Requiem de Mozart

Drosselbart a écrit:

J'avoue ne pas écouter sans plaisir la version Böhm 1971, justement, pour son caractère monumental. Et je comprends très bien d'ailleurs que le statisme ainsi qu'une certaine lourdeur puisse mal passer. Bernstein, en cela, est peut-être un bon entre-deux, avec du feu, beaucoup de contrastes, avec malgré tout une certaine opulence, quoi qu'il m'a moins touché, ne serait-ce que parce que je n'ai pas trouvé les solistes vraiment passionnants, ni même particulièrement agréables à écouter. Et de fait, le Tuba mirum ou le Recordare m'avaient pas mal agacé... Alors que chez Böhm, c'est splendide, si du moins on n'est pas rebuté par par ces grands moments où la musique semble presque s'arrêter.

Je ne suis pas fondamentalement en désaccord avec ce que tu dis - simplement pour moi, dans le Requiem de Mozart, la question du chœur est beaucoup plus décisive que celle des solistes - or si, effectivement les solistes de Böhm (surtout Edith Mathis et Karl Ridderbusch) me semblent en effet plus touchants (quoique ceux de Bernstein ne m'aient pas rebuté comme toi), la différence entre le Wiener Singverein et les Chœurs de la Radio Bavaroise est si abyssale...

Par ailleurs, je ne trouve pas la version Bernstein ait tellement de feu et de contrastes ni d'opulence - dans mon souvenir, c'est surtout très recueilli et assez sobre (contre toute attente, pour du Bernstein.)

Mefistofele a écrit:

Et De gustibus non disputandum est.

Oh que si! On ne fait d'ailleurs que ça dans la vie, tous domaines confondus! Et fort heureusement d'ailleurs! Parce que si on ne peut pas discuter des goûts et des couleurs, à la vérité ça revient à ne pouvoir discuter de rien!

Benedictus a écrit:

Par ailleurs, je ne trouve pas la version Bernstein ait tellement de feu et de contrastes ni d'opulence - dans mon souvenir, c'est surtout très recueilli et assez sobre (contre toute attente, pour du Bernstein.)

J'ai réécouté la version Bernstein, du coup. Et je ne suis pas non plus en désaccord avec toi. Il me semble cependant justement que Bernstein ménage bien les moments enflammés et les moments plus recueillis. Les capacités expressives du choeur n'y sont d'ailleurs pas pour rien !

Opulent n'était sans doute pas le meilleur qualificatif, en effet. Je pensais plus à l'aspect grand choeur/grand orchestre, par rapport aux versions Harnoncourt, en l'occurence. Il est vrai que ce n'est pas une version particulièrement hédoniste. Les chanteurs n'y sont d'ailleurs pas pour rien !

Non, plus sérieusement, le Singverein est effecticement beaucoup plus "mastoc". Mais quelque part, dans la perspective si marmoréenne de Böhm, ça me gêne presque moins que les chanteurs chez Bernstein, dont on se demande par moments s'ils accordent vraiment de l'importance au sens du texte qu'ils chantent. Ça me semble parsemé de petits maniérismes, d'ailleurs pas très en phase avec le climat de l'ensemble de cet enregistrement. Enfin, j'exagère très certainement. Ça reste une des très belles versions que j'ai écouté. Et je pense même que ça peut être une très bonne entrée en matière pour quelqu'un qui veut découvrir l'oeuvre dans une version tradi. Certainement plus que Böhm en tout cas.

Otello a écrit:

Mefistofele a écrit:

Et De gustibus non disputandum est.

Oh que si! On ne fait d'ailleurs que ça dans la vie, tous domaines confondus! Et fort heureusement d'ailleurs! Parce que si on ne peut pas discuter des goûts et des couleurs, à la vérité ça revient à ne pouvoir discuter de rien!

On peut discuter ! Pas disputer, au sens de qui a raison dans l'absolu, car il n'y en a justement pas en la matière !

Le verbe latin a comme sens essentiel: discuter (mais pas en mode discussion mondaine: "Ah toi tu penses ça ? Moi je pense plutôt ça. Oh qu'il est délicieux ce thé à la menthe!")

De la discussion n'émerge pas le constat que tout un chacun a raison ou que personne n'a tort puisque seul le goût prévaudrait. C'est évidemment très simpliste et assez faux ... (en cette matière comme en toutes les autres ...) car les choses sont un peu plus complexes et subtiles que ça ...
Evidemment qu'en l'espèce tout ne saurait être totalement objectif mais ça ne veut pas dire que la subjectivité règne car beaucoup d'éléments sont factuels et pleinement objectifs.

J ai écouté récemment la version avec claudio Abbado et les berliner philharmoniker avec karita matilla et bryan terfel... C était catastrophique... L orchestre est franchement pas dans un grand jour... Le dies irae est un désastre et les chanteurs manquent singulièrement d engagements... Je vais réécouter sur YouTube la version que Abbado à donné avec l orchestre du festival de Lucerne

wilou35 a écrit:

J ai écouté récemment la version avec claudio Abbado et les berliner philharmoniker avec karita matilla et bryan terfel... C était catastrophique... L orchestre est franchement pas dans un grand jour... Le dies irae est un désastre et les chanteurs manquent singulièrement d engagements... Je vais réécouter sur YouTube la version que Abbado à donné avec l orchestre du festival de Lucerne

Catastrophique, non quand même pas mais décevant oui! On ne sent personne inspiré dans cet enregistrement ...

si je ne me trompe pas, personne n'en a encore parlé.
Et sans doute pas écoutée (et moi non plus).
Mais je suis curieux