Opéra de Lyon - saison 2010-2011

Je viens de recevoir le programme de l'an prochain pour l'Opéra de Lyon... Dommage, on va très probablement déménager... Toujours dans le cas où ça intéresse quelqu'un :

OPÉRAS

*Gershwin - Porgy and Bess
Derrick Lawrence (Porgy), Janice Chandler-Eteme (Bess), Ronald Samm (Sporting Life)...
Direction: William Eddins - Mise en scène et chorégraphie: José Montalvo et Dominique Hervieu

* Stravinski - Le Rossignol et autres fables [= Renard et d'autres pièces courtes] (nouvelle production)
Olga Peretyatko (le Rossignol), Elena Semenova (la Cuisinière), Marijana Mijanovic (la Mort)
Direction: Kazushi Ono - Mise en scène: Robert Lepage

* Rossini - Otello ossia Il moro di Venezia
John Osborn (Otello), Anna Caterina Antonacci (Desdemona), Dmitry Korchak (Iago)...
Direction: Evelino Pidò

* Rachmaninov - Monna Vanna (orch. Buketoff) / Aleko
Direction: Mikhaïl Pletnev

* Milhaud - Le Bœuf sur le toit / Poulenc - Les Mamelles de Tirésias (nouvelle production)
Hélène Guilmette (Thérèse / la cartomancienne), Ivan Ludlow (le mari), Werner Van Mechelen (le gendarme / le directeur)...
Direction: Ludovic Morlot - Mise en scène: Macha Makeïeff

* Massenet - Werther (nouvelle production)
Arturo Chacón-Cruz (Werther), Karine Deshayes (Charlotte), Lionel Lhote (Albert)...
Direction: Johannes Willig - Mise en scène: Rolando Villazón

* Festival Mozart : Così fan tutte, Le Nozze di Figaro, Don Giovanni
CFT: Maria Bengtsson, Tove Dahlberg, Daniel Behle, Vito Priante, Lionel Lhote...
NF: Vito Priante, Markus Werba, Helena Juntunen, Valentina Farcas, Tove Dahlberg...
DG: Markus Werba, Lionel Lhote, Helena Juntunen, Maria Bengtsson, Daniel Behle...
Direction: Stefano Montanari - Mise en scène: Adrian Noble

* Verdi - Luisa Miller (nouvelle production)
Ermonela Jaho (Luisa), Maksim Aksenov (Rodolfo), Riccardo Zanellato (le comte Walter)...
Direction: Kazushi Ono - Mise en scène: David Alden

* Wagner - Tristan und Isolde (nouvelle production)
Gary Lehman (Tristan), Ann Petersen (Isolde), Christof Fischesser (Marke)...
Direction: Kirill Petrenko - Mise en scène: Jossi Wieler et Sergio Morabito

BALLETS

* Nielken, chorégraphie de Pina Bausch
* Soirée William Forsythe
* Cendrillon, chorégraphie de Maguy Marin
* Tabula Rasa / Gaspard de la nuit / San, chorégraphies d'Ohad Naharin, Tero Saarinen et Catherine Diverrès
* Giselle, chorégraphie de Mats Ek

CONCERTS

Récitals de Joyce DiDonato, Massimo Giordano, Felicity Lott.
Concert Gershwin / Berstein / Bartók par Kazushi Ono.
Requiem de Mozart par le Quatuor Debussy.
Symphonies de Haydn et Mozart par Thomas Engelbrock.
Motets de Tallis et Te Deum de Pärt par Alan Woodridge.
Concerts de musique de chambre.

Octavian a écrit:

* Rossini - Otello ossia Il moro di Venezia
John Osborn (Otello), Anna Caterina Antonacci (Desdemona), Dmitry Korchak (Iago)...
Direction: Evelino Pidò

C'est cette distribution qui vient sur Paris au TCE il me semble... en tout cas, les trois têtes d'affiche, ça le fait bien! Vivement cet Otello!!

Première nouvelle production en France pour Jossi Wieler et Sergio Morabito (après l'import de leur Alcina).
Sinon, le spectacle Stravinsky a l'air fort sympathique; pour les Mozart, j'ai vu le CFT: sympathique, pas excessivement inventif mais divertissant, ça devrait plaire même aux tradis pas trop confits.
Par contre : encoooooore un Werther, qui plus est mis en scène par un débutant ; encooooore une Luisa Miller, alors qu'on pouvait inviter Alden pour mieux que ça quand même ; encoooooore Masha Makaieff (je n'en peux plus du clan Deschamps : maman, papa, fifille, à Lyon, au TCE, à l'OC, avec des spectacles plus mauvais les uns que les autres...).

