La musique aléatoire, qu'on aime ou pas, a toujours ce mérite de susciter des débats passionnants sur la définition de l'oeuvre ou le rôle du compositeur, comme ci-dessus !
Mefistofele, beaucoup de choses ont été dites pour répondre. Donc quelque précisions...
La bibliothèque de la vidéo est celle de Stuttgart, 2011, par Eun Young Yi.
Les cadences :
De mon point de vue, l'interprète devient compositeur quand il "invente" toute la cadence, il s'agit donc d'improvisation. Il convient souvent de rester dans le style principale, mais il suffit d'écouter les cadences de Gilles Apap chez Mozart pour se rendre compte que le contraire est aussi intéressant !
Europe :
Il y a des compositeurs dont toute l'oeuvre procède de méthodes aléatoires, principalement aux USA. Mais sur le continent, ça devient simplement une technique qu'on peut utiliser en parallèle du langage principal de chacun. Et là on trouve des dizaines et des dizaines de compositeurs, y-compris l'école polonaise.
Sur l'auditeur..
Il est vrai que pour certaines pièces (Klavierstuck 11), il serait intéressant d'écouter plusieurs versions différentes, pour mettre en évidence la richesse du procédé(quelqu'un mentionnait plus haut le CD avec 4 versions de Tudor). Mais évidemment comme en physique quantique, l'observation d'un événement réduit toutes les possibilités à une seule (réduction du paquet d'onde).
Beaucoup d'articles intéressants cités. A noter que le "Aléa" de Pierre Boulez veut à tout prix trouver une justification/origine dans la littérature de Mallarmé (et compagnie), pour éviter de signaler son immense dette à Cage. Cage et Boulez (voir la vaste correspondance) se sont froissés dès 1956 lors de la venue de l'américain à Darmstadt. Le fait que la musique de Cage (indéterminée) et celle de l'Avant-garde EU (sur-détermination) pouvait sonner pareil en a refroidi plus d'un !