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| Le Ring expliqué ! | |
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Cololi chaste Col
Nombre de messages : 33405 Age : 43 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 10/04/2009
| Sujet: Le Ring expliqué ! Dim 13 Juin 2010 - 14:54 | |
| Le Crépuscule des Dieux Le Crépuscule des Dieux - Götterdammerung - dernier volet de la tétralogie wagnérienne devait être à l'origine le seul et unique épisode, et s'intituler "La Mort de Siegfried". Ce fut donc le premier des quatres livrets à être écrit. Et celà n'est pas sans importance : fini la structure en trois actes bien ficelés comme Die Waküre et Siegfried. La raison est simple la première scène était là pour raconter très brièvement les épisodes précédents qui ne devaient pas être mis en opéra. Wagner changea d'avis en décidant de raconter la jeunesse de Siegfried dans un autre opéra (qui deviendra Siegfried). Pour autant il garda cette première scène. Du fait de la présence de ce prologue, le Crépuscule est donc la journée la plus longue du Ring (en moyenne 4h15 ... mais peut se prolonger jusqu''à 4h30). Si Siegfried est divisé en 3 actes de longueurs a peu prés identiques, le Crépuscule du fait de la présence du Prologue et d'un acte 1 hyperdéveloppé, est nettement plus déséquilibré (Parsifal est également dans ce cas là). Wagner sauve donc comme il le peut la struture en 3 actes. La composition quand a elle intervient bien plus tard. Entre la rédaction de ce livret et la composition s'écoule presque 30 ans : entre temps il a déjà composé Das Rheingold, Die Walküre, Tristan und Isolde, Meistersinger et Siegfried. Le livret a été écrit par le jeune Wagner révolutionnaire marxiste de 1848, c'est le vieux Wagner se tournant vers le mysticisme qui compose la partition. C'est ainsi que la fin du livret sera remaniée plusieurs fois, comme si Wagner ne savait pas comment finir son oeuvre, et par là même lui donner un sens. Ecrite en 1848, cette fin sera remaniée en 1852 puis en 1856. En 1874, Wagner a fini le Crépuscule. C'est pendant l'été 1876, que le Crépuscule est crée (tout comme Siegfried) au Festspielhaus de Bayreuth. Avant-propos : le contexte, une journée sans dieuxAlors que Rheingold est un prologue sans humain, le Crépuscule est un final sans dieux. Remontons au 3° acte de Siegfried : Tempête dans le crâne de Wotan : les contradictions du personnage sont toujours belles et bien présentes. Il est à la fois résigné à sa propre fin, et volontariste pour tout envisager afin d'éviter l'issue fatale. A la fois il demande à Erda la solution miracle pour sauver son monde, et dans un délire auto destructeur il annonce sa propre fin, et surtout qu'il laisse la place à Siegfried ! Erda qui semble avoir perdu tout pouvoir depuis que Wotan l'a violé, ne lui sera d'aucune aide. Le dieu abandonne donc le sort du monde au jeune héro. Il y a encore une autre contradiction chez Wotan : à la fois il se prépare à la fin du monde (on apprendra celà par le discours de Waltraute, dans la 1° acte du Crépuscule), et dans le même temps il semble avoir espoir que Siegfried soit l'homme de la situation. Les hommes feront ils mieux que les dieux ? C'est dans ce contexte de sinistrose et d'euphorie que s'ouvre Gotterdammerung : Wotan battu par son petit-fils, quitte la tétralogie à la fin de Siegfried, le dernier volet se fera sans lui. Pourtant il sera souvent question de lui : les paroles et surtout la musique rapellera qu'il est bien la figure centrale du Ring. PrologueScène 1 : La scène des NornesLe prélude est très court : l'oeuvre commence sur l'accord enchanteur (doux euphémisme) du réveil de Brünnhilde (apparue au 3° acte de Siegfried). Puis de magiques ondoiments donnent l'impression d'infini. De vastes étendues se dessinent devant nous comme un nouveau monde, ou plus probablement un autre point de vue sur le monde. Une vraie rupture d'ambiance musicale par rapport aux journées précédentes. Puis les trois Nornes apparaissent sur scène. Filles d'Erda, elles tissent ce qui forme le temps de ce monde. Encore une fois la sagesse est associée à la féminité. Sagesse qui a toute fois ses limites : quand la femme est corrompue par l'homme elle perd son pouvoir. Trois nornes : une représentant le passé (contralto), une représentant le présent (mezzo), une représentant le futur (soprano). Une scène qu'aimait beaucoup jouer Wagner au piano. Trois semble être un chiffre magique chez Wagner : 3 actes, 3 journées mais aussi 3 filles du Rhin et 3 Nornes ... La volonté de Wagner de recréer le théâtre grec explique parfaitement ces coincidences. Trois, c'est également, le nombre des récits des Nornes. Il y a un autre lien avec la pensée grecque. En effet Hésiode dans les premières pages de Théogonie, parlant des neuf muses filles de Zeus chante : - Citation :
- "Or, sus, commençons donc par les Muses, dont les hymnes réjouissent le grand cœur de Zeus leur père, dans l'Olympe, quand elles disent ce qui est, ce qui sera, ce qui fut de leurs voix à l'unisson."
Mais il est temps de faire une paranthèse : De l'utilisation des flashback chez Wagner
Certes comme expliqué plus haut, le flash back que constitu cette scène des Nornes est du au fait que Wagner a écrit le livret du Ring dans le sens inverse de la chronologie, et qu'il n'était pas prévu au départ de faire les 3 épisodes qui précédent le Crépuscule. Mais pas seulement ... car chez Wagner absoluement rien n'est innocent. Après avoir aboli totalement les opéra à numéro, et fusionner musique, chant et les scènes de l'histoire, Wagner casse un autre code temporel de l'opéra : la progression chronologique. Wagner fait donc régulièrement des flash back dans ses opéras : l'exemple le plus éloquent en dehors de cette scène des Nornes, c'est le récit du 2° acte de Wotan dans la Walkyrie. Mais il ne s'agit pas pour autant de répétitions : il s'agit de rappels, mais enrichis de nouveaux éléments - pour faire le liant avec la suite de l'histoire -, et vu d'un autre angle - Wotan raconte à l'évidence sa propre vision des choses, et sa vision des faits change avec le temps qui passe. On peut également citer le récit de Mime au 1° acte de Siegfried : Mime raconte toute l'histoire à Siegfried ... et ainsi le spectateur à connaissance de ce qui c'est passé entre la Walkyrie et Siegfried, qui n'est pas représenté sur scène. De même le récit de Siegmund au 1° acte de la Walkyrie : Siegmund raconte son histoire ... on ne sait pas de qui il s'agit, les leitmotiv nous donnent la réponse. Siegmund a une vision parcellaire de l'histoire ... C'est Wotan au 2° acte qui donnera d'autres éléments, et surtout un autre point de vue sur l'histoire. Ainsi le flashback permet de recoller les morceaux progressivement quand Wagner passe d'un épisode à l'autre sans explications. Ainsi il évite les vieilles méthodes très 1° degré, et pauvre (dans le sens ou Wagner donne uniquement des points de vue sur l'histoire et non la vérité). Chez Wagner tout est donc histoire de qui raconte, et quand est ce qu'il raconte. C'est au spectateur de reconstituer les morceaux et de se forger son avis. C'est indéniablement une des immenses richesse du drame wagnérien, et c'est ce qui les rend déjà très proches des méthodes cinématographiques.
