Autour de la musique classique

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 York Höller (1944–)

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MessageSujet: York Höller (1944–)   York Höller (1944–) EmptySam 18 Jan - 9:30

York Höller (1944–) York%2BHller%2Byork%2Bholler  York Höller (1944–) 10540_1

Né à Leverkusen (Nordrhein-Westfalen) en 1944 — il a fêté ses 70 ans ce 11 janvier ! Il a notamment étudié avec Zimmermann à Cologne, avec Boulez à Darmstadt et avec Stockhausen.


J’ai écouté ce cd :

York Höller (1944–) S2836280

Il contient :
Fünf Stücke pour piano (1964)
Diaphonie (Hommage à Béla Bartók) pour deux pianos (1965)
1. Sonate für Klavier (Sonate informelle) (1968)
2. Sonate für Klavier (Hommage à Franz Liszt) (1986)
Partita (Hommage à Bernd Alois Zimmermann) pour deux pianos (1996)

Une assez grande découverte pour moi ! Very Happy


Les Stücke sont dodécaphoniques ; avec Diaphonie on est à peu près dans le sérialisme (dodécaphonique). Après, Höller se dirige de plus en plus vers l’atonalité libre, mais son style reste assez constant.

Le premier rapprochement auquel j’ai pensé est avec Rihm, mais je trouve qu’il y aussi des points communs avec la (géniale) Sonate de Barraqué ; peut-être aussi avec Stockhausen (essentiellement Mantra — je me demande d’ailleurs s’il n’y en a pas des références dans les deux sonates). Souvent assez furieux, motorique, monumental. Des sortes de textures sonores... je ne sais pas comment expliquer... Il y a aussi des décalages rythmiques.

Dans la seconde sonate, il y a des références claires à Liszt : à Feux follets et à Unstern! — je suis content de les avoir entendues, mais en fait c’était écrit dans le livret. hehe Diaphonie est basé sur une extension à douze sons du motif introductif de la Sonate pour deux pianos et percussions de Bartók. L’hommage à Zimmermann de la Partita est plus flou.


bounce Je vous conseille par exemple l’écoute des Fünf Stücke et de la Partita :

/watch?v=3Q3OnebaW9U
/watch?v=ptn5HlnaMDg
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MessageSujet: Re: York Höller (1944–)   York Höller (1944–) EmptySam 18 Jan - 14:29

j'avais signalé il y a longtemps quand nous discutions d'Andrei Petrov que Höller a écrit un opéra sur Le Maître et Marguerite: c'est écoutable, mais il ne reste pas grand chose de l'humour et de la magie de Boulgakov.
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Chtchello
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MessageSujet: Re: York Höller (1944–)   York Höller (1944–) EmptyLun 20 Jan - 9:46

Adapter Le Maître et Marguerite et laisser de côté l'humour, il faut le faire  Confused .
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MessageSujet: Re: York Höller (1944–)   York Höller (1944–) EmptyMar 23 Déc - 13:35

juste pour que ce fil sur Höller, que j’aime beaucoup, et que j’ai envie de comparer avec Manoury (notamment pour les origines post-sérielles et pour l’utilisation de l’électronique), ne reste pas limité au piano seul, je me permets de vous conseiller quelques œuvres parmi celles que j’ai écoutées depuis :

Pensées (1990–93), sous-titré « Requiem », son deuxième concerto pour piano, pour piano (midi), grand orchestre, électronique live et bande.
très beau, assez sombre. en deux parties, d’après Pascal.
cela se trouve sur ce cd, interprété par Pi-Hsien Chen et Hans Zender, avec d’autres choses sympathiques :
York Höller (1944–) MI0001020209

Antiphon (1976), un quatuor à cordes sur bande (donc aussi avec de l’électronique).
inspiré par des polyphonies médiévales qui finissent par émerger aux trois quarts de l’œuvre. pour le reste c’est à mon avis moins accessible que l’œuvre précédente.
il y a je pense plusieurs versions, je connais celle qui se trouve sur ce cd (Saarbrücker SQ) :
York Höller (1944–) 41WlLyqgGLL

Mythos, écrit entre 1979 et 1980 puis révisé en 1995, pour ensemble de 13 instruments, percussion et bande magnétique.
des passages plus contemplatifs, et quelques climax qui rappellent Pensées.
la version révisée se trouve chez Neos, par l’ensemble musikFabrik :
York Höller (1944–) Neos_110
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mabuse
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MessageSujet: Re: York Höller (1944–)   York Höller (1944–) EmptySam 28 Juil - 15:43

York Höller, c'est ma découverte de la semaine.

