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| Verdi - Otello | |
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Auteur | Message |
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Adalbéron Mélomaniaque
Nombre de messages : 1224 Age : 1005 Localisation : Rue de la Grande Truanderie Date d'inscription : 21/08/2015
| Sujet: Re: Verdi - Otello Mer 23 Mai 2018 - 1:28 | |
| - Benedictus a écrit:
- Cololi a écrit:
- Pourtant c'est le meilleur Verdi
Je conçois tout à fait qu'on puisse le soutenir: un Verdi encore typiquement verdien dans son écriture vocale (alors que Falstaff, c'est vraiment autre chose) et cependant plus «expérimental» dans son orchestration comme dans son ambition littéraire et dramatique...
Et pourtant, j'éprouve toujours une sorte d'insatisfaction par rapport au Trouvère ou au Bal masqué - où l'orchestration, objectivement plus sommaire, trouve des couleurs nocturnes qui me comblent, alors que je ne suis pas fanatique de celle, plus travaillée mais aussi trop cuivrée d'Otello; où les livrets, dans leur limites de mélos populaires, me semblent finalement mieux fonctionner que la stylisation d'Otello (les «méchants» y sont autrement plus complexes et moins univoques que Iago, tout comme Leonora et Amelia, moins angéliques que Desdémone, le héros plus ambigu aussi - le côté loser de Manrico, l'inconscience de Riccardo me semblent finalement plus intéressants qu'un Othello réduit à une unique passion destructrice.) C'est également ce que je ressens. J'ai du mal à comprendre pourquoi on s'extasie devant le livret de Boito qui, s'il n'est pas le plus mauvais, est loin d'être le meilleur parmi ceux que Verdi a mis en musique. Celui du Trouvère, tant critiqué, me semble beaucoup mieux construit et efficace dans la forme. Iago est de plus l'un des rares « méchants » de Verdi à être si monolithique, sans faille, une pure silhouette qui est et fait le mal. Musicalement, il y a des choses éblouissantes (la tempête d'ouverture, le duo final de l'acte I, le duo Iago/Otello du II, le duo Otello/Desdemona du III, la fin de l'acte IV) et des choses moins heureuses (je n'arrive pas à « accrocher » à l' Ave Maria par exemple, ça me passe vraiment au-dessus). « Un Verdi encore typiquement verdien dans son écriture vocale et cependant plus «expérimental» dans son orchestration comme dans son ambition littéraire et dramatique », pour moi, ça serait aussi Simon Boccanegra, et je le trouve personnellement beaucoup plus réussi... |
| | | Otello Mélomane chevronné
Nombre de messages : 7308 Age : 58 Date d'inscription : 20/05/2010
| Sujet: Re: Verdi - Otello Mer 23 Mai 2018 - 11:57 | |
| - Cololi a écrit:
- Sacré Otello.
Tu veux avoir raison, mais on ne me la fait pas Comme tu adores Donizetti … tu veux à tout prix qu'on chante Donizetti comme Puccini ou Strauss (en considérant au passage qu'une voix large c'est idéal partout et que c'est forcément mieux qu'une voix moins large … ce qui est faux). C'est pas que je veuille avoir raison pour le plaisir d'avoir raison! Je m'en fous royalement lol mais désolé de te le dire, sur le plan musicologique (que tu n'affectionnes guère mais qui a plus de valeur), tu fais erreur sur la typologie vocale souhaitée par les compositeurs concernant Nemorino et le Duc de Mantoue et tu fais cette erreur parce que tu assimiles ténor lyrique et ténor spinto. Or le spinto a un timbre plus sombre et une voix plus large que le ténor lyrique. Et Pavarotti n'a jamais été un spinto! Ni au début ni au milieu ni à la fin de sa carrière! Et c'est un spinto qu'il faut pour chanter Puccini et certains rôles verdiens. Un vrai spinto, c'est Franco Corelli qui, en termes de moyens vocaux purs, était au pallier nettement supérieur par rapport à Pavarotti. Que Pavarotti ait chanté Puccini régulièrement et avec bonheur ne signifie pas qu'il y était forcément absolument LE type de voix recherché, tout simplement parce que Pavarotti, contrairement à d'autres ténors célèbres et de la même typologie que lui qui, eux, ont forcé leurs moyens pour s'adapter à des vocalités inadéquates, lui, il a fait le contraire: il a adapté les rôles à ses moyens vocaux qui sont les moyens vocaux d'un Nemorino, d'un Edgardo, d'un Alfredo, d'un Duc de Mantoue, d'un Riccardo, ... bref les moyens d'un ténor lyrique. - Cololi a écrit:
- c'est le meilleur Verdi (je n'ai même pas réussi à l'user … alors qu'à une époque … j'ai du l'écouter des milliards de fois)
Non ce n'est pas le meilleur Verdi! C'est un excellent Verdi et un Verdi très différent mais plusieurs oeuvres antérieures valent Otello selon des critères différents. |
| | | Cololi chaste Col
Nombre de messages : 33398 Age : 43 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 10/04/2009
| Sujet: Re: Verdi - Otello Mer 23 Mai 2018 - 18:25 | |
| Après on peut discuter rôle par rôle. Car non … pour moi Rodolfo, l'idéal c'est une voix à la Pavarotti … et non à la Corelli … alors que pour Calaf c'est l'inverse Et puis Pavarotti c'est quand même un ténor lyrique grand format, c'est quand même pas le tout venant. Mais c'est vrai il n'a pas du tout la couleur du spinto (d'où ma phrase précédente). Je suis d'accord pour dire que les voix larges rendent mieux justice à Puccini, pas de pb avec ça. Hier … entre amateurs j'ai entendu l'air de Liu par une collègue amatrice d'un très bon niveau … qui a une voix très large … c'était à pleurer (et pourtant moi Turandot … ). Alors quand tu entends ça … et que tu as une voix légère … c'est l'évidence même que tu ne peux pas rendre justice à ces partitions. Et puis Donizetti … je mettrai Edgardo à part. Là ça ne me semble effectivement pas du tout ténor léger (alors que Nemorino …). Pour avoir essayé de le chanter … Et chez Verdi le duc de Mantoue n'est pas Alfredo par exemple (qui est purement lyrique) … et encore moins Manrico. Et Fenton ? Il suffit de l'avoir entendu par Florez pour se convaincre que c'est l'idéal pour ce rôle. Donc … d'un rôle à l'autre les choses changent beaucoup. Enfin je rajoute que je me base sur ce que je crois comprendre de l'esprit de l'œuvre (telle que je le ressens), en essayant de m'abstraire (même si c'est difficile) de l'histoire de l'interprétation … qui n'est pas le dernier mot de l'œuvre ! _________________ Car l'impuissance aime refléter son néant dans la souffrance d'autrui - Georges Bernanos (Sous le Soleil de Satan)
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| | | Otello Mélomane chevronné
Nombre de messages : 7308 Age : 58 Date d'inscription : 20/05/2010
| Sujet: Re: Verdi - Otello Mer 23 Mai 2018 - 23:14 | |
| Le Duc et Alfredo, c'est exactement le même type de voix alors que Manrico tend vers le spinto. Raffaele Mirate et Lodovico Graziani, respectivement créateurs du Duc et d'Alfredo étaient des ténors lyriques dotés de timbres clairs, lumineux et à la projection puissante (comme Pavarotti) et chacun d'eux a chanté alternativement les 2 rôles ... |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97900 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Verdi - Otello Sam 26 Mai 2018 - 12:45 | |
| - Adalbéron a écrit:
- J'ai du mal à comprendre pourquoi on s'extasie devant le livret de Boito qui, s'il n'est pas le plus mauvais, est loin d'être le meilleur parmi ceux que Verdi a mis en musique. Celui du Trouvère, tant critiqué, me semble beaucoup mieux construit et efficace dans la forme.
Je rejoins le Trio des Masques ! Effectivement, le génie chez les Boito, c'est plutôt Camillo… Moi aussi je trouve le livret du Trouvère très réussi et atmosphérique (cette nuit permanente dans les vieux châteaux !), avec des psychologies qui conservent leur part d'obscurité (que veut réellement Azucena ? quelle est la part du destin ? les déchirements de Luna, etc.), je ne me suis jamais bien figuré ce qui était incompréhensible là-dedans, sauf si on lit distraitement un synopsis… un triangle amoureux, avec un enfant échangé qui se révèle à la faveur d'une reconnaissance à la croix de ma mère, ce n'est quand même pas inédit et surprenant au point d'être imposible à appréhender ! En revanche, oui, c'est présenté par touches, jamais de façon définitives, plus proche du bon policier que du mauvais livret belcantiste, mais j'ai du mal à le retenir contre Cammarano. Outrancier, en revanche, oui, mais à ce compte-là, la fin de Hamlet ou d'Othello, hein… - Citation :
- Iago est de plus l'un des rares « méchants » de Verdi à être si monolithique, sans faille, une pure silhouette qui est et fait le mal.
