Autour de la musique classique

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 Complexité de la musique

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MessageSujet: Re: Complexité de la musique   Complexité de la musique - Page 5 EmptyVen 23 Oct 2015 - 13:57

Xavier a écrit:
car tu viens juste de me rejoindre sur le début de la discussion: j'ai dit que le bel canto était une musique moins riche, donc plus simple, tu m'as dit que c'était faux, et maintenant tu vantes les vertus de la simplicité, est-ce à dire qu'à mots couverts tu reconnais que c'est bien une musique plus simple que la plupart de celle des autres "grands" compositeurs du XIXè siècle?
non je ne reste toujours pas d'accord avec toi! c'était juste pour rentrer dans ton raisonnement que je ne partage pas et montrer que même en partant de ton point de vue de départ, on ne peut pas arriver à la même conclusion que toi parce que, mine de rien, tu as beau t'en défendre, tu es en plein dans le jugement de valeurs concernant les compositeurs et leurs oeuvres! lol
Quand on parle de pauvreté ou de richesse musicale, on est dans le jugement de valeur.


Dernière édition par Otello le Ven 23 Oct 2015 - 13:59, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Complexité de la musique   Complexité de la musique - Page 5 EmptyVen 23 Oct 2015 - 13:59

Je suis surtout le seul à essayer au moins d'argumenter un peu...

Ma conclusion c'est juste que je n'aime pas les musiques qui sont rudimentaires dans l'écriture et que par conséquent il m'est difficile d'aimer le bel canto.
Maintenant si tu as des exemples de partitions de bel canto qui sont riches dans l'écriture (un passage précis évidemment, pas une oeuvre entière), je n'attends que ça!
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MessageSujet: Re: Complexité de la musique   Complexité de la musique - Page 5 EmptyVen 23 Oct 2015 - 14:01

Xavier a écrit:
Ensuite pour ton 1, dire que dans le bel canto on fait de plus belles mélodies qu'ailleurs, ça c'est subjectif, certes on n'est pas dans l'argumentation intellectuelle que tu dénonces, puisque c'est complètement arbitraire!

Si ce n'est que je n'ai jamais écrit cela ! Mes préférences vont vers les compositeurs qui allient savoir-faire orchestral ou pianistique et beautés mélodiques : Mozart, Chopin, Schumann, Beethoven, Mahler, Chosta, Rimsky, Proko, etc ...

Néanmoins, si on me donne le choix entre une représentation de Norma et de Lulu, j'ai vite choisi ...


Dernière édition par hugo75 le Ven 23 Oct 2015 - 14:31, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Complexité de la musique   Complexité de la musique - Page 5 EmptyVen 23 Oct 2015 - 14:03

hugo75 a écrit:
Xavier a écrit:
Ensuite pour ton 1, dire que dans le bel canto on fait de plus belles mélodies qu'ailleurs, ça c'est subjectif, certes on n'est pas dans l'argumentation intellectuelle que tu dénonces, puisque c'est complètement arbitraire!

Si ce n'est que je n'ai jamais écrit cela !

Alors à quoi faisait référence la "beauté mélodique" que tu mettais dans ton 1?
Je n'ai sans doute pas bien compris.
De toute façon je ne vois pas pourquoi, si on a de belles mélodies, ça impliquerait de se priver de toute substance dans tous les autres paramètres de la musique.
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MessageSujet: Re: Complexité de la musique   Complexité de la musique - Page 5 EmptyVen 23 Oct 2015 - 14:07

hugo75 a écrit:
je me sens plus proche de l'argumentation subjective d'Otello  car il se garde bien de clouer au pilori les compositeurs qu'il n'aime pas.
Ben oui! Qui sommes nous par rapport à tous ces compositeurs ? Pas grand chose!
Perso, je comprends parfaitement qu'on puisse adorer la musique de Debussy tout comme je comprend parfaitement qu'on puisse ne pas apprécier le belcanto! Je ne remets absolument pas ça en cause! Mais ce n'est qu'affaire de sensibilité et de goût personnels et non pas de valeur absolue!
C'est pour ça que j'ai un peu de mal quand je lis que L'Enlèvement au Sérail, c'est en fait une jolie et gentillette oeuvrette sans plus.
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MessageSujet: Re: Complexité de la musique   Complexité de la musique - Page 5 EmptyVen 23 Oct 2015 - 14:08

Xavier a écrit:
hugo75 a écrit:
Xavier a écrit:
Ensuite pour ton 1, dire que dans le bel canto on fait de plus belles mélodies qu'ailleurs, ça c'est subjectif, certes on n'est pas dans l'argumentation intellectuelle que tu dénonces, puisque c'est complètement arbitraire!

Si ce n'est que je n'ai jamais écrit cela !

