Nicolai Gedda

C'était incontestablement un très grand ténor, avec une diction française remarquable. Il est évidemment toujours en vie et a donc arrêté de chanter semble-t-il seulement dans la décennie qui vient de se passer. Son dernier enregistrement date de 2003. Je suis preneur si quelqu'un a plus d'infos sur ses adieux à la scène par exemple. Il avait un répertoire très important par ailleurs et sa discographie/vidéographie est pléthorique. Il a chanté énormément Mozart, répertoire dans lequel je ne le connais pas vraiment. Voici tous les rôles mozartiens qu'il a chanté ou enregistré : Tamino, Belmonte, Tito, Don Ottavio, Idomeneo, Ferrando, Vogelgsang dans Der Schauspieldirektor et le Haut Prêtre de Neptune dans Idomeneo (en anglais) dans une version dirigée par David Parry et enregistrée en 2003.
Voici les différents rôles créés en français à la base qu'il a interprété. Je me base uniquement sur la discographie/vidéographie : Benvenuto Cellini, Faust dans La Damnation de Faust, Enée, Faust dans Faust, Vincent dans Mireille, Roméo, Don José, Nadir, Admète dans Alceste, Orphée, Pylade dans Iphigénie en Tauride (extraits en français sous la direction de Prêtre et enregistrement en allemand sous la direction de Keilberth), Werther, Des Grieux, Nicias dans Thaïs, Le Prince Charmant dans Cendrillon de Massenet, Arnold dans Guillaume Tell (extraits en français sous la direction de Alain Lombard et version Gardelli), Hoffmann, Chapelou dans Le Postillon de Lonjumeau d'Adam (en allemand), Mercure et Thespis dans Platée, Jean de Leyde dans Le Prophète, Fra Diavolo dans l'opéra du même nom d'Auber, George Brown dans La Dame blanche de Boieldieu, Pelléas, Julien dans Louise, Antonin dans Ciboulette d'Offenbach, Ratan-Sen dans Padmâvatî de Roussel, Colin dans Le Devin du village de Rousseau, Gérald dans Lakmé.

Je le connais par extraits dans certains de ces rôles français et en intégralité dans celui de Des Grieux dans la version Rudel de Manon face à la Manon de Sills. C'est un excellent Des Grieux. Je réécouterai évidemment mais j'avais trouvé son interprétation remarquable.

J'espère que ce topic va vous intéresser. Il fait partie incontestablement de ces grands ténors de la deuxième moitié du XXe siècle.

aurele a écrit:

avec une diction française remarquable.

C'est ce qu'on dit souvent, et qu'il faudra m'expliquer un jour : les voyelles ne sont même pas correctes ! Il y a beaucoup de ténors étrangers, y compris de sa génération, qui ont fait beaucoup mieux.

DavidLeMarrec a écrit:

C'est ce qu'on dit souvent, et qu'il faudra m'expliquer un jour : les voyelles ne sont même pas correctes ! Il y a beaucoup de ténors étrangers, y compris de sa génération, qui ont fait beaucoup mieux.

Décidément, entre Kraus et lui, tu sembles ne pas les aimer dans le répertoire français. Que penses tu de Gedda en général?

aurele a écrit:

DavidLeMarrec a écrit:

C'est ce qu'on dit souvent, et qu'il faudra m'expliquer un jour : les voyelles ne sont même pas correctes ! Il y a beaucoup de ténors étrangers, y compris de sa génération, qui ont fait beaucoup mieux.

Décidément, entre Kraus et lui, tu sembles ne pas les aimer dans le répertoire français. Que penses tu de Gedda en général?

Kraus est tout à fait correct en Roméo, par exemple. Après, oui, je ne suis pas forcément amateur des grandes légendes du chant, j'ai mes goûts propres, qui ne recoupent pas toujours la hiérarchie présente au disque.

Pour Gedda, en fait, je n'aime pas beaucoup le timbre, que je trouve très dense, presque surtimbré, ni les manières. Je l'aime beaucoup en Don José, cela dit, une grande énergie dans ses différents enregistrements.

Le connais tu dans Meyerbeer?

Que pensez vous de lui dans le répertoire russe? Il a enregistré et interprété les rôles suivants dans ce répertoire : Grigory et L'Innocent dans Boris Godunov, Anatol Kuragin dans Voina i mir, Bogdan Sobinin dans Ivan Susanin (j'avais entendu cela un soir sans livret sur Radio Classique dans le cadre de l'émission du dimanche puis qui avait changé de jour qui consistait à diffuser un opéra en entier, mon écoute date d'environ 3 ans sûrement), Vaudemont dans Iolanta, Sergey dans Lady Macbeth of Mtsensk et Lenski.

aurele a écrit:

Que pensez vous de lui dans le répertoire russe?