Oui, c'est vraiment une facilité déplaisante, laisser un seul méchant très méchant construire à lui seul toute l'action (pareil pour le Wurm de Miller ou le Paolo de Boccanegra), quel expédient médiocre (et pas du tout intéressant). Mais ça, cela dit, c'est déjà le cas chez Shakespeare, qui a pour lui la langue, et plus de texte pour loger des finesses… La grosse trouvaille de Boito, le Credo, change en plus ce personnage énigmatique en sorte de démoneau antéchristique, à la façon des méchants de ciné américain grand public, qui ont un God complex (c'est généralement là où l'on reconnaît le méchant, il est scientiste, darwinien, athée, et veut tuer tout le monde). |
| | | Adalbéron Mélomaniaque
Nombre de messages : 1224 Age : 1005 Localisation : Rue de la Grande Truanderie Date d'inscription : 21/08/2015
| Sujet: Re: Verdi - Otello Sam 26 Mai 2018 - 14:47 | |
| Rien à ajouter Très juste pour Iago. En plus, dans Il trovatore, l'échange de l'enfant est rapporté deux fois dans l'opéra, on dirait du Wagner ! Idem dans Simon Boccanegra, je ne vois même pas ce qu'on peut ne pas comprendre. C'est certes invraisemblable (et ça c'est le privilège du réel), mais c'est quand même clairement exposé, assez pour que cela semble redondant dès la seconde écoute écoute. C'est chouette en plus cette dissipation progressive des mystères et du doute. Et puis, de toute manière, même si on ne voit pas très bien comment c'est possible, une fin alla Hugo comme dans Lucrèce Borgia, [SPOILER ALERT] « J'étais ta mère », c'est quand même un effet, un geste bien efficace. La dernière minute du Trouvère est une des plus belles choses que le théâtre musical a produit, pour moi. « C'était ton frère » — PAF. |
| | | Figaro Mélomaniaque
Nombre de messages : 932 Localisation : Quelque part ;-) Date d'inscription : 08/06/2010
| Sujet: Re: Verdi - Otello Sam 16 Mai 2020 - 8:25 | |
| Est-ce que quelqu'un a écouté ? |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Verdi - Otello Sam 16 Mai 2020 - 11:51 | |
| C'est Jonas Kaufmann, le gars sur la photo? |
| | | Figaro Mélomaniaque
Nombre de messages : 932 Localisation : Quelque part ;-) Date d'inscription : 08/06/2010
| Sujet: Re: Verdi - Otello Sam 16 Mai 2020 - 12:04 | |
| - Benedictus a écrit:
- C'est Jonas Kaufmann, le gars sur la photo?
Oui, pourquoi ? On le reconnait bien, même s'il vieillit comme tout le monde. Et il vieillit plutôt bien, ce qui n'est pas le temps de tout le monde |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Verdi - Otello Sam 16 Mai 2020 - 12:24 | |
| Ben non, moi je ne l'avais pas reconnu du tout! (Il est vrai que je ne suis pas glottofan.) C'est pas tellement qu'il a vieilli (la barbe blanchissait déjà pas mal depuis un moment, il me semble), c'est que j'ai l'impression que c'est la forme de son visage qui a changé. |
| | | Figaro Mélomaniaque
Nombre de messages : 932 Localisation : Quelque part ;-) Date d'inscription : 08/06/2010
| Sujet: Re: Verdi - Otello Sam 16 Mai 2020 - 12:29 | |
| Je me suis fait la même remarque il y a quelques années lorsqu'il est passé chez Sony. Quand on regarde les pochettes de ses disques et qu'on les compare aux photos des années 90 et 2000 je constate également certains changements. Chirurgie esthétique, peut-être ?... |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Verdi - Otello Sam 16 Mai 2020 - 12:41 | |
| Vu l'impact potentiellement désastreux que ça pourrait avoir sur l'émission vocale, ça semble peu probable. |
| | | Xavier Père fondateur
Nombre de messages : 91579 Age : 43 Date d'inscription : 08/06/2005
| Sujet: Re: Verdi - Otello Sam 16 Mai 2020 - 13:28 | |
| Hé ho, c'est juste Photoshop. |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Verdi - Otello Sam 16 Mai 2020 - 13:59 | |
| Oui, je pense aussi. (Là, on a l'impression qu'ils ont essayé de le faire un peu ressembler à Domingo.) Cela dit, moi qui ne suis pas fou du beau Jojo, je dois avouer que c'est un rôle dans lequel j'aimerais bien l'entendre (surtout avec Pappano à l'orchestre.) |
| | | Figaro Mélomaniaque
Nombre de messages : 932 Localisation : Quelque part ;-) Date d'inscription : 08/06/2010
| Sujet: Re: Verdi - Otello Sam 16 Mai 2020 - 14:11 | |
| J'ai juste entendu son "Esultate", ça m'a fait cet effet : |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97900 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Verdi - Otello Sam 16 Mai 2020 - 16:41 | |
| Oui, les majors ont commis des horreurs viselles assez impressionnantes, en particulier avec Kaufmann (la joue manquante dans Verismo, album fabuleux par ailleurs, je me demande comme ça a passé tous les contrôles…). Ici, on dirait presque un morphing, oui, tant la pose rend le visage de Kaufmann moins singulier, mais c'est peut-être juste un angle où l'a moins vu, plus quelques retouches qui gomment trop les angles de son visage.
Seule la piste Esultate ! est pour l'instant disponible. Je suis partagé à vrai, entre la griserie de la tension qu'on ressent (et la façon dont les aigus sortent relativement bien), et cette émission à la fois très en arrière et nasale, de plus en plus voilée – et, pour l'avoir entendu il n'y a pas si longtemps en salle, assez peu efficace…
Au disque, ça sonne très impressionnant, ogresque, mais le plaisir est un peu diminué en sachant que c'est une illusion par rapport à d'autres voix qui fendent bien mieux l'espace (dans le registre sombre, Skelton, qui peut se comparer au disque en termes de couleur, se projette autrement mieux !).