Alors à quoi faisait référence la "beauté mélodique" que tu mettais dans ton 1?

A tous les compositeurs cités notamment dans mon dernier message et pas seulement au bel canto. J'ajouterai que j'aime aussi beaucoup Debussy, Ravel, Proko, Scriabine ou Chosta et que j'ai le sentiment d'avoir un peu le cul entre deux chaises dans vos échanges.

Xavier a écrit:
Je suis surtout le seul à essayer au moins d'argumenter un peu...

Ma conclusion c'est juste que je n'aime pas les musiques qui sont rudimentaires dans l'écriture et que par conséquent il m'est difficile d'aimer le bel canto.

Si ce n'est pas un jugement de valeur ...
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MessageSujet: Re: Complexité de la musique   Complexité de la musique - Page 5 EmptyVen 23 Oct 2015 - 14:10

hugo75 a écrit:
Xavier a écrit:
hugo75 a écrit:
Xavier a écrit:
Ensuite pour ton 1, dire que dans le bel canto on fait de plus belles mélodies qu'ailleurs, ça c'est subjectif, certes on n'est pas dans l'argumentation intellectuelle que tu dénonces, puisque c'est complètement arbitraire!

Si ce n'est que je n'ai jamais écrit cela !

Alors à quoi faisait référence la "beauté mélodique" que tu mettais dans ton 1?

A tous les compositeurs cités notamment dans mon dernier message et pas seulement au bel canto. J'ajouterai que j'aime aussi beaucoup Debussy, Ravel, Proko, Scriabine ou Chosta et que j'ai le sentiment d'avoir un peu le cul entre deux chaises dans vos échanges.

Sauf que chez tous ces compositeurs la beauté mélodique n'est pas isolée du reste, et n'exclue absolument pas l'intérêt du reste!

Alors que personne n'écoute du Donizetti pour ses modulations ou ses plans sonores...
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MessageSujet: Re: Complexité de la musique   Complexité de la musique - Page 5 EmptyVen 23 Oct 2015 - 14:11

Otello a écrit:
hugo75 a écrit:
je me sens plus proche de l'argumentation subjective d'Otello  car il se garde bien de clouer au pilori les compositeurs qu'il n'aime pas.
Ben oui! Qui sommes nous par rapport à tous ces compositeurs ? Pas grand chose!
Perso, je comprends parfaitement qu'on puisse adorer la musique de Debussy tout comme je comprend parfaitement qu'on puisse ne pas apprécier le belcanto! Je ne remets absolument pas ça en cause! Mais ce n'est qu'affaire de sensibilité et de goût personnels et non pas de valeur absolue!
C'est pour ça que j'ai un peu de mal quand je lis que L'Enlèvement au Sérail, c'est en fait une jolie et gentillette oeuvrette sans plus.

Et comment ! J'adore cette œuvre. Et si on en reparlait car c'est quand même le cœur du sujet.
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MessageSujet: Re: Complexité de la musique   Complexité de la musique - Page 5 EmptyVen 23 Oct 2015 - 14:13

Hugo a écrit:

Xavier a écrit:
Je suis surtout le seul à essayer au moins d'argumenter un peu...

Ma conclusion c'est juste que je n'aime pas les musiques qui sont rudimentaires dans l'écriture et que par conséquent il m'est difficile d'aimer le bel canto.

Si ce n'est pas un jugement de valeur ...

Tu peux le prendre comme ça mais si tu as parcouru l'autre sujet dont j'ai donné le lien plus haut, tu verras que ce que je dis n'est absolument pas arbitraire.
Tu diras que c'est de l'argumentation intellectuelle parce que je m'appuie sur les partitions, mais que faire d'autre pour argumenter sans tomber dans le simple j'aime/j'aime pas? (et je précise que c'est facile à voir même si on ne sait pas lire une partition)


Dernière édition par Xavier le Ven 23 Oct 2015 - 14:19, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Complexité de la musique   Complexité de la musique - Page 5 EmptyVen 23 Oct 2015 - 14:15

Otello a écrit:

C'est pour ça que j'ai un peu de mal quand je lis que L'Enlèvement au Sérail, c'est en fait une jolie et gentillette oeuvrette sans plus.

