Messe en si de bach

La plupart des sites indiquent les durées des pistes. En revanche, il faut être très patient pour une œuvre aussi courue. De quand date ta copie ? (ça élimine tous les enregistrements postérieurs)

Tu peux aussi nous en proposer des extraits significatifs (en particulier avec les solistes), pour qu'on retrouve laquelle… pas garanti, mais si c'est une version courante, on devrait pouvoir trouver (en tout cas je suis prêt à essayer).

Eric Burel a écrit:

Bonjour,

pensez-vous qu'il soit possible de retrouver la version de cette messe que j'ai en cd ? Je vous explique : ce cd est une (veille) copie (donc défectueuse) dont la pochette ne porte pas d'annotation. La seule façon pour l'identifier me semble, en l'état des choses, la durée des pistes.
Connaîtriez-vous un site qui référence ainsi les cd ?

Merci d'avance...

EB

si c'est une copie de CD, la durée des pistes doit être correcte, donc si tu utilises un soft d'encodage qui tape une base de données musicales sur internet, il devrait reconnaître la version.

Bonjour,

Comme j'aime beaucoup cette œuvre que j'ai eu la chance de chanter plusieurs fois en tant que choriste basse, je possède pas mal de versions de la Messe en si et j'en écoute certaines très régulièrement, mais à chaque fois pour des qualités différentes car aucune n'est parfaite, et même loin de là. J'écoute donc celles de Leonhardt, ma préférée, mais aussi Bruggen, Jacob, Harnoncourt, Herreweghe 2012, Cantus Colln, Minkowski, Freiburger, ou la 1ère de Corboz. Par contre, certaines que j'ai également m'attirent beaucoup moins, comme celle de Ramin, Karajan, Klemperer, Marriner, Suzuki ou même Gardiner...

Mais il y a une version je ne trouve pas, sauf à donner suite à quelques propositions fantaisistes très chères, c'est celle de Van Veldhoven  par le Netherlands Bach Society.
Pourtant, une écoute sur You Tube m'a persuadé de sa qualité.
Si certains ont une piste pour la trouver, je suis preneur.
Merci.

www.fnac.com/a1950590/Jean-Sebastien-Bach-Messe-en-si-mineur-Super-Audio-CD-hybride-Super-Audio-CD m'a l'air d'être le prix public.

C'est c'est Channel Classics, d'habitude les prises de son sont idéales, si c'est le cas pour une telle oeuvre .
Car souvent on n'est pas très bien servis... Hélas!

Alifie a écrit:

www.fnac.com/a1950590/Jean-Sebastien-Bach-Messe-en-si-mineur-Super-Audio-CD-hybride-Super-Audio-CD m'a l'air d'être le prix public.

Merci pour le retour.
Cette offre, je l'avais bien vue, mais 43€, si c'est moins cher que l'occasion à plus de 200€, ça reste très cher pour une 15ème Messe en Si!
Bon, s'il n'y a pas d'autres possibilités, même en occasion, j'attendrai un peu et ça fera mon Noël.
Je viens de la réécouter sur internet, et cette version est vraiment bien!

un peu moins cher sur le site de Channel Classics, mais à peine avec le port (et les risques qui vont avec l'acheminement postal en ce moment) :

www.channelclassics.com/catalogue/25007-Bach-Mass-in-B-Minor

Rien vu en cherchant un peu en occasion, si ce n'est les mêmes offres (1 000 euros sur amazon... mais avec seulement 2,49 euros de port )

J'ai tout de même pu voir que l'album est classé en qualité audio superlative : un bon achat de Noël donc, si tu aimes particulièrement cette version.

J'ai la version de Bruggen et de Suzuki , je suis très heureux de ces deux versions .

Je lorgne sur celle de Klemperer , car je suis dans un voyage Klemperer en ce moment , sa flute enchantée est merveilleuse mais

c'est un autre compositeur , pour Bach je ne sais pas trop ...

Il y a deux versions Brüggen. Laquelle est ta préférée?

