Autour de la musique classique Le but de ce forum est d'être un espace dédié principalement à la musique classique sous toutes ses périodes, mais aussi ouvert à d'autres genres. |
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| Jacques Ibert | |
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Auteur | Message |
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franchom Mélomane averti
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| | | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
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| | | | Mehdi Okr Mélomaniaque
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| Sujet: Re: Jacques Ibert Jeu 26 Aoû 2010 - 8:21 | |
| - franchom a écrit:
Et pour finir les Petites Cardinales une version de 1969 ORTF.
Le titre d'Halévy, et donc de l'opérette, est "les Petites Cardinal" ; il s'agit de leur nom de famille.
Dernière édition par ♫ le Jeu 26 Aoû 2010 - 10:26, édité 1 fois |
| | | franchom Mélomane averti
Nombre de messages : 439 Age : 57 Localisation : valenciennes Date d'inscription : 29/01/2008
| Sujet: Re: Jacques Ibert Jeu 26 Aoû 2010 - 9:50 | |
| - ♫ a écrit:
- franchom a écrit:
Et pour finir les Petites Cardinales une version de 1969 ORTF.
Le titre d'Halévy, et donc de l'opérette, est "les petites Cardinal" ; il s'agit de leur nom de famille. Tu as raison, il était tard |
| | | Mehdi Okr Mélomaniaque
Nombre de messages : 1703 Date d'inscription : 04/02/2009
| Sujet: Re: Jacques Ibert Jeu 26 Aoû 2010 - 10:25 | |
| - franchom a écrit:
- ♫ a écrit:
- franchom a écrit:
Et pour finir les Petites Cardinales une version de 1969 ORTF.
Le titre d'Halévy, et donc de l'opérette, est "les petites Cardinal" ; il s'agit de leur nom de famille. Tu as raison, il était tard Il n'y a pas de mal. Et si je me suis permis de rectifier, ce n'est pas, contrairement à ce que des esprits étroits peuvent croire, pour le plaisir tatillon de corriger, mais dans l'espoir de rendre service à ceux qui auraient à réutiliser ces noms plus tard. Si chacun a le droit de patauger dans son orthographe d'usage, il est en revanche souvent important de respecter les noms propres, surtout quand on doit s'en servir dans des recherches en bases de données où des logiciels un peu simples ont vite fait de vous dire "0 résultat" si vous ne mettez pas l'orthographe attendue. |
| | | franchom Mélomane averti
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| Sujet: Re: Jacques Ibert Jeu 26 Aoû 2010 - 10:37 | |
| - ♫ a écrit:
- franchom a écrit:
- ♫ a écrit:
- franchom a écrit:
Et pour finir les Petites Cardinales une version de 1969 ORTF.
Le titre d'Halévy, et donc de l'opérette, est "les petites Cardinal" ; il s'agit de leur nom de famille. Tu as raison, il était tard Il n'y a pas de mal. Et si je me suis permis de rectifier, ce n'est pas, contrairement à ce que des esprits étroits peuvent croire, pour le plaisir tatillon de corriger, mais dans l'espoir de rendre service à ceux qui auraient à réutiliser ces noms plus tard. Si chacun a le droit de patauger dans son orthographe d'usage, il est en revanche souvent important de respecter les noms propres, surtout quand on doit s'en servir dans des recherches en bases de données où des logiciels un peu simples ont vite fait de vous dire "0 résultat" si vous ne mettez pas l'orthographe attendue. Dois je me mettre à genou et demander 1000 pardons? Je comprends les forumers qui ne publient jamais Je pense qu' à l' avenir je ferai comme eux . Bonne continuation P.S Toutefois si vous tapez sur GOOGLE "Les petites cardinales" l' erreur est très vite rectifiée Mais vous avez raison quand on est mauvais ,il vaut mieux s' abstenir plutôt que d induire en erreur tous le forum . |
| | | Mehdi Okr Mélomaniaque
Nombre de messages : 1703 Date d'inscription : 04/02/2009
| Sujet: Re: Jacques Ibert Jeu 26 Aoû 2010 - 11:21 | |
| - franchom a écrit:
- ♫ a écrit:
- franchom a écrit:
- ♫ a écrit:
- franchom a écrit:
Et pour finir les Petites Cardinales une version de 1969 ORTF.
