Opéra Royal de Wallonie 2012-2013

César Franck - Stradella

Direction musicale : Paolo ARRIVABENI
Mise en scène : Jaco VAN DORMAEL *
Décors : Vincent LEMAIRE
Costumes : Olivier BERIOT *
Lumières : Nicolas OLIVIER *

Chef des choeurs : Marcel SEMINARA
Orchestre, Choeurs & Maîtrise : Opéra Royal de Wallonie

Leonor : Isabelle KABATU
Stradella : Marc LAHO
Spadoni : Werner Van MECHELEN
Le Duc : Philippe ROUILLON
Pietro : Xavier ROUILLON
Michael : Louis-Marie GILLIS
Beppo : Patrick MIGNON
Un Officier : Roger JOAKIM


André-Modeste Grétry - L'Officier de Fortune

Distribution

Direction musicale : Patrick DAVIN
Orchestre : Opéra Royal de Wallonie

Werner : Xavier ROUILLON
Lisbeth : n.d.
Spandau : Giovanni IOVINO
Le Comte : Roger JOAKIM
Edouard : Xavier PETITHAN
Fricht : Pierre GATHIER


Mascagni/Leoncavallo - Cavalleria Rusticana/Pagliacci

Direction musicale : Paolo ARRIVABENI
Mise en scène & Décors : José CURA
Costumes : Fernand RUIZ
Lumières : Olivier WÉRY

Chef des choeurs : Marcel SEMINARA
Orchestre et Choeurs : Opéra Royal de Wallonie

Turriddu : José CURA
Santuzza : Marie KALININE
Alfio : Elia FABBIAN
Lola : Alexise YERNA
Mamma Lucia : Mara ZAMPIERI
Canio / Pagliaccio : José CURA
Nedda / Colombina : Sofia SOLOVIY *
Tonio / Taddeo : Marco DANIELI *
Prologue : Philippe ROUILLON
Beppe / Arlecchino : Enrico CASARI
Silvio : Gabriele Nani
Maîtrise : Opéra Royal de Wallonie


Jacques Offenbach - La Belle Hélène

Direction musicale : Cyril ENGLEBERT
Mise en scène & Décors : Corinne et Gilles BENIZIO * alias Shirley et Dino
Costumes : Isabelle MATHIEU *
Lumières : Jacques ROUVEYROLLIS
Chorégraphie : Alexis GUTIERREZ *

Chef des choeurs : Marcel SEMINARA
Orchestre et Choeurs : Opéra Royal de Wallonie

Hélène : Alexise YERNA
Pâris : Florian LACONI
Ménélas / Bacchis : Denis D’ARCANGELO *
Agamemnon : François HARISMENDY *
Calchas : Bernard ALANE
Oreste : Alexander SWAN *
Achille : Sébastien ROMIGNON ERCOLINI *
Ajax I : Manuel DURAND *
Ajax II : Ivan GEISSLER *
Philocome : Gilles BENIZIO
Léoena : Julie BAILLY
Parthoenis : Cécile LASTCHENKO


Gioacchino Rossini - L'italiana in Algeri

Direction musicale : Bruno CAMPANELLA *
Mise en scène : Emilio SAGI
Décors : Enrique BORDOLINI*
Costumes : Renata SCHUSSHEIM*
Lumières : Eduardo BRAVO

Chef des choeurs : Marcel SEMINARA
Orchestre et Choeurs : Opéra Royal de Wallonie

Isabella : Marianna PIZZOLATO
Mustafà : Carlo LEPORE
Lindoro : Daniele ZANFARDINO
Taddeo : Mario CASSI
Elvira : Liesbeth DEVOS
Zulma : Julie BAILLY
Haly : Laurent KUBLA


Giacomo Puccini - La Fanciulla del West

Direction musicale : Gianluigi GELMETTI *
Mise en scène : Lorenzo MARIANI *
Décors : Maurizio BALÒ
Costumes : Gabriel BERRY *
Lumières : Christian PINAUD

Chef des choeurs : Marcel SEMINARA
Orchestre et Choeurs : Opéra Royal de Wallonie

Minnie : Deborah VOIGT *
Dick Johnson (Ramerrez) : Carl TANNER *
Jack Rance : Carlos ALMAGUER
Wowkle : Alexise YERNA
Ashby : Luciano MONTANARO
José Castro : Jacques Calatayud
Billy Jackrabbit : Chris De Moor
Sonora : Roger JOAKIM
Sid : Pietro PALAZY
Bello : Patrick DELCOUR


Maurice Ravel - L'Enfant et les Sortilèges

Direction musicale : Philippe GERARD
Mise en scène, décors & costumes : Marianne POUSSEUR et Enrico BAGNOLI
Lumières & animation : Enrico BAGNOLI
Dessins : Marianne POUSSEUR