Fin de la paranthèseLe flash-back des Nornes est spécial : il s'agit de personnages qui ne sont pas encore apparu dans le Ring, qui n'apparaitront plus par la suite, qui n'agissent pas sur l'histoire, mais au contraire donnent un autre point de vue sur l'histoire. Un point de vue plus détaché (car elles ne sont pas actrices), plus général, mais pas forcément plus objectif, car finalement Wagner ne donne aucune réponse dans son Ring, et il est bien difficile d'y voir son opinion. 1° récit : WotanSitôt parti, Wagner éprouve déjà le besoin de reparler du patron des dieux. La 1° norne parle du passé de Wotan, un passé qui nous est inconnu. Bien avant les pactes non respectés du dieu dans Rheingold, - et les conséquences qui en découlent comme le meurtre de son fils - Wotan a déjà gouté aux compromissions. Compromissions peut être plus terribles encore : il a arraché la branche du frêne originel pour y tailler sa lance, et a bu à la source originelle, lui apportant la connaissance. Il perdra un oeil pour celà. On peut y voir là, une sorte de manifeste écologique. Wotan c'est délibérement servi de la Nature pour se forger une arme et acquiérir la connaissance, en hypothéquant l'avenir, car l'arbre et la source dépérirent à la suite de cet événement. Wotan oubliera d'ailleurs bien vite son "état naturel" : il s'empressera d'accumuler les connaissances - connaissances sommaire, car il est incapable d'éviter sa propre fin - pour acquiérir le pouvoir et le lucre (l'or et le château). A côté de cette faute originelle - qui a presque un résonnance biblique - la faute d'Alberich, et même celles que commettra plus tard Wotan, passent pour peu graves. Cumulé à une musique d'une ambiance nouvelle, ce nouveau point de vue sur l'histoire, donne une nouvelle idée des mots grandiose et immensité. La 2° norne raconte que Siegfried a brisé la lance de Wotan (symbole phallique pour les freudiens), avec Nothung, l'épée maudite de Siegmund, brisée par Wotan, reforgée par Siegfried (autre symbole phallique). L'ignorance de la peur, liée a son inconscience totale du monde, c'est ce qui permet à Siegfried de triompher du Dieu. La 3° norne, celle du futur, explique ce que Waltraute expliquera dans quelques scènes : Wotan a recouvert le Walhalla de bois, attendant sa fin dans le grand incendie final. Ainsi disparaitra la race des dieux. 2° récit : LogeAutre figure importante du Ring : Loge. La 1° norne voit trouble dans le passé du demi-dieu du feu. WeiBt du, was aus ihm ward ? (Sais-tu ce qu'il lui advint ?). La 2° norne raconte que Loge fut dompter par le charme de la lance de Wotan. Loge donna des conseils à Wotan - conseils qui n'engagent que ceux qui veulent bien y coire. Enfin, Loge fut contraint de se dresser en barrière protectrice autour du rocher où la Walkyrie dormait dans le sommeil profond infligé par Wotan. WeiBt du, was au ihm wird ? (Sais-tu ce qu'il ce qu'il adviendra ?) La 3° norne raconte que c'est Loge, nourrit par les branches du frêne qui enflamerra le Walhalla. De conseilleur, Loge passera à protecteur, puis à rédempteur. 3° récit : L'AnneauPour la 1° norne, les évements sont flous : Alberich a jadis ravi l'or du Rhin. La 2° norne raconte que l'anneau "de la peine et de la haine" fut ainsi forgé, et la malédiction qui inévitablement lui est lié. La 3° norne ne peut plus rien voir : la corde du temps est brisée. Impossible pour elles désormais de prédire ce futur. Si les pouvoirs d'Erda et de Brünnhilde sont déjà du passé, celui des Nornes l'est désormais tout autant. Dans un silence de mort, les 3 nornes s'enfoncent dans les entrailles de la Terre, rejoindre leur mère Erda. Les leitmotivs utilisés pendant cette scène sont de fait très nombreux, puisque cette scène est une scène narrative par excellence. Le thème général de cette scène c'est le divin thème d'Erda (pour moi le plus beau de la tétralogie), qui est assez facile à reconnaître malgré les multiples transformations qu'il va subir pendant la tétralogie. Il suffit d'écouter la 1° intervention d'Erda dans Rheingold pour celà. Et bien entendu on entend les thème de Wotan, le Walhalla, Nothung, Loge, et tant d'autres ... (qu'il est parfois impossible de les lister, mais celà agit inconsciemment sur le spectateur). Cette peur du futur est finalement très actuelle, mais également très contemporaine de Wagner, et de la vision qu'avait les intellectuels les plus visionnaires de l'époque. Ouvrons une parenthèse. Du rôle des femmes chez Wagner
Chez Wagner la femme occupe une place spéciale, tout particulièrement dans le Ring. Elle apparait comme sage, savante, parfois visionnaire, face à l'aveuglement de l'homme. En celà il reprend une idée du mythe original, même si cette idée est présente bien avant, par exemple dans la mythologie grecque, avec la Pythie.
Il y a avant toutes, Erda, qui représente l'origine de la terre, de la vie et de tout ce qui nous entoure. Ainsi Wagner reprend la croyance mythologique : c'est elle qui donne la vie, et c'est ce pouvoir entouré de mystère, combiné au caractère irrationnel et lunatique de la femme, qui lui confère un pouvoir de création et de voyance. Et ce n'est pas innocent si Wotan, a voulu acquérir la connaissance - le côté rationnel des choses - mais a perdu l'intuition dans le même temps. Ainsi Erda est elle là pour éclairer Wotan, être son deuxième oeil. Hélas elle perdra son pouvoir quand Wotan la violera. (Chez les grecs la Pythie était vierge et jeune, mais suite à des viols, ce ne fut plus que des femmes de plus de 50 ans qui furent appellées à invoquer Apollon). Brünnhilde, fille d'Erda hérite naturellement des pouvoirs de sa mère. Le côté irrationnel s'exprime chez elle, lorsqu'elle décide de devenir elle-même c'est à dire femme : elle décide de sauver Siegmund et braver le père. Irrationnel sur l'instant, car c'est son émotion qui dicte sa conduite, mais pas seulement : Brünnhilde, elle, sait que Sieglinde porte un enfant très important pour le futur, et qu'il faut à tout prix le sauver. Les trois Nornes filles d'Erda, maîtresse du temps, sont aussi de ses femmes voyantes. Là encore les actes des hommes troublent de façon irréversible leur vision. Sieglinde, parait bien pâle en comparaison de ces exemples. Il n'en est rien ! Sieglinde est une simple femme elle. Malgré celà elle montre elle aussi un pouvoir intuitif bien supérieur à l'homme : c'est elle qui comprend qui est Siegmund, c'est elle qui voit l'issue fatale de leur fuite, et c'est aussi elle qui utilise toutes ses dernières force pour donner la vie à Siegfried. En ce sens elle rejoint le sort de Brünnhilde : elle est sacrifiée pour la bonne cause. Fricka n'est pas en reste : elle a, elle aussi de puissant don de voyance. La première scène du 2° acte de la Walkyrie le montre : elle voit clair dans les intentions de Wotan, et il est inutile d'essayer de lui cacher. Même Gutrune n'est pas en reste : la mort de Siegfried lui est révélée par un songe. La femme est aussi symbole de renouveau : Freia par ses pommes d'or fait perdurer la vie. La femme n'est pourtant pas exempte de défauts : elle peut être jalouse comme Brünnhilde, frivole et peu réfléchie comme le sont les trois filles du Rhin, calculatrice et intéressée comme Fricka. Il lui appartient par son sacrifice final de libérer l'humanité. Comme tout les romantiques Wagner oppose sentiment et raison. La raison représentée par Wotan - à la fois l'autorité patriarchale et la connaissance rationelle du monde - en prend pour son grade : non seulement ses lois sont archaïques, mais la rationnalités qui les fondent est très contestable, comme toute théorie incomplète. Ainsi c'est à cause de sa science - science incomplète par définition, comme l'état de la connaissance humaine - que Wotan mène le monde dans une impasse. A côté de celà, le sentiment est récompensée : Brünnhilde est punie d'avoir obéit à ses sentiments, mais est recompensée en connaissant l'amour.