Le titre d'Halévy, et donc de l'opérette, est "les petites Cardinal" ; il s'agit de leur nom de famille. Tu as raison, il était tard Il n'y a pas de mal. Et si je me suis permis de rectifier, ce n'est pas, contrairement à ce que des esprits étroits peuvent croire, pour le plaisir tatillon de corriger, mais dans l'espoir de rendre service à ceux qui auraient à réutiliser ces noms plus tard. Si chacun a le droit de patauger dans son orthographe d'usage, il est en revanche souvent important de respecter les noms propres, surtout quand on doit s'en servir dans des recherches en bases de données où des logiciels un peu simples ont vite fait de vous dire "0 résultat" si vous ne mettez pas l'orthographe attendue. Dois je me mettre à genou et demander 1000 pardons? Je comprends les forumers qui ne publient jamais Je pense qu' à l' avenir je ferai comme eux . Bonne continuation P.S Toutefois si vous tapez sur GOOGLE "Les petites cardinales" l' erreur est très vite rectifiée Mais vous avez raison quand on est mauvais ,il vaut mieux s' abstenir plutôt que d induire en erreur tous le forum . Franchom, vous avez pris complètement de travers ce que j'ai écrit et j'en suis navré. Je ne vous visais aucunement et je suis désolé si mon message n'était pas clair ; je croyais qu'il l'était. Pour Google vous avez raison bien sûr. Mais ce n'est pas la seule base de données qui existe, et ma remarque -- qui ne vous visait aucunement, je le répète mais était le prétexte à une considération d'ordre général -- visait des cas comme celui de Kirchner récemment rapporté sur ce forum, où une mauvaise orthographe n'avait pas permis de le trouver sur IMSLP. Le forum perdrait beaucoup si vous vous reteniez d'écrire et je ne pensais pas provoquer une telle réaction chez vous. Je vous présente mes excuses, en répétant que je n'ai jamais eu la moindre intention de vous offenser. |
| | | franchom Mélomane averti
Nombre de messages : 439 Age : 57 Localisation : valenciennes Date d'inscription : 29/01/2008
| Sujet: Re: Jacques Ibert Jeu 26 Aoû 2010 - 11:26 | |
| - ♫ a écrit:
- franchom a écrit:
- ♫ a écrit:
- franchom a écrit:
- ♫ a écrit:
- franchom a écrit:
Et pour finir les Petites Cardinales une version de 1969 ORTF.
Le titre d'Halévy, et donc de l'opérette, est "les petites Cardinal" ; il s'agit de leur nom de famille. Tu as raison, il était tard Il n'y a pas de mal. Et si je me suis permis de rectifier, ce n'est pas, contrairement à ce que des esprits étroits peuvent croire, pour le plaisir tatillon de corriger, mais dans l'espoir de rendre service à ceux qui auraient à réutiliser ces noms plus tard. Si chacun a le droit de patauger dans son orthographe d'usage, il est en revanche souvent important de respecter les noms propres, surtout quand on doit s'en servir dans des recherches en bases de données où des logiciels un peu simples ont vite fait de vous dire "0 résultat" si vous ne mettez pas l'orthographe attendue. Dois je me mettre à genou et demander 1000 pardons? Je comprends les forumers qui ne publient jamais Je pense qu' à l' avenir je ferai comme eux . Bonne continuation P.S Toutefois si vous tapez sur GOOGLE "Les petites cardinales" l' erreur est très vite rectifiée Mais vous avez raison quand on est mauvais ,il vaut mieux s' abstenir plutôt que d induire en erreur tous le forum . Franchom, vous avez pris complètement de travers ce que j'ai écrit et j'en suis navré. Je ne vous visais aucunement et je suis désolé si mon message n'était pas clair ; je croyais qu'il l'était. Pour Google vous avez raison bien sûr. Mais ce n'est pas la seule base de données qui existe, et ma remarque -- qui ne vous visait aucunement, je le répète mais était le prétexte à une considération d'ordre général -- visait des cas comme celui de Kirchner récemment rapporté sur ce forum, où une mauvaise orthographe n'avait pas permis de le trouver sur IMSLP. Le forum perdrait beaucoup si vous vous reteniez d'écrire et je ne pensais pas provoquer une telle réaction chez vous. Je vous présente mes excuses, en répétant que je n'ai jamais eu la moindre intention de vous offenser. Excuses acceptées Et vous avez raison pour la bonne orthographe des noms propres sur certaines bases de données . Hervé soupe au lait |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97923 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Jacques Ibert Jeu 9 Sep 2010 - 13:06 | |
| - Polyeucte a écrit:
- Ibert :Yvetot
Je ne sais que dire... des passages magnifiques, d'autres faisant penser au Dialogue des Carmélites... et puis des scènes burlesques au milieu qui jurent je trouve. Du coup, ce côté un peu puzzle me pose problème, j'arrive pas vraiment à trouver un fil conducteur.
Par contre, Denise Scharley me donne comme toujours de frissons... Ah, Denise Scharley, le plus grand alto / mezzo grave de tous les temps. Dans un rôle qui la met particulièrement en valeur, je trouve. Alors, concernant l'oeuvre, oui, il y a un côté un peu psalmodique, mais beaucoup plus coloré que les Dialogues. Les scènes burlesques entrent parfaitement dans cette esthétique du dérisoire tragique. On est dans un village qui est un royaume, qui part guerroyer en espérant la victoire, et dont la débâcle tragique a quand même quelque chose de minuscule, de petit, de ridicule. Je trouve le tout très touchant. Mais je veux bien te concéder un côté un peu patchwork dans la succession des tableaux. Moi j'aime beaucoup. (Je ne fais pas une présentation plus vaste, j'ai déjà donné. ) |
| | | Polyeucte Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20753 Age : 41 Date d'inscription : 03/07/2009
| Sujet: Re: Jacques Ibert Jeu 9 Sep 2010 - 13:44 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- Ah, Denise Scharley, le plus grand alto / mezzo grave de tous les temps. Dans un rôle qui la met particulièrement en valeur, je trouve.