C'est peut-être un peu sévère de la part de David mais c'est vrai qu'il n'y a pas le raffinement et la richesse des Noces ou de Don Giovanni dans l'Enlèvement. (les mélodies plus symétriques, l'harmonie plus simple, l'orchestration un peu caricaturale)
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MessageSujet: Re: Complexité de la musique   Complexité de la musique - Page 5 EmptyVen 23 Oct 2015 - 14:23

Xavier a écrit:
il n'y a pas le raffinement et la richesse des Noces ou de Don Giovanni dans l'Enlèvement. (les mélodies plus symétriques, l'harmonie plus simple, l'orchestration un peu caricaturale)

A cette nuance près (on l'a peut-être écrit déjà, mais j'avoue que je vous ai un peu perdu de vue depuis quelques pages Wink ) que si le compositeur est le même, les codes, la forme imposée par la... forme, justement (le Singspiel, en l'occurrence), induit la différence je pense. Fût-il pris comme un exercice de style seul, l'Enlèvement aurait encore toute sa "valeur" (même si je n'aime ni le mot, ni ce qu'il recouvre ou est supposé recouvrir) à mes yeux.
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MessageSujet: Re: Complexité de la musique   Complexité de la musique - Page 5 EmptyVen 23 Oct 2015 - 14:53

Bien sûr qu'il y a des raisons à cela, et évidemment ça n'enlève rien à la gloire de Mozart, mais la constatation reste celle-ci pour ma part. (et du coup, c'est vrai que ce n'est pas une oeuvre que j'écoute souvent)
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MessageSujet: Complexité   Complexité de la musique - Page 5 EmptyVen 23 Oct 2015 - 14:59

Otello a écrit:

Perso, je comprends parfaitement qu'on puisse adorer la musique de Debussy tout comme je comprend parfaitement qu'on puisse ne pas apprécier le belcanto! Je ne remets absolument pas ça en cause! Mais ce n'est qu'affaire de sensibilité et de goût personnels et non pas de valeur absolue!

Je suis d'accord, mais on peut quand même essayer d'expliquer un peu pourquoi on aime ou pas, car il y a de grandes différences de styles enctre ces compositeurs!
Sinon on dit que tout est pareil, idem pour les interprètes, tout se vaut, les goûts et les couleurs et basta, on ferme le forum!
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MessageSujet: Re: Complexité de la musique   Complexité de la musique - Page 5 EmptyVen 23 Oct 2015 - 15:22

Otello a écrit:
Mais ce n'est qu'affaire de sensibilité et de goût personnels et non pas de valeur absolue!
C'est pour ça que j'ai un peu de mal quand je lis que L'Enlèvement au Sérail, c'est en fait une jolie et gentillette oeuvrette sans plus.

Le fait qu'il s'agisse de goûts personnels (une évidence quand on parle d'art, et même de la plupart des autres choses de la vie – même la politique, la morale et la foi restent avant tout gouvernés par la subjectivité) n'empêche pas qu'on puisse avoir une opinion…

Par ailleurs, alors même que je suis souvent celui qui tient le discours relativiste, il existe tout de même une hiérarchie mesurable, passé un certain degré de différence. Si c'est moi qui écris une cabalette, tu n'auras aucune envie de défendre aux gens de dire que celles de Verdi sont meilleures… Il y a bien une frontière entre le n'importe quoi, l'amateurisme, le professionnalisme et le génie. La frontière entre deux groupes n'est pas toujours nette, mais enfin, entre quelqu'un qui appuie n'importe où sur le clavier et Mozart, on peut à peu près s'accorder que ce n'est pas relatif.

En ce qui concerne l'Enlèvement, comme c'était mon propos, oui, bien sûr que c'est une affaire de goût : la couleur locale, les mélodies strophiques (et uniquement décoratives, assez peu calquées sur la dramaturgie ou même la psychologie) me frustrent. Mozart y est très au-dessous de ce qu'il peut faire en matière de couleurs, de surprises, de variété musicale. Ici, ça ronronne gentiment.
Évidemment, on peut aimer ça – la plupart des mélomanes considèrent la Flûte comme un chef-d'œuvre intersidéral, une preuve de l'existence de Dieu ou de la communication avec des mondes plus avancés de notre Multivers, alors que moi, je la tolère tout juste (pour les mêmes raisons énoncées ci-dessus, même s'il y fait, en revanche, un véritable effort dans les recherches de couleurs et de caractères).


hugo75 a écrit:
Xavier a écrit:
Je suis surtout le seul à essayer au moins d'argumenter un peu...

Ma conclusion c'est juste que je n'aime pas les musiques qui sont rudimentaires dans l'écriture et que par conséquent il m'est difficile d'aimer le bel canto.

Si ce n'est pas un jugement de valeur ...

Jugement de valeur ou pas, c'est assez objectif : il y a peu d'informations dans une œuvre belcantiste, comparé à d'autres genres. Xavier l'a très bien expliqué (je le dis d'autant plus volontiers que ça s'adresse tout autant à des musiques que j'adore, dont certains opéras belcantistes ou baroques), c'est dommage qu'il n'y ait pas d'arguments un peu précis en face…

Par exemple, concernant LULLY, j'ai souvent insisté que la pauvreté musicale servait adroitement un sentiment de familiarité et surtout la déclamation (ou la danse) – c'est ce qui fait la différence entre une œuvre ennuyeuse et une œuvre captivante en la matière… le rapport à la scène est extrêmement étudié, bien plus que chez ces gros malappris wagnériens qui croient que la musique peut tout suppléer.