J'aime beaucoup ses mélodies de Rachmaninov, très prenantes.

aurele a écrit:

Le connais tu dans Meyerbeer?

J'aime pas son Raoul, un peu empâté, en revanche en Jean de Leyde, avec une lecture bucolique aux antipodes de l'héroïsme de McCracken, c'est pas mal du tout. Il dépeint assez bien la nature rêveuse du héros, et même si je n'aime pas spécialement le chanteur, je suis convaincu.

Citation :

Que pensez vous de lui dans le répertoire russe? Il a enregistré et interprété les rôles suivants dans ce répertoire : Grigory et L'Innocent dans Boris Godunov, Anatol Kuragin dans Voina i mir, Bogdan Sobinin dans Ivan Susanin (j'avais entendu cela un soir sans livret sur Radio Classique dans le cadre de l'émission du dimanche puis qui avait changé de jour qui consistait à diffuser un opéra en entier, mon écoute date d'environ 3 ans sûrement), Vaudemont dans Iolanta, Sergey dans Lady Macbeth of Mtsensk et Lenski.

En général, ça n'adoucit pas vraiment la voix, donc je n'aime pas plus qu'ailleurs.

Xavier a écrit:

J'aime beaucoup ses mélodies de Rachmaninov, très prenantes.

J'essaierai d'écouter cela. J'aimerais avoir s'il te plaît un avis de ta part sur ce ténor, sur les rôles dans lesquels tu le connais et ce que tu en penses. Prends tout ton temps évidemment. Cela ne presse pas.

Je connais assez peu son répertoire...
J'ai dû l'entendre dans Padmavati logiquement, et ça a dû me plaire... pas grand chose à rajouter pour l'instant.

Xavier a écrit:

Je connais assez peu son répertoire...
J'ai dû l'entendre dans Padmavati logiquement, et ça a dû me plaire... pas grand chose à rajouter pour l'instant.

Il faut que je l'écoute mieux par moi-même de toute manière.

Pour mieux le connaître, ce serait judicieux probablement de commencer par cette compilation :



Qu'en dites vous?

Voix absolument formidable d'une étendue assez exceptionnelle pour sa catégorie vocale et d'une grande homogénéité. Par ailleurs chant sensible et nuancé. Artiste d'une intégrité et d'une longévité rares.

Otello a écrit:

Voix absolument formidable d'une étendue assez exceptionnelle pour sa catégorie vocale et d'une grande homogénéité. Par ailleurs chant sensible et nuancé. Artiste d'une intégrité et d'une longévité rares.

On peut effectivement le dire. Début de sa carrière au début des années 1950 et dernier enregistrement en tout cas en 2003.
Quels sont pour toi les témoignages essentiels à connaître? Il doit y en avoir beaucoup.

Concernant cette compilation, sur le dernier CD, il y a des extraits d'interview en anglais entrecoupés d'extraits d'enregistrements.

écoute, sa discographie est tellement vaste et d'une telle qualité que ça devient impossible d'en conseiller quelques uns seulement!
Commence par la compilation et puis continue avec les intégrales studios et lives d'opéras français, mozartiens, italiens, opérettes viennoises,...

Otello a écrit:

écoute, sa discographie est tellement vaste et d'une telle qualité que ça devient impossible d'en conseiller quelques uns seulement!
Commence par la compilation et puis continue avec les intégrales studios et lives d'opéras français, mozartiens, italiens, opérettes viennoises,...

D'accord. La compilation est en terme de durée très importante. Il faudra donc que je fragmente mon écoute.

Le problème de la compilation, c'est que ce sont des morceaux d'incarnation, voire de rien du tout, et pas forcément les morceaux les plus intéressants des opéras (je n'aime pas du tout le principe, ça froisse ma catégorie 5). Mais pour ce qui est de sélectionner un seul enregistrement... Pour moi, subjectivement, ce serait Carmen de Beecham, mais on pourrait en recommander bien d'autres très différents.

Pour moi ce serait Faust avec Cluytens, la seconde version (1959, EMI, Christoff, los Angeles - et un orchestre fantastique) et Don José effectivement, avec Callas et Prêtre. Je trouve par contre son Pinkerton un peu fâlot.

