Grand Théâtre de Genève 2012-2013

La nouvelle saison est en ligne :

http://1213.geneveopera.com/section_opera

Reprise du Barbier hyper-intelligent de Michieletto. Zedda toujours et une distribution sensiblement équivalente (Tro Santafé superbe). Changements : on perd ( ) Gatell au profit de Brownlee (j'ai du mal à l'imaginer dans cette production) et on récupère Scandiuzzi.
Une création de Fénelon, JJR, autour de Rousseau. Pourquoi pas ?
Plasson dirigera Samson (Vernhes en Grand-Prêtre ; grand style assuré et j'aime tellement son timbre sombre).
Humour pour les fêtes avec Le Roi Pausole ; rare et potentiellement délectable (voir la distribution).
Metzmacher attaque le Ring annoncé.
Butterfly devrait, en revanche, céder devant une Traviata qui s'annonce brillante (McVicar à la mise-en-scène et alternance de deux belles pointures en Violetta : Myrtò Papatanasiu et Inga Kalna, plutôt inattendue ici).
Très belle Rusalka, pour finir ; au moins sur le papier (Jurowski, Nylund, Remmert, Krasteva).

Récitals "all stars" : Fleming, Tézier, Damrau, Garanca, Frittoli, http://1213.geneveopera.com/section_recital. Damrau se produira avec Maistre à la harpe ; dommage, c'est pas la configuration que je préfère.

Verhnes en Grand-Prêtre???
C'est assez bizarre je trouve. Déjà parce qu'à la base, c'est plutôt un baryton basse je trouve... et puis l'instrument commence un peu à s'user je trouve, alors que le Grand Prêtre demande au contraire pour moi un aplomb solide et une voix hyper fière...
Par contre, Antonenko en Samson, ça peut-être chouette!

Polyeucte a écrit:

Verhnes en Grand-Prêtre???
C'est assez bizarre je trouve. Déjà parce qu'à la base, c'est plutôt un baryton basse je trouve... et puis l'instrument commence un peu à s'user je trouve, alors que le Grand Prêtre demande au contraire pour moi un aplomb solide et une voix hyper fière...
Par contre, Antonenko en Samson, ça peut-être chouette!

Bien usé, même, si j'en juge par les rôles dans lesquels je l'ai entendu, ces dernières saisons. Mais il a dans son instrument, cette espèce de spirale sonore dantesque qui impose ; en-cela (et je ne parle pas de ses mots, tranchants), il pourrait donner un Prêtre-fou-de-Dieu puissant, hypnothique. Mais ça ne reste qu'un a priori...
Pour moi, la saison prochaine, ça risque bien de se résumer à ce Samson, au Barbier et au Rheingold ; avec le récital de Fleming et, peut-être le couplage Sacre/Noces de Stravinsky (idéal : ça correspond à l'abonnement libre ). Avec quelques excursus vers certains récitals ?
J'avoue que j'ai été tellement peu emballé, cette saison (encéphalogramme frôlant la mort clinique à l'exception du Chevalier, et encore pas pour toutes ses composantes ; me reste Mignon, Macbeth et le récital de Meier, pour me réconcilier !).

Vous avez de Maistre au Grand Théâtre la saison prochaine? Veinards que vous êtes il est génial (et plutôt beau gosse ); et même s'il accompagne Damrau en récital il faut y aller

Je suis allé voir 2 fois le Rheingold présenté en ce moment au Gd Théâtre de Genève... (eh oui j'ai eu des places gratuites après avoir acheté mes billets et pis comme le Ring n'est pas monté tous les jours c'était l'occasion)...

Mise en scène pas très convaincante (surjoué, exagéré, parfois grotesque), décors pas fabuleux et globalement laids (sauf le Niebelheim qui est très bien), costumes globalement affreux (souvent à la limite du ridicule, les couvre chef de Donner et Froh)... tout cela tire Rheingold vers son côté comique. Malgré tout, le côté un peu "littéral" de l'ensemble (sans les décors carton pâte kitchos du Ring DVD de Levine) permet une très bonne compréhension de l'histoire, ce qui n'est pas négligeable pour ceux qui "entrent" dans le Ring. Ce qui n'était pas mon cas...

Distribution inégale : un Wotan vocalement puissant mais pas très incarné, une Fricka un peu raide, un Fasolt un peu faiblard, un bon Fafner tout de même, une Freia très très belle en écorchée vive malmenée, des filles du Rhin inégales (superbe Woglinde mais une Flosshilde carrément pas terrible), une bonne Erda (son intervention est un moment de suspension magique), Froh pas génial, Donner assez convaincant (vocalement, pas théâtralement), un Loge finalement pas si mauvais (bien que clairement pas à la hauteur des meilleurs) et heureusement un très très très bon Alberich, bien dans son rôle et vocalement irréprochable...

Une direction d'orchestre qui manque souvent de puissance (merde faut que ça pète quand même par moments, non?), un orchestre parfois très bon (les tapis de cordes pour Fricka), parfois complètement à la ramasse (prélude un peu bâclé et lors de ma deuxième soirée les cuivres ont fait un nombre incalculable de couacs...), pas grandiose, donc.

Résumé : quand même, quoi qu'on en fasse, Wagner ça reste incroyable. Et le tout, étrangement, se tient assez bien ! Bref, je ne le nie pas : malgré tout le mal qu'on peut légitimement en dire, j'ai eu beaucoup de plaisir, et plus encore la deuxième fois! Comme quoi...

Citation :

Das Rheingold
Direction musicale Ingo Metzmacher
Mise en scène Dieter Dorn
Décors et costumes Jürgen Rose
Expression corporelle Heinz Wanitschek
Lumières Tobias Löffler
Vidéo Jana Schatz
Dramaturgie Hans-Joachim Ruckhäberle
Wotan Tom Fox
Loge Corby Welch
Alberich John Lundgren
Mime Andreas Conrad
Fasolt Alfred Reiter
Fafner Steven Humes
Donner Thomas Oliemans
Froh Christoph Strehl
Fricka Elena Zhidkova
Freia Agneta Eichenholz
Erda Maria Radner
Woglinde Polina Pasztircsák
Wellgunde Stephanie Lauricella
Flosshilde Laura Nykänen

Sinon un peu plus bas tu as ce sujet: https://classik.forumactif.com/t6636-der-ring-metzmacher-dorn-geneve

Swarm a écrit:

un Fasolt un peu faiblard

En volume, c'est possible, mais ce devait être remarquablement dit, non ?

DavidLeMarrec a écrit:

Swarm a écrit:

un Fasolt un peu faiblard

En volume, c'est possible, mais ce devait être remarquablement dit, non ?

Oui, dans l'absolu, oui ; mais le problème est un peu le même qu'avec son Ochs, la saison passée. Le volume, c'est un moindre mal ; là, ce qui m'a dérangé c'est l'absence de couleur même si le personnage acquiert une carrure intéressante, tout en demi-teintes ou en demi-tons (le conflit intérieur lié au choix).
Mais voilà, sur ce plateau, avec cet entourage et cet orchestre (moi j'étais placé plutôt du côté du "retour" des cuivres) c'était très déséquilibré ; y compris dans le rapport avec Fafner.