Polyeucte a écrit:

Octavian a écrit:

* Rossini - Otello ossia Il moro di Venezia
John Osborn (Otello), Anna Caterina Antonacci (Desdemona), Dmitry Korchak (Iago)...
Direction: Evelino Pidò

C'est cette distribution qui vient sur Paris au TCE il me semble...

Ou l'inverse, je ne suis pas allé comparer les dates, mais effectivement le programme indique une coproduction avec le TCE.

Rameau a écrit:

Par contre : encoooooore un Werther, qui plus est mis en scène par un débutant ; encooooore une Luisa Miller, alors qu'on pouvait inviter Alden pour mieux que ça quand même ; encoooooore Masha Makaieff (je n'en peux plus du clan Deschamps : maman, papa, fifille, à Lyon, au TCE, à l'OC, avec des spectacles plus mauvais les uns que les autres...).

Tu pouvais rajouter... ENCORE Mozart, ENCORE Wagner!!
Tout le début est quand même bien sympathique...

Pour ce qui est de Mozart, c'est dans le cadre de la programmation "Festival" qui regroupe, avec un tarif spécial, des reprises de productions précédentes autour d'un thème et/ou d'un compositeur. Cette année par exemple ce sont les trois opéras de Tchaïkovski inspirés par Pouchkine (Eugène Onéguine, Mazeppa et La Dame de Pique) ; l'an dernier le thème était "Héros perdus" avec Le joueur de Prokofiev, Le vin herbé de Martin et Dans la colonie pénitentiaire de Glass.

Cela dit, il est vrai que de façon générale le programme de cette saison 2010-2011 est moins "original" que celui de la saison en cours, très axé moderne et contemporain (un pari risqué, financièrement...), ou même que la saison précédente.

C'est quand même pas mal.

Octavian a écrit:

Je viens de recevoir le programme de l'an prochain pour l'Opéra de Lyon... Dommage, on va très probablement déménager... Toujours dans le cas où ça intéresse quelqu'un :

OPÉRAS

*Gershwin - Porgy and Bess
Derrick Lawrence (Porgy), Janice Chandler-Eteme (Bess), Ronald Samm (Sporting Life)...
Direction: William Eddins - Mise en scène et chorégraphie: José Montalvo et Dominique Hervieu

* Stravinski - Le Rossignol et autres fables [= Renard et d'autres pièces courtes] (nouvelle production)
Olga Peretyatko (le Rossignol), Elena Semenova (la Cuisinière), Marijana Mijanovic (la Mort)
Direction: Kazushi Ono - Mise en scène: Robert Lepage

* Rossini - Otello ossia Il moro di Venezia
John Osborn (Otello), Anna Caterina Antonacci (Desdemona), Dmitry Korchak (Iago)...
Direction: Evelino Pidò

* Rachmaninov - Monna Vanna (orch. Buketoff) / Aleko
Direction: Mikhaïl Pletnev

* Milhaud - Le Bœuf sur le toit / Poulenc - Les Mamelles de Tirésias (nouvelle production)
Hélène Guilmette (Thérèse / la cartomancienne), Ivan Ludlow (le mari), Werner Van Mechelen (le gendarme / le directeur)...
Direction: Ludovic Morlot - Mise en scène: Macha Makeïeff

* Massenet - Werther (nouvelle production)
Arturo Chacón-Cruz (Werther), Karine Deshayes (Charlotte), Lionel Lhote (Albert)...
Direction: Johannes Willig - Mise en scène: Rolando Villazón

* Festival Mozart : Così fan tutte, Le Nozze di Figaro, Don Giovanni
CFT: Maria Bengtsson, Tove Dahlberg, Daniel Behle, Vito Priante, Lionel Lhote...
NF: Vito Priante, Markus Werba, Helena Juntunen, Valentina Farcas, Tove Dahlberg...
DG: Markus Werba, Lionel Lhote, Helena Juntunen, Maria Bengtsson, Daniel Behle...
Direction: Stefano Montanari - Mise en scène: Adrian Noble