Mais dans l'ensemble j'aime beaucup ce chanteur, qui a vraiment TOUT enregistré, et ce sur au moins trois (voire quatre !) décennies. Respects.

Il existe au minimum d'après un site que j'aime bien utiliser http://www.operadis-opera-discography.org.uk, 7 enregistrements au minimum de son Faust dans La Damnation de Faust entre les lives officiels, les lives officieux et les enregistrements de studio.

Il a vraiment tout fait.
Il y a même une Tosca studio enregistrée en 1988 et jamais éditée.

Otello a écrit:

Il y a même une Tosca studio enregistrée en 1988 et jamais éditée.

Quel était l'entourage?

Guillaume a écrit:

Mais dans l'ensemble j'aime beaucup ce chanteur, qui a vraiment TOUT enregistré, et ce sur au moins trois (voire quatre !) décennies. Respects.

Oui, dans cet aspect, il me fait penser aux grands ténors russes de la moitié du siècle. Que ce soit par la technique ou par cette façon de chanter des rôles de format très différents sans pour autant transformer sa voix.

aurele a écrit:

Otello a écrit:

Il y a même une Tosca studio enregistrée en 1988 et jamais éditée.

Quel était l'entourage?

Floria Tosca - Anna Tomowa-Sintow
Mario Cavaradossi - Nicolai Gedda
Scarpia - Ingvar Wixell

dir: Emil Tchakarov

Recorded in Sofia
June 1988

Jamais édité et on comprend pourquoi. La prise de son est un ratage tandis que Tosca a une voix qui part dans tous les sens, avec un vibrato incontrôlé...

Moi qui croyais trouver enfin une version qui me plaise de cet opéra

Jorge a écrit:

Jamais édité et on comprend pourquoi. La prise de son est un ratage tandis que Tosca a une voix qui part dans tous les sens, avec un vibrato incontrôlé...
Moi qui croyais trouver enfin une version qui me plaise de cet opéra

ah toi aussi tu l'as ?

Oui mais plus pour longtemps

Otello a écrit:

aurele a écrit:

Otello a écrit:

Il y a même une Tosca studio enregistrée en 1988 et jamais éditée.

Quel était l'entourage?

Floria Tosca - Anna Tomowa-Sintow
Mario Cavaradossi - Nicolai Gedda
Scarpia - Ingvar Wixell

dir: Emil Tchakarov

Recorded in Sofia
June 1988

C'est à peu près la même époque que leur Eugène Onéguine. Pour Tomowa-Sintow, ça va encore, mais Gedda, c'est plus difficile à écouter. Cela dit, j'aimerais bien entendre ça

Otello a écrit:

Voix absolument formidable d'une étendue assez exceptionnelle pour sa catégorie vocale et d'une grande homogénéité. Par ailleurs chant sensible et nuancé. Artiste d'une intégrité et d'une longévité rares.

Ravi qu'on rende (enfin) hommage à ce ténor parmi les plus grands de son siècle.
Je ne comprends pas les réserves (pour ne pas dire plus) de David sur son articulation. J'ai découvert les 2 Faust et José grâce à Gedda. J'ai compris tout ce qu'il chantait sans avoir recours au livret. Combien peut-on en trouver des comme ça. Dans ces rôles, il reste pour moi insurpassé.
Quelle classe !
Seul tout petit petit reproche, peut-être un certain maniérisme.

Je ne parlais pas de l'articulation, Toxic (qui est en effet excellentissime), mais de l'ouverture incorrecte des voyelles et de la place erronée de certains accents, ce qui est gênant pour moi.

C'est très variable d'un enregistrement à l'autre, du grimaçant (Faust de Davis par exemple) à l'impeccable (Carmen de Beecham).

Que pensez vous de ses interprétations mozartiennes?

Très bon Ottavio à Aix, mais le reste, c'est vraiment bof. Si on regarde bien, son Tamino doit être un des moins beaux de la discographie, et il ne me semble pas qu'il ait marqué le rôle de Belmonte.

Sauf que pour son Don Ottavio je le préfère nettement avec Klemperer où je le trouve moins geignard, plus ferme et plus élégant (et tout aussi bien chantant en dépit de ce que fait le chef ...) qu'avec Rosbaud (d'ailleurs j'aime beaucoup ce dernier mais j'ai toujours du mal avec ce Don Giovanni. Même Stich-Randall, éblouissante à quelques brefs moments, est difficilement supportable de tension dans ses deux airs

DavidLeMarrec a écrit:

l'impeccable (Carmen de Beecham).