Pour le belcanto, l'argument du ploum-ploum et de l'absence de modulation tient très bien, c'est justement ce qui fait la différence entre les grandes œuvres (chez Bellini, il y a plus de modulations, de retards harmoniques que chez la concurrence…) et les œuvres écrites au kilomètre comme les Reines Tudor de Donizetti.

J'avais essayé de l'expliciter à propos des Puritains et de L'Élixir, il y a de petites finesses qui font la différence avec de simples ploum-ploums. (Mais pas toujours.)


Xavier a écrit:
Alors que personne n'écoute du Donizetti pour ses modulations ou ses plans sonores...

Si, justement, j'écoute les œuvres où il y en a ! Basketball (D'où le fait qu'il n'y en ait pas beaucoup que j'écoute souvent. Mr. Green )


bAlexb a écrit:
A cette nuance près (on l'a peut-être écrit déjà, mais j'avoue que je vous ai un peu perdu de vue depuis quelques pages Wink ) que si le compositeur est le même, les codes, la forme imposée par la... forme, justement (le Singspiel, en l'occurrence), induit la différence je pense. Fût-il pris comme un exercice de style seul, l'Enlèvement aurait encore toute sa "valeur" (même si je n'aime ni le mot, ni ce qu'il recouvre ou est supposé recouvrir) à mes yeux.

Oui, je l'ai dit effectivement : ce n'est pas une question d'incapacité de Mozart, c'est que je trouve la nature formelle de l'œuvre frustrante par rapport à ce que pourrait nous dire Mozart – exactement comme j'enrage que Donizetti n'ait osé qu'une fois ce qu'il a gribouillé en quelques jours pour l'Élixir, comme s'il s'était spontanément libéré de l'interdit de complexité.

Néanmoins, même dans le cadre du singspiel : on en a très peu d'autres au disque pour comparer, et par rapport à Wranitzky à la même époque, même la Flûte est assez dérisoire.
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MessageSujet: Re: Complexité de la musique   Complexité de la musique - Page 5 EmptyVen 23 Oct 2015 - 15:28

C'est concomitant à une drôle de tendance qui veut que l'on mette les petits maîtres sur le même pied d'égalité que les grands compositeurs. On dit ainsi que les passions de Telemann valent bien celles de Bach, les nocturnes de Field valent bien ceux de Chopin et les opéras de Donizetti valent bien ceux de Mozart. Je ne nie pas que l'on puisse trouver un quelconque intérêt à ces oeuvres "réhabilitées" (ce n'est pas le cas pour Donizetti, certes), de là à vouloir les mettre au même niveau que d'aussi grands chefs-d'oeuvre...

Sinon, après avoir parcouru un certain nombre de fils de ce forum, j'ai l'impression que c'est la quinzième fois que ce sujet est discuté, et toujours avec exactement les mêmes arguments. Seriez-vous animés par un mouvement rotatoire ?
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MessageSujet: Re: Complexité de la musique   Complexité de la musique - Page 5 EmptyVen 23 Oct 2015 - 15:50

m.gruber a écrit:
C'est concomitant à une drôle de tendance qui veut que l'on mette les petits maîtres sur le même pied d'égalité que les grands compositeurs.

Oh que je déteste cette formulation. Smile Elle induit un biais énorme qui ne reflète pas du tout la réalité : il y a des compositeurs qui, pour des raisons purement pratiques n'ont pas eu le rayonnement mérité, et puis tout simplement, même chez un « petit maître », on trouve des œuvres qui peuvent largement dépasser les fonds de tiroirs des grands, voire égaler ou dépasser certaines de leurs œuvres importantes.

Les opéras de Holzbauer ou Bach valent au moins autant que Lucio Silla et mieux que Mitridate ; et si on parle d'opéra allemand, Vranický égale largement l'Oberon de Weber (pourtant un bijou), qu'il préfigure de façon très impressionnante et aboutie (et excède largement, à mon gré, l'Enlèvement et la Flûte, dans les ensembles en particulier). On a le droit d'être dubitatif ou en désaccord, mais le poser a priori, c'est irritant.


Citation :
On dit ainsi que les passions de Telemann valent bien celles de Bach,

Concernant Bach, c'est quand même sacrément de bonne guerre, vu toutes les partitions de compositeurs considérés comme mineurs (même par moi Mr. Green ) qu'on lui a prêtées !

On ne peut pas généraliser pour les Passions de Telemann, elles sont assez différentes les unes des autres, et ne bénéficient pas de la même quantité de disques pour leur donner la possibilité de convaincre, ni par des interprètes du même niveau !

