Vos pianistes préférés

darkmagus a écrit:

Cette œuvre est absente sur mon CD, j’ai la sonate en do D 812, le Vier Länder D 814, et la marche D 733 en plus de la D 940  

Alors effectivement.
Il me semble que j'ai un double album (avec deux Variations en plus du Divertissement et du reste).

Superbe documentaire , hier soir sur Arte,sur certaines pianistes jouant Beethoven et particulièrement sur Elly Ney,(1882-1968 ) pianiste allemande que je n'imaginais pas autant inféodée au nazisme q'elle l'a été toute sa vie .Un jeu magnifique (il y a un rouleau de 1901 avec l'avant dernière sonate de Beethoven à tomber par terre, élève de  Theodor Leschetizk puis de Emil von Sauer ., par contre un visage très ingrat, assez masculin même ,elle a surtout joué Beethoven,auquel elle vouait une admiration sans borne, ce qu'explique bien ce docu qu'on peut revoir  je pense?  (Nom de code "Sonate au clair de lune)ça devrait beaucoup interesser Marifran.
Sur les chaînes publiques on peut revoir aussi Les Dialogues des Carmélites, superbe version et un autre docu sur l'origine de l'Orchestre philarmonique d'Israèl et quand on voit ce docu, on comprend facilement le pourquoi du "son " assez particulier et sensible de cet orchestre magnifique .

Je connais Elly Ney depuis fort longtemps, c'est une grande interprète de Beethoven ! Je te recommande particulièrement les sonates pour violoncelle qu'elle a enregistrées avec Ludwig Hoelscher ou le gros coffret paru en Allemagne :
http://www.amazon.de/Elly-Ney-Gesamtausgabe-späten-Aufnahmen/dp/B00008WG3I/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1430737541&sr=8-1&keywords=Elly+Ney
et ceci en pas cher : http://www.amazon.de/Ney-Elly-Portrait-1882-196-Elly/dp/B0000TI3IM/ref=pd_bxgy_m_img_y


@ David, je suis fort déçue que tu ne cites pas Peter Serkin alors que c'est toi qui m'as fait connaître son enregistrement des dernières sonates

Merci Mariefran, d'abord avant ce docu, je ne pensais pas qu'elle fut allemande, mais anglaise sans doute à cause d'un 33tours que j'ai d'elle.le personnage me déplaît souverainement pour son vécu nazi , et on l'oppose à Annie Fischer dans ce docu, qui me séduit plus, mais c'est sûr que c'est une très grande beethovénienne devant l'éternel.Ah les femmes, toujours aussi incompréhensibles! , néanmoins ce gros coffret de 12 cd est très allèchant:D
Regardé une seconde fois, ce docu , avec toujours un malaise avec cette interprète,pas de remord, ni vraiment de recul envers son passé nazi, c'est assez affligeant, même s'il est facile pour moi de juger , aujourd'hui, surtout que d'autres pianistes que j'aime bien comme Gieseking,mentionnés dans ce docu sont aussi coupables à des degrés divers , ah décidément Arthur Schnabel tu es vraiment le plus grand beethovénien pour moi et aussi le plus élevé question morale, ce qui est quand même lié et il y a toujours un rapport entre la liberté humaine et la musique.

Je n'ai pas vu ce documentaire; merci de signaler son existence.

Je suis au courant de l'implication active d'Elly Ney dans le national-socialisme. C'est comme pour Backhaus, et tant d'autres ... Il y a des choses qu'il vaut mieux oublier quand on écoute la musique. Autant il m'est difficile d'en faire abstraction lorsqu'il s'agit d'écrivains ou de cinéastes (même en me raisonnant, je ne peux pas empêcher que ça influe sur le jugement que je porte sur les œuvres), autant j'arrive à mettre mentalement de côté certains "détails" gênants de la biographie des interprètes quand je me concentre sur la musique. Mais je comprends très bien ton malaise.

...voir la relation Casals/ Cortot, il y a tout...l'épaisseur du réel, la lucidité, le courage, les éthiques, , la distance...puis la réconciliation dans et par la musique...pour une sonate d' éternité à Prades.

gluckhand a écrit:

[...] ah décidément Arthur Schnabel tu es vraiment le plus grand beethovénien pour moi

Pour moi aussi. Même sans parler des Transformations Diabelli (à mon avis parmi les deux ou trois plus belles, avec celles par Sviatoslav Richter et une de celles par Rudolf Serkin, celle qui a été publiée par BBC Legends), son enregistrement des sonates...

