Discographie de Widor

Ça n'est pas à proprement parler de la discographie (et c'est regrettable) : je vous incite vivement à écouter les mélodies chantées par Cyril Dubois (Ivaldi au piano ; valeur plus que sûre) dans le Mitan des musiciens consacré sur France Musique à Widor & Tournemire, http://www.francemusique.fr/emission/le-mitan-des-musiciens .

Il me semble que personne n'a cité le superbe enregistrement que Louis Robilliard a réalisé des Symphonies n°5 & 10 à l'orgue Cavaillé-Coll de la cathédrale d'Orléans ("le premier enregistrement après la restauration" -mais laquelle????).

Ce mélange de folie et de rigueur, cette précision affolante alliée à une parfaite liberté dans l'expression, sont particulièrement impressionnants. De plus la prise de son est superbe (pour ne pas parler de l'instrument   )

La Cathédrale Saint Georges de Limburg an der Lahn (Allemagne, -Hesse)


Drapée dans une écrasante lenteur hiératique (y concourent le choix du tempo, la registration, la réverbération du lieu...), l'introduction devient presque méconnaissable.
La profondeur de l'untersatz 32' contribue à cette ambiance assez assommante, qui peine à dégager les axes directeurs de l'allegro. Mais on se laisse conquérir par la noblesse et l'autorité de l'interprète. Sa vélocité n'est nullement en cause (le volubile Intermezzo, que ses doigts emportent avec fougue, n'est pas sacrifié), on dirait plutôt qu'il adapte son phrasé à l'acoustique très vaste de la cathédrale.
Signalons aussi que la prise de son restitue un sous-grave d'une qualité exceptionnelle.
Pour qui cherche une lecture grandiose et sépulcrale de l'oeuvre.

Mélomaniac, in playlist, a écrit:

Charles-Marie Widor (1844-1937) :

Symphonie n°6 en sol mineur, Op. 42

= Markus Eichenlaub, orgue Klais de la Cathédrale Saint-Georges de Limburg an der Lahn

(Ifo, mars 1999)

Voilà ce que j'écrivais il y a quelques mois au sujet de la Symphonie n°4 également contenue sur ce CD.
Mon écoute de ce soir confirme cette excellente impression.

In playlist, le 15 juin 2016, a écrit:

Un disque ébouriffant, l'instrument orléanais a rarement été capté de façon aussi impressionnante.
Et la vitalité qu'infuse Vernet laisse pantois, dès la toccata qui s'annonce d'emblée incroyablement éruptive !
Une magistrale entreprise de rénovation, qui se fonde sur la récente édition de John R. Near.
Fascinant !

Mélomaniac, in playlist le 18 01 2017, a écrit:

Cathédrale Sainte-Croix d'Orléans (France, -Loiret)


Charles-Marie Widor (1844-1937) :

Symphonie n°6 en sol mineur, Op. 42 n°2

= Olivier Vernet, orgue Cavaillé-Coll de la Cathédrale Sainte-Croix d'Orléans

(Ligia, avril 2008)

C'est toujours avec une certaine réticence que je réécoute un disque qui m'avait emballé -peur d'être déçu.
Je voulais quand même rafraîchir mon souvenir de ce CD qui m'avait fait forte impression en juin dernier.
Et mon enthousiasme était justifié : Vernet empoigne cet opus avec une fièvre rénovatrice, et repeint à neuf le langage assez conservateur de Widor.
Couleurs, phrasés, tout semble ici plus net et plus vif qu'avec les autres interprétations.
Rien de nébuleux ou poussiéreux, mais du brio et du moelleux (et non du mou !), de la finesse et du nerf (l'Intermezzo trouve même une certaine cruauté derrière son primesaut quasi mendelssohnien)...
Dommage que l'intégrale annoncée soit restée en cours de route.

• Symphonie pour orgue nº10 «Romane», op. 73 (1900)
Michel Bouvard (orgue Aristide-Cavaillé-Coll, 1889, de la basilique Saint-Sernin de Toulouse)
Toulouse, VIII-IX.1996
Tempéraments

Une très belle surprise: je ne connaissais jusqu’ici que les 5ᵉ et 6ᵉ Symphonies (que, contre toute attente, j’aime bien), mais cette 10ᵉ Symphonie me semble vraiment singulière - et d’une singularité qui me touche vraiment beaucoup: une belle écriture postromantique, aux harmonies riches et complexes (qui semblent annoncer les compositeurs français de la génération suivante), qui ne vise cependant pas aux effets spectaculaires (même dans le Finale) mais plutôt à une expressivité sobre et à des atmosphères contemplatives et lumineuses.

Le jeu de Bouvard m’a paru très clair et direct (un peu comme Latry dans les 5ᵉ et 6ᵉ), mais avec une sorte de discrétion sereine et poétique; l’instrument est très beau, sans agressivité ni excès de réverbération, capté avec beaucoup de finesse - assez éloigné de l’image qu’on peut se faire a priori d’un Cavaillé-Coll dans le répertoire de l’orgue symphonique.

