Votre dernier film visionné

Parsifal a écrit:

Alifie a écrit:

Alice dans les Villes (...) Im Lauf der Zeit.

Je n'ai pas vu le deuxième

La séquence qui ouvre le film, /watch?v=KJqC-xERJlY , vous donnera sans doute envie de voir ce beau road-movie au long de la frontière est-allemande, superbement photographié par Robby Müller, à qui le cinéma de Wenders doit tant, et où on retrouve, après Alice dans les Villes, Rüdiger Vogler et Lisa Kreuzer.

Henri-Georges Clouzot : Quai des orfèvres        1947

 / +
Ce n'est pas mon Clouzot favori mais je l'ai tout de même bien aimé ; ce qui frappe d'abord, c'est la performance de Louis Jouvet : des répliques mémorables et un ton volontiers gouailleur. On retrouve le regard très critique de Clouzot - tout particulièrement au sujet de la police - mais on trouve aussi des choses plus étonnantes pour l'époque : des discussions explicites à propos de l'homosexualité qui ne soient pas négatives - avec le couple Dora/Jenny. Ce qui est sans doute l'aspect le plus plaisant dans ce film, c'est l'omniprésence du spectaculaire : outre les très nombreuses scènes de cabaret (qui permettent, par le même temps, à Clouzot d'esquisser un portrait sociologique de l'époque d'alors - comme dans beaucoup de ses films - la pension dans L'assassin habite... au 21 et la globalité du Corbeau), avec une insistance notamment sur le rôle du rideau, dissimulateur : aussi bien dans les scènes de spectacle que dans les scènes plus intimistes (je pense surtout à ces belles séquences, uniquement portées par le dessin des ombres !) ; par ses nombreux revirements, l'enquête est également empreinte de cela - et prend peut-être même un ton un peu grinçant, notamment autour du personnage (naïf) interprété par Blier, une sorte de bouffon dans ce terrible trio.

La relation entre Jouvet et son fils est aussi traitée de façon originale. C'est un très grand film pour moi, qui joue avec les codes du polar, peut-être autant que Le corbeau.

Eusèbe a écrit:

La relation entre Jouvet et son fils est aussi traitée de façon originale. C'est un très grand film pour moi, qui joue avec les codes du polar, peut-être autant que Le corbeau.  

Je préfère assez largement Quai des orfèvres au Corbeau et L'assassin habite au 21, qui me semblent bien plus accuser les années.
Un des meilleurs Clouzot (avec Les Diaboliques et le Salaire de la peur)

Cololi a écrit:

Eusèbe a écrit:

La relation entre Jouvet et son fils est aussi traitée de façon originale. C'est un très grand film pour moi, qui joue avec les codes du polar, peut-être autant que Le corbeau.  

Je préfère assez largement Quai des orfèvres au Corbeau et L'assassin habite au 21, qui me semblent bien plus accuser les années.
Un des meilleurs Clouzot (avec Les Diaboliques et le Salaire de la peur)

Oui, c'est vrai que la relation entre Jouvet et son fils est assez originale.

Je ne trouve pas que les deux autres aient mal vieilli. Et il ne faut pas oublier La prisonnière ainsi que La vérité !

Emeryck a écrit:

Cololi a écrit:

Eusèbe a écrit:

La relation entre Jouvet et son fils est aussi traitée de façon originale. C'est un très grand film pour moi, qui joue avec les codes du polar, peut-être autant que Le corbeau.  

Je préfère assez largement Quai des orfèvres au Corbeau et L'assassin habite au 21, qui me semblent bien plus accuser les années.
Un des meilleurs Clouzot (avec Les Diaboliques et le Salaire de la peur)

Oui, c'est vrai que la relation entre Jouvet et son fils est assez originale.

Je ne trouve pas que les deux autres aient mal vieilli. Et il ne faut pas oublier La prisonnière ainsi que La vérité !

Pas vus encore
J'espère un jour qu'ils sortiront !

L'autre jour j'ai vu Bob de flambeur. J'ai beaucoup aimé. L'inverse de Tarantino ! Melville veut rendre hommage au film noir américain des années 30/40 ... auquel je ne connais rien ... mais il m'embarque, par l'ambiance, l'époque qu'il peint.