Aucun point faible nulle part, dans aucune sonate. Chaque œuvre jouée avec la sonorité qui lui convient. Une imagination sonore sans limite ni égale, qui lui fait trouver un ton juste avec la sûreté d'un funambule. Chaque tempo qui sonne idéal. Une variété confondante de métriques (de l'immense au compact), de couleurs, de textures. Schnabel est même grand dans la chute, parce qu'on voit pourquoi il le fait et ce qu'il refuse d'abdiquer en le faisant (allez, disons le I de la 106, celui de la 111 et le I et le III de la 57 pour des exemples qui me reviennent).

Il y a aussi grand que lui sur l'ensemble des œuvres, mais moins varié (Annie Fischer, Emil Guilels), souvent même infiniment moins varié jusqu'à la grisaille et l'homogénéité (Wilhelm Backhaus).
Il y a aussi grand et même plus grand que lui, mais pas sans éclipses (Maria Grinberg, pace Mariefran ).
Il y a plus ou moins aussi solide que lui, mais une bonne dizaine de crans en dessous sur le plan de la technique pianistique (Yves Nat).

Après, c'est nécessaire de sortir des intégrales ou des quasi-intégrales et ça devient donc plus difficile de parler de « beethoveniens » (Michelangeli, Richter, [R.] Serkin, [E.] Fischer, Yudina, Sofronitsky, Levy, quelques autres sans doute).

Citation :

et aussi le plus élevé question morale [...]

... et même question esthétique. Le jeu de Schnabel, sans doute le meilleur antidote occidental aux problèmes du piano contemporain. Et en plus, il l'exprimait délicieusement, par petites touches, presque par aphorismes, sans ironie, avec un sens exquis de l'humour et du paradoxe :

« La sécurité en dernier. La musique n'a que faire des doigts. »
« Je pourrais le jouer mieux, mais ce serait moins bien. »

Schnabel, ennemi juré du musée. Le jeu de Schnabel, ennemi juré du mécanisme.

… et si sympathique, si humain… Merci de rappeler ce qu'est Schnabel.

C'est curieux... Si je ne m'abuse, personne n'a encore parlé de

Spoiler:

Parce qu'il ne le mérite pas

Mauvaise Lang !

avec tous au sujet de Schnabel.
Et puis il faudrait encore parler de Schnabel chambriste beethovénien (ses sonates pour violoncelle avec Fournier!), voire de Schnabel compositeur (mais là, je risque d'être un peu plus seul).

Scherzian a écrit:

Il y a plus ou moins aussi solide que lui, mais une bonne dizaine de crans en dessous sur le plan de la technique pianistique (Yves Nat).

D'accord, mais comme je ne suis pas tellement sensible à la technique pianistique, et que c'est avec Nat que j'ai appris mon Beethoven et mon Schumann, c'est malgré tout à lui que je reviens plus souvent (y compris pour son côté à la fois sanguin et un peu emprunté parfois, ce qui me le rend tellement proche.)
Si par «pianistes préférés» on entend ceux qu'on a la plus fréquentés, ceux dont on sent la présence la plus immédiatement agissante en soi, les miens seraient (et de très loin) Nat et Lipatti.

Pour moi, sans doute Badura-Skoda ; au coude-à-coude (mais comme il sont joué à 4 mains, ça ne compte pas, hein !) avec Demus !
Mais la question est terrible ; ç'aurait aussi bien pu être Schnabel, ou Ciccolini, ou Pires, ou Yudina ; c'est que je suis éclectique (dilettante ?).
Voilà, comme ça ; juste un petit tour en passant et je !
(Ça par exemple, comme leurs Mozart en commun, ça me jette dans des abîmes assez insondables : /watch?v=Dp8W7pSTBmw !)

Mais Demus et Badura-Skoda sont en réalité des pianofortistes (et sans doute les deux meilleurs que je connaisse, effectivement...) !

Chris3 a écrit:

Mauvaise Lang !

Nan, je suis réaliste

Tout à fait d'accord à propos de l'enregistrement de l'œuvre pour piano et violoncelle de LvB par Schnabel et Fournier.

