Découvrir la musique de la RENAISSANCE par le disque...

Antoine de Févin
Anthonius Divitis

LuxPerpetua
Requiem

Spoiler:

Je peux le dire d'emblée, c'est magnifique !

Dès l'introïtus, on est saisi par la beauté des voix; j'ai trouvé qu'il y avait dans le chant, jusqu'au "Tractus", une certaine retenue, pour ne pas dire une certaine douceur: le moment du recueillement.

Le début du kyrie surprend par l'extrême "rugosité" de la voix de basse...une voix d'outre tombe !

Les voix prennent plus d'ampleur à partir du "Evangelium secundum Joannem", et ceci jusqu'à la fin.

À noter les longs silences entre les plages du CD, et j'ai trouvé cela plutôt judicieux.

Alors, question: Antoine de Févin ou Anthonius Divitis ?

Il existe cinq sources pour ce requiem: deux ne mentionnent pas de compositeur, deux l'attribuent à Antoine de Févin, et l' Occo Codex à Anthonius Divitis, utilisé pour cette version.

Anthonius Divitis était chantre d'Anne de Bretagne; le requiem d'Anne de Bretagne, version Doulce Mémoire dont j'ai parlé plus haut est attribué à Antoine de Févin.
Antoine de Févin était chantre de Louis XII, époux d'Anne de Bretagne.
Difficile de s'y retrouver !

À ma connaissance, l'attribution n'a toujours pas été tranchée, tout simplement. C'est difficile pour notre pensée marquée par le romantisme où la partition s'identifie totalement à l'artiste, mais ma foi, c'est beau, et c'est déjà plutôt satisfaisant.

Oui ce n'est pas tranché. Mais l'œuvre … et l'interprétation … pour moi c'est une claque monumentale ! (pour le moment mon disque préféré pour la Renaissance).

Pareil pour moi… avec les Leçons de Ténèbres de Brumel.

On est cela dit dans une Renaissance très tardive, ça ressemble déjà beaucoup à ce qui s'écrit comme messes dans la France baroque… Louis Le Prince n'est pas si loin…

Spoiler:

Capilla Flamenca

Voici un très beau coffret de 3 volumes qui permet de se faire une petite idée de la grande qualité des compositions de Pierre de La Rue.
De son vivant, sa notoriété était presque équivalente à celle de Josquin Desprez, mais par la suite elle fut éclipsée par le rayonnement de ce dernier.

32 messes, 8 Magnificat, 25 motets et autant de chansons profanes.

À l'écoute ce matin: Missa de septem doloribus
Superbe messe à 5 voix  

À noter la qualité du livret, avec tous les textes traduits, ainsi que quelques reproductions de pages de partitions qui étaient de véritables œuvres d'art.


Ci-dessus, 1er page de Missa Ave Maria - Livre de chœur de Marguerite d'Autriche.

Et j'allais oublier, la très belle interprétation de Capilla Flamenca dirigée par Dirk Snellings

J'y reviendrai au fil des écoutes.

EDIT:

J'ai réécouté la Missa de septem doloribus; une très belle messe, oeuvre de la maturité écrite pour "la fête des sept douleurs de la Vierge Marie.
C'est une messe à cinq voix.

Elle fut créée en 1423

Un disque que j'avais acheté à sa parution et que je n'avais pas réécouté depuis cinq ans.

Mélomaniac, in playlist, a écrit:

Trionfi !

-festival florentin-

Catherine Bott, soprano
Christopher Robson, contreténor
Andrew King, ténor
Paul Agnew, ténor
Michael George, baryton
Simon Grant, basse
Philip Pickett, New London Consort

(L'Oiseau-lyre, mai 1992)