Nous avons donc là un terrain d'entente .

aurele a écrit:

Que pensez vous de ses interprétations mozartiennes?

Contrairement à Guillaume, je préfère son Ottavio avec Klemperer, plus mûr et moins réservé qu'à Aix. J'apprécie beaucoup son Tamino et son Belmonte. C'est également un très grand Idoménée. Par contre, je ne connais pas son Titus et pour Ferrando dans Cosi, je pense que lorsqu'il a enregistré le rôle en studio avec Davis, c'était bien trop tard. Cela dit, je ne sais pas s'il a chanté le rôle sur scène ...

Voici un article assez détaillé avec quelques erreurs à mon avis sur le plan discographique : http://www.forumopera.com/index.php?mact=News,cntnt01,detail,0&cntnt01articleid=2146&cntnt01origid=57&cntnt01detailtemplate=gabarit_detail_breves&cntnt01lang=fr_FR&cntnt01returnid=29

aurele a écrit:

Voici un article assez détaillé avec quelques erreurs à mon avis sur le plan discographique : http://www.forumopera.com/index.php?mact=News,cntnt01,detail,0&cntnt01articleid=2146&cntnt01origid=57&cntnt01detailtemplate=gabarit_detail_breves&cntnt01lang=fr_FR&cntnt01returnid=29

c'est à dire ?

Otello a écrit:

c'est à dire ?

Il a laissé aussi un Lenski en russe dans l'enregistrement d'Emil Tchakarov de 1988. Les deux opéras de Berlioz cités dans la sélection discographique ont été édités chez Philips. Ce dernier point n'est qu'un détail évidemment.

aurele a écrit:

Otello a écrit:

c'est à dire ?

Il a laissé aussi un Lenski en russe dans l'enregistrement d'Emil Tchakarov de 1988. Les deux opéras de Berlioz cités dans la sélection discographique ont été édités chez Philips. Ce dernier point n'est qu'un détail évidemment.

exact

Un documentaire sur Arte :
http://www.arte.tv/guide/fr/055898-000-A/nicolai-gedda?autoplay=1

Disponible jusqu'au 16 novembre.

Polyeucte a écrit:

Un documentaire sur Arte :
http://www.arte.tv/guide/fr/055898-000-A/nicolai-gedda?autoplay=1

Disponible jusqu'au 16 novembre.

J'en ai lu beaucoup de bien ; tu l'as déjà visionné ?
(EDIT : quel que soit le contenu, c'est déjà, en soi, une rareté ; mais si le discours suit, évidemment, c'est tout bénèf' !)

je l'ai regardé l'autre soir sur Arte!
C'était à tomber! Quelle voix et quel artiste immense!

Otello a écrit:

C'était à tomber! Quelle voix et quel artiste immense!

Alors je te fais confiance ; je vais récupérer ça !
(Je me souviens d'un échange épistolaire avec un artiste très humble, de mon côté ; et, à l'écoute "seule" d'un technicien à l'honnêteté farouche, ni bradée, ni "bradable".)

bAlexb a écrit:

J'en ai lu beaucoup de bien ; tu l'as déjà visionné ?
(EDIT : quel que soit le contenu, c'est déjà, en soi, une rareté ; mais si le discours suit, évidemment, c'est tout bénèf' !)

Pas encore regardé, mais mis de côté pour pouvoir le regarder en prenant mon temps!

Je viens de le regarder : c'est vraiment très bien !
Certes un peu court, le documentaire le fait entendre en voix off, alterne assez classiquement images d'archives (photos personnelles, passages en émission TV, interviews...), témoignages assez récents (années 2000-2005) dont un retour émouvant dans l'église orthodoxe de son enfance et interventions d'artistes proches - Mme Fassbaender et Moser fort pertinentes, Kerstin Meyer touchante (je ne savais pas qu'elle était encore parmi nous, bonne surprise !).
L'artiste est visiblement timide, soucieux d'éviter les conflits et semble avoir été aussi prudent dans ses choix de carrière que dans la préservation de son intimité. Par ailleurs, il est plutôt gai et plaisantin à l'occasion, mais aisément mélancolique aussi. Vocalement, c'est à la fois très assuré, homogène, nuancé et vaillant quand il le faut. L'expression peut paraître sucrée par endroits (certains Mozart), mais curieusement pas dans l'opérette où il s'éclate grave ! Dans Verdi, on est habitué à des vois plus lourdes ou plus denses, mais il compense par l'engagement, le phrasé... et pas mal de force dans l'aigu par moments ! Quand on pense qu'il a chanté "Le Postillon de Longjumeau" et "Turandot" (un "nessun dorma" pas si mal d'ailleurs)....
Ne ratez surtout pas les dernières images, dans les choeurs en 2005 (avec un étonnant catogan) !

