Philharmonie - Beethoven - Bruckner - Uchida - Haitink 30 V

Ce soir :

Beethoven : concerto pour piano No 3
Bruckner : symphonie No 9

Mitsouko Ushida
L S O - Bernard Hatink

Montfort

Déjà entendu Haitink dans la 9e de Bruckner, il y a 2 ans avec le National à Radio France, c'était formidable.

Donc j'y serai !

Eh bien contre toute attente, c'est le concerto qui marquera les mémoires, et pour longtemps ! Une version parfaite, en fait, par une exceptionnelle Mitsuko Uchida, tout en délicatesse. La projection n'est pas énorme mais suffisante, accompagnée par un orchestre volontairement en retrait et dominé par le formidable timbalier. Très grosse ovation à la fin, assez rare pour un concerto de Beethoven, mais curieusement elle a refusé de jouer un bis, malgré l'instance du public et de l'orchestre.

Comme il y a 2 ans à Radio France, Haitink prend tout son temps pour développer la 9e de Bruckner, mais c'est tellement lent que les cuivres sont au bord de la rupture tout le temps (et commettent inévitablement un nombre conséquent de couacs pour une formation de cette trempe). J'avais beaucoup aimé sa prestation avec l'ONF mais, entre temps, j'ai entendu Inbal avec le Philhar, et j'avoue préférer ce genre de versions plus mordantes.
Le sommet sera le Scherzo, effrayant et implacable, avant un bel Adagio finale, un peu gâché par 2-3 entrées de cors & trompettes pas du tout nettes (il faut dire que la battue d'Haitink est vraiment réduite au strict minimum et très espacée, ça ne doit pas être évident de suivre), mais tout cela avait quand même beaucoup de tenue et d'élégance.

C'était donc très bien !

Magnifique concert, dans une Philharmonie comble, avec un public attentif - pas de toux !! et débordant d'enthousiasme à la fin.

J'étais venu pour Bruckner, mais le 3ème de Beethoven m'a comblé: j'écoute en boucle ce concerto par Argerich et Abbado, et l'interprétation d'Ushida, tout en se situant stylistiquement aux antipodes - retenue, délicatesse, m'a particulièrement impressionnée.
J'aurais apprécié un bis, mais il y avait une suite substantielle au programme...
Pour moi la IX de Bruckner évoque une atmosphère brumeuse, presque fantomatique - Haitink en a donné une lecture très différente : dès les premières mesures le ton était donné : puissant et lumineux, et ce n'est que dans la coda de l'adagio qu'on retrouve, avec le somptueux pupitre de cors cette atmosphère.
Orchestre superlatif, dans toutes ses composantes, notamment quel timbalier !!
Il y a aussi un contraste presque incroyable, entre le vieillard précautionneux - il a 88 ans - qui s'avance vers le podium et le démiurge qui déploie des tutti fff !

Montfort

Une critique, à laquelle j'adhère pleinement concernant l'interprétation de Bruckner :

https://bachtrack.com/fr_FR/critique-bernard-haitink-mitsuko-uchida-london-symphony-orchestra-philharmonie-paris-mai-2017

Montfort

J’étais à la Philharmonie ce mardi soir et c’est vraiment un très, très beau concert qu’Uchida, Haitink  et le LSO nous ont offert. J’ai moi aussi été comblé par le concerto de Beethoven, atypique, étonnamment féminin, subtil et élégant. Uchida s’y est montrée magnifiquement inspirée et l’accompagnement du LSO et de Haitink était la perfection même. Une mention spéciale pour les petites timbales qui furent du plus merveilleux effet. Sans doute l'une des plus belles versions de ce concerto qu'il m'ait été donné d'écouter.

La neuvième de Bruckner ne m’a pas déçu non plus, même si j’aurais aimé parfois davantage d’incisivité. Mais l’approche très intériorisée de Haitink (magnifique adagio final) n’était pas banale et habitée d’un bout à l’autre, avec un refus évident de tout effet spectaculaire. Comme tomseche, je déplore néanmoins le manque de propreté de plusieurs entrées des cuivres.

L'immense ovation finale, bien méritée, fut à la hauteur du concert.

Et puis quelle acoustique . C’est ma seconde visite de la salle et assurément pas la dernière .

J'ai détesté Mitsuko Uchida. "Strum und Drang pesant et chichiteux”.  
La pédale droite enfoncée quasi en
permanence donne un son lourd, baveux, boursouflé,  tuant
toute interaction avec l'orchestre, qui semblait dans un autre
monde. Je lis que Bernard Haitink dirigeait assis (le piano me cachait
le chef).  Je le comprends volontiers. C'est bien la première fois
que je trouve le LSO pas en place et ennuyeux.