* Verdi - Luisa Miller (nouvelle production)
Ermonela Jaho (Luisa), Maksim Aksenov (Rodolfo), Riccardo Zanellato (le comte Walter)...
Direction: Kazushi Ono - Mise en scène: David Alden

* Wagner - Tristan und Isolde (nouvelle production)
Gary Lehman (Tristan), Ann Petersen (Isolde), Christof Fischesser (Marke)...
Direction: Kirill Petrenko - Mise en scène: Jossi Wieler et Sergio Morabito

BALLETS

* Nielken, chorégraphie de Pina Bausch
* Soirée William Forsythe
* Cendrillon, chorégraphie de Maguy Marin
* Tabula Rasa / Gaspard de la nuit / San, chorégraphies d'Ohad Naharin, Tero Saarinen et Catherine Diverrès
* Giselle, chorégraphie de Mats Ek

CONCERTS

Récitals de Joyce DiDonato, Massimo Giordano, Felicity Lott.
Concert Gershwin / Berstein / Bartók par Kazushi Ono.
Requiem de Mozart par le Quatuor Debussy.
Symphonies de Haydn et Mozart par Thomas Engelbrock.
Motets de Tallis et Te Deum de Pärt par Alan Woodridge.
Concerts de musique de chambre.

Dans cette liste, je serais sûrement allé voir si j'étais à Lyon l'Otello de Rossini (pour Antonacci surtout), Werther (pour l'oeuvre, pour Karine Deshayes), la trilogie Da Ponte, Luisa Miller et Tristan.
Le ballet, ce n'est pas trop mon truc.
Pour les récitals de chant, cela aurait dépendu des programmes mais je serais allé probablement voir Joyce DiDonato et Félicity Lott.
Ce programme est donc à mon avis pas mal du tout. Je ne sais pas encore ce qu'on aura à Nancy. Il semblerait qu'on ait les Noces aussi (pas dans cette mise en scène à mon avis).

Bonjour,
Qui chantera Rodrigo ? (très important rôle) Merci

C'est bien Rolando Villazon même qui fera la mise en scène, ou s'agit-il d'un homonime? Très curieux!

Bonjour et bienvenue c'est bien Villazon qui fera la MES de Werther. Un peu étrange mais bon. Il doit déjà penser à une reconversion je suppose

poliziano a écrit:

Bonjour,
Qui chantera Rodrigo ? (très important rôle) Merci

C'était Siragusa, il me semble (j'avais lu ça au moment où Osborn n'était pas encore crédité).

Changement important (et regrettable) dans la saison : Jossi Wieler et Sergio Morabito, qui devaient faire leurs débuts en France (première nouvelle production en France, leur Alcina avait déjà été [pas très bien] remontée à Lyon) pour Tristan se sont retirés "pour des raisons personnelles" ; certes, le remplacement trouvé par l'Opéra de Lyon est on ne peut plus prestigieux, mais j'aime nettement moins : ce sera donc La Fura dels Baus qui mettra en scène le spectacle. De toute façon j'avais déjà acheté ma place, donc j'irai...

Je me laisserais bien tenter par le Tristan (c'est d'ailleurs ma première découverte chez Wagner)
http://www.opera-lyon.com/spectacles/opera/fiche-opera/fichespectacle/tristan-et-isolde/

Les "Wagnérophates" ou (s'il veut encore me parler) peuvent- ils me toucher deux mots de la distribution et de la direction ?

atomlegend a écrit:

Je me laisserais bien tenté par le Tristan (c'est d'ailleurs ma première découverte chez Wagner)
http://www.opera-lyon.com/spectacles/opera/fiche-opera/fichespectacle/tristan-et-isolde/

Les "Wagnérophates" ou (s'il veut encore me parler) peuvent- ils me toucher deux mots de la distribution et de la direction ?

Kirill Petrenko est un chef absolument passionnant (c'est quand même l'essentiel dans Tristan), je pense en plus que l'oeuvre lui ira très bien.
La Fura del Baus, ce sont des spécialistes de relectures avec des dispositifs scéniques (en particulier vidéo) un peu audacieux. Ce n'est pas la pointe de la subversion, mais ce n'est pas non plus une mise en scène "sage" qu'il faut attendre.

