Votre dernier film visionné

Quentin Dupieux : Wrong        2012


Je crois que ce film m'a surtout fait rire (la scène vers la fin avec le détective !) ; cependant - comme souvent chez Dupieux, sauf peut-être dans Le daim - j'ai trouvé que la démarche était un peu systématique ; c'est-à-dire que l'absurde a ici une source bien identifiable, c'est la solitude ; d'ailleurs, Dupieux joue beaucoup sur la distance : il y a beaucoup de communications par téléphone (et, là encore, jusqu'à l'absurde lorsque le personnage principal parle avec son jardinier au téléphone alors qu'ils sont distants de quelques mètres seulement) et à la caméra, cela se traduit par le changement très fréquent de la distance focale qui est quelque chose de curieux puisque cela nous fait bien sentir qu'il y a un changement de distance car on voit le flou se déplacer mais à la fois, il y a une proximité au sein même du plan puisqu'il n'est pas rompu. J'ai également aimé les séquences dans le désert qui semblent totalement expulsées de tout le reste, ça marche très bien. J'ai apprécié le film mais j'avoue que c'est peut-être un peu lassant à la longue.

Emeryck a écrit:

Dario Argento : Opera        1987

 +
J'ai été un peu déçu et j'ai trouvé le film assez long - en plus, il faut se farcir du Verdi et du Bellini... Cependant, le film est intéressant lorsqu'on le rapporte à la filmographie d'Argento : habituellement, le meurtrier est toujours presque invisible ; le récit joue en tout cas tout entièrement sur l'entrée visuelle progressive du meurtrier à l'écran (c'est particulièrement clair dans le giallo) mais ici, le meurtrier est entièrement donné d'emblée au spectateur. D'ailleurs, les aiguilles devant les yeux de la cantatrice ne sont sans doute pas sans lien avec ce bouleversement : le spectateur doit affronter le meurtrier de front. Le film cultive toutefois une continuité avec le reste de la filmographie du réalisateur, il y a notamment un bestiaire (plus restreint, mais c'est logique) comme dans Phenomena - et aussi un emploi de la musique totalement fucked up mais restons-en au bestiaire. Il y a tout de même quelques séquences mémorables - les séquences de bestiaire, justement - mais c'est quand même bien inégal.

En plus, du Verdi et du Bellini pas très bien chanté... Et puis Macbeth est complètement tordu pour s'intégrer à ce que souhaite en faire Argento.

Ce fut mon premier Argento et je me souviens avoir eu un avis partagé à la sortie : nanar ou chef-d'œuvre expérimental ? Il faut bien avouer que ce n'est pas du tout son meilleur film, quoiqu'il y ait de très heureuses trouvailles, notamment le coup tiré au travers de l'œilleton, filmé de sorte que l'on suive toute sa trajectoire, depuis l'œilleton jusqu'au téléphone rendu inopérant, en passant par l'œil de la victime. C'est à la fois bluffant de virtuosité et hilarant. Du grand-guignol comme on aime, quoi.

Manèle Labidi : Un divan à Tunis        2019


Ce film est assez divertissant mais je ne l'ai pas non plus trouvé saisissant. Tout d'abord, tout ce qui touche à la psychanalyse est vraiment caricatural (peut-être est-ce voulu) : Freud et le divan. Il y a cependant une utilisation intéressante du transfert - notamment lors de cette scène où le personnage principal est elle-même psychanalysée par un sosie de Freud - et prend peut-être un sens plus tangible dans la séquence qui clôt le film ou même dans la composante géographique du récit (entre Paris et Tunis) qui prend du coup un sens un peu politisé, présentant une logique très identitaire/cloisonnée - il y a notamment ces nombreuses scènes avec la police ou même la scène avec l'imam qui a été répudié car il ne portait pas la barbe. La direction (totalement à rebours) que prend le personnage principal est aussi intéressante. Le problème majeur de ce film, c'est qu'il ne développe rien et s'enlise dans l'insignifiance - même si l'on passe un moment plutôt agréable puisque le film est parsemé de scènes amusantes.