L'orchestre et la prise de son ont l'air particulièrement excellents… Ça fait clairement envie !
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| | | Figaro Mélomaniaque
Nombre de messages : 932 Localisation : Quelque part ;-) Date d'inscription : 08/06/2010
| Sujet: Re: Verdi - Otello Sam 16 Mai 2020 - 19:14 | |
| Il a juste pas mal grossit du visage. C'est le même angle que le Winterreise qui date de quelques années déjà |
| | | Iskender Mélomane chevronné
Nombre de messages : 2696 Age : 57 Localisation : Bretagne Date d'inscription : 11/08/2009
| Sujet: Re: Verdi - Otello Dim 17 Mai 2020 - 20:50 | |
| - Figaro a écrit:
- Il a juste pas mal grossit du visage. C'est le même angle que le Winterreise qui date de quelques années déjà
Oui dans la version dvd que j'ai d'Otello (Pappano aussi mais distribution différente) capté en 2017, il est dans un "entre-deux". Plus reconnaissable que sur cette pochette, cd, mais déjà plus carré de visage. |
| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97900 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Verdi - Otello Ven 12 Juin 2020 - 23:00 | |
| Donc, le studio Pappano avec F. Lombardi, Kaufmann et C. Álvarez a paru aujourd'hui (Sony).
Orchestre fabuleux, on n'a jamais eu aussi coloré et détaillé, tendu et bien capté (le live Solti avec Pavarotti, potentiellement).
Kaufmann, ça commence à plus être très beau : très en arrière et nasal en même temps, l'italien vraiment pas naturel non plus. Et m'y suis-je habitué, je ne lui trouve plus le même frémissement, la même tension qu'il y a dix ans.
À la hauteur du rôle, certes – mais ça claque peu. Dans le genre audiblement dans l'effort, Domingo avait une autre électricité, une autre présence vocale (on ne doit plus très bien l'entendre derrière l'orchestre, avec cette émission-là).
Après, j'admets mes biais : mes Otello chouchous, c'est plutôt Tamagno, Luccioni, Pavarotti et Bergonzi, pas tout à fait les timbres de bronze ! (Mais j'aime beaucoup Vinay, Aldenhoff et Domingo, néanmoins.) |
| | | Cololi chaste Col
Nombre de messages : 33398 Age : 43 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 10/04/2009
| Sujet: Re: Verdi - Otello Ven 12 Juin 2020 - 23:05 | |
| Vocalement … l'Otello idéal, de ceux que je connais … c'est Cura. Domingo bien sûr au top. Puis il y a Vickers (malgré le timbre).
Après de pareils chanteurs (et même sans eux …) … comment supporter un Vinay ? un Kaufmann ?
_________________ Car l'impuissance aime refléter son néant dans la souffrance d'autrui - Georges Bernanos (Sous le Soleil de Satan)
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| | | DavidLeMarrec Mélomane inépuisable
Nombre de messages : 97900 Localisation : tête de chiot Date d'inscription : 30/12/2005
| Sujet: Re: Verdi - Otello Ven 12 Juin 2020 - 23:08 | |
| Ah oui, Cura c'est le chouchou de tous les chouchous, absolument. Le jeune Vickers, oui ! (Après ça devient vraiment grimaçant… mais au moins ça devait porter, vu comme c'est dans le pif.) Vinay est très impressionnant, j'aime beaucoup. (Et puis il y a Valdengo en face. ) |
| | | Otello Mélomane chevronné
Nombre de messages : 7308 Age : 58 Date d'inscription : 20/05/2010
| Sujet: Re: Verdi - Otello Sam 13 Juin 2020 - 0:56 | |
| J'ai moi aussi écouté cette dernière version studio d'Otello C'est un bel enregistrement et la réussite en incombe avant tout à Pappano qui, servi par une prise de son somptueuse, déploie un tissu orchestral de toute beauté et une texture chorale sensationnelle. Avec un tel écrin, il joue sur toute une palette d'intentions interprétatives - qui ne sont pas sans rappeler celles servies par les beautés orchestrales fulgurantes de Karajan ou dans la superbe lisibilité instrumentale de Solti - et le tout au service d'un théâtre constamment présent et qui donne des ailes aux chanteurs de manière assez extraordinaire, quand bien même ces derniers ne sont pas dans l'absolu totalement irréprochables. Mais il y a là un souffle dramatique d'une puissance incontestable et un sens de l'architecture sonore qu'on avait déjà dans son enregistrement d'Aida à la tête des mêmes forces de l'Orchestre et du Chœur de l'Academia Nazionale di Santa Cecilia qui confirment là, s'il en était besoin, leur excellence! Aucun des 3 solistes, pourtant plutôt très bons et même un peu mieux que cela, ne vient bouleverser fondamentalement la discographie de son rôle. Carlos Alvarez est un baryton solide mais un peu générique: le chant est conduit avec efficacité et probité mais le timbre assez anonyme et l'interprétation un peu tout d'une pièce marquent moins que chez bon nombre de ses célèbres prédécesseurs (Cappuccilli, Milnes en tête) qui savaient se montrer beaucoup plus sinueux et machiavéliques. Mais aucune faute de goût chez lui, ce