Distribution en cours : Orchestre symphonique et élèves du département chant du Conservatoire Royal de Bruxelles
Maîtrise : Opéra Royal de Wallonie


Giuseppe Verdi - La Forza del Destino

Direction musicale : Paolo ARRIVABENI
Mise en scène : Francesco MAESTRINI *
Décors : Guillermo NOVA *
Costumes : Luca DALL’ALPI *
Lumières : Pascal MERAT *

Chef des choeurs : Marcel SEMINARA
Orchestre et Choeurs : Opéra Royal de Wallonie

Don Alvaro : Fabio ARMILIATO
Donna Leonora di Vargas : Daniela DESSI
Don Carlo di Vargas : Giovanni MEONI
Fra Melitone : Domenico BALZANI
Preziosilla : Carla DIRLIKOV
Il Padre Guardiano : Luciano MONTANARO
Il Marchese di Calatrava : Pietro PALAZY
Trabucco : Pietro PICONE



Giuseppe Verdi - I Due Foscari

Direction musicale : Paolo ARRIVABENI

Chef des choeurs : Marcel SEMINARA
Orchestre et Choeurs : Opéra Royal de Wallonie

Francesco Foscari : Leo NUCCI *
Jacopo Foscari : Fabio SARTORI *
Lucrezia Contarini : Sofia SOLOVIY
Pisana : Ninon DANN
Francesco Loredano : Wojciech SMILEK
Barbarigo : Papuna TCHURADZE


André-Modeste Grétry - Guillaume Tell

Direction musicale : Claudio SCIMONE
Mise en scène : Stefano MAZZONIS di PRALAFERA
Décors : Jean-Guy LECAT
Costumes : Fernand RUIZ
Lumières : Franco Marri

Chef des choeurs : Marcel SEMINARA
Orchestre et Choeurs : Opéra Royal de Wallonie

Guillaume Tell : Marc LAHO
Madame Tell : Anne-Catherine GILLET
Guesler : Lionel LHOTE
Marie : Liesbeth DEVOS
Melktal père : Patrick DELCOUR
Melktal fils : Stefan CIFOLELLI
Le voyageur : Roger JOAKIM

C'est assez enthousiasmant comme saison... En tout cas, comparée aux précédentes...

Mon Puccini préféré (Je sais pas trop ce que vaut Deborah Voigt maintenant)
Un des meilleurs Verdi de jeunesse avec Leo Nucci... (Quelle chance de l'avoir à Liège)
Du belge pas connu...
Par contre, y en a un peu marre d'Alexise Yerna partout... En Lola, ça peut être franchement comique...

Belle programmation ; originale ou courageuse, même dans le "répertoire" (programmer une mise en scène de Cura, offrir Leonora à un vrai grand beau spinto italien, etc.).

bAlexb a écrit:

Belle programmation ; originale ou courageuse, même dans le "répertoire" (programmer une mise en scène de Cura, offrir Leonora à un vrai grand beau spinto italien, etc.).

Courageuse ? Quatre italiens sur huit pour l'abonnement ... mwoui, cela ne change quand même pas beaucoup des années précédentes malgré quelques raretés.
Daniela Dessy n'a guère convaincu lors des deux saisons passées (Desdémone et Léonora - Il Trovatore), je ne suis pas certaine que ce rôle soit encore à sa mesure.
Enfin, ouf ! pas de mise en scène du directeur, ça, c'est une bonne nouvelle ... encore que Dino and Co dans la Belle Hélène avec Alexise, cela ne risque pas d'être triste non plus.
Mais bon, il faut voir et attendre ... cette saison, ce sont les plus alléchants en début de saison qui ont été décevants quand d'autres dont on attendait moins se sont révélés intéressants !
Et puis, on retrouve ce bon 'Royal' ... parce que le chapiteau, cela devenait lourd ! Encore que si on regarde la programmation, je ne suis pas certaine que cela soit pour septembre !

Mais Franck, Ravel, Grétry ; et chez Puccini, par exemple, pas forcément le plus couru !
Faire la fine bouche devant Dessi, pfff ! Même à son âge, qui aujourd'hui, chez les Italiennes, pour récupérer le flambeau tombé des mains des grandes anciennes des années 40-60 ? Qui pour sculpter, comme cela, le son en pleine pâte, avec cette morbidezza naturelle ? A part, peut-être Clara Polito ; et Carmen Giannattasio qui est, encore, en devenir et qu'il faut préserver pour lui offrir le temps d'une maturation lente.

