Philharmonie - Debussy, Mahler, Moussorgsky - Järvi mai 2015

Mercredi 20 mai et jeudi 21 mai, 20h30 à la Philharmonie 1:

Claude Debussy
La Mer

Gustav Mahler
Kindertotenlieder (extrait) : "Nun seh' ich wohl, warum so dunkle Flammen"
Des Knaben Wunderhorn (extraits) : "Nicht wiedersehen", "Das irdische Leben", "Urlicht", "Revelge"
Lieder und Gesänge (extraits) : "Zu Strassburg auf der Schanz", "Phantasie aus Don Juan"

Modeste Moussorgsky (orchestration Maurice Ravel)
Tableaux d'une exposition

Orchestre de Paris
Paavo Järvi, direction
Matthias Goerne, baryton

J'y vais demain.

J'y serai également ce soir. La création de Dalbavie a été remplacée par des lieder de Mahler, que je ne connais pas à part le premier.

Je revends une place à 15€ en 5e catégorie, faites moi signe si ça branche qqun, j'ai accès à internet jusqu'à 19h30

La Mer et les Tableaux étaient très biens, en revanche impossible de me prononcer sur Mahler depuis ma place : au 4e rang du 2e balcon latéral mais quasiment derrière l'orchestre. Pour de l'orchestre seul, c'est impeccable, mais les solistes (en tout cas piano et voix, de ce que j'ai pu tester) sont inaudibles.

Je me suis replacé au 1er balcon latéral (idem, à la limite avec l'arriere scène) pour Moussorgski, je n'ai pas senti de grande différence par rapport au 2e balcon. J'aurais même tendance à préférer ce dernier finalement.

Bonjour! Excellent concert en effet, avec un Debussy en ouverture envoutant, des Lieder beaux à en pleurer avec un Matthias Goerne impérial dans ce domaine et des "Tableaux" aux tempii très juste.Cependant, j' ai besoin d'aide:je ne retrouve pas le nom du Lied qui a été interprété en rappel.Des connaisseurs qui peuvent me sauver?

axels a écrit:

Bonjour! Excellent concert en effet, avec un Debussy en ouverture envoutant, des Lieder beaux à en pleurer avec un Matthias Goerne impérial dans ce domaine et des "Tableaux" aux tempii très juste.Cependant, j' ai besoin d'aide:je ne retrouve pas le nom du Lied qui a été interprété en rappel.Des connaisseurs qui peuvent me sauver?

"Ich bin der Welt abhanden gekommen" (Rückert-Lieder).

J'étais au 1er balcon latéral pair, avec le chef de profil (F90), et dans ces cas-là je crois que je commence à développer une sorte de syndrome de Stendhal ou je ne sais quoi... J'ai eu les yeux humides pendant toute la première partie du concert, et je serai incapable de formuler la moindre critique négative je crois, je crois qu'on peut parler de jouissance sonore... en tout cas je suis ébloui par la beauté de ce que j'entends, je suis littéralement happé par la musique.
Ceci dit ça m'a fait la même chose avec Parsifal par Barenboïm alors que j'étais au fond du 2è balcon.
Mais là de si près c'est encore plus le cas...
Orchestre magnifique, très belle direction de Järvi notamment dans la Mer, avec des tempi mesurés mais pas lents comme ceux de Muti à Pleyel en septembre, dont le climax du premier mouvement était plus écrasant.
Fin du 2è mouvement absolument magique de poésie.
Ah si, une critique: j'essaie de faire avec mais vraiment, j'ai l'impression que les gens toussent encore plus qu'avant.
Goerne magistral même si j'étais de côté, donc pas idéal pour bien l'entendre, mais ça m'a suffi pour être ému.
Legato, nuances sublimes...
Particulièrement touché par l'extrait des Kinder et le Ich bin der Welt des Rückert.
Tableaux de Moussorgsky/Ravel qui ont dévoilé de superbes soli de saxophone, trompette, tuba... et une jeune contrebassoniste qui, pendant le Ballet des poussins (où elle ne joue pas), semble vraiment s'amuser, dodeline de la tête en souriant au public.
Egalement un clarinettiste qui baille à un moment... mais joue formidablement juste après.