En cette Renaissance florentine, les Trionfi se déroulaient le Mardi gras du Carnaval, lors du Calendimaggio (01er mai) et
à la Saint-Jean (24 juin, en l'honneur du saint patron de la ville). Ces manifestations festives paradaient sur des chars dans les rues.
Pour le Carnaval, diverses confréries (bergers, oiseleurs, marchands de vins...) destinaient leurs chansons aux spectatrices et déviaient vers des allusions grivoises.
L'arrivée de Savonarole en 1494 proscrivit pendant quelques années les débauches.
Après cette parenthèse puritaine, le Carnaval se raviva sous une forme édulcorée, et tenant compte des bouleversements politiques de la cité,
en caricaturant par exemple les mercenaires français (Lanzi), et en contrefaisant leur accent italien.
.
La Saint-Jean était prétexte à des représentations sur des sujets mythologiques, notamment trois thèmes de prédilection : l'Olympe,
les Pastorales, les scènes infernales. Ces thèmes impliquaient un certain type de personnages et d'associations musicales : les dieux étaient illustrés par
des instruments nobles comme harpes et flûtes, les nymphes et bergers étaient accompagnés par des instruments plus rustiques comme cromorne et cornemuse.
Et les enfers méritaient logiquement les couleurs sombres des violes graves et saqueboutes, la gouaille des chalémies pour la voix des démons.
Ici sur le disque, les tambours rythment aussi le cortège du Carro della morte où les protagonistes défilaient grimés de masques mortuaires et guenilles de cadavres.
.
Pour s'approcher d'une reconstitution réaliste de ces Trionfi, l'enregistrement a spatialisé la perspective sur diverses estrades.
Cet effet s'entend peu à l'écoute, d'autant que les émérites équipes de Pickett (toujours idéales de finesse et de musicalité) manquent un peu d'épaisseur humaine
et de désinhibition. Cela reste très poli, comme le disque consacré à la Fête de l'âne par les mêmes interprètes.
Il nous faudrait ici la candeur et la verve d'une troupe comme Micrologus !
En tout cas, le New London Consort, à défaut de vraisemblance, expose ici une illustration très séduisante du bouillonnement musical sous l'ère des Médicis.

PLORER, GÉMIR, CRIER...
Hommage à la "voix d'or" de Johannes Ockeghem

Diabolus in Musica.

Spoiler:

Un beau programme pour cet hommage rendu à Ockeghem.
Cinq œuvres, cinq compositeurs (voir spoiler) avec pour pièce maîtresse la Missa Sicut Rosa Spinam de Jacob Obrecht.

De la polyphonie à écouter sans modération.

Je découvre Jacobus VAET ca.1529-1567

Spoiler:

Pour l'instant je n'ai écouté que le CD1, c'est à dire le Requiem et la Missa pro defunctis.
Ça ne m'a pas franchement emballé; on est quand même loin de Gombert, Lassus ou Josquin Desprez.
Alors c'est limpide, oui, mais j'ai envie de dire "trop" limpide. Je reste donc sur ma faim.  

Je verrai avec les autres œuvres de ce coffret.

De LASSUS
Vespro della Maria Vergine

Weser-Renaissance Bremen, Manfred Cordes

Spoiler:

Je découvre ces "vêpres mariales" de De Lassus.

DavidLeMarrec a écrit:

Pareil pour moi… avec les Leçons de Ténèbres de Brumel.

On est cela dit dans une Renaissance très tardive, ça ressemble déjà beaucoup à ce qui s'écrit comme messes dans la France baroque… Louis Le Prince n'est pas si loin…

Je n'ai rien trouvé. Tu aurais un conseil discographique à donner ?

Il me semble que j'ai fait un anachronisme : l'office des Ténèbres structuré musicalement de cette façon doit plutôt apparaître au cours du XVIIe, je crois.

C'est le même texte, tiré des Lamentations de Jérémie.

Je n'en ai trouvé qu'une version, par les Tallis Scholars, chez Gimell, dans un très bon jour. Ça se trouve soit en couplage de sa messe Et ecce Terræ motus, soit dans un recueil transversal de mises en musique de ce texte.

Peut être un petit lien c'est introuvable

ICI

Non mais pour l'écouter

Alors ICI

Rubato a écrit:

Alors ICI

Merci

Les extraits sont courts, mais ça donne une petite idée.

Ce n'est pas que Brumel en fait.

Dans le disque avec la Messe, si, sinon c'est en effet un mélange autour des mêmes textes (sans doute le même enregistrement ?). J'ai l'habitude d'écouter celui que j'ai mis en pochette, même si j'ai déjà écouté l'autre avec plaisir.

Merci Benedictus pour Brumel

Sinon, ce matin:

De LASSUS

Spoiler:

Un autre visage de Lassus (je connais surtout ses œuvres sacrées), avec du Lied, de la chanson et du madrigal.

Intéressant d'entendre à quel point la musique est adaptée à chacun de ces trois "styles", avec d'ailleurs un côté plus léger pour la chanson française (texte gentillement osé parfois).

Beaucoup de textes anonymes, mais on peut noter que le premier Lied est de Hanz Sachs .

Un Ronsard pour la chanson française (Bonjour mon cœur) et trois Pétrarque pour le madrigal.

J'aime beaucoup ce que font les Singphoniker, avec toujours un bel équilibre des voix, pas de prédominance du contre ténor comme c'est parfois le cas.