Franck, je ne connais pas mais j'aime toujours découvrir de nouvelles choses - Gretry et Ravel, je m'en réjouis mais il faudra les ajouter à l'abonnement parce qu'ils n'y sont pas repris.
Plus exactement, un des deux Gretry est repris - Guillaume Tell - l'autre est hors abonnement et distribué aux solistes de l'opéra quant à l'Enfant, il sera interprété par les élèves du Conservatoire de Bruxelles.

Le Franck est un opéra composé à 15 ans... Je crois avoir compris que l'ORW avait commandé une orchestration...
Sinon, j'avais pas vu que La Belle Hélène était mise en scène par Shirley et Dino... Ca peut être fun, j'avais adoré leur King Arthur...

nugava a écrit:

Le Franck est un opéra composé à 15 ans... Je crois avoir compris que l'ORW avait commandé une orchestration...
Sinon, j'avais pas vu que La Belle Hélène était mise en scène par Shirley et Dino... Ca peut être fun, j'avais adoré leur King Arthur...

Suivant la présentation de monsieur Mazzonis,'Stradella' de César Franck est effectivement un opéra écrit à 15 ans et inachevé : il n'existe qu'une version piano/chant. L'ORW a demandé à Luc Van Hove d'en réaliser l'orchestration.
Je n'ai guère trouvé de renseignements sur cette oeuvre sinon qu'elle aurait été donnée en 1985 à l'Opéra Comique.

Shirley et Dino ont déjà mis en scène l'opéra d'Offenbach à Montpellier, fin de l'année dernière. 'Le Parisien' la qualifie de 'loufoque et utilisant la parodie à l'extrême' ... cela devrait aller comme un gant à A Yerna et correspondre aux choix scénographiques du directeur. Wait and see ...

'L'officier de fortune' de Gretry avait été annoncé sur ce forum : le manuscrit a été retrouvé dernièrement par Patrick Dheur, pianiste compositeur et responsable du Musée Grétry.

Si cette programmation passionne les liegois, c'est tant mieux pour eux.

Personnellement, la seule chose qui me semble reelement interessante c'est Guillaume Tell de Gretry.
Meme si la qualite de la musique de Gretry est irreguliere (ca peut etre genial ou chiant, rarement entre les deux), ce GTell pourrait etre une belle surprise. Avec ACG en plus...

Sinon, amha Dessi et Armiliato sont finis pour ce qui est le chant sur les grandes scenes internationales. Leur Otello, qu'on a malheureusement pu voir et ecouter sur Dailymotion lors de la retransmission en direct de l'ORW en 2011, etait tout simplement catastrophique. Peut-etre qu'ils retrouveront la fraicheur de leur voix d'autrefois?!

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Edit: Puisqu'on y est, ce jeudi 26 svril, a partir de 20h, il y aura une retransmission en direct de Liege de leur production de La Traviata mais apparemment pas avec Annick Massis dans le role principal, mais avec Sabina Puertolas, http://www.operaliege.be/fr/activites/operas/la-traviata

Lien officiel:
https://www.dailymotion.com/operaliege#video=xq9acm

fliegender a écrit:

Sinon, amha Dessi et Armiliato sont finis pour ce qui est le chant sur les grandes scenes internationales. Leur Otello, qu'on a malheureusement pu voir et ecouter sur Dailymotion lors de la retransmission en direct de l'ORW en 2011, etait tout simplement catastrophique. Peut-etre qu'ils retrouveront la fraicheur de leur voix d'autrefois?!

C'est un peu raide ; à mon avis très exagéré, surtout. D'abord parce que les deux voix n'ont rien de comparable (Armiliato est systématiquement à la ramasse de Dessi et n'a, lui, jamais réellement eu les moyens de ses ambitions). Ensuite parce que Dessi reste l'un des rares grands et beaux instruments italiens du moment ; même aujourd'hui et même épaissi, mûri (mais pas blet, loin s'en faut). Je n'ai pas l'impression, pour finir, qu'on partage une même idée de la notion de "catastrophe" : des catastrophes comme Dessi, en Desdemona, j'en demande tous les jours et sur toutes les scènes ! Il faut savoir faire le distinguo, au sein du couple, entre le vrai spinto et son ténor d'époux. Pour le coup, j'irais bien l'entendre, à Marseille, dans Paolina ; ou, bientôt, en Norma (la sûreté de l'accent ; l'autorité naturelle...) !
Si tu avais entendu ses Vier letzte Lieder, il y a quelques semaines ; ou sa Butterfly, tragédienne statufiée, à Rome ...
"Finis", vraiment ?
(Quand même, tu ne trouves pas que : "Si cette programmation passionne les liegois, c'est tant mieux pour eux.", ça peut paraître un peu méprisant ?)

Euh... Non, logiquement, c'est Annick Massis qui chante le 26... (J'ai changé ma place exprès... Ce serait bête...)

