Le Voyage à Reims de la Scala sur Mezzo

J'avais vaguement le souvenir qu'en 2009 cette production avait reçu un accueil mitigé, aussi je pensais zapper après quelques minutes - en fait, j'ai été captivé jusqu'à la fin.
Certes, on n'était pas au niveau de l'équipe exceptionnelle regroupée autour d'Abbado en 1985, mais c'était d'un niveau excellent, à tous égards.

Mise en scène inventive de Ronconi, sur une scénographie de Gae Aulenti - elle faisait usage de la vidéo, avec des images d'une procession royale qui a tourné autour du théâtre pendant toute l'oeuvre pour faire son entrée solennelle pendant le final.
Très efficace direction musicale d'Ottavio Dantone, vive, dynamique et apportant cette précision d'horloger vitale chez Rossini.
Mais c'est surtout la qualité du plateau vocal qui constituait l'intérêt principal - je ne les citerais pas tous :
La Corinna de Patrizia Ciofi
La Folleville d'Annick Massis
La Melibea de Daniela Barcelona
La Cortese de Carmela Remigio....

Je crois que c'est rediffusé : ne le ratez pas !

Montfort

Oui enfin sans être passéiste, il faut quand même relativiser...
Si l'ensemble de la distribution tient la route, on est loin de l'exceptionnel quand même...
Massis par exemple reste très très très prudente, se lançant à peine dans quelques sur-aigus, Ciofi chantant très bien mais elle aussi sans grande folie... les deux ténors sont peut-être les plus extravertis là dedans... mais pas non plus follement.

Du coup, j'étais très content d'avoir vu la mise en scène de Ronconi lors de la diffusion au Louvre l'année dernière, mais la distribution n'est pas vraiment historique par manque cruel de folie et de démesure...

Alors que pourtant, on devrait pouvoir faire un peu moins policé et plus explosif!! Rien qu'en Folleville, Désirée Rancatore fait des choses autrement plus spectaculaires là dedans même si la voix est moins belle...

Oui, on peut dire ça à la rigueur - Abbado reste inégalable, mais c'était quand même très supérieur à ce qu'avait fait Gergiev ou à la production qui a tourné dans différents théâtres français.

Pour moi un spectacle plus qu'honorable.

Montfort

Montfort a écrit:

Oui, on peut dire ça à la rigueur - Abbado reste inégalable, mais c'était quand même très supérieur à ce qu'avait fait Gergiev ou à la production qui a tourné dans différents théâtres français.

Pour moi un spectacle plus qu'honorable.

Montfort

Je n'ai vu aucun des deux spectacles dont tu parles... mais toujours est-il que pour moi, le Voyage a Reims doit être monté quand on en a la possibilité, sans demi-mesure : il faut des monstres de rossiniens, sinon ça ne vaut pas le coup.

Hors de nos jours, on en a quand même quelques uns... et notamment du point de vue des deux sopranos, on aurait peu trouver mieux je pense, plus explosif.

Montfort a écrit:

Oui, on peut dire ça à la rigueur - Abbado reste inégalable, mais c'était quand même très supérieur à ce qu'avait fait Gergiev ou à la production qui a tourné dans différents théâtres français.

c'était pas si mal que ça surtout du côté des femmes.

Polyeucte a écrit:

Montfort a écrit:

Oui, on peut dire ça à la rigueur - Abbado reste inégalable, mais c'était quand même très supérieur à ce qu'avait fait Gergiev ou à la production qui a tourné dans différents théâtres français.

Pour moi un spectacle plus qu'honorable.

Montfort

Je n'ai vu aucun des deux spectacles dont tu parles... mais toujours est-il que pour moi, le Voyage a Reims doit être monté quand on en a la possibilité, sans demi-mesure : il faut des monstres de rossiniens, sinon ça ne vaut pas le coup.

Hors de nos jours, on en a quand même quelques uns... et notamment du point de vue des deux sopranos, on aurait peu trouver mieux je pense, plus explosif.