qui est déjà beaucoup. Federica Lombardi est une bonne surprise: ses moyens vocaux de soprano lyrique sont plutôt séduisants et s'appuient sur un aigu confortable et un medium assis quand le grave se fait, toutes proportions gardées évidemment, un peu plus confidentiel. Sa Desdémone, sans se hisser pleinement aux hauteurs vertigineuses de ses illustres devancières, ne pâlit pas de la comparaison. A peine souhaiterait-on qu'elle soit un tantinet moins corsetée dramatiquement parlant. Mais disons-le clairement, elle constituait la grande crainte de cet enregistrement. On est donc rassuré, ce qu'elle propose là est de belle facture! Enfin l'Otello de Jonas Kaufmann qui est supposé être la justification de cette nouvelle version! Très flatté par les micros qui s'évertuent à lui donner les moyens vocaux du rôle qu'il n'a pas, il donne une interprétation assez remarquable tant vocalement qu'interprétativement parlant! Il a incontestablement écouté Vickers tant on retrouve chez lui des inflexions et des nuances qui contribuaient à faire tout le prix de l'incarnation du ténor canadien (mais qui, lui, avait les moyens vocaux!). Kaufmann aime ce rôle et ça se sent du début à la fin: timbre, chant, style, tout converge vers la constitution d'un portrait dont l'arc dramatique est porté de manière intense et juste. Quel dommage que la voix soit assez peu grande au regard de ce que requiert le rôle mais ça a le mérite d'exister sans détrôner Vickers, Domingo et Cossutta et même Pavarotti qui déployaient tous des moyens vocaux autrement substantiels. Conclusion: un bel Otello de studio uniquement qui ne remet pas en cause la suprématie des versions Serafin, Karajan et Solti et dont il faut surtout retenir la formidable direction de Pappano!
Dernière édition par Otello le Mar 16 Juin 2020 - 19:59, édité 1 fois |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| | | | Otello Mélomane chevronné
Nombre de messages : 7308 Age : 58 Date d'inscription : 20/05/2010
| Sujet: Re: Verdi - Otello Sam 13 Juin 2020 - 2:10 | |
| - Benedictus a écrit:
- Otello a écrit:
- sans détrôner Vickers, Domingo et Cossutta et même Pavarotti qui déployaient tous des moyens vocaux autrement substantiels.
(...) qui ne remet pas en cause la suprématie des versions Serafin, Karajan et Solti Et tu n'aimes pas McCracken chez Barbirolli? si mais pas au point de détrôner Del Monaco, Vickers, Domingo, Cossutta, ... |
| | | Polyeucte Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20753 Age : 41 Date d'inscription : 03/07/2009
| Sujet: Re: Verdi - Otello Sam 13 Juin 2020 - 14:47 | |
| J'ai écouté aussi... Et en effet, ce que fait Pappano est vraiment superbe. Choeur et orchestre sont au top et vraiment dirigés de main de maître.
Niveau distribution, j'ai beaucoup aimé Lombardi même si on sent que l'instrument a encore besoin d'être un peu poli pour ce genre de rôles. Quelques élancements à la Rysanek, mais pas vraiment le frémissement que j'attends dans le rôle. Alvarez m'a assez bluffé. Oui on a connu plus fin... mais au moins la voix éclate bien, c'est tranchant, net. Un Iago qui fait vraiment peur sans pour autant être monstrueux. Et puis Kaufmann. Bon, j'avoue que je n'ai jamais été un grand fan. Et là franchement, je trouve qu'on est vraiment pas au top. L'entrée est précautionneuse (et après le duel provoqué par Iago, j'ai comme l'impression que Pappano le fait entrer un peu plus tard histoire qu'il ne soit pas en concurrence avec l'orchestre. La prise de son le flatte beaucoup, mais autant on sent que Alvarez et et Lombardi ça claque, autant lui on sent bien que chez Kaufmann, ça reste peut puissant.
Bref, on est loin de l'Otello parfait... mais ça reste un chouette enregistrement quand même! _________________ Les Carnets d'Erik, le retour!
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| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Verdi - Otello Sam 13 Juin 2020 - 15:04 | |
| - Otello a écrit:
- Benedictus a écrit:
- Et tu n'aimes pas McCracken chez Barbirolli?
si mais pas au point de détrôner Del Monaco, Vickers, Domingo, Cossutta, ... Ah, moi c'est l'inverse: j'aime beaucoup aussi ceux que tu cites (enfin Vickers jeune), mais c'est vraiment McCracken qui m'a le plus touché. Et, plus globalement, cette version Barbirolli est sans doute ma préférée de l'œuvre - DFD et Gwyneth Jones y sont très probablement contestables, mais comme souvent dans des œuvres auxquelles, spontanément, j'adhère moins, ce sont des interprétations un peu «déviantes» qui me convainquent le plus. |
| | | Otello Mélomane chevronné
Nombre de messages : 7308 Age : 58 Date d'inscription : 20/05/2010
| Sujet: Re: Verdi - Otello Sam 13 Juin 2020 - 18:07 | |
| - Benedictus a écrit:
- c'est vraiment McCracken qui m'a le plus touché.