Oui, cette diction si particulière... sa Madame de Croissy est pour moi inapprochable ou presque tellement la dignité et la rigueur sonnent dans cette voix! - Citation :
- Alors, concernant l'oeuvre, oui, il y a un côté un peu psalmodique, mais beaucoup plus coloré que les Dialogues. Les scènes burlesques entrent parfaitement dans cette esthétique du dérisoire tragique. On est dans un village qui est un royaume, qui part guerroyer en espérant la victoire, et dont la débâcle tragique a quand même quelque chose de minuscule, de petit, de ridicule. Je trouve le tout très touchant.
Oui, je vois bien ça, mais c'est plus qu'on passe d'un ton très noble (où ne transpire aucune ironie à mes oreilles) à des scènes de franche rigolade... _________________ Les Carnets d'Erik, le retour!
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| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97923 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Jacques Ibert Jeu 9 Sep 2010 - 17:47 | |
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| | | Ophanin Fer galant
Nombre de messages : 4576 Age : 37 Date d'inscription : 13/12/2008
| Sujet: Re: Jacques Ibert Dim 26 Sep 2010 - 22:06 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
-
- Citation :
- Oui, je vois bien ça, mais c'est plus qu'on passe d'un ton très noble (où ne transpire aucune ironie à mes oreilles) à des scènes de franche rigolade...
Si tu veux, mais c'est une noblesse de l'absurde, une forme d'héroï-comique : des villageois qui tiennent le rang de princes de sang. Donc le passage ensuite au prosaïque est assez justifié, ça aurait été étrange de tout traiter avec sérieux. Ibert n'était de toute façon pas un sinistre. J'ai eut du mal à entrer dans cet opéra comique, le Roi d'Yvetot ; et précisément pour ce ton rigolard puis noble et l'excès déroutant qui en découle. Je ne comprends pas bien où tout cela nous mène et en musique, comme ailleurs, quand je ne comprends pas ça me gêne atrocement. Mais ça vient peut être de l'interprétation. J'ai l'impression qu'on peut facilement faire tomber ce livret dans le ridicule et ce serait plutôt intéressant. Sinon, la partition est plutôt rythmée dans l'ensemble, ça bouge bien. C'est vraiment dans la tradition de l'opéra français (avec ses longueurs ). D'ailleurs, si tu ne m'avais pas dit (David) que c'était de Ibert je n'aurais pas forcément situé cet opéra à la première moitié du XXè. Je tâcherai d'écouter autre chose de lui, notamment pour mon intérêt à tout ce qui touche à cette période. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97923 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Jacques Ibert Dim 26 Sep 2010 - 22:08 | |
| C'est justement ce côté un peu indécidable et lunaire, quelque part d'entre le grotesque et l'authentiquement tragique (puisque c'est de la guerre miniature, mais de vraies vies tout de même), qui fait tout le prix de l'oeuvre. On est assez proche de Juliette ou la Clef des songes de Bohuslav M***... |
| | | Ophanin Fer galant
Nombre de messages : 4576 Age : 37 Date d'inscription : 13/12/2008
| Sujet: Re: Jacques Ibert Dim 26 Sep 2010 - 22:11 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- C'est justement ce côté un peu indécidable et lunaire, quelque part d'entre le grotesque et l'authentiquement tragique (puisque c'est de la guerre miniature, mais de vraies vies tout de même), qui fait tout le prix de l'oeuvre.
Ca m'a stressé. - Citation :
- On est assez proche de Juliette ou la Clef des songes de Bohuslav M***...
Martinu ! Je gagne une image. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97923 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Jacques Ibert Dim 26 Sep 2010 - 22:18 | |
| J'ai juste fait ça parce que j'avais pas envie d'aller chercher mon "u" à "o" suscrit dans mon fichier adéquat. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97923 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Jacques Ibert Lun 20 Déc 2010 - 19:45 | |
| Le fil étant moins chargé, je vais plutôt en parler ici. Pourquoi ne fait-on pas une édition discographique de l'Aiglon ? Ce sera hélas sans Alexia Cousin, mais il y aurait un public, je pense : les curieux du sujet, les amateurs de Rostand, et bien sûr ceux qui sont intéressés par la musique de l'époque.