Sa voix avait une projection assez fabuleuse, le timbre (que personnellement je trouve très beau) une homogénéité rare, le chant savait alterner les grands moments d'éclat et les plus sublimes nuances avec une maîtrise assez unique de la voix mixte (qui était d'ailleurs juste splendide!) et puis cet art du contre-ut et du contre-ré qui jamais ne sentaient l'effort!!
Il fait partie de ces chanteurs à ce jour encore inégalés et évidemment insurpassés.

Otello a écrit:

Sa voix avait une projection assez fabuleuse, le timbre (que personnellement je trouve très beau) une homogénéité rare, le chant savait alterner les grands moments d'éclat et les plus sublimes nuances avec une maîtrise assez unique de la voix mixte (qui était d'ailleurs juste splendide!) et puis cet art du contre-ut et du contre-ré qui jamais ne sentaient l'effort!!
Il fait partie de ces chanteurs à ce jour encore inégalés et évidemment insurpassés.

Bien, je n'aime pas souvent Gedda, c'est vrai ; très jeune, il faisait des choses époustouflantes, comme son Requiem de Verdi avec Markevitch – il y est capté d'assez loin, je suppose que le timbre est très enlaidi par la proximité des micros dans la plupart de ses captations.

Néanmoins, louer sa voix mixte me laisse un peu interdit… Qu'il ajuste le métal de sa voix, oui, en effet (elle peut beaucoup changer d'un enregistrement à l'autre), mais la voix mixte, il ne l'utilisait quasiment jamais (et pas forcément très bien, sorte de fausset renforcé). Son Nadir en souffre beaucoup, d'ailleurs.

Même chose pour sa diction souvent louée dans les vieilles discographies d'autorité, et qui est quand même assez déformée dans la plupart des langues abordées – ce n'est pas infâme, mais on le souligne beaucoup moins pour d'autres qui font tellement mieux…

On ne va pas être d'accord du tout là! Jamais le timbre de Gedda n'a été enlaidi! Dans aucun de ses enregistrements! Non seulement il a toujours eu une voix remarquablement phonogénique mais le timbre a toujours été d'une vraie séduction, certes pas latine, mais tout de même!
Son Nadir est proprement exceptionnel à tous les niveaux!
Et nul besoin de convoquer d'anciennes discographies pour dire que sa diction est remarquable quelle que soit la langue.

Otello a écrit:

Jamais le timbre de Gedda n'a été enlaidi! Dans aucun de ses enregistrements! Non seulement il a toujours eu une voix remarquablement phonogénique mais le timbre a toujours été d'une vraie séduction, certes pas latine, mais tout de même!

Si ça ressemblait à ça en vrai, alors c'était simplement moche tout le temps ?  J'en doute : dès qu'il est capté de loin, les duretés s'effacent, et on sent bien mieux l'impact et l'équilibre réel – une voix d'opéra ne s'écoute pas dans un placard.

Citation :

Son Nadir est proprement exceptionnel à tous les niveaux!

Je veux bien admettre beaucoup de choses sur le plan de la subjectivité, mais son Nadir est audiblement parcouru de tensions vocales (justement parce qu'il ne mixe pas !), ou en tout cas de déformations audibles du spectre sonore pour les éviter.

Citation :

Et nul besoin de convoquer d'anciennes discographies pour dire que sa diction est remarquable quelle que soit la langue.

Son accent italien ne ressemble à rien (italien d'école, sans couleurs spécifiques ni véritable accent tonique), et en français, il n'est même pas capable de faire une nasale !  Cela sans mentionner les apertures très approximatives, les [eu] trop accentués et fermés, etc. Son russe m'a toujours paru articulé très droitement et antérieurement, aussi (et je soupçonne les commentateurs de se contenter de ses origines pour lui donner un blanc-seing).

Ce n'est pas un sujet qui te paraît prioritaire, certes, mais de là à dire que c'est bon… Je ne vais pas prétendant que Mireille Delunsch est la reine du style belcantiste, moi.

On apprend seulement aujourd'hui le décès du ténor italien. Il avait 91 ans et a rejoint le paradis des artistes le 8 janvier dernier

http://www.forumopera.com/breve/deces-de-nicolai-gedda

Sniff