Exact ... c'est donc moi qui ne l'aurai pas le 28 !
Zut alors moi qui me refaisais une joie de la revoir ...

Annick Massis

Je crois que je n'ai jamais autant été transporté par une chanteuse depuis que je vais à l'ORW... Vous ne mesurez pas la chance que vous avez d'avoir une telle artiste, amis français...

nugava a écrit:

Annick Massis

Je crois que je n'ai jamais autant été transporté par une chanteuse depuis que je vais à l'ORW... Vous ne mesurez pas la chance que vous avez d'avoir une telle artiste, amis français...

Même dans Violetta
Moi, c'est réellement pas dans ce rôle que je la préfère...

bAlexb a écrit:

nugava a écrit:

Annick Massis

Je crois que je n'ai jamais autant été transporté par une chanteuse depuis que je vais à l'ORW... Vous ne mesurez pas la chance que vous avez d'avoir une telle artiste, amis français...

Même dans Violetta
Moi, c'est réellement pas dans ce rôle que je la préfère...

Je pense, énorme succès pour Annick Massis, hier à Liège...
excellente Violetta - musicalement et émotionnellement...

AlfredoGermont a écrit:

bAlexb a écrit:

nugava a écrit:

Annick Massis

Je crois que je n'ai jamais autant été transporté par une chanteuse depuis que je vais à l'ORW... Vous ne mesurez pas la chance que vous avez d'avoir une telle artiste, amis français...

Même dans Violetta
Moi, c'est réellement pas dans ce rôle que je la préfère...

Je pense, énorme succès pour Annick Massis, hier à Liège...
excellente Violetta - musicalement et émotionnellement...

Moi, je connais l'enregistrement d'Ancona ; du coup, ce que tu me dis tendrait à me faire regretter que ces représentations de Liège n'aient pas été captées . Le fait est que les moyens, à Marseille pour la Comtesse Adèle, étaient bien plus crânes que ce que j'ai entendu d'elle, en live, ces dernières saisons (Folleville à la Scala, les Contes à Nice, etc.) ; même si je persiste à penser que je n'ai pas envie d'une Violetta "de plus" ; même bien chantée (alors qu'en Leïla, en Philine, en Marguerite de Valois, en Lucie, etc. ).

Les caméras filmaient hier... Je pense que ce sera visible sur internet le week-end d'après la dernière représentation...

C'était visible en direct sur Dailymotion hier soir. Une pure merveille, la Massis. Grandiose dans chacun des actes. Son "Ah fors'è lui" m'avait semblé un brin placide, manquant d'incarnation, et son "Sempre libera" à tout balayé sur son passage, rageur, enflammé, une vraie fuite en avant. Techniquement grandiose, avec les reprises sans respirer, et le suraigu fabuleux. Deuxième acte tout aussi beau, le duo avec Germont à fleur de peau, tellement rempli d'émotions et tellement contrôlé vocalement en même temps. Son "Amami Alfredo" m'a bouleversé. Et son troisième acte, tellement belle avec les cheveux lâchés, toujours la même élégance, et ce "Addio del passato" revanchard, moins éthéré que chez d'autres, mais avec ces piani de fin de strophes flottant tous seuls, et les deux strophes d'ailleurs, que j'entends rarement.
Meoni m'a aussi bluffé, par sa présence à l'écran et son naturel vocal. Il semble juste dire les mots, presque sans jamais ouvrir la bouche. Ça faisait longtemps que je n'avais pas entendu dans ce répertoire une voix aussi charnue et aussi lumineuse cependant, si claire d'émission, avec des vraies voyelles, et on comprenait tout. Et super musicien avec ça, tout en finesse, capable de douceur et à la fois d'éclats tonnant quand il le faut.
Assez intéressant d'ailleurs de les comparer, techniquement, Massis et lui. Elle toujours (ou presque) décrochant la mâchoire et lâchant la langue (et jamais l'émission ne retombe dans la bouche, elle semble toujours flotter au-dessus, avec cette richesse harmonique qui lui est propre), et lui avec une toute petite ouverture buccale, semblant parler.
Le ténor, en revanche, inexistant tant visuellement que vocalement. Le haut-médium sonnait assez engorgé, sans séduction, sans souffle et sans ligne de chant. Comment, avec ça, il parvient à chopper le contre-ut de sa cabalette, ça reste un mystère pour moi.
Acocella très bon, avec un beau sens des contrastes et des soli instrumentaux, pour autant qu'on a pu en juger avec la prise de son assez étrange, qui me fait penser aux prises de son des concerts sonorisés d'Opéra en plein air.