Et, plus globalement, cette version Barbirolli est sans doute ma préférée de l'œuvre - DFD et Gwyneth Jones y sont très probablement contestables, mais comme souvent dans des œuvres auxquelles, spontanément, j'adhère moins, ce sont des interprétations un peu «déviantes» qui me convainquent le plus. Soyons clairs: la version Barbirolli est une belle version et d'ailleurs d'une manière générale, je trouve qu'Otello fait partie de ces opéras (et il n'y a pas tant que ça et ça mérite donc d'être dit!) qui ont beaucoup de chance au disque: beaucoup de très belles versions même si le goût personnel fera pencher plutôt vers l'une ou vers l'autre. Et ce, pour une raison fort simple: la discographie, officielle comme officieuse, est très majoritairement investie par les grands titulaires du rôle-titre, c'est dire qu'il n'y a pas de contre-emploi fondamental (à part peut-être maintenant Kaufmann qui est vocalement le moins doté comparativement à ses illustres prédécesseurs ...). Alors la version Barbirolli a beaucoup d'atouts à commencer par le chef lui-même qui déroule un tapis orchestral de 1er ordre qu'il emporte avec une maestria incontestable. Gwyneth Jones n'est en rien contestable: c'est une des plus belles Desdemona de la discographie et dans une forme vocale superlative! De Dietrich Fischer Dieskau je ne dirai pas qu'il est contestable mais plutôt discutable car ça tient surtout à la nature même du timbre qui sonne assez peu baryton-verdi ... ceci dit, l'incarnation dramatique est de 1er ordre, un Iago machiavélique à souhait! Alors McCracken est là face au rôle de sa vie et c'est vrai qu'en dépit d'un timbre assez peu séduisant (ce qui n'est évidemment pas une obligation ... Vickers n'avait pas non plus le timbre le plus renversant ...) et d'un chant un peu guttural, il propose un Otello assez nuancé et émouvant. On peut préférer une voix plus saine, plus généreuse ... |
| | | Benedictus Mélomane chevronné
Nombre de messages : 15565 Age : 49 Date d'inscription : 02/03/2014
| Sujet: Re: Verdi - Otello Sam 13 Juin 2020 - 18:41 | |
| - Otello a écrit:
- Alors la version Barbirolli a beaucoup d'atouts à commencer par le chef lui-même qui déroule un tapis orchestral de 1er ordre qu'il emporte avec une maestria incontestable.
Exactement: Barbirolli évite le côté «tous cuivres dehors» pour proposer une sorte de tissu orchestral assez postromantique, mais toujours animé. - Otello a écrit:
- Gwyneth Jones n'est en rien contestable: c'est une des plus belles Desdemona de la discographie et dans une forme vocale superlative!
Oui! Avec ce timbre juvénile qui est aussi merveilleux dans ses emplois wagnériens de cette époque (son Eva dans les Meistersinger de Böhm!) Cela dit, j'avais l'impression que son style ou sa technique étaient tout de même assez différents de Mirella Freni ou Renata Scotto, que j'imaginais plus conformes aux exigences de l'école italienne. - Otello a écrit:
- De Dietrich Fischer Dieskau je ne dirai pas qu'il est contestable mais plutôt discutable car ça tient surtout à la nature même du timbre qui sonne assez peu baryton-verdi ... ceci dit, l'incarnation dramatique est de 1er ordre, un Iago machiavélique à souhait!
Voilà. Et puis je trouve justement que son expressivité à la fois insidieuse et tourmentée (peut-être en partie à cause de son italien bizarre?) donne une vraie épaisseur au personnage. Quand on entend son Credo, on a toujours l'impression que ce n'est pas le fin mot du personnage, qu'il y a encore quelque chose comme un secret caché derrière cette proclamation un peu tautologique de méchanceté. (C'est ce qui me frustre toujours un peu dans le personnage - alors que les méchants de Verdi sont souvent beaucoup plus nuancés: des idéalistes dévoyés, des faibles...) - Otello a écrit:
- Alors McCracken est là face au rôle de sa vie et c'est vrai qu'en dépit d'un timbre assez peu séduisant (ce qui n'est évidemment pas une obligation ... Vickers n'avait pas non plus le timbre le plus renversant ...) et d'un chant un peu guttural, il propose un Otello assez nuancé et émouvant. On peut préférer une voix plus saine, plus généreuse ...