<mode="langue de vipère">
C'est d'ailleurs auprès de Schnabel que Fournier a trouvé son partenaire le plus intéressant dans ces sonates. <-- ceci est une litote
Sivousvoyezc'quej'veuxdire.
</mode="langue de vipère">

Plus généralement, amis pianophiles ! n'oubliez pas le mantra sacré schnabélien :

-- les remastérisations d'EMI Références, tu exécreras,
-- de leurs CD, comme de sous-tasses tu useras,
-- les remastérisations de Naxos, dans ta bonté tu toléreras,
-- les remastérisations de Pearl, tu vénéreras,
-- dans la lumière schnabélienne ainsi révélée, tu te baigneras,
-- pour qu'un jour Sofronitsky soit remastérisé par Seth B. Winner, un vœu tu feras.

@ Benedictus Oui, bien sûr. Sauf au début : il y a toujours un moment où on écoute les premières notes d'une œuvre, d'une interprétation qui vont nous hanter... (Ça me fait penser qu'il faudrait que je réponde un peu sérieusement à la question que le fil pose de façon implicite... Au dernier compte, j'étais arrivé à ~225 pianistes, mais en y comptant mes ~70 « impossibles ».)

@ Chris3 Tu as bien fait de glisser la photo sous spoiler...    

De qui médis-tu ? GULDA? Ou bien Kempff ?

Je ne médis de personne... Je n'ai pas écouté Gulda ici, mais en général je lui préfère quand même Kempff.

Scherzian a écrit:

Plus généralement, amis pianophiles ! n'oubliez pas le mantra sacré schnabélien :

-- les remastérisations d'EMI Références, tu exécreras,
-- de leurs CD, comme de sous-tasses tu useras,
-- les remastérisations de Naxos, dans ta bonté tu toléreras,
-- les remastérisations de Pearl, tu vénéreras,
-- dans la lumière schnabélienne ainsi révélée, tu te baigneras,
-- pour qu'un jour Sofronitsky soit remastérisé par Seth B. Winner, un vœu tu feras.

Mode "langue de vipère bis" on:

Sofronitzky, qui c'est ça ?

Mode "langue de vipère bis" off


Trêve de plaisanterie.
Dis-nous plutôt quelle est la meilleure édition discographique de son intégrale des sonates de Beethoven (Schnabel, pas Sofro, hein...)
Celle-là ?   Celle-là ?   Celle-là ?

Ou une autre ?

Scherzian a écrit:

Tout à fait d'accord à propos de l'enregistrement de l'œuvre pour piano et violoncelle de LvB par Schnabel et Fournier.

C'est d'ailleurs auprès de Schnabel que Fournier a trouvé son partenaire le plus intéressant dans ces sonates. <-- ceci est une litote

J'ai la faiblesse de lui préférer son partenariat avec Kempff...

néthou a écrit:

Scherzian a écrit:

Plus généralement, amis pianophiles ! n'oubliez pas le mantra sacré schnabélien :

-- les remastérisations d'EMI Références, tu exécreras,
-- de leurs CD, comme de sous-tasses tu useras,
-- les remastérisations de Naxos, dans ta bonté tu toléreras,
-- les remastérisations de Pearl, tu vénéreras,
-- dans la lumière schnabélienne ainsi révélée, tu te baigneras,
-- pour qu'un jour Sofronitsky soit remastérisé par Seth B. Winner, un vœu tu feras.

Mode "langue de vipère bis" on:

Sofronitzky, qui c'est ça ?

Mode "langue de vipère bis" off


Trêve de plaisanterie.
Dis-nous plutôt quelle est la meilleure édition discographique de son intégrale des sonates de Beethoven (Schnabel, pas Sofro, hein...)
Celle-là ?   Celle-là ?   Celle-là ?

Ou une autre ?

Facilement disponible et mieux que celles-ci : naxos

néthou a écrit:

Sofronitzky, qui c'est ça ?

Aucune idée. Qu'est-ce qu'il fait là, ce z ?

Spoiler:

Citation :

Dis-nous plutôt quelle est la meilleure édition discographique de son intégrale des sonates de Beethoven (Schnabel, pas Sofro, hein...)

