, mais en vain, je trouve. J'ai presque pensé à Takemitsu à certains moments, à Dubugnon et Connesson à d'autres, mais sans jamais me convaincre comme ces compositeurs. C'est un peu comme un entre-deux, comme un compositeur qui hésiterait entre deux styles et finalement ne va pas au bout des choses. Bref, ça ne m'a procuré aucune émotion, malgré quelques passages que j'ai trouvés plutôt jolis. J'ai le sentiment de quelque chose de froid au final, un peu comme du Hindemith... C'est le numéro 3 que j'ai préféré, le plus court, celui qui m'a semblé le mieux construit, avec le sentiment d'un début de direction. |
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arnaud bellemontagne Gourou-leader
Nombre de messages : 25933 Date d'inscription : 22/01/2010
| Sujet: Re: Wolfgang Rihm (°1952) Dim 22 Avr 2018 - 11:36 | |
| Je dois dire que j'ai préféré nettement Jagden und Formen aux Verwandlungen, j'y ai trouvé plus de personnalité, plus de densité et tout simplement plus d' extraordinaire. Mais j'y reviendrai... |
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arnaud bellemontagne Gourou-leader
Nombre de messages : 25933 Date d'inscription : 22/01/2010
| Sujet: Re: Wolfgang Rihm (°1952) Lun 23 Avr 2018 - 10:47 | |
| Jagden und Formen donc, L'œuvre m'a fait par endroits penser à la démarche du dernier Boulez (en particulier celui de Dérive 2) qui allie prolifération suffocante (par perpétuelle combinaison/recombinaison/superposition d'éléments) et hédonisme sonore (fruit d'un intense travail d'orchestration). Jagden und Formen se singularise par un rapport plus marqué, physique et intense à la pulsation, notamment par le biais d'ostinatos dont l'usage à des moments clés du déroulement de l'oeuvre lui évite l'écueil de l'aridité et du formalisme abstrait. Ces pivots de tension (et les superbes séquences étales qui en sont le corollaire) habilement disséminés confèrent à cet opus une authentique trajectoire émotionnelle. Une œuvre confondante d'ambition, d'imagination, de richesse et de beauté (mais oui!). Admiratif, je suis. P.S.: c'est par où la suite ? |
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/ Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20537 Date d'inscription : 25/11/2012
| Sujet: Re: Wolfgang Rihm (°1952) Lun 23 Avr 2018 - 13:02 | |
| je laisse parler Benedictus, je doute que ce que j’aime le plus chez Rihm soit ce qui te parle le plus... (pour moi le sommet de Rihm c’est peut-être Blick auf Kolchis.) |
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Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Wolfgang Rihm (°1952) Lun 23 Avr 2018 - 15:09 | |
| (Et il n'est pas impossible que ce qui parle le plus à Arnaud soit précisément ce que lulu aime le moins chez Rihm...) @ Arnaud: Difficile, parce que dans cette veine-là, Jagden und Formen est vraiment un sommet... Je te recommanderais bien le «poème dansé» Tutuguri; c'est peut-être un peu long et disparate si l'on est pas déjà familiarisé avec les styles possibles de Rihm (le langage est beaucoup moins consonnant) - mais c'est globalement hyper-pulsé et très dramatique, quelque part dans la continuité de Varèse et Stravinsky (ce qui explique que lulu n'aime pas.) Tu pourrais écouter d'abord Schwarzer und roter Tanz (qui en est tiré) par Günter Neuhold et la Badische Staatskapelle (cher Bayer): Puis si tu accroches, essayer l'œuvre entière, par Fabrice Bollon et l'Orchestre de la SWR de Stuttgart (chez Hänssler): Sinon, peut-être voir du côté des concertos récents (mais là, il faudrait que je réécoute pour être sûr.) |
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arnaud bellemontagne Gourou-leader
Nombre de messages : 25933 Date d'inscription : 22/01/2010
| Sujet: Re: Wolfgang Rihm (°1952) Lun 23 Avr 2018 - 16:31 | |
| Merci. |
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Emeryck Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14428 Age : 26 Localisation : Bochum. Date d'inscription : 27/07/2012
| Sujet: Re: Wolfgang Rihm (°1952) Lun 23 Avr 2018 - 16:37 | |
| Dans sa veine néo, il y a aussi Et lux (que Lulu aime énormément), c'est très chouette. |
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/ Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20537 Date d'inscription : 25/11/2012
| Sujet: Re: Wolfgang Rihm (°1952) Lun 23 Avr 2018 - 17:03 | |
| - Benedictus a écrit:
- (Et il n'est pas impossible que ce qui parle le plus à Arnaud soit précisément ce que lulu aime le moins chez Rihm...)