Pour moi, même s'il est difficile d'avoir la place qui convient en fonction du programme (piano soliste, chant, etc...), les émotions sont vraiment décuplées dans cette salle... à chaque fois que j'en sors je me dis qu'il faut que j'y retourne le plus vite possible!

tomseche89 a écrit:

Je me suis replacé au 1er balcon latéral (idem, à la limite avec l'arriere scène) pour Moussorgski, je n'ai pas senti de grande différence par rapport au 2e balcon. J'aurais même tendance à préférer ce dernier finalement.

Je n'ai jamais essayé l'arrière-scène ou le 1er balcon latéral quasiment derrière, mais quand tu es de côté avec le chef de profil, je t'assure que la différence est énorme; justement ma mère était au 2è balcon et m'a rejoint au 1er après l'entracte et elle a elle aussi trouvé la différence flagrante.

Tu étais côté pair ou impair? Parce qu'en impair on a tous les violons de dos et ça n'est pas génial pour ça je trouve.

Merci!

Ah c'est bête Xavier, j'étais avec mon père pour ma part, on aurait pu organiser une rencontre...

Au deuxième balcon latéral au niveau des percussions, je n'ai pas savouré la Mer à sa juste valeur. J'entendais trop peu les violoncelles et beaucoup les cuivres et les percussions qui s'en donnaient à cœur joie. J'ai été surpris par les tempi du premier mouvement, et je regrette d'être resté un peu extérieur...
Pour Goerne n'en parlons pas, du coup je n'ai pu profiter que des lieders que je connaissais et notamment Urlicht et Ich bin der Welt...
Les Tableaux, l’acoustique m'a moins gêné. Au début je me dis que je l'ai trop entendue cette œuvre, mais dès la reprise du thème Promenade, je suis happé et j'ai adoré le reste.

Et je suis d'accord que l'acoustique de la salle met superbement en valeur les toussotements...

Resigned a écrit:

Ah c'est bête Xavier, j'étais avec mon père pour ma part, on aurait pu organiser une rencontre...

Je reviens du concert, ce fût pour moi la soirée des "premières" : premier concert à la philharmonie, premier concert avec Paavo Jarvi, premier concert de lieder, première version masculine de Urlicht.

Concernant le bâtiment, je suis définitivement conquis. J'avais été très agréablement surpris par l'extérieur, l'intérieur de la salle est également très réussi. Spacieux et confidentiel, sobre et classieux. Les formes arrondies apportent aux yeux le confort que les fauteuils fournissent aux fesses. Par contre les couloirs tranchent par leur aspect très cheap : la moquette déjà tachée, l'impression de confinement de ces tunnels blancs, les vitres plus sales que mes carreaux que je ne nettoie pourtant que tous les... jamais... Mais la salle n'en parait que plus belle quand on y entre !

L'acoustique... que dire, la philharmonie semble capable de transformer le Haka rugissant de cent All blacks sur-couillus et méga-amphétaminés, en la douce mélodie printanière teintée de senteurs de rose du rossignol posé sur la branche d'un cerisier en fleur ; les grandes masses sonores aux forts volumes me sont parvenues dans toute leur intégrité, sans saturation ni perte de précision. La puissance de l'orchestre était parfaitement restituée. Par contre je ne m'étonne pas de vous entendre dire que le placement est important : j'étais au troisième rang du parterre sur la droite, et les percussions étaient pour le coup bien présentes ! J'ai sursauté à un coup de caisse claire dans "La Mer". D'ailleurs à regarder le public, je n'étais pas le seul.

