Rotterdams Philharmonisch Orkest
Lahav Shani - direction
Nelson Freire - piano
Programme :
Haydn - Symphonie n° 104 « Londres »
Rachmaninov - Concerto pour piano n° 4 op. 40
Stravinsky - Le Sacre du printemps.
Un programme faisant le grand écart entre le classique des classiques et la pré-modernité ? Mes voisines m'ont cessé de répéter que le chef était un petit jeune (30 ans… ça me fait plaisir du coup) : c'est d'ailleurs la seule qualité qu'elle lui ont trouvée (il est jeune, mais c'est fou, il y arrive quand même…) ; et, par ricochet, que le pianiste était vieux (c'est fou, il y arrive encore…).
J'attendais beaucoup de ce chef dont on lit beaucoup de bien, et que j'avais vu l'année dernière à Radio France dans un Strauss qui me hante encore aujourd'hui (après un Rachmaninov fort décevant, dont j'avais attribué, peut-être à tort, la déception au pianiste).
Haydn : je ne connaissais pas cette symphonie, et ce concert ne m'a pas donné envie de m'y plonger. Répétitive, harmonies convenues, pas de thème passionnant… Ce n'est pas mon répertoire de prédilection, ça se confirme. Je ne peux rien dire de l'interprétation, si ce n'est qu'elle ne m'a pas permis d'apprécier l'œuvre, comme ça peut parfois être le cas. Ca commençait mal, j'ai trouvé ça très très très long...
Etonnamment, le chef n'était pas sur une estrade. Est-ce une "règle" pour ce type de répertoire ?
Rachmaninov : le concerto que j'aime le moins des 4 (enfin, des 5). La seule version qui m'avait permis d'aborder l'œuvre avec satisfaction était le concert à la Philharmonie par Denis Matsuev en avril dernier. La version de Nelson Freire, particulièrement décousue, est à classer avec les interprétations incompréhensibles déjà entendues. Je ne comprends rien à ce concerto ! Prises isolément, il y a des excellentes idées, des thèmes intéressants, des harmonies typiques de Rachmaninov, mais dans l'ensemble, ça ne colle pas.
Pas de rappel.
Stravinski : je crois que je vais arrêter de courir les concerts avec le Sacre, parce que j'ai de plus en plus de mal à trouver une interprétation qui sorte de l'ordinaire. Ordinaire, c'était le mot approprié ! Tout était là, tout était très bien en place, plutôt bien dirigé, les passages habituels m'ont bien fait frissonner, mais il n'y avait rien de plus, aucun supplément d'âme, et surtout aucune lecture singulière, rien qui permette de dire "ah, cette fois-là, c'est typique de ce chef…". Quand je repense au concert des Dissonances de 2017 à la Philharmonie, ça ne souffre aucune comparaison.
Bref, globalement très déçu par ce concert !