Celle de 1988 , ou 1990( qualifié de Majesté sauvage par les journalistes de Diapason )
je ne connais pas la deuxième sorti vers 2005 ou 2010

En général, les secondes versions Brüggen sont plus lisses, ça n'a pas la couleur singulière et chaleureuse de ses premières séries, donc je recommanderais plutôt ça (écouté ni l'une ni l'autre, je crois).

Suzuki est un très bon choix en effet (parmi plein d'autres).

Pour Klemperer : je trouve ses Mozart atroces, mais ses Bach fonctionnent très bien pour moi, la lenteur et la monumentalité ne l'empêchent pas de phraser de façon intéressante. Dans le genre tradi-lent, Jochum et Scherchen sont à mon sens les plus intéressants pour la Messe en si, mais si tu aimes déjà ses Mozart, ce ne devrait pas être trop difficile de t'adapter. (C'est évidemment aussi différent que possible de Brüggen !)

DavidLeMarrec a écrit:

Suzuki est un très bon choix en effet (parmi plein d'autres).

Pour Klemperer : je trouve ses Mozart atroces

Atroce , Klemperer dis tu ? !!! je trouve sa Flute merveilleuse .

topemeraude a écrit:

Atroce , Klemperer dis tu ? !!! je trouve sa Flute merveilleuse .

Beaucoup trop lente de direction au point de handicaper l'aisance de certains chanteurs et la caractérisation dramatique (Lucia Popp) et de faire passer l'œuvre pour une messe, ce qu'elle n'est pas. Coupure de tous les dialogues ...
Rappel : Il s'agit d'un conte ! Et là avec Klemperer, on est très loin des versions de référence de Böhm 2, Solti 1, Sawallisch, Marriner ...

Je conçois que les dialogues absents puissent gêner certains mélomanes ou certains auditeurs , mais cela n'enlève rien à la beauté de l'interprétation les voix sont magnifiques , l'orchestre aussi .
Quand aux versions que tu cites comme étant de référence , je ne connais pas Bohm , mais j'ai la version Solti et Marriner , et je ne partage pas ton avis pour les appeler "références".
J ai la version Fricsay et je la trouve magnifique aussi .
J'ai la version Gardiner considérée comme la plus aboutit par France Musique et je ne partage pas du tout leurs avis .

topemeraude a écrit:

Je conçois que les dialogues absents puissent gêner certains mélomanes ou certains auditeurs , mais cela n'enlève rien à la beauté de l'interprétation  les voix  sont magnifiques , l'orchestre aussi .

Oui les voix sont belles mais on a aussi bien si ce n'est mieux ailleurs (à part Janowitz) et surtout : trop lent ! Beaucoup trop lent.

Citation :

j'ai la version Solti et Marriner , et je ne partage pas ton avis pour les appeler "références".

ce n'est pas que mon avis, elles sont généralement, et à juste titre, en tête de discographies comparées : directions magistrales et théâtrales, casts de haut vol intégralement supérieurs à celui de Klemperer où seule Janowitz supplante toutes les Pamina de la discographie.

Citation :

J'ai la version Fricsay et je la trouve magnifique aussi .

bouillonnante de vie mais la distribution féminine, fort bien chantante, n'est pas idoine. Orchestre un peu lointain.

Citation :

J'ai la version Gardiner considérée comme la plus aboutie par France Musique et je ne partage pas du tout leurs avis .

Produit très beau, très propre, mais très lisse et trop glacé ... un zest ennuyeuse ... (l'avis de France Musique ... )

topemeraude a écrit:

Je conçois que les dialogues absents puissent gêner certains mélomanes ou certains auditeurs , mais cela n'enlève rien à la beauté de l'interprétation  les voix  sont magnifiques , l'orchestre aussi .

Vraiment épais et lent, moi je ne peux pas. On entend bien que ce n'est pas écrit pour ce tempo ni pour un orchestre aussi pléthorique, et ça me gêne vraiment, en plus de toutes les choses que je n'aime pas beaucoup chez Klemperer-Philharmonia (les timbres pas beaux, ça ne joue pas très ensemble, etc.).

