Handel: disques indispensables

Je voulais signaler la réédition de la version Jacobs de Giulio Cesare … pour ceux qui n'auraient pas eu la chance d'acheter l'édition originale ! (à saisir donc)

Petite question... enfin grande!

J'ai découvert la semaine dernière l'Ode à Saint Cécile de Haendel... mais dans sa version retouchée par Mozart. Et j'ai trouvé ça vraiment très très chouette!

Du coup, première question. Est-ce que ça existe en disque dans une bonne version ce mélange Haendel/Mozart?
et si non, vous avez des recommandations pour la version originale? J'ai un peu fouillé dans les sujets Haendel, mais je trouve pas grand chose...

Merci!

Le grand classique est la version Gardiner (qui est superbe). Je vais regarder ce que j'ai d'autre en magasin, longtemps que je n'ai pas écouté cette merveille !

En la matière, mon classique à moi (et dans tous les sens du terme) : Stich-Randall, Young et le London Chamber Orchestra sous la direction de Anthony Bernard



Mesure pour mesure, en quelque sorte ; mais la gamme entière balayée, de la jubilation à une espèce d'apesanteur (ni coupable, ni complaisante, je m'empresse de préciser, cf. les airs concertants pour soprano qui sont d'une concentration, d'une fraîcheur exemplaires).

Merci messieurs!!
Je vais regarder ce que je trouve... là j'écoute une version avec Minkowski... mais c'est juste la Haendel.

J'espère qu'ils enregistreront la version Mozart!

Le Messie en extraits, j'ai fait une belle découverte hier en écoutant  la version de John Eliott Gardiner avec les English Baroque Soloists qui jouent sur instruments d'époque.

Je suis en train d'écouter le double CD Erato de CANTATES ITALIENNES par Emmanuelle Haïm, Sabine Devieilhe et Léa Desandre , cantates de jeunesse certes (quoique "La Lucrezia" soit d'une très grande force dramatique), ici sublimement interprétées, sublimées même, avec grâce et sensualité, par ce trio féminin ! avec un Concert d'Astrée réduit à quelques instrumentistes d'une précision, délicatesse et volubilité extraordinaires

J'aime bien aussi les cantates (7 volumes) par La Risonanza: Fabio Bonizzoni; c'est chez Glossa.

Il me semble en avoir parlé.

Rubato a écrit:

J'aime bien aussi les cantates (7 volumes) par La Risonanza: Fabio Bonizzoni; c'est chez Glossa.

Il me semble en avoir parlé.

Oui ! l'ensemble mériterait une mise sous coffret, c'est certain.

Polyeucte a écrit:

Petite question... enfin grande!

J'ai découvert la semaine dernière l'Ode à Saint Cécile de Haendel... mais dans sa version retouchée par Mozart. Et j'ai trouvé ça vraiment très très chouette!

Du coup, première question. Est-ce que ça existe en disque dans une bonne version ce mélange Haendel/Mozart?
et si non, vous avez des recommandations pour la version originale? J'ai un peu fouillé dans les sujets Haendel, mais je trouve pas grand chose...

Merci!

Pour les curieux, la version Mozart de l'Ode à Sainte Cécile de Haendel par Minkowsky a été filmée : watch?v=wkydPOpetRA

Pour Alcina, il est dommage de ne pas connaitre la version ancienne de Bonynge avec Sutherland et Berganza absolument inégalable !

En tout cas, c'est certain que si l'on s'intéresse à Haendel sous l'angle de la rhétorique baroque ou des pratiques musicales du XVIIIᵉ, ça doit être différent, et probablement inégalable dans son genre.

Ce disque est une tuerie!
Capté en live, il y a une énergie des chanteurs et des choeurs tout à fait remarquable. Et un orchestre aux timbres vraiment typés (timbales, cuivres un peu verts, basses…). Alarcon dit s'être inspiré d'Harnoncourt, et ça s'entend.

