Programme
Haydn Symphonie n° 49 « La Passione »
Rachmaninov Concerto pour piano n° 4
Tchaïkovski Symphonie n° 4
Rotterdams Philharmonisch Orkest
Yannick Nézet-Séguin direction
Yuja Wang piano
TCE quasi-complet ce soir, dont un bon tiers de public asiatique.
Atmosphère fébrile au début de ce concert. Le public semble venu uniquement pour voir Yuja Wang. Je dis bien voir, tant son apparition ressemble à celle d'une rock-star. Robe incroyable bleu électrique, talons hauts immenses, saluts hyper-énergiques (on dirait qu'elle va se taper la tête sur le tabouret)...
La symphonie de Haydn a du mal à passer. Il faut dire que la direction et le tempo sont particulièrement lents. J'ai bien en tête la version de Lubbock, qui doit bien durer 3 à 4 minutes de moins que la version de ce soir. Le public patiente, et la symphonie sonne comme une musique de salle d'attente. Vraiment dommage !
Rach 4 : probablement le moins célèbre des 4 (ou 5 si l'on considère Paganini...) concertos de Rachmaninov. La première fois que je le voyais en concert. Le moins que l'on puisse dire, c'est que le chef et la pianiste débordent d'énergie. Ça virevolte de partout, les mains batifolent, on se demande comment elle réussit à être sur toutes ces touches en si peu de temps... Mais, peut-être est-ce aussi la faute à une partition moins réussie que les 3 autres concertos, peut-être mon oreille, il me semble que cela manque d'une vision d'ensemble, comme une accumulation de traits et de passages énergiques juxtaposés sans harmonie globale.
J'ai eu la même impression en réécoutant certains enregistrements. Ce concerto sera donné plusieurs fois la saison suivante, autant d'occasions de vérifier !
Quelques rappels : dix jours après, j'ai déjà oublié, mais il me semble qu'elle a joué le dernier mouvement de la sonate n°7 de Prokofiev.
Triomphe dans la salle. Je ne crois pas avoir entendu de tels applaudissements depuis bien longtemps !
Cette pianiste me semble être sur le même "créneau" que Khatia Buniatishvili : plastique et style vestimentaire impeccables, grande vitesse, grande puissance, au sacrifice malheureusement, du sens des œuvres, de la mélodie...
Tchaïkovski symphonie 4 : Yannick Nézet-Séguin fait le show, il danse, il sautille, il est partout à la fois, un vrai charisme, belle présence... mais, peut-être pas une excellente direction d'orchestre. L'interprétation ne fera pas date, et il ne me reste presque aucun souvenir de cette version. Le 3ème mouvement, terriblement original, me plaît néanmoins toujours autant.
Avant de me rendre au concert, je cherchais la raison de l'association de ces trois œuvres, et à part le chiffre 4, je ne trouvais pas... Le programme titrait : "Trois visages de l'angoisse", et finalement, c'est un excellent choix !