En écoutant ce disque :
York Höller (1944–) 44312510
"Arcus" (1978)
pour 17 instrumentistes et bande magnétique > Ensemble Intercontemporain / Peter Eötvös

J'avoue que je n'avais pas un très bon "a priori" de ce compositeur … Et bien j'ai été agréablement surpris.
L'oeuvre est colorée et pleine d'imagination. Ca m'évoque quelque peu le travail de Vinko Globockar, mais avec une structure plus solide … Plus germanique oserais-je dire. L'électronique "old-school" a aussi son charme.
Ca me donne envie d'en savoir plus sur ce compositeur : www.yorkhoeller.de
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mabuse
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MessageSujet: Re: York Höller (1944–)   York Höller (1944–) EmptyMar 16 Oct - 15:08

York Höller (1944–) York_h10

Strings Quartets (and more)
NEOS (2016)

York Höller (1944-)
Drei Fragmente (1966) pour quatuor à cordes
Zwiegesalt (2007-2008) pour quatuor à cordes et piano*
2. Streichquartett (1997) pour quatuor à cordes
Antiphon (1. Streichquartett) (1976, rev. 1984) pour quatuor à cordes et bande

Minguet Quartett
*Markus Bellheim, piano

« Pour moi » dit Höller, « la recherche de la beauté — dans l'acception la plus vaste du terme — ne répond pas à une idéologie, mais constitue un immense défi (si l'on ne veut pas se contenter des clichés de la néotonalité postmoderne) — une utopie qui exige un effort de travail particulier à une époque comme la nôtre. »

Et pour le coup, oui, ce sont de belles œuvres.
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MazurkaDeMazura
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MessageSujet: Re: York Höller (1944–)   York Höller (1944–) EmptyVen 9 Nov - 14:06

C'est un immense compositeur contemporain, j'ai eu la chance d'entendre la création de Sphären en 2006 je crois (si mes souvenirs sont bons...) et j'ai rarement entendu composition du XXIème siècle plus passionnante.
la sonate pour piano est aussi très intéressante, du meme niveau de génie que celle de Manoury.... c'est dire.... et je dis ca en étant rétif à une très grande partie du répertoire contemporain!
La musique des Holler/Manoury me semble être une parfaite alternative à la facilité de certains néo-tonaux comme à l'absurdité productiviste de post-varésiens sans âme ni grandeur (je ne sais pas si mon allusion est assez explicite)
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mabuse
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MessageSujet: Re: York Höller (1944–)   York Höller (1944–) EmptyVen 21 Déc - 19:56

Benedictus a écrit:

York Höller (1944–) Hoille10
Semyon Bychkov / WDR Sinfonieorchester Köln
Cologne, IV.2008
Neos

Une œuvre immense! Une musique atonale mais très polarisée, intensément évocatrice et expressive (qui fait souvent penser aux grandes œuvres du premier XXᵉ - on dirait parfois des quasi-citations.) Les richesses de textures et de couleurs des spectraux, mais avec quelque chose de très directionnel et «cinétique», et un sens architectural ou sculptural de la forme qui fait qu’on se repère avec aisance dans ce vaste déploiement.

Je recommande très chaudement.

Ça donne envie d'écouter. Merci Benedictus !
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Anaxagore
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MessageSujet: Re: York Höller (1944–)   York Höller (1944–) EmptyMer 15 Jan - 2:36

York Höller (1944–) 71hJXfJT9kL._SS500_

Höller: Sphären (WDR Sinfonieorchester Köln, Bychkov).

Höller: Der Ewige Tag (WDR Rundfunkchor Köln, WDR Sinfonieorchester Köln, Bychkov).

J'ai écouté ça suite au commentaire enthousiaste de Benedictus et j'ai moi aussi adoré. Cela se situe quelque part dans la descendance de Zimmermann, mais ça fait aussi beaucoup penser à Rihm. C'est vraiment puissant ... Je ne commente pas: Benedictus en parle très bien ci-dessus ...
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Mefistofele
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MessageSujet: Re: York Höller (1944–)   York Höller (1944–) EmptyDim 19 Jan - 23:27

Je fais suite à mes (petits ?) camarades pour signaler également l'excellence du disque cité plus haut (lancerions-nous une mode ?).