Fin de la parenthèseScène 2 : Le départ de SiegfriedLe duo commence par une intervention de Brünnhilde - en effet la superposition des voix est très rare dans le Wagner de la maturité, même si justement le Crépuscule, et ce duo en particulier, infléchi cette tendance. Brünnhilde semble désormais bien désarmée : elle lui a donné sa virginité et son savoir sur les runes sacrées. Brünnhilde comme sa mère Erda perd son pouvoir avec sa virginité - voir la parenthèse sur le rôle des femmes chez Wagner juste au dessus. Elle se dit seulement riche de son armour pour lui, mais ne pouvant plus rien lui donner, elle craint déjà que le héro ne se détourne d'elle. Siegfried n'a en fait rien retenu des leçons de Brünnhilde : la sagesse de la femme lui est à jamais inaccessible. Siegfried ne pouvant se contenter de rester avec Brünnhilde, doit courrir vers de nouveaux exploits. Avant de partir, Siegfried place Brünnhilde sous une double protection : le cercle de feu, que seul lui peut franchir, et lui donne l'anneau en gage de fidélité. L'anneau fut toujours symbole de fidélité, car par sa forme circulaire, il symbolise le côté éternel de la relation amoureuse du couple. Cette scène montre le côté profondément déséquilibré de la relation homme / femme. Siegfried obtient de Brünnhilde les plus grands sacrifices, par contre il n'y a aucune réciprocité. Bien au contraire Siegfried va découvrir le monde, et donc rencontrer de nouvelles femmes, quand la Walkyrie est fixée sur son rocher. Cette scène est encadrée de deux superbes interludes musicaux, parfois joués en concert que l'on intitule "Voyage de Siegfried sur le Rhin". La musique se fait ici très figurative - mais comme souvent chez Wagner - car elle décrit à merveille Siegfried chevauchant Grane et découvrant les rives du Rhin. Le prologue se termine sur cet interlude. Mais comme toujours chez Wagner, il n'y a pas de couture visible entre les scènes. Aussi on assiste médusé à une transition musicale dont lui seul à le secret : du "Voyage de Siegfried sur le Rhin" vers le thème de Hagen et celui des Gibichungen. Pourtant l'oreille suggère facilement, comme Wagner s'y prend. Il diminue le volume orchestral, il diminue le nombre de notes. Les notes du Voyage s'effacent peu à peu, pendant que les notes des 2 nouveaux thèmes sont introduites progressivement. Dans l'art de la transition, Wagner aura 2 successeurs : Debussy dans Pelléas et Berg dans Wozzeck. Chez ces 3 compositeurs les interludes mélangent savamment les thèmes, et ont donc un rôle dramatique - sans parler de leur beauté musicale, qui bien souvent sont les sommets de ces partitions. Acte 1 Scène 1 : La scène des GibichungenL'action se déporte au palais des Gibichungen. Les BurgondesAvant d'aller plus loin, il convient de faire une parenthèse historique. Dans la saga des Nibelungen, le roi Gunther est le roi des burgondes, et vit dans la ville de Worms. A noter que dans la 2° partie du Chant des Nibelungen, les bugondes seront nommés Nibelungen. Les burgondes, sont un peuple probablement originaires de l'île danoise de Bornholm. Selon Pline l'Ancien, les Burgondes vivaient entre l'actuelle Allemagne et la Pologne. Des défaites les pousseront vers l'ouest. Ils voyageront jusqu'au Rhin, limite de l'empire romain. C'est là qu'histoire et légende se mêle : l'épopée du Chant des Nibelungen, serait un récit de la défaite du roi Gunther vers 436 face à l'armée romaine alliée aux Huns. La légende raconte effectivement que c'est Kriemhild, épouse d'Attila le Hun, et veuve de Siegfried - fils du roi Siegmund de Xanten - qui tendit un piège (contre l'avis d'Attila) à Gunther et Hagen les assassins du héros. Hagen ne voulant pas donner l'emplacement du trésor des Nibelungen, folle de rage, elle l'aurait décapité. La légende raconte qu'Attila horrifié par cette femme (et surtout qu'elle s'était servi de lui pour parvenir à cet assassinat), l'a fait tuer immédiatement (on est pas loin de Salomé et Hérode ). Ce peuple burgonde n'est pas sans importance : il fera la paix avec les romains, devenant des fédérés, il s'installera progressivement plus au sud, dans une région qu'on appelle désormais la Bourgogne, qui aujourd'hui encore est fière de sa particularité (car la région tiendra tête face aux Francs).Arminius le ChérusqueD'autres recherches récentes, font penser que l'affrontement entre les romains et les barbares sous le règne d'Auguste est peut être l'inspiration de la légende de Siegfried. Première similitude troublante : l'action se déroule à Worms et Xanten, alors bastions sur la frontière de l'empire romain. Arminius fils du roi des Chérusques, est donné aux romains, comme il était de coutume, pour assurer la paix entre les deux peuples. Chérusque signifie "l'homme-cerf", hors on sait que d'après la légende Siegfried fut élevé par un cerf : encore un point commun entre Arminius et Siegfried. Arminius est donc élevé à Rome. Il reçoit toute l'éducation militaire des officiers de haut-rang. Le destin fera qu'Arminius retournera en Germanie, épauler le gouverneur du Rhin inférieur : Varus. Arminius est choqué du sort réservé aux peuples germains. C'est là qu'il change de camp : il décide de venir en aide à son peuple. Arminius possède un glaive romain, alors très redouté des peuples germains. En ce sens ce glaive peut très bien être l'épée de la légende. En effet ce glaive avait des propriétés bien supérieures à celle des glaives barbares. La légende qui raconte que c'est en donnant à manger les débris de son glaive en acier à des oies, et en en récupérant les fiantes pour reforger le glaive, n'a pas menti. Le lien chimique entre l'acier, et l'azote des fiantes d'oie, donne des propriétés exceptionelles à l'acier. Encore un point commun : l'arme invincible !Alors que les Romains avancent le long du Rhin pour établir un nouveau camp, amenés par Arminius, celui ci se retourne contre eux au moment proprice : quand le chemin est tellement étroit (en pleine forêt de Teutberg) que les légionnaires sont obligés d'être en file indienne. Arminius sonne la charge, les Chérusques massacrent les Romains, totalement pris au dépourvus. Ainsi Arminius passe pour le vainqueur du dragon de fer (image symbolisant l'armée romaine) : autre point commun avec Siegfried. Ce sont pas moins de 30000 romains qui sont massacrés. Le trésor de guerre ainsi accumulé n'est pas s'en rappeller le trésor des Nibelungen. Enfin vous vous en doutez Arminius finira lui même assassiné par les siens ... comme Siegfried.Trois nouveaux personnages entrent en scène : Gunther et Gutrune, frère et soeur, descendants