Très plaisant.

Rubato a écrit:

Les extraits sont courts, mais ça donne une petite idée.

Ce n'est pas que Brumel en fait.

Voilou le disque entier :

watch?v=37hXJJgPpg4

Merci Cololi.

J'en reviens à ce coffret de la musique de Jacobus VAET dont j'avais peu apprécié le CD1

J'ai écouté le CD2

Spoiler:

et c'est beaucoup mieux; disons que je m'y retrouve avec cette musique. Un bonne interprétation du Dufay ensemble.

Il faudra que je réécoute le CD1; je devais être préoccupé au moment de l'écoute !

Ce disque consacré à l'intégrale Pękiel vient de sortir. 4h de polyphonie sacrée très sobre et frémissante, remarquablement interprétée (comme toujours chez DUX).

Je vais me documenter.
*********
Des extraits ICI
Ça m'a l'air somptueux !

Est-on toujours dans la renaissance d'ailleurs ?
Musicalement, oui.

Très bonne remarque.

En me documentant pour écrire une petite entrée sur CSS ( http://operacritiques.free.fr/css/index.php?2019/01/21/3070-nouveautes-discographiques-2019#c12998 ), je me suis aperçu qu'il avait en effet vécu exclusivement au XVIIe siècle. On trouve même, sur le dernier disque, un motet alla Schütz, et même quelques (rares pièces monodiques avec basse continue). Mais pour les 3h30 restantes, on est clairement dans l'esthétique polyphonique issue de la Renaissance (elle perdure pendant tout le XVIIe siècle, à la vérité, mais ce que j'entends ici me paraît plus rétro que les œuvres de Frémart ou Le Prince).

Voilà, à l'écoute des extraits je me suis dit qu'on était clairement dans "l'ambiance" Renaissance.

Cipriano de RORE
Vieni, dolce, Imeneo
La compagnia del madrigale
GLOSSA

Spoiler:

La Compagnia del madrigale chantant des madrigaux de Cipriano de RORE, ce ne peut-être que réussi, et c'est superbe.

Des madrigaux tardifs ont été choisis pour ce recueil, 1557 à 1570, donc des éditions posthumes pour certains.

On sent l'influence qu'aura de Rore sur Monteverdi, qui l'admirait et le considérait comme étant le rénovateur de la "seconde pratique".

Les interprètes de La Compagnia del madrigale sont excellents dans ce genre d'exercice, les voix sont superbes.
Quelques madrigaux ont un accompagnement instrumental discret: viole de gambe, viola da brazzo et viella.

Encore une belle réussite de la part de ces artistes.  

Pourrait devenir l'un de mes albums de madrigaux préférés.

Adrian WILLAERT
Vespro della beata Vergine
Capilla Flamenca
Dirk Snellings : direction



Le point de départ de cet enregistrement est: Vespro della Madonna du recueil I sacri e santi salmi.

Cinq psaumes (109,112, 121, 126 & 147) constituent la partie centrale  des vêpres et donc de l'enregistrement.
Jachet de Mantoue a contribué à la composition de certains d'entre eux.

Willaert fut le premier compositeur dont furent éditées des œuvres avec la technique du "double chœur", (bien qu'il n'en fut pas l'inventeur), et c'est le cas dans ces vêpres.

Deux pratiques d'exécution sont utilisées ici:
1 / Deux groupes à 4 voix en alternance pour chaque verset (à l'écoute ça donne un groupe à gauche et l'autre à droite).

2 / Toujours deux groupes à 4, mais les versets se chevauchent; ces groupes se rejoignent à la fin du psaume pour former une polyphonie à 8.

Un orgue intervient à plusieurs reprises, seul, pour un ricercare ou une toccata. Les toccatas sont de Annibale Padovano.
L'orgue est discret, voire en retrait (trop ?).

En plus des psaumes, on a un hymne, Ave maris stella à 6, un Magnificat à 4 et un Benedicamus in laude Jesu à 4

L'œuvre débute sur un chant grégorien (psaume 69) et s'achève sur une toccata à l'orgue.

Le résultat est somptueux.

Très belle interprétation de la Capilla Flamenca de Dirk Snellings.

DavidLeMarrec a écrit:

Spoiler:

Ce disque consacré à l'intégrale Pękiel vient de sortir. 4h de polyphonie sacrée très sobre et frémissante, remarquablement interprétée (comme toujours chez DUX).

Reçu aujourd'hui !
Écoute prévue à partir de demain.

Vraiment magnifique ce coffret consacré aux œuvres de Bartłomiej Pękiel.

