Représentation du 16 avril - dernière
Norina : Pretty Yende
Don Pasquale :Michele Pertusi
Ernesto Javier Camarena
Malatesta : Florian Sempey
Mise en scène : Damiano Michieletto
Scénographie : Paolo Fantin
Vidéo : Rocafilm
Orchestre et choeurs de l'ONP - Michele Mariotti
Avec cet opéra Donizetti ressuscite le genre buffo, tombé en désuétude en 1843 - cette résurrection fonctionne bien, l’œuvre brève, et ne comportant que quatre protagonistes est un bijou, tant par la mécanique théâtrale que par la musique, toujours jaillissante.
Au passage il est un peu surprenant que cet opéra créé en 1843 ne soit entré au répertoire de l'ONP qu'en 2018 ....
Le travail du metteur en scène laisse un peu perplexe : le décor sans cloison est peu propice au déploiement des voix, notamment celle de Pertusi, peu puissante - et les contours en néon sont agressifs pour le regard - l'utilisation de la vidéo, heureusement épisodique, n'apporte strictement rien - la direction d'acteur, sans etre très subtile, se révèle particulièrement efficace - et j'ai bien aimé le rôle muet de la servante, contrepoint humoristique aux errements de Don Pasquale - le metteur en scène n'oublie pas non plus le coté amer de l’œuvre, qui voit le triomphe de la jeunesse qui ne doit surtout pas s’embarrasser de ses ainés, dont il est bon de dilapider l'héritage pendant qu'on expédie "le vieux" en EPHAD.....
Le plateau vocal offre des satisfactions inégales :
Pretty Yende offre une Norina pétillante, mais un peu limitée vocalement : son premier air "quel guardo il cavaliere" est un peu laborieux, pas aidé par le metteur en scène - ensuite les choses s'améliorent - mais finalement elle est meilleure comédienne que chanteuse - de quoi s'interroger sur sa Violetta la saison prochaine.
La fatigue montrée par Pertusi n'était pas uniquement commandée par le rôle : le chant manquait d'impact au premier acte pour ne retrouver son lustre qu'au III, notamment dans le duo avec Malatesta..
Bien qu'annoncé souffrant Camarena a administré une leçon d'élégance vocale, d'autant plus frappante que le metteur en scène lui assigne un profil de benêt.
Excellent Malatesta de Florian Sempey.
Orchestre et chef : après une ouverture un peu clinquante, très belle direction de Mariotti.
Finalement une soirée bien agréable, très applaudie.
Belcore