et héritiers du roi Gibich, ainsi que Hagen leur demi-frère, fils d'Alberich, l'albe noir. Ainsi les choses sont claires dés le départ, Hagen est un bâtard, et donc ne peut prétendre, comme il le dira lui-même plus tard, à la même noblesse et pureté que la lignée directe des Gibichungen. La scène débute par deux nouveaux leitmotivs : celui d'Hagen, on ne peut plus inquiétant, puis celui des Gibichungen suggérant la situation désespérée de cette famille. Une lignée destinée à s'éteindre, non seulement faute de reine, mais surtout à cause d'un roi Gunther, trop faible et manipulable. La musique souligne très bien, l'héroïsme de pacotille de Gunther. Comme dans la légende originelle, Hagen est dans la situation de conseiller du roi. Conseiller trop malin, trop cupide et trop déterminé pour qu'il serve Gunther bien entendu, mais ça Gunther ne le ressent pas, pas plus que sa soeur. L'explication peut venir du fait que Gunther et Gutrune possédant tout (sauf l'amour) leur envie, leur ambition ne sont pas du tout aiguisées, contrairement à leur demi-frère condamné à jouer les seconds couteaux et rester dans l'ombre, et par conséquent prêt à tout pour le pouvoir. On peut y voir, dans une vision marxiste du Ring, l'opposition, entre un prolétariat - représenté par les Nibelungen, donc Hagen ici - dont la préoccupation est pécunière, mais aussi politique - à savoir renverser le pouvoir en place, et une aristocratie décadente, car n'ayant plus à se soucier que d'esprit et d'amour. Pour Hagen c'est tout trouvé : il suffit de leur apporter la seule chose qu'il leur manque pour les mettre définitivement hors de sa route. Et quoi de mieux que de rapprocher le couple Siegfried / Brünnhilde pour récupérer l'anneau tant convoité ? C'est l'occasion d'un autre flash back, où Hagen raconte brièvement l'histoire de Siegfried et Brünnhilde, de façon étonnament objective. Sans doute pour ne pas éveiller les soupçons sur ses intentions, mais aussi à la manière d'un tueur professionnel qui doit connaître les points forts de sa cible pour mieux l'abattre. Ainsi Hagen ne cache rien de la force surhumaine de Siegfried : il sera vain que quiconque autre que lui essaye de franchir le mur de feu protégeant Brûnnhilde. Cependant, aussitôt Hagen enchérit qu'il suffit d'un philtre d'oubli pour que la Walkyrie s'efface de la mémoire du héros. Gunther et Gutrune l'esprit trop bouleversé par l'idée qu'ils puissent enfin connaître l'amour, admirent la ruse d'Hagen, baissant leur vigileance et signant par la même leur arrêt de mort. Scène 2 : Siegfried chez les GibichungenDe l'utilisation des philtres chez WagnerOn le sait, Wagner a utilisé principalement des légendes médiévales pour base de ses livrets. Les philtres sont l'élément systématiquement présent dans ces contes. Wagner ne les supprime pas, mais en transforme radicalement le sens. Ainsi, il n'est plus question de déculpabiliser les protagonistes, mais au contraire de souligner toute leur responsabilité. Ainsi Tristan aime déjà Isolde bien avant de boire le philtre d'amour, et Siegfried en quittant Brünnhilde l'a déjà oublié, bien avant l'ingestion du philtre d'oubli concocté par Hagen.Siegfried arrive de façon tonitruante au palais des Gibichungen. Hagen l'accueille, et Siegfried lui confie Grane, comme Brünnhilde lui avait confié. Siegfried et Gunther se jurent amitié. Hagen n'a besoin d'aucun philtre pour faire parler Siegfried. Ce dernier lui dit tout sans qu'Hagen n'use de la moindre ruse : il possède le Tarnhelm et l'anneau, qu'il a confié à Brünnhilde, mais n'a pas la moindre idée de son pouvoir. Comme le dire plus tard Alberich, la malédiction de l'Anneau ne l'a pas atteint car il ignore son pouvoir. Brünnhilde qui a perdu son pouvoir avec sa virginité, est dans la même situation. Au moment d'ingérer le philtre d'oublie, que lui tend Hagen, la musique, plus encore que le texte, suggère que Siegfried n'est pas totalement inconscient du piège qui se referme sui lui. Puis la musique traduit les soudaines convulsions fiévreuses de Siegfried à la vue de Gutrune. Elle se retire ne pouvant soutenir la flamme dans les yeux de Siegfried. Siegfried le répète à de multiples reprises : il est l'homme de main de Gunther. Cela est fortement symbolique, car non seulement il se met en position d'infériorité vis à vis de Gunther, mais également et surtout d'Hagen, qui se voit conforté dans sa position de stratège et non de simple bras armé. Quand à Gunther, il est incapable d'avoir l'esprit d'Hagen et le bras de Siegfried : il devient alors évident qu'il se fera doubler par l'un ou l'autre de ses lieutenants. Hagen explique le secret du Tarnhelm, chose indispensable pour l'exécution de son plan, mais se garde bien de révéler le pouvoir de l'anneau, juste après avoir obtenu de Siegfried l'endroit où il se trouve. Gunther explique qu'il ne peut accepter un tel bien de la part de Siegfried, car il n'a rien à offrir de comparable. On voit ici le grand attachement des peuples germaniques aux bijoux en métaux précieux. Attachement qui les a poussé à nombreux pillages dans les terres romaines frontalières. Siegfried ne pensant qu'à Gutrune, offre à Gunther la possibilité de posséder Brünnhilde en échange de la main de sa soeur. Le pacte est aussitôt scellé par le sang. Siegfried s'étonne qu'Hagen ne mélange pas son sang aux leurs. Hagen répond avec fausse modestie - non perçue par ses interlocuteurs - que le sien n'est pas aussi noble. Siegfried et Gunther, s'enfuient vers le rocher de Brünnhilde. La garde de HagenHagen reste au palais pour monter la garde. C'est le moment d'un court, mais très intense musicalement et dramatiquement monologue. Ce monologue n'est pas sans rappeler celui de Iago dans l'Otello verdien. La musique ralentit à en devenir presque figée, reprend le leitmotiv d'Hagen, harmonisé de façon ensorcelante. Cette ambiance sombre et figée évoque le cauchemar. Et ce n'est pas sans raison si Wagner reprendra cette idée pour la première scène du deuxième acte : le rêve d'Hagen. Le complot de Hagen, visant non seulement Siegfried mais également Gunther est ici révélé au grand jour. Là encore jalousant la liberté des deux héros, il évoque l'idée d'une véritable lutte des classes. S'en suit un magnifique interlude orchestral. Scène 3 : Waltraute / Brünnilde _________________ Car l'impuissance aime refléter son néant dans la souffrance d'autrui - Georges Bernanos (Sous le Soleil de Satan)
Dernière édition par Cololi le Mar 17 Déc 2013 - 8:39, édité 27 fois |
| | | Cololi chaste Col
