Opéra de Bordeaux — saison 2015-2016

http://www.opera-bordeaux.com/opera.html

À la fois assez varié et grand public (Rossini sérieux, Hervé léger, deux Verdi, Saint-Saëns, Britten, Sauguet).

Et des distributions bien soignées : Heever-Ventre-Christoyannis pour Don Carlo, Castronovo-Christoyannis-Vinogradov pour Boccanegra (appariement étonnant, curieux d'entendre ça), Crocetto-Mironov pour Semiramide, Skelton-Duhamel-Cavallier pour Samson, le retour de Mimi en Gouvernante…

Et de bons chefs (Lombard, Daniel) ou à tout le moins spécialistes (Olmi), ce devrait être bien chouette.

Quand je vois "Vidéo" pour Don Carlo je suis soudain très inquiète . Ca veut dire qu'on va avoir droit à une modernisation à tous crins

Pas forcément : pour le Guglielmo Tell de Muti à la Scala, il y avait aussi un vidéaste… et le moins qu'on puisse dire est que ça ne bousculait pas trop méchamment la tradition. (Ronconi en mode éco.)

Comme c'est à l'auditorium, ça doit permettre de se passer de décors, je suppose.

On verra bien. De toute façon je commence à connaitre Don Carlo par coeur pour l'avoir vu à Paris et à Toulouse; Pour Boccanegra j'ai vu une excellente distribution à Parme je pense donc que je ne me déplacerai ni pour l'un ni pour l'autre

C'est vraiment une saison très mauvaise ... je n'ai même pas daigné ouvrir le fil

Tu râles pour tout toi . Tu détestes Paris, tu détestes Bordeaux … Après ça va être quel théâtre lyrique? Toulouse? Nantes? Nice?

Au milieu des années 2000, c'était autrement problématique (six titres, ni rares ni prestigieux, dont une opérette…) ; là, quel est le problème au juste ? L'absence de Wagner ?

DavidLeMarrec a écrit:

Au milieu des années 2000, c'était autrement problématique (six titres, ni rares ni prestigieux, dont une opérette…) ; là, quel est le problème au juste ?  L'absence de Wagner ?

C'est quoi le problème ?

2 Verdi, 1 Rossini ... + pas de Strauss, pas de Wagner, pas de Mozart, pas de Haendel, pas de Janacek, pas de compositeur russe, pas de Berg ... (et pas non plus un truc du genre Polyphème de Cras ... si ils voulaient mettre en avant la redécouverte du répertoire français ...)

En gros, les opéras de province, qu'ils soient nationaux ou municipaux, doivent faire exactement la même chose qu'à Paris, c'est ça?

calbo a écrit:

En gros, les opéras de province, qu'ils soient nationaux ou municipaux, doivent faire exactement la même chose qu'à Paris, c'est ça?

A parce que Verdi, Rossini et Saint Saens ce n'est pas donné tout le temps par tous les opéras de la planète ?

Je te pose une question et une seule, et toi tu réponds à côté de la plaque. Alors je reformule : Paris doit il systématiquement se transposer en province quelle que mauvaise/nulle (si l'on se base sur TA vision des choses) puisse être l'offre?

Cololi a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Au milieu des années 2000, c'était autrement problématique (six titres, ni rares ni prestigieux, dont une opérette…) ; là, quel est le problème au juste ?  L'absence de Wagner ?

C'est quoi le problème ?

2 Verdi, 1 Rossini ... + pas de Strauss, pas de Wagner, pas de Mozart, pas de Haendel, pas de Janacek, pas de compositeur russe, pas de Berg ... (et pas non plus un truc du genre Polyphème de Cras ... si ils voulaient mettre en avant la redécouverte du répertoire français ...)

Pour le répertoire français, ils jouent les Caprices de Marianne ; certes, ce n'est pas un ouvrage majeur, mais on ne peut pas dire qu'ils ne proposent pas de nouveauté.

Sinon, tu raisonnes à l'envers : Bordeaux a un nombre de titres limités et ne peut donc pas explorer tous les répertoires chaque année… Ça a toujours été comme ça, et en l'occurrence, si tu n'exiges pas d'avoir les compositeurs que toi tu veux, tu as une programmation équilibrée. Beaucoup d'italien XIXe, certes, mais Bordeaux est loin d'être le pire en la matière, et le public étant difficile à déplacer, ce sont quand même les seuls titres qui font un minimum de billetterie, avec le baroque.