La musique en est totalement remarquable, dramatique comme une musique de film, la substance en plus. |
| | | WoO Surintendant
Nombre de messages : 14350 Date d'inscription : 14/04/2007
| Sujet: Re: Jacques Ibert Mer 20 Juil 2011 - 17:18 | |
| J'aime beaucoup Ibert mais Angélique est une (grosse) déception. Cette "Farce" de plusieurs scènes dure à peine 40 minutes. Il s'agit plus d'une petite pièce de théâtre avec un accompagnement sporadique de musique que d'un véritable opéra. L'intrigue peut être résumée en quelques lignes : Boniface, marchand porcelainier de son état ne supporte plus son épouse, la belle Angélique, qui lui mène la vie dure, le malmenant et détruisant à chaque dispute une partie de son stock. Charlot lui suggère alors de la vendre et d'accrocher un écriteau à son balcon : "Femme à vendre". D'abord incrédule Boniface finit par accepter. Peu importe le moyen après tout, tout ce qui lui importe est qu'on le débarrasse de sa femme. Charlot parvient à présenter la chose sous un jour acceptable à Angélique. Le reste de la pièce voit se succéder les acheteurs : d'abord un italien romantique, puis un anglais odieux, enfin un roi nègre : Pifallah le roi des Bambaras. Tous ces épisodes sont ponctués par l'intervention des villageois, curieux de voir ce qui se passe chez leurs remuants voisins mais désireux d'éviter les coups. Evidemment, comique de répétition oblige, chaque fois le nouveau mari est de retour quelques secondes après l'achat, couvert de bleus ou plâtré selon les cas, suppliant Charlot de reprendre ce qu'il lui a vendu. Pour finir Boniface voue sa femme au diable, celui-ci la prend mais la ramène à son tour, dépassé par la colère de la furie. Désespéré, Boniface veut se suicider, mais Angélique le supplie de ne pas appuyer sur la gâchette : elle l'aime. Il renonce alors à son geste mais revient quand même sur le devant de la scène pour annoncer aux spectateurs que sa femme est toujours à vendre. La plupart des scènes sont parlées, souvent très rapidement (et les personnages parlent souvent en même temps), quant à la musique, elle est quasi inexistante. Elle est peut-être plus moderne que celle de Persée et Andromède (cf. l'Introduction) mais ô combien moins séduisante. L'interprétation de la seule (?) version qui existe, un live dirigé par Yoram David, n'est pas terrible. Angélique est campée par Gaëlle Méchaly laquelle est nettement plus convaincante dans Rameau que dans cette Farce du XXème siècle. La plupart des acteurs ont un accent assez prononcé. C'est sans doute plus à voir en salle qu'à écouter au disque. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97923 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Jacques Ibert Mer 20 Juil 2011 - 20:03 | |
| - WoO a écrit:
- L'interprétation de la seule (?) version qui existe,
Circule aussi une bande radio de la grande époque. Même avis que toi : pièce ET partition très faibles, on est très très loin de Persée, d'Yvetot et de l'Aiglon, trois oeuvres considérables (on peut même considérer Persée et l'Aiglon comme des oeuvres majeures, à mon sens). |
| | | WoO Surintendant
Nombre de messages : 14350 Date d'inscription : 14/04/2007
| Sujet: Re: Jacques Ibert Mer 20 Juil 2011 - 23:42 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- on peut même considérer Persée et l'Aiglon comme des oeuvres majeures, à mon sens
Je suis d'accord, Persée et Andromède est une très belle oeuvre. Ce mini-opéra en deux actes revisite de manière irrévérencieuse le mythe de Persée et Andromède. L'histoire, non dénuée d'ironie, ne se termine pas de la même manière puisqu'elle voit la naissance d'un quatrième protagoniste : "le plus heureux des trois" (les trois étant Persée, Andromède et le monstre Cathos). Le librettiste, Nino, s'inspire ici des Moralités légendaires de Jules Laforgue. Cette oeuvre a été composée en 1921 (un an avant Escales et cinq ans avant Angélique). Il s'agit du deuxième envoi du compositeur reçu 1er Grand Prix de Rome en 1919. Elle possède les mêmes qualités que l'oeuvre à venir (cf. Escales) : clarté de l'écriture, élégance du style, goût pour les teintes subtiles et chatoyantes. A plusieurs moments j'ai pensé à Ravel. La partition est superbe et les climats magnifiques. C'est très raffiné. Un véritable kaléidoscope sonore. Je suis moins séduit par le livret, mais c'est parce que j'ai des difficultés personnelles avec les livrets "mi-figue mi-raisin" (ex: Le Roi malgré lui, Les Mamelles de Tirésias). On ne sait jamais trop sur quel pied danser : c'est à la fois ironique, comique et en même temps sérieux voire tragique ; et ça s'enchaîne évidemment très vite (40 min !). |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97923 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Jacques Ibert Jeu 21 Juil 2011 - 0:41 | |
| Complètement d'accord pour la musique (il y a des choses étonnantes, vraiment !). Sur le livret, j'aime beaucoup parce que malgré son ironie je suis tout de même ému en plusieurs endroits, mais il est vrai qu'il joue quelquefois assez fort avec les frontières et qu'on redoute de tomber dans la pure déconstruction grotesque. Ce qui n'arrive pas, pour moi, mais selon les sensibilités, il peut en aller différemment vu le côté tangent de la chose...
Tu as essayé d'autres opéras d'Ibert ? |
| | | WoO Surintendant
Nombre de messages : 14350 Date d'inscription : 14/04/2007
| Sujet: Re: Jacques Ibert Jeu 21 Juil 2011 - 11:00 | |
| Non mais j'aimerais bien écouter le Roi d'Yvetot et l'Aiglon. Je suppose que les Petites Cardinales, Barbe-Bleue et Gonzague sont introuvables. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97923 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Jacques Ibert Jeu 21 Juil 2011 - 11:42 | |
| - WoO a écrit:
- Je suppose que les Petites Cardinales, Barbe-Bleue et Gonzague sont introuvables.
Pas du tout. |
| | | franchom Mélomane averti
Nombre de messages : 439 Age : 57 Localisation : valenciennes Date d'inscription : 29/01/2008
| Sujet: Re: Jacques Ibert Sam 23 Juil 2011 - 22:05 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- WoO a écrit:
- Je suppose que les Petites Cardinales, Barbe-Bleue et Gonzague sont introuvables.