Les messes font partie des plus belles que j'ai entendues.
Et le volume avec les motets est fabuleux.

CD1

Spoiler:

CD2

Spoiler:

CD3

Spoiler:

Tout est au top ici; les œuvres, l'interprétation et la prise de son.
Du grand art !

Spoiler:

DUX est un super label pour la musique ancienne (leur Euridice de Peri est d'assez loin la meilleure, je trouve, malgré une dizaine de gravures, dont pas mal de spécialistes italiens).

Et l'Octava ensemble que je ne connaissais pas est vraiment remarquable.

Du coup j'ai commandé leur album d'Hassler "Missa Octava a 8".

Spoiler:

Pareil, je m'attendais à un petit ensemble local honnête, et ils sont vertigineux !

Pour info:
L'Octava Ensemble est composé de 2 sopranos, 2 altos (1 femme & 1 homme), 2 ténors et 2 basses.

Je reviens à ce coffret Bartłomiej Pękiel.

Nouvelle écoute du CD3 ce matin.

Spoiler:

Ça débute par neuf motets.
Bien que Pękiel ait vécu au XVIIème, (décès en 1670), on peut parler d'un style Renaissance, et je serais même tenté de dire que ces motets font partie de ce qui se fait de mieux dans le genre; ils sont de toute beauté.  
Chantés "à 4" ou sur certains "2x4", et a capella, avec des fractures de rythmes que l'on ne trouve pas si souvent dans le genre.

À partir de la plage 10, on change de style, et on entre vraiment dans celui du XVIIème;
Audite mortales, une sorte d'oratorio miniature (moins de 14mn) qui m'a fait penser à Monteverdi.
On peut ici apprécier la beauté des voix, que l'on entend en solo pour la plupart. Encore une fois c'est très beau.

Les œuvres, à partir de Audite mortales ont un accompagnement instrumental:
Violons, trombones, viole de gambe et orgue.

Puis Dulcis amor Jesu, très "madrigalien" qui là encore m'a fait penser à Monteverdi.

Le volume s'achève par deux messes:
Missa Concertata La Lombardesca, messe à 13.
Missa a 14 avec uniquement le Kyrie et le Gloria.

Personnellement je préfère les messes "a 4" et a capella, comme sur le CD1.

Inutile de préciser que je suis vraiment sous le charme de la musique de Bartłomiej Pękiel.

Si vous aimez ce style de musique, ce coffret est incontournable.

Et je le redis, ce jeune Octave Ensemble est exceptionnel !

Spoiler:

Rubato a écrit:

Je reviens à ce coffret Bartłomiej Pękiel.

Nouvelle écoute du CD3 ce matin.

Spoiler:

Ça débute par neuf motets.
Bien que Pękiel ait vécu au XVIIème, (décès en 1670), on peut parler d'un style Renaissance,

Autant dire que les motets de Finnissy sont d'un style renaissance

Oui, si l'on parle de style et non d'époque.

La différence étant que Finnissy est un compositeur de XXe XXIe; alors faut-il parler de "néo Renaissance "?

Alors que la musique de Pękiel est quand même ancrée dans son époque.

Rubato a écrit:

Audite mortales, une sorte d'oratorio miniature (moins de 14mn) qui m'a fait penser à Monteverdi.

Donc plutôt une cantate sacrée à l'italienne, non ? Le genre n'est pas très documenté au disque, mais il est numériquement très vaste depuis Carissimi jusqu'au début du XVIIIe…

Sinon, d'accord avec toi sur le reste (le style « décalé » chronologiquement et enrichi, la qualité des œuvres…).

DavidLeMarrec a écrit:

Rubato a écrit:

Audite mortales, une sorte d'oratorio miniature (moins de 14mn) qui m'a fait penser à Monteverdi.

Donc plutôt une cantate sacrée à l'italienne, non ?

On peut dire ça aussi. . À cause de la brièveté de l'œuvre ?

C'est chanté en latin c'est pour cela que je pense plus à un (mini) oratorio.

Dans un oratorio, il y a des personnages. La cantate sacrée italienne au XVIIe, c'est aussi une action, mais à une seule (ou deux voix) en général, et plus brève.

Je ne suis plus sûr s'il y avait des récitatifs (dans ce cas cantate, sinon motet). Tout cela est possible en latin aussi bien qu'en italien. (Enfin, les motets, c'est rare en italien, mais les oratorios et les cantates existent dans les deux langues.)

Spoiler:

Après une nouvelle écoute, je revois à la hausse ma première appréciation.