Pema Tseden : Jinpa, un conte tibétain        2019

 +
C'est un film assez curieux, une sorte de western fantastique - enfin, western, c'est aller un peu vite. On retrouve quelques éléments du western : le véhicule, l'aspect mouvant, la répartition bipartite des personnages - et il y a notamment cette photo d'un cowboy à côté du poste de la place du conducteur. Cependant, dès le début du film, Jinpa (numéro 1) renverse un mouton et il sera sans cesse question de cadavres d'animaux, un peu partout. Le chemin que nous ouvre le réalisateur, comme l'indiquent les proverbes ceignant le film, c'est celui du rêve mais à deux statuts différents. En effet, Jinpa (numéro 1) est lui aussi un spectateur mais si l'on en croit les proverbes énoncés, il est saisi à une intensité différente par l'aventure de Jinpa (numéro 2) puisqu'il part à sa quête ; ce jeu de profondeur sur les différents spectateurs est assez bien pensé et ce film est esthétiquement assez audacieux, notamment par les séquences de flash-back en noir et blanc un peu distordu ; c'est dommage que le scénario soit trop plat.

Luis Buñuel : Nazarín        1959


L'un des derniers films de la périodes mexicaine de Buñuel et sans doute l'un des meilleurs parmi les derniers de cette période, sans être toutefois au niveau de El ou de Los Olvidados - pour ne citer que des films de cette période. Dans la filmographie du réalisateur, il me semble cependant éloquent puisqu'il cultive l'attention portée au freak de Los Olvidados et à la fois, introduit la composante anti-cléricale (mais pas contre la foi, comme le montre ce film) pour laquelle Buñuel sera si connu. Il s'agit ici d'un prêtre qui se fait poursuivre en justice (et est renié par les siens) car il tente d'aider une femme qui a commis un vol. Le film est plutôt classique dans sa mise en scène, essentiellement fonctionnelle - avec cependant quelques envolées, notamment la scène de rêve d'une des femmes au début.

Jessica Palud : Revenir        2019

 /  +
Je n'ai pas aimé ce film. Tout d'abord, ce qui me pose le plus de problèmes, c'est le choix du sujet : les films rendant compte du déclin agricole sont de plus en plus nombreux (Petit paysan de Charuel il y a quelques années, Au nom de la terre plus récemment et ce film) ; là où Petit paysan était très sincère, Revenir trébuche : Adèle Exarchopoulos ne va pas du tout avec le récit, le récit prend souvent des allures de tire-larmes et ne raconte rien de bien intéressant à part "dis-donc, les agriculteurs, ils sont des soucis pour assurer leur existence" et ça s'arrête à peu près là. En plus, à l'image, rien qui ne sauve les meubles : des plans très proches systématiques, une caméra un peu mouvante comme s'il agissait de souligner encore la "tension". Il s'agit d'un premier film, en espérant que ça ne soit simplement qu'un mauvais coup d'essai.

Pierre Salvadori : Hors de prix        2006


C'est le premier film de Salvadori que je vois et c'est visiblement une mauvaise pioche : quelle banalité ! Je n'ai pas du tout compris l'intérêt de ce film : le scénario est prévisible au possible, les acteurs ne sont pas exceptionnels, la mise en scène très plate et le twist est sans saveur ; vraiment, c'est un loupé total.

Dziga Vertov : Enthousiasme        1931

 +
Il s'agit du premier film parlant de Vertov mais il ne sera ici bien sûr pas question de dialogue. On ne connaît pas la totalité du film puisqu'il a subi des coupures et les morceaux de pellicule évincés n'ont jamais été retrouvés (il reste à peine une heure) ; il s'agit d'une sorte de synthèse de l'aspect extrêmement politique de La sixième partie du monde et de l'aspect expérimental de L'homme à la caméra : les premières images sont claires, un homme met un casque sur les oreilles et entend toutes sortes de bruit, il s'agit de prolonger l'expérience de L'homme à la caméra sur le plan sonore. Le montage reste toujours très intéressant - bien qu'un peut moins spectaculaire que dans L'homme à la caméra - et certains séquences sont bonifiées par l'arrivée du son - notamment les séquences qui phasent sur la technique ou celles de train avec bruits de locomotives et/ou de machines. Ce n'est toutefois pas aussi saisissant que L'homme à la caméra, malheureusement - et la coupe n'aide pas.