Moi aussi son "Amami Alfredo" m'a bouleversé... A un moment, elle sort une espèce de cri désespéré... une sorte de note "blanche"... Ca m'a littéralement fait frissonner...
Le ténor était vraiment en-dessous... Dans la salle, c'était comme si sa voix ne sortait pas...
J'ai l'impression que ce rôle est souvent sous-distribué...
Pour Meoni, c'est quand même une caractéristique des chanteurs italiens de ne pas ouvrir la bouche non ?...

Disons que Meoni est un des rares barytons Verdi actuels, je trouve, à chanter clair, avec des voyelles parfaitement définies, vraiment comme s'il parlait. Surtout ses i, je les ai trouvés fabuleux, jusque dans l'aigu. Il ne donne jamais l'impression de "couvrir", juste d'arrondir. Même dans la cabalette d'Ezio dans Attila au Met il reste dans cette "simplicité". Il me fait penser à Massard en italien. Alors que la plupart des barytons actuels, italiens ou pas, "barytonnent" justement, grossissent et trafiquent, comme pour jouer aux méchants, ou pour sonner "opéra". Comment il passait dans la salle?
Son duo avec Massis, c'était une vraie leçon de chant des deux côtés.

Il passe très très bien en salle... Très sonore et à la fois sobre comme tu dis... Il lui manque un chouilla de qualités d'acteur... Mais la noblesse et l'empathie de son chant compense sa raideur scénique...

Je suis partie à cette représentation avec la déception de ne pouvoir écouter Annick Massis, initialement prévue pour cette représentation du samedi ... et j'en suis revenue sous le charme de Sabina Puértolas !
Sans doute n'a-t-elle toutes les qualités d'une artiste accomplie - sa voix est parfois aigrelette, voir stridente dans les aigus - mais son charisme est formidable. Il y a longtemps qu'une interprète ne m'avait pareillement émue et je n'étais pas la seule ! Elle a par ailleurs tout à fait les moyen du rôle, ne donnant jamais l'impression d'aller aux limites de ses capacités, à tous les niveaux.
Cette jeune chanteuse espagnole, lauréate du Concours Placido Domingo, est certainement à suivre

taminottavio a écrit:

Le ténor, en revanche, inexistant tant visuellement que vocalement. Le haut-médium sonnait assez engorgé, sans séduction, sans souffle et sans ligne de chant. Comment, avec ça, il parvient à chopper le contre-ut de sa cabalette, ça reste un mystère pour moi.
Acocella très bon, avec un beau sens des contrastes et des soli instrumentaux, pour autant qu'on a pu en juger avec la prise de son assez étrange, qui me fait penser aux prises de son des concerts sonorisés d'Opéra en plein air.

Xavier Cortes fait effectivement très pâle figure face à cette merveilleuse Traviata. Non seulement quant à sa présence en scène que pour son chant.
Tout à fait d'accord pour le chef Acoccella et l'orchestre : c'était la deuxième (et seule ?) bonne surprise de la soirée.

nugava a écrit:

Il (Giovanni Meoni) passe très très bien en salle... Très sonore et à la fois sobre comme tu dis... Il lui manque un chouilla de qualités d'acteur... Mais la noblesse et l'empathie de son chant compense sa raideur scénique...

Ce baryton est un habitué de la scène liégeoise (Traviata, Don Carlo, Othello, Trouvère), personnellement j'aime énormément ses qualités de baryton mais son manque de charisme gâche souvent ce si beau chant ! Surtout quand la direction d'acteurs est inexistante comme hier !

Avant 2012-2013 il faut faire Manon. Ce sera tout de meme sans June Anderson qui a ete annoncee. Ce sera une certaine Silvia Vasquez qui chantera le role titre.
http://www.operaliege.be/fr/activites/operas/manon

J'ADORE les accents de Manon et de Des Grieux

https://www.dailymotion.com/operaliege#video=xr7jqw

fliegender a écrit:

Avant 2012-2013 il faut faire Manon. Ce sera tout de meme sans June Anderson qui a ete annoncee. Ce sera une certaine Silvia Vasquez qui chantera le role titre.
http://www.operaliege.be/fr/activites/operas/manon

J'ADORE les accents de Manon et de Des Grieux

https://www.dailymotion.com/operaliege#video=xr7jqw

A propos de Vasquez, en Comtesse Adèle à Genève : "Le problème est tout autre chez Silvia Vazquez. C'est une toute jeune chanteuse au timbre dont la verdeur confine à l'acidité (les suraigus interpolés dans "Vous que l'on dit...", fièrement assénés, sont pénibles, agressifs). Généralement le registre haut est assez instable sur les notes tenues (émotion, peut-être) en dépit d'une ligne de chant solide. Il n'empêche qu'elle a été propulsée, ici, dans un rôle trop exigeant pour elle, à ce moment-ci de sa carrière ; de la belle ouvrage, un chant sensible qui méritera d'être réentendu d'ici quelques d'années, je pense."

https://classik.forumactif.com/t5369-grand-theatre-geneve-2011-2012?highlight=gen%E8ve

Pour le coup, Manon (au I, au II) doit pouvoir lui réserver de beaux moments.