Enfin le concert. La Mer...veilleuse oeuvre de Debussy, très bien jouée par l'orchestre, un plaisir immense à profiter des belles sonorités, des envolées de flûte. Puis l'arrivée de Goerne. Face à la fine et élégante taille de l'Aramis conduisant l'orchestre, arrive une carrure de Porthos, large, puissante mais aussi pataude et lourdesque. Mais dès les premières minutes de chant, M de Bracieux laisse place au charisme, à l'éclat et à la grandeur d'un Athos flamboyant ! Le temps s'est arrêté, j'ai été happé par la présence et la profondeur de cet homme et de son chant. Un moment de musique total, un envoûtement... Voilà qui me laisse fortement impatient d'entendre prochainement Gura dans Winterreise Du coup, à côté de cette belle Mer et de la performance magnétique de Goerne, la version orchestrale des tableaux d'une exposition m'ont donné un sentiment de "remplissage"... c'est une oeuvre que je préfère au piano... un peu dommage pour l'impression de fin de concert mais Goerne m'a laissé une telle emprunte dans les tripes.

Bref, conquis par la salle, par Jarvi, et par Goerne !

Xavier a écrit:

tomseche89 a écrit:

Je me suis replacé au 1er balcon latéral (idem, à la limite avec l'arriere scène) pour Moussorgski, je n'ai pas senti de grande différence par rapport au 2e balcon. J'aurais même tendance à préférer ce dernier finalement.

Je n'ai jamais essayé l'arrière-scène ou le 1er balcon latéral quasiment derrière, mais quand tu es de côté avec le chef de profil, je t'assure que la différence est énorme; justement ma mère était au 2è balcon et m'a rejoint au 1er après l'entracte et elle a elle aussi trouvé la différence flagrante.

Tu étais côté pair ou impair? Parce qu'en impair on a tous les violons de dos et ça n'est pas génial pour ça je trouve.

J'étais côté pair.

Pour l'avoir expérimenté plusieurs fois, le 2e balcon pair latéral est vraiment satisfaisant lorsque tu te retrouves dans les premiers rangs ou sur la droite (vers l'arrière-scène), sauf évidemment s'il y a un soliste où, là, c'est véritablement catastrophique.

Il faut éviter les 2 derniers rangs, le son est beaucoup moins net, et tu ne vois pas tout l'orchestre (comme au TCE).

Dans les places de 6e catégorie, le 2e balcon face reste l'idéal.

Concert du jeudi 21 mai.

J'étais placé juste au-dessus des violons I, si près de l'orchestre que je pouvais quasiment suivre le concert sur les partitions.
C'est beaucoup trop près ! Les cuivres et les bois l'emportent beaucoup trop sur les violons.

De fait, ma perception du concert a été altérée ; l'impression finale est merveilleuse.

Cette Mer manquait de fluidité. Des moments sublimes, mais un manque de dynamique générale. C'était parfois pesant et opaque.

Les Lieder de Mahler étaient superbes, même de ma place, même en n'entendant certaines phrases qu'à moitié - je bénissais Goerne lorsqu'il se tournait vers les rangs impairs. (Une place de catégorie 2 devrait permettre d'entendre distinctement les solistes...) 12 secondes de silence total, pas une toux, pas un bravo, ont suivi le Ich bin der Welt gekommen donné en rappel.

Les Tableaux d'une exposition magnifiques. Direction intelligente de Järvi qui tire tout le bénéfice de l'orchestration de Ravel. Même dans les ffff, je n'ai jamais eu l'impression de lourdeur, mais toujours une grande transparence conjuguée à une grande intensité. Les cordes et les violons en particulier étaient tranchants quand il le fallait - beaucoup d'engagement.

Si confortablement assis et malgré une perception sonore un peu moins confortable, j'aurais bien appuyé sur "replay" pour entendre de nouveau les Lieder et les Tableaux.

PS. Oui, Tomseche, les places de 2e balcon (catégorie 5) en arrière-scène sont excellentes pour l'orchestre. Tout est très équilibré et précis. Evidemment, on n'entend presque pas les solistes.