Pour les meilleures d'entre elles, oui, ça ressemble beaucoup à celles de Bach et ça les vaut assez. Considérant qu'il y en a des dizaines assujetties à différents styles, je trouverais hardi d'affirmer qu'elles sont toutes inférieures par principe.
(Il y en a aussi d'assez peu intéressantes. Et puis, comme pour celles de Bach, les numéros sont diversement intéressants, bien sûr.)


Citation :
les nocturnes de Field valent bien ceux de Chopin

Jamais lu ça – et ça me paraît difficile à soutenir. Field est très intéressant puisqu'il inaugure le genre, fait entendre pour partie la généalogie belcantiste du genre, mais ça n'a pas du tout la même densité musicale.


Citation :
et les opéras de Donizetti valent bien ceux de Mozart.

Ça n'a aucun sens, ce n'est pas la même période, pas la même aire culturelle, pas le même style, pas le même mode d'emploi… Et puis, oui, entre L'Elisir et l'Enlèvement, ça se discute au minimum, sans parler de la Finta Giardiniera…


Citation :
Je ne nie pas que l'on puisse trouver un quelconque intérêt à ces oeuvres "réhabilitées" (ce n'est pas le cas pour Donizetti, certes), de là à vouloir les mettre au même niveau que d'aussi grands chefs-d'oeuvre...

Alors je suis curieux : pourquoi est-ce interdit ou douteux ? Tu penses que l'Histoire est purement rationnelle et a fait un tri non seulement sans faute, mais exhaustif de tous les chefs-d'œuvre ? Bien sûr qu'on ne trouve pas de Don Giovanni sous le sabot d'un cheval (d'ailleurs il suffit de comparer le nombre de disques ou de représentations par rapport à n'importe quel autre compositeur, même fulgurant, de la période…), mais pourquoi cela ne pourrait-il pas exister par principe ?

En tout cas, il y a des tonneaux de choses à découvrir (et parmi le peu auquel j'ai eu accès, j'ai eu pas mal de surprises majeures…), on peut essayer de rassurer en se disant que le tri est déjà fait et qu'il suffit de chérir son intégrale Mozart ou de se contenter de ce qui se joue sur scène régulièrement, et c'est respectable, mais je ne vois vraiment pas sur quel fondement sérieux cela reposerait.


Citation :
Sinon, après avoir parcouru un certain nombre de fils de ce forum, j'ai l'impression que c'est la quinzième fois que ce sujet est discuté, et toujours avec exactement les mêmes arguments. Seriez-vous animés par un mouvement rotatoire ?

De même que tu dois écouter plusieurs fois les mêmes œuvres… Donc en parler plusieurs fois. Processus normal sur un forum. Smile
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MessageSujet: Re: Complexité de la musique   Complexité de la musique - Page 5 EmptyVen 23 Oct 2015 - 16:10

DavidLeMarrec a écrit:
m.gruber a écrit:
Sinon, après avoir parcouru un certain nombre de fils de ce forum, j'ai l'impression que c'est la quinzième fois que ce sujet est discuté, et toujours avec exactement les mêmes arguments. Seriez-vous animés par un mouvement rotatoire ?

De même que tu dois écouter plusieurs fois les mêmes œuvres… Donc en parler plusieurs fois. Processus normal sur un forum. Smile  
Les nouvelles écoutes d'oeuvres déjà connues font souvent découvrir de nouveaux aspects ou bien permettent de réactiver des souvenirs enfouis. Ici j'ai l'impression que la discussion sur sujet est totalement embourbée, rien de nouveau dans les arguments proposés. Le débat objectif / subjectif étant un des plus pervertis de l'époque, cela n'arrange rien.
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MessageSujet: Re: Complexité de la musique   Complexité de la musique - Page 5 EmptyVen 23 Oct 2015 - 16:13

m.gruber a écrit:
Les nouvelles écoutes d'oeuvres déjà connues font souvent découvrir de nouveaux aspects ou bien permettent de réactiver des souvenirs enfouis.


S'il y a bien un sujet qui n'a jamais fait débat ici, c'est bien celui-là. hehe


Citation :
Ici j'ai l'impression que la discussion sur sujet est totalement embourbée, rien de nouveau dans les arguments proposés. Le débat objectif / subjectif étant un des plus pervertis de l'époque, cela n'arrange rien.