L'opéra revient dans ses murs pour la nouvelle saison !
Pas fâchée de retrouver un meilleur confort et surtout une bien meilleure accoustique.
Je suis aussi impatiente de pouvoir découvrir la rénovation de la salle et du bâtiment, encore que d'extérieur ce ne soit pas vraiment une réussite quant à l'harmonie de l'ensemble.

Début de saions avec 'Stradella' de César Franck
avec, à la mise en scène, Jaco Van Dormael.

Oeuvre de jeunesse de César Franck qui n'a que 15 ans quand il écrit cet opéra, il s'agit d'une première version orchestrée par Luc Van Hove.

Direction musicale : Paolo Arrivabeni
Mise en scène : Jaco Van Dormael
Chef des Chœurs : Marcel Seminara
Artistes : Isabelle Kabatu, Marc Laho, Werner Van Mechelen, Philippe Rouillon, Xavier Rouillon

A Venise, en plein carnaval, le Duc de Pesaro fait enlever la belle Leonor par son lieutenant Spadoni. Pour arriver à se faire aimer de la jeune fille, il a engagé Stradella, un chanteur et professeur de chant célèbre… Le duc ignore toutefois que ce dernier aime et est aimé en secret de la belle. Les amoureux seront poursuivis par les hommes de Pesaro jusqu’à Rome…

Livret de Emile DESCHAMPS et Emilien PACINI
Opéra en trois actes
Création à l'Opéra de Paris, le 3 mars 1837

Retour à la 'maison' après 3 années sous chapiteau, soit bien agencé mais d'une acoustique nous faisant bénéficier de tous les bruits extérieurs !
Belle restauration du théâtre qui a gardé ses caractéristiques tout en gagnant en clarté et en confort.

Pour cette inauguration, l'ORW a choisi de proposer une œuvre inédite de César Frank, orchestrée par Luc VAN HOVE, compositeur belge. A quelques exceptions près, la distribution était autochtone pour l'occasion.

Je ne connais pas la musique de César Franck, j'aurais donc bien du mal à juger l'orchestration de Luc VAN HOVE quant à la fidélité à l'œuvre mais quant à l'écoute, c'était bien agréable et homogène.

A la baguette, le maestro maison, Paolo ARRIVABENI, égal à lui-même et toujours très attentif aux chanteurs ; j'ai lu 'dirigeant l'œuvre avec une certaine tendresse' et c'est bien cela en effet qui caractérise l'ensemble de la représentation.
Cela est sans doute aussi dû aussi à la mise en scène de Jaco VAN DORMAEL. De ses réalisations cinématographiques (Toto le héros, Le 8ème jour), comme de ses interviews, c'est en effet bien ainsi que je le ressens : quelqu'un d'une grande générosité tout en retenue et discrétion avec beaucoup de tendresse pour l'autre.
Ensuite évidemment, Jaco VD est cinéaste et sa mise en scène s'en ressent assez bien, mettant aussi les chanteurs dans une situation de chant pas toujours évidente : le plateau est un bassin d'eau (figurant la Venise dans laquelle se déroule l'action) où il ne fait pas facile de se déplacer mais cela ne se ressent ni à l'écoute ni à la vision. L'ensemble se déroule dans une ambiance aquatique nocturne baignée ça et là d'une belle lumière parfois bleutée parfois blafarde (lumières de Nicolas OLIVIER). On a droit surtout à du visuel mais malgré cela, on sent les chanteurs bien en place et sachant ce qu'ils doivent faire.

Le grand coup de chapeau est sans conteste pour le ténor liégeois Marc LAHO, Stadella de haute tenue musicale avec une magnifique présence en scène ainsi qu'une diction française parfaite. Timbre d'une grande clarté, fluidité du chant et grande générosité scénique … on en redemande !
Isabella KABATU (Léonore) n'a guère changé depuis le Reine Elisabeth où son prix avait assez bien étonné : la voix est très instable et la prononciation approximative mais son investissement est total et de bon goût ; finalement, cela ne gâche pas l'ensemble de la représentation. Philippe ROUILLON (le Duc) dans un rôle assez réduit mais à la voix toujours aussi grave et profonde est de ceux qu'on a plaisir à retrouver et dont la carrière discrète peut étonner face aux possibilités de l'artiste. Le Spadoni de Werner VAN MECHELEN est un peu décevant … ce solide baryton ne possède pas les graves nécessaires au rôle. Les rôles secondaires sont bien distribués avec une très bonne surprise pour le Pietro de Xavier ROUILLON (fils de Philippe), ce ténor a fameusement progressé depuis les premiers petits rôles qui lui ont été confiés à Liège ou à Bruxelles … à suivre très certainement.
Une mention spéciale aussi pour la maîtrise de l'opéra qui nous a offert un très beau chœur d'entrée.