Vous avez eu un gros cycle Wagner depuis dix ans (Vaisseau, Tannhäuser, Lohengrin, deux fois Tristan…), forcément ça ne peut pas être tous les ans. Et les Maîtres, Parsifal ou Polyphème, ça pose des problèmes évidents de format et de finances.

DavidLeMarrec a écrit:

Cololi a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Au milieu des années 2000, c'était autrement problématique (six titres, ni rares ni prestigieux, dont une opérette…) ; là, quel est le problème au juste ?  L'absence de Wagner ?

C'est quoi le problème ?

2 Verdi, 1 Rossini ... + pas de Strauss, pas de Wagner, pas de Mozart, pas de Haendel, pas de Janacek, pas de compositeur russe, pas de Berg ... (et pas non plus un truc du genre Polyphème de Cras ... si ils voulaient mettre en avant la redécouverte du répertoire français ...)

Pour le répertoire français, ils jouent les Caprices de Marianne ; certes, ce n'est pas un ouvrage majeur, mais on ne peut pas dire qu'ils ne proposent pas de nouveauté.

Sinon, tu raisonnes à l'envers : Bordeaux a un nombre de titres limités et ne peut donc pas explorer tous les répertoires chaque année… Ça a toujours été comme ça, et en l'occurrence, si tu n'exiges pas d'avoir les compositeurs que toi tu veux, tu as une programmation équilibrée. Beaucoup d'italien XIXe, certes, mais Bordeaux est loin d'être le pire en la matière, et le public étant difficile à déplacer, ce sont quand même les seuls titres qui font un minimum de billetterie, avec le baroque.

Vous avez eu un gros cycle Wagner depuis dix ans (Vaisseau, Tannhäuser, Lohengrin, deux fois Tristan…), forcément ça ne peut pas être tous les ans. Et les Maîtres, Parsifal ou Polyphème, ça pose des problèmes évidents de format et de finances.

Désolé, mais je ne suis pas du tout, mais alors pas du tout convaincu

Il y a huit titres, et tu trouves déjà scandaleux qu'il manque… huit compositeurs (sans compter les italiens qui sont là…). Comment tu fais pour changer les œuvres d'une saison à l'autre ?

On en revient donc à ce que je disais plus haut : l'Opéra de Bordeaux DOIT être la copie conforme de l'Opéra de Paris et passer de 8 à 16 ou 17 opéras et, dans le même temps doubler le nombre de ballets, de concerts instrumentaux et de récitals vocaux. Et encore cololi trouvera le moyen de râler parce que :

- il n'y aura pas ses compositeurs chéris

- si l'Opéra de Bordeaux fait selon les désirs de cololi les impôts locaux vont être augmentés dans une proportions gargantuesques

- les distributions ne lui conviendront pas.

Bref, il faudra bien faire avec parce qu'on ne te demandera JAMAIS ton avis en haut lieu

DavidLeMarrec a écrit:

Il y a huit titres, et tu trouves déjà scandaleux qu'il manque… huit compositeurs (sans compter les italiens qui sont là…). Comment tu fais pour changer les œuvres d'une saison à l'autre ?

Je dis simplement que je n'y trouve pas du tout mon compte ... mais alors pas du tout. Chose plutôt rare ces dernières années ...
Je vais peut être aller voir Don Carlo et le Tour d'écrou ... mais ça risque fort d'être un maximum.

Ah, ça je m'en doute. (de toute façon, tu ne vas même pas voir Atys et Tristan, alors qu'est-ce que ça change si la saison est bonne, hein ? )

Comme tu disais qu'elle était mauvaise, je croyais que c'était un jugement de valeur sur la qualité de ses titres ou de ses distributions.

DavidLeMarrec a écrit:

Ah, ça je m'en doute. (de toute façon, tu ne vas même pas voir Atys et Tristan, alors qu'est-ce que ça change si la saison est bonne, hein ? )

Comme tu disais qu'elle était mauvaise, je croyais que c'était un jugement de valeur sur la qualité de ses titres ou de ses distributions.

Mais si, Tristan j'y suis allé (et donc tu n'as pas lu mon CR).
Oui, la valeur, c'est selon ma sensibilité. Quel autre juge ?

Si, si, j'y ai même répondu, il me semble ! C'est Dardanus où tu n'es pas allé.

(C'est que ta formulation prêtait à confusion : si tu dis que c'est mauvais, c'est que tu estimes que les gens n'ont pas bien fait leur boulot, ce qui est un peu différent du fait que tu n'y trouves pas personnellement ton compte. )

DavidLeMarrec a écrit:

Si, si, j'y ai même répondu, il me semble !  C'est Dardanus où tu n'es pas allé.