Ça je n’en suis par si certaine. Le plus difficile pour moi je dirais que c’est la veine très frontale, noire et violente des débuts, certes agrémentées d’allusions romantiques pas désagréables, genre Morphonie, Dis-Kontur, Lichtzwang etc., et je doute que ce soit vraiment au gout d’Arnaud. Bon cela dit il m’arrive d’écouter ça avec un certain plaisir si les conditions s’y prêtent, je ne suis pas non plus exclusive. - Benedictus a écrit:
- Sinon, peut-être voir du côté des concertos récents (mais là, il faudrait que je réécoute pour être sûr.)
Il y a beaucoup de choses dignes, mais ça reste du Rihm en pilotage automatique la plupart du temps à mon avis. Sinon Arnaud, l’œuvre de Rihm fonctionne en cycle, donc tu peux aussi rester dans le même mais aller voir en musique de chambre avec par exemple Interscriptum (ou le Douzième quatuor à cordes, c’est la même chose sans le piano) dont l’essentiel du matériau — à part ce qu’on a au début de la pièce qui est quant à lui est la base de Verwandlung 1 et 6 comme je le disais l’autre jour —, issu de Fetzen, est commun avec Jagden und Formen. Même si le beethovénien Troisième quatuor reste plus marquant pour moi.
Dernière édition par lulu le Lun 23 Avr 2018 - 17:11, édité 1 fois |
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/ Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20537 Date d'inscription : 25/11/2012
| Sujet: Re: Wolfgang Rihm (°1952) Lun 23 Avr 2018 - 17:04 | |
| - Emeryck a écrit:
- Et lux (que Lulu aime énormément),
pas écouté depuis un moment, pas certaine que je l’adulerais autant. |
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Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Wolfgang Rihm (°1952) Lun 23 Avr 2018 - 17:23 | |
| - Emeryck a écrit:
- Dans sa veine néo, il y a aussi Et lux (que Lulu aime énormément), c'est très chouette.
Je ne perçois vraiment pas ça comme néo. À la limite, je conseillerais plutôt à Astralis ou les Sieben Passions-Texte (disque du RIAS-Kammerchor chez Harmonia Mundi), plus constamment consonants - et puis il me semble qu' Arnaud n'est pas spécialement fana de musique chorale (du moins sans orchestre.) Peut-être plutôt Deus Passus, à ce compte-là - mais là aussi, à vérifier. Ou alors, plus certainement Quid est Deus. (Mais je ne suis pas sûr que toutes ces œuvres très marquées «quête mystique d'un agnostique» parlent beaucoup à Arnaud, d'une manière générale.) |
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/ Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20537 Date d'inscription : 25/11/2012
| Sujet: Re: Wolfgang Rihm (°1952) Mar 24 Avr 2018 - 0:28 | |
| Pratique quand même d’ériger le palimpseste en principe esthétique. Par exemple, le cycle Sphère, ça donne : * Sphère pour piano, vents et percussion (1994) * Nachstudie pour piano (1994) * Sphäre nach Studie pour 6 instruments (2002) * Sphäre um Sphäre pour 11 instruments (2003) * Über-Schrift pour deux pianos (2005) * Schrift-Um-Schrift pour deux pianos et deux percussionnistes (2007) ...et peut-être d’autres encore. Tout ça c’est à peu près la même œuvre et ça dure chaque fois trente minutes. |
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arnaud bellemontagne Gourou-leader
Nombre de messages : 25933 Date d'inscription : 22/01/2010
| Sujet: Re: Wolfgang Rihm (°1952) Mar 24 Avr 2018 - 10:05 | |
| C'est ce qui explique l'abondance (hors norme) de son corpus ? |
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/ Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20537 Date d'inscription : 25/11/2012
| Sujet: Re: Wolfgang Rihm (°1952) Mar 24 Avr 2018 - 10:42 | |
| sans doute en partie, vu le nombre d’œuvres qui se reprennent les unes les autres. mais ça n’explique pas tout, il a bien une facilité d’écriture et d’inspiration confondante... et qui fut suspecte à certains je crois. |
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/ Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Wolfgang Rihm (°1952) Lun 30 Avr 2018 - 20:44 | |
| À toutes fins utiles, si vous écoutez le volume 3 des quatuors chez Col Legno par le Minguet-Quartett, il semble qu’une erreur se soit glissée sur certaines copies où l’ordre des quatuors 8 et 9 est inversé. Vérifiez donc bien les minutages :
Quatuor nº8 : 8:14 – 7:10 (7:00+0:10) Quatuor nº9 : 7:00 – 7:25 – 8:16 |
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/ Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20537 Date d'inscription : 25/11/2012
| Sujet: Re: Wolfgang Rihm (°1952) Ven 4 Mai 2018 - 12:04 | |
| mon avis précis et construit sur les quatuors à cordes :
1. Webern did nothing wrong mais ajoutons un peu de traits hyperexpressifs 2. la même mais moins de Webern et plus d’expressionisme, très intense 3. « le troisième quatuor renonce totalement au principe du contraste macroformel au profit du contraste microstructural, généralisé sur la totalité du son en mutation permanente » ; sans doute le plus tonal (avec le 11 mais de manière différente) 4. c’est pas mal les quatuors de Schnittke si j’essayais de faire pareil en moins bien ? 5. j’ai rien compris à ce qui vient de se passer 6. grosse machine qui tourne pendant 45 minutes sans respiration, moi je suis perdue 7. euh, osef non ? 8. connaissez-vous l’école d’Essen ? 9. pardon il y avait un neuvième ? 10. ah ben voilà, là c’est plus immédiat et on s’amuse un peu 11. grande forme néoclassique et néoromantique, un peu inégal 12. course poursuite, tellement réjouissant 13. retour de la machinerie, si on ne lâche pas prise c’est très prenant
hors des quatuors numérotés, mention spéciale à deux pièces isolées : Tristesse d’une étoile : dans le style du deuxième quatuor Grave : IMMENSE |
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Cello Chtchello
Nombre de messages : 5766 Date d'inscription : 03/01/2007
| Sujet: Re: Wolfgang Rihm (°1952) Ven 4 Mai 2018 - 15:48 | |
| - lulu a écrit:
- ...