Disons qu'on ne peut pas dire que tu aies précisément apporté des éléments nouveaux. fleurs
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MessageSujet: Re: Complexité de la musique   Complexité de la musique - Page 5 EmptyVen 23 Oct 2015 - 16:15

DavidLeMarrec a écrit:

Disons qu'on ne peut pas dire que tu aies précisément apporté des éléments nouveaux. fleurs  
Certes, mais je trouvais surtout dommage de mobiliser de telles intelligences sur un débat fait et refait.
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MessageSujet: Re: Complexité de la musique   Complexité de la musique - Page 5 EmptyVen 23 Oct 2015 - 16:16

Et comme lorsque j'ai croisé de grands critiques de magazine, je me sens trop intimidé pour intervenir durablement dans vos discussions. Je ne suis qu'un amateur de passage.
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MessageSujet: Re: Complexité de la musique   Complexité de la musique - Page 5 EmptyVen 23 Oct 2015 - 16:25

Ah, moi ça me paraît un sujet important, en tout cas entre mélomanes qui passent du temps sur le sujet (sinon, évidemment, si on fait deux concerts par an, j'encourage vivement à faire les Symphonies de Beethoven sans se poser plus de questions, c'est tout vu) : se rassurer dans la justesse indéfectible de la hiérarchie existante est terriblement sclérosant, si pas pour l'individu, pour la vie musicale elle-même.

Il n'y a aucune raison de ne pas se lancer dans la bataille, tu le fais bien dans d'autres fils ! Ce n'est pas un concours à part contre Cololi, mais il l'a bien cherché.
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MessageSujet: Re: Complexité de la musique   Complexité de la musique - Page 5 EmptyVen 23 Oct 2015 - 18:20

m.gruber a écrit:
Je ne nie pas que l'on puisse trouver un quelconque intérêt à ces oeuvres "réhabilitées" (ce n'est pas le cas pour Donizetti, certes)
de quoi qui n'est pas le cas pour Donizetti ?
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Cololi
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MessageSujet: Re: Complexité de la musique   Complexité de la musique - Page 5 EmptyVen 23 Oct 2015 - 23:54

Mais Tchaïkovski se plante totalement ... l'harmonie complexe pour l'époque de Wagner ... n'exclue pas la mélodie ... très loin de là ... on peut même parler de mélodie continue. Ca vraiment il faut arrêter avec ça ... car c'est totalement faux.
Et Berlioz de même, évidemment.

Et même chez Berg il ya de la mélodie. Certes incomparablement plus difficile à saisir ... mais elle existe bel et bien.

Boulez, c'est différent, puisque, de mon point de vue, il ne cherche pas à en faire de la mélodie ... donc le problème est réglé en qq sorte.

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MessageSujet: Re: Complexité de la musique   Complexité de la musique - Page 5 EmptySam 24 Oct 2015 - 1:11

Cololi a écrit:
Mais Tchaïkovski se plante totalement ... l'harmonie complexe pour l'époque de Wagner ... n'exclue pas la mélodie ... très loin de là ...

Vu depuis la Russie et singulièrement Tchaïkovski, on peut difficilement considérer Wagner comme mélodique…

Citation :
on peut même parler de mélodie continue.

Dans Tristan, Parsifal ou surtout les Maîtres, certes. Dans Rheingold et Walküre, c'est plutôt le contraire ! Très séquentiel, récitatif très brut…
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MessageSujet: Re: Complexité de la musique   Complexité de la musique - Page 5 EmptySam 24 Oct 2015 - 1:14

Si vous commencez à reprendre des trucs de la page d'avant sans les citer, ça va devenir compliqué!
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MessageSujet: Re: Complexité de la musique   Complexité de la musique - Page 5 EmptySam 24 Oct 2015 - 2:01

Sur le pouce, vite, et à mon humble avis pas du tout éclairé par les partitions que je ne sais pas lire,

 La richesse d'un morceau apparaît lorsqu'on le chantonne (Bariton Coassanto Capricant Fumeur pour ma tessiture perso) et qu'on ne peut mimer avec sa voix seule, si pleine soit-elle, tous les mystères de l'orchestre, les contrepoints piano/voix, les accords de ces deux là.
La voix, hormis sa capacité enviable à prononcer des mots (fussent-ils imbéciles...) doit être considérée et utilisée tel un pupitre parmi d'autres par un Musicien.
Un lied de Schubert n'est pas une chanteuse accompagnée par un piano (je ne suis pas sûr que ce soit un bon exemple, mais bref...).
 Les amateurs de Belcanto, qui, comme son nom l'implique aiment la jolie chanson, ne devraient pas trop se préoccuper de l'accompagnement puisqu'à elle seule, la voix fait tout le boulot ; le reste du piano ou de l'orchestre n'étant que vagues dramatiques accompagnant la star soliste... Comme pour Céline Dion.