Peter Farrelly : Green book        2018

 +
J'ai été un peu déçu par ce film uniformément vanté ; je n'ai toutefois pas passé un mauvais moment, loin de là : les acteurs sont bons dans leur rôle et attachants ; ce film est sans doute fait de bonne volonté et il a le mérite d'avoir parlé du Negro's traveller green book (la seule trouvaille du film, à mon sens). Pour dégager un autre point positif, le personnage de Don Shirley est intéressant dans la mesure où il est présenté dans un entre-deux : pas assez pauvre mais à la fois, toujours persécuté par la ségrégation. Mais ce qui me dérange le plus dans ce film, c'est qu'il ne fait qu'enfoncer des portes ouvertes : sous cet angle, le pire étant la musique qui vient toujours souligner les moments émotionnellement anguleux, comme ces panneaux "Applause" que l'on voit dans les shows américains - à certains moments, c'est même la caméra qui vient souligner ça par un arrêt du mouvement. Tout le propos sur la ségrégation n'offre pas grand-chose de neuf (à part le green book) : actes ségrégationnistes énumérés comme on le ferait d'une liste de courses ; en plus, la logique profondément bipartite sur laquelle repose le film est parfois agaçante, et particulièrement lorsqu'elle est conjuguée à la mise en scène assez plate. Enfin, voilà, en somme, c'est un film avec lequel j'ai passé globalement un bon moment (c'est sans doute le but) mais c'est quand même beaucoup trop lisse !

Stéphane Demoustier : La fille au bracelet        2020

 +
Un film de procès tout ce qu'il y a de plus standard : le seul élément qui aurait pu apporter un peu de nouveauté (le bracelet électronique) n'aboutit à rien - à part peut-être à cette gestuelle finale à mon avis un peu superficielle. Le film lorgne ouvertement du côté de La vérité de Clouzot en reprochant à la justice son conservatisme moral. J'ai trouvé amusant de voir Roschdy Zem (toujours très bon) passer de l'autre côté de l'autorité après son rôle dans Roubaix, une lumière ; il garde toutefois toujours un rôle assez autoritaire ; les acteurs sont plutôt globalement bons - même si Demoustier en fait parfois un peu trop. Les tirs à balles réelles des avocats entre eux sont amusants mais tout est très attendu et la machine tourne généralement à vide, c'est dommage!

Abel Ferrara : Bad lieutenant        1992


Je ne savais pas trop à quoi m'attendre et j'avoue que j'ai été assez surpris. La façon de filmer, caméra portée, en décors naturels, avec certaines séquences phasantes et cette abondance de l'alcool rappelle beaucoup Cassavetes mais la façon dont les personnages s'inscrivent dans la société (le lieutenant, par exemple) rappelle (légèrement) Scorsese. Si l'on regarde sommairement, le récit peut sembler d'une banalité criante (un mauvais flic cherchant sa rédemption) mais ce serait négliger l'atmosphère extrêmement pesante et crasseuse que Ferrara parvient à mettre en place (Harvey Keitel est vraiment superbe dans son rôle, très physique et massif). Le film repose sur trois pôles : le baseball, la religion et le flic/l'autorité ; et le film ne va cesser de montrer des déambulations entre ces trois pôles. 
C'est à mon avis en cela que le film est le plus réussi : c'est un film sur la distance (et peut-être en ce point, il rejoint aussi Cassavetes puisque c'est un film sur des solitudes). Tout d'abord, le générique met en place un double hors-champ : on entend un match de baseball radiotransmis et on ne voit ni les images de ceux qui l'écoutent, ni les images du match ; ces matches radiotransmis ont d'ailleurs leur importance puisqu'ils sont constamment utilisés dans le film ; la distance est aussi visible au sein même des personnages qui s'évitent énormément du regard - notamment lors de cette séquence où Keitel et Lund prennent du crack ensemble, si proches physiquement (le cadre est en plus assez serré) mais si éloignés par le regard qu'ils se portent. Les scènes finales sont également parlantes - cette séquence dans les rues de New-York avec les départs. Le choix du base-ball me semble assez éloquent avec cette évocation de la distance : il s'agit d'un sport essentiellement de distance - l'importance cruciale du home-run. J'ai toutefois trouvé que le lien avec la religion était un peu caricatural (surtout conjuguée à la figure du bad cop), parfois - même s'il donne lieu à de belles séquences de transe/délire, accompagnées par les lumières parfois superbes.