C'est sans doute la sobriété de l'œuvre qui est trompeuse. Et d'une écoute à l'autre, c'est étonnant comme le "ressenti" peut évoluer.
Je rajoute donc une

Douce Mémoire vient de sortir un nouveau disque qui s’appelle Da Vinci, musique secrète. Il y aura un concert jeudi à l’institut français à Londres.

Song of Songs - Canticum Salomonis, Cappella Mariana et Vojtěch Semerád.

Très bel album.

Le C.D. dont parlait Mandryka.

Oriane a écrit:

Leonardo da Vinci, la musique secrète
Doulce Mémoire et Denis Raisin.

Beau CD.

Clara Coutouly : soprano
Marnix de Cat : alto
Hugues Primard : ténor
Matthieu Le Levreur : baryton
Marc Busnel : basse
Pascale Boquet : luths et guitare renaissance
Bérengère Sardin : harpe
Nolwenn Le Guern :  viole 6 cordes
Baptiste Romain : vièle trecento ; lira da braccio
Denis Raisin Dadre : flûte alto en sol, flûte ténor

Leonardo Vinci
La musique secrète

Doulce Mémoire
Denis Raisin Dadre

Spoiler:

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Spoiler:

Quelle musique jouait, improvisait Léonardo au moment de la création de ses toiles ?

Denis Raisin Dadre a cherché quelle musique entrait le mieux en résonance avec les tableaux choisis ici (10).
La règle étant de refuser tout anachronisme.
Comme il le dit, ces choix personnels peuvent-être contestables bien qu'ils aient été faits dans une "rigueur historique afin d'être au plus près de l'environnement de Léonard".

Pour ma part, je trouve cela intéressant, et les morceaux choisis sont tout à fait à mon goût.
Les morceaux choisis, pour chaque toiles, s'enchaînent (à une exception près) "attacca", de façon cohérente, et j'ai trouvé ce choix très judicieux.

Le très beau livre-disque est très bien documenté avec pour chaque tableau représenté une petite analyse d'une page.

À signaler donc le beau travail éditorial de l'éditeur qui, en période de dématérialisation, fait vraiment plaisir.

Belle interprétation de l'ensemble Doulce Mémoire.

Melancholia
Madrigals and motets around 1600

Les cris de Paris / harmonia mundi



Programme:

Spoiler:

Spoiler:

Le menu est copieux, avec des compositeurs comme Bird, Gesualdo, Gibbons, Marienzo, Luzzaschi...pour ne citer que les plus connus.

Et je dirais que c'est vraiment réussi...
...avec pour ma part quelques réserves:

- Il y a une voix de soprano qui me gène un peu, trop en avant parfois, avec un "poil" d'agressivité. On n'est pas dans le bel équilibre de "La Compagnia del Madrigale"

-Des instrumentaux servent plus ou moins de liaison entre certains madrigaux ou motets; seulement ce ne sont que des extraits:

Exemples:

-On a quatre extraits de "Lullaby, my sweet little baby" de William Byrd.

-Deux extraits de "Come to me my grief" (qui est tellement plus beau, plus émouvant avec le chant !)
Le premier fait une durée de 1'11 !
Le deuxième, en fin de programme est annoncé pour 4'39...seulement au bout de 1'20, silence ! il faut arriver vers 3'10 pour "entendre" une musique très lointaine (il faut vraiment pousser le volume) que je n'ai pu identifier.

Je ne comprends pas l'intérêt de "la chose"  

Si l'album avait pu se conclure avec la version chantée !  

Bon, ces petites réserves n'entachent pas vraiment le plaisir d'écoute de cet album, qui globalement est quand même une belle réussite.

Bon, en effet, entre la qualité de tout ce que j'ai entendu des Cris de Paris jusqu'ici et le répertoire (que j'aime énormément) ça me fait quand très bien envie.

Rubato a écrit:

- Il y a une voix de soprano qui me gène un peu, trop en avant parfois, avec un "poil" d'agressivité. On n'est pas dans le bel équilibre de "La Compagnia del Madrigale"

En réécoutant le récent (et excellent) CD Cipriano de Rore de la Compagnia del Madrigale, Vieni, dolce Imeneo, je me disais que finalement je trouvais cet ensemble un léger petit chouïa trop lisse, alors peut-être que, justement...

Rubato a écrit:

Je ne comprends pas l'intérêt de "la chose"  

C'est que ça doit être conceptuel. (Le conceptuel semble être la nouvelle marotte des chefs de chœur - cf. Schmelzer, Bestion...)