Grave : IMMENSE Oui, c'est très beau et expressif. Maintenant, si je peux faire la fine bouche, j'ai l'impression d'avoir déjà entendu ça dans des tas de quatuors du XXème siècle. Glissandi immenses, col legno tratto, sauts de registre brutaux, ppppp. C'est du reste quelque chose qu'il me semble avoir remarqué avec Rihm, surtout dans ses oeuvres récentes toujours bien construites, efficaces du point de vue dramatique et lisibles mais plutôt anonymes. En aveugle je le l'aurais pas reconnu, et j'aurais placé l’œuvre 100 ans avant. |
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/ Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20537 Date d'inscription : 25/11/2012
| Sujet: Re: Wolfgang Rihm (°1952) Ven 4 Mai 2018 - 15:55 | |
| je ne prétendrais pas que c’est hyper original ou inédit (c’est clairement pas le but), mais je trouve ça au contraire très reconnaissable, il me semble que je le reconnais quasi instantanément ici. « des tas de quatuors du XXème siècle », « 100 ans avant », je vois vraiment pas... tu penses à quoi par exemple ? (c’est une vraie question, parce que d’une manière très générale j’aime pas le quatuor vingtième, donc ça m’intéresse si y a des choses comme ça.) |
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Cello Chtchello
Nombre de messages : 5766 Date d'inscription : 03/01/2007
| Sujet: Re: Wolfgang Rihm (°1952) Ven 4 Mai 2018 - 18:56 | |
| J'ai eu l'impression d'entendre Bartók réécrire Ainsi la Nuit à la façon de Berg. En gros.
Mais ce n'est pas important, et je suis sans doute resté en surface, au niveau des effets. L'essentiel étant qu'il s'agit en effet d'une pièce efficace et belle. |
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Анастасия231 Mélomane chevronné
Nombre de messages : 14422 Age : 30 Localisation : Karl Marx est un ailurophile ukraïnien d'obédience léniniste Date d'inscription : 05/01/2011
| Sujet: Re: Wolfgang Rihm (°1952) Sam 5 Mai 2018 - 18:36 | |
| - lulu a écrit:
- 4. c’est pas mal les quatuors de Schnittke si j’essayais de faire pareil en moins bien ?
C'est peut-être pour ça que ça reste mon préféré du cycle ? J'y entends aussi pas mal de Janacek, enfin moi c'que je dis... |
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DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97916 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Wolfgang Rihm (°1952) Sam 5 Mai 2018 - 18:57 | |
| Je profite que le fil soit remonté. Écouté il y a quelques jours les Verwandlungen. Le 1 m'a paru plus bruyant qu'intéressant. Le 3 plus agréable, plus néo aussi, sans être du grand Rihm. Le 6 carrément néo-romantique, presque sirupeux. Je n'ai vraiment pas trop perçu ce qui t'avait intéressé, Benedictus. Ou alors c'est moi qui deviens réactionnaire et ronchon – mes derniers émerveillements contemporains ayant été The Lighthouse de P.M. Davies, Svadba de Sokolović et… Fellow Travelers de Spears ( ), je vous laisse juges. |
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/ Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20537 Date d'inscription : 25/11/2012
| Sujet: Re: Wolfgang Rihm (°1952) Dim 6 Mai 2018 - 12:28 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- Ou alors c'est moi qui deviens réactionnaire et ronchon
ça n’est pas exclu, puisque je suis presque certaine que tu as dit du bien de cette œuvre il y a quelques années. |
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Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Wolfgang Rihm (°1952) Dim 6 Mai 2018 - 13:49 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- Je n'ai vraiment pas trop perçu ce qui t'avait intéressé, Benedictus.
Comme je l'ai dit, ça m'a plu davantage que ça ne m'a frappé, pour les raisons que j'ai exposées. - DavidLeMarrec a écrit:
- Ou alors c'est moi qui deviens réactionnaire et ronchon
Ou bien c'est moi qui deviens plus laxiste et bon public (ceci n'empêchant d'ailleurs pas cela.) |
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DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97916 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Wolfgang Rihm (°1952) Dim 6 Mai 2018 - 17:54 | |
| - Benedictus a écrit:
- DavidLeMarrec a écrit:
- Je n'ai vraiment pas trop perçu ce qui t'avait intéressé, Benedictus.