Pas du tout. ohhhhh le pervers |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97923 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Jacques Ibert Dim 24 Juil 2011 - 20:18 | |
| Ne crois pas que j'aie donné à WoO des raisons de me méjuger ainsi. |
| | | franchom Mélomane averti
Nombre de messages : 439 Age : 57 Localisation : valenciennes Date d'inscription : 29/01/2008
| Sujet: Re: Jacques Ibert Dim 24 Juil 2011 - 20:34 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- Ne crois pas que j'aie donné à WoO des raisons de me méjuger ainsi.
Certes mais Barbe-Bleue là je pense que nous rêvons |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97923 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Jacques Ibert Dim 24 Juil 2011 - 20:40 | |
| En effet. |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91596 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Jacques Ibert Dim 5 Fév 2012 - 23:36 | |
| Il faut jeter une oreille à sa musique de chambre: le quatuor à cordes est une très bonne surprise! |
| | | franchom Mélomane averti
Nombre de messages : 439 Age : 57 Localisation : valenciennes Date d'inscription : 29/01/2008
| Sujet: Re: Jacques Ibert Jeu 9 Fév 2012 - 1:53 | |
| - franchom a écrit:
- DavidLeMarrec a écrit:
- Ne crois pas que j'aie donné à WoO des raisons de me méjuger ainsi.
Certes mais Barbe-Bleue là je pense que nous rêvons
à priori ce n' est plus du rêve Barbe-Bleue Guibat,Cuénod,Rochat,Morel,Walser,Pasquier,Lerel,Leclair Jacques Ibert RSR Lausanne juillet 5, 1943 2CD 102'51 |
| | | Ozysséhas Mélomane du dimanche
Nombre de messages : 28 Age : 124 Localisation : Paris Date d'inscription : 27/08/2013
| Sujet: Re: Jacques Ibert Mar 27 Aoû 2013 - 9:45 | |
| C'est drôle, je trouve que c'est du Sur-Ravel et non du Sous-Ravel. Plus recherché, plus subtil peut-être que Ravel. Mais je ne connais pas tout de lui (sans doute que le meilleur): Escales, Concerto pour flûtes. La musique pour piano est par contre périssable et franchement moins ambitieuse artistiquement que le reste de sa production.
Ravel<Ibert<Roussel<Koechlin |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97923 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Jacques Ibert Mar 27 Aoû 2013 - 9:55 | |
| Bienvenue Ozysséhas ! - Ozysséhas a écrit:
- Plus recherché, plus subtil
Si on parle strictement de la musique, je crains que ce ne soit pas démontrable. En revanche, qu'on soit plus séduit par ses couleurs primesautières, ça n'a rien de choquant. Mais dire qu'Ibert est plus recherché que Weber, ce serait comme dire que Weber est plus complexe que Wagner (ça marche aussi avec LULLY et Rameau, Donizetti et Puccini...). En tout cas ta hiérarchie personnelle est originale (et met à l'honneur des compositeurs très injustement négligés). |
| | | arnaud bellemontagne Gourou-leader
Nombre de messages : 25934 Date d'inscription : 22/01/2010
| Sujet: Re: Jacques Ibert Dim 11 Sep 2016 - 14:01 | |
| Les Escales au programme de l'émission Table d'écoute. http://www.rtbf.be/auvio/detail_table-d-ecoute?id=2138841 |
| | | Jaky Mélomane chevronné
Nombre de messages : 9426 Age : 64 Localisation : Ch'tite ville Date d'inscription : 23/07/2005
| | | | arnaud bellemontagne Gourou-leader
Nombre de messages : 25934 Date d'inscription : 22/01/2010
| Sujet: Re: Jacques Ibert Lun 12 Sep 2016 - 11:17 | |
| Une découverte pour moi. Musique élégante et orchestrée avec beaucoup de goût. Et des influences françaises évidentes, Debussy et Ravel en tête. |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Jacques Ibert Dim 12 Mar 2017 - 22:44 | |
| • Le Chevalier errant, version symphonique de concert (1935). Les Amours de Jupiter, ballet de Boris Kochno (1945)Jacques Mercier / Orchestre National de Lorraine Metz, X.2014 TimpaniDisque écouté un peu par hasard (parce que j’avais vraiment été épaté par cet orchestre dans des Schmitt écoutés récemment) - et, au moins pour le Chevalier errant, une très bonne surprise. Je ne suis pas un inconditionnel d’Ibert, dont le style un peu trop primesautier et pittoresque me lasse vite, en dépit de ses réels talents d’orchestrateurs (jusqu’ici, la seule œuvre que j’avais vraiment aimée étaient les Tropismes pour des amours imaginaires, pour leur belle coulée, purement musicale, jamais interrompue par des facilités descriptives, et leur richesse d’écriture). Les Amours de Jupiter sont plaisants, mais on est là vraiment dans le style que je disais: une musique plutôt légère, bien troussée mais assez superficielle, et presque anachronique en 1945 de par son esprit très «années 20», entre néoclassicisme gentil et fox-trot de bon ton. En gros, un peu le style du Poulenc des Biches, mais en plus aimable. En revanche, le Chevalier errant est vraiment très étonnant: on est là aussi dans une musique de ballet narrative-descriptive, on conserve ce côté lumineux et souriant, mais le langage se révèle incomparablement plus ambitieux. Dans les Moulins et la Danse des galériens, on trouve des frottements harmoniques, des passages en récitatif ou en antiphonie (aux cuivres en particulier), des ostinati de cordes et des syncopes étonnamment modernes (disons qu’on n’y est pas si loin de Roussel ou de Martinů), qui transfigurent une veine mélodique un peu facile; dans l’ Âge d’or, on a au contraire à faire à de magnifiques climats à la Ravel (on pense beaucoup à la Rapsodie espagnole qu’aux Escales) qui conjoignent une écriture mélodique et instrumentale très post-debussyste (les soli linéaires de la petite harmonie, l’accompagnement aux cordes divisées, les cuivres en sourdine...) et des harmonies modales de toute beauté, tantôt andalouses tantôt archaïsantes. Les Comédiens et le Finale reprennent tous ces éléments avec une sorte de verve souriante et festive qui semble bien être la marque d’Ibert. Et d’un bout à l’autre, des alliages de timbres instrumentaux extrêment originaux et travaillés. Bref, en dépit de son apparence un peu «gentille», une magnifique œuvre post-debussyste, et d’une vraie ambition d’écriture (à défaut d’avoir aussi l’ambition formelle des Tropismes). ( Rav-phaël, si tu ne l’as pas déjà fait, il faut que tu écoutes ça: c’est vraiment sur mesure pour toi.) |
| | | Rav–phaël Mélomane chevronné
Nombre de messages : 6516 Age : 31 Localisation : Nice/Paris Date d'inscription : 17/07/2011
| Sujet: Re: Jacques Ibert Dim 12 Mar 2017 - 23:17 | |
| C'est fait bien sûr, tu penses bien que je ne manque pas une seule parution du label Timpani !
Je crois avoir bien aimé, mais écouté qu'une seule fois, je ne m'en souviens pas bien .. J'ai de l'affection pour Ibert, mais comme tu dis, il me semble que ça reste anecdotique pour moi, du moins je ne me souviens pas avoir pensé "chouette, c'est aussi bien que Persée et Andromède !" ( qui reste mon plus gros coup de coeur chez Ibert pour le moment ).
J'ai été plus satisfait, au final, par l'autre parution Ibert chez Timpani :
Ceci dit, il faut vraiment que je réécoute cet album !
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| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97923 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Jacques Ibert Lun 13 Mar 2017 - 22:40 | |
| Oh, je suis étonné, j'étais persuadé que tu en avais dit le plus grand bien (et que c'était grâce à toi que j'avais vu que c'était sorti).
Sinon, exactement pareil que Benedictus : même pour moi, Ibert a souvent un côté trop léger (plus néo- qu'archaïsant, plus Stravinski-Musagète que Chansons & Danses de d'Indy…), et Jupiter, quoique très sympathique et tout à fait digne d'être enregistré et écouté, se situe plutôt dans cette veine.
Les couleurs et les climats de son Quichotte, en revanche ! Tout simplement un charme énorme ; rien de spectaculaire là-dedans, mais on est simplement au cœur d'une maîtrise de la couleur, de la poésie sonore très persuasive.
Effectivement, l'ON Lorraine est comme toujours (c'est pareil en salle, ce n'est pas une illusion discoraphique) vraiment très bon – un des tout meilleurs orchestres français, de mon point de vue. |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| | | | Rav–phaël Mélomane chevronné
Nombre de messages : 6516 Age : 31 Localisation : Nice/Paris Date d'inscription : 17/07/2011
| Sujet: Re: Jacques Ibert Mar 14 Mar 2017 - 0:54 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
Oh, je suis étonné, j'étais persuadé que tu en avais dit le plus grand bien (et que c'était grâce à toi que j'avais vu que c'était sorti).
Alors c'est que, vraiment, j'en ai gardé un tout petit, minuscule souvenir ^^ et il devient urgent que j'écoute / que je réécoute cet album !
Justement, de toute façon, je réécoutais ces dernières semaines des oeuvres comme la Sarabande pour Dulcinée, ou Féérique que j'aime beaucoup, qui mélange Roussel et Koechlin dans une peinture orchestrale des plus captivantes ;
Non, vraiment, Jacques Ibert vaut le détour ! Dès demain j'écoute Le Chevalier errant !
|
| | | Barbajuan Mélomaniaque
Nombre de messages : 876 Date d'inscription : 20/01/2009
| Sujet: Re: Jacques Ibert Mer 22 Mar 2017 - 14:40 | |
| - Rav-phaël a écrit:
- Dès demain j'écoute Le Chevalier errant !
