Carmen - Bieito - de Billy - ONP mars juillet

J'y vais le 25 mars, à la fois pour la mise en scène, et pour Alagna - les échos des premières représentations laissent augurer quelque chose de fort sur le plan scénaristique et musical : une Carmen dépouillée de ses espagnolades de bazar et des habituelles platitudes qui défigurent souvent ce chef d'oeuvre.

Montfort

Oui, on a juste la platitude de la transposition sous Franco...
Franchement, pour moi il n'y a pas grand chose qui est intéressant dans cette production... je trouve laid et vulgaire le visuel, Margaine il faut voir si elle affine un peu son chant mais en Carmen, je préfère une interprétation un peu plus nuancée que ce qu'elle propose souvent... et Alagna... oui il doit être bien. Mais bon... un Don José ne suffit pas à me faire me déplacer!

Polyeucte a écrit:

Oui, on a juste la platitude de la transposition sous Franco...
Franchement, pour moi il n'y a pas grand chose qui est intéressant dans cette production... je trouve laid et vulgaire le visuel, Margaine il faut voir si elle affine un peu son chant mais en Carmen, je préfère une interprétation un peu plus nuancée que ce qu'elle propose souvent... et Alagna... oui il doit être bien. Mais bon... un Don José ne suffit pas à me faire me déplacer!

Les avis et critiques sur cette production sont très différents du tien.
J'en parlerai en détail lorsque je l'aurai vue.

Montfort

Oui je sais bien... tout le monde crie au génie pour Margaine (comme pour Hunold par exemple...), et Beito aurait trouvé le ton juste...
Ben pour moi, le ton juste avait été trouvé avec Adrian Noble dans une veine traditionnelle... et dans le genre révision, j'attends plus avec curiosité ce que fera Tcherniakov à Aix que ce Beito.

Polyeucte a écrit:

Oui je sais bien... tout le monde crie au génie pour Margaine (comme pour Hunold par exemple...), et Beito aurait trouvé le ton juste...
Ben pour moi, le ton juste avait été trouvé avec Adrian Noble dans une veine traditionnelle... et dans le genre révision, j'attends plus avec curiosité ce que fera Tcherniakov à Aix que ce Beito.

Peut etre, mais contrairement à toi je pourrai en parler en connaissance de cause puisque moi, j'aurai vu le spectacle....
Ceci dit, je te rejoint sur Noble.

Montfort

Montfort a écrit:

Peut etre, mais contrairement à toi je pourrai en parler en connaissance de cause puisque moi, j'aurai vu le spectacle....

Je ne dis pas le contraire... je réagissais juste à l'origine sur le fait que Beito aurait dépouillé Carmen de ses espagnolades et platitudes habituelles. Pour moi il a juste plaqué d'autres espagnolades. Plus "trangresssives" mais pas plus intéressantes.

Polyeucte a écrit:

Montfort a écrit:

Peut etre, mais contrairement à toi je pourrai en parler en connaissance de cause puisque moi, j'aurai vu le spectacle....

Je ne dis pas le contraire... je réagissais juste à l'origine sur le fait que Beito aurait dépouillé Carmen de ses espagnolades et platitudes habituelles. Pour moi il a juste plaqué d'autres espagnolades. Plus "trangresssives" mais pas plus intéressantes.

En fait de "platitudes" Bieito a une solide réputation de provocateur - pour cette raison j'ai hésité à aller voir ce spectacle - mais c'est une mise en scène qui a déjà été beaucoup donnée : Madrid, Barcelone, Turin... - j'ai donc lu des commentaires à son sujet, dans l'ensemble très positifs - il y a quelques provocs de type sexuel, mais à coté une construction dramatique très solide..
Donc attendons de voir....

 Montfort

Elle est très bien cette mise en scène, c'est sorti en DVD depuis un certain temps, dirigé par Piollet. (le problème reste la diction d'Uria-Monzon)

Pas tellement provocatrice j'ai trouvé, mais efficace et touchant juste.

J'y vais le 19 mars.

Vu hier soir, a priori pour RA et l'oeuvre. Alagna reste un Don José magnifique, projection impressionante (deja entendu plusieurs fois à Bastille) et son timbre est encore bluffant. Bon, je lui reproche le passage en voix de tete à la fin de son air: il triche mais c'est fait avec gout et ca peut se défendre si on n'est plus capable de mixer des aigus piano. Belle ligne de chant sans effets véristes déplacés: un grand Don José encore aujourd'hui. Pour la ligne de chant, je n'en dirai pas autant de C Margaine, qui gaspille (par moments) sa magnifique voix par des effets véristes completement inutiles.... Mais elle devient sobre à la fin pour donner avec RA une scene finale magnifique. Direction intelligente du jeune je ne sais plus qui... (où est passé Bringuier?)
Bon, le défaut le la mise en scene pour moi c'est qu'elle tire C Margaine du coté des Carmens un peu trop vulgaires, non dans le jeu mais dans le chant. Il faudrait qu'un chef comme Muti ou Levine la prenne en main et lui réapprenne le role: elle pourrait etre une grande Carmen. La, elle impressionne et obtient un gros succes grace à sa voix mais pour l'interprétation, MN Lemieux au TCE était au-dessus.

Très bon spectacle pour cette représentation du 19 mars dirigée par Bertrand De Billy, mise en scène assez efficace, bonne distribution, Margaine pas follement intéressante, mais du beau son (et puissant!), Alagna toujours très bon dans ce rôle, assez sobre de chant, Kurzak un peu incompréhensible quand même, Tagliovini assez quelconque.