La première réédition que tu montres, avec le logo EMI Références, je ne la conseille pas. C'est tout étouffé, abstrait, lointain. Tu risques d'avoir l'impression d'écouter le piano avec des oreillers bien épais plaqués sur les oreilles. Les timbres sont foutus, ils ont tout coupé au-dessus de 10kHz (au mieux). En plus, cette réédition doit être assez chère.

Malheureusement, je n'ai pas écouté (hors quelques extraits) les deux autres que tu montres. A priori, je ferais plus confiance à Documents (la seconde) qu'à Musical Concepts (la troisième), mais c'est au pif. Il faudrait au minimum écouter des extraits avant de se lancer.

Je me souviens qu'on avait trouvé un site qui proposait le même (ou les mêmes ?) extrait(s) d'une sonate dans plein de rééditions différentes. On en avait parlé sur le forum, en particulier avec Adriaticoboy ; il faudrait retrouver le fil et la page, je suis certain que le lien y est toujours.

Sinon, je suis tout à fait d'accord avec m.gruber dans son message ci-dessus : la réédition Naxos, en disques séparés en plus, est facilement accessible, à un prix raisonnable et elle est supérieure à toutes les autres... sauf à la mythique réédition effectuée pour Pearl par les studios de Seth B. Winner. Le graphisme de la réédition Pearl, très complète, en plusieurs boîtiers, ressemble à ceci :



Pearl donne tout le spectre, sans rien retrancher ni édulcorer ni simplifier. C'est assez hard core, mais je trouve que ça passe très bien. Naxos intervient plus sur le repiquage avant le transfert sur CD ; c'est peut-être idéal si on n'aime pas trop quand ça gratte. Je me souviens de la comparaison qui était possible grâce aux extraits mentionnés plus haut : Naxos me plaisait bien... jusqu'au moment où Pearl « lève le voile ».

Curieusement, il n'y a pas que les timbres qui sont révélés quand on ne filtre pas (les harmoniques supérieurs) : le son est beaucoup plus physique, à commencer par les graves.

Mais la réédition Pearl doit être très difficile à trouver aujourd'hui, sauf à des prix indécents sur eBay ou la Marketplace d'Amazon...

Le graphisme de la réédition Naxos ressemble à ceci :

Dans cette version à bas-prix,il y a une erreur de pressage que j'ai pu constater deux fois, sur des exemplaires différents.on est un peu surpris en mettant un des cD, d'écouter soudain ,de la varièté, hélas je ne crois pas qu'on y gagne au change.

Merci à toi, Scherzian...

(et aussi à m.gruber !)

Je peux uploader les Pearl si vous voulez.

Vers l'âge de 7 ou 8 ans, j'ai découvert le 3è mouvement de la sonate K. 331 de Mozart (dit "alla turca") par Raymond Trouard. Grand pédagogue, qui forma de jeunes pianistes devenus fort célèbres (ou pas... comme François Cornu, que je connais bien, mais cela n'enlève rien à son talent, qui est grand !), il fut aussi un remarquable concertiste à l'ébouriffante technique. Il a un peu sombré dans l'oubli, mais il fut très apprécié dans les années 50 et 60 tant en France qu'à l'étranger. Sony lui a rendu hommage en 2008 en rééditant un coffret de 11 CD qui lui est entièrement consacré (pas sûr qu'il soit encore disponible...), avec notamment ses interprétations légendaires de Chopin et Liszt (il suivit les cours de son seul élève, Emil von Sauer). J'ai connu des gens qui sont allés l'applaudir et qui en parlaient encore avec admiration plus de 30 ans après. Bref, un grand monsieur décédé en 2008 à l'âge de 92 ans, et qui côtoya des musiciens aussi prestigieux que Ravel, Dukas, Rachmaninov, Marcel Dupré...

Mariefran a écrit:

Je peux uploader les Pearl si vous voulez.

Oh, et puis   ...

J'aimerai bien connaître l'avis des membres sur Andras Schiff, surtout sur ses Bach, il semble avoir pris la parti-pris contraire à Gould, ou même Tureck, c'est un Bach plus apaisé, moins mathématique ,un peu dément parfois,et pour finir assez original et très personnel qu'il nous propose?
En l'écoutant,depuis quelque temps, je me demande si c'est le pari le plus fou ou le plus osé,qu'il prend ou bien le plus génial?

néthou a écrit:

Mariefran a écrit:

Je peux uploader les Pearl si vous voulez.