Eusèbe a écrit:

Ce disque est une tuerie!
Capté en live, il y a une énergie des chanteurs et des choeurs tout à fait remarquable. Et un orchestre aux timbres vraiment typés (timbales, cuivres un peu verts, basses…). Alarcon dit s'être inspiré d'Harnoncourt, et ça s'entend.

En effet, magnifique enregistrement ! j'avais découvert ce chef avec son enregistrement du méconnu "Il diluvio universale" de Michelangelo Falvetti (un enchantement !), et là encore, avec cet oratorio de Haendel, il fait des merveilles, avec une énergie folle. Dans une prise de son remarquable (enregistrement public - disponible sur YouTube), on en prend plein les oreilles, mais Alarcon sait concilier l'émotion et le spectacle, en variant les couleurs, et en articulant les détails dramatiques avec éclat et expressivité. Les choeurs (admirables de netteté, précision et contrastes, passant de la grandeur haletante à la déploration vibrante), et l'orchestre (rutilant !) sont magnifiques, de même que l'ensemble des solistes. Un éblouissement qui emporte l'auditeur du début à la fin ! Je viens d'en terminer l'écoute, et déjà envie de la reprendre de bout en bout.

Oh, oui, une explosion de couleurs !

(Outre son premier Falvetti, son Dido & Aeneas de Purcell est une tuerie, le plus abouti de la discographie pour moi.)

Bon va falloir que je réécoute ... car j'ai écouté 1 fois le 1° CD ... c'était ennuyeux

Grand Dieu. Oui, il faut que tu réécoutes alors !

Samson, je trouve ça vraiment ennuyeux effectivement. J'aime assez la scène de séduction, mais tout ce qui va autour me semble vraiment interminable, avec des kilomètres de chœurs identiques, des récitatifs tunnels et des airs rhétoriques pas très inspirés. C'est très rare qu'Haendel me fasse cet effet là.

Quelqu'un aurait-il écouté la nouvelle version de "SEMELE" par Gardiner avec Louise Alder dans le rôle-titre ?

vinteix a écrit:

Eusèbe a écrit:

Ce disque est une tuerie!
Capté en live, il y a une énergie des chanteurs et des choeurs tout à fait remarquable. Et un orchestre aux timbres vraiment typés (timbales, cuivres un peu verts, basses…). Alarcon dit s'être inspiré d'Harnoncourt, et ça s'entend.

En effet, magnifique enregistrement ! j'avais découvert ce chef avec son enregistrement du méconnu "Il diluvio universale" de  Michelangelo Falvetti (un enchantement !), et là encore, avec cet oratorio de Haendel, il fait des merveilles, avec une énergie folle. Dans une prise de son remarquable (enregistrement public - disponible sur YouTube), on en prend plein les oreilles, mais Alarcon sait concilier l'émotion et le spectacle, en variant les couleurs, et en articulant les détails dramatiques avec éclat et expressivité. Les choeurs  (admirables de netteté, précision et contrastes, passant de la grandeur haletante à la déploration vibrante), et l'orchestre (rutilant !) sont magnifiques, de même que l'ensemble des solistes. Un éblouissement qui emporte l'auditeur du début à la fin ! Je viens d'en terminer l'écoute, et déjà envie de la reprendre de bout en bout.

J'ai vu Il diluvio universale au festival de Saintes il y a quelques années. Ca reste un de mes plus grands souvenirs de spectacles vus en salle ; c'est même la seule fois ou j'ai vu 600 personnes se lever comme un seul homme pour réserver une énorme ovation à l'ensemble des artistes

Vu deux fois pour ma part (à l'Opéra-Comique l'une des deux, je ne sais plus où la première fois !), absolument jubilatoire, oui, la puissante originalité de l'œuvre, l'astuce de la réalisation (et de l'inclusion du zarb, très réussie), la qualité des artistes (Thomas Dunford, Mariana Flores notamment).

Nabucco était un peu moins ultime (partition d'abord, et puis dispositifs qui fonctionnaient moins), mais pour le reste, il n'a quasiment commis que des réussites éclatantes – même lorsque je l'ai entendu diriger Rossini avec Insula Orchestra !