Cololi a écrit:

Emeryck a écrit:

Cololi a écrit:

Eusèbe a écrit:

La relation entre Jouvet et son fils est aussi traitée de façon originale. C'est un très grand film pour moi, qui joue avec les codes du polar, peut-être autant que Le corbeau.  

Je préfère assez largement Quai des orfèvres au Corbeau et L'assassin habite au 21, qui me semblent bien plus accuser les années.
Un des meilleurs Clouzot (avec Les Diaboliques et le Salaire de la peur)

Oui, c'est vrai que la relation entre Jouvet et son fils est assez originale.

Je ne trouve pas que les deux autres aient mal vieilli. Et il ne faut pas oublier La prisonnière ainsi que La vérité !

Pas vus encore
J'espère un jour qu'ils sortiront !

L'autre jour j'ai vu Bob de flambeur. J'ai beaucoup aimé. L'inverse de Tarantino ! Melville veut rendre hommage au film noir américain des années 30/40 ... auquel je ne connais rien ... mais il m'embarque, par l'ambiance, l'époque qu'il peint.

Oui, il est bien, ce Melville ! 

Et puis, dans Quai des Orfèvre, cette réplique que j'adore: Je vais vous dire, vous m’êtes particulièrement sympathique mademoiselle Dora. Parce que je vais vous dire, vous êtes un type dans mon genre. Avec les femmes vous n’aurez jamais de chance.

Cololi a écrit:

Eusèbe a écrit:

La relation entre Jouvet et son fils est aussi traitée de façon originale. C'est un très grand film pour moi, qui joue avec les codes du polar, peut-être autant que Le corbeau.  

Je préfère assez largement Quai des orfèvres au Corbeau et L'assassin habite au 21, qui me semblent bien plus accuser les années.
Un des meilleurs Clouzot (avec Les Diaboliques et le Salaire de la peur)

Pour l'Assassin..., tout à fait d'accord, c'est une comédie policière délicieusement datée (encore qu'on trouve déjà quelques thèmes de Clouzot). Mais ça m'étonne que dises ça du Corbeau: au-delà de l'allégorie d'actualité, l'atmosphère, l'intrigue, la difficulté à discerner le bien et le mal, en font un film que je mets au tout premier plan.

Eusèbe a écrit:

Cololi a écrit:

Eusèbe a écrit:

La relation entre Jouvet et son fils est aussi traitée de façon originale. C'est un très grand film pour moi, qui joue avec les codes du polar, peut-être autant que Le corbeau.  

Je préfère assez largement Quai des orfèvres au Corbeau et L'assassin habite au 21, qui me semblent bien plus accuser les années.
Un des meilleurs Clouzot (avec Les Diaboliques et le Salaire de la peur)

Pour l'Assassin..., tout à fait d'accord, c'est une comédie policière délicieusement datée (encore qu'on trouve déjà quelques thèmes de Clouzot). Mais ça m'étonne que dises ça du Corbeau: au-delà de l'allégorie d'actualité, l'atmosphère, l'intrigue, la difficulté à discerner le bien et le mal, en font un film que je mets au tout premier plan.

J'y suis allé un peu fort. J'aime quand même les deux, que ce soir clair ... et Le Corbeau au dessus.

Tout comme Cololi, j'aime beaucoup l'assassin et le Corbeau (et d'une maniére générale tout ce que j'ai vu de lui) mais Quai des Orfèvres est l'un de ses plus beaux films, je dirais même, en ce qui me concerne, son plus beau!

Et puis il y a le docu sur l'Enfer. Tentative de film expérimental.

Corps et âme (2017) d'Ildikó Enyedi.

Très beau et délicat. J'en avais les larmes aux yeux, ma parole.

La Chèvre



Le grand blond avec une chaussure noire



Le Dîner de cons

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Contagion

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Les trois premiers en famille, pour se détendre, le dernier (Soderbergh) plus anxiogène, et carrément étonnant tellement c'est ressemblant par rapport à la situation actuelle. (même si le virus du film est bien plus mortel)