La production captée à la scala l'an dernier date de 1988 si ma mémoire est bonne. A l'origine il y avait un cast du feu de Dieu sur le plateau : Caballé, Cuberli, Gasdia, Dara, Raimondi, Merritt, Furlanetto Valentini Terrani... à l'époque ils faisaient exploser le plateau du staastoper de Vienne et 22 ans plus tard même si la distribution a complètement changé et qu'il y a eu quelques petits changements dans la mise en scène, elle reste toujours aussi délicieuse. En ce qui concerne les chanteurs, la scala avait largement les moyens de prendre un autre Lord Sydney qu'Alastair Miles que j'ai trouvé franchement décevant. Sinon je suis globalement d'accord avec Montfort en ce qui concerne les femmes à commencer par Patrizia Ciofi que" j'ai trouvé délicieuse en Corinna. Massis et Remigio étaient pas mal du tout mais Barcellona enMélibéa pourquoi pas mais comme pour la distribution de Lord Sydney, il me semble que Lissner avit largement les moyens d'avoir un plus gros calibre. En ce qui concerne l'ochestre c'est vrai qu'Abbado reste complètement inégalable mais c'était quand même intéressant.
Dans l'ensemble j'ai passé la soirée à me tordre de rire en regardant les chanteurs faire les pitres sur scène

calbo a écrit:

La production captée à la scala l'an dernier date de 1988 si ma mémoire est bonne. A l'origine il y avait un cast du feu de Dieu sur le plateau : Caballé, Cuberli, Gasdia, Dara, Raimondi, Merritt, Furlanetto Valentini Terrani...

ah non ça c'était la reprise à Vienne mais la production est antérieure et vient de Pesaro.

Autant pour moi j'étais persuadée que ça venait du staastoper de Vienne

Montfort a écrit:

Oui, on peut dire ça à la rigueur - Abbado reste inégalable, mais c'était quand même très supérieur à ce qu'avait fait Gergiev ou à la production qui a tourné dans différents théâtres français.

Pour moi un spectacle plus qu'honorable.

Montfort

Gergiev reste en effet gentillet et la mise en scène manque de vie à un point tel que je me suis profondément ennuyée chaque fois que je l'ai vue sur mezzo

Depuis j'ai réécouté l'enregistrement d'Abbado -capté à Pesaro en 1984, au moment de le recréation de l'oeuvre.

Abbado, pour la vivacité, les ensembles, le théâtre reste incomparable.

Chez les femmes, un trio irrésistible :
la Folleville de Cuberli
la Corinna de Gasdia
la Melibea de Valentini Terrani
par contre en Cortese, Ricciarelli est à la peine
Chez les hommes, la palme va aux
Sidney de Ramey
Profondo de Raimondi.

Un témoignage essentiel sur la "Rossini renaissance".

Pour autant la production de la Scala soutenait bien la comparaison.

Montfort

Dans la reprise viennoise Ricciarelli était remplacée par Caballé et Ramey par Furlanetto. Tu l'as vue cette reprise? Tu en penses quoi?

calbo a écrit:

Dans la reprise viennoise Ricciarelli était remplacée par Caballé et Ramey par Furlanetto. Tu l'as vue cette reprise? Tu en penses quoi?

et Araïza par Merritt et Leo Nucci par Carlos Chausson.
Caballé assez indigne vocalement (Ricciarelli était un modèle dans ce rôle à côté) mais elle est très drôle sur scène. Furlanetto solide vocalement mais c'est très inférieur à Ramey.
Le reste est de la même eau qu'à Pesaro à savoir formidable. La récente reprise à la Scala est de bonne facture mais ça n'a vraiment rien à voir.

Et pourtant dans les années 80' Ricciarelli était pas en super forme, non? En ce qui concerne la reprise de la scala j'ai été franchement déçue par Miles en Sydney alors que Furlanetto m'avait fait marrer toute la soirée. Je ne connais que des extraits de Ramey par contre

calbo a écrit:

Et pourtant dans les années 80' Ricciarelli était pas en super forme, non?

certes mais c'est une merveille à côté de Caballé dans ce rôle.

Mais scéniquement je m'éclatais devant la cortese de Caballé. En fait la reprise de 88' à Vienne (en Autriche) m'a beaucoup fait rigoler. Je regrette beaucoup qu'elle n'ait jamais été éditée en DVD

calbo a écrit:

Mais scéniquement je m'éclatais devant la cortese de Caballé. En fait la reprise de 88' à Vienne (en Autriche) m'a beaucoup fait rigoler. Je regrette beaucoup qu'elle n'ait jamais été éditée en DVD

ben tu ne l'as pas enregistrée ?

Ben si je l'ai eu mais je n'ai plus la VHS vu qu'on a changé de magnétoscope et que les K7 de l'ancien n'étaient pas compatibles avec le nouveau . Je la regrette beaucoup cette cassette