Si les organophiles du forum ont des références qui ressemblent à ce qu’on entend ici, je suis preneur!

Je ne connais pas celle-là.
Tu connais celles de Vierne ?

Non. En revanche sur ce disque, il y a de Vierne, outre une Messe solennelle pour deux orgues et chœur, quatre pièces - j'ai bien aimé l'Idylle mélancolique et la Berceuse qui évoquent assez le style introverti et tourmenté de ses pièces pour piano (en revanche la Toccata et l'Impromtu sont plus du genre démonstratif que je n'aime pas trop.)

- Belle réussite en effet que la version des 5e et 10e symphonies par Daniel Chorzempa sur l'orgue de St Sernin à Toulouse chez Philips, d'autant qu'elle avait été enregistrée avant la restauration de cet orgue exceptionnel fin des années 80 (suite au raccourcissement de la Basilique Saint Sernin par la suppression des ajouts de Viollet-Leduc, et qui avait suscité à l'époque  - de façon justifiée - de vives réactions). Cet orgue aujourd'hui a perdu une partie de ce qui faisait son charme particulier, notamment l'éclat et la puissance exceptionnels de sa bombarde de 32'.  

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- Pour les 5e et 6e symphonies, la version de Latry chez BNL, - je suis de l'avis de David LeMarrec - est probablement la meilleure, à l'époque où le jeu de Latry me captivait (ce n'est plus du tout le cas aujourd'hui).

- Il y avait également une très intéressante symphonie orgue et orchestre interprétée par Ulrich Meldau sur l'orgue de la Tonhalle à Zürich. Si mes souvenirs sont bons, elle combine à la fois des séquences des 5e et 6e symphonies pour orgue seul; le finale notamment reprend tout le finale de la 6e symphonie pour orgue et ça a de la gueule! Dommage que la prise de son soit si imprécise et mate. Je pense que le label Motette n'existe plus aujourd'hui



- L'intégrale des symphonies par Pincemaille chez Fy/Solstice n'est pas si mal que ça malgré ce côté un peu taillé à la serpe et même quelquefois un peu bâclé. Le parti pris de Solstice de faire des prises de son très rapprochées est surprenant mais permet en revanche de bien faire ressortir la texture polyphonique. Cette intégrale permet aussi de faire entendre  (parmi d'autres Cavaillé plus connus) le magnifique Cavaillé-Coll / Mutin de la Cathédrale de Lisieux, orgue malheureusement peu "fréquenté". Je trouve cette version très complémentaire de la version de Van Oosten, de loin la plus poétique et très bien enregistrée, comme très souvent chez MDG.

- Dommage que Robilliard n'ait pas réalisé une intégrale de ces symphonies; j'adore généralement ce qu'il fait dans le répertoire symphonique qui lui va comme un gant.

- En revanche, les interprétations complètement impersonnelles de Vernet me laissent de marbre... et pas que dans Widor d'ailleurs.

J'ai envie de découvrir la 8ᵉ de Widor, qui m'a l'air d'être une œuvre assez vaste et structurée. Quelqu'un aurait des recommandations?

Il y a bien van Oosten à Rouen chez MDG, mais j'ai peur que ça manque un peu de transparence pour moi.


J'ai aussi vu cet enregistrement récent (sorti en janvier 2021)?

Ça me tente assez, parce que Saint-Sernin est un des Cavaillé-Coll préférés, mais je ne connais l'organiste que de nom, et le prise de son Audite sont assez irrégulières, pour l'orgue...

Sinon, j'ai vu aussi deux versions non-Cavaillé-Coll:
 
Hans Fagius sur un orgue Åkerman et Lund à Helsinki (BIS) et Christian von Blohn sur un orgue Voit de 1893 (Naxos.) (Bon, les captations d'orgue Naxos sont rarement terribles...)

À part abonder sur le Saint-Ouen pas transparent et les prises de son plates et blanches de Naxos sévissent toujours pour l'orgue, je ne peux pas trop t'aider, désolé.

Charles-Marie Widor - Concerto pour violoncelle, op. 41 (1877)


Concerto pour violoncelle en mi mineur, opus 41 (1877)
Dédicace : Madame la Comtesse de Beaumont-Castries
1. Allegro (0 :00)
2. Andante (10 :39)
3. Finale : Allegro vivace (16 :09)
Torleif Thedéen, violoncelle et le Royal Scottish National Orchestra sous la direction de Martin Yates

Une oeuvre qui mériterait d'être plus connue, comme c'est aussi le cas pour ses mélodies et sans doute pour d'autres oeuvres ,en dehors de l'orgue.
Pour l'écouter/ https://youtu.be/vYRtq1GZLCc?si=XqBZWR_tx7D7uo1c