George A. Romero & Dario Argento : Due occhi diabolici        1990

 /  +
Le projet devait initialement réunir quatre réalisateurs : Romero, Argento, Craven et Carpenter ; seuls les deux premiers ont finalement participé au film. Chacune des deux parties du film est très différente : d'abord, le film de Romero, très retenu (sans doute trop), une histoire assez convenue (à résonances politiques, comme le suggère le plan de fin) ; ensuite Argento, le grandguignolesque, totalement gratuit - ça rend la partie de Romero encore plus pâle et sage ; j'ai beaucoup entendu dire qu'on ne reconnaissait pas du tout la pâte d'Argento mais je ne trouve pas cela vrai du tout : tout d'abord, bien sûr, on a l'exubérance d'Argento, sa manière de manier la caméra (dans une moindre mesure, c'est vrai) ; on retrouve également son goût pour le bestiaire et pour la capture de l'image. Je n'ai cependant pas trouvé ce film très convaincant : c'est trop plat chez Romero (et les quelques jumpscares sont risibles), même s'il y a quelques idées intéressantes notamment l'utilisation multivoque du métronome (l'hypnose, les battements du cœur à distance - c'est-à-dire la vie), on est alors amené à se pencher sur les acteurs, qui ne sont vraiment pas saisissants ; pour Argento, c'est l'inverse : le scénario esquisse des choses qui pourraient être intéressantes mais c'est trop sommaire et l'impression de gratuité (sans que ce soit bien) revient assez souvent ; peut-être que ç'aurait marché si le film était plus long et le récit plus élaboré.

Xavier a écrit:

Contagion

+

Les trois premiers en famille, pour se détendre, le dernier (Soderbergh) plus anxiogène, et carrément étonnant tellement c'est ressemblant par rapport à la situation actuelle. (même si le virus du film est bien plus mortel)

En effet, Contagion n'est pas précisément détendant en ce moment. Je l'avais vu il y a plusieurs année, et le scénario montre que l'on pouvait anticiper le type de propagation.
J'ai bien aimé la construction du film et le parti-pris quasi documentaire. Mais à ne pas regarder sans précaution actuellement

Le Figaro : La cinémathèque de Milan met son catalogue en accès libre

Journal d'une fille perdue (1929) de Georg Wilhelm Pabst.

Oriane a écrit:

Journal d'une fille perdue (1929) de Georg Wilhelm Pabst.

Un de mes films préférés! Louise Brooks

Très beau film, oui. Louise Brooks est exceptionnelle.

Loulou est encore mieux!

Sans parler de Beggars of Life et A Girl in Every Port, où Louise Brooks a eu la chance de tomber sur de vrais cinéastes Wellman et Hawks.

Non, je plaisante, bien sûr (du moins pour ce que j'ai barré), mais Pabst est à coup sûr, des auteurs grands germaniques du muet, celui qui me parle le moins. Je ne saurais pas trop dire pourquoi, d'ailleurs.

Chantal Akerman : La captive        2000


Sans doute l'un des plus beaux films d'Akerman, il s'agit d'une (libre) adaptation de La prisonnière de Proust - j'imagine que ça doit être encore plus plaisant de visionner le film lorsque l'on a lu le livre, cela me donnera une occasion de le revisionner. J'ai quelque peu retrouvé ce que j'avais adoré dans Toute une nuit et notamment le mutisme, c'est sans doute ce qui rend le film très élégant - avec ses très beaux plans, évidemment. On retrouve également une composante romantique désabusée dans ce film (comme dans Toute une nuit, d'ailleurs) : la recherche d'une continuité - évidemment impossible - mais ici, paradoxalement alors que Toute une nuit semble rendre compte de la mobilité (en tout cas, de l'étalement temporel) et que La captive semble clamer haut et fort le statisme ; c'est précisément l'inverse qui se produit : La captive est avant tout un film de trajectoires ; aussi bien de trajectoires physiques que de trajectoires de pouvoir.
La scène d'ouverture me semble assez parlante : Simon - interprété de manière très convaincante par Stanislas Merhar - repasse son film de vacances, répétant un moment en boucle, essayant de saisir un moment particulier et de décrypter ce que le couple de femmes dit : "je vous aime" ; ensuite, il se rapproche de la surface sur laquelle est projetée l'image et son ombre vient recouvrir l'image : il s'agit bien là pour Simon d'exercer son contrôle - qui découle directement de sa possessivité/jalousie. Si le titre semble ici confirmé (aussi par le début du film puisque Simon semble exercer une coercition absolue sur Ariane), le film va ensuite procéder à une inversion (assez classique dans ce genre de film sur la possessivité/jalousie, mais élégamment mené ici ; elle me semble d'ailleurs claire lorsque Simon et Ariane se rendent à la mer et qu'il y a un changement de conducteur) : c'est finalement Simon qui se fait lui-même captif, sans cesse soumis à l'élucidation du mystère (pour lui) de l'amour lesbien (c'est d'ailleurs un joli pied-de-nez à tous ceux qui érigent la femme en mystère, et pas l'homme, évidemment et qui entretiennent ce mythe) ; il y a des scènes d'une grande beauté notamment la scène dans la salle de bain (quelle merveilleuse idée, ces deux baignoires côte-à-côte avec cette vitre entre les deux) et les deux scènes avec les ombres qui se cherchent et se recouvrent. La fin (bien qu'un peu confuse) montre d'ailleurs bien que c'est Ariane qui est profondément libre et pas Simon - pour l’anecdote, Testud avait d'ailleurs accepté le rôle car elle voyait en son personnage (celui d'Ariane) une femme libre.