Nombre de messages : 33405 Age : 43 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 10/04/2009
| Sujet: Re: Le Ring expliqué ! Dim 13 Juin 2010 - 14:55 | |
| (réservé pour la suite 1) _________________ Car l'impuissance aime refléter son néant dans la souffrance d'autrui - Georges Bernanos (Sous le Soleil de Satan)
Dernière édition par Cololi le Dim 13 Juin 2010 - 14:55, édité 1 fois |
| | | Cololi chaste Col
Nombre de messages : 33405 Age : 43 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 10/04/2009
| Sujet: Re: Le Ring expliqué ! Dim 13 Juin 2010 - 14:55 | |
| (réservé pour la suite 2) _________________ Car l'impuissance aime refléter son néant dans la souffrance d'autrui - Georges Bernanos (Sous le Soleil de Satan)
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| | | Cololi chaste Col
Nombre de messages : 33405 Age : 43 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 10/04/2009
| Sujet: Re: Le Ring expliqué ! Dim 13 Juin 2010 - 14:56 | |
| (réservé pour la suite 3) _________________ Car l'impuissance aime refléter son néant dans la souffrance d'autrui - Georges Bernanos (Sous le Soleil de Satan)
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| | | Cololi chaste Col
Nombre de messages : 33405 Age : 43 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 10/04/2009
| Sujet: Re: Le Ring expliqué ! Dim 13 Juin 2010 - 15:07 | |
| (réservé pour la suite 4) _________________ Car l'impuissance aime refléter son néant dans la souffrance d'autrui - Georges Bernanos (Sous le Soleil de Satan)
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| | | Siegmund Garde rouge du Domaine Musical
Nombre de messages : 6534 Age : 36 Localisation : Paris, rive gauche Date d'inscription : 19/05/2010
| Sujet: Re: Le Ring expliqué ! Dim 13 Juin 2010 - 16:12 | |
| Excellente première partie laissant envisager du très bon pour la suite. Merci pour ton superbe travail de synthèse :-)
Pour aller plus loin, je vous conseil notamment le très bon ouvrage encyclopédique de Bruno Lussato Tome 2 : http://www.amazon.fr/Voyage-coeur-Ring-Bruno-Lussato/dp/2213626995/ |
| | | Wolferl Lapinophobe
Nombre de messages : 13311 Age : 34 Localisation : Paris Date d'inscription : 27/06/2006
| Sujet: Re: Le Ring expliqué ! Dim 13 Juin 2010 - 16:25 | |
| Très intéressant ! Commencer une explication du Ring par le Crépuscule, c'est original en plus. |
| | | Guillaume lapineau huguenot
Nombre de messages : 17530 Age : 31 Localisation : Paris Date d'inscription : 27/06/2006
| Sujet: Re: Le Ring expliqué ! Dim 13 Juin 2010 - 17:05 | |
| Oui, excellent message, très plaisant à lire et très intéressant en même temps ! On attend ardemment la suite. (juste un conseil : pour les eszett il faut faire " Alt + 0223") |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91594 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Le Ring expliqué ! Lun 14 Juin 2010 - 9:13 | |
| C'est pas pour râler hein, mais, ça n'aurait pas été plus logique de commencer par l'Or du Rhin? |
| | | arnaud bellemontagne Gourou-leader
Nombre de messages : 25933 Date d'inscription : 22/01/2010
| Sujet: Re: Le Ring expliqué ! Lun 14 Juin 2010 - 10:27 | |
| Bah, il a raison dans le fond le pére Cololi: autant commencer par le volet le plus complet et le plus achevé du ring (et puis dans ce Crepsucule on trouve presque tous les motifs des 3 episodes précédents ). |
| | | Zeno Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4648 Localisation : Yvelines Date d'inscription : 05/04/2008
| | | | Cololi chaste Col
Nombre de messages : 33405 Age : 43 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 10/04/2009
| Sujet: Re: Le Ring expliqué ! Dim 4 Juil 2010 - 13:38 | |
| Je viens de rajouter une nouvelles parenthèse (elles seront en bleue désormais) : Du rôle des femmes chez Wagner. _________________ Car l'impuissance aime refléter son néant dans la souffrance d'autrui - Georges Bernanos (Sous le Soleil de Satan)
|
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91594 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Le Ring expliqué ! Dim 4 Juil 2010 - 14:26 | |
| |
| | | Polyeucte Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20753 Age : 41 Date d'inscription : 03/07/2009
| Sujet: Re: Le Ring expliqué ! Ven 9 Juil 2010 - 13:32 | |
| Une question sur l'Annonce de la Mort de la Walkyrie...
Suite à la prestation de Dalayman à Paris, j'ai eu une discution animée sur l'état d'esprit de Brünnhilde à ce moment.
Pour moi, elle est presque maternelle avec Siegmund, l'entraine contre sa volonté, mais toujours avec douceur, preuve de son amour et de sa volonté de ne pas le brusquer malgré ce qu'elle doit faire. Elle est humaine et souffre tout autant que lui de la future disparition. Finissant par laisser éclater sa volonté jusque là bridée. Pour mon interlocuteur, elle se doit d'être froide et distante dans cette scène : c'est une déesse qui se doit d'imposer sa volonté, puis brusquement changer lorsqu'elle choisit de finalement défendre Siegmund.
Dalayman proposait plutôt la première façon, que je trouve très juste. mais mon interlocuteur considérait que ce n'était pas du tout Brünnhilde, que c'était totalement hors sujet...
y a-t-il quelque part des indications pouvant faire balancer dans un sens ou dans l'autre sur ce que pensait Wagner? Ou laisse-t-il libre choix?
_________________ Les Carnets d'Erik, le retour!
|
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97916 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Le Ring expliqué ! Ven 9 Juil 2010 - 14:04 | |
| Pour moi la clef se trouve dans le duo de l'acte III. Brünnhilde et Wotan devisent autour de l'amour qu'elle a ressenti pour Siegmund. Il y a donc forcément une part de tendresse à partir de Zu ihnen folg' ich dir nicht et Du sahest der Walküre sehrenden Blick (le refus de Siegmund, et l'apparition du motif tournoyant de la colère de Wotan sous le discours de Brünnhilde).
Pour son entrée, c'est vraiment au choix, ça dépend de la représentation mythologique qu'on se fait de la walkyrie : plutôt la divinité qui annonce la mort, vierge, fière, implacable ; ou au contraire celle qui après sa défaite au combat va prendre soin du héros (clairement le choix de Krämer avec la toilette mortuaire des héros au début de l'acte III). Je ne vois rien qui impose l'un ou l'autre choix en tout cas pour le tout début de son entrée. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97916 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Le Ring expliqué ! Ven 9 Juil 2010 - 14:10 | |
| Je ne retrouve pas le fil où il était question du recensement des leitmotive, alors je poste ici.