(C'est que ta formulation prêtait à confusion : si tu dis que c'est mauvais, c'est que tu estimes que les gens n'ont pas bien fait leur boulot, ce qui est un peu différent du fait que tu n'y trouves pas personnellement ton compte. )

Dardanus je le regrette ... mais je ne pouvais pas. Apparement un DVD va sortir.

Tu sais à quel point chez un rousseauiste on peut confondre sentiment et jugement  (et se prendre pour universel )
Après il n'en demeure pas moins que non ils font mal leur boulot : 3 italiens XIX° ....................  + opérette ...
J'ai rien contre l'opérette ... c'est très bien qu'ils en jouent ... mais là ça bouffe un "emplacement" opéra, alors je suis moins d'accord.

Et puis le Britten, je ne connais pas, donc je ne sais pas si je vais aimer. Mais je pense que je vais aller le voir.

Oui, va voir le Tour d'écrou ! Très bel opéra, un peu plus avant-gardiste que ce que fait Britten par ailleurs (enfin je dis ça, mais je ne connais pas très bien non plus). En tout cas c'est une musique assez originale je trouve, avec une ambiance assez unique.
Sinon, Samson et Dalila c'est pas trop mal.
A priori le programme ne me parle pas trop non plus, j'espère que tu pourras te rattraper sur les concerts symphoniques.

Cette saison ça sera Simon Boccanegra et Le tour d'écrou côté opéra pour moi.

Pour le reste, le concerto pour violon de John Adams m'intrigue et je pense que j'irai le découvrir. Je vais peut-être aussi me laisser tenter par le concert du Jerusalem Quartet.

J'ai rééxaminé la saison opératique début septembre et je passerai mon tour. On verra ce que donnera la saison 16/17

Verdi, Don Carlo (version de Milan)
27 septembre 2015
Auditorium de Bordeaux

Direction, Paul Daniel
Mise en scène, Charles Roubaud
Décors, Emmanuelle Favre
Costumes, Katia Duflot
Lumières, Marc Delamézière
Vidéo, Virgile Koering

Elisabetta, Elza van den Heever
Eboli, Keri Alkema
Tebaldo, Rihab Chaieb
Philippe II, Adrian Sâmpetrean
Don Carlo, Leonardo Caimi
Rodrigo, Tassis Christoyannis
Le Grand Inquisiteur, Wenwei Zhang
Un Moine, Patrick Bolleire
Le Comte de Lerma, Frédéric Reussard
Un Héraut Royal, Thomas Bettinger
Une voix céleste, Anaïs Constans

Chef de chœur, Salvatore Caputo
Orchestre National Bordeaux Aquitaine
Chœur de l’Opéra National de Bordeaux et Chœur Intermezzo

J'ai énormément apprécié ce Don Carlo ! Je dirais pour ma part qu'il fait partie des 3 ou 4 spectacles les plus marquants que j'ai vus récemment...

Alors que je connaissais par cœur l'opéra, cette interprétation par une distribution très jeune m'a beaucoup plu. On bénéficie d'un Posa excellent en Tassis Christoyannis : il rend le personnage tellement attachant que sa mort m'a réellement ému... Et quelle brillance dans l'aigu ! L'Eboli de Keri Alkema caractérise elle aussi bien son personnage de séductrice blessée -- même si la voix manque un peu de grâce dans la chanson du voile, son air Don fatale était intense.

Les autres chanteurs complètent efficacement la distribution, à l'exception d'Elza van den Heever qui m'a déçu pour la première fois : la voix est jolie certes mais on la sent détachée de son personnage, à tel point que ses interventions deviennent source d'ennui. Sa dispute avec le roi à l'acte 3 est particulièrement plate.

Par ailleurs, je félicite chaleureusement la direction de Paul Daniel qui insuffle un dynamisme au drame au lieu de tomber dans la facilité belcantiste. Le moindre thème prend son importance narrative. D'autant que l'orchestre au grand complet dans cette acoustique somptueuse sonne admirablement.

Enfin, j'ai été content de voir une mise en scène épurée (même si statique par moments) et sans figuration inutile qui perturberait mon attention. La vidéo est sobre et suffit à créer un climat distinct pour chaque tableau. (Idée très originale que de diffuser de l'encens dans la scène de l'autodafé !)