Pour moi, même carrément le plus beau film de Chantal Akerman! Je me souviens l'avoir vu à sa sortie ( ) et en être ressorti très enthousiaste.
J'avais déjà lu La Prisonnière à ce moment-là, et j'avais beaucoup aimé la manière de l'adaptation, qui m'avait paru fonctionner selon un double mouvement: d'une part, une manière d'abstraire, de schématiser ou de quintessencier le roman de Proust sous la forme, comme tu l'as bien vu de trajectoires et de dispositifs essentiellement spatiaux; et, ensuite, de réussir à «réincarner» tout ça (sans chercher du tout à «faire proustien») - grâce, en effet, à des acteurs qui ne m'ont jamais paru aussi bons qu'ici (et aussi, dans mon souvenir, à une photographie magnifique.)

Benedictus a écrit:

Pour moi, même carrément le plus beau film de Chantal Akerman! Je me souviens l'avoir vu à sa sortie ( ) et en être ressorti très enthousiaste.
J'avais déjà lu La Prisonnière à ce moment-là, et j'avais beaucoup aimé la manière de l'adaptation, qui m'avait paru fonctionner selon un double mouvement: d'une part, une manière d'abstraire, de schématiser ou de quintessencier le roman de Proust sous la forme, comme tu l'as bien vu de trajectoires et de dispositifs essentiellement spatiaux; et, ensuite, de réussir à «réincarner» tout ça (sans chercher du tout à «faire proustien») - grâce, en effet, à des acteurs qui ne m'ont jamais paru aussi bons qu'ici (et aussi, dans mon souvenir, à une photographie magnifique.)

Oui, superbe photographie, effectivement.

Ah tiens, je n'ai pas vu cet Akerman ! J'aime passionnément cette réalisatrice ; il faudra que je mette la patte sur ce film.

Pour info
On peut encore visionner sur Arte le documentaire sur Delphine Seyrig Delphine et Carole, insoumuses, que Chantal Akerman fit tourner dans Jeanne Dielman

Ken Loach : Kes        1969

 +
Il s'agit du deuxième film de Loach ; ça m'a semblé beaucoup plus "naturel" que ses derniers films (à ne pas confondre avec la sincérité qui est constante chez Loach). La principale différence avec ses derniers films (en tout cas, ceux que j'ai vus, c'est-à-dire pas beaucoup : les deux derniers), c'est qu'il y a tout de même des moments un peu lumineux - notamment les scènes où Billy dresse son faucon, en plan larges, en pleine nature ; je n'ai pas eu cette impression de drama un peu provoqué, par exemple - mais non moins légitime. Le film semble fonctionner de manière assez polarisée : l'aspect coercitif de l'école et de l'autorité qui y règne (Michel vibes) (notamment la scène des douches, effarante) face aux plans très larges dans la nature et la mouvance du faucon dans les airs ; il y a cependant un point de rencontre et d'inversion lorsque Billy réalise une sorte d'exposé de fauconnerie ; malheureusement, la fin est terrible.

Tu as bien cerné ce pourquoi ça a toujours été (et de très loin) mon Ken Loach préféré.

Un docu : Delphine et Carole, insoumuses

je dirais même plus Delphine et Carole, insoumuses

Le plafond (1962) court-métrage de Věra Chytilová qui annonce, quoique de manière plus narrative, certains des thèmes féministes récurrents de ses films. A noter les belles images de la Tchécoslovaquie de l'époque.