Pour ceux qui écoutent des opéras à leitmotive (Wagner évidemment, amis Puccini, Debussy, Strauss, Schreker, etc.), comment faites-vous pour les repérer ? Vous lisez la liste sur l'Avant-Scène ou la partition (ça se trouve pour Wagner et Strauss, mais pour les autres ?), vous lisez la notice du disque lorsqu'elle est assez complexe, vous devinez à l'oreille ?
Et à propos, est-ce que cette liste de motifs est faite par le compositeur lui-même, ou le fruit d'une certaine tradition ? J'ai ça dans certaines partitions du Ring, mais je doute que ce soit Wagner lui-même qui ait fait les listes. |
| | | Polyeucte Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20753 Age : 41 Date d'inscription : 03/07/2009
| Sujet: Re: Le Ring expliqué ! Ven 9 Juil 2010 - 14:11 | |
| Oui, donc les deux peuvent bien exister... Merci de cet avis! _________________ Les Carnets d'Erik, le retour!
|
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91594 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Le Ring expliqué ! Ven 9 Juil 2010 - 14:12 | |
| |
| | | Polyeucte Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20753 Age : 41 Date d'inscription : 03/07/2009
| Sujet: Re: Le Ring expliqué ! Ven 9 Juil 2010 - 14:16 | |
| _________________ Les Carnets d'Erik, le retour!
|
| | | Zeno Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4648 Localisation : Yvelines Date d'inscription : 05/04/2008
| Sujet: Re: Le Ring expliqué ! Ven 9 Juil 2010 - 15:55 | |
| - Polyeucte a écrit:
- Une question sur l'Annonce de la Mort de la Walkyrie...
Suite à la prestation de Dalayman à Paris, j'ai eu une discution animée sur l'état d'esprit de Brünnhilde à ce moment.
Pour moi, elle est presque maternelle avec Siegmund, l'entraine contre sa volonté, mais toujours avec douceur, preuve de son amour et de sa volonté de ne pas le brusquer malgré ce qu'elle doit faire. Elle est humaine et souffre tout autant que lui de la future disparition. Finissant par laisser éclater sa volonté jusque là bridée. Pour mon interlocuteur, elle se doit d'être froide et distante dans cette scène : c'est une déesse qui se doit d'imposer sa volonté, puis brusquement changer lorsqu'elle choisit de finalement défendre Siegmund.
Dalayman proposait plutôt la première façon, que je trouve très juste. mais mon interlocuteur considérait que ce n'était pas du tout Brünnhilde, que c'était totalement hors sujet...
y a-t-il quelque part des indications pouvant faire balancer dans un sens ou dans l'autre sur ce que pensait Wagner? Ou laisse-t-il libre choix?
Il me semble qu'une fois encore, la prison psychologique de la dualité est remise en cause par un Wagner plus "prébouddhiste" qu'on ne le croit. Quelle est l'essence de Brünnhilde ? Déesse ou humaine ? Deux archétypes qu'on oppose tout naturellement, alors qu'en réalité, son essence profonde est peut-être d'être divine, mais pas comme on l'imagine... Je vois dans son échange avec Siegmund une approche implicite d'un nouveau plan de conscience où l'abandon des croyances (paradigme des dieux, dans le Ring) la précipite dans une mouvance extrêmement complexe que ni le livret, ni aucune mise en scène ne peuvent rendre. La musique, oui. |
| | | Ciro Mélomane averti
Nombre de messages : 193 Date d'inscription : 30/08/2009
| Sujet: Re: Le Ring expliqué ! Ven 9 Juil 2010 - 16:18 | |
| - Polyeucte a écrit:
- Une question sur l'Annonce de la Mort de la Walkyrie...
Suite à la prestation de Dalayman à Paris, j'ai eu une discution animée sur l'état d'esprit de Brünnhilde à ce moment.
Pour moi, elle est presque maternelle avec Siegmund, l'entraine contre sa volonté, mais toujours avec douceur, preuve de son amour et de sa volonté de ne pas le brusquer malgré ce qu'elle doit faire. Elle est humaine et souffre tout autant que lui de la future disparition. Finissant par laisser éclater sa volonté jusque là bridée. Pour mon interlocuteur, elle se doit d'être froide et distante dans cette scène : c'est une déesse qui se doit d'imposer sa volonté, puis brusquement changer lorsqu'elle choisit de finalement défendre Siegmund.
Dalayman proposait plutôt la première façon, que je trouve très juste. mais mon interlocuteur considérait que ce n'était pas du tout Brünnhilde, que c'était totalement hors sujet...
y a-t-il quelque part des indications pouvant faire balancer dans un sens ou dans l'autre sur ce que pensait Wagner? Ou laisse-t-il libre choix?
si on suit de près la conception de Wagner, je pense que c'est ton interlocuteur qui a raison (désolé!): ce que Wagner a voulu montrer dans cette scène (si on en croit ses propres commentaires), c'est la métamorphose d'une vierge guerrière insensible en être humain; c'est le vision de l'amour absolu de Siegmund pour Sieglinde qui la touche et c'est par la compassion qu'elle accède à l'humanité. Si elle est montrée dès le départ dans une attitude maternelle, on loupe toute l'évolution du personnage et cette magnifique scène de l'annonce de la mort, qui est le pivot de l'opéra (et peut-être du Ring entier), perd tout son sens. Ce que Wagner a voulu mettre en scène ici, c'est le passage du divin à l'humain, vécu comme une émancipation par rapport aux lois des dieux qui régissent le monde et un triomphe de ce qu'il appelle le "purement humain". Jusqu'à ce moment où elle prend pitié de Siegmund et prend conscience de la force incroyable de l'amour 'Siegmund renonce à devenir un demi-dieu pour rester auprès de celle qu'il aime), Brünnhilde n'était rien d'autre qu'un reflet de la pensée de Wotan (comme ce dernier le lui rappelle d'ailleurs pue avant); désormais, elle devient un femme. Tout cela est dans la logique de la philosophie de Feuerbach, dans laquelle il était plongé à cette époque.
Dernière édition par Ciro le Ven 9 Juil 2010 - 16:25, édité 1 fois |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97916 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Le Ring expliqué ! Ven 9 Juil 2010 - 16:22 | |
| Oui, il y a forcément une transition, mais elle peut avoir lieu d'une dimension protectrice à une dimension pleinement amoureuse, ça ne me paraît pas si contradictoire. |
| | | Ciro Mélomane averti
Nombre de messages : 193 Date d'inscription : 30/08/2009
| Sujet: Re: Le Ring expliqué ! Ven 9 Juil 2010 - 16:29 | |
| oui, mais ce n'est pas une transition, c'est une révélation (un peu comme le baiser de Kundry), et cette révélation perd de sa force dramatique si Brünnhilde se montre trop maternelle et humaine au début. Mais après tout, si c'est bien mis en scène pourquoi pas, un metteur en scène n'est pas tenu de suivre au pied de la lettre les intentions du compositeur, le tout est qu'il soit convaincant. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97916 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Le Ring expliqué ! Ven 9 Juil 2010 - 16:32 | |
| Krämer s'en tirait très bien ici. C'est vrai que tu as raison sur le fond, sinon, et c'est très bien étayé. |
| | | Zeno Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4648 Localisation : Yvelines Date d'inscription : 05/04/2008
| Sujet: Re: Le Ring expliqué ! Ven 9 Juil 2010 - 17:07 | |
| Je suis d'accord, sauf que je tire ça du côté du satori des japonais, obtenu en pratiquant le zazen. Quel rapport me direz-vous, avec le déferlement romantique de Wagner ? J'en vois un : c'est le paradigme dans lequel s'inscrivent tous les changements de plan de conscience. Après, je ne peux rien prouver et je conçois que mon raccourci puisse choquer. Je le soutiens donc avec mon unique et fragile témoignage : lorsque je suis parvenu à certains moments de "révélation" par la méditation, j'ai ressenti la même chose qu'à la découverte du Ring. Quelque chose qui se joue dans l'évidence et la profondeur. Comme si l'on était guidé sur un chemin initiatique par une force qui nous dépasse mais qu'il nous appartient peu à peu d'incarner par notre liberté.