À noter qu'est ressortie il y a peu la version intégrale du ballet (ou plutôt de l' épopée chorégraphique), avec récitants, par Tzipine et l'Orchestre national de la radiodiffusion française (1955). Avec 20 minutes de musique supplémentaire par rapport à Mercier Par contre, c'est du digital only : http://www.deezer.com/album/10583293 |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97923 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Jacques Ibert Mer 29 Mar 2017 - 22:24 | |
| La première piste semble mal gravée, ou problème de lecture sur mon navigateur, je réessaierai. Très curieux d'entendre ça (je me suis réécouté la version Mercier à la place), merci de l'avoir signalé ! |
| | | Barbajuan Mélomaniaque
Nombre de messages : 876 Date d'inscription : 20/01/2009
| Sujet: Re: Jacques Ibert Jeu 30 Mar 2017 - 14:21 | |
| Ça doit venir de ton navigateur car je viens d'écouter (sur Spotify, le nom des récitants y apparaît) et n'ai pas noté de problèmes particuliers, hormis un petit bruit sourd qui revient régulièrement vers le début de la quatrième minute. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97923 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Jacques Ibert Dim 2 Avr 2017 - 11:09 | |
| C'était sur Deezer pour ma part (je n'aime pas Spotify pour des tas de raisons). Dans certains cas, des pistes sont mal gravées ; ou bien mon navigateur a mal interprété le décodage spécial de leurs fichiers segmentés, sur cette piste. Je retesterai, sinon passerai par Spotify. Merci ! |
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Jacques Ibert Jeu 10 Jan 2019 - 23:45 | |
| - Mélomaniac, in playlist, a écrit:
John Sherwood de Lancie (1921-2002)
Jacques Ibert (1890-1962) :
Symphonie concertante, pour hautbois et cordes
= John de Lancie, hautbois ; André Previn, Orchestre symphonique de Londres
(RCA, août 1966)
Une œuvre achevée en 1949, sur la commande de Paul Sacher. Un canevas néoclassique, au contrepoint griffu et aux atmosphères amères. Alors premier pupitre du Philadelphia Orchestra, le soliste américain peine un peu à trouver la puissance et la pugnacité nécessaires pour affronter les archets londoniens,,qui arrachent une interprétation presque étouffante, d'autant que la prise de son s'avère d'un relief et d'une densité rares. En tout cas, superbe lecture, d'une irréductible vitalité, dirigée par un Previn tout feu tout flamme.
- Benedictus a écrit:
- Mélomaniac a écrit:
contrepoint griffu [...] la puissance et la pugnacité nécessaires pour affronter [...] interprétation presque étouffante [...] densité rare [...] irréductible vitalité
L'Ibert semble rude, par chez toi.
|
| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Jacques Ibert Jeu 14 Mai 2020 - 23:12 | |
| - Mélomaniac, in playlist, a écrit:
Catégorie orchestrale -rang 214°/250
Neeme Järvi (1937-)
Jacques Ibert (1890-1962) :
Escales Sarabande pour Dulcinée Ouverture de fête Féerique Divertissement Hommage à Mozart Suite symphonique "Paris" Bacchanale
= Neeme Järvi, Orchestre de la Suisse romande
(Chandos, juin 2015)
Voilà un siècle, en 1919, c'est un jeune homme en uniforme (Croix de Guerre et Officier de la Légion d'honneur) qui se présentait au Grand Prix de Rome. Trois ans plus tard, l'envoi des Escales révéla une des oeuvres les plus célèbres qui soit jamais sortie de cet atelier de la Villa Medicis. D'ailleurs, Ibert dirigea l'Académie de France à Rome de 1937 à 1940 puis de 1944 à 1960 (après une disgrâce infligée pour désertion par le régime de Vichy). Ces Escales furent présentées au public en 1924 par les Concerts Lamoureux que dirigea Paul Paray, qui en laissa un référentiel enregistrement (rogue et crépitant) pour les micros de Mercury en 1962 (après un premier vinyle mono de mars 1955). Inspirées par une croisière en Méditerranée, ces impressions de voyage nous emmènent de Rome à Paris (dans une ambiance debussyste), puis de Tunis à Nefta (une arabisante mélopée d'anches sur fond de cordes pincées), avant d'arriver à Valencia, ce qui nous offre une hispanisme bariolé rendant un hommage appuyé à España de Chabrier. C'est surtout ce triptyque zesté d'exotisme méridional qui vaut à Ibert de figurer dans ces Mélomaniac d'Or. Charles Munch (RCA, à Boston en 1956), Pierre Monteux (RCA, San Franciso en 1946), Leopold Stokowski (1958 pour Capitol avec le National de France, après une première session new-yorkaise de 1951 pour RCA), Eugene Ormandy (trois enregistrements à Philadelphie entre 1954 et 1970 !), Jean Martinon (Emi, 1974), Charles Dutoit (Decca, 1992, Diapason d'Or, cf n°406) et Jacques Ibert lui-même (en 1954, Emi) en ont livré des témoignages marquants. Mais j'ai choisi la version de Neeme Järvi qui en propose la référence moderne, dans une excellente qualité sonore (il faut rappeler combien l'acoustique du Victoria Hall Hall de Genève est un écrin parfait pour l'audiophilie), et assortie d'un panorama entièrement consacré au compositeur. Incluant des pages orchestrales parmi les plus appréciées d'Ibert, ce SACD bien rempli (82 minutes !) fut gratifié d'un EDITORS CHOICE du magazine Gramophone en mai 2016.