Frank Borzage : Moonrise        1948


J'ai trouvé que ce film était particulièrement frustrant : tout ce qui concerne la photographie est vraiment très beau (rien que la scène d'ouverture, magnifique), les lumières sont vraiment admirablement utilisées (quelles ombres !) mais j'ai trouvé le récit assez curieux. D'une part, on ne peut pas dire qu'il soit passionnant - il y a vraiment des moments qui installent des longueurs alors que le film ne fait qu'une petite heure et demie - et dans ce qu'il pourrait proposer de (très) intéressant, j'ai à chaque fois la sensation de quelque chose d'inabouti : cette sorte d'hérédité prétendue du mal pourrait amener des choses intéressantes mais elle est constamment ressassée sous le même angle, c'est dommage.

De Borzage je viens de voir L'adieu aux armes que je n'avais jamais vu. Ce qui m'a frappé c'est la mobilité de la caméra (1932 !). Vraiment un grand film.

Journal intime (1982), de la réalisatrice hongroise Márta Mészáros. La période des purges staliniennes en Russie et en Hongrie, avec suspicions, non-dits et peurs à la clef. Beau et glaçant.

Jean Cocteau : Orphée        1950

 +
Dès le préambule au film, les intentions de Cocteau sont claires : il s'agit de créer quelque chose d'intemporel - la voix-off rappelle que c'est le propre de la légende que de l'être. Ce film est sans doute pensée entre ces deux mondes que sont la vie et la mort mais Cocteau entend bien ne pas traiter ce dualisme de manière habituelle et étudier sa frontière, dépeinte à travers le miroir - qui est un objet temporel. La radio est également un élément important du film, c'est une sorte de moyen de communication entre ces deux mondes - et c'est sans doute aussi une reconnaissance (malgré l'aspect intemporel du film) aux résistants qui sont tombés pendant la guerre. Le résultat est assez curieux (avec notamment pas mal d'effets spéciaux) mais c'est très beau et surtout, ce n'est pas du tout grandiloquent. Ce film dit également quelque chose sur le statut du poète ("La mort d'un poète doit savoir se sacrifier pour le rendre immortel"), cela a d'abord un écho sans doute autoréférentiel mais plus sûrement, un écho à l'une de ces œuvres précédentes (Le sang d'un poète) où tous ces thèmes peuvent déjà être entrevus. Le résultat est en tout cas très beau, les acteurs (notamment Marais et Casarès sont très convaincants) et certaines scènes sont tout de même très belles et la musique d'Auric accompagne bien le film.

Emeryck a écrit:

Adalbéron a écrit:

• Michael Haneke, Caché

Sans doute parmi les meilleurs films de Haneke. 

Oui ! Mais a-t-il fait un mauvais film, en fait ?

Emeryck a écrit:

Adalbéron a écrit:

• Chris Marker, La Jetée

On ne s'en lasse pas...

Emeryck a écrit:

Adalbéron a écrit:

• Robert Bresson, Les Dames du Bois de Boulogne
• Georges Franju, Pleins feux sur l'assassin

 Seulement 0.5 de différence ? Pourtant le premier est très bien et le second raté pas terrible.

Ah, sans trouver que c'était un film époustouflant, j'ai apprécié Pleins feux sur l'assassin pour son atmosphère, sa photo superbe, son jeu sur le spectaculaire et la représentation du spectacle au cinéma (le son et lumière), et puis pour Trintignant. Mais c'est vrai que le scénario est en plusieurs endroits prévisible et pas particulièrement bien conduit d'ailleurs et qu'on sent que beaucoup de potentialités du film ne sont pas développées. Ça laisse un sentiment de frustration et de fadeur, mais qui s'est équilibré chez moi avec les qualités citées plus haut.

Les Dames du Bois de Boulogne, j'ai trouvé ça très bien mené. À part Casarès, les acteurs (et leurs personnages) ne sont pas particulièrement marquants. Je crois que Bresson est connu pour un traitement très neutre de l'action (c'était mon premier Bresson), mais je dois être très superficiel car j'ai trouvé ça surtout plutôt académique, réservé et, à part le va-et-vient de la voiture qui fait entrer et sortir du cadre Casares à la fin du film, peu imaginatif. Mais c'est un bon film, assurément !