Emeryck a écrit:

La façon de filmer, caméra portée, en décors naturels, avec certaines séquences phasantes et cette abondance de l'alcool rappelle beaucoup le premier mais la façon dont les personnages s'inscrivent dans la société (le lieutenant, par exemple) rappelle (légèrement) le second.

Quel premier et quel second?

Benedictus a écrit:

Emeryck a écrit:

La façon de filmer, caméra portée, en décors naturels, avec certaines séquences phasantes et cette abondance de l'alcool rappelle beaucoup le premier mais la façon dont les personnages s'inscrivent dans la société (le lieutenant, par exemple) rappelle (légèrement) le second.

Quel premier et quel second?

Ah mince. 
J'avais parlé de Cassavetes (le premier) puis de Scorsese (le second) avant cette phrase puis j'ai changé la façon dont j'ai écrit mais... en oubliant de modifier ça.

Deux super films de Bong:

Memories of murder



The Host

+

Luchino Visconti : Le notti bianche        1957

 +
J'ai été assez surpris par ce film ; Visconti prend immédiatement un parti-pris très marqué : les décors sont visiblement artificiels, les contrastes très accentués ; il déploie tout une atmosphère totalement propre au rêve - les personnages y font d'ailleurs référence lorsqu'ils en posent les limites, notamment dans cette scène où Mastroianni dit que leur romance est trop caricaturale/convenue. De ce point de vue, la scène avec la neige est superbe et terriblement contrastante avec la noirceur constante de la ville ; et la luminosité de cette neige contraste d'ailleurs également avec la noirceur de la fin. 
La façon dont le trio amoureux est utilisé est intéressante, puisqu'il est comme partielle avec ce locataire qu'on ne voit que furtivement à la fin - Mastroianni le qualifie même de fantôme ; cela lui donne une consistance allégorique. J'ai toutefois trouvé que ça n'était pas suffisamment utilisé et que l'histoire était trop centré sur le couple - il faut dire que, dans un sens, le couple bénéficie d'une plus grande mythologie (exploitable pour Visconti) que le trouple. 
Il y a également une scène étonnante, c'est celle de la danse, c'est comme une explosion, un changement soudain de caractère - ce qui est frappant, c'est notamment l'irruption soudaine du mouvement presque fou.

Amour de Károly Makk, sublime film hongrois de 1971.

Un autre regard, de Károly Makk (1982).

Résumé:

Ingmar Bergman : Jeux d'été        1951

 + /
Quand on le rattache à la filmographie de Bergman, ce film peut sembler amusant dans sa logique temporelle : le film commence par un grand flash-back alors qu'en fait y fourmillent déjà plein d'éléments qui seront centraux dans le cinéma de Bergman ; en effet, il est ici question de temps qui passe, de vieillesse (ou plus exactement de vieillissement) et l'on parle de "fraises sauvages" (que l'on mange) ; on trouve également une partie d'échecs avec un des deux joueurs proche de la mort. C'est quelque chose qui n'est pas très surprenant mais juxtaposé à la logique opposée du flash-back, ça me semblait amusant.
Pour parler du film plus exactement, c'est le premier film (temporellement) de la filmographie du réalisateur qui me convainc bien : la photo est vraiment superbe, avec des paysages en plans larges et des visages en gros plans, souvent coupés ; un récit solide, assez immédiat et surtout une actrice très convaincante : Maj-Britt Nilsson.
J'ai aimé la façon dont Bergman rend le vieillissement très physique notamment par les séquences de danse (l'usure de la pointe des pieds, les séquences de maquillage). Certaines séquences sont vraiment étonnantes : il y a notamment la séquence où Henrik commence à dessiner sur la pochette d'un vinyle et s'en suit une séquence d'animation ; ou alors la séquence totalement mutique où Marie déambule, ce sont deux superbes séquences.
Ce n'est pas sous cet aspect que je préfère le cinéaste suédois mais je dois avouer que c'est vraiment un bon film.