Pareil: comme DFD en Iago, il a pour moi l'avantage d'éviter le héros monolithique qui court à la catastrophe aveuglé par une passion unique (ce que Del Monaco, Domingo ou Vickers font avec énormément de charisme, j'en conviens, mais qui là aussi, me frustre un peu.) |
| | | Otello Mélomane chevronné
Nombre de messages : 7308 Age : 58 Date d'inscription : 20/05/2010
| Sujet: Re: Verdi - Otello Sam 13 Juin 2020 - 23:29 | |
| Ben tu vois, moi je mettrais Vickers un peu à part parce que son Otello est plus tourmenté et nuancé dans cette passion qu'est la jalousie alors que Domingo et bien évidemment encore plus Del Monaco sont sur le registre de l'impulsion immédiate et consubstantielle d'un tempérament sanguin! Il y a un peu de Canio (I Pagliacci) dramatiquement parlant dans cette vision du personnage. On les plaint mais quelque part, on se dit qu'avec un caractère pareil il ne pouvait en être autrement. Dans le cas de Vickers et de McCracken - ainsi que du dernier grand Otello de notre temps qu'est José Cura (j'aime à renvoyer toujours à son extraordinaire incarnation sous la baguette d'Abbado!) - le spectateur souffre avec eux et, impuissant, compatit plus facilement à sa douleur. Je dois reconnaître honnêtement que Kaufmann joue cette carte là lui aussi. |
| | | Figaro Mélomaniaque
Nombre de messages : 932 Localisation : Quelque part ;-) Date d'inscription : 08/06/2010
| Sujet: Re: Verdi - Otello Mar 23 Juin 2020 - 21:57 | |
| - Otello a écrit:
- Conclusion: un bel Otello de studio uniquement qui ne remet pas en cause la suprématie des versions Serafin, Karajan et Solti et dont il faut surtout retenir la formidable direction de Pappano!
Bien d'accord avec Otello sur son analyse et en particulier pour la très belle Desdemona de Lombardi. Pour Kaufman, même constat il est un peu juste dans ce rôle. Je trouve même qu'il est plus d'une fois à la limite de ses moyens. Cela est d'autant plus flagrant quand l'on écoute, comme je l'ai fait, juste après Cossutta et Mc Cracken. Cette version ne remet en effet pas en cause la suprématie des sersions Serafin, Karajan et Solti. Mais, personnellement je préciserais Karajan 1 pour le couple Del Monaco-Tebaldi, alors que je n'aime pas Vickers dans cette version (je le trouve exceptionnel chez Serafin) et Freni... bof. Et à l'inverse pour Solti je préciserais sa première version studio pour Cossutta, en tout point idéal et Price sublimissime, sans parler de Bacquier. - Benedictus a écrit:
- Otello a écrit:
- Benedictus a écrit:
- Et tu n'aimes pas McCracken chez Barbirolli?
si mais pas au point de détrôner Del Monaco, Vickers, Domingo, Cossutta, ... Ah, moi c'est l'inverse: j'aime beaucoup aussi ceux que tu cites (enfin Vickers jeune), mais c'est vraiment McCracken qui m'a le plus touché. Et, plus globalement, cette version Barbirolli est sans doute ma préférée de l'œuvre - DFD et Gwyneth Jones y sont très probablement contestables, mais comme souvent dans des œuvres auxquelles, spontanément, j'adhère moins, ce sont des interprétations un peu «déviantes» qui me convainquent le plus. Ma 4ème version préférée : je suis fan de Mc Cracken, son Otello est hyper émouvant avec son timbre unique et d'une telle aisance (surtout après Kaufmann). Jones n'a jamais été aussi belle de timbre, sa Desdemona est magnifique. Et enfin DFD est sournois et vicieux à souhait, pas seulement une brute épaisse. |
| | | Francesco Mélomane chevronné
Nombre de messages : 4116 Localisation : Paris Date d'inscription : 20/05/2010
| Sujet: Re: Verdi - Otello Mer 24 Juin 2020 - 20:01 | |
| Je pense aussi qu'en scène McCracken devait vraiment être saisissant. Au gala du Met il n'y a plus de son, plus que de la gorge, il est en costume de soirée, il n'a plus "le physique du rôle" (sans rentrer dans les discussions actuelles) et pourtant, on est encore vraiment ému. J'adore ce chanteur, moi aussi. |
| | | Polyeucte Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20753 Age : 41 Date d'inscription : 03/07/2009
| Sujet: Re: Verdi - Otello Jeu 25 Juin 2020 - 13:15 | |
| Ayant beaucoup entendu parler (ou plutôt lu!) depuis quelques temps sur l'Otello de Barbirolli...
Alors oui, je trouve ça chouette, mais il y a quand même des détails qui me posent problème... McCracken a en effet la voix pour le rôle... mais quel besoin d'en faire des tonnes? Son air "Dio mi potevi" avec trois changements de timbres à la minute, franchement... cette voix d'outre-tombe plus parlée que chantée... C'est le genre de choses qui me pose souci. Et puis je dois avouer que par moments, je l'ai un peu senti à la limite avec des aigus un peu graillonnant. Jones c'est splendide vocalement, net et propre tout en ayant un feu intérieur certain. Mais là encore... quelques outrances comme ce hurlement lors de sa mort! J'ai fait un bond sur ma chaise! DFD par contre est assez parfait dans ce rôle, je le craignais trop manipulateur mais non, ça claque comme il faut!