Comme je l'ai dit, ça m'a plu davantage que ça ne m'a frappé, pour les raisons que j'ai exposées. Certes, mais j'aurais cru que ça t'impatienterait, la n°6 (certes pas sur le disque), c'est du Penderecki dernière manière, quoi. - Citation :
- DavidLeMarrec a écrit:
- Ou alors c'est moi qui deviens réactionnaire et ronchon
Ou bien c'est moi qui deviens plus laxiste et bon public (ceci n'empêchant d'ailleurs pas cela.) Je crois qu'il y a effectivement un côté structurel me concernant : mon centre de gravité, lorsque j'ai découvert la musique, a été du côté de choses simples (à peu près rien au delà de Tchaïkovski), pour tout le reste j'ai dû faire un effort d'acclimatation. J'ai eu une période de boulimie en musique contemporaine, plutôt un gavage pour m'immerger dans le langage, et de belles découvertes… mais je dois dire que l'écart que je tire en satisfaction entre une pièce contemporaine au langage largement autonome et cryptique et une musique simplement cadencée, ancrée dans le patrimoine, est tellement considérable… que c'est parfois la frustration du ratio effort / récompense qui l'emporte, ou du moins une certaine indifférence peu constructive. Pour faire simple : j'aime bien comprendre ce que j'entends, donc passé Messiaen (où on peut sentir certaines choses familières), les langages plus « avancés » (ou plus hors-sol, selon comment on veut voir les choses) ne m'apportent pas la même gamme d'émotions, clairement. Donc j'ai fini par admettre de moins de me forcer, parce que je crois que c'est structurel. Il n'empêche qu'il y a des choses formidables à écouter, Rihm inclus. |
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Golisande Mélomane chevronné
Nombre de messages : 7936 Age : 50 Localisation : jeudi Date d'inscription : 03/03/2011
| Sujet: Re: Wolfgang Rihm (°1952) Mar 8 Mai 2018 - 0:29 | |
| Jagden und Formen. Je pensais l'avoir déjà écouté (j'ai écouté des œuvres orchestrales de Rihm l'an dernier, mais je ne sais plus lesquelles ), mais j'ai dû confondre avec autre chose car je ne l'aurais sans doute pas zappé aussi complètement : il se trouve que je suis assez enchanté par ce que j'entends, sans même avoir l'impression de rater quelque chose faute de compréhension... J'avoue trouver cela, même, assez harmonieux... En tout cas jouissif d'un point de vue sonore, y compris lorsque le "moteur" rythmique s'interrompt. |
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Golisande Mélomane chevronné
Nombre de messages : 7936 Age : 50 Localisation : jeudi Date d'inscription : 03/03/2011
| Sujet: Re: Wolfgang Rihm (°1952) Mar 8 Mai 2018 - 1:37 | |
| - lulu a écrit:
- tod a écrit:
- Cela me plait beaucoup... Me ferais-je jeter des tomettes si j'avoue penser à Schnittke sans les pastiches ?
je n’y aurais pas pensé de prime abord, mais je pense que je vois très bien ce que tu veux dire.
sinon, j’ai réécouté ceci aujourd’hui :
Étude d’après Séraphin für instrumentale und elektronische Klänge (1997). L’œuvre fait partie d’un cycle Séraphin (Artaud est dans la place), à ne pas confondre donc avec l’Étude pour Séraphin. La partie électronique est crée à partir d’enregistrements instrumentaux et vocaux d’autres œuvres du même cycle, transformés jusqu’à être méconnaissables, et presque toujours dans l’extrême grave, roches magmatiques. Écrire une musique primitive, rituelle, est une préoccupation constante chez Rihm (voir par exemple Tutuguri), mais ici cet aspect atteint une dimension particulière. C’est une musique primordiale, pré-culturelle, instinctuelle, sédimentaire. Elle ne remonte presque jamais des sombres profondeurs souterraines dont la bande préenregistrée annonce dès le début les couleurs. L’effectif instrumental est constitué de trois percussionnistes, deux harpes, deux contrebasses et quatre trombones. Les cuivres sont incantatoires, fréquemment saturés dans les graves. Les percussions (écriture magnifique) sont primitives, mais complexes, chaotiques, très loin du primitivisme de Stravinsky qu’on retrouve dans certains Rihm. Quant aux harpes et contrebasses, il suffit de comparer à Okanagon de Scelsi. Ce truc est assez fascinant... J'ai toujours aimé jouer à mettre des morceaux "en accéléré" et "au ralenti", or cette pièce semble constamment ralentie à des degrés divers : cela va d'un léger grossissement à une véritable vision au microscope — avec bien entendu des ponts entre les différentes échelles (les retours à des timbres d'instruments familiers après de longs délires d'infra-basse électronique sont légèrement frustrants, mais heureusement ça ne dure jamais très longtemps...) Apparemment, la musique de Rihm n'admet guère de limites, et ça me plaît, mais pour le coup je n'écoute plus du tout cela comme de la musique "classique" (je trouve ça plus proche de certaines musiques expérimentales affiliées au genre "électro" que de quoi que ce soit de "classique")...