[Playlist] (hier)




(En cours)

J'ai vu cette oeuvre un soir à la télé (je ne sais comment l'appeler,oratorio, cantate, oeuvre scènique) et j 'en suis devenu ,fou dingue, c'est pourtant une oeuvre de jeunesse de Haendel, mais elle a une maturité inquiètante,qui pour moi va jusqu'au génie, une beauté sans pareil, dans ses airs ,c'est vraiment  un pur délire.Les interprètes sont tous ici formidables et l'on ne peut maintenant, mais c'est mon avis, ne regarder les opéras de Haendel ou Rameau,qu'en DVD, difficile pour moi ,de ne se contenter que d'un CD,sauf si on y est obligé, bref une pure joie intellectuelle et physique , que cette version.
PS/ Tout ça ne m'empêche pas d'avoir au moins 6 versions sur CD,tant je ne peux résister à cette oeuvre magique, mais ce n'est pas la seule d'Haëndel.

Décidément, au fil des découvertes d'oratorios et/ou opéras de Handel, l'impression d'aller de merveilles en merveilles !
Parmi les récentes (pour moi), après "Jephtha" (version Marcus Creed), "Agrippina" (avec Joyce DiDonato), encore un cran au-dessus avec "SEMELE" dans la version 2 de GARDINER (2020 - live). Magnifique ! dans une option dionysiaque nettement plus "opéra" que "oratorio".
Parmi les solistes, mention spéciale à Louise Alder (rôle-titre), royale, superbe de virtuosité et sensualité ; mais toute la distribution est magnifique. La direction de Gardiner est pleine de vie, faisant ressortir toutes les nuances, les différents climats de l'oeuvre, exemplaire dans la façon de varier les tempos, faire ressortir les contrastes dramatiques ; l'orchestre est d'une très grande finesse de jeu et j'ai l'impression que le Monteverdi Choir (toujours excellent) n'a jamais sonné de manière aussi somptueuse ! le choeur final repassé en boucle depuis hier

Si tu aimes même Jephtha (un de ses plus faibles à mon sens), tu peux foncer sur la plupart des autres, les bijoux que sont Saul, Solomon, Judas Maccabæus…

"Saul", "Judas Maccabæus", je connais déjà et j'aime beaucoup / "Salomon", jamais encore entendu... Pour celui-ci, la version McCreesh me paraît plus alléchante que Gardiner ?
"Jephtha", c'est certes assez atypique, mais quand même très prenant... j'aime beaucoup.

Des quatre versions de Solomon couramment disponibles sur le marché (Gardiner, Martini, McCreesh, Reuss), ce sont effectivement les deux plus dynamiques. J'aime davantage les voix de Gardiner et sa manière (plus lyrique et continue, quoique très nette) plutôt que les phrasés plus hachés de McCreesh et ses voix un peu plus lisses, mais les deux sont excellents.

OK merci - finalement, comme moi aussi j'adore le lyrisme de Gardiner dans ses Handel, je vais sans doute me laisser tenter par sa version de "Solomon"...

Oui - je suis un grand fan de Gardiner - mais : chez McCressh, on a Andreas Scholl au meilleur de son art.

Merci Iskender, et c'est bien ce qui m'a fait hésiter le plus... mais finalement j'ai opté pour Gardiner, très enthousiasmant.

Nouveauté (il n'y a pas de fil pour les oratorios philosophiques) :

¶ L’Allegro, il Penseroso ed il Moderato de Haendel par Les Arts Florissants. Écouté quelques extraits, ça semble très bien – au sein toutefois d’une discographie déjà saturée, où Martini, Gardiner, Nelson ont déjà livré des versions très diverses et abouties. (Un tel gâchis que cet ensemble tourne en rond depuis quinze ans, il est temps de remplacer le vieux persécuteur…)

Écouté aussi de mon côté : fort beau (mais je n'ai pas une connaissance pointue de la discographie).