Mais bien sûr, à partir du moment où toi tu aimes, nul besoin de t'en priver ! Je le mentionnais surtout pour te rassurer : moi qui n'aime pas du tout du tout sa Flûte (DG et Così non plus), je trouve qu'il touche à quelque chose d'assez poétique dans Bach, une suspension du temps qui fonctionne assez bien.

DavidLeMarrec a écrit:

Mais bien sûr, à partir du moment où toi tu aimes, nul besoin de t'en priver !

Je te remercie

Concernant Bach et sa messe en si j'espère que ce n'est pas aussi soporifique que Richter que j'ai aussi et que je n'écoute jamais.

topemeraude a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

Mais bien sûr, à partir du moment où toi tu aimes, nul besoin de t'en priver !

Je te remercie

Concernant  Bach et sa messe en si j'espère que ce n'est pas aussi soporifique que Richter que j'ai aussi et que je n'écoute jamais.

C'est beaucoup plus charismatique que Richter, oui !

Je vais voir ce que je trouve sur les sites en ligne

topemeraude a écrit:

Celle de 1988 , ou 1990( qualifié de Majesté sauvage par les journalistes de Diapason )
je ne connais pas la deuxième sorti vers 2005  ou 2010

Le contraire pour moi. Je ne connais pas sa première version, mais j'aime assez celle parue chez Glossa. Le Et resurrexit (du Symbolum Nicenum) est le plus beau que j'aie entendu.

[quote="topemeraude"][quote="DavidLeMarrec"]
Suzuki est un très bon choix en effet (parmi plein d'autres).

J'aime beaucoup l'atmosphère de receuillement que Suzuki sait recréer dans ses deux St Matthieu (surtout celle de 1999, toutes deux parues chez BIS), mais pour la Messe en si je trouve qu'il y a plus d'originalité et d'attraits ailleurs.

Suzuki est de toute façon toujours assez raisonnable, un choix de moyen terme. Il y a toujours des propositions plus typées ailleurs.

Jacobs II, Minkowski, Kuijken, Parrott, Hengelbrock, Fasolis me conviennent davantage (avec souvent de très petits chœurs, voire du 1PP).

DavidLeMarrec a écrit:

Suzuki est de toute façon toujours assez raisonnable, un choix de moyen terme. Il y a toujours des propositions plus typées ailleurs.

Ah? Je trouve au contraire que, dans son genre, Suzuki représente finalement une sorte de proposition-limite: difficile d'imaginer textures encore plus diaphanes et aérées, expression encore plus pacifiée, voix encore plus égales (pour moi, dans les Passions de Bach, c'est un peu l'équivalent de Currentzis dans le Sacre, si tu veux.)

Si tu veux, dans ce sens. Je pensais à l'aspect moins radical de ses choix (pas très vite, pas très asséché, pas très coloré par rapport aux plus-baroques), mais effectivement, il a un tropisme vers les textures diaphanes et l'expression équilibrée. Je n'aurais pas spontanément qualifié ça de limite, tant ça paraît plutôt une raisonnable solution de moyen terme qu'un choix de rupture.

DavidLeMarrec a écrit:

Suzuki est de toute façon toujours assez raisonnable, un choix de moyen terme. Il y a toujours des propositions plus typées ailleurs.

Jacobs II, Minkowski, Kuijken, Parrott, Hengelbrock, Fasolis me conviennent davantage (avec souvent de très petits chœurs, voire du 1PP).

Je suis d'accord. J'ajouterais Butt, Pichon, Savall, Herreweghe II, et Leonhardt pour Jacob dans les mouvements pour alto.

Pichon, c'est fabuleux, mais dans les premiers fragments écrits !

Ce n'est pas celle que je retiendrais non plus s'il n'en fallait qu'une. C'est un enregistrement qui se veut aussi documentaire de toute façon. Mais qu'il est lumineux ce premier Kyrie eleison!

Bonjour !

Quelqu'un aurait-il jeté une oreille (voire les deux) sur le nouvel enregistrement de la messe en si par Jacobs? ça me fait plutôt envie... Comment cela se situe t-il?

Ma version favorite est celle de S.Kuijken (Challenge Classsics) pour sa pureté, sa douceur et sa lisibilité exceptionnelle... et quels timbres !