Après une lecture toute en climats diaphanes et volatils des Escales, le chef estonien propose le célèbre et persifleur Divertissement inspiré par Un Chapeau de paille d'Italie de Labiche, dans une interprétation fine et allusive, bien différente de la gouaille de Jean Martinon chez Decca qui flattait plus ouvertement les malicieuses influences du Groupe des Six. C'est une autre source littéraire (Donogoo-Tonka, pays imaginaire sud-américain, de Jules Romains) qui s'exprime dans la Suite symphonique "Paris", dérivée d'une musique de scène présentée au Théâtre Pigalle en 1930. On y entend les bruits de rail du métro, des rengaines de faubourg, des mélismes de prière émanés de la Grande Mosquée du V° arrondissement (premier temple musulman construit en France, qui venait d'être construit en 1926), des échos de bal échappés d'un restaurant au Bois de Boulogne, les rêveries d'un couple devant une photo de paquebot, et enfin une parade foraine d'abord morne puis débonnaire et triomphale.
À l'occasion du 2600ième anniversaire de l'Empire du Japon en 1940 furent commandés quelques tributs à des compositeurs occidentaux. Dont la Sinfonia da Requiem de Benjamin Britten (je vous en avais causé dans le Mélomaniac d'Or n°196), et cette Ouverture de fête, réjouissante mais un brin pompière et académique. C'est à un autre anniversaire, en l'occurrence un bicentenaire, que répondit le quelque peu ironique Hommage à Mozart (1956), la même année que la Bacchanale qui marquait les dix ans du BBC Third Programme, émission radiophonique jugée un brin sentencieuse et qui trouve ici une illustration sous forme de vigoureux Scherzo, volontiers caustique et dissonant, comme pour secouer les perruques de la musicologie d'Outre-Manche.
Pour toute cette anthologie, le maestro balte développe un regard très cohérent, unificateur et syncrétique, qui dégage les lignes de force du langage d'Ibert sans outrer ses intentions caricaturales. La phalange helvète se montre attentive aux atmosphères les plus subtiles et se distingue par sa discipline sans reproche. À l'appui d'un Diapason d'Or dûment mérité, ce magazine écrivait « l'infatigable Neeme Järvi y retrouve les couleurs chaudes et les sonorités un peu sèches qu'Ansermet avait érigées en marque de fabrique de son Orchestre de la Suisse romande il y a un demi-siècle ». Et si vous voulez compléter ce programme, voyez l'album de Louis Frémaux (Emi) qui incluait le Louisville Concerto, la Symphonie marine et Bostoniana.
- Mefistofele a écrit:
Oh oui, programme copieux ! Très récemment est sortie la version Wilson des Escales, encensée par la critique anglo-saxonne à juste titre. Le beau programme ne met que cette seule pièce d'Ibert à l'honneur, en bonne compagnie toutefois : Ravel, Massenet, Debussy, Chabrier, Saint-Saëns et Duruflé, avec les belles mais trop méconnues Trois Danses !
J'avoue un faible pour la Bacchanale (sans mauvais jeu de mots à la Benedictus), dont la version Frémaux me fait frémir malgré l'âge de la captation. Je crois préférer ce disque en général car le son est plus immédiat (l'enregistrement Järvi est un peu ample ?). Mais en terme de programme, Järvi est en effet une valeur sûre. Le vrai regret : qu'il n'ait pas eu la place de rajouter les Tropismes pour des Amours Imaginaires, représentés je crois par la seule version Martinon. Cela aurait voulu dire supprimer plusieurs bonbons, et c'eût été dommage...
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| | | Mélomaniac Mélomane chevronné
Nombre de messages : 28855 Date d'inscription : 21/09/2012
| Sujet: Re: Jacques Ibert Sam 3 Oct 2020 - 22:23 | |
| - Mélomaniac, in playlist, a écrit:
Jacques Ibert (1890-1962) :
Escales Divertissement
= Eduardo Mata, Orchestre symphonique de Dallas
(Dorian, janvier 1993)
Voilà les deux œuvres les plus populaires d'Ibert. Pour les escales méditerranéennes, les ports ont été visités avec davantage d'acuité par Paray (Mercury), de séduction par Stokowski (Capitol). Le chef mexicain aurait pu fouiller la caractérisation de ces paysages côtiers, mais c'est vrai qu'il n'est pas aidé par une prise de son un brin translucide, et un orchestre qu'on souhaiterait plus affiné, même si ses ressources en couleurs chaudes s'avèrent en situation. Verve et précision nous valent une adroite lecture du Divertissement, mais son ton narquois nécessiterait une trame plus aigre que les atours cossus des pupitres texans.
- Benedictus a écrit:
Personnellement, je suis aussi très sensible aux couleurs et à l'élan de Martinon. Mais si je me souviens bien tu recommandais aussi le disque de Järvi avec l'Orchestre de la Suisse Romande (distingué par un Mélomaniac d'or, même)?
Oh là, en mentionnant Paray et Stokowski, je ne prétendais pas citer toutes les versions que j'aime (Martinon, oui, et aussi Munch, Fournet, Barenboim, Ormandy...) J'avais sélectionné Järvi pour l'ensemble de son programme, et la cohérence de son interprétation. |
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