RF - ONF-Wellber-Hough - Saint-Saëns-Schubert - 09/12/2021

HENRI DUTILLEUX
Correspondances

CAMILLE SAINT-SAËNS
Concerto pour piano et orchestre n°4

FRANZ SCHUBERT
Symphonie n°3

CAMILLA TILLING soprano
STEPHEN HOUGH piano
ORCHESTRE NATIONAL DE FRANCE
OMER MEIR WELLBER direction

Tout le monde aura compris pour quelle raison j'avais réservé ce concert : seule occasion à ce jour d'entendre le concerto n°4 en live, rarement joué. Si on le trouve parfois sur disque, c'est souvent dans des intégrales, et il est peu mis en valeur. Je possède justement le disque enregistré par Stephen Hough, qui n'est pas le plus mauvais, et j'étais impatient de l'entendre !

J'étais, tout de même, dans de fort mauvaises dispositions en me rendant à RF, et comme souvent, cela a largement influencé mon avis sur le concert.

Salle plutôt mal remplie. Il faut dire que le programme n'était pas des plus aguicheurs.

Dutilleux : toujours le même diagnostic. Je n'arrive pas à rentrer dans les œuvres de ce compositeur, je reste totalement à côté. Pour une fois, cela ne m'a pas semblé parfaitement désagréable, mais mon esprit a largement divagué, et j'ai même somnolé.

Saint-Saëns : après un replacement en orchestre haut, j'étais au mieux pour assister au concerto. Le début m'a bien plu, sans que je sache dire si cela relève de la partition ou de l'interprétation : plusieurs passages hachés au piano, comme des vignettes de styles différents, sans véritablement de liens entre eux. Certains traits ressemblent même, peut-être du fait du pianiste, à des ambiances jazz... C'était intéressant ! Plus loin, la partition s'envole dans un délire de virtuosité, parfois lassant, souvent impressionnant, mais je me demande si cette virtuosité ne cache pas maladroitement un léger manque d'inspiration. Le concerto décolle néanmoins véritablement au second mouvement, et finit en fanfare. Gros succès pour le pianiste.
Rappel au piano non identifié. Je me déteste dans ces moments !

Schubert : je ne connaissais pas l’œuvre. Musique facile et gentille, qui ne dérange pas, mais qui n'intéresse pas non plus vraiment. Pour me tenir éveillé, j'ai particulièrement suivi la direction du chef : beaucoup d'engagement, de larges sourires, une direction très expressive (il n'hésite pas à s'accroupir carrément pour signifier aux cordes de baisser le volume), et un réel plaisir à jouer. Plutôt dynamique dans son tempo en le comparant aux vidéos trouvées en rentrant. Pas sûr que cette symphonie vaille le détour. Elle m'a fait penser à la Jupiter de Mozart, qui me fait déjà osciller entre génie et nullité, mais en moins bonne.
Stephen Hough est venu s'asseoir dans le public incognito.

Rocktambule a écrit:

Rappel au piano non identifié. Je me déteste dans ces moments !

"Crépuscule" de Jules Massenet, dans un arrangement de Stephen Hough (lui-même l'a entendu dans le ballet Manon de Kenneth Macmillan). Il fallait être très fort pour reconnaître.

J'ai écouté la première partie, beaucoup aimé le concerto de Saint-Saëns, que je trouve proche dans les climats qu'il suscite de l'Égyptien. Plein de trouvailles et de détours surprenants. Apprécié aussi la voix de Camilla Tilling, mais je n'ai pas de repères dans cette œuvre.

Les premières symphonies de Schubert m'ennuient terriblement, ça m'a découragé de prendre une place.

https://www.francemusique.fr/emissions/le-concert-de-20h/stephen-hough-joue-le-4eme-concerto-pour-piano-de-saint-saens-avec-l-orchestre-national-de-france

mickt a écrit:

Apprécié aussi la voix de Camilla Tilling, mais je n'ai pas de repères dans cette œuvre.

Au disque il n'y a qu'un repère: Barbara Hannigan avec Salonen.

Entendu une fois en concert, déjà avec Hannigan: https://classik.forumactif.com/t493-concert-knussen-a-garnier-22-11-05

Je trouve étonnant qu'il n'y ait qu'un enregistrement. (même chose pour le Temps, l'horloge, on dirait que personne ne l'a chanté après Fleming)

mickt a écrit:

Les premières symphonies de Schubert m'ennuient terriblement, ça m'a découragé de prendre une place.

Pourtant, c'est tout léger et vivace, peut-être en concert par une phalange un peu fouettée comme l'OCP ?

DavidLeMarrec a écrit:

Citation :

Les premières symphonies de Schubert m'ennuient terriblement, ça m'a découragé de prendre une place.

Pourtant, c'est tout léger et vivace, peut-être en concert par une phalange un peu fouettée comme l'OCP ?

Ça me fait l'impression de n'être que de la musique de menuet aimable, sitôt écoutée sitôt oubliée (j'ai écouté Harnoncourt et d'autres gens censés pas être trop mous du genou). Il faudrait en effet que j'essaie en concert avec un orchestre bien fouetté.

mickt a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Citation :

Les premières symphonies de Schubert m'ennuient terriblement, ça m'a découragé de prendre une place.

Pourtant, c'est tout léger et vivace, peut-être en concert par une phalange un peu fouettée comme l'OCP ?

Ça me fait l'impression de n'être que de la musique de menuet aimable, sitôt écoutée sitôt oubliée (j'ai écouté Harnoncourt et d'autres gens censés pas être trop mous du genou).  Il faudrait en effet que j'essaie en concert avec un orchestre bien fouetté.

Avant une date récente, il y avait peu d'intégrales vraiment satisfaisantes, à mon sens. (Harnoncourt, les phrasés sont vraiment trop courts, ça ne fonctionne pas bien.)

Mais enfin, avec ou sans ça, tu peux voir si ça te plaît ou non. C'est pour ça qu'en salle, avec Boyd par exemple, ce pourrait aider.

Comme intégrale, as-tu essayé Zender / SWR (Hänssler)? Là, il y a un discours articulé et de la tension, mais sans le coupage de phrases en quatre de Nicki (cela dit, je ne connais que ses intégrales avec Amsterdam et Berlin, peut-être que les live récemment parus avec le COE.)

Sinon, pour la seule 3ᵉ, je recommanderais Beecham / Royal Philharmonic (de l'orchestre tradi allant et aéré, un ton tout d'humour distancié, et un art certain pour créer de petites surprises tout au long du discours - Beecham, quoi) ou alors Heras-Casao / Freiburger Barockorchester (lui aussi un peu sec et court dans les phrasés, mais la saveur des instruments anciens est irrésistible.)

Je vais tenter Beecham, ça a l'air alléchant.

mickt a écrit:

Rocktambule a écrit:

Rappel au piano non identifié. Je me déteste dans ces moments !  

"Crépuscule" de Jules Massenet, dans un arrangement de Stephen Hough (lui-même l'a entendu dans le ballet Manon de Kenneth Macmillan). Il fallait être très fort pour reconnaître.

Merci pour la référence ! Et bravo !

Ils l'ont annoncé à la radio ! Jamais je n'aurais été capable d'identifier ça tout seul.

mickt a écrit:

Je vais tenter Beecham, ça a l'air alléchant.

Oui, Beecham est réjouissant !