Un dernier mot pour le chœur excellent, placé de bonne façon à ce qu'il sonne bien sans gêner la scène -- dans les gradins en haut derrière la scène. J'ai été positivement étonné de son niveau plus élevé que dans mon souvenir. (Est-ce le fait de sa réunion avec un autre chœur pour l'occasion ? Ou la perspective de chanter avec Paul Daniel ?)

Perso j'ai zappé ce Don Carlo ... 4 actes, ce n'est pas Don Carlo, je trouve inadmissible qu'à l'heure actuelle on propose encore cette version. Et pourquoi pas la version française, c'est à dire la version originale ? Non, non décidément ...

Je préfère la mouture italienne de l'opéra dans les ensembles -- plus compact, harmoniquement plus audacieux et donc plus efficace dramatiquement, pour moi. Mais la perte du premier acte rend l'histoire plus difficile à comprendre, d'autant que certains thèmes y sont introduits qui vont être repris ensuite. La perte de l'échange des costumes entre Eboli et Élisabeth au 3 est aussi fâcheuse, car on ne comprend pas bien pourquoi Eboli et l'infant se rencontrent...

Personne parmi nos distingués bordelais n'est allé voir Samson et Dalila??
Alexandre Duhamel a posté sur Facebook une vidéo de l'air du Grand Prêtre... impressionnant! Si le couple principal était au niveau, ça devait être chouette!

Non, aucun concert pour moi cette année. Economie de temps, d'argent ... et le programme n'est pas du tout excitant ...

Cololi a écrit:

Non, aucun concert pour moi cette année. Economie de temps, d'argent ... et le programme n'est pas du tout excitant ...

Un Samson et Dalila, c'est pas "excitant"?? Autant je peux comprendre les autres arguments, autant là

Polyeucte a écrit:

Personne parmi nos distingués bordelais n'est allé voir Samson et Dalila??
Alexandre Duhamel a posté sur Facebook une vidéo de l'air du Grand Prêtre... impressionnant! Si le couple principal était au niveau, ça devait être chouette!

Je serai celui-là que vous n'attendiez guère

C'est vraiment agréable d'entendre la musique de Saint-Saens -- meme si ce n'est pas son opéra le plus réussi à mon gout : je pencherai plutot pour Henry VIII !
Paul Daniel dirige la plupart du temps très rapidement au prix de la lisibilité des motifs conducteurs, mais sait tout de meme offrir des beaux tableaux -- je pense à la deuxième partie de l'acte I. De la place où j'étais (au fond de la corbeille) il était pourtant difficile d'en profiter car les cordes étaient souvent couvertes par les vents en tutti.
Au niveau des chanteurs, j'ai retrouvé avec plaisir Aude Extrémo (entendue en Page dans Salomé avec Mireille Delunsch) : sa voix métallique est très séduisante, ses aigus sont assurés avec panache, mais on aimerait un peu de nuances notamment dans son duo avec Samson au II. Le triomphateur de la soirée est évidemment Stuart Skelton qui campe Samson avec une facilité déconcertante (et sans partition, comme sa partenaire). Il a une magnifique voix barytonnante mais ose des pianissimi à chaque fois que le texte le suggère : une très belle interprétation ! J'ai beaucoup moins apprécié Alexandre Duhamel, qui est resté quelconque meme lors de sa grande intervention au II.
Les choeurs ont l'air un peu moins à l'aise que dans Don Carlos le mois dernier (pourtant dans la meme configuration spatiale), néanmoins le choeur de basses au I était un très beau moment.

Pour moi, rendez-vous dans trois semaines pour Les Chevaliers de la Table Ronde !

Pour info :
Samson et Dalila
Saint-Saens
Représentation du 30 septembre 2015
Direction, Paul Daniel
Chef de chœur, Salvatore Caputo
Dalila, Aude Extrémo
Samson, Stuart Skelton
Le Grand Prêtre de Dagon, Alexandre Duhamel
Abimélech et un Vieillard hébreu, Nicolas Cavallier
Messager philistin, Jérémy Duffau
1er Philistin, Pierre Guillou
2e Philistin, Loick Cassin
Orchestre National Bordeaux Aquitaine
Chœur de l’Opéra National de Bordeaux

Merci!

