Vos rêves...

Je suis dans les couloirs du RER à Paris, complètement paumé, j'ai perdu mes affaires. Je vois, dans un bac à plantes incrusté dans le mur (sic), un sac à dos ouvert, le contenu éparpillé. Ça ressemble au mien, mais la carte d'identité m'indique qu'il appartient en fait à une autre personne. Tant pis, il y a un paquet de tabac, des feuilles, un briquet, je les prends quand même. En me relevant je tombe nez à nez avec une dame asiatique qui me demande quelque chose dans un mauvais français ; je comprends vite qu'il s'agit d'une arnaqueuse, lui mets ma main ouverte devant le visage pour l'éloigner. Mais elle insiste, me suit, alors je lui envoie une grosse béquille dans la cuisse. Alors qu'elle se plaint, je lui explique : "oui mais je vous ai demandé de me laisser, vous avez insisté et c'est très malpoli, alors moi je protège ma liberté". (sic)

Sur le quai du RER je rencontre mon père, qui me trouve manifestement un peu débile d'avoir perdu ainsi mes affaires. "Et ton portable, il est où ? J'ai appelé, ça ne répond pas !". Je monte dans le train, évitant une sorte de marginal cybernétique de 2 mètres de haut, avec la moitié du visage et du corps incrusté de mécanismes et de lambeaux de peau. Une fois dans le wagon il se met à réciter des poèmes ridicules sur un ton étonnamment affable, il gêne tout le monde mais un petit garçon, par compassion, lui dit "c'est joli".

Je suis maintenant en compagnie d'un pote que je n'ai pas vu depuis assez longtemps. On regarde le paysage par la vitre du train, la Seine, les forêts de plus en plus nombreuses à mesure qu'on s'éloigne de Paris. Sur les bords de Seine, il y a plusieurs personnes allongées, en train de bronzer les fesses à l'air, et ça nous fait bien rigoler. Mais tout à coup, on s'aperçoit qu'on devait aller à Paris, et qu'on s'est bêtement trompés de direction. "Meeeerde ! Les cons !".

Plutôt que descendre et prendre le prochain en sens inverse, on décide de couper par la Forêt de Fontainebleau. Pour cela, on traverse d'abord la Seine, à la nage puis en canoë. Arrivés sur la rive, on doit escalader un chemin très pentu et boueux. Après quelques glissades, j'arrive en haut, et m'aperçois que la pente est constituée de petites marches sur lesquelles, comme dans un café branché, sont fixés une multitude de petits tracts ou affichettes., au milieu desquels une carte d'école de musique au nom d'Elvira : "Cours de solfège, salle Gustav Mahler". (siiic!)

Après cette escalade, je croise une brigade de police en train d'extraire du matériel de randonnée d'une cachette dissimulée dans un talus. Mais ils me laissent passer sans embrouille, tout va bien.

J'ai rejoint mon pote, nous arrivons dans une sorte de château qui sert vraisemblablement d'école de musique à l'ancienne, un peu dans l'esprit de Harry Potter. Au hasard d'un couloir, une dame à l'aspect un peu lunatique est en train de faire chanter une assemblée de jeunes enfants en s'accompagnant d'une sorte de vihuela da braccio à deux manches.
Un peu plus loin j'aperçois un bac de partitions rempli de livres d'écriture musicale un peu poussiéreux, chacun semblant traiter du style d'un compositeur précis. Pendant que je fouine dans ce bac, je suis dérangé un instant par un vieux bonhomme désagréable qui cherche quelque chose dans le bac voisin, en chantant très fort, ce qui m'empêche de me concentrer sur la musique.
J'ouvre le Janacek, petit et étroit comme un Actes Sud : aïe ! c'est bourré de double-dièses... D'autres sont plus grands, du même format que des coffrets de vinyles, et ils contienne td'ailleurs de nombreux disque noirs, eux aussi un peu vieux d'aspect. L'un de ces coffrtes est consacré à un chef d'orchestre, Sawallisch je crois, et je m'étonne qu'un livre d'écriture lui soit consacré.

Arrive ma soeur, qui m'avertit que notre père fait une fête dans une heure à peine, à Paris (sûrement le rendez-vous manqué, donc) et qu'il souhaite une participation musicale : déjà, que je chante quelque chose en solo devant tout le monde, et qu'ensuite ses 4 enfants se réunissent pour chanter en choeur. Je suis furieux : "Mais de quel droit il exige ça ? Et dans à peine une heure, en plus, mais c'est impossible !".

Maa soeur semble s'être rabattue sur l'idée de trouver un pianiste de jazz en remplacement, et elle cherche dans l'annuaire en urgence : "ça doiit quand même bien être possible de trouver un pianiste de jazz dans le coin pour dans une heure :".

Je me retrouve embarqué à jouer dans un tout autre concert, dans le parc d'un manoir très chic. Un piano est caché dans une haie, près d'un groupe d'arbres très touffus et très bas. Cela doit faire partie des consignes, j'altenre le piano avec une sorte d'incantation primitive qui consiste à réciter une formule poétique obscure, tout en frottant le feuillage pour m'imprégner de son humidité. Puis je joue au piano une sorte de jazz-variétoche très lent, inspiré de cette communion mystique avec la nature.

Une fois la prestation terminée, je m'éloigne et constate que, contrairement à d'autres musiciens en poste un peu plus loin dans le parc, je n'ai aucun spectateur et personne ne m'a écouté. "C'est pas grave", je me dis, "j'ai bien aimé quand même".