PP– Rachmaninoff, Chostakovitch – Mäkelä, Lim, OP – 6-7/3/24

Mercredi 6 et jeudi 7 mars 2024
Grande salle Pierre Boulez, Philharmonie de Paris

Serge Rachmaninoff — Concerto pour piano n° 2

Dmitri Chostakovitch — Symphonie n° 11 « L’ Année 1905 »

Orchestre de Paris
Klaus Mäkelä, direction
Yunchan Lim, piano
Eiichi Chijiiwa, violon solo

Symphonie de Chosta assez extraordinaire, tenue de bout en bout, avec un ambitus dynamique énorme (climax du II illimité), un soin des phrasés et des timbres constant (l'entrée et le chant des altos au III, cor anglais au IV ; les bois, les trompettes donnaient une touche plus acide avec leur vibrato à un son d'ensemble plutôt chaud), un équilibre des pupitres parfait (unissons des vents, tapis de cordes). Percussions au premier plan, entre les rafales du II et le tocsin conclusif qui résonne pendant de longs instants.

C'était mieux que la 7e de Chosta l'an dernier, on avait à la fois la conception d'ensemble, la souplesse du phrasé, l'opulence de la sonorité, la caractérisation des humeurs d'une symphonie qui alterne entre désolation et révolte. Les ballets de Stravinski entendus la semaine précédente étaient eux aussi plus aboutis que les mêmes donnés ces derniers mois, la 2e partie du Sacre en particulier (mais ils restaient joués dans le même esprit qu'avant).

Je n'ai pas d'avis très tranché sur Yunchan Lim, assez imaginatif et coloré par moments dans son usage du rubato, plus distendu à d'autres (fin du 2e mouvement). Bel accompagnement de Mäkelä avec quelques petits effets de "zoom" ou d'accélération bienvenus.

Lompech a non seulement aimé mais sort carrément les cartes Karajan et Solti pour parler de l'interprétation de Chostakovitch. Sur Bachtrack.

https://bachtrack.com/fr_FR/critique-yunchan-lim-makela-chostakovitch-orchestre-paris-philharmonie-paris-mars-2024

Courtes vidéos : https://www.instagram.com/p/C4MNiwOtLpZ/
https://www.instagram.com/p/C4ONfMRNL3Y/

J'y étais mercredi, hormis encore un certain nombre de beaux ratés du trompettiste (notamment au début), Chosta 11 était fabuleuse.
C'était comme un grand poème symphonique d'une coulée, Mäkelä enchaînant vraiment les 4 mouvements comme c'est demandé je crois (on sentait que ça déroutait les tousseurs d'ailleurs), et l'intensité du 2è mouvement était dingue.