La Chasse (Vinterberg)

+

Excellent film, excellents acteurs. (certains déjà vus dans Festen)

Patric Chiha : Si c'était de l'amour        2020

 +
J'avais découvert Patric Chiha avec Brüder der nacht lors d'une séance de ciné-club ; l'ambiance assez souterraine, contenue, la musique et les lumières m'avaient séduit ; Chiha savait également comment y joindre les corps. C'était déjà un documentaire mais il y avait une part fictionnelle qui avait de l'intérêt, on savait où l'on allait. Dans Si c'était de l'amour, le réalisateur écrit d'après la pièce Crowd de son amie Gisèle Vienne ; j'ai été assez déçu. On retrouve bien sûr un peu de tout ça, mais la trame me semble bien maigre : on suit une troupe de danseurs et Chiha met en lumière l'ubiquité acteur/personnage mais sans véritable surprise, ça ne va pas très loin ; certains moments du film sont amusants et le réalisateur parvient à installer continuellement une atmosphère crédible (surtout au niveau de la musique et des corps) mais ça tourne un peu à vide et on ne saisit pas vraiment où il veut en venir ; c'est dommage.

Mathieu Demy : Americano        2011


Il s'agit du premier long-métrage de Mathieu Demy et le berceau familial est encore très prégnant : les extraits de Documenteur de sa mère, Agnès Varda, directement cités à l'écran ; le retour du fils vers sa mère qui coïncide avec la quête d'une certaine Lola, qui est danseuse dans un cabaret comme celle du film éponyme de son père, Jacques Demy et le cadre américain avec son lot de déambulations rappelle assez Model shop de son père. Il y a des idées intéressantes dans le traitement de la temporalité, notamment par le cadre : le personnage joué par Demy toujours à gauche du cadre, et quand c'est à droite, le regard vers la gauche, un road-movie assez statique ; l'autre aspect intéressant est l'interférence réalité/fiction par la citation de Documenteur ; mais je n'ai pas été saisi par le film, jamais il ne décolle, le scénario est un peu court et l'image lasse un peu par son manque de renouvellement.

Film d'amour et d'anarchie (1973) de Lina Wertmüller

Oriane a écrit:

Film d'amour et d'anarchie (1973) de Lina Wertmüller

Bien ?

Je n'ai vu que Vers un destin insolite, sur les flots bleus de l'été de cette réalisatrice … assez génial !

Cololi a écrit:

Oriane a écrit:

Film d'amour et d'anarchie (1973) de Lina Wertmüller

Bien ?

Je n'ai vu que Vers un destin insolite, sur les flots bleus de l'été de cette réalisatrice … assez génial !

Excellent film, oui.

Géniale réflexion sur les intrications entre politique et sphère intime, surtout lorsque cette dernière est soumise à des brutalités. Très beau mélange des genres, entre farce et tragédie.

Oriane a écrit:

Cololi a écrit:

Oriane a écrit:

Film d'amour et d'anarchie (1973) de Lina Wertmüller

Bien ?

Je n'ai vu que Vers un destin insolite, sur les flots bleus de l'été de cette réalisatrice … assez génial !

Excellent film, oui.

Géniale réflexion sur les intrications entre politique et sphère intime, surtout lorsque cette dernière est soumise à des brutalités. Très beau mélange des genres, entre farce et tragédie.

Ok. Sujet très proche de celui que j'ai cité donc.

Je viens de voir le dernier Tarantino … et franchement déçu. En plus on a intérêt à connaître Manson et Sharon Tate … sinon on ne comprend rien au final (recherche sur le net après le film … je ne savais même pas qu'il parlait de personnes réelles à part Polanski … dont je me demandais bien ce qu'il foutait là). On a même intérêt à connaître un peu la télé américaine de l'époque …
Bref … j'étais exclu dès le départ  Il se fait plaisir ...

Cololi a écrit:

On a même intérêt à connaître un peu la télé américaine de l'époque …
Bref … j'étais exclu dès le départ  Il se fait plaisir ...