Pour les chanteurs, tu auras un couple de choix (Lehman et Petersen) bien puissante et vraiment agréablement timbrées. Lehman n'est pas un très grand acteur, mais pour ce type de format, ça reste très chouette. Et la voix de Petersen est belle.

Après, ce n'est pas le type de voix éthérées dont tu as l'habitude, c'est plus robuste et moins délicat, hein.

atomlegend a écrit:

Je me laisserais bien tenter par le Tristan (c'est d'ailleurs ma première découverte chez Wagner)
http://www.opera-lyon.com/spectacles/opera/fiche-opera/fichespectacle/tristan-et-isolde/

Les "Wagnérophates" ou (s'il veut encore me parler) peuvent- ils me toucher deux mots de la distribution et de la direction ?

Tu l'as quand même écouté au disque, parce que c'est pas Lully! Mais c'est un opéra sublime, je me ferais bien les 200 km pour aller à Lyon moi!

Pelléas a écrit:

atomlegend a écrit:

Je me laisserais bien tenter par le Tristan (c'est d'ailleurs ma première découverte chez Wagner)
http://www.opera-lyon.com/spectacles/opera/fiche-opera/fichespectacle/tristan-et-isolde/

Les "Wagnérophates" ou (s'il veut encore me parler) peuvent- ils me toucher deux mots de la distribution et de la direction ?

Tu l'as quand même écouté au disque, parce que c'est pas Lully! Mais c'est un opéra sublime, je me ferais bien les 200 km pour aller à Lyon moi!

Tu descends jusqu'à chez moi,on fait du covoiturage. c'est écolo et en plus on écoutera du Lully dans ma voiture .
Ça s'appel la mixité des genres.

Du Lully pendant plus d'une heure Tiendrai-je le coup ???

Et on ne se pollue pas les oreilles avant Tristan, ça aussi c'est écolo!

Pelléas a écrit:

Du Lully pendant plus d'une heure Tiendrai-je le coup ???

C'est pas au conditionnel
1 heure pour l'aller oui. Ah......... tu comptes déjà rentrer par TGV

Pelléas a écrit:

Du Lully pendant plus d'une heure Tiendrai-je le coup ???

Et on ne se pollue pas les oreilles avant Tristan, ça aussi c'est écolo!

Rameau a écrit:

Première nouvelle production en France pour Jossi Wieler et Sergio Morabito (après l'import de leur Alcina).
Sinon, le spectacle Stravinsky a l'air fort sympathique; pour les Mozart, j'ai vu le CFT: sympathique, pas excessivement inventif mais divertissant, ça devrait plaire même aux tradis pas trop confits.
Par contre : encoooooore un Werther, qui plus est mis en scène par un débutant ; encooooore une Luisa Miller, alors qu'on pouvait inviter Alden pour mieux que ça quand même ; encoooooore Masha Makaieff (je n'en peux plus du clan Deschamps : maman, papa, fifille, à Lyon, au TCE, à l'OC, avec des spectacles plus mauvais les uns que les autres...).

J'ai déjà ma place pour Werther

Bon suis un peu amoureux de Karine Deshayes aussi

Il y a une critique assassine de M-A Roux dans le Monde à propos de Villazon en Werther

http://www.lemonde.fr_rolando-villazon-malmene-werther

Tu nous diras ce que tu en penses Ino surtout pour Karine Dehayes!

Je n'ai pas vu ce Werther evidemment mais j'ai vu plein de spectacles que cette dame a review-es et je n'ai desormais 1% du respect pour ce qu'elle ecrit. Un manque de culture generale etonnant, super-blasee, et avec des jugements gratuits...

Le pire c'est que les autres ne sont pas beaucoup meilleurs. Les elucubrations de Merlin au Figaro sont souvent terrifiantes. Et surtout c'est que ces papiers ne sont jamais enthousiasmants. On a toujours impression qu'ils sont alles voir tel ou tel spectacle contre leur volonte, qu'ils se sont faits ch* et maintenant de plus il faut qu'ils redigent un brouillon. Pourquoi ils ne laissent leur places aux gens, plus enthousiasmants, qui degagent plus envie de vivre, et qui voit dans l'art un embellissement a la vie plutot qu'une source d'engoisse ou de la trouille ?!