Oh, et puis   ...

C'est en route. Que ceux qui sont intéressés m'envoient un MP.

@ Xavier : c'est libre de droits

Bonne fée de Musique Ouverte,



Tu peux peut-être poster le lien chez David ?

J'ai déjà l'intégrale Pearl, mais je ne peux en effet que la recommander à tout le monde: j'ai réécouté hier les Diabelli et ce matin la Hammerklavier, c'est génial (et quelle sonorité!)

J'ai tendance à aimer souvent ce que je découvre et c'est  plutôt un éloge de la différence qu'il faudrait faire, plus qu'un parti-pris même passionné pour un pianiste.Là avec Andras Schiff dans Bach, je découvre un pianiste qui a choisi de sortir des sentiers battus, et jalonnés par d'autres grands pianistes qui ont joué Bach.Son jeu semble loin d'un  Gould et même d'ue Angela Hewitt, pourtant des jeux ,déjà totalement opposés, et Schiff réussit merveilleusement à nous séduire, faut dire qu'on est très loin d'un discours académique de Bach, on semble en totale liberté, presque une improvisation même si ce n'était qu'il y a vraiment l'oeuvre de Bach derrière, non il y reflète tout l'amour qu'a ce pianiste pour Bach depuis sa plus tendre enfance.j'avoue que si j'ai un peu tiqué au début , après plusieurs écoutes, je trouve ça de plus en plu jouissif et même osé.
Avec Eric Heidsieck et ses sonates de Beethoven, là aussi ,on a affaire à un très très beau piano (enregistré entre 1967 et 1973), un pianiste qui a le jeu pour se frotter à ses ainés, et si je n'ai écouté que plusieurs fois, les 3 premiers Cd, je suis séduit par sa sensibilité, ses partis-pris ,même si parfois on nom du détail ,on perd un peu sur l'ensemble de la sonate,il y a des moments vraiment magiques dans ces sonates, tellement magiques, qu'on se demande parfois ou l'on est exactement.Une belle découverte qui m'attendait depuis des années, lol
url]url=https://servimg.com/view/18420257/58][/url]

Ma hiérarchie des pianistes vivants (fondée uniquement sur des captations live ou des concerts auxquels j'ai assisté ; les version studio sont sujettes à trop de manipulations pour rendre fidèlement compte des aptitudes d'un musicien ) :

1) Le sommet absolu aujourd'hui :

Berezovsky
Dezsö Ranki


2) Le top du top, juste derrière les deux n°1 :

Sokolov
Pletnev
Pollini
Geniusas


3) Des pianistes que j'aime beaucoup :

Argerich
Buniastishvili (un potentiel phénoménal, si elle évolue bien elle peut devenir une immense pianiste à mon avis)
Radu Lupu (que je n'ai que peu écouté mais je m'attends, en le découvrant, à l'apprécier de plus en plus)
Lugansky (j'ai toujours trouvé ça très beau et sobre, mais jamais véritablement transcendant, contrairement à ceux du dessus)


4) Pianistes qui suscitent régulièrement mon intérêt :

Freire
Zimerman
Lucas Debargue


Deux pianistes que j'ai trop peu écoutés pour les classer mais dont le peu que je connais les mettrait très haut dans ce classement (au moins au niveau des Pollini, Pletnev and co) :

Vadim Rudenko
Elisso Virsaladze



Les pianistes stars qui m'indiffèrent ou me déplaisent carrément : Lang Lang, Yundi Li, Kissin, Lisitsa, Trifonov....

Pierre Salich a écrit:

Geniusas

Je ne le connaissais pas, merci d'avoir poster, j'ai commencé à écouter son Ludus Tonalis sur youtube.

Pierre Salich a écrit:

Ma hiérarchie des pianistes vivants (fondée uniquement sur des captations live ou des concerts auxquels j'ai assisté ; les version studio sont sujettes à trop de manipulations pour rendre fidèlement compte des aptitudes d'un musicien ) :

Bon, qui est le meilleur des meilleurs ne fait pas beaucoup de sens pour moi, mais en tout cas, c'est une liste de valeurs sûres et de très grandes techniques, la frontière est bien délimitée entre le Bien et le Mal. (Trifonov, ça me paraît très exagéré de le mettre avec les autres, quand même !)