Or, quel est le thème central du Ring, sinon l'accession de Brünnhlide à la pleine liberté ? |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97916 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Le Ring expliqué ! Ven 9 Juil 2010 - 17:11 | |
| Je ne veux pas tout saboter, mais la pleine liberté, quand on voit ce qu'en fait Siegfried... |
| | | Zeno Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4648 Localisation : Yvelines Date d'inscription : 05/04/2008
| Sujet: Re: Le Ring expliqué ! Ven 9 Juil 2010 - 17:13 | |
| Ca, c'est le problème de Siegfried. Tu crois qu'il a payé quoi que ce soit de substantiel pour accéder à la liberté ? Que Brünnhilde soit trahie, c'est une chose. Mais la migration de son âme est le plus bel exemple de chemin vers la lumière de toute l'histoire de l'opéra. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97916 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Le Ring expliqué ! Ven 9 Juil 2010 - 17:23 | |
| Ca m'énerve, ces gens qui font les définitifs sont avoir écouté Thora.
C'est un peu moins spectaculaire, maisi il faut bien que je fasse ma promo. |
| | | Ciro Mélomane averti
Nombre de messages : 193 Date d'inscription : 30/08/2009
| Sujet: Re: Le Ring expliqué ! Ven 9 Juil 2010 - 17:58 | |
| - Zeno a écrit:
- Ca, c'est le problème de Siegfried. Tu crois qu'il a payé quoi que ce soit de substantiel pour accéder à la liberté ?
Que Brünnhilde soit trahie, c'est une chose. Mais la migration de son âme est le plus bel exemple de chemin vers la lumière de toute l'histoire de l'opéra. je suis plutôt d'accord, le comportement de Siegfried relève plus de l'arbitraire total que de la liberté véritable; ce qui lui arrive dans le Crépuscule (son aliénation) montre bien qu'il ne s'agit pas de liberté réelle. |
| | | Cololi chaste Col
Nombre de messages : 33405 Age : 43 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 10/04/2009
| Sujet: Re: Le Ring expliqué ! Jeu 12 Aoû 2010 - 10:50 | |
| Maj : Rajout de la scène 2 du prologue. _________________ Car l'impuissance aime refléter son néant dans la souffrance d'autrui - Georges Bernanos (Sous le Soleil de Satan)
|
| | | Guillaume lapineau huguenot
Nombre de messages : 17530 Age : 31 Localisation : Paris Date d'inscription : 27/06/2006
| Sujet: Re: Le Ring expliqué ! Jeu 12 Aoû 2010 - 11:52 | |
| - Citation :
- La musique se fait ici très figurative - mais comme souvent chez Wagner - car elle décrit à merveille Siegfried chevauchant Grane et découvrant les rives du Rhin.
Ce serait plutôt un voyage en bateau, puisque c'est ainsi qu'on le voit arriver deux scènes plus tard. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97916 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Le Ring expliqué ! Jeu 12 Aoû 2010 - 12:35 | |
| Bien vu Cololi, pour les transitions, c'est vraiment ça... procédé que reprend Debussy dans Pelléas d'ailleurs. |
| | | Cololi chaste Col
Nombre de messages : 33405 Age : 43 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 10/04/2009
| Sujet: Re: Le Ring expliqué ! Jeu 12 Aoû 2010 - 12:43 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- Bien vu Cololi, pour les transitions, c'est vraiment ça... procédé que reprend Debussy dans Pelléas d'ailleurs.
C'est ce que je voulais rajouter après coup. Bon du coup je vais le rajouter _________________ Car l'impuissance aime refléter son néant dans la souffrance d'autrui - Georges Bernanos (Sous le Soleil de Satan)
|
| | | Cololi chaste Col
Nombre de messages : 33405 Age : 43 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 10/04/2009
| Sujet: Re: Le Ring expliqué ! Dim 17 Oct 2010 - 19:35 | |
| Maj : Les Burgondes et Arminius le Chérusque. _________________ Car l'impuissance aime refléter son néant dans la souffrance d'autrui - Georges Bernanos (Sous le Soleil de Satan)
|
| | | Cololi chaste Col
Nombre de messages : 33405 Age : 43 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 10/04/2009
| Sujet: Re: Le Ring expliqué ! Lun 18 Oct 2010 - 11:16 | |
| Bon visiblement, les légendes aux frontières entre l'antiquité et le moyen-âge ça ne soulève pas l'hystérie des foules _________________ Car l'impuissance aime refléter son néant dans la souffrance d'autrui - Georges Bernanos (Sous le Soleil de Satan)
|
| | | Siegmund Garde rouge du Domaine Musical
Nombre de messages : 6534 Age : 36 Localisation : Paris, rive gauche Date d'inscription : 19/05/2010
| Sujet: Re: Le Ring expliqué ! Lun 18 Oct 2010 - 14:16 | |
| - Cololi a écrit:
- Bon visiblement, les légendes aux frontières entre l'antiquité et le moyen-âge ça ne soulève pas l'hystérie des foules
C'est intéressant, d'autant plus que ta rédaction est soignée . On s'éloigne certes un peu de l'œuvre, mais il est intéressant de voir ainsi l'ampleur de la réécriture (la réinvention même) qu'en fait Wagner ; je n'avais pas pris moi-même la peine de remonter aussi loin et précis, je t'en remercie donc . |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97916 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| | | | Siegmund Garde rouge du Domaine Musical
Nombre de messages : 6534 Age : 36 Localisation : Paris, rive gauche Date d'inscription : 19/05/2010
| Sujet: Re: Le Ring expliqué ! Lun 18 Oct 2010 - 19:45 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- Cololi a écrit:
- Bon visiblement, les légendes aux frontières entre l'antiquité et le moyen-âge ça ne soulève pas l'hystérie des foules
Bien, on a déjà parlé en MP du Nibelungenlied, mais indépendamment de ça, plus un message est informatif et érudit, moins il appelle de réponses. C'est inévitable. Je suis avec intérêt son évolution, et je le recommanderai chaleureusement par la suite comme première approche pour l'approfondissement du Ring. excellent et utile travail Cololi J'avais moi-même fortement contribué à l'article Wikipédia, mais par manque de temps (et motivation) sa refonte est resté (par moi) inaccomplie ; je salue donc ton courage! |
| | | Cololi chaste Col
Nombre de messages : 33405 Age : 43 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 10/04/2009
| Sujet: Re: Le Ring expliqué ! Lun 18 Oct 2010 - 20:31 | |
| Merci de vos messages d'encouragement _________________ Car l'impuissance aime refléter son néant dans la souffrance d'autrui - Georges Bernanos (Sous le Soleil de Satan)
|
