Quizz "Paroles et Musique" (5)

Roderick a écrit:

L’amour paternel n’est pas, pour mon âme,
Une source de douceur, non, non.
Dieu dans sa colère en fait pour moi
Une torture atroce, un supplice infernal !

Les adjectifs m'évoquent l'italien, la situation un opéra russe… j'ai bon quelque part ?

En tout cas, quelque chose de familier (mais il faut dire qu'on a ça dans à peu près tous les opéras de Verdi, pour commencer…).

DavidLeMarrec a écrit:

Les adjectifs m'évoquent l'italien, la situation un opéra russe… j'ai bon quelque part ?

En tout cas, quelque chose de familier (mais il faut dire qu'on a ça dans à peu près tous les opéras de Verdi, pour commencer…).

Voilà voilà

On dirait un lys coupé
Par un faucheur cruel...
Par un faucheur cruel...
Un ange exilé
Par ordre du ciel.
Hélas !

I due Foscari, en bonne logique !

Non

Alors I Masnadieri !

Encore quelques années !

Une fureur jalouse brûle en mon cœur !
J’aime ta fille... et voilà un an,
Je t’ai demandé sa main : tu n’as pas refusé,
Et maintenant le sort m’est plus favorable,
Maintenant que le nouveau seigneur m’accorde plus de faveurs
Que le seigneur défunt, tu oses piétiner ta promesse !...

Ah, mais ça c'est Wurm !
Le deuxième extrait ne me dit rien, c'est où ? (pourtant, j'ai vu découvert l'œuvre avec livret, je l'ai vue sur scène, revue récemment dans une version vidéo… je devrais être à peu près au clair sur les situations !)

Franchement, c'est une honte que la jumelle de Calbo ne rôde pas ici, en dépit de mes appels sur le fil où elle cause…

Oui, le chœur d'introduction de l'acte III, pas un moment décisif dans le fil de l'histoire, mais j'aime assez ce passage...

Je le réécoute en ce moment et j'aime finalement beaucoup cet opéra, et en particulier son livret. Il me semble assez mésestimé sans que je sache trop pourquoi...

Si tu parles du livret, je peux te dire pourquoi (je le trouve exécrable) : le ressort du chantage sur un seul personnage, c'est quand même bien facile, et puis le côté persécution, quiproquos absurdes, ça va tellement loin, ça paraît à la fois dérisoire et pas très crédible.

La pièce, sans être un chef-d'œuvre incommensurable, fonctionne mieux – j'ai réussi à la voir sur scène, mais en russe.

En revanche, musicalement, tous les spécialistes de Verdi placent Luisa Miller (tant pis, on le dit, sinon notre conversation va devenir complètement obscure…) comme le tournant de la maturité (et, de fait, après Legnano vraiment post-belcantiste et assez sans intérêt, on est passé au Verdi sophistiqué qui fait exploser les numéros, celui de Stiffelio et de Rigoletto !).

DavidLeMarrec a écrit:

[...]quiproquos absurdes, ça va tellement loin, ça paraît à la fois dérisoire et pas très crédible.

En fait, ça doit être pour ça que j'aime bien  

DavidLeMarrec a écrit:

[...] musicalement, tous les spécialistes de Verdi placent Luisa Miller comme le tournant de la maturité

Ah ? je ne savais pas, je comprends mieux.

DavidLeMarrec a écrit:

Ah, mais ça c'est Wurm !
Le deuxième extrait ne me dit rien, c'est où ?  (pourtant, j'ai vu découvert l'œuvre avec livret, je l'ai vue sur scène, revue récemment dans une version vidéo… je devrais être à peu près au clair sur les situations !)

Franchement, c'est une honte que la jumelle de Calbo ne rôde pas ici, en dépit de mes appels sur le fil où elle cause…

J'ai été très refroidie par la série de "non" à laquelle j'ai eu droit, j'ai donc décidé de me tenir éloignée de ce "jeu" qui ne veut pas de moi

DavidLeMarrec a écrit:

Vois l'onde funeste courir, teinte de sang. Flammes… ruines… le tyran [adjectif de nationalité] laisse à peine cette étroite bande de sable à mon pied royal.

