Capriccio (R.Strauss), ONP, sept 2012

Direction : Philippe Jordan, Orchestre de l’ONP
Mise en scène : Robert Carsen (reprise)

Michaela Kaune (la comtesse)
Bo Skovhus (le comte)
Joseph Kaiser (Flamand)
Adrian Eröd (Olivier)
Peter Rose (La Roche)
Michaela Schuster (Mlle Clairon)
Barbara Bargnesi (la chanteuse italienne)
Manuel Nuñez Camelino (le chanteur italien)

Opéra Garnier


J’y vais demain.
Je ne connais personne dans la distribution.
D’après OperaBase, Michaela Kaune chante beaucoup de rôles de Strauss : la comtesse de Capriccio (à Paris), la maréchale du Chevalier à la Rose (à Zürich, Essen et Berlin), Ariane d’Ariane à Naxos (à Berlin), Arabella (à Tokyo). Elle a également chanté dernièrement Jenufa (à Berlin) et Eva des Maîtres Chanteurs (à Bayreuth et Leipzig).

Kaiser a (remarquablement) chanté Matteo dans Arabella l'an dernier.
Schuster est une des plus grandes mezzo wagnéro-straussiennes actuelles.
Skovhus est connu aussi bien dans Mozart que dans le répertoire romantique. (beaucoup de lied notamment, mais aussi Kurwenal, entre autres)
De Kaune je ne connais que sa prestation dans les Maîtres Chanteurs dans la mise en scène de K.Wagner, remarquable.

Xavier a écrit:

Kaiser a (remarquablement) chanté Matteo dans Arabella l'an dernier.

Ah, merci de me le rappeler, je l'avais vu dans Arabella en effet.

Magnifique représentation de Capriccio hier à Garnier.

La distribution était parfaite, je n’ai rien trouvé à y redire.
Michaela Kaune incarne une comtesse très convaincante, avec beaucoup d’élégance, de douceur et d’engagement à la fois. Elle chante très délicatement jamais au dessus du mezzo forte, ce qui est tout à fait acceptable pour ce rôle (j’ai réécouté ce matin Gundula Janowitz dans l’enregistrement de Böhm, elle semble chanter beaucoup plus fort que Kaune). Elle distille chaque mot et chaque note avec beaucoup de délicatesse et avec un hédonisme très XVIIIème siècle.
Peter Rose, dans le rôle du directeur de théâtre La Roche, a été très applaudi. C’est le seul personnage, en dehors de la comtesse, qui ait un "air" (ou plutôt un monologue assez long et très expressif).
J’ai beaucoup aimé le duo Flamand (Joseph Kaiser) / Olivier (Adrian Eröd). On comprend parfaitement les hésitations de la comtesse. Les deux artistes m’ont rappelé les duos masculins qu’on trouve dans certaines comédies américaines des années 40-50 (en outre, le chanteur incarnant Olivier avait un petit air de Fred Astaire, vu de mon fond de loge).

La vrai star de la soirée était, comme souvent, Philippe Jordan, qui a été acclamé. L’orchestre était d’une limpidité et d’une suavité vraiment délectables, une vraie caresse pour les oreilles.

J’ai trouvé la mise en scène de Carsen remarquable. La dernière scène est à couper le souffle, absolument spectaculaire. Et, grâce à la superbe lumière tamisée, pas kitsch comme on aurait pu le craindre, en dépit des colonnes dorées à l’or fin, du lustre comptant (à vue de nez) 17 étages de pampilles rutilantes et des innombrables diamants ornant la robe, la gorge et les bras de Mlle Kaune.