Ah  je ne connais rien a la télé américaine de l'époque et j'ai trouvé que c'était l'un de ses meilleurs films (aprés Kill Bill et Pulp Fiction)
Après je ne suis pas fan de la fin autour de Manson et Sharon Tate, effectivement il faut connaitre l'histoire sinon on ne comprend pas trop. Mais tout ce qui précède j'adore, certes il ne se passe rien et les enjeux sont flou mais c'est ce qui m'a plu justement une sorte d'évocation d'un monde perdu au moment ou il est en train de disparaitre, personnellement j'ai trouvé ça plutôt beau.

Dernièrement (je ne mets que mon appréciation subjective, mais n'hésitez pas à rebondir, à me demander de préciser, etc.  ) :

• Edward Dmytryk, Walk on the Wild Side  
• Chris Marker, La Jetée
• George Andrew Romero, Night of the Living Dead
• Yolande Zauberman, M
• Patrice Leconte, Ridicule
• Robert Bresson, Les Dames du Bois de Boulogne
• Géza von Radványi, Mädchen in Uniform
• Claude Miller, La Meilleure Façon de marcher
• Georges Franju, Pleins feux sur l'assassin
• Ingmar Bergman, Riten
• Mario Bava, Sei donne per l'assassino
• William Wyler, The Children's Hour
• Herschell Gordon Lewis, Bloodfeast
• Guillaume Nicloux, La Religieuse
• Béla Tarr, Sátántangó (1)
• Michael Haneke, Benny's Video
• Gus Van Sant, My Own Private Idaho
• Bertrand Blier, Préparez vos mouchoirs
• Michael Haneke, Caché
• Bertrand Blier, Tenue de soirée
• Bertrand Blier, Trop belle pour toi

Parsifal a écrit:

Cololi a écrit:

On a même intérêt à connaître un peu la télé américaine de l'époque …
Bref … j'étais exclu dès le départ  Il se fait plaisir ...

Ah  je ne connais rien a la télé américaine de l'époque et j'ai trouvé que c'était l'un de ses meilleurs films (aprés Kill Bill et Pulp Fiction)
Après je ne suis pas fan de la fin autour de Manson et Sharon Tate, effectivement il faut connaitre l'histoire sinon on ne comprend pas trop. Mais tout ce qui précède j'adore, certes il ne se passe rien et les enjeux sont flou mais c'est ce qui m'a plu justement une sorte d'évocation d'un monde perdu au moment ou il est en train de disparaitre, personnellement j'ai trouvé ça plutôt beau.

On comprend qu'il est nostalgique de l'Hollywood des années 50 (pas moi ) … mais on a pas la moindre idée du pourquoi ? Il ne nous fait pas sentir ce que c'était, ce que ça représentait pour lui. Et les subtilités des chemins d'une carrière à l'époque (ce que représente la télé dans une carrière par exemple) … on en a pas la moindre idée … donc … on passe à côté. Et quand il passe au début les séries en noir et blanc des années 50 … où a t-il vu une série ou film américain de ce genre là à cette époque ?? (on dirait déjà du très mauvais western spaghetti)
Quant à Sharon Tate … supposément un personnage important … et bien … j'avoue ne rien pouvoir dire d'elle !

Par contre … on a 2 scènes sur la pâté pour le chien ! C'est clairement fait pour nous dégouter … mais dans quel but ? Mystère. C'est problématique dans un film de 2h40 … alors que le principal n'est pas dit.

Adalbéron a écrit:

• Michael Haneke, Caché

Sans doute parmi les meilleurs films de Haneke. 

Adalbéron a écrit:

• Chris Marker, La Jetée

Adalbéron a écrit:

• Robert Bresson, Les Dames du Bois de Boulogne
• Georges Franju, Pleins feux sur l'assassin

 Seulement 0.5 de différence ? Pourtant le premier est très bien et le second raté pas terrible.