Représentation du 25 mars

 Carmen : Clémentine Margaine
 Micaela : Aleksandra Kurzak
 Frasquita : Vannina Santoni
 Mercedes : Antoinette Dennefeld
 Don José : Roberto Alagna
 Escamillo : Roberto Tagliavini
 Zuniga : François Lis
 Le Dancaire : Boris Grappe
 Le Remendado : François Rougier
 Zuniga : François Lis
 Moralès : Jean - Luc Ballestra
 
 Mise en scène : Calixto Bieito
 Scénographie : Alfons Flores

 Choeurs de l'Opéra de Paris - José Luis Basso
 Maîtrise des Hauts de Seine
 Bertrand de Billy

 Cette mise en scène - qui tourne dans différents théatres depuis une vingtaine d'année - fait couler beaucoup d'encre : et de fait il serait facile de s’arrêter à certains détails provocateurs, notamment quelques obscénités surtout visibles aux deux premiers actes - mais ce serait passer à coté de l'essentiel : Bieito a réussi un superbe travail dramatique, avec une direction d'acteur incroyablement efficace, qui culmine dans la scène finale.
Il nous donne à voir un univers sordide, qui est bien celui de l'oeuvre - j'avais lu que des mouvements divers se produisaient dans la salle - ça n'a pas été le cas hier, sauf au moment de la séquence du "torero nu", où un individu a crié "à poil !" - cette courte séquence, totalement hors livret est intrigante, mais je l'ai trouvée plutot réussie : que signifie - t elle ? En tout cas c'est salutaire de nous avoir délivré de l'Espagne de carte postale qu'on trouve dans beaucoup de mise en scène - le summum du genre étant le film de Karajan avec Bumbry !
Très grandes satisfactions coté chant.
Là encore j'ai lu des commentaires réservés sur Clémentine Margaine : elle a été à tous égards une superbe Carmen, tirant le personnage dans sa dimension sensuelle plutot que féministe - voix puissante, colorée, très bien menée.
Très belle Micaela - pourquoi ce crétin de José ne l'épouse - t - il pas ? Il a un lourd secret "Il faut que sa mère lui pardonne"....
Alagna superbe de vaillance vocale, diction exemplaire, et incarnation incroyable.
Escamillo - comme presque toujours - totalement mou !
Et tous les autres très bien.
Et une mention d'excellence pour le choeur, sur le plan musical - mais aussi scénique - l'impression de foule au moment du défilé des quadrilles est stupéfiante.
Belle direction dans l'ensemble, avec un ou deux passages un peu trop vifs - sait -on pourquoi Bringuier a jeté l'éponge ?

Au total une soirée mémorable.

Des critiques :
http://www.concertonet.com/scripts/review.php?ID_review=12189
http://www.forumopera.com/carmen-paris-bastille-paris-bastille-un-gout-dinacheve-et-de-grandiose
http://www.altamusica.com/concerts/document.php?action=MoreDocument&DocRef=6213&DossierRef=5679
http://www.anaclase.com/chroniques/carmen-7
http://www.resmusica.com/2017/03/13/carmen-a-lopera-de-paris-entre-miracle-et-frustrations/

 Montfort

Pour ma part, ce sera pour demain soir ... et j'ai hâte.

J’étais à la représentation du dimanche 2 avril, les protagonistes:


Direction musicale: Giacomo Sagripanti
Mise en scène: Calixto Bieito

Carmen : Varduhi Abrahamyan
Don José: Bryan Hymel
Micaëla: Aleksandra Kurzak
Escamillo : Roberto Tagliavini
Le Dancaïre: Boris Grappe
Le Remendado: François Rougier
Zuniga : François Lis
Frasquita: Vannina Santoni
Mercédès :Antoinette Dennefeld
Moralès :Jean-Luc Ballestra

Concernant la mise en scène: bien oui on insiste sur le coté lubrique des soldats, Carmen est mi allumeuse mi femme libérée,  Don José en victime d'un amour aveugle.
Au début du 3eme acte, on a droit a un torero qui se déshabille complétement sur scène pour affronter la bête à cornes; on se demande un peu pourquoi.
C'est sur que sous Napoléon III on était moins direct, mais son reste dans l’esprit de l’œuvre.

Cote chant, Carmen et Don José étaient très bon, avec beaucoup de sensualité et de passion. Par contre dans les quelques passages parlé, c'était moins bien.
Micaela, trés bien, tout comme Escamillo et les bohemiennes.

Les choeurs et l'orchestre au niveau habituel +++

Même si cette mise en scène cherche à "choquer le bourgeois" de façon assez simpliste et gratuite, et que ça ravi le bobo; j'ai bien aimé. C'est peu être mon coté bobo.

La dernière représentation d'apparat du 16 juillet avec Elina Garanca dans le rôle titre est disponible sur Culturebox.
La MES (déjà ancienne) est amha de haut niveau et colle vraiment à la psychologie humaine sous-jacente dans l'oeuvre. C'est pas beau ça ?

shushu a écrit:

La dernière représentation d'apparat du 16 juillet avec Elina Garanca dans le rôle titre est disponible sur Culturebox.

J'ai eu la chance d'y être, sans doute la plus belle soirée d'opéra de la saison pour ma part (sans commune mesure après une précédente représentation à laquelle j'avais assisté en mars) : un plateau et un orchestre en feu du début à la fin, sans doute une combinaison des effets dernière + représentation unique avec Garanca.
Un gros bémol pour Agresta (incompréhensible et pas très émouvante).
Bravo à Mark Elder pour sa direction très engagée, pas toujours des plus subtiles mais très efficace. Par rapport à De Billy...

Comme ça a été déjà dit ici, mise en scène passionnante de bout en bout, impossible de s'ennuyer, on est saisit dès la première scène.