Italien, XVIIᵉ ou début XVIIIᵉ?

luisa miller a écrit:

J'ai été très refroidie par la série de "non" à laquelle j'ai eu droit, j'ai donc décidé de me tenir éloignée de ce "jeu" qui ne veut pas de moi

Mais si, la preuve! (c'est juste que, bon, comme il nous arrive parfois de citer des textes qui ne sont ni du seria ni du belcanto, forcément...)

Oui, on t'a proposé de prendre la main aussi… C'est dommage.

Benedictus a écrit:

Italien, XVIIᵉ ou début XVIIIᵉ?

Exact (seconde proposition), je suis impressionné.

Vu le contenu (flammes et ruine, tyran étranger, roi dépossédé), je dirais bien Motezuma.

Je m'étais dit « c'est dimanche, j'ai de la lecture à faire, je ne serai pas loin d'un ordinateur, je peux choiir un truc un peu plus difficile que d'habitude, j'aurai le temps d'animer – par exemple un seria avec des descriptions ».

Bon.

Début de Motezuma en effet.

DavidLeMarrec a écrit:

Je m'étais dit « c'est dimanche, j'ai de la lecture à faire, je ne serai pas loin d'un ordinateur, je peux choiir un truc un peu plus difficile que d'habitude, j'aurai le temps d'animer – par exemple un seria avec des descriptions ».
Bon.

Ben oui, mais alors, quelle idée de choisir un des cinq seria intéressants parmi les milliers de titres que compte l'histoire du genre? Et puis, un extrait qui fait sens par rapport à un contexte, en plus...
Tu n'avais pas sous le coude un Métastase-Porpora, du style Machino in Bidulia où quelqu'un raconte que son cœur est comme un navire en proie au vents contraires (entre deux ah-ah-ahahahah-ah-aaAAAh!)

De toute manière, je dois passer la main, je risque de ne pas être de retour devant mon ordi avant assez tard dans la soirée.

Ce n'était pas un extrait si caractéristique que ça (pas parlé de la fille, de la nature des ennemis, du lieu…), ta connaissance de l'opéra seria de la géopolitique mexicaine du XVIe siècle est hors de pair, c'est tout.

DavidLeMarrec a écrit:

Oui, on t'a proposé de prendre la main aussi… C'est dommage.

Benedictus a écrit:

Italien, XVIIᵉ ou début XVIIIᵉ?

Exact (seconde proposition), je suis impressionné.

Ca ne m'intéresse plus. Chat échaudé craint l'eau froide

Bon, comme tu veux. La main est libre là, tu vois.

(Mais comme on joue surtout pour occuper Rubato, je ne vais pas me hâter de proposer quelque chose en son absence.)

Roderick a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

[...] musicalement, tous les spécialistes de Verdi placent Luisa Miller comme le tournant de la maturité

Ah ? je ne savais pas, je comprends mieux.

On cite souvent Macbeth comme rupture (en esprit) avec le belcanto, mais formellement, Verdi en reste tributaire encore assez longtemps, jusqu'à Luisa Miller le lien est étroit (même dans les plus aboutis comme Il Corsaro, même comme dans celui précède immédiatement Luisa, La Battaglia di Legnano). C'est vraiment avec Luisa Miller, puis Stiffelio qu'il assume pleinement une liberté structurelle très neuve (et sans égale à Italie, à en juger par les partitions que j'ai vu passer…).

Sauf que La battaglia di Legnano et Stiffelio sont loin d'être des chefs d'oeuvres, même s'il y a de très belles pages par ailleurs. D'autres opéras de Verdi, Moi même, Nabucco, Rigoletto, Trovatore par exemple sont nettement plus aboutis. Pour Stiffelio, je vous invite à relire mon CR dans le fil ad hoc, pour La battaglia di Legnano je l'enverrai par MP à ceux/celles qui me le demanderons

La Battaglia n'est même pas loin d'être un nanar, mais Stiffelio, non, c'est un des tout meilleurs Verdi, à peine en deçà de Rigoletto et du Trouvère ! Les ensembles sont extraordinaires en particulier : le duo de confrontation, le quatuor du cimetière (« Un accento proferite »), le pardon final, on est quand même à des sommets de liberté dramatique et d'invention musicale…

Avant Otello et Falstaff, je ne crois pas qu'il ait écrit un autre opéra qui soit formellement si libre, et quel livret ! Pour cette raison (mais là, c'est clairement personnel et débattable), je l'aime beaucoup plus que Miller.