Dernière édition par Golisande le Mar 8 Mai 2018 - 10:54, édité 1 fois |
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Golisande Mélomane chevronné
Nombre de messages : 7936 Age : 50 Localisation : jeudi Date d'inscription : 03/03/2011
| Sujet: Re: Wolfgang Rihm (°1952) Mar 8 Mai 2018 - 2:00 | |
| Plus la pièce avance, plus on échappe à cette sensation de ralenti généralisé... Apparition inattendue de voix (inarticulées) plutôt vers la fin (seconde moitié de la dixième plage), au milieu d'un labyrinthe de percussions et de cuivres... ...Après quoi l'électronique sépulcrale revient, agrémentée (comme au début) de quelques timbres familiers de cordes (rassurants malgré la désolation de ce qu'ils ont à jouer...)
Je ne sais pas si j'écouterais ça tous les matins – ni même tous les soirs –, mais c'est incontestablement captivant.
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Golisande Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Wolfgang Rihm (°1952) Mar 8 Mai 2018 - 2:32 | |
| - lulu a écrit:
- Je réécoute et conseille cet album :
Des œuvres très différentes. D’une part „CONCERTO“, Dithyrambe für Streichquartett und Orchester (2000). Ici on est plutôt du côté du Rihm « méchant », vif et impétueux, hargneux presque. Rihm décrit le quatuor à cordes comme une bête à quatre têtes qui se déchaine dans une cage (l’orchestre). Des lignes directrices, comme toujours, des climax d’une grande puissance expressive, mais aussi quelques moments suspendus, plus calmes. L’œuvre dure 25 minutes et est interprété par le Quatuor Arditti et l’orchestre symphonique de Lucerne dirigé par Jonathan Nott. Retour à un univers plus "classique" – plus proche de Jagden und Formen – mais avec une dimension (néo)romantique bien plus marquée : le langage harmonique est très accessible, pour peu que l'on soit un peu familier de Bartók et/ou de la Symphonie de chambre op. 9 de Schoenberg... (Et quelle étrange fin...) Je n'entend pas cela comme un combat ou une opposition entre le quatuor et l'orchestre : au contraire, je trouve l'ensemble remarquablement fondu... dans un tout assez captivant, que j'écoute avec un certain plaisir. De là à affirmer que je le réécouterai dans les prochaines semaines (compte tenu de mes manies en terme de conditions d'écoute, et de la quantité de musique en attente... )... |
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Invité Invité
| Sujet: Re: Wolfgang Rihm (°1952) Ven 21 Déc 2018 - 20:29 | |
| L’édition 2019 du festival Présences célébrera le compositeur Wolfgang Rihm https://www.francemusique.fr/actualite-musicale/l-edition-2019-du-festival-presence-celebre-le-compositeur-wolgang- rihm-68207 J'attends ça pour mieux connaître le travail du compositeur. Son œuvre est très vaste, et le "peu" que j'ai entendu jusqu'ici ne pas trop emballé. J'espère faire de belles découvertes. |
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Invité Invité
| Sujet: Re: Wolfgang Rihm (°1952) Jeu 21 Fév 2019 - 22:53 | |
| - lulu a écrit:
- Pour moi le sommet de Rihm c’est peut-être Blick auf Kolchis.
Je viens d'entendre et j'ai beaucoup aimé ! → https://www.francemusique.fr/emissions/le-concert-du-soir/ rihm-soh-illes-et-haapamaki-69292 De 2002. Il faudra que j'y revienne. C'est ce que j'ai préféré de Wolfgang Rihm jusqu'à présent. Ca me fait plaisir parce que cela me donne une petite piste pour rentrer dans son oeuvre. Je vais chercher les autres pièces du cycle « Drei Stücke aus Kolchis ». Parce que sinon, ces derniers jours, les autres choses que j'ai entendues de lui me sont bien passées au-dessus de la tête. C'étaient surtout des œuvres récentes : Concerto pour piano et orchestre n° 2 (2014), Transitus (2012-2013), In-Schrift 2 (2013) et De Profundis (2015). Enfin... Certains y verront sûrement un bon signe.