[Il manque quand même Hamelin dans ta liste pour les virtuoses transcendantaux, mais vu le profil de « sculpteurs » de ceux que tu as cité, je doute que ses liquidités aient ta faveur (quel dommage !).]

De toute façon, mes chouchous à moi ne jouent pas ce répertoire. Parmi ceux qui le font et que j'ai entendus en vrai, j'ai été surtout impressionné par Thibaudet (qui irradie de couleurs, rien à voir avec ses disques), Ax (contre toute attente), et bien sûr j'aime beaucoup Freire, Lupu, Lugansky, Argerich…
Jamais entendus en vrai, mais on perçoit bien au disque et en retransmission que Pollini et Pletnev on des techniques hallucinantes qui leur permettent de timbrer n'importe quelle note différente dans chaque accord, chaque phrase.

Néanmoins, considérant le répertoire qui m'intéresse prioritairement, mes véritables héros sont plutôt Nicolas Chevereau, François Kerdoncuff, Célia Oneto Bensaid, Benjamin Laurent, Alain Jacquon, Morgane Fauchois-Prado, Pierre Thibout, Helmut Deutsch ou Romain David… Des chefs de chant, des accompagnateurs, des chambristes spécialisés…

DavidLeMarrec a écrit:

Pierre Salich a écrit:

Ma hiérarchie des pianistes vivants (fondée uniquement sur des captations live ou des concerts auxquels j'ai assisté ; les version studio sont sujettes à trop de manipulations pour rendre fidèlement compte des aptitudes d'un musicien ) :

Bon, qui est le meilleur des meilleurs ne fait pas beaucoup de sens pour moi, mais en tout cas, c'est une liste de valeurs sûres et de très grandes techniques, la frontière est bien délimitée entre le Bien et le Mal.  (Trifonov, ça me paraît très exagéré de le mettre avec les autres, quand même !)

Bien sûr je ne prétends pas donner un premier prix mondial objectif à un seul et unique pianiste, ceux que je distingue de la masse sont simplement ceux dont je constate qu'il me plaisent plus, et plus souvent, que les autres - et ce parmi un réservoir limité de pianistes, car il y a bien plus de pianistes que je n'ai jamais entendus que de pianistes que je connais bien (et à plus forte raison en live !).

Quant à Trifonov, je ne le mets pas au même niveau que Lang Lang ou Lisitsa, mais je le citais tout de même parce qu'il ne m'intéresse pas tellement alors qu'il est porté aux nues par de nombreux critiques. Ce qui me gêne chez lui, c'est cette propension à vouloir à tout moment nous administrer la preuve qu'il est bien le génie que tout le monde prétend. Il utilise alors une profusion d'effets très marqués (modulations importantes de tempos, variations très marquées et très proches les unes des autres de toucher et de nuances) qui donnent l'impression qu'il est plus en train de nous montrer tout ce qu'il sait faire plutôt que de jouer au mieux le morceau. C'est très impressionnant (il a effectivement des moyens techniques dont peu disposent, et par technique je n'entends pas seulement la capacité à jouer vite sans faire d'erreur), mais la plupart du temps je trouve ça sans intérêt à entendre.

DavidLeMarrec a écrit:

[Il manque quand même Hamelin dans ta liste pour les virtuoses transcendantaux, mais vu le profil de « sculpteurs » de ceux que tu as cité, je doute que ses liquidités aient ta faveur (quel dommage !).]

Hamelin, je l'ai très peu entendu, du peu dont je me souviens, c'est très virtuose bien sûr, mais ça ne m'a jamais captivé.
A vrai dire je ne sais pas vraiment ce que tu entends par "sculpteurs", peut-être le terme désigne-t-il une caractéristique commune aux pianistes que j'ai cités sans que je m'en rende compte ? ¨Par ailleurs tu opposes ce termes aux "liquidités" de Hamelin et, si je devais utiliser cette image pour qualifier une production sonore, je m'en servirais assez pour qualifier le piano de Berezovsky...