Très belle symphonie de Bruckner.

ofrex a écrit:

J'ai détesté Mitsuko Uchida. "Strum und Drang pesant et chichiteux”.  
La pédale droite enfoncée quasi en
permanence donne un son lourd, baveux, boursouflé,  tuant
toute interaction avec l'orchestre, qui semblait dans un autre
monde. Je lis que Bernard Haitink dirigeait assis (le piano me cachait
le chef).  Je le comprends volontiers. C'est bien la première fois
que je trouve le LSO pas en place et ennuyeux.

Très belle symphonie de Bruckner.

Je suppose que ces commentaires sur Uchida relèvent du gag : son interprétation a été à l'exact opposé, et évidemment Haitink dirigeait debout...

Une autre critique de ce concert :

http://www.resmusica.com/2017/06/02/tres-grande-soiree-a-la-philharmonie-avec-bernard-haitink-et-mitsuko-uchida/

Montfort

Oui, ça ressemble à une maladroite tentative de catégorie 2. Je n'étais évidemment pas à ce concert, mais pour avoir souvent entendu Mitsuko Uchida en concert par le passé, j'ai vraiment beaucoup de mal à associer son nom avec «"Strum und Drang pesant et chichiteux” [...] pédale droite enfoncée quasi en permanence [...] son lourd, baveux, boursouflé»: sans même tenir compte des témoignages concordants de tomseche89, Montfort et Anaxagore, j'aurais trouvé du moins plus crédible une critique négative du style «interprétation trop retenue, son manquant d'ampleur».

Là, ça me fait un peu le même effet que si on me parlait des innombrables défaillances digitales de Hamelin ou des excès interprétatifs de Tiberghien.

Benedictus a écrit:

Oui, ça ressemble à une maladroite tentative de catégorie 2. Je n'étais évidemment pas à ce concert, mais pour avoir souvent entendu Mitsuko Uchida en concert par le passé, j'ai vraiment beaucoup de mal à associer son nom avec «"Strum und Drang pesant et chichiteux” [...] pédale droite enfoncée quasi en permanence [...] son lourd, baveux, boursouflé»: sans même tenir compte des témoignages concordants de tomseche89, Montfort et Anaxagore, j'aurais trouvé du moins plus crédible une critique négative du style «interprétation trop retenue, son manquant d'ampleur».

Là, ça me fait un peu le même effet que si on me parlait des innombrables défaillances digitales de Hamelin ou des excès interprétatifs de Tiberghien.

Diable, Madame Uchida a tout un fan club, l'insulte à la bouche si l'on ose critiquer une prestation de son idole.

ofrex a écrit:

Benedictus a écrit:

Oui, ça ressemble à une maladroite tentative de catégorie 2. Je n'étais évidemment pas à ce concert, mais pour avoir souvent entendu Mitsuko Uchida en concert par le passé, j'ai vraiment beaucoup de mal à associer son nom avec «"Strum und Drang pesant et chichiteux” [...] pédale droite enfoncée quasi en permanence [...] son lourd, baveux, boursouflé»: sans même tenir compte des témoignages concordants de tomseche89, Montfort et Anaxagore, j'aurais trouvé du moins plus crédible une critique négative du style «interprétation trop retenue, son manquant d'ampleur».

Là, ça me fait un peu le même effet que si on me parlait des innombrables défaillances digitales de Hamelin ou des excès interprétatifs de Tiberghien.

Diable, Madame Uchida a tout un fan club, l'insulte à la bouche si l'on ose critiquer une prestation de son idole.

Ce commentaire est assez mal venu :
Personnellement je ne fais parti du "fan club" d'une pianiste que je découvrais - incidemment je ne fais parti d'aucun fan club.
Autrement le principe d'un forum comme celui - ci est d'échanger des avis, qui peuvent etre contradictoires, et chacun est libre de ses jugements - une certaine modération est de mise dans les échanges - mon sentiment est que les réponses faites à ton commentaire respectaient ce principe et aucune insulte à ton encontre n'a été proférée.

Montfort

Une autre :

http://www.altamusica.com/concerts/document.php?action=MoreDocument&DocRef=6281&DossierRef=5747

L'auteur a beaucoup aimé l'interprétation de Bruckner, mais pas Uchida, pour des raisons apparemment autres que celles de notre ami Ofrex.

Montfort

En effet, et c'est bien ce que je voulais dire: «[...] impersonnel. Net, sage, [...] sonorité courte [...] détachés sans fantaisie ni rebondissement» - même si c'est sévère, ça me semble du moins une critique plausible du jeu de la pianiste, pour ce que j'en connais.

Montfort a écrit:

Une autre :

http://www.altamusica.com/concerts/document.php?action=MoreDocument&DocRef=6281&DossierRef=5747

L'auteur a beaucoup aimé l'interprétation de Bruckner, mais pas Uchida, pour des raisons apparemment autres que celles de notre ami Ofrex.

Montfort

"Parfois brouillés de pédale, .."
"La lourdeur de ce jeu persiste dans le Rondo, "

Je suis bien d'accord