Mélomaniac Mélomane chevronné
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| Sujet: Alexandre Borodine (1833-1887) : la musique symphonique Dim 7 Oct 2018 - 2:02 | |
| Un topic consacré à la discographie de la musique orchestrale de Borodine : les trois symphonies, le poème Dans les steppes de l'Asie centrale, et les Danses polovtsiennes de l'opéra Le Prince Igor. |
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Mélomaniac Mélomane chevronné
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Mélomaniac Mélomane chevronné
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| Sujet: Re: Alexandre Borodine (1833-1887) : la musique symphonique Dim 7 Oct 2018 - 2:13 | |
| - Mélomaniac, in playlist, a écrit:
Catégorie orchestrale -rang 179°/250
Kurt Sanderling (1912-2011)
Alexandre Borodine (1833-1887) :
Symphonie n°2 en si mineur
= Kurt Sanderling, Orchestre de la Staatskapelle de Dresde
(Eterna, novembre 1960)
Comme l'atteste son rang de classement, cet opus ne figure pas dans mon tiroir de chevet, surtout en raison de son premier mouvement, dont je trouve saoulant le thème principal, véhément mais racoleur. Soit on aborde cette symphonie manu militari, en soulignant son pompiérisme, ses assauts péremptoires, son prosaïsme. Soit on prend le contrepied, et voilà Sanderling ! Il modère, structure, détaille, avec une intelligence qu'on n'imaginerait pas, il ennoblit le propos avec des soins d'orfèvre, une concentration de chaque instant. Dans l'allegro introductif, écoutez les phrasés, leur galbe, la gestion des crescendos qui voit loin, et non de vains soufflets frénétiques. Oui, cette envergure s'accompagne d'une certaine emphase, mais avec tant d'art que Borodine en sort par la grande porte. Le chef allemand avait été formé auprès de Mravinsky à Leningrad, et cette école de rigueur nous vaut une droiture, une netteté d'articulation proprement confondantes : voyez la fière découpe des vents dans le sautillant scherzo ! Dans l'ensemble, et cela ne surprendra guère d'une telle baguette : les tempos s'avèrent retenus, proportionnés à la gravité du ton, permettant une aération du discours qui restaure la partition dans toute sa stature épique. Déployé avec sentimentalisme, l'Andante tend aussi à germaniser l'interprétation, en exaltant les langueurs (on dirait Bruckner rêvant au bord du Baïkal). Un tropisme teuton qu'on retrouve dans le Finale qui tourne le dos aux foucades et bigarrures, pour mieux conclure par un panache sans ostentation. Pourtant n'attendez pas une lecture dogmatique et ennuyeuse malgré les options classicistes du maestro. Dans le même genre à la même époque, certaines versions m'indiffèrent, que ce soient d'aussi grands noms que Nikolaï Malko, Paul Kletzki... Alors que Sanderling captive. Et même envoûte, y compris par des armes hédonistes. Car son moindre atout n'est pas l'orchestre... De toute beauté ! On admire la légèreté mousseuse, les basses luisantes, la transparence coutumière de l'orchestre dresdois, qui ne renonce à aucune séduction, particulièrement dans l'Andante à se pâmer (le corniste !) Les micros avaient réussi là une des plus dynamiques captations du début de l'ère stéréo : ampleur, carnation, relief. Un plaisir audiophile. L'autre version que je vénère : Martinon à Londres (RCA), d'une énergie folle, épicé et sauvage, coloré à pleins tubes. Ici avec Sanderling, cette symphonie acquiert ses lettres de noblesse, se magnifie dans une prestation de luxe. Dans cette veine, depuis soixante ans, je ne sache pas qu'on ait fait mieux.
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Ravélavélo Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9125 Localisation : Pays des Bleuets Date d'inscription : 28/09/2015
| Sujet: Re: Alexandre Borodine (1833-1887) : la musique symphonique Sam 28 Sep 2019 - 5:19 | |
| J'aime beaucoup la musique de Borodine, surtout Dans les steppes de l'Asie centrale. J'ai un souvenir de jeunesse relié à cette oeuvre: à treize an à l'école, le professeur de musique nous faisait jouer cette musique en nous disant qu'elle représentait une caravane qui s'approche tranquillement, qui passe devant nous pour enfin poursuivre sa route en s'éloignant progressivement. Je me suis trouvé une version que j'apprécie, pas nécessairement celle que j'écoutais à l'époque. Heureux hasard, le CD contient la Symphonie no.2 avec Sanderling et m'a semblé le plus avantageux à acquérir, le meilleur choix. Les Danses Polovtsiennes sont impressionnantes: vigoureuses et sans effet éléphantesques; elles sont jouées et chantées par l'Orchestre philharmonique et le Choeur de Dresde sous la direction de Herbert Kegel. |
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| Sujet: Re: Alexandre Borodine (1833-1887) : la musique symphonique | |
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