Je n'ai pas le probleme avec des critiques negatives. Mais quand elles refletent une grosse ignorance melangee avec la certitude de ses propres propos (comme c'etait surtout le cas apres le Rheingold parisien dans TOUTES les critiques), c'est assez triste. Menfin...

fliegender a écrit:

On a toujours impression qu'ils sont alles voir tel ou tel spectacle contre leur volonte, qu'ils se sont faits ch* et maintenant de plus il faut qu'ils redigent un brouillon. Pourquoi ils ne laissent leur places aux gens, plus enthousiasmants, qui degagent plus envie de vivre, et qui voit dans l'art un embellissement a la vie plutot qu'une source d'engoisse ou de la trouille ?!

Je n'ai pas le probleme avec des critiques negatives. Mais quand elles refletent une grosse ignorance melangee avec la certitude de ses propres propos (comme c'etait surtout le cas apres le Rheingold parisien dans TOUTES les critiques), c'est assez triste. Menfin...

La critique un peu plus étayée de D. Van Moere pour Concertonet.

Pelléas a écrit:

Il y a une critique assassine de M-A Roux dans le Monde à propos de Villazon en Werther

http://www.lemonde.fr_rolando-villazon-malmene-werther

Tu nous diras ce que tu en penses Ino surtout pour Karine Dehayes!

les critiques sur odb sont meilleures, notamment sur une certaine mezzo que je ne nommerai pas vivement le 3 févrieeeeeeeeeeer

Après le merveilleux elisir de Lille, j'espère que les déplacements vont continuer de me porter chance

autre critique de Werther : http://www.resmusica.com/article_9010_scene_lyrique_werther_lyon_mais_ou_est_donc_werther .html

Villazon qui a pourtant chanté à plusieurs reprises dans cet opéra fait d'après les critiques n'importe quoi en terme de mise en scène.

Pelléas a écrit:

Il y a une critique assassine de M-A Roux dans le Monde à propos de Villazon en Werther

http://www.lemonde.fr_rolando-villazon-malmene-werther

Tu nous diras ce que tu en penses Ino surtout pour Karine Dehayes!

Je n'ai ab-so-lu-ment pas vu le même spectacle que Marie-Aude Roux!

La prod tout d'abord : une mes pas conne et qui ne malmène pas du tout l'oeuvre. Les actes se suivent avec leurs lots d'idées plus ou moins bonnes, mais fournissant un ensemble très poétique et esthétique (si!). Pour moi,c'est surtout l'acte I qui est une grande réussite : on a l'impression de vivre un rêve, de flotter dans un univers doux et protégé. La musique y est évidemment pour beaucoup, mais la mes parfait cette impression, et du coup colle, à mon sens, à l'intention de Massenet pour ce premier acte. Le second est le moins réussi, jouant tout comme à paris sur la distance entre le couple marié et le werther desespéré, mais avec moins de réussite. Le III est sublime, mais la musique seule y suffit, franchement c'est un des plus beaux moments musicaux qui soient, et la mes repose essentiellement sur la prestation du couple werther/charlotte, assez réussie dans cet acte surtout pour Charlotte (mais j'y reviens). Enfin le IV dans lequel le couple chante séparé, semblant se parler par lettres interposées, avant de se retrouver au moment de la mort de Werther, est assez réussi, sans être incroyable. Une production donc globalement bonne, parfois un tantinet too much mais jamais de mauvais goût.

Le Werther de Chacon cruz est en effet un peu en-deçà des attentes ; la voix est très belle et a des aigus aisés, mais elle manque de matière, de profondeur, ce qui fait que quand il va chercher dans l'émotion, dans la nuance, il ne reste pas assez de matériau. (pas très clair, hein?) Une performance assez bonne (son petit air du II vraiment fabuleux, ne l'oublions pas) et une présence correcte, un peu trop jeune premier mais avec justesse.

Charlotte... globalement la charlotte à la fois la plus douce et la plus émouvante à mes yeux. La douceur maternelle du I en conflit avec la jeunesse du personnage, qui imprime les premières blessures de Charlotte... Puis la montée dramatique dans le II et une merveilleuse prestation dans le III, en crescendo au long de l'acte, un "va, laisse couler mes larmes..." déchirant et une expressivité sublime pendant le grand air de Werther, Karine Deshayes m'a ému, et j'ai été globalement bien plus ému qu'à la Bastoche l'an dernier, malgré une soirée d'un peu moins bonne tenue. Le rôle de Charlotte va comme un gant à Deshayes, et quel bonheur de l'entendre chanter du français (pour ceux qui connaissent son disque de mélodies de fauré...)