Yves Boisset : Espion, lève-toi        1982


Je ne connais pas suffisamment le cinéma français de cette époque mais j'ai l'impression que les films d'espionnage français sont assez rares - par là, j'entends les films d'espionnage qui ne soient pas vraiment calqués sur ceux des américains - c'est ici ce que Boisset nous propose. C'est le premier film de ce réalisateur que je vois et j'avoue que je ne suis pas follement emballé, il y avait pourtant de quoi faire : de très grands acteurs (Piccoli, Ventura, Crémer) et des dialogues de Michel Audiard ; mais ici, on ne retrouve vraiment rien des dialogues habituels d'Audiard, et les trois acteurs jouent leur rôle mais pas vraiment plus (sauf peut-être Piccoli qui amuse un peu). Un des problèmes de ce film (que certains pourraient voir comme une qualité), c'est la platitude du scénario : tout est presque univoque et arrive sans réelle surprise (bah oui, suprématie du KGB), le film est en plus un peu daté (la musique, notamment) et puis la photographie est assez fade (essentiellement fonctionnelle et les couleurs sont assez ternes). Je n'ai pas su déterminer si la voix-off qui annonçait les heures et les lieux avec une grande précision (à la minute près) était ironique ou non - parce que quand même, vers la fin, elle annonce "Paris, 23h15" et il fait jour ; où parfois, elle annonce une heure et dans le plan d'après, une pendule en annonce une autre ; j'ai pensé que c'était railleur mais quand on voit le reste du film, il est très sérieux. La filmographie d'Yves Boisset éveille toutefois ma curiosité.

Je ne connais pas ce film, mais j'ai vu Un Condé de Boisset récemment et c'est très réussi.

Adalbéron a écrit:

Emeryck a écrit:

Adalbéron a écrit:

• Michael Haneke, Caché

Sans doute parmi les meilleurs films de Haneke. 

Oui ! Mais a-t-il fait un mauvais film, en fait ?

Emeryck a écrit:

Adalbéron a écrit:

• Chris Marker, La Jetée

On ne s'en lasse pas...

Emeryck a écrit:

Adalbéron a écrit:

• Robert Bresson, Les Dames du Bois de Boulogne
• Georges Franju, Pleins feux sur l'assassin

 Seulement 0.5 de différence ? Pourtant le premier est très bien et le second raté pas terrible.

Ah, sans trouver que c'était un film époustouflant, j'ai apprécié Pleins feux sur l'assassin pour son atmosphère, sa photo superbe, son jeu sur le spectaculaire et la représentation du spectacle au cinéma (le son et lumière), et puis pour Trintignant. Mais c'est vrai que le scénario est en plusieurs endroits prévisible et pas particulièrement bien conduit d'ailleurs et qu'on sent que beaucoup de potentialités du film ne sont pas développées. Ça laisse un sentiment de frustration et de fadeur, mais qui s'est équilibré chez moi avec les qualités citées plus haut.

Les Dames du Bois de Boulogne, j'ai trouvé ça très bien mené. À part Casarès, les acteurs (et leurs personnages) ne sont pas particulièrement marquants. Je crois que Bresson est connu pour un traitement très neutre de l'action (c'était mon premier Bresson), mais je dois être très superficiel car j'ai trouvé ça surtout plutôt académique, réservé et, à part le va-et-vient de la voiture qui fait entrer et sortir du cadre Casares à la fin du film, peu imaginatif. Mais c'est un bon film, assurément !

Oh oui, il a fait des mauvais films !   Code inconnu, Le temps du loup par exemple ! Je n'aime pas beaucoup 71 fragments d'une chronologie du hasard non plus.

D'accord ; et pourtant j'adore Trintignant mais là...   Surtout quand on voit ce que fait Franju par ailleurs (Les yeux sans visage ! et sans une moindre mesure Judex - qui est original mais pas complètement convaincant).

Spoiler:

Oui, Casarès est très très bien ; mais c'est effectivement un Bresson encore assez traditionnel, son envol commence juste avec le film suivant (Journal d'un curé de campagne) ; mais la scène que tu évoques avec la voiture, je la trouve d'une intensité incroyable (je crois que Benedictus l'aime énormément aussi), et au contraire, je trouve que ça n'allait pas de soi. Sinon, il y a quelques scènes superbes aussi notamment la scène de pleurs de Casarès - qui n'a pas été filmée sans difficulté...