 Je crois, moi, à la pérennité d'une Musique un poil plus complexe, qui ne me lasse pas ni ne m'hypnotise : je n'aime pas connaître par cœur un Opéra à la deuxième écoute !
Et une fois appris, je me fous de comparer les contrUt de l'une et les infra-rôts de l'autre... Ce dont les amateurs font leur pain tant ils connaissent déjà et n'entendent plus la Musique !
D'ailleurs, si l'on m'en croit, on n'aurait jamais dû mettre de paroles sur la Musique : Cela donne d'interminables échanges équivoques et stériles comme le dit M. Gruber (sic). (c'est peut-être la racine du Forum...)
Et puis, il faudra d'ores n'avant que rien ne soit chantonnable !
Sous peine de procès en anti-formalisme.

Que ceci soit écrit.
Et accompli.

Je floode tard le soir, ne vous occupez pas de moi, ne faisant que passer......................
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MessageSujet: Re: Complexité de la musique   Complexité de la musique - Page 5 EmptySam 24 Oct 2015 - 3:47

@tod:
Votre point de vue est très intéressant, mais la belle musique n'est pas que chantante ou chantable. On dit que la musique c'est l'harmonie des sons, mais alors: l'atonalité ou le dodécaphonisme c'est quoi? J'ai découvert la musique de Ligeti il y a quelques jours et j'ai beaucoup aimé, je serais incapable de vous en fredonner quelques mesures. Pourtant dans cette musique tout se tient et même: en persistant et en mettant de côté mes habitudes, chanter ou fredonner du Ligeti, ça se fait parce que dans sa musique, il y a un ordre et une structure solide: les notes sont les mêmes que celles de Schubert, Bach et tous les autres mais organisées de façon différentes . Ce dont il faut se méfier le plus, ce sont les écoles de pensées musicales, rien de mieux que de forger son propre goût en matière d'écoute musicale. La musique parle à chacun de nous de façon différente.
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MessageSujet: Re: Complexité de la musique   Complexité de la musique - Page 5 EmptySam 24 Oct 2015 - 4:12

Relis le message de Tod, tu comprendras que vous dites à peu près la même chose. Wink
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MessageSujet: Re: Complexité de la musique   Complexité de la musique - Page 5 EmptySam 24 Oct 2015 - 4:29

Oui, c'est bien ainsi, je n'ai pas écrit mon message pour le contredire,
je suis d'accord avec son propos.
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MessageSujet: Re: Complexité de la musique   Complexité de la musique - Page 5 EmptySam 24 Oct 2015 - 14:49

Cet échange est intéressant.

Le belcanto (mot qui d'ailleurs ne signifie par grand chose, à mon sens, plus de belcanto après le départ de Rossini d'Italie, mais on inclura les amis Vincenzo et Gaetano par convention), comme son nom l'indique, est une tradition vocale et non musicale . Et ce n'est pas par hasard qu'on emploie cette dénomination par extension pour désigner le style de compositeurs d'époques et d'esthétiques pourtant  différentes. II y a un fil rouge, de Scarlatti à Bellini: l'opera italien était porté par des voix et le compositeur était une figure de second voire de troisième ordre (cela ne  signifie pas qu'ils étaient sans talent), qui, a de rares exceptions près, devait se plier aux caractéristiques et aux desiderata  de ses chanteurs, points de départ du projet d'écriture. Rossini écrivait pour la Colbran, Bellini pour la Pasta, Porpora pour Farinelli, Traetta pour la Gabrielli etc etc… Un ajout de cabalette ou une transposition intégrale  par ci, une modification du finale (voire substitution par un finale concurrent à l'initiative du chanteur) ou une cadence réécrite par là, et je ne parle pas de l'âge baroque où ces pressions étaient bien plus grandes!  Cela ne veut pas dire que les compositeurs se complaisaient  dans ces formules. Ils n'avaient surtout pas le choix et s'inclinaient le plus souvent -Ah, les épiques récits des confrontations entre le courageux Haendel, cas rare pour l'époque, et la Cuzzoni!-  ! Donc, oui, le belcanto c'est le chant d'abord et  l'instrumentation qui supporte et met en valeur, non sans beauté et raffinement,  l'interprète. Attention, je ne dis pas que la musique n'a qu'un un objectif ornemental, elle sert une  fusion plus qu'une superposition.  Je m'explique. Quelqu'un disait plus haut que la voix devait être utilisée comme un pupitre, ce n'est surement pas ce qu'il a voulu dire, mais ce n'est pas totalement faux pour le belcanto. Il doit même être le plus brillant des pupitres: de la voce-strumento baroque, au canto strumentale du début du XIXème, cet aspect est un pilier de la Tradition. À cet égard, il est hasardeux d'accuser ces compositeurs d'incompétence générale: écrire pour une voix est un Art, comprendre l'intime lien entre ligne et chant également, c'est de la musique aussi,  qu'on le veuille ou non, et dans cette optique les maîtres  d'école napolitaine, Rossini, Bellini et Donizetti par exemple sont tout bonnement géniaux.