| | | Cololi chaste Col
Nombre de messages : 33405 Age : 43 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 10/04/2009
| Sujet: Re: Le Ring expliqué ! Lun 25 Avr 2011 - 21:32 | |
| Maj : Scène 1 de l'acte 1 et petite parenthèse sur la scène 2 _________________ Car l'impuissance aime refléter son néant dans la souffrance d'autrui - Georges Bernanos (Sous le Soleil de Satan)
|
| | | Guillaume lapineau huguenot
Nombre de messages : 17530 Age : 31 Localisation : Paris Date d'inscription : 27/06/2006
| Sujet: Re: Le Ring expliqué ! Lun 25 Avr 2011 - 22:20 | |
| C'est très intéressant, très bien rédigé. - Citation :
- De l'utilisation des philtres chez Wagner
On le sait, Wagner a utilisé principalement des légendes médiévales pour base de ses livrets. Les philtres sont l'élément systématiquement présent dans ses contes. Wagner ne les supprime pas, mais en transforme radicalement le sens. Ainsi, il n'est plus question de déculpabiliser les protagonistes, mais au contraire de souligner toute leur responsabilité. Ainsi Tristan aime déjà Isolde bien avant de boire le philtre d'amour, et Siegfried en quittant Brünnhilde l'a déjà oublié, bien avant l'ingestion du philtre d'oubli concocté par Hagen. Alors ça, ça ne m'était jamais venu à l'esprit, c'est une idée très cohérente et intéressante, exploitable dans une mise en scène évidemment. |
| | | Polyeucte Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20753 Age : 41 Date d'inscription : 03/07/2009
| Sujet: Re: Le Ring expliqué ! Lun 25 Avr 2011 - 22:23 | |
| Si je suis d'accord avec l'amour de Tristan avant le philtre (qui déculpabilise cet amour justement! Dans la même situation, Lancelot est beaucoup plus tiraillé car totalement conscient de la trahison qu'il commet) mais pas pour Brünnhilde. C'est quand même à elle qu'il revient à sa mort. Si il l'avait déjà oublié, il n'y serait pas revenu à sa dernière minute! _________________ Les Carnets d'Erik, le retour!
|
| | | Cololi chaste Col
Nombre de messages : 33405 Age : 43 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 10/04/2009
| Sujet: Re: Le Ring expliqué ! Mar 26 Avr 2011 - 8:24 | |
| - Polyeucte a écrit:
- Si je suis d'accord avec l'amour de Tristan avant le philtre (qui déculpabilise cet amour justement! Dans la même situation, Lancelot est beaucoup plus tiraillé car totalement conscient de la trahison qu'il commet) mais pas pour Brünnhilde. C'est quand même à elle qu'il revient à sa mort. Si il l'avait déjà oublié, il n'y serait pas revenu à sa dernière minute!
Un livret wagnérien ne peut tenir sur une explication aussi triviale que l'utilisation d'un philtre ... ça n'aurait aucun intérêt Par ailleurs comme je l'ai noté dans la scène précédente, celle du duo, Siegfried se montre bien plus égocentrique qu'elle. _________________ Car l'impuissance aime refléter son néant dans la souffrance d'autrui - Georges Bernanos (Sous le Soleil de Satan)
|
| | | Polyeucte Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20753 Age : 41 Date d'inscription : 03/07/2009
| Sujet: Re: Le Ring expliqué ! Mar 26 Avr 2011 - 9:03 | |
| - Cololi a écrit:
- Un livret wagnérien ne peut tenir sur une explication aussi triviale que l'utilisation d'un philtre ... ça n'aurait aucun intérêt
Ben si... - Citation :
- Par ailleurs comme je l'ai noté dans la scène précédente, celle du duo, Siegfried se montre bien plus égocentrique qu'elle.
Égocentrique car jeune et assez immature. Mais de là à dire qu'il a déjà oublié Brünnhilde, ça me semble un peu pousser trop loin... Après, chacun ses interprétations d'un livret... _________________ Les Carnets d'Erik, le retour!
|
| | | Cololi chaste Col
Nombre de messages : 33405 Age : 43 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 10/04/2009
| Sujet: Re: Le Ring expliqué ! Dim 21 Aoû 2011 - 18:02 | |
| Maj : scène 2 _________________ Car l'impuissance aime refléter son néant dans la souffrance d'autrui - Georges Bernanos (Sous le Soleil de Satan)
|
| | | Fiordiligi Mélomaniaque
Nombre de messages : 872 Age : 52 Localisation : Paris Date d'inscription : 15/06/2011
| Sujet: Re: Le Ring expliqué ! Dim 21 Aoû 2011 - 23:25 | |
| Formidable, on attend impatiemment la suite ! Je suis fan. |
| | | Fiordiligi Mélomaniaque
Nombre de messages : 872 Age : 52 Localisation : Paris Date d'inscription : 15/06/2011
| Sujet: Re: Le Ring expliqué ! Dim 21 Aoû 2011 - 23:29 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- Je ne retrouve pas le fil où il était question du recensement des leitmotive, alors je poste ici.
Pour ceux qui écoutent des opéras à leitmotive (Wagner évidemment, amis Puccini, Debussy, Strauss, Schreker, etc.), comment faites-vous pour les repérer ? Vous lisez la liste sur l'Avant-Scène ou la partition (ça se trouve pour Wagner et Strauss, mais pour les autres ?), vous lisez la notice du disque lorsqu'elle est assez complexe, vous devinez à l'oreille ? En ce qui concerne Wagner, il y a un recensement des leitmotiv, parfois avec leurs transformations, dans le Guide des opéras de Wagner publié chez Fayard. Je crois qu'il présente plus de 100 leitmotiv pour le Ring. |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91594 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Le Ring expliqué ! Dim 21 Aoû 2011 - 23:34 | |
| Oui mais c'est très résumé, voire succinct, et avec beaucoup d'approximations. Le guide de Lussato est bien plus complet et précis. (on est bien loin des 100 en fait!) |
| | | Fiordiligi Mélomaniaque
Nombre de messages : 872 Age : 52 Localisation : Paris Date d'inscription : 15/06/2011
| Sujet: Re: Le Ring expliqué ! Dim 21 Aoû 2011 - 23:40 | |
| Merci du tuyau. Je crois que je vais mettre l'encyclopédie de Lussato en bonne place sur ma liste au père Noël... |
| | | Ptitof Mélomane du dimanche
Nombre de messages : 78 Age : 49 Localisation : Besançon Date d'inscription : 18/08/2011
| Sujet: Re: Le Ring expliqué ! Lun 22 Aoû 2011 - 12:15 | |
| Il y avait un double CD que j'avais trouvé intéressant, basé sur le Ring de Solti et expliqué par Deryck Cooke (bon, intégralement en anglais, donc...) qui présentait tout un travail sur les leitmotiv (avec des exemples musicaux, donc)... Faudra que je farfouille pour le retrouver, je sais plus exactement combien ils en mettaient en avant. |
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