Une très belle soirée d'ouverture donc !

deux analyses des représentations dans la Libre Belgique et le Soir :
http://www.lalibre.be/culture/scenes/article/761951/stradella-en-queue-de-poisson.html
http://mad.lesoir.be/musiques/classique/concert/41658-stradella-/

J'ai vraiment été subjugué par le chœur céleste juste avant le chœur final... Très très beau travail des chœurs de Marcel Seminara... (C'aurait été bien de terminer là-dessus plutôt que sur le poum-tchak: "Le voilà ! Le voilà !"...) Ils auraient aussi dû supprimer le chœur des marchandes de bijoux qui est interminable et pas très beau...

Sinon, je suis d'accord avec tout ce qu'a dit Zémire... (Avec mention plus que très bien à Philippe Rouillon... Avec ces graves, on se dit qu'il pourrait chanter le Grand Inquisiteur... C'est assez étonnant cette étendue vocale...)


(PS: Je crois que je n'ai jamais été aussi bien assis dans une salle de spectacle de ma vie... Je ne sais pas si c'est parce que les fauteuils sont neufs... ou si ce sera aussi confortable durant les dix années à venir... Mine de rien, c'est un détail qui a son importance...)

Merci pour vos retours... ça fait envie!

Du coup, vous savez quand ça serait filmé? (vu la super annonce d'une diffusion de tous les spectacles sur Arte ou presque! )

Polyeucte a écrit:

Merci pour vos retours... ça fait envie!

Du coup, vous savez quand ça serait filmé? (vu la super annonce d'une diffusion de tous les spectacles sur Arte ou presque! )

J'avais vu aussi cette annonce de diffusion à la TV (Arte ou RTBF3) mais j'ai ensuite lu que c'était 'en négociation' pour les prochains spectacles donc pas de 'Stradella' à mon avis et c'est bien dommage !

Peut-être qu'on peut au moins espérer trouver un enregistrement radio? Ce serait quand même bête de monter un tel spectacle pour n'en pas garder de trace...
Bon, le top serait que le Palais Bru-Zane soit dans les parages pour une parution CD... mais faut pas trop rêver je pense...

Polyeucte a écrit:

Peut-être qu'on peut au moins espérer trouver un enregistrement radio? Ce serait quand même bête de monter un tel spectacle pour n'en pas garder de trace...
Bon, le top serait que le Palais Bru-Zane soit dans les parages pour une parution CD... mais faut pas trop rêver je pense...

Commentaires du livret : "A cette occasion, un CD sera enregistré, une collaboration Musique en Wallonie, RTBF Musiq 3, Opéra royal de Wallonie et Palazzetto Bru Zane."

Pour la radio, c'était dimanche dernier sur Musiq3 > en rediffusion ici : http://www.rtbf.be/musiq3/podcast
Je me demande si la magie de l'ensemble est aussi possible à la seule audition ...

Zémire a écrit:

Commentaires du livret : "A cette occasion, un CD sera enregistré, une collaboration Musique en Wallonie, RTBF Musiq 3, Opéra royal de Wallonie et Palazzetto Bru Zane."

Loué soit Bru Zane!!

Citation :

Pour la radio, c'était dimanche dernier sur Musiq3 > en rediffusion ici : http://www.rtbf.be/musiq3/podcast
Je me demande si la magie de l'ensemble est aussi possible à la seule audition ...

Super! Je vais aller écouter ça...
C'est surtout pour l'oeuvre que je veux écouter... mais la distribution est quand même assez chouette donc c'est encore mieux car ça permet de découvrir dans de bonnes conditions!


Merci!

Ça y est, on peut voir Stradella sur arteliveweb (pendant un peu moins d'un an)...

http://liveweb.arte.tv/fr/video/Stradella_Cesar_Franck_Opera_Liege/

Super merci!

Je reviens enchanté du Cav/Pag... La plus grande réussite de la soirée, c'est la mise en scène vivante de José Cura...
Il situe Paillasse 6 mois après Cavalleria Rusticana, dans un village argentin...
Il met en scène Mascagni lui-même, qui regarde l'action tantôt avec bienveillance, tantôt avec tristesse...
Silvio est serveur chez Mamma Lucia...
Leoncavallo (admirable Philippe Rouillon) chante le Prologue à côté de Mascagni...
Et c'est Mamma Lucia, la voix de la sagesse qui dit: "La Comedia è finita"...