Quant à moi, je n'ai aucun complexe à admettre que c'est ce qui m'a toujours fasciné et plu dans ce genre. De la même manière, je n'ai aucun soucis à reconnaître que la simplicité mélodique est, déjà incontestable dans la plupart des cas, mais surtout extrêmement séduisante car c'est elle qui sied à l'épanchement vocal. La  complexité musicale (quantifiable, je suis d'accord avec Xavier et David) qu'on trouvera chez d'autres qui ont été cités n'est pas dans l'absolu plus louable qu'une mélodie simplissime, fluide et lumineuse de Paisiello ou Cimarosa qui a un autre but esthétique et s'inscrit dans un autre contexte culturel.
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MessageSujet: Re: Complexité de la musique   Complexité de la musique - Page 5 EmptySam 24 Oct 2015 - 17:58

Quelques commentaires sur ce débat vieux comme l'histoire de l'Esthétique. Et Platon et Démocrite.
1/ Hiérarchiser ça nécessite de dire comment et avec quel poids à chaque critère. Vaste sujet! L'oeuvre d'art se met-elle en équation? Et si oui laquelle? Ex. caricatural : Mozart vs Boulez (vous avez trois heures...). Pour Platon le Beau est ce qui dépasse l'Entendement. A méditer dans ce que cela implique par rapport à toute 'équation' possible.
2/ La complexité relève de la recette et des ingrédients pas du résultat final. Que vaut le surchargé ou le démonstratif par rapport à l'immédiat naïf ou l'épure par exemple? Ce qui est sophistiqué peut paraître prétentieux comme admirable, décadent comme abouti. Ce qui est épuré peut paraître gracieux ou niais. Celui qui porte une critique (positive ou négative) en dit toujours plus sur qui il est (ou désire/prétend être au monde) que sur l'oeuvre elle-même. Quelles valeurs propres possèdent simplicité/complexité (comme tradition/modernité ou harmonie/dissonance ou tension/sérénité et mille autres critères)?  
3/ L'oeuvre d'art mobilise émotions, souvenirs d'une histoire et d'un environnement culturel, réflexions intellectuelles, projections inconscientes et névroses, satisfactions plus ou moins immédiates des sensations dans une drôle de chimie toute personnelle. Quelques chansons niaises liées à mes premières amours sont capables de me mobiliser et me mettre en transe bien plus vite que les plus sublimes cantates de Bach ou quatuors de Beethoven. De là à dire que les premières sont supérieures aux secondes : distance infranchissable et indéfendable bien entendu. 
4/ Le Beau surnage de l'ordinaire. Sans ordinaire pas de Beau. Sans cul-de-sac pas de chemins. Il faut laisser librement vivre la somme des possibilités et des goûts de chacun. La diversité des styles, des oeuvres, des auditeurs. Pour caricaturer, il ne faut pas que naisse une hiérarchie des auditeurs en dérive d'une hiérarchie des écoles. 'Populisme' et 'Elitisme' sont deux faces plus ressemblantes qu'opposées d'une même maladie humaine : l'ostracisme. Le 'relativisme' est une maladie plus récente mais du même tonneau (mais un peu plus difficile à décortiquer en quelques mots).
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MessageSujet: contrepoint   Complexité de la musique - Page 5 EmptyJeu 28 Juil 2016 - 11:58

Je ne sais trop où poser mon sujet, je le place donc ici. J'espère ne pas y dire trop de sottises.

Certaines formes musicales, telles que les fugues, emploient et rémploient des phrases musicales en les faisant varier : passage du mode mineur au mode majeur et vice-versa, changement légers des hauteurs de note, jouée deux fois plus lentement (les croches deviennent des noires), décalages en canon, renservements, miroirs...

Justement, le miroir ! Autant dans tous les autres cas je reconnais le thème initial et je peux lui associer sa variation, permettant de voir et suivre le chemin qui mène de l'un à l'autre, autant je ne parviens pas à associer un thème joué à l'envers à celui initial.

Dans certains cas où la mélodie ne prime pas, par exemple une rapide descente chromatique et son inversion, j'y parviens car c'est plus la structure ou le rythme qui jouent le rôle de matière reconnaissable. Mais s'il s'agit d'une mélodie, non, je n'y arrive pas. C'est typiquement le cas dans les derniers Contrapunctus de l'Art de la Fugue.

Et vous ?
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MessageSujet: Re: Complexité de la musique   Complexité de la musique - Page 5 EmptyJeu 28 Juil 2016 - 12:54

Ta question ne concerne vraiment pas la discographie... je vais essayer de déplacer dans un sujet plus adéquat.
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MessageSujet: Re: Complexité de la musique   Complexité de la musique - Page 5 EmptyJeu 28 Juil 2016 - 14:11

Merci Xavier.
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MessageSujet: Re: Complexité de la musique   Complexité de la musique - Page 5 Empty

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