Sophie absolument irréprochable de Gillet, parfaite dans son rôle, on croit à la sophie de 15 ans, qui à chaque apparition allège le drame, apporte sa lumière de petite fée, avec une voix impeccable et juste acide comme il faut pour un rôle de jeune fille. On imagine mal une meilleure Sophie.

Albert un peu médiocre à mon sens, beau chant et beau timbre, mais il est en retrait. C'est un peu normal, le personnage d'albert a peu de relief, mais là la comparaison avec Bastoche est cruelle, Tézier campant un albert impérieux et un peu effrayant, du coup beaucoup plus crédible au moment de donner les pistolets à Charlotte.

Le couple de pitres excellent bien sûr (on a déjà tout dit sur eux...) et le père magnifique (argh encore oublié le nom).

Une soirée magnifique pour moi, très très très émouvante (la direction était soit un peu germanique dans le sens de la grandiloquence, mais elle flattait très très bien l'écriture de Massenet), qui vient me confirmer que cette œuvre est l'une des plus sublimes du répertoire, et que cette production lyonnaise la sert très bien!

Don Gio', hier, à l'Opéra de Lyon.

C'était le seul volet de la "trilogie" que je n'avais pas entendu lors de la création de la production (Cosi, d'abord et les Noces, ensuite, sous la direction de Christie). Du coup, je n'ai pas retenté l'expérience pour les deux premiers opus.

La vision de Noble est plutôt séduisante et fonctionne bien sur le plan dramatique. L'action est déplacée dans le quartier de Little Italy dans les années 30. Beaux moments visuels dans l'environnement art déco du palais du Burlador ; intéressante scène du cimetière et confrontation très payante avec le Commandeur. Chacun, surtout, est investi d'un rôle puissant, d'une corporalité intense, violente même. Un seul bémol : je suis, aujourd'hui, de plus en plus agacé par les options qui consistent à faire d'Elvira une virago hystérique, quand bien même l'option est ici très justement défendue (ça fonctionne comme la scène d'ouverture de Madame porte la culotte de Cukor).

Côté fosse, le parti pris est d'aller résolument dans le sens du drame, avec une belle amplitude de mouvement qui assimile (ou a assimilé, digéré ?) les enseignements des différentes écoles, d'un post-romantisme bon-teint à un baroquisme acéré, acide (l'ouverture, évidemment et ce qui en "rémane" dans le final). Le chef, Stefano Montanari, privilégie l'avancée de l'action ; en tout cas l'action, en général, y compris dans des ralentis cinématographiques assez prégnants (Non mi dir, que n'aurait pas désavoué Fürtwängler). La scène finale est traitée avec une vigueur, une poigne, quelque chose d'expressionniste qui n'est pas sans évoquer la traque finale de "M" de Fritz Lang ; jeux d'éclairages, scansion (les cordes graves, en général), etc. Un seul reproche ; en-dehors de mouvements incroyables (cf. le balancement de La ci darem, le fondu de Dalla sua pace, etc.), l'harmonie n'est pas traitée à la hauteur de l'inspiration mozartienne et, généralement, la palette dynamique n'est pas spécialement inventive ; avec un gros déséquilibre du côté des cuivres et timbales (à côté le Dies Irae de Verdi passerait presque pour un épigone de la Scène aux champs de Berlioz ).

A l'exception d'un Masetto lourd et empesé, le plateau rayonne. Avec une mention spéciale pour l'Anna magique, magistrale de Maria Bengtsson : voix qui rappelle, dans une optique légèrement moins "grasse", celle de Fleming, jusque dans l'apprêt. Piani sublime, ligne suprêmement contrôlée ; la vocalise est un brin moins souple (des éclairs, des réminiscences de Stich-Randall... ce que j'adore ) ! Behle en Ottavio est plus convenu (et privé d'Il mio tesoro, pour briller).