C'est avec Oberto et le Corsaire un des titres les plus injustement négligés de Verdi… (alors que Foscari, Masnadieri ou Legnano, on voit pourquoi ce n'est pas donné tous les jours)

Pour Stiffelio, pas vraiment d'accord surtout quand on écoute un CD de moi même, de Rigoletto ou de Macbeth. Mais, je suis d'accord, c'est un opéra très/trop rare tout comme Aroldo (Jamais donné à ma connaissance depuis sa création), La battaglia di Legnano, Un jour de règne, Jérusalem, I lombardi ... Quant à La battaglia di Legnano, elle a été supplanté par moi même et Rigoletto et même si le livret est assez faiblard, c'est pas une raison pour le traiter de Nanar, nan mais

DavidLeMarrec a écrit:

La main est libre là

bien, comme Luisa n'en veut pas, je m’immisce à nouveau donc :

Assez facile cette fois:


Un air maladivement tendre
A la fois charmant et fatal
Qui vous fait mal,
Et qu’on voudrait toujours entendre
Un air comme en soupire aux cieux
L’ange amoureux.

luisa miller a écrit:

Pour Stiffelio, pas vraiment d'accord surtout quand on écoute un CD de moi même, de Rigoletto ou de Macbeth.

Macbeth a son importance historique, mais on est très en deçà de la maturité de Stiffelio : les numéros sont bien rigides, et les scènes n'ont pas un relief musical très poussé ; c'est neuf dramatiquement, mais musicalement on reste dans du post-belcanto pas très nourrissant.

(D'ailleurs, deux airs sublimes de baryton, mais je crois que j'aime encore davantage « Lina, pensai che un angelo » que « Pietà, rispetto, amore ».)

Citation :

Mais, je suis d'accord, c'est un opéra très/trop rare tout comme Aroldo (Jamais donné à ma connaissance depuis sa création)

Si, si, bien sûr. Très rarement par rapport aux autres (à part Stanislao et Alzira, il ne doit pas y en avoir beaucoup d'aussi peu joués et enregistrés), mais quand même. Pour trouver du Verdi jamais joué, il doit falloir beaucoup chercher.

Nan mais quelle bourrique . Stiffelio n'a pas et, me semble-t-il n'aura jamais l'aura d'un Macbeth ou d'un Trovatore par exemple. Pour un Macbeth rigide, adresse toi à Tézier par exemple; comparé à Keenlyside (entre autres) il a du boulot.

L'aura, c'est sûr qu'il ne l'a pas, vu qu'on le donne infiniment moins…

Qu'il le mérite, c'est une autre affaire.

Ai je dit que cette absence était méritée ? Je ne crois pas.

darkmagus a écrit:

Assez facile cette fois:

Un air maladivement tendre
A la fois charmant et fatal
Qui vous fait mal,
Et qu’on voudrait toujours entendre
Un air comme en soupire aux cieux
L’ange amoureux.

C'est une traduction ?

Rubato a écrit:

C'est une traduction ?

Non, pour une fois, c'est du français authentique

Oh, je connais. Duparc, non?

Oui, je pense que c'est assez connu, mais non, ça n'est pas Duparc

Debussy ?

Ça y est, j'ai retrouvé: c'est dans Les Nuits d'été («Au cimetière») de Berlioz, poème de Gautier.

j'avais dit que c'était facile, mais à ce point là

Bravo !

Bon:
Viens avec moi, ô chère enfant,
Dans les forêts de lointaines légendes,
Et ne garde pour tout présent
Que ce chant que je mets sur tes lèvres.

Benedictus a écrit:

Bon:
Viens avec moi, ô chère enfant,
Dans les forêts de lointaines légendes,
Et ne garde pour tout présent
Que ce chant que je mets sur tes lèvres.

Les forêts de lointaines légendes, ça sent l'humus des contrées nordiques ça non ? texte scandinave ?

Non.

Balte alors ?

Genre Lied/mélodie ?

EDIT:

Texte de Stefan George

Musique de Schreker

Entführung

Rubato a écrit:

Texte de Stefan George
Musique de Schreker
Entführung

Oui, Zemlinsky aussi l'a mis en musique.

La Walkyrie?

DavidLeMarrec a écrit:

Fleurisse le saaaaaAAAAAng des aïeux !

Pardon.

Benedictus a écrit:

La Walkyrie?

(traduction française de la Valkyrie )