DavidLeMarrec a écrit:

De toute façon, mes chouchous à moi ne jouent pas ce répertoire. Parmi ceux qui le font et que j'ai entendus en vrai, j'ai été surtout impressionné par Thibaudet (qui irradie de couleurs, rien à voir avec ses disques), Ax (contre toute attente), et bien sûr j'aime beaucoup Freire, Lupu, Lugansky, Argerich…
Jamais entendus en vrai, mais on perçoit bien au disque et en retransmission que Pollini et Pletnev on des techniques hallucinantes qui leur permettent de timbrer n'importe quelle note différente dans chaque accord, chaque phrase.

Pletnev a effectivement une technique en or massif mais qui n'est jamais utilisée pour l'épate, c'est un jeu très sobre - je dirais même probe. Pollini, il a semble-t-il beaucoup changé ces dernières années, avec la volonté affirmée de changer sa technique du tout au tout... après 60 ans !

Mais dans ma liste ci-dessus, les plus virtuoses (au sens large du terme) me semblent être Berezovsky, Buniatishvili, Ranki, peut-être Rudenko. Sokolov a pour lui la sûreté absolue que lui garantit sa préparation exceptionnellement méticuleuse et son approche de l'interprétation, qui chez lui semble intégralement préparée au poil de mouche près avant le concert, à l'opposé de pianistes comme Berezovsky qui laisse une large part à l'instinct et au moment.  

DavidLeMarrec a écrit:

Néanmoins, considérant le répertoire qui m'intéresse prioritairement, mes véritables héros sont plutôt Nicolas Chevereau, François Kerdoncuff, Célia Oneto Bensaid, Benjamin Laurent, Alain Jacquon, Morgane Fauchois-Prado, Pierre Thibout, Helmut Deutsch ou Romain David… Des chefs de chant, des accompagnateurs, des chambristes spécialisés…

Evidemment je n'en connais aucun de ceux-là mais je ne doute pas de leur talent

Pierre Salich a écrit:

Quant à Trifonov, je ne le mets pas au même niveau que Lang Lang ou Lisitsa, mais je le citais tout de même parce qu'il ne m'intéresse pas tellement alors qu'il est porté aux nues par de nombreux critiques.

Mais Lang ou Lisitsa, eux, ne sont pas vraiment portés aux nues par les critiques, si?

Benedictus a écrit:

Pierre Salich a écrit:

Quant à Trifonov, je ne le mets pas au même niveau que Lang Lang ou Lisitsa, mais je le citais tout de même parce qu'il ne m'intéresse pas tellement alors qu'il est porté aux nues par de nombreux critiques.

Mais Lang ou Lisitsa, eux, ne sont pas vraiment portés aux nues par les critiques, si?

Lisitsa pas vraiment (encore que, ça arrive), Lang Lang, si, bien souvent, même s'il a ses détracteurs sont nombreux. Disons que je faisais une catégorie fourre-tout où je plaçais les pianistes célèbres que je connais et qui me déplaisent ou ne m'intéressent pas.

Avec Lisitsa et Lang Lang je sais que je ne prends pas beaucoup de risque sur ce forum. Avec Trifonov je ne sais pas trop, il a nettement plus la cote parmi les mélomanes patentés, mais je ne sais pas ce qu'il en est ici, surtout depuis que les pianophiles se font plus rares sur le site.

Quant à Ranki, je ne m'explique pas sa notoriété si faible. C'est bien sûr loin d'être un inconnu mais depuis 2-3 ans ça me semble assez difficile de l'entendre en France et il n'a pas l'air de courir les grandes salles. J'ai cru comprendre que c'était aussi un choix délibéré de sa part et qu'il se consacre à l'enseignement en Hongrie...

Mandryka a écrit:

Pierre Salich a écrit:

Geniusas

Je ne le connaissais pas, merci d'avoir poster, j'ai commencé à écouter son Ludus Tonalis sur youtube.

Des jeunes pianistes que j'ai pu entendre (moins de 35 ans), c'est pour moi le plus accompli à l'heure actuelle, et de très loin (j'attends ce que deviendra Buniatishvili dont le piano me semble pour l'heure moins abouti bien qu'elle soit plus âgée, mais qui a de l'or dans les doigts). Là où il me fascine c'est qu'il donne l'impression de jouer déjà depuis longtemps comme un grand maître, avec un jeu d'une très grande sûreté, très probe, sans aucun effet gratuit, ni même un son exceptionnellement séduisant, mais qui me captive toujours dès les premières mesures. Je ne sais pas toujours à quoi ça tient mais ça me semble dénoter des qualités d'oreille et musicales hors du commun.