Cololi a écrit:

Je ne connais pas ce film, mais j'ai vu Un Condé de Boisset récemment et c'est très réussi.

C'est justement celui que j'aimerais voir (mais je ne l'ai pas encore trouvé en HD) - j'en ai vu des extraits récemment dans Voyage à travers le cinéma français de Tavernier. J'aimerais aussi voir Le juge Fayard, dit "Le Sheriff" parce que Dewaere joue dedans.

Emeryck a écrit:

Cololi a écrit:

Je ne connais pas ce film, mais j'ai vu Un Condé de Boisset récemment et c'est très réussi.

C'est justement celui que j'aimerais voir (mais je ne l'ai pas encore trouvé en HD) - j'en ai vu des extraits récemment dans Voyage à travers le cinéma français de Tavernier. J'aimerais aussi voir Le juge Fayard, dit "Le Sheriff" parce que Dewaere joue dedans.

Il existe en BR pourtant ! (chez ESC de mémoire … et dans une très belle restauration).

Emeryck a écrit:

Oui, Casarès est très très bien ; mais c'est effectivement un Bresson encore assez traditionnel, son envol commence juste avec le film suivant (Journal d'un curé de campagne) ; mais la scène que tu évoques avec la voiture, je la trouve d'une intensité incroyable (je crois que Benedictus l'aime énormément aussi), et au contraire, je trouve que ça n'allait pas de soi. Sinon, il y a quelques scènes superbes aussi notamment la scène de pleurs de Casarès - qui n'a pas été filmée sans difficulté...

En effet, elle ne va pas de soi, et c'est pourquoi je la citais comme exception. C'est en effet d'une grande intensité, cette impossible sortie du champ, l'embourbement du personnage masculin face à la rectitude implacable de Casarès.
Et, en effet, j'ai lu un bout d'entretien où Casarès évoque ce tournage comme une expérience très éprouvante...

Personnellement, pas de film depuis le début de l'année (moi qui regardais un film tous les jours!). J'ai pourtant pas mal de choses en réserve...

C'est un choix que j'ai fait, histoire de changer ses habitudes; qui dit moins de films, dit plus de musique!
Bon, je pense que début avril, je vais quand même m'y remettre !

Rubato a écrit:

Personnellement, pas de film depuis le début de l'année (moi qui regardais un film tous les jours!). J'ai pourtant pas mal de choses en réserve...

C'est un choix que j'ai fait, histoire de changer ses habitudes; qui dit moins de films, dit plus de musique!
Bon, je pense que début avril, je vais quand même m'y remettre !

En tout cas, si tu regardes des films, poste-les ici, ça animera un peu le fil ! 

Emeryck a écrit:

En tout cas, si tu regardes des films, poste-les ici, ça animera un peu le fil ! 

Je trouve que l'on parle surtout des films d'auteurs ici (je n'ai rien contre et j'en regarde aussi beaucoup) et pas suffisamment de films de genre...je ne sais pas pourquoi.
J'avais commencé il y a quelques temps à "présenter" quelques séries B de western...grand succès!

Depuis je ne suis pas intervenu alors que je connais une grande partie des films qui y sont présentés.
...bon, on verra ça au mois d'"avril !

Je ne sais pas si j'ai déjà dit que j'ai fait projectionniste bénévole dans un un "petit" cinéma d'art et essai (environ pendant 15 ans)...j'ai eu l'occasion d'y rencontrer Bertrand Tavernier !

@Emeryck :

Dans le genre expérimental, as-tu déjà vu le Cinq et la peau de Pierre Rissient ? (BR Carlotta)
Pierre Rissient a été assistant de Godard, et a beaucoup fait la promotion, en France, de Lino Brocka et de King Hu (ils n'ont rien à voir avec le cinéma de Rissient, et rien à voir non plus entre eux … mais ce sont deux réalisateurs exceptionnels, si tu les connais pas - à découvrir grâce à Carlotta là aussi).
Pierre Rissient parlant de A Touch of Zen : https://www.arte.tv/sites/olivierpere/2015/07/31/pierre-rissient-parle-de-a-touch-of-zen-de-king-hu/

La BA de Cinq et la Peau :



@Rubato :

Ca m'arrivait de poster des films de genre !

Récemment j'ai découvert deux très bons westerns américains des années 60 : El Perdido d'Aldrich et Rio Conchos de Gordon Douglas.