Dernière édition par doctoresse mabuse le Ven 8 Mar 2019 - 16:39, édité 1 fois (Raison : orthographe) |
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Benedictus Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Wolfgang Rihm (°1952) Jeu 21 Fév 2019 - 23:16 | |
| J'aurais du mal à te répondre, puisque je ne connais aucune des œuvres dont tu parles, que ce soit en bien ou en mal, et qu'à l'inverse j'aime énormément une grande partie de son (énorme) catalogue - et ce aussi bien des œuvres «radicales» (comme Musik für drei Streicher ou Chiffre-Zyklus) que des œuvres très «néo» (comme les Sieben Passions Texte), avec une préférence pour celles qui articulent les deux (comme Jagden und Formen, les quatuors, Fetzen ou Et Lux.) |
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| Sujet: Re: Wolfgang Rihm (°1952) Ven 22 Fév 2019 - 0:01 | |
| - docteur mabuse a écrit:
- Je vais chercher les autres pièces du cycle « Drei Stücke aus Kolchis ».
Je ne l’ai jamais vu désigné comme ça, c’est quoi les deux autres ? Si tu ne connais pas essaie peut-être les quatuors (3, 12, Grave). Sinon si tu veux retenter l’orchestre moi j’aime beaucoup Verwandlung VI. (Oui je suis au courant que je cite toujours les mêmes œuvres, mais bon, si le point de référence est un de mes coups de cœur personnels, je suppose qu’il n’y a pas de raison que je cite des œuvres desquels je suis éloignée.)
Dernière édition par lulu le Ven 22 Fév 2019 - 0:24, édité 1 fois |
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/ Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Wolfgang Rihm (°1952) Ven 22 Fév 2019 - 0:15 | |
| Il y a aussi Sphäre um Sphäre qui me semble un peu dans le même esprit. Mais la vérité c’est que je n’ai jamais trouvé de véritable équivalent à ce Blick auf Kolchis... ces harmonies nues au début ça me tue à chaque fois. - Spoiler:
Sinon mon dernier coup de cœur c’est Gruß-Moment 2, qu’on peut entendre au début de concert : /watch?v=LCnz4nYHvkU |
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Invité Invité
| Sujet: Re: Wolfgang Rihm (°1952) Dim 24 Fév 2019 - 17:35 | |
| - lulu a écrit:
- docteur mabuse a écrit:
- Je vais chercher les autres pièces du cycle « Drei Stücke aus Kolchis ».
Je ne l’ai jamais vu désigné comme ça, c’est quoi les deux autres ?
Houlà, mais ça serait trop simple chère lulu J'ai trouvé ça dans le programme du concert (page 27) : https://www.maisondelaradio.fr/sites/default/files/asset/document/Presences%202019_DEF_fb.pdf - Spoiler:
Blick auf Kolchis (Kolchis signifiant Colchide, c'est-à-dire Géorgie) tire son origine d’une pièce intitulée Kolchis pour harpe, percussion, violoncelle, contrebasse et piano, créée en 1991 à l’occasion d’une exposition du peintre autrichien Kurt Kocherscheidt, ami de longue date de Rihm, au Palais de la Sécession à Vienne. Son titre fait référence à l’une des pièces de l’exposition, The Boys of Kolchis. En 2000, Kolchis avait déjà été intégré dans une forme travaillée par « inscription » : la pièce pour ensemble Frage(1999, 2000), dédiée à son ami, disparu tôt en 1992. Puis un peu plus tard dans la pièce ErweiterteFrage qui en a découlé. Dans la sonorité rugueuse et bruitiste de la pièce d’origine, dont la forme et l’ampleur n’ont pas été modifiées, a été introduite une ligne doucement timbrée et menée en grande partie par un unisson de cor anglais, clarinette basse et alto. Enfin, dans le cadre du 60e anniversaire de l’historien d’art bâlois Gottfried Boehm, est née la troisième version. Elle a été créée par l’Ensemble Recherche le 25 octobre 2002 à la Fondation Beyeler à Riehen, encore retravaillée, et rebaptisée par Rihm Kolchis in Frage. D’une part la pièce a été « recouverte » par une couche supplémentaire de couleur instrumentale de flûte basse et de violon, et d’autre part elle a été divisée en morceaux et montée dans un univers de sons tenus, lents et séparés. Rihm a réuni les trois versions en un cycle intitulé Drei Stücke aus Kolchis. Grâce à cette forme de cycle on peut retracer, en les écoutant, les procédés typiques du Rihm des années 1990 : le « recouvrement » et l’« inscription ». Universal Edition
Merci pour tes références, ça me sera très utile. Même si je dois dire que je ne vais quand même pas trop insister avec Rihm. Ça m'a suffisamment ... |
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Anaxagore Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Wolfgang Rihm (°1952) Dim 17 Nov 2019 - 10:01 | |
| Rihm: Quatuors à cordes n° 1, 2, 3 et 4 (Minguet Quartett). J’ai en général, et sauf exceptions, assez bien de mal avec l’écriture pour quatuor à cordes des tenants ou des héritiers plus ou moins fidèles de l’«école» de Darmstadt. La discontinuité, les sauts incessants de registre, les glissandi à gogo, les raclements de corde, les « bruits » divers et la hantise de tout ce qui pourrait rappeler l’écriture traditionnelle pour la formation ont le plus souvent rapidement raison de ma patience et de mes oreilles. Ma surprise a été d’autant plus heureuse à l’écoute de ces quatuors de Rihm. J’y allais à reculons mais force m’est de reconnaître que j’ai été fort séduit. Sans rien céder à la facilité ni à une quelconque tendance néo, le compositeur arrive à renouer avec la tradition en assurant une réelle continuité et une vraie direction à son écriture. Et il y a dans sa manière de gérer le dramatisme comme un souvenir de la geste beethovenienne (surtout les 3ème et 4ème). Le propos est en tout cas tout à fait intelligible et, même si l’écoute est exigeante, on a d’emblée le sentiment que la répétition de celle-ci permettra d’intérioriser les oeuvres. Une belle découverte à laquelle je reviendrai certainement. |
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DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97916 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Wolfgang Rihm (°1952) Dim 17 Nov 2019 - 10:45 | |
| Ah, moi je trouve que le musique de chambre de Rihm est justement la part la plus aride de son répertoire, et concentre pas mal des défauts des écoles contre lesquelles il s'inscrit – en tout cas, malgré mes sincères efforts répétés, je n'y comprends rien. C'est mieux par les Minguet que par les Arditti, assurément, mais le problème n'est pas résolu pour moi.