Ernst Lubitsch : Heaven can wait        1943

 +
J'ai aimé ce Lubitsch mais j'avoue que j'ai été un peu déçu (oui, ce terme revient souvent en ce moment) : je n'ai pas retrouvé la fulgurance de Design for living, le film prend beaucoup plus son temps. Cette oeuvre a une saveur un peu particulière dans la filmographie de Lubitsch : c'est la première oeuvre en couleur du réalisateur mais aussi la dernière (n'ayant pu achever That lady in ermine) et le film a surtout une tonalité très testamentaire : le rapport de Lubitsch a la morale est ici le centre de l'attention. En effet, le film commence déjà en renversant ce dualisme bien/mal puisque le portier de l'enfer prend le temps d'écouter son histoire - qui va être l'objet du film ; on retrouve également la position très critique de Lubitsch à propos de la bourgeoisie (donnant lieu à un gimmick tout à fait amusant avec ces gens du Kansas) ; j'ai aussi trouvé que l'utilisation du technicolor servait ce cadre "au-delà de la vie", très abstrait. Je pense qu'une coupe d'une vingtaine de minutes aurait été bénéfique car il y a certains creux dans le film, tout de même.

Emeryck a écrit:

Adalbéron a écrit:

• Chris Marker, La Jetée

Adalbéron a écrit:

• Robert Bresson, Les Dames du Bois de Boulogne
• Georges Franju, Pleins feux sur l'assassin

 Seulement 0.5 de différence ? Pourtant le premier est très bien et le second raté pas terrible.

J'ai failli écrire exactement la même chose!

Sinon, d'accord avec Heaven Can Wait - j'aime bien, mais ce n'est pas un de ceux que je préfère (Trouble in Paradise, Design for Living, Cluny Brown, To Be or Not To Be, voire The Shop Around the Corner.)

J'avais énormément aimé Heaven Can Wait, très émouvant, mais je te rejoinsEmeryck pour les longueurs.

Côté émouvant qui repose quand même surtout sur la personnalité lumineuse de Gene Tierney (et aussi, paradoxalement, sur la légère fadeur de Don Ameche.)

Benedictus a écrit:

Sinon, d'accord avec Heaven Can Wait - j'aime bien, mais ce n'est pas un de ceux que je préfère (Trouble in Paradise, Design for Living, Cluny Brown, To Be or Not To Be, voire The Shop Around the Corner.)

Je crois que mon préféré est Design for living qui est absolument génial avec ce it's a gentleman agreement.

Benedictus a écrit:

Côté émouvant qui repose quand même surtout sur la personnalité lumineuse de Gene Tierney (et aussi, paradoxalement, sur la légère fadeur de Don Ameche.)

C'est très vrai que l'émotion tient beaucoup à sa présence, comme dans de nombreux films où elle apparaît !

Mais c'est aussi plus globalement un film d'adieux, conscient des travers de l'époque qui s'achève, et en même temps nostalgique.

Cela dit, le dernier film achevé de Lubitsch, c'est Cluny Brown, tendre et loufoque, avec Jennifer Jones et Charles Boyer (adorables!)

Dans l'absolu, Design for Living et Trouble in Paradise sont sans doute ceux que je trouve les plus géniaux (le rythme, la construction de l'espace, les dialogues...) mais Cluny Brown est probablement celui qui me touche le plus.

Adalbéron a écrit:

• Bertrand Blier, Préparez vos mouchoirs
• Bertrand Blier, Tenue de soirée
• Bertrand Blier, Trop belle pour toi

Mais j'ai peur que cela ne soit pas très bien vu    

Wim Wenders : Faux mouvement        1975

 +
C'est déjà un peu mieux que L'angoisse du gardien de but au moment du penalty mais ce n'est pas non plus totalement convainquant : l'aspect positif, c'est que Wenders arrive à installer une ambiance solide mais elle me semble trop uniforme (quelle grisaille !!) - bien sûr, c'est sans doute un des objectifs du film mais c'est assez lassant à la longue. Concernant cet aspect très gris, le titre me semble assez parlant : le film s'inscrit dans un mouvement continuel (très habituel, chez Wenders ; s'animant souvent d'une quête : l'image dans Paris, Texas, la vie/l'incarnation dans Les ailes du désir) mais c'est ici une fausse-route, plusieurs personnages relèvent d'ailleurs l'absurdité de leur trajectoire explicitement dans le film). Il y a également quelque chose qui m'a un peu agacé dans ce film, ce sont les banalités (qui ne tombent toutefois pas dans une romantisation du personnage) autour de l'artiste (bah oui, le personnage principal est un écrivain en devenir). Enfin, il y a quand même quelques belles scènes, très suspendues, quelques beaux plans de paysage à retenir de ce film ; et qu'est-ce que c'est plombant !