Direction chouette de Barbirolli sinon.
_________________ Les Carnets d'Erik, le retour!
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| | | Otello Mélomane chevronné
Nombre de messages : 7308 Age : 58 Date d'inscription : 20/05/2010
| | | | Polyeucte Mélomane chevronné
Nombre de messages : 20753 Age : 41 Date d'inscription : 03/07/2009
| Sujet: Re: Verdi - Otello Jeu 25 Juin 2020 - 17:51 | |
| _________________ Les Carnets d'Erik, le retour!
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| | | vinteix Mélomane averti
Nombre de messages : 392 Age : 55 Localisation : Japon Date d'inscription : 27/10/2006
| Sujet: Re: Verdi - Otello Jeu 1 Juil 2021 - 15:17 | |
| J'ai sans doute manqué des commentaires, car je n'ai que survolé le fil... mais outre J. Vickers et P. Domingo qui retiennent (à juste titre) une majorité de commentaires, parmi les grandes incarnations du rôle titre, outre aussi R. Vinay, C. Cossutta (version Solti) est pour moi quasiment idéal, et parmi ces trois, je crois même que c'est celui que je préfère, aussi bien pour la beauté de la voix que pour la profondeur de l'incarnation - même si Vickers reste le plus émouvant, comme tragédien. Mon souvenir est un peu lointain (longtemps que je n'ai pas réécouté cet opéra), mais Solti, malgré quelques effets appuyés (notamment au début) me semble remarquable... Surtout, outre Cossutta, tout le casting est superbe : même dans les rôles secondaires (P. Dvorsky, K. Moll, J. Berbié), et bien sûr le trio (car "Otello" est quand même une histoire en triangle) : Bacquier en Iago, très machiavélique, et grand comédien (même si Gobbi, Milnes ou Valdengo sont plus subtils encore, s'agissant d'un rôle très monolithique), et surtout la Desdémone de M. Price, aussi merveilleuse vocalement que bouleversante (ma préférée, parmi celles que j'ai entendues). |
| | | Cololi chaste Col
Nombre de messages : 33398 Age : 43 Localisation : Bordeaux Date d'inscription : 10/04/2009
| Sujet: Re: Verdi - Otello Jeu 13 Juil 2023 - 13:58 | |
| - DavidLeMarrec a écrit:
- Cololi a écrit:
- DavidLeMarrec a écrit:
- Cololi a écrit:
- J'adore Pavarotti dans ce rôle ... c'est finalement le seul rôle où je le trouve marquant.
Et tout de même le duc de Mantoue et Otello ! Mais oui, il a besoin de rôles qui collent à son attitude, à ses qualités, et il n'y en a pas tant, surtout dans l'univers tragiques où il s'est déployé.
Le duc oui, on peut s'entendre. Otello ? Cololi qui se moque des glottos mais change le fil Ballo en fil Pavarotti…
Otello, pour moi c'est vraiment la meilleure proposition dans ce rôle : on ne fait pas plus clair, mieux dit, plus ardent, et aussi bien chanté. Et au lieu d'être une bête sauvage qui crie avant d'avoir mal, on a la façade lumineuse de l'homme public (« oh non, il ne battrait jamais sa femme, il me dit bonjour quand je le croise sur les marchés ») qui fonctionne très bien, avec la transformation domestique terrifiante. (De toute façon, quand on écoute Tamagno, on voit bien que les Otello qui sonnent comme Philippe II ne sont pas forcément des propositions cohérentes avec la musicologie, l'histoire ou la typologie vocale du rôle…)
(J'adore aussi l'Otello de Bergonzi – oui, celui où il a pris froid et chante faux.) Ca se discute ! Otello ça ne veut pas dire noir comme un baryton ou une basse ... ou en train de hurler ... on est bien d'accord. Tu parles du de Tamagno, mais tu sais très bien que les techniques de l'époque n'étaient pas du tout les mêmes. C'était l'époque des émissions tant chéries par certains profs de chant. La question c'est : qu'est-ce qui est souhaitable ? Pavarotti a l'avantage de donner une version complètement à part. Il chante avec sa voix, comme s'il chantait Alfredo ou Rodolfo. Je suis admiratif techniquement : car pratiquant la chose ... c'est juste un petit miracle de pouvoir faire Otello comme cela avec sa voix sans le moindre écart. Ca évite certainement aussi les outrances interprétatives du même coup ... c'est sûr ! Mais à présent mettre tous les Otello dans un sac de braillards, caricaturaux, outranciers, franchement Je sens que tu vas taper sur Domingo, alors je préfère prévenir : il est génial dans le rôle Pour résumer je suis d'accord sur un point : ok pour taper sur les hurleurs et même on peut discuter de ce choix de recourir à des voix très dramatiques ... mais il va falloir donner des exemples car Vickers c'est génial, Cura c'est génial ... et même Del Monaco ce n'est pas à jeter. _________________ Car l'impuissance aime refléter son néant dans la souffrance d'autrui - Georges Bernanos (Sous le Soleil de Satan)
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