J'aime aussi beaucoup Gardiner II (SDG) pour son enthousiasme et Suzuki (BIS), mais si je trouve ce dernier plus tiède qu'avant...une belle sérénité, mais je trouve cela trop lisse maintenant.

Je suis d'ordinaire assez sévère sur le tournant de Jacobs (qui se contente de réenregistrer des tubes sans plus-value toujours évidente par rapport à la discographie existante) ; mais cette Messe en si m'a beaucoup séduit par sa vivacité et ses couleurs, beaucoup de textures différentes se succèdent, et un son vraiment coloré, comme irisé.

Pas du tout épuré et tranchant comme Kuijken, mais rien à voir non plus avec le Jacobs opulent et placide de ces dernières années. Une des très bonnes versions pour moi !

J’ai été emporté par l’enregistrement tout récent de Jacobs. Surtout sur la deuxième partie, à partir du Credo, jusqu’à la fin. Avant je trouve que c’est un peu raide. Mais à partir de là je suis surpris par les trouvailles d’interprétation. C’est très nuancé, c’est vivant, et c’est une des versions les plus enthousiasmantes que je connaisse.

Je vais peut-être me laisser tenter alors...

Oui Kuijken est très épuré, mais il y a une ferveur et une fluidité que je ne retrouve pas ailleurs... et pour ne rien gâcher, il est l'un des rares à utiliser de véritables trompettes naturelles, et ce malgré la difficulté immense des parties de clarino. Je trouve que ça sert vraiment son propos, avec une meilleure intégration à l'orchestre.

J'ai enfin pu écouter la messe en si de Jacobs ! Effectivement un très bel enregistrement. Des couleurs orchestrales très riches, et surtout une souplesse et une fluidité qui m'ont beaucoup plu (le Sanctus est assez merveilleux à ce tempo!). Très beau choeur également.

Je continue à préférer la version de Kuijken pour les raisons pré-citées, mais j'avoue que maintenant j'ai du mal avec les versions plus chargées en effectifs, même si c'est aussi hédoniste que Jacobs... et il y a une telle ferveur chez Kuijken, je ne m'en lasse pas. J'ai hâte de découvrir l'oratorio de Noël par la même équipe, toujours à un par partie !

jpwol a écrit:

Des couleurs orchestrales très riches, et surtout une souplesse et une fluidité qui m'ont beaucoup plu (le Sanctus est assez merveilleux à ce tempo!). Très beau choeur également.

Le Sanctus m’a émerveillé aussi. À ce stade difficile de l’œuvre, très chargée jusqu’à la fin du deuxième Osanna, placer une lecture du Sanctus telle que René Jacobs et ses musiciens trouvent le moyen de le faire, c’est un renouvellement de l’approche de cette messe. C’est si différent grâce aux nuances de volume et à des effets qui résultent d’une lecture intelligente et d’une rythmique de la respiration, que cela influence durablement la suite, l’architectonique de l’ensemble s’en ressent.
J’aime aussi beaucoup Masaaki Suzuki, l’enregistrement qui m’a le plus passionné. Et je suis persuadé que Masato Suzuki, son fils, claveciniste du Bach Collegium Japan qui travaille pour succéder à son père, nous livrera un jour un enregistrement de la messe de Bach qui aura des qualités aériennes magnifiques, qui se feront l’écho de son jeu de claveciniste si subtil, dont la beauté est faite de nuances et de richesses.

• Jacobs / AfAMB, RIAS KCh. HM

Excellente surprise! Je redoutais l’hédonisme ronronnant du Jacobs dernière manière mais non: le discours est très vivant, vif, fluide, contrasté, et l’opulence sonore se manifeste ici sous la forme d’un kaléidoscope de couleurs et de textures, sans cesse changeantes. Certes, pas de dépouillement ni d’épure, mais on trouve une ferveur qui tranche avec le caractère confortable (et assez profane) des Passions de Bach gravées naguère par le même.

Merci à jpwol et aux Davids, sans qui je ne serais sans doute pas allé y jeter une oreille