Tu peux écouter par exemple l'ensemble de son récital solo pour le 2nd tour du concours tchaikovsky (dispo sur le site de medici) c'est magnifique de bout en bout, avec une sonate de Brahms captivante et une 7e de Prokofiev qui n'a pas grand chose à envier aux références du genre (et dont le finale, par exemple, n'en cède que très peu en clarté et cohérence à celui de la légendaire version de Sokolov). Plus récemment, je l'ai entendu donner les deux cahiers d'études de Chopin à la fondation Vuitton l'automne dernier et c'était grandiose.

Je publie l'info ici faute d'un topic plus adapté :


Parution d'un coffret de 10 CDs rééditant les enregistrements (1933-1959) de la pianiste australienne Eileen Joyce (1908-1991).

https://www.amazon.fr/Complete-Recordings-Mozart-Schubert-Chopin/dp/B0773SZBJ4

bonjour,

un message pour tous les amateurs de piano, et en particuliers de la légendaire pianiste Marcelle Meyer...
J'en parlais avec un ami pianiste, et un musicologue:
en ré écoutant ses rapports CD, nous avons été globalement déçus ( voir TRÈS déçus ) par la qualité sonore, l'impression terne, froide
du son rendu du piano....
Avez - vous cette impression ?
Quand on pense à la manière dont sonnent ses ( très rares ) disques 33t originaux...; et même ses 78T quand ils sont proprement lus sur un bonne platine et avec aiguille appropriée..il y a une telle impression de " pâte sonore ", de couleur présence du piano dans la pièce...

Après un coffret Firkušný paru il y a quelques semaines, voilà maintenant que Sony réédite tous les enregistrements Columbia de György Sandor

https://www.amazon.fr/dp/B07NHQHWVC
https://www.amazon.fr/gp/product/B07Z761RMM

Alléchant !

Wilhelm Kempff
Glenn Gould
Emil Gilels
Ivo Pogorelich
Hélène Grimaud
Maurizio Pollini
Lang Lang
Mariam Batsashvili
Murray Perahia
Cyprien Katsaris

Ravélavélo,dans ta liste, pas de  Horowitz,ni de Samson François qui a si bien joué Ravel .
Je ne parle pas de Schnabel,qui a laissé une somme beethovénienne, enfin comme tout choix,c'est subjectif et personnel
D'ailleurs je me demande s'il ne faudrait pas plutôt juger les interprètes,plus par rapport à leur répertoire,car c'est rare qu'un pianiste soit génial dans tout ce qu'il interprète (à part ,peut être Horowitz, mais qui avait un répertoire limité ,si l 'on peut dire lol)

gluckhand a écrit:

Ravélavélo,dans ta liste, pas de  Horowitz,ni de Samson François qui a si bien joué Ravel .
Je ne parle pas de Schnabel,qui a laissé une somme beethovénienne, enfin comme tout choix,c'est subjectif et personnel
D'ailleurs je me demande s'il ne faudrait pas plutôt juger les interprètes,plus par rapport à leur répertoire,car c'est rare qu'un pianiste soit génial dans tout ce qu'il interprète (à part ,peut être Horowitz, mais qui avait un répertoire limité ,si l 'on peut dire lol)

Je ne suis pas particulièrement fan d'Horowitz, je sais que c'est un immense pianiste que j'admire beaucoup pour avoir grandement popularisé les Sonates de Scarlatti.
Si j'avais à mentionner l'un des ses enregistrements parmi mes préférés, je choisirais son CD Mozart (disponible également en vidéo) dans le Concerto no. 23 de Mozart avec Carlo Maria Giulini.
Schnabel est tout aussi grand, Gould s'en est servi comme modèle, mais je ne peux dire que je l'écoute. Samson François me plaît beaucoup, c'est sans doute lui que j'écoute le plus souvent parmi Horowitz, Schnabel et lui-même.
C'est vrai que chaque pianiste a sa spécialité comme les chefs d'orchestre d'ailleurs.
Et ma liste a été rédigé en fonction des enregistrements que je possède en long-jeux, cassettes ou CD.
C'est toujours 'crève-coeur' de choisir quelques pianistes parmi les plus grands car il y aura toujours des oubliés....

Arcadi VOLODOS