Les chevaliers de la table ronde sont de passage à Bordeaux !
J'ai beaucoup ri dimanche : ce spectacle des Chevaliers est une grande réussite ! Il faut dire que la troupe des Brigands est très à l'aise dans l'opera-bouffe et on sent qu'ils aiment jouer la comédie. Ils sont électriques sur scène. Mais il n'y a jamais d'excès dans leur jeu. Par ailleurs la transposition fonctionne bien, les chevaliers étant ici très justement représentés en males primaires.  
Le chant n'est pas irreprochable, mais la diction parfaite compense largement. Une mention toute particulière à la voix métallique et très bien projetée de Remy Mathieu (elle sonne étrangement moins agréablement dans l'enregistrement que je me suis procuré à la sortie de la représentation).
La musique en elle-meme a de l'intéret la plupart du temps. Herve a voulu parodier certains traits de l'opera sérieux : je prends l'air de Totoche comme une parodie d'air d'opera seria avec cavatine triste, récit de changement et cabalette joyeuse. Autre exemple, l'ensemble de l'acte II est tout à fait digne d'un grand opéra.
En bref, deux heures très réjouissantes, que je vous enjoins à vivre : le spectacle est en tournée dans pas mal de théatres en France -- et meme en Italie !

Hervé
Les Chevaliers de la table ronde
22 novembre 2015

Compagnie Les Brigands
Direction, Christophe Grapperon

Mise en scène, costumes et scénographie, Pierre-André Weitz
Lumières, Bertrand Killy
Piano et chef de chant, Nicolas Ducloux
Transcription de la partition, Thibault Perrine
Musiciens de l'Orchestre National Bordeaux Aquitaine

Rodomont, le duc, Damien Bigourdan
Sacripant, sénéchal, Antoine Philippot
Merlin, enchanteur,Arnaud Marzorati
Médor,jeune ménestrel, Manuel Nuñez Camelino
Totoche,la duchesse, Ingrid Perruch
Angélique, sa belle-fille, Lara Neumann
Mélusine, magicienne, Chantal Santon Jeffery
Fleur-de-Neige, Clémentine Bourgoin
Roland, chevalier errant, Rémy Mathieu
Amadis des Gaules, David Ghilardi
Lancelot du Lac, Théophile Alexandre
Renaud de Montauban, Jérémie Delvert
Ogier le Danois, Pierre Lebon

Simon Boccanegra de Verdi au Grand-Théâtre !
Encore un très bon moment passé au Grand-Théâtre dimanche après-midi. Je découvrais Simon Boccanegra et je n'ai pas été déçu, d'autant que la distribution était soignée et la mise en scène réussie.
L'opéra en lui-même m'a étonné (positivement) par sa richesse dramatique : je m'attendais à du belcanto romantique un peu tonitruant, mais c'est en fait une œuvre où l'action prend le dessus de la musique. Ainsi, peu d'airs mais plus d'ensembles et de scènes avec récitatif accompagné, de quoi faire avancer l'histoire à grande vitesse. La première partie est ainsi très riche en retournements de situation et révélations...
La mise en scène de Catherine Marnas est sobre mais soutient bien le propos de l'histoire sans le trahir. L'idée de refléter la position sociale dans le costume permet de comprendre rapidement les relations entre les personnages d'un coup d'œil sur la scène.
Musicalement parlant, tout m'a paru réussi, avec une mention spéciale pour Rena Harms : sa voix est bien accrochée avec une émission en avant (loin des voix rondes et en arrière qu'on entend souvent dans Verdi). Tassis Christoyannis est excellent comme toujours et parvient à rendre son personnage humain et attachant. La direction de Paul Daniel est alerte et ne laisse pas la place à la contemplation, sauf à la toute fin, et c'est tant mieux pour faire avancer le drame.
Après un superbe Don Carlo il y a quelques mois, Verdi est décidément bien mis à l'honneur à Bordeaux, et avec ses opéras les plus intéressants pour moi !

Direction, Paul Daniel
Mise en scène, Catherine Marnas
Décors, Carlos Calvo
Costumes, Jean-Pierre Vergier
Lumières, Michel Theuil
Chef de chœur, Salvatore Caputo

Simon Boccanegra, Tassis Christoyannis
Jacopo Fiesco, Soloman Howard
Amelia Grimaldi, Rena Harms
Gabriele Adorno, Joshua Guerrero
Paolo Albiani, Alexandre Duhamel
Pietro, Cyril Rovery
Capitaine, Davit Sumbadze
Servante, Yeon-Ja Jung

Orchestre National Bordeaux Aquitaine
Chœur de l’Opéra National de Bordeaux

Bon d'habitude les programmes tombent aux alentours du 20 mai ... là il va falloir attendre le 27 juin ...