Juntunen, avec un grave particulièrement sonnant, beaucoup d'inégalités de registres, aussi, impose une Elvira féline, femelle, primale. Elle touche à ses limites dans Mi tradi ; mais la mise en scène (couchée, agitée de soubresauts, etc.) ne l'aide pas à tenir sa longue vocalise après un accompagnato géré de manière magistrale par le chef et qu'elle balance comme un jet de fiel. Elena Galtskaya (Barbarina et Despina, par ailleurs, à Lyon) est une Zerlina fruitée, moelleuse, moite aussi ; une belle découverte (pour moi, s'entend).

La palme au "couple" (parce que c'est lui le seul couple de l'histoire) Leporello/Don Gio'. Le premier, Lionel Lhote affiche, en dépit d'un vibrato un peu élargi dans Madamina, une gestion parfaite du texte, des moyens insolents (basse, baryton), une acuité de timbre prégnante, quelque chose de brillant, de cuivré, chaud, vif-argent. Quant à Markus Werba, il triomphe par le truchement d'un chant hormonal, sanguin, d'une présence animale, sulfureuse de vamp au masculin. Le personnage est campé fièrement ; la voix, elle aussi, brille, projetée comme un javelot, perçante mais capable de tous les alllégements jusqu'à une sérénade variée et dans le fond et dans la forme. Du beau grand art (mais, à Lyon, on sait quel mozartien sublime il est, depuis son Papageno de la production Braunschweig ; quel mozartien total, ambivalent, ambigu aussi à travers les portraits variés qu'il a tracés de Guglielmo et du Comte).

Je crois que cela n'a pas été capté ; il y aurait eu, compte tenu de la cohérence du propos de Noble, une belle trilogie à saisir. Pas de retransmission radio prévue, non plus ; si vous avez des informations...

Je n'ose même pas demander si vous avez connaissance d'un moyen d'en récupérer un écho !

Mais si tu oses ! Il faut être ami avec un technicien du théatre.

malko a écrit:

Mais si tu oses ! Il faut être ami avec un technicien du théatre.

J'ai beau chercher, je ne crois pas avoir de relations de ce côté-là !

En tous cas, tous les spectacles sont filmés en régie (Mais objectif fixe et statique et prise de son assez sommaire)

malko a écrit:

En tous cas, tous les spectacles sont filmés (Mais objectif fixe et statique et prise de son assez sommaire)

Je sais, oui.

Et je trouve réellement dommage qu'à l'époque où tant de maisons (orchestres et/ou maisons d'opéra) ont leur label, l'opéra de Lyon (qui avait été pionnier en la matière via son contrat avec Erato) ne creuse pas le filon de l'édition ; en-dehors de participations de son orchestre à des récitals lyriques de qualité, d'ailleurs (le récent DiDonato, plus anciennement le French touch de Petibon, etc.).

Merci pour ce compte-rendu Alex très intéressant. Voici une critique sur l'ensemble de la trilogie : http://www.forumopera.com/index.php?mact=News,cntnt01,detail,0&cntnt01articleid=2448&cntnt01origid=57&cntnt01lang=fr_FR&cntnt01returnid=54

Helena Juntunen est la seule chanteuse de ce Don Giovanni que j'ai déjà entendu. Je l'ai entendu dans le rôle de Marietta/Marie dans La Ville Morte. La voix est très intéressante et l'actrice est extraordinaire. Elle a une présence fantastique.

Voici une critique de Tristan und Isolde : http://www.anaclase.com/chroniques/tristan-und-isolde-tristan-et-iseult-4

La critique est mitigée sur la distribution vocale avec en particulier un couple plutôt très désagréable à entendre, une mise en scène fade, un orchestre médiocre. Cela sera diffusé le samedi 25 juin dans la Soirée lyrique sur France Musique pour ceux qui voudront écouter.

Forbis médiocre en Tristan???
Son troisième a toujours été génial pour moi à chaque fois que je l'y ai vu ou entendu... et le reste était de très bonne facture étant donné la nature de sa voix!

Oui, moi aussi, j’avais gardé un souvenir fabuleux de Forbis à Bastille il y a 3 ans. Là, à Lyon, c’était dur : le timbre pas beau, la puissance n’était plus là, aucun souffle, l’émotion ne passait plus au III, il avait des gestes d’automate (j’étais à la première, donc, il s’est peut-être familiarisé depuis avec une direction d’acteurs, très précise, dans laquelle Petersen, elle, s’est parfaitement fondue). Je me suis ennuyée (enfin, un peu seulement, ça reste Tristan).
La mise en scène, une merveille au II. Magique.