/watch?v=LWwUoDl3jws

mais comment est-ce possible d'avoir des paroles aussi plates... 

Emeryck a écrit:

/watch?v=LWwUoDl3jws

mais comment est-ce possible d'avoir des paroles aussi plates... 

L'art de parler pour ne rien dire (avec une pause entre chaque mots pour se donner l'air profond) c'est pas faute d'avoir prévenu hein

Omg

Je suis critique de cinéma en comparaison

Merci pour le partage les amis

Emeryck a écrit:

Wim Wenders : Faux mouvement        1975

 +
C'est déjà un peu mieux que L'angoisse du gardien de but au moment du penalty mais ce n'est pas non plus totalement convainquant : l'aspect positif, c'est que Wenders arrive à installer une ambiance solide mais elle me semble trop uniforme (quelle grisaille !!) - bien sûr, c'est sans doute un des objectifs du film mais c'est assez lassant à la longue. Concernant cet aspect très gris, le titre me semble assez parlant : le film s'inscrit dans un mouvement continuel (très habituel, chez Wenders ; s'animant souvent d'une quête : l'image dans Paris, Texas, la vie/l'incarnation dans Les ailes du désir) mais c'est ici une fausse-route, plusieurs personnages relèvent d'ailleurs l'absurdité de leur trajectoire explicitement dans le film). Il y a également quelque chose qui m'a un peu agacé dans ce film, ce sont les banalités (qui ne tombent toutefois pas dans une romantisation du personnage) autour de l'artiste (bah oui, le personnage principal est un écrivain en devenir). Enfin, il y a quand même quelques belles scènes, très suspendues, quelques beaux plans de paysage à retenir de ce film ; et qu'est-ce que c'est plombant !

Scénario de Peter Handke, tout comme L'Angoisse du gardien de but, adapté de son roman éponyme, ceci explique cela. Pour le premier Wenders, il vaut mieux amha aller voir du côté d'Alice dans les Villes et de Im Lauf der Zeit.

Alifie a écrit:

Scénario de Peter Handke, tout comme L'Angoisse du gardien de but, adapté de son roman éponyme, ceci explique cela. Pour le premier Wenders, il vaut mieux amha aller voir du côté d'Alice dans les Villes et de Im Lauf der Zeit.

Je n'ai pas vu le deuxième mais Alice dans les villes est un film magnifique en effet!

et je n'avais pas vu la discussion lubitschienne précédente mais je plussoie Benedictus Clunny Brown c'est très (très) chouette!

Oui, j'ai vu Alice dans les villes, c'est effectivement très beau !

Mon XXe siècle (1989), d'Ildiko Enyedi.

Oriane a écrit:

Mon XXe siècle (1989), d'Ildiko Enyedi.

Tu as vu Corps et âme de la même réalisatrice ?

Emeryck a écrit:

Oriane a écrit:

Mon XXe siècle (1989), d'Ildiko Enyedi.

Tu as vu Corps et âme de la même réalisatrice ?

Pas encore ! Mais ça ne saurait tarder : j'ai vraiment adoré Mon XXe siècle !

Benedictus a écrit:

Cela dit, le dernier film achevé de Lubitsch, c'est Cluny Brown, tendre et loufoque, avec Jennifer Jones et Charles Boyer (adorables!)

Dans l'absolu, Design for Living et Trouble in Paradise sont sans doute ceux que je trouve les plus géniaux (le rythme, la construction de l'espace, les dialogues...) mais Cluny Brown est probablement celui qui me touche le plus.

Dans les prochains jours, j'ai prévu de découvrir Ninotchka et To be or not to be.

Dans les deux cas, j'avoue préférer les remakes …

Il ne faut pas oublier, chez lui, les merveilleuses comédies musicales polissonnes, drôles et brillantes des années 30.

Francesco a écrit:

Il ne faut pas oublier, chez lui, les merveilleuses comédies musicales polissonnes, drôles et brillantes des années 30.

Oui, avec l'accent de Maurice Chevalier.