Je serai réservé sur José Cura qui m'a semblé un peu malade... et qui a pris plusieurs parties ("Bada Santuzza...", "Recitar") à toute vitesse pour économiser sa voix...
La vraie triomphatrice de la soirée est à mon avis la Nedda idéale de Sofia Soloviy...
Déception pour le Tonio de Marco Danieli qui ne passe pas la fosse...
Santuzza est campée avec (trop de?) conviction par Marie Kalinine, mais je crains pour sa voix, qui blanchit déjà de temps en temps... (Ce rôle est vraiment casse-voix)...
L'Alfio d'Elia Fabbian est un peu gauche scéniquement et monolithique vocalement... (Ça convient assez bien au rôle)
Mady Urbain campe une Mamma Lucia d'une grande humanité et très bien chantante...
Gabriele Nani est splendide dans Silvio (un rôle qui est souvent sous-distribué non ?)
Et Arrivabeni rend des couleurs magnifiques... (surtout dans Paillasse... un peu moins dans le début de Cavalleria qui met l'orchestre à nu et à rude épreuve... Ces grandes mélodies tout le temps à fond... c'est quelque chose...)

Bravo M. Cura pour cette générosité...

Merci pour ce compte-rendu, j'irai voir et entendre ces oeuvres la semaine prochaine.

Pour José Cura, ses interventions dans Samson et Carmen étaient déjà assez limites pour la voix ; par contre, le mot 'gérérosité' est tout à fait de mise ce qui adoucit cela. Cela ne m'étonne donc pas du tout que sa mes soit elle aussi généreuse.
Marie Kalinine, c'est aussi un très mauvais souvenir de Carmen ...
Très heureuse de revoir et réentendre Mary Urbain sur la scène de Liège où elle était très présente il y a quelques années ... c'était Mara Zampieri annoncée en Mamma Lucia.

Très belle soirée, vendredi dernier, avec 'Cavalleria' et 'Paillasse' !
La mise en scène est assez étonnante et, sans connaître les oeuvres, on pourrait assez facilement croire qu'il s'agit d'un seul et même opéra en deux parties ... les deux opéras sont pourtant assez différents.
Mais bien, cela n'est pas choquant et les quelques modifications n'entraînent pas une rupture avec l'intrigue originale.
En plus, on sent en José Cura une personne très généreuse qui doit mener son plateau avec habilité et doigté car chaque interprète intègre bien son personnage et l'action commune.

Je suis assez d'accord avec l'analyse de nugava si ce n'est pour les deux personnages féminins - à l'inverse, j'ai préféré Marie Kalinine dans Santuzza à Sofia Soloviy dans Nedda. La première est tout à fait investie dans son rôle et s'il est vrai que la voix est particulière, elle convient très bien au personnage. Sofia S a une très jolie voix mais pas vraiment adaptée au rôle et elle semble moins en symbiose avec le personnage. On la réentendra dans 'I Due Foscari', peut-être cela lui conviendra mieux (je ne connais pas du tout cet opéra).

José Cura était en bonne forme vocale ... ce n'était pas 'brillant' mais tout à fait honnête vocalement et fabuleux du point de vue théâtral.
J'ai beaucoup apprécié l'Alfio d'Elia Fabbian mais j'ai l'impression qu'il peut encore beaucoup mieux ... on aurait dit qu'il s'économisait parfois.
Contente de revoir Mady Urbain même si l'usure du temps a beaucoup blanchit sa voix, sans grande couleur.
Pour le reste, un plateau homogène avec une mention particulière pour le Silvio de Gabriele Nani (à réentendre avec un orchestre moins lourd ... la voix a parfois du mal à dépasser la fosse).
Un autre point fort de cette soirée : le maestro Arrivabeni et l'orchestre du Royal ... en parfaite harmonie avec le plateau, respectant les voix tout en gardant une ligne dramatique très forte !!!

Mon coup de coeur de la soirée : Philippe Rouillon dans le rôle du 'Prologue' ... pourquoi donc ce chanteur n'a-t-il pas fait une carrière plus brillante ?

La déception (encore que c'était presque couru d'avance) : Alexise Yerna ... toujours aussi vulgaire dans son interprétation !
Qu'est-ce que cela va donner dans 'La Belle Hélène' ?

Enfin pas de quoi gâcher la soirée quand même ...

Pour ceux qui peuvent capter la télévision belge, ce soir sur la RTBF - la trois à 21h10 : Paillasse et Cavalleria enregistrés le mois dernier à Liège présenté dans le post précédant.