Aussi, car la curiosité est un joli défaut, et sur conseils de lulu et Benedictus qu'on ne remerciera jamais assez, j'ai tenté le disque de quatuors par les Minguet. Je ne saurais en faire suffisamment l'éloge.

Les Drei Fragmente sont de courtes pièces pour quatuors qui expérimentent avec beaucoup de techniques et de textures. C'est à la fois frémissant et intriguant (j'entends des bourdonnements de moustique à un moment !), mais jamais lassé car très court, ni pénible à l'oreille, une critique que j'ai parfois avec les pièces modernes. Éminemment approchable, donc.

Le premier quatuor, Antiphon, est d'un seul tenant, et aux triturations électroniques rajoute la multiplicité des genres. L'ouverture donne à peine l'impression d'entendre un quatuor, une sorte de long drone aigu et amplifié avec effets percussifs derrière, l'impression de tomber. Comme dans les 3 fragments sus-cités, on note de nombreux effets de texture, et même dans le dernier quart, un passage complètement consonnant, inspiré semble-t-il de la liturgie, qui prend de plus en plus corps pour finir en canon avec légers effets de distortion, et finit par s'effilocher, avec force effets angoissants type film d'horreur (comme si les cordes étaient enrouées). Étrangement, cela me parle énormément.

Le deuxième quatuor fait table rase des manipulations sonores mais pas des effets de couleurs, et s'inspire lui aussi des chants grégoriens (Veni creator spiritus). Après une magnifique introduction, très plaintive, les cordes inquiètes sortent de leur léthargie et s'emballent. Une basse trépidante, le spectre sonore se cabre, se hérisse, l'impression de courir partout, on pourrait presque penser à une musique de type thriller, pour oser une comparaison parfaitement déplacée. La seconde moitié est plus calme mais certainement pas sereine. C'est le deuxième mouvement, Ciacona-Lento, qui apporte le retour de la consonnance, et du désespoir (cela m'évoque le spleen soviétique, avec des couleurs inhabituelles par-dessus. La fin du mouvement donne l'impression d'avoir un harmonica qui pleure discrètement au fond, ou des vents difficiles à identifier). Le très court Burletta: Giocoso qui suit, tout en pizzicato, joue encore avec les couleurs : l'impression d'entendre une guitare, par moments... Le Ricercar final continue avec les expérimentations sonores, impressions de liquides (ou de solides) qui s'écoulent, éparpillements inquiets, effets percussifs, on dirait une sorte de condensé des mouvements précédents (la toute fin donne vraiment l'impression de manipulations en studio, alors que ce n'est pas le cas). Peut-être manque-t-il le charme qui faisait chacun d'eux, mais cela reste particulièrement convaincant et accessible à mes oreilles.

Le Zwiegestalt, pour quatuor à cordes et piano, est peut-être ma pièce préférée. Benedictus évoquait les atmosphères de Sphären avec un effectif plus condensé, je pense que la description est idéale. Une fois encore, multitude de climats et de couleurs, avec des effectifs fort limités, c'est décidément une signature de ce compositeur. La pièce en 5 mouvements représente les émotions générées par le deuil (les 5 étapes, pas exactement dans le même ordre ?). Au premier mouvement, très agité, succède un Andante à s'ouvrir les veines : cordes dépressives et squelette de mélodie égrené par le piano dans l'aigu, dépressifs s'abstenir. Retour à une nette forme de frénésie et à l'incapacité de tenir en place dans le Capriccioso, frissons permanents et impossibilité de tenir une mélodie, sensation d'idées qui tournent sur elles-mêmes et rancissent sans pouvoir trouver le repos. Changement de climat avec le Tranquillo suspendu et à peine perceptible, jusqu'à de soudaines et brèves (et vaines) explosions de fièvre. C'est le ruminement qui l'emportera. Le final est, comme son nom l'indique, Agitato, et toujours expérimente sur les couleurs sans jamais lâcher la bride de l'urgence. J'ai des doutes sur le processus de deuil réussi (est-ce là l'acceptation ? Ou le retour au tohu-bohu de la vie, peut-être ?), mais la pièce est très réussie !
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