J'avoue que dans le domaine du quatuor, j'ai besoin d'un discours lisible, et il y a peu de choses récentes qui m'ont convaincu, hors de celles qui renouent avec la tradition (qui ne sont pas néo- pour autant, mais au moins assez tonale) : Boutry (dans la lignée de Ravel, il était de l'ancienne génération), Dessy (avec un violoncelle qui mène le discours !), Escaich (Scènes de Bal sur des carrures de danse, le disque vient de sortir !)…
Mais j'admire ceux qui arrivent à y retrouver ses références habituelles (ce que tu dis sur la fil avec la tradition est en général très vrai chez lui).
Cela dit je ne crois pas avoir déjà entendu les 1 & 2, peut-être est-ce plus limpide, il me semble que ça va en se radicalisant sur cette partie de son corpus, contrairement à sa musique symphonique par exemple. |
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/ Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20537 Date d'inscription : 25/11/2012
| Sujet: Re: Wolfgang Rihm (°1952) Dim 17 Nov 2019 - 11:02 | |
| Les 1 et 2 sont un peu à part car ils datent d’avant le Rihm néoromantique (tout ce qu’est le 3), ça fait partie des rares œuvres qui portent un numéro d’opus. Ils sont plus concis, plus abstraits, plus proches de Webern que les œuvres suivantes, même si le ton malgré tout expansif et hyperexpressif tranche assez avec le modèle webernien. Je suppose que selon sa sensibilité on peut effectivement trouver ça plus limpide que les suivants, ou au contraire plus abscons. |
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Anaxagore Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Wolfgang Rihm (°1952) Dim 17 Nov 2019 - 15:06 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
J'avoue que dans le domaine du quatuor, j'ai besoin d'un discours lisible, et il y a peu de choses récentes qui m'ont convaincu, hors de celles qui renouent avec la tradition (qui ne sont pas néo- pour autant, mais au moins assez tonale) : Boutry (dans la lignée de Ravel, il était de l'ancienne génération), Dessy (avec un violoncelle qui mène le discours !), Escaich (Scènes de Bal sur des carrures de danse, le disque vient de sortir !)…
Cela dit je ne crois pas avoir déjà entendu les 1 & 2, peut-être est-ce plus limpide, il me semble que ça va en se radicalisant sur cette partie de son corpus, contrairement à sa musique symphonique par exemple. Tu es visiblement encore plus allergique à l'écriture récente pour quatuor que moi . Il faut dire qu'en choisissant d'écouter ce CD, je m'attendais au pire. J'ai été d'autant plus heureusement surpris. Il faut voir ce que donneront mes réécoutes futures ... Je ne connais pas du tout Boutry, Dessy, ni les pièces pour quatuor d'Escaich. Il faudra que je découvre ça ... Comme le dit Lulu, les deux premières quatuors de Rihm, beaucoup plus concis, font davantage penser à Webern. Si on aime Webern (ce qui est mon cas), ils sont sans doute plus digestes ... |
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Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Wolfgang Rihm (°1952) Dim 17 Nov 2019 - 16:53 | |
| Rihm: Two Other Movements (2004) (Radio-Sinfonieorchester Stuttgart des SWR, Norrington). Rihm: Abkehr (1985) (Radio-Sinfonieorchester Stuttgart des SWR, Christian Arming). Rihm: Schattenstück. Tongemälde für Orchester (1982-1984) (Radio-Sinfonieorchester Stuttgart des SWR, Christian Arming). Alors là, quelle surprise ! Je savais, pour l’avoir lu, que Rihm pratiquait un pluralisme stylistique assez décoiffant, mais je n’imaginais pas que j’allais être décoiffé à ce point là . Si le nom du compositeur n’avait figuré sur le CD, jamais je n’aurais imaginé qu’il puisse s’agir du même coupable que celui des quatuors commentés ci-dessus. Et David a raison, c’est infiniment moins aride que les quatuors… Rihm se raccroche ici avec un naturel confondant à une tradition post-romantique, issue de la seconde école de Vienne et de Mahler, mais qui n’aurait jamais été interrompue : cela ne sonne jamais « néo » tant on a le sentiment que le compositeur se situe naturellement dans le prolongement de la tradition. Two Other Movements (2004) m’a fait plutôt songer à Berg dont Rihm prolonge et développe l’écriture lyrique, hyperexpressive et librement atonale. On pense aux trois Pièces pour orchestre op. 6, mais avec un sens du développement qui rappelle plutôt les symphonies ultimes de Mahler. Abkehr (1985) est un hommage direct à ce dernier. La pièce est atonale, avec d’ailleurs une écriture plus éclatée que la précédente, mais elle fourmille de citations très brèves et habillement dissimulées des Neuvième et Dixième symphonies. Schattenstück (1982-1984) se présente comme une tentative de transposition musicale des techniques de peinture du peintre danois Per Kirkeby et participe du même expressionnisme post-romantique. Tant Norrington qu'Arming me semblent impeccables à la tête d'un orchestre de Stuttgart très discipliné. J’aime vraiment beaucoup tout cela. J’avais, il y a bien longtemps (début des années 90), distraitement écouté l’une ou l’autre pièces de Rihm qui m’avaient séduit, mais je n’avais jamais approfondi. Je suis bien décidé à réparer cela … |
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DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97916 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Wolfgang Rihm (°1952) Mar 19 Nov 2019 - 21:35 | |
| - Anaxagore a écrit:
- Tu es visiblement encore plus allergique à l'écriture récente pour quatuor que moi .
Ce n'est pas que je suis allergique, ça m'intéresse vivement au contraire : mais dans un format aussi nu que le quatuor, si le discours est trop difficile à suivre, ou simplement constitué de petites trouvailles juxtaposées, ce qui peut amuser en symphonique grâce à l'orchestration, occuper à l'Opéra si le rythme dramatique est réussi (rarement, certes), devient vite rédhibitoire, indépendamment même des qualités intrinsèques de ces musiques. Là j'ai cité des esthétiques tonales et apparentées, mais il y a aussi de très belles choses atonales faites de pôles et de textures, qui ont une véritable progression (Kurtág bien sûr, ou un compositeur chinois dont je n'ai pas le nom complet sous la main – Xu ou Yi, plus très sûr, trouvent le moyen de produire des merveilles dans ce registre). |
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frgirard Mélomane averti
Nombre de messages : 318 Localisation : Haut Var Date d'inscription : 18/03/2007
| Sujet: Re: Wolfgang Rihm (°1952) Mer 20 Nov 2019 - 11:59 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
Là j'ai cité des esthétiques tonales et apparentées, mais il y a aussi de très belles choses atonales faites de pôles et de textures, qui ont une véritable progression (Kurtág bien sûr, ou un compositeur chinois dont je n'ai pas le nom complet sous la main – Xu ou Yi, plus très sûr, trouvent le moyen de produire des merveilles dans ce registre). Chen Yi ? |
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DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97916 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Wolfgang Rihm (°1952) Mer 20 Nov 2019 - 13:22 | |
| Hé bien ni l'un ni l'autre : TIAN Leilei (son Quatuor de l'Arbre). |
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Anaxagore Mélomane chevronné
Nombre de messages : 3094 Age : 59 Date d'inscription : 06/01/2012
| Sujet: Re: Wolfgang Rihm (°1952) Ven 22 Nov 2019 - 19:27 | |
| Rihm: Jagden und Formen (Ensemble Modern, Dominique My). Je continue ma découverte de l’oeuvre de Rihm et c’est une nouvelle surprise. Wolfgang est vraiment le compositeur aux mille visages. Jagden und Formen ne cherche plus à renouer avec la tradition teutonne ou viennoise, mais, dès les premières notes, m’a fait penser à Boulez. Work in progress (de nouvelles versions ont vu le jour depuis cet enregistrement de 2002), il met en oeuvre une manière de développement par prolifération qui, par principe, peut donner lieu à d’incessantes croissances nouvelles : un peu à la manière d’un végétal qui chercherait au hasard à élargir son espace vital là où il le peut. Exaltant la virtuosité (un coup chapeau aux bois de l’ Ensemble Modern), l’oeuvre est dynamique, chatoyante, très colorée et finalement d’une évidence assez immédiate. J’aime énormément. Conquis je suis … Cela dit, même si c’est sans doute prématuré, je peine, pour le moment, à reconnaître une signature musicale spécifique de Rihm. J’ai l’impression d’un caméléon qui se conforme, certes avec un talent incroyable, aux styles les plus divers. Stravinsky jadis pratiquait le même pluralisme stylistique, mais il imposait une signature inimitable à tout ce qu’il touchait. Peut-être est-ce aussi le